Le jour J est arrivé. Mutt avait passé un paquet de temps à se préparer alors que Marion avait du gérer ses sautes d'humeurs. Notre garçon avait mis le paquet sur la dose de substances qu'il prenait dans le dos de ses proches. Il commençait déjà à nourrir une nouvelle addiction. Cette addiction qui faisait en sorte qu'il puisse dormir chaque nuit sans faire des cauchemars, qui le faisait planer assez pour ne pas que son cerveau lui créait des flashs, des retours en arrière sur le meurtre de Monty. Car cette scène, il pouvait la revoir encore et encore. Il restait néanmoins anxieux, il était à cran, il mangeait peu. Il avait toujours peur du coin de l'oeil d'avoir des visions absolument affreuses. Mais il arrivait à tenir. Il le devait. Pour eux, pour leur mariage. Il devait continuer à gérer les choses donc la prise de ses antidépresseurs accompagnés d'une sorte de meth qu'on lui a refourgué, visiblement la meilleure du marché, pour qu'il reste un minimum alerte et qu'il cache sa dépression face à tous. Le mélange est risqué, mais Mutt se dit qu'il n'a pas le choix, il ne doit pas montrer son état mental plus qu'affaibli car comble du comble... Ils vont se marier dans le parc où le drame s'est produit ! Alors ouais, ca risquait d'être compliqué.

L'heure arrive, Mutt est totalement à l'ouest, il est prêt, et il n'a qu'une hâte: que ca se termine. Alors qu'il devrait profiter de l'instant... Il n'y arrive pas. Comme chaque seconde qui passe et qui le sépare de sa destination pour arriver sur le lieu de la cérémonie.

Il s'attendait à quoi au juste ? Trouver une marre de sang ? Il n'y avait rien... Juste ces chaises installées face à une arche fleurie qui accueillerait leur union. Les choses se déroulent comme prévu et Mutt est en pilote automatique. Les invités arrivent, et puis, c'est à Klaus d'arriver... Il écoute à peine les paroles du prêtre qui les unie pour les meilleurs et pour le pire. Mutt laisse un oui s'échapper sans attendre, car c'est tout ce qu'il voulait à cet instant. Et il voulait quitter ce parc... Quitter ces lieux... Il a du mal à prendre la bague entre ses doigts mais fini par réussir à la glisser sur l'index de Klaus, levant les yeux vers lui et il l'embrasse. Peut être est-ce le seul moment où il se sent revenir pleinement là à cet instant. Il comprend que c'était fait. Ils sont mariés. Enfin. Après toutes ces galères, leur amour est enfin scellé. Et il ne regrette rien en cet instant.

Après quelques longues secondes à goûter à ses lèvres, il se recule et lui sourit, avant de se retourner vers les invités, glissant sa main dans la sienne avec force et refusant de la lâcher. Ils remontent l'allée et après une rapide séance photo où Mutt tente d'être le plus alerte possible, ils se retrouvent dans la salle pour enfin fêter leur mariage comme il se doit.

Après avoir salué tous les convives, accompagné de l'homme qu'il aime, il décide de prendre le micro alors que chacun trouve sa place dans la salle qui les accueille pour l'évènement. C'était prévu qu'ils commencent par un discours tous et qu'ils finissent par ouvrir le bal avant de laisser tout le monde profiter de la fête.

Alors il se lève de sa table après avoir embrassé Klaus. Il attrape un micro. Il se sent vaseux mais il avait répété ces mots tellement de fois qu'il savait qu'il allait gérer.

" C'est le temps des grands mots... " Dit-il dans un sourire. Il se frotte le front. Il laisse les gens se taire et le regarder. " Je... vous remercie déjà tous d'être présent à notre mariage. Je ne pouvais pas espérer mieux. Même si... " Il baisse les yeux vers sa mère et lui prend la main. " J'aurai aimé que d'autres personnes puissent être présentes. " Il savait que ces mots parleraient à beaucoup dans l'assemblée, simplement parce qu'il y avait encore des personnes manquantes dans l'entourage de tous. " J'aimerai avoir une pensée pour... ceux qui sont absents ce soir. Car on a tous quelqu'un qui nous manque... Et je ne veux pas les oublier. " Il attrape son verre pour le lever et en boire une gorgée pour trinquer pour les absents. " Je ne pensais pas... en arrivant ici que ma vie allait changer à ce point. On est tous passé par là. Seul... Totalement perdu... On a tous traversé ce moment complexe. J'étais seul et tout ce que je voulais, c'était rentrer chez moi. Dans ma petite banlieue de New-York. Revoir mes parents, retourner à ma vie d'avant des années soixante. " Il marque une pause en baissant les yeux. " Et puis... J'ai croisé ce gars là. " Il tourne le regard vers Klaus. " On était deux paumés en fait. Vraiment faut le dire... " Il lui fait un sourire, les larmes aux yeux. " Et puis, j'ai compris que je ne serai plus jamais seul... Il y a des rencontres qui nous changent, qui bousculent nos croyances. Et Klaus a foutu un énorme coup de pieds à cette réalité que je pensais la mienne. Et je ne regrette rien... parce que je sais que je suis là où je dois être auprès de la personne avec qui je suis censé être. " Il attrape la main de Klaus et l'invite à se lever pour le regarder droit dans les yeux. " T'es incroyable parce que déjà, il faut que tu me supportes tous les jours; c'est pas rien... Et je te l'ai dit quand je t'ai demandé en mariage ce jour là... Que je veux te faire cette promesse qu'on restera uni quoi qu'il arrive. J'emmerde ceux qui ont essayé de nous séparer, j'emmerde ce que pense les gens de notre union... Je veux devenir la personne que je suis censé être et je sais que je dois le faire à tes côtés, comme une famille. Tu me supportes déjà pour le meilleur et pour le pire... Laisse moi t'offrir le meilleur. Je t'aime Klaus pour maintenant et pour toujours. "

Plusieurs fois, Klaus avait songé à repousser le mariage, avant de finalement décider de se taire. Il savait déjà quels arguments lui avancerait Mutt, qu’une date de mariage ne se bloque pas comme ça, qu’ils ne peuvent pas tout annuler à la dernière minute, que ce mariage est pile tout ce dont ils ont besoin, qu’il va bien… Sur ce dernier point, Klaus n’est évidemment pas dupe. Sans se douter de toutes ces substances que son futur mari prend dans son dos, le jeune homme est tout de même capable de comprendre qu’il ne va pas bien, et il n’y a pas besoin de se demander pourquoi. Oui, ils auraient pu attendre, attendre qu’il se remette, qu’il aille voir une spécialiste comme il l’a promis, ou que son père se réveille… mais il est vrai que ce dernier point est malheureusement beaucoup trop incertain. Au final, il sait qu’il n’aura pas le dernier mot sur ce point. Tout ce qu’il peut faire, c’est tenter de veiller au bonheur de l’homme qu’il aime. Mais lui qui a déjà tant de mal à prendre soin de lui-même n’est pas vraiment sûr d’être efficace au final.

Il aurait au moins fallu qu’ils trouvent un autre lieu, mais l’urgence d’un mariage qui semblait se faire en pilote automatique en avait décidé autrement. Le moment venu, alors qu’ils se retrouvent devant l’autel, Klaus est bien en peine de savoir si Mutt est juste nerveux ou… absent. Klaus aurait voulu lire dans le regard de Mutt ce quelque chose qu’on voit dans tous les films romantiques au moment d’avancer vers l’autel, mais il s’en passera. Il puise son bonheur et son réconfort auprès de tous ces invités venus assister à leur union, leur rappelant qu’ils ne sont pas seuls, ils ne sont pas seuls. C’est au moment d’embrasser ses lèvres, alors qu’ils viennent d’être déclarés unis par les liens sacrés du mariage, que Klaus a le sentiment de retrouver un peu de Mutt, et la certitude qu’ils n’ont rien précipité, et que Mutt ne lui en voudra pas. Il a envie de dire quelque chose sur le chemin qui les conduit à la salle des fêtes, mais à la place, il préfère serrer aussi fort qu’il le peut la main de Mutt dans la sienne. Qu’est-ce qu’on est supposé faire quand votre point d’ancrage part à la dérive ? Il essaie de ne pas y penser et de ne songer qu’à deux. Il doute toujours d’être suffisamment fort pour deux, mais le discours de son mari (car oui, ça y est, c’est son mari, à présent) le rassure tout de même un peu.

Mutt au micro, il remercie l’assistance, évoque l’absence de ceux qu’il aurait aimé voir là. Bien sûr, c’est à son père que Mutt pense avant tout. Klaus, lui, songe à Vanya, et à Luther… Mais un regard en direction de Ben, qui a été le témoin idéal pour lui, lui fait dire que ces conditions n’avaient certainement pas été les pires pour le plus heureux de mariages. Évidemment, le discours de Mutt, que ce dernier lui fait écouter debout face à lui, lui arrache des larmes incontournables qui s’écrasent contre le visage de son époux au moment de l’embrasser.

« Je t’aime aussi », il souffle tout contre ses lèvres. Avant de le prendre dans ses bras. Puis il accepte de prendre le micro et de lâcher quelques mots à son tour. « Bon. » Il réfléchit. Il avait préparé un discours, pour de vrai, mais après ce que Mutt vient de dire, ça lui paraît absurde. « J’ai jamais pensé me marier, en vrai. Mais j’avais beaucoup pensé à mon mariage par contre. On aurait loué le Luxury Palace, c’est un super strip-club, là d’où je viens, y a ces cages au plafond où les danseurs exotiques font leurs shows… » Il marque une pause. « Bref. Je pensais plus que je pourrais aimer qui que ce soit parce que moi et l’amour c’est… une longue et moche histoire. Mais… » A son tour il regarde Mutt. « Je t’aime Mutt, je suis fou de toi, bordel. Et putain, on l’a fait, on est mariés. Et je suis désolé qu’on doive célébrer ça au Champomy, mais je vous jure qu’on a pris le plus cher qu’on a trouvé. Merci d’être là pour moi. » Il adresse un sourire tendre à Mutt. « Merci d’être là pour nous », il ajoute à l’adresse de l’assistance.

Tu as l'impression que c'était la veille que tu retrouvais ton fils sur le pas de ta porte - non, tu as l'impression que c'était hier que tu prenait Mutt dans tes bras pour la première fois, au terme d'un accouchement qui t'avait épuisée physiquement et mentalement. Tu avais tenu son tout petit corps entre tes bras, et tout à coup, ta vie entière avait retrouvé un sens que tu ne soupçonnais plus. Oui, tu la lui as sorti plus d'une fois, celle-là. Mais voilà, ton fils est un grand garçon, maintenant. Et surtout, ton fils va se marier. Et ça, ça te fiche quand même un sacré coup de vieux, on ne peut pas dire le contraire. Tout au long des préparatifs, t'as été partagée entre plein de sentiments difficiles à décrire.

T'étais fière et heureuse pour ton fils, évidemment que tu l'étais, plus que tout. Comment est-ce que tu aurais pu ne pas l'être ? Surtout que Klaus a beau être... ce qu'il est, tu l'aimes énormément, et tu es capable de voir tout le bien qu'il fait à ton fils. Mais il y a tout le reste. Il y a l'état inquiétant et instable de ton fils, après les sinistres événements desquels toute ton affection n'auront pas su le préserver. Tu lui as dit, que ce n'était pas grave s'ils prenaient plus de temps, et que tu serais ravie de payer tout ce qui devrait l'être suite au report du mariage, mais tu sens que ton fils le vivrait comme un constat d'échec... Alors le mariage a bien eu lieu, et t'as tellement pleuré d'émotion, Marion, de voir ton fils épouser l'homme qu'il aime - en plus de songer, naturellement à cette place vide à côté de toi - comme tu aurais aimé qu'Indiana soit présent à tes côtés pour assister à cela. Si bien que tes larmes t'ont peut-être empêché de lire entre les lignes et de constater l'état second dans lequel se trouvait ton fils.

Dans tous les cas, vous voilà à présent sur les lieux des festivités, et t'as vraiment envie de croire que tout va bien se passer à présent, parce que malgré les épreuves, le plus dur est derrière, pas vrai ? Le discours des deux mariés t'émeut une fois de plus, et t'as l'impression que tu vas finir par perdre quatre-vingt-dix pour cent de ton potentiel en eau si tu continues à jouer les arrosoirs comme c'est le cas pour le moment. Quand ils ont fini de parler, tu décides à ton tour de porter un toast.

"Bon, je fais ça maintenant parce que si on attend plus longtemps, ces deux-là n'écouteront plus aucun mot de ce que je raconterais", tu fais avec un sourire complice à l'adresse de ton fils et de ton beau-fils en même temps que tu lèves ton verre dans leur direction. "Je vous aime tous les deux, et je vous aime ensemble. Je suis fière d'être ta mère, Mutt, aujourd'hui plus que jamais. Et Klaus... tu ne sais pas à quel point je suis heureuse de t'accueillir dans notre famille. Alors... santé ? Et j'espère que le repas est aussi bon qu'il en a l'air."

C'est seul que Peter rejoint le parc où aller se dérouler le mariage de son meilleur ami. Il aime l'idée, ils ont de la chance le soleil brille en ce mois de septembre. C'était son deuxième mariage et... que d'émotions ! Nerveux aussi. Parce que son ami lui avait donné un rôle important pour ce jour si particulier. En temps que témoin il se trouvait donc aux premières loges lors de l'officialisation de leur union.

Avec tout ces soucis personnel, sa rupture fraîche avec Harry (si fraîche qu'il n'eut pas l'occasion d'en parler à son meilleur ami) Peter n'avait pas vu Mutt depuis quelques temps. Il avait maigri ? Il remarqua également quelques têtes connu par le passé. Ben qu'il avait aperçu avec Brooke à la soirée sur la plage et... Five ? Tiens, ce n'est surement pas dans ce genre de contexte que Peter pensait retrouver ce petit brun d'homme avec qui il a partagé un séjour -très court- à l'orphelinat.

Peter s'empresse de prendre en vidéo les moments fort de cette après midi. Tout le monde se dirige vers la salle, rejoignant ensuite leur place assignée. Il essaie de fermer les yeux sur cette place vide à ses côtés mais il ne peut s'en empêcher. Peut-être que cette soirée aurait tout changé pour eux dans le bon sens ? Se demande Peter en tournant entre ses doigts le bout de carton désignant la place de son... ex petit ami. Il sort néanmoins de sa triste rêverie aux discours de chacun. Un pincement lui vint aussi au cœur en songeant aux personnes manquantes à l'appel de cet événement. Pour Mutt, pour Klaus.. C'est fou comme l'espace d'un instant le monde semble cesser de tourner, enfermé dans une bulle d'amour et de bienveillance et bon sang... Qu'est-ce que ça fait du bien. La vie peut être si triste si... compliqué. Peter est heureux d'être ici, plus que jamais. Il se lève à son tour, verre à la main après les paroles de Maman Mutt. « Santé ! A Klenry »

Parler devant tout le monde, faire un discours... Ils avaient tous un sacré courage ils ne s'en rendaient pas compte. Il n'a pourtant aucun souci à déblatérer des bêtises a foison en Spider-Man. Mais sans le masque.. Le carrosse redevint Citrouille. « Euh... voilà c'est à moi, salut.. Je suis heureux d'être ici » plus coincé tu meurs, mais ça se débloque petit à petit. « Mutt et moi on est super ami et.. J'ai pu voir tout le chemin qu'il a parcouru. C'était pas facile. C'est jamais facile mais... avec les bonnes personnes, tout devient plus évident. Et... Je me suis renseigné Klaus on pourra toujours faire vos Noces de Coton l'année prochaine dans un nightclub, » finit-il plus détendu, le sourire aux lèvres. « Encore félicitations et, pour marquer le coup j'ai fais un petite vidéo j'espère qu'elle vous plaira. » Il appuya sur le bouton de la télécommande qui était rélié à un projecteur qu'il avait installé plus tôt dans la salle. Peter avait été pioché chez le plus de personnes possibles pour avoir ses photos, ses vidéos sur eux, leurs amis, leur famille avec une musique sympathique. Quelques montages kitsch parce que c'est la base évidemment.

Ben associait le comportement étrange de Mutt au stress. Il n’aurait pas dû, lui qui avait vu ce genre de mimique durant treize ans. Numéro Six souhaitait tant que ce mariage se déroule à merveille. On pouvait sincèrement se demander qui allait se marier aujourd’hui. Il était arrivé en avance et avait même aidé à finaliser les préparations. Pourtant, les mots de Love raisonnaient toujours dans son esprit. Ils l’empêchèrent d’ailleurs de pleinement profiter de la cérémonie. Alors, après aujourd’hui Ben allait définitivement couper les ponts avec sa famille ? Le cerveau du trentenaire s’embrouillait de différents sentiments contradictoires qui ne désiraient pas s’en aller. Son amour pour Love, son besoin vital d’être aux côtés de ses frères et sœurs, rien ne réussissait à se concilier. Toutefois, il faisait fit de la bataille qui se produisait dans son crâne au moment où il entendit Klaus dire « oui ». Une légère larme s’écoula sur joue quand le couple s’embrassa. Absolument rien ne valait cet instant.

La petite troupe arriva à la salle des fêtes. Les invités prirent chacun la place qui leur avait été attribué. Ben stressait un peu, les discours allaient bientôt commencer et ses relents de timidité faisaient accélérer son cœur plus que de raison. Pour le moment, il se contentait d’écouter Mutt tout en appréhendant légèrement son tour. Bien entendu, les mots de son tout fraichement beau-frère le frappèrent fort. Ses pensées s’en allèrent vers les membres manquants de l’Umbrella Academy lorsqu’il évoqua les grands absents de la soirée. Le trentenaire ne savait pas s’il les reverrait un jour, qu’il soit présent dans cette ville ou non. Son attention ne se détourna tout de même pas du discours très élogieux et amoureux que Mutt faisait sur son frère. Ses lèvres s’étendirent naturellement. Le stress et la mélancolie avait fait place au bonheur. Ce sentiment s’installa complètement dans son esprit quand Klaus prit la parole. Le voir ainsi ravivait Ben plus que de raison. Son frère était si heureux, il le ressentait et le voyait, Numéro Quatre transpirait la félicité. D’autres s’exprimèrent et les mots de Peter et Marion furent très juste. Néanmoins, rien ne pourrait égaler l’émotion que le trentenaire avait ressenti en écoutant son frangin.

« Elle est top ta vidéo Peter ! »

C’est ainsi qu’il commença son discours. Numéro Six y avait contribué en donnant au jeune homme toutes les vidéos et photos dont il pourrait avoir besoin, cependant, c’est bel et bien l’étudiant qui avait fait le gros du travail et il méritait d’être félicité. Debout, micro à la main, le trentenaire se tourna par la suite vers son beau-frère, lui souriant légèrement.

« Bienvenue chez les Hargreeves ! Sache que je parle au nom de tous mes frères et sœurs présent ici en disant qu’on est ravi de t’accueillir dans la famille ! »

Non, Ben ne s’était absolument pas concerté avec le reste de l’Umbrella Academy. De toute façon, ils n’avaient pas vraiment le choix et Mutt était vraiment quelqu’un de bien. Ils étaient amis et Numéro Six l’appréciait énormément. Si son frère devait épouser quelqu’un, le trentenaire était vachement content que ce soit lui.

« Bon, euh, je vais tenter de faire court... Pour de très nombreuses raisons, jamais je n’aurais pu imaginer qu’un jour je me tiendrais au côté de Klaus tandis qu’il serait en train de dire oui à l’homme de sa vie. Mon frère heureux épanoui au côté d’un type génial c’est le plus beau spectacle qui m’ait jamais été donné de voir. Vous combattez l’adversité ensemble et ça c’est giga beau. Klaus, je te le dis pas souvent mais je suis fier d’être ton frère, tu mérites tout ton bonheur, tu l’as toujours mérité ! Félicitation à vous deux ! »

Ben se rassit sur son siège après sa prise de parole. Il souffla légèrement de soulagement. Au final s’était passé crème ! Tout ce que Numéro Six avait eu à faire, s’était de balancer à la au monde les mots que son cerveau retenait depuis bien longtemps maintenant. Il tendit donc le micro à la prochaine qui devait s’exprimer ce soir.

Mutt était heureux, enfin... Il le pensait. Car il avait l'impression que son esprit pouvait divaguer à chaque instant. Mais il savait qu'il était au bon endroit. Qu'il n'aurait changé ca pour rien au monde. Il avait besoin de ces moments heureux. D'être avec les gens qu'il aime. Il sourit doucement, restant aux côtés de Klaus quand celui-ci fait son discours et en le regardant amoureusement. Il l'embrasse sur la joue lorsqu'il veut s'excuser, un large sourire aux lèvres. " T'excuse pas. " Lui souffle-t-il près de son oreille. " C'est parfait. Tu es parfait. " Il embrasse encore une fois Klaus pour le remercier de son discours.

Il entend alors sa mère se lever et commencer à parler et il se marre doucement alors qu'il est toujours collé à Klaus. Il se détache doucement de lui pour passer un bras autour des épaules de sa mère en lui faisant un large sourire. Il prend un temps pour l'enlacer aussi. " Je t'aime maman. T'es la meilleure maman du monde. " Une larme lui vient, il l'essuie sur le coin de ses yeux avant qu'elle ne glisse sur son visage, et il embrasse sa mère sur la joue avant de se reculer doucement. Il attrape son verre et trinque avec elle en buvant une gorgée.

C'est alors que son témoin et meilleur ami, Peter vient à se lever et se rapproche pour faire son discours à son tour. Mutt le regarde, toujours ému, et lui sourit. Il se retient depuis tout à l'heure de ne pas pleurer devant tout le monde. (Car c'est Mutt, il faut qu'il se tienne hein ? L'ego était encore bien présent) Il revient aux côtés de Klaus en faisant une grimace amusé vers Peter lorsque celui-ci annonce qu'il a fait un montage video kitch.

" Toi, j'vais pas t'louper si tu te maries. " Lui dit-il pour le charier.

Mutt est totalement dans son délire et il ne remarque pas que pour Peter ca ne semble pas aller... Avec le mariage, sa bulle créée par la drogue qu'il avait pris pour pouvoir rester debout. Il aurait dû constater qu'il était venu seul. Peut être plus tard dans la soirée mais pour l'heure...

Il se cache plusieurs fois le visage et regarde sa mère en coin face à certaines images. Et il y avait aussi les photos entre amis qui ressortaient et qui réchauffaient le cœur de Mutt. La video se termine et Mutt applaudit du bout des doigts.

" Ca va... Ca aurait pu être pire... " Dit-il en riant doucement.

C'est au second témoin de prendre la parole. Ben se lève et commence alors son laïus. Mutt fait un signe de tête pour remercier Ben de son discours. Puis il se tourne vers Klaus pour déposer un nouveau baiser sur sa tempe. Non ils avaient bien fait de ne pas annuler ce mariage.

Mutt fini par reprendre le micro, une fois que tout le monde est passé et il annonce alors.

" Alors... " Il cherche en se grattant la tête. " C'est l'heure de l'ouverture du bal ou de manger ? Parce que j'avoue qu'en voyant la bouffe, j'ai envie de tout manger là... " Le mec des cuisines lui fait un signe. " Ha ca tombe bien, c'est l'heure de manger. Vous pourrez aller vous servir au buffet bientôt ! "

Les discours se succèdent, plus émouvants les un que les autres, et Klaus doit bien reconnaître qu’il serait dans l’incapacité la plus totale de retenir une larmichette ou deux (en même temps, il faudrait être un véritable monstre pour ne pas pleurer devant tant de témoignage de douceur et d’affection). Le discours de Marion le bouleverse sincèrement. Il n’est clairement pas le gendre idéal et il en a conscience, mais elle l’a toujours accueilli avec douceur et bienveillance, il ne sait définitivement pas ce qu’il a fait pour mériter une chose pareille, si ce n’est tomber amoureux de l’homme le plus merveilleux qui puisse être (chose qui au passage ne lui demande pas beaucoup d’efforts – elle aurait été incapable de s’en empêcher même si elle l’avait voulu. Peter se montre adorable lui aussi – quoi qu’il n’a pas l’air totalement dans son assiette ? Il faudra qu’il aille lui parler tout à l’heure quand ils feront un peu le tour des convives… surtout qu’il a bien constaté qu’il est venu sans plus un alors que c’était ce qui était prévu à la base, non ? –, et ses paroles lui vont franchement droit au cœur, clairement, il est heureux d’avoir eu l’occasion de rencontrer Peter par l’intermédiaire de Mutt – il sait que c’est définitivement une chance, et il se sent honnêtement privilégié à ce sujet. La petite vidéo qu’il a concoctée pour l’occasion est également incroyable et, clairement, s’ils continuent tous sur cette lancée, Klaus va laisser ses émotions prendre le pas sur sa contenance toute la soirée durant.

Bien sûr, pour Klaus, le discours de Ben est certainement le plus touchant, parce que par la force des choses, Ben est sans aucun doute possible celui qui le connaît le mieux, qui l’a vu passer par toutes les galères possibles et imaginables, celui à qui il en a fait voir de toutes les couleurs et qui a clairement subi ses humeurs, ses caprices, ses fantaisies et sa stupidité chronique, constater à quel point son bonheur le rend heureux le touche immensément… faire le bonheur des personnes autour d’eux en célébrant leur bonheur à eux, c’est à ça que doit servir ce mariage. Et le seul regret de Klaus, au final, c’est que dans cette assistance, certains visages familiers manquent à l’appel. Aucune trace de Vanya ou de Luther (en même temps, c’était à prévoir)… mais surtout, aucune trace de Five, qui semble avoir mystérieusement disparu entre la cérémonie et les festivités. Bien que chagriné par ce constat, Klaus décide de ne pas se laisser désarçonner non plus, il a bien l’intention de profiter jusqu’au bout de la nuit, et que tous ses invités en profitent tout autant, et avec tout autant d’enthousiasme.

Klaus s’étonne un peu que Mutt, si organisé, qui avait voulu tout millimétrer de leur mariage, ne se souvienne soudainement plus de ce qui est supposé arriver en premier entre l’ouverture du bal et le repas, mais l’essentiel, c’est que tout se déroule comme sur des roulettes, et bon appétit tout le monde. Tout le monde se presse autour du buffet, chacun remplit son assiette, on entend l’écho des conversations çà et là, et Klaus bavarde un peu avec ceux de sa tablée avant de se lever.

« Je vais jouer le jeune marié idéal et faire le tour des tables, tu m’accompagnes ? » il sourit à Mutt. « Tu devrais parler à Peter, je crois qu’il file un mauvais coton », ajoute-t-il avant de se redresser, non sans être passé dans le dos de Ben pour le gratifier d’un câlin qu’il n’a absolument pas demandé. « T’es le meilleur des frangins. – le répète pas, hein ? » ajoute-t-il avec un sourire malicieux.

T'as beaucoup entendu parler de la famille de Klaus, il t'en a parlé un paquet de fois, et ça te fait plaisir d'avoir l'occasion de les croiser et tu apprécies de constater leur bienveillance ou en tout cas celle de Ben, le témoin de ton gendre, qui se montre d'une tendresse et d'une gentillesse à toute épreuve qui t'émeut. Toute cette situation te met les larmes aux yeux - tu ne sais vraiment pas comment tu vas arriver au bout de cette soirée sans littéralement fondre en larmes, clairement. Quant à Peter, que tu rencontres aussi pour l'occasion, tu le trouves particulièrement attachant également, et d'une gentillesse infinie. Oui, ça te rassure de voir à quel point ton fils est bien entouré, même si quelque chose te préoccupe malgré tout.

Quelque chose dans le comportement de ton fils... tu ne sais expliquer ce qui te tracasse exactement, peut-être que c'est à mettre sur ton intuition de mère, mais quelque chose te perturbe. Oh, tu es certaine que Mutt est sincèrement heureux d'avoir épousé l'homme qu'il aime et de se retrouver aux côtés de tous ses proches, mais y a autre chose, et c'est cet autre chose que tu trouves définitivement alarmant. Tu n'arrives pas à mettre précisément les mots dessus, mais ça ne te plaît pas, vraiment pas. Tu comptes bien le garder à l'oeil autant que possible, parce que cet air égaré au moment de ne plus connaître la suite exacte du programme te surprend un peu et si tu préfères ne rien dire, rien ne t'échappe, et tu le gardes à l'esprit.

"Ca a l'air délicieux", tu commentes d'un ton léger avant de te saisir de ton assiette histoire de lancer le mouvement afin d'encourager tout le monde à se servir au buffet.

Une fois installée, tu savoures le contenu de ton assiette et tu laisses ton regard et tes oreilles traîner çà et là. Tu comptes prendre ton fils à parti, mais tu attendras un peu. Pour l'instant, le couple est décidé à faire le tour des invités, et tu estimes que ce n'est pas le moment. T'attendras qu'il soit installé à côté de toi pour tenter de sonder la situation et de comprendre ce qui lui arrive.

C'était réconfortant et à la fois douloureux pour Peter de se retrouver ici. Il s'insultait intérieurement d'ailleurs à ce sujet. Il se sentait coupable d'être venu avec cet état d'esprit. Il était tout bonnement pas bien dans ses baskets. Il avait beau faire tout les efforts qu'il voulait il ne pouvait pas faire mine de rien sur le long terme. Mais Mutt ne méritait pas ça. Pas que son meilleur ami face une tête d'enterrement le plus beau jour de sa vie. Mais ce n'est pas simple car tout ce qu'il voit lui fait penser à Harry, celui qui devait être assis à ces côtés. Peter songeait à tout un tas de choses durant la cérémonie. Comme cette nuit là où les deux garçons s'était laissé aller à la rêverie. Discutant de mariage de rêve, famille de rêve. Le genre de conversation qu'on ne peut s'empêcher d'évoquer tant l'amour que l'on ressent semble indestructible. C'était horrible de constater que ces bons moment n'était que douleur au fait d'y repenser.

Il n'allait pas pleurer dans les chaumières mais ouais, Peter ne pétait pas la forme. Il se laissait néanmoins happé par toute les bonnes ondes dans la salle. Parce qu'au delà de la solitude qu'il peut ressentir suite à sa rupture, il ne peut ignorer ce qu'il se passe ce soir. Et surtout, se retrouver ici lui donnait l'impression d'appartenir à une famille. Au delà de l'amitié qui le relie à Mutt. Cette illusion lui plaisait bien. Il allait passé une bonne soirée ! Un petit sourire crispé à la remarque de son ami qui ne faisait que le charrier gentiment comme ils ont l'habitude de le faire et Peter retourna à sa place. « Tu m'as bien aidé aussi » répondit-il à Ben avec un sourire. Oui, faire cette petite vidéo lui avait bien plus. Il n'avait plus touché à un logiciel de montage et ça a été un moment très amusant. Tout le monde y a participer de bon de cœur et ça se voyait sur l'écran.

L'affection que chaque invité porte au couple est émouvant a voir. Peter n'était pas du genre assez posé pour observer les gens. Aujourd'hui tout était assez différent. Il était plus en retrait alors qu'il suivait le mouvement vers le buffet.

Peut-être n'aurait-il pas du prendre cette décision. Peut-être qu'ils avaient seulement besoin de plus de temps. Ou au moins après le mariage, mais ça n'aurait pas été très correct. C'est une prise de bec sans nom. Et il n'y avait définitivement pas assez de nourriture sur le buffet pour combler ce trou béant dans sa poitrine. Et à trop être dans la lune, il en avait saccagé son œuf mimosa avec sa fourchette. Honte à lui. Il finit par relever la tête pour reprendre connexion avec le monde qui l'entoure. Et en regardant autour de lui il finit par tiquer sur quelque chose. « Five n'est pas là ? »

Allison est euphorique d'assister à ce mariage. Son frère, un des êtres les plus chers a ses yeux se marie aujourd'hui avec l'homme qu'il aime. Voir les yeux de Klaus briller c'est un beau cadeau pour la métisse qui a bien vu le numéro 4 sombrer des années dans une addiction qui l'a dépassé. Quand elle pose ses yeux sur sa fratrie elle les revoit tous adolescents, a cette époque lointaine où ils vivaient tous sous le même toit, dans une ambiance entre conflits, entraînements mais aussi des moments de longues discussions partagés.

Maintenant Klaus se marie , ayant enfin trouvé en la personne de Mutt Jones celui qui saura l'épauler quoi qu'il arrive. Elle ne peut pas lui souhaiter mieux.

Elle s'est revêtue de sa plus jolie robe , son maquillage elle l'avait fait avec soin lui aussi mais elle n'avait pas pu empêcher les larmes de couler en assistant à la cérémonie, la forçant à réajuster son mascara qui menaçait de la faire ressembler à un panda. C'est un mélange d'émotions en son fort, la joie pour son frère et son mari, l'appréhension a l'idée de ne pas voir Five, qui n'est pas présent sans donner d'explications a Ben ou Alli.

Il y a cette pointe de nostalgie qui se joint à ça , parce que même sans le vouloir tout ça lui rappelle ses deux précédentes unions, la première ayant apporté la petite fille a ses côtés et l'autre avec l'amour de sa vie. Elle aurait aimé pour la seconde que sa famille y assiste, ils sont au moins réunis pour celui de Klaus. Ne manque que Viktor et Luther même si c'est douloureux. C'est les images du diaporama de Peter qui viendront la distraire, un sourire se dessinant sur son visage alors que les images se succèdent pour illustrer la vie des deux mariés et leur entourage.

Après la cérémonie il y a eu les discours et Alli n'a pas trouvé les bons mots pour exprimer ce qu'elle pouvait éprouver en cet instant. Ben avait parlé un peu en leurs deux noms d'une certaine façon,  assise a côté de lui elle lui sourit quand il vient se rasseoir.  Juste quelques instants avant qu'elle ne se lève pour elle aussi se servir sur le buffet, un réconfort bien venu pour sécher ses larmes.

Klaus passe derrière Ben pour le câliner et Alli saisit l'opportunité pour poser sa main sur son bras.  '' Klaus, t'es magnifique regarde toi !  Tu peux pas savoir comme je suis contente d'être là ce soir. '' Elle ne le retiendra pas plus longtemps vu toute l'assemblée qu'il doit saluer mais elle tenait à lui adresser ces quelques mots, même si c'est trois fois rien.

Quand l'occasion se présentera elle sait qu'elle va aller accueillir comme il se doit Mutt dans la famille et sa mère, en leur adressant quelques mots aussi.

Ben voit les autres invités se lever, se diriger vers le buffet mais décide de garder ses fesses scotchées à sa chaise. Le trentenaire n’avait jamais été un grand fan des bains de foule. Alors il attendait que la file d’attente se décharge avant de pouvoir lui aussi courir se restaurer. Bon, les meilleurs plats seront forcément vidés, mais ce n’est pas bien grave. Le trentenaire sait se satisfaire du peu en matière de cuisine, il n’allait pas faire la fine bouche. Attendant sagement, le trentenaire se fit attaquer par son frangin qui passa dans son dos pour lui faire un câlin. Il aurait clairement dû s’y préparer pourtant Numéro fut tout de même pris par surprise.

« Je vais te le rappeler à toi lorsqu’il t’arrivera de dire le contraire. »

Ses lèvres s’étendirent légèrement tandis qu’il taquinait son frère comme à son habitude. Bien sûr que Ben allait ressortir cette phrase lors de moment purement stratégique. Bon, clairement plus dans l’optique d’embêter Klaus. Au fond, ce genre de compliment faisait toujours plaisir. Il voit Allison revenir vers eux assiette à la main, la jeune femme est resplendissante comme à son habitude. Elle félicite le marier et le témoin sourit. Toute la famille semblait heureuse de pouvoir être en première ligne pour observer le bonheur de Klaus. Du moins, les membres présents. Le trentenaire s’était tant concentré sur les deux mariés qu’il n’avait pas remarqué l’absence d’une petite tête brune familière. Son regard recherchait à la fois le plus vieux et le plus jeune de ses frères dans l’assemblée. Five était aux abonnés absents. Numéro Six ne s’inquiétait pas vraiment. Il n’existait pas plus débrouillard que le vieillard. Cependant, il aurait bien aimé le voir. Il avait beau ne pas aimé ce genre de festivité on parlait du mariage de son frère il se devait de faire un effort ! Le témoin sortit son téléphone portable. Son doigt glissa rapidement le long de son répertoire pour trouver un certain Five. Son smartphone sur l’oreille, il l’entendait sonner.

« Je sais pas où il est mais il a intérêt à répondre. »

Mutt ne se rend pas compte que les gens autour de lui s'inquiète à ce point de son état, et lorsqu'il ne sait plus trop où il en est, il juge que ca n'est pas grave. Peut être était-il un peu trop à l'ouest pour y penser. C'est clairement ça... Klaus lui demande de l'accompagner pour faire le tour des tables. C'est une bonne idée.  " Ho oui ! J'te suis ! " Dit-il en lui accrochant le bras pour le suivre. Il passe derrière sa mère et l'enroule quelques secondes de ses bras dans son dos puis l'embrasse sur la joue.  " Je t'aime maman. " Lui souffle-t-il. Il était content qu'elle soit là avec lui. Et il savait qu'il avait de la chance d'avoir cette mère formidable. Il note ce que Klaus dit concernant Peter et le voit. oui, la place près de lui est vide.

Il fait un signe de tête à Klaus et sourit à la table de quelques membres de la famille de Klaus qui sont installés là. Il lève un verre à leur santé et lance.  " A la meilleure belle famille... " Il file ensuite vers Peter et s'assoit près de lui avec un large sourire. Il salue rapidement les invités. Il fixe un peu longuement un invité qu'il ne connaît pas. Enfin deux. Des amis à Klaus visiblement. Avec cette impression de déjà vu. Le type aux cheveux noirs a des airs un peu trop familier avec quelqu'un mais ca n'était qu'une coïncidence non ?

Il se tourne vers Peter et pose une main sur son épaule.  " Hey Pete ! J'suis content que tu sois là ! Tu m'as pas loupé sur les photos. " Il parle à d'autres personnes autour de la table.  " Alors j'dois vous dire qu'il a des trucages. " Il se marre.  " Non j'rigole. Tout est malheureusement vrai. Par contre, je veux la liste de tous ceux qui ont participé à ton montage ! Surtout les moments dossiers ! " Il chahute un peu son meilleur ami dans un léger rire et lui dit plus en confidence.  " Si t'as un truc à m'dire, n'hésite pas hein ? C'est mon mariage mais j'suis toujours ton meilleur pote quoi qu'il arrive. " A vrai dire, Mutt est un peu à la ramasse quant au fait, qu'il n'a pas compris qu'il manquait un invité à cette table. Pourtant c'était flagrant. Mais il montrait l'euphorie de son mariage, ca pouvait largement passer là dedans. Les deux personnes au courant réellement de ce qu'il s'est passé, sont Marion et Klaus. Mais clairement, Mutt se la joue un peu trop tranquille avec le drame d'il y a quelques semaines à quelques pas d'ici qui plus est...

Klaus tente de mettre en sourdine cette part de lui qui s’inquiète terriblement… il veut mettre sur le compte du stress des comportements qu’il pourrait aisément mettre sur le compte d’autre chose… parce que les symptômes affichés par son mari sont de ceux qu’il connaît très bien lui-même… mais il n’est pas tant de le confronter à ce sujet, il espère surtout que la fête et la présence des personnes qu’ils aiment l’aideront à se sentir mieux une fois de plus. Klaus va retrouver sa fratrie en premier, tandis que Mutt, de son côté, rejoint Peter. Klaus ne sait pas trop bien ce qui arrive à ce dernier, mais il devine qu’il se passe quelque chose, et il préfère laisser Mutt s’en charger et ne pas s’en mêler, au risque d’être de trop. Klaus est donc allé retrouver Ben, profitant de l’euphorie générale pour lui adresser des compliments qu’il oubliera peut-être une fois que la fatigue, la musique, le repas, les conversations lui auront fait oublier ces mots qu’il pense très sincèrement.

« Jamais je dirais le contraire, pour qui tu me prends ? » fait mine de s’offusquer Klaus alors que Ben lui assure qu’il lui rappellera ces paroles très sages qu’il devait lui prendre l’envie de dire le contraire – bon d’accord, peut-être que ça a de bonnes chances d’arriver. « Oh là là Alison ! » reprend-t-il en se tournant vers sa sœur Qu’il enlace à son tour. « J’aurais dû t’aider à choisir ta tenue, tu es tellement resplendissante, tu éclipserais presque le marié. Une chance pour toi que je sois impossible à éclipser », plaisante-t-il en lui adressant un clin d’œil.

Les paroles d’Alison le touchent en plein cœur, en réalité. Elle lui témoigne tout son bonheur d’être présente ici ce soir, et ce plaisir est partagé. Il est vraiment, sincèrement, complètement heureux de retrouver sa famille et de l’avoir à ses côtés en cette occasion si spéciale qu’il avait cru faite pour tous les autres en dehors de lui. Bien sûr, leur présence, en revanche, ne vient que souligner l’absence de ceux qui ne sont pas là. Il aurait voulu que Luther soit présent, il aurait voulu que Vanya débarque de nulle part pour se joindre à la fête… mais celui qu’il ne saurait bien évidemment pas pardonner, c’est Five, qui à l’évidence se fiche bien d’être présent… Klaus veut balayer ça sur le ton de l’humour, mais la vérité, c’est que l’absence de Five l’attriste plus qu’elle ne le met en colère…

« T’inquiète donc pas pour Five », fait Klaus à l’adresse de Ben. « S’il a pas envie d’être là, ce serait dommage de l’obliger, hein ? » ajoute-t-il en forçant son sourire, tout en observant à distance Mutt et Peter, afin de s’assurer que la conversation ne se déroulait pas si mal pour eux, et surtout que Muitt allait bien. Il ne pensait pas s’inquiéter autant le jour de son mariage pour quelque chose qui n’ait rien à voir avec le menu, le DJ, la déco, ou n’importe lequel de ces trucs indispensables à tout mariage.

Petit sourire aux lèvres, tu réponds à ton fils l'évidence : un "Je t'aime aussi" qui vient du fond du coeur. Car oui, bien sûr, c'est ce que tu penses, toi aussi. Bien sûr que tu l'aimes, et que son bonheur fait le tien. Tu restes soucieuse, tu aimerais trouver quelqu'un dans l'entourage de Mutt qui soit éventuellement capable de t'éclairer sur ce que tu penses que ton fils te cache, mais quand tu balaies l'assistance du regard, tu ne penses pas que qui que ce soit soit vraiment au courant. Tu t'efforces de chasser cette pensée, la balaie un peu plus loin, même si tu sais que tu y reviendras forcément, et tout en picorant dans ton assiette, tu te permets de jeter un œil tout autour de toi.

Tu n'avais jamais, étrangement, songé au mariage de ton fils. Enfin si, tu t'étais convaincue que cela arriverait un jour, mais tu ne t'étais jamais figuré l'événement en lui-même. C'est une nouveauté pour toi. Une nouveauté que tu contemples avec émotion. Est-ce que ton fils est heureux ? Ce mariage correspond-t-il à ce qu'il voulait ? Est-ce que toi, c'est ce que tu voulais pour lui ? Il n'y a pas de réponse définitive à cette question, mais quand tu poses les yeux sur Klaus, si heureux d'être enfin l'époux de ton fils, tu sais tout de même te convaincre du fait que non, tu n'as pas commis d'erreur.

Finalement, quand tu commences à trouver le temps long, tu prends de toi-même la décision de te mêler aux autres. A quelques rares exceptions près, tu ne connais personne ici, ou des personnes que tu ne connaîtrais que de nom. Alors, pour cette raison, tu te permets de t'introduire convenablement à... la belle-famille, pourrait-on dire. Tu vas donc rejoindre les frère et soeur de Klaus afin de les saluer, en espérant ne pas trop te taper l'incruste non plus.

"Vous passez une bonne soirée ?" Tu souris. "Ca me fait plaisir de vous voir en tout cas. Klaus me rebat constamment les oreilles avec vous."

« Ça a pas été bien difficile a trouver » répliqua Peter d'un air taquin. Il lui a pas été difficile de trouver de tel cliché. Tout le monde ici présent devait avoir une charmante palette d'image du couple. Des souvenirs encré dans le smartphone du meilleur comme du pire. Peter ne tiquera que plus tard que son meilleur ami s'était installé à la place d'Harry. Il se sentait encore une fois comme hors de son corps. Présent dans les faits mais plus en esprit alors que son ami chahuté avec le reste de la table. Il ne s'était pas imaginé que ça serait si difficile la rupture. Et qui plus est de venir ici alors que le cœur n'y était pas complètement. Il avait glissé le petit bout du carton dans la poche de sa veste. Il ne serait dire pourquoi.

Peut-être que ce n'était pas plus mal que Mutt n'y est pas prêté attention. Ça lui évite de rendre la situation plus désagréable quelle ne l'est déjà. « Mh ? » Peter s'éveille, il lui faut quelques secondes pour capté les mots de son ami. Il faut dire qu'il est vite dans lune et il ne voulait surtout pas ça. « J'en ai assez dit dans mon discours commença-t-il dans un sourire avant de reprendre. T'as pas aimé ? C'était trop court ? J'étais super stressé aussi.. » En toute conscience il préférait répondre à côté de la plaque. Il ne trouvait pas que c'était le moment de parler de ses états d'âmes. Oui. C'est sans doute mieux comme ça. « Je suis vraiment fier de toi Mutt, lui dit-il, sincère. Et je suis content d'avoir pu participé à cette journée. » C'est vrai, Peter était vraiment heureux d'avoir pu être le témoin de son meilleur ami. Il gratifia à la suite de ses mots une accolade chaleureuse. Accolade qui eût le don de lui faire plus d'effet que prévu. Il sentit se quelque chose monter en lui. Que si il restait dans ses bras il allait craquer et pleurer comme uen Madelaine parce que ça devenait trop dur. Alors au lieu de ça il s'empressa de se détacher de son ami. Et de filer en prétextant que le DJ avait sans doute besoin d'un coup de main pour brancher tout son matos.

La sonnerie retentit encore et encore et Ben s’en agace. Bien entendu que Five ne répond pas ! Tout serait si simple sinon pas vrai ? Numéro Six lui dirait bien deux mots avec son plus beau sarcasme emplit de jugement habituel. Il était sincèrement remonté contre le plus vieux de ses frères. Comment ne pouvait-il pas être présent ? Le trentenaire non plus n’était pas particulièrement friand des mariages. Il n’aimait pas les fêtes en général se satisfaisant d’un bon livre pour passer le temps plutôt qu’une réception bruyante. Pourtant, il faisait un effort car c’est de Klaus dont on parlait. Leur frère méritait qu’on se sacrifie un peu pour lui. Il n’allait pas se marier tous les jours ! Du moins, Ben espérait bien…

« Non mais il doit avoir une excuse Klaus, pas une bonne, mais une excuse tout de même. »

Le trentenaire tentait de rassurer son frangin comme il le pouvait. Le faux sourire qu’il affichait peinait grandement son cœur qui rebattait. Ben connaissait le vieillard, il n’avait pas envie de venir, il en était persuadé, cependant, il ne pensait pas qu’il serait cruel au point de ne pas faire cet effort pour Numéro Quatre. Il retente de l’appeler, à un moment, Five va bien finir par répondre pas vrai ?

« Oh hum oui ! Le plaisir est partagé Marion. Je n’ai entendu que du bien de vous. »

Ben n’avait pas prêté attention à la venue de madame Jones à leur table. Son coup de téléphone qui n’aboutit à rien occupait tout son temps de cerveau disponible. Il cache sa frustration, ne voulant pas embêter Marion avec des problèmes de famille le jour où elle la rejoint. La pauvre femme n’était probablement pas encore pleinement consciente ce dans quoi elle s’était embarquée. Lui révélée en ce jour de fête est une bien mauvaise idée. Ben verrouille son téléphone, acceptant le fait que ses coups de fil sont purement inutiles. Il retient un soupire. Lui et Five allait avoir une discussion, il n’y avait pas à en douter.

Mutt est dans une période où il est relativement à la ramasse. Entre ce qui circule dans les veines, le fait que ca soit son mariage. Il ne capte pas grand chose de la réalité autour de lui. Il ne voit pas que Peter a un soucis et surtout qu'il est venu seul. Ca lui passe totalement au dessus. Il essaye pourtant de comprendre pourquoi il a l'air morose. Peut être est-ce parce que Klaus lui a dit ?

Marion capte quelque chose. Comme tout parent s'inquiétant face à son enfant. Comme tout parent qui a compris qu'il y a un gros truc qui cloche... Comme elle sait ce qu'il s'est passé quelques semaines avant. Mutt n'est pas dans son état normal.

" Ton discours était parfait ! Hey mec... On est entre potes ! Tu fais un peu parti de la famille. "  Dit-il en tapotant son épaule.

Peter lui assure qu'il est fier de lui. Mutt baisse le nez, un peu perturbé. Non, il ne sait rien de ce qu'il s'est passé, et Mutt est tout, sauf sur de lui à cet instant. Il est même honteux. Mais il ravale ses mauvaises pensées rapidement, englouti par le flou artistique neuronal qu'il se tape depuis la prise abusive de certaines substances. Peter vient lui donner une accolade. Mutt est sur le coup surpris mais lui rend.

" Merci d'être là Pete... "  Lui souffle-t-il. " T'es l'meilleur ! "  

Et sans comprendre plus que celà, il voit son meilleur ami se lever et détaler à toutes jambes vers le DJ. Mutt reste longuement assit, l'air perdu et ailleurs. Il a quelques vertiges mais rien de bien alarmant. Il plane surtout un peu trop. Son esprit s'évade pendant une bonne minute, avant qu'il ne lance en se levant.

" Hey, j'vais m'griller une clope ! Qui m'aime me suivent ! " Lance-t-il un peu trop fortement avant de se lever, de se cogner dans une chaise et repartir aussi sec, vers l'extérieur tout en cherchant dans ses poches un paquet de clopes, qu'il n'a pas. " Fais chier... " Souffle-t-il. Il décide d'aller chercher sa veste dans le vestiaire et cherche de manière laborieuse avant de les trouver et de s'en coller une sur le coin de la bouche. " Bah voilà coquine... Tu t'étais planqué où... " Dit-il en se marrant à moitié tout seul.

« J’ai hâte de l’entendre, tiens », ironise Klaus quand Ben affirme que si Five ne répond pas au téléphone, c’est qu’il doit avoir une excuse, faute d’être bonne.

Peut-être bien… Peut-être que c’est la fin du monde une fois de plus et que Five fait des pieds et des mains pour les sortir de là, et peut-être qu’il les insultera copieusement plus tard d’avoir osé faire la fête pendant que lui-même s’évertuait à les sortir de cette terrible mauvaise passe. Peut-être bien… L’apocalypse serait une excuse facile – c’est toujours l’apocalypse – mais au moins acceptable… Vaguement acceptable (ça n’empêcherait pas Klaus d’en vouloir à son frère malgré tout)… Mais le pire, c’est que pour cette fois, Klaus ne pense même pas que Five ait une si bonne excuse que cela. Five n’est pas venu… Parce qu’il n’avait pas envie de venir, voilà tout. Five n’est pas venu… Parce que tout ça, ça n’a pas vraiment d’importance à ses yeux. Five n’est pas venu… Parce que dans le fond, toutes ces répliques acerbes qu’il lui balance sans arrêt à la gueule, eh bien il les pense réellement. Five n’est pas venu parce qu’il s’en fiche. Et oui, ça pique quand même sacrément.

« M’enfin, c’est lui qui loupe tout le fun, écoute. »

Est-ce qu’il ne fallait pas s’inquiéter que quelque chose de réellement grave lui soit arrivé ? Après tout, comme tout Hargreeves qui se respecte, Five avait quand même l’art de se foutre dans la merde… Non, l’idée n’effleure même pas Klaus. Il est convaincu qu’il ne s’agit pas de ça. Ce serait une réponse satisfaisante à un problème épineux, certes. Mais Klaus n’y croit pas vraiment. Si Five était dans la merde, d’une manière ou d’une autre, il serait au courant… Et dire que Five, avec son pouvoir de téléportation, était le moins susceptible de tous d’arriver en retard, techniquement.

Marion finit par se joindre à eux, et Klaus se dit que ce n’est pas plus mal, dans le fond, cela les oblige à changer de sujet, et Klaus aime la voir se mêler au reste de sa famille… Même si la pauvre, quand bien même elle se coltine Klaus sous son toit depuis un moment maintenant, n’a clairement pas la moindre idée de ce dans quoi elle s’est embarquée en étant liée d’aussi près aux Hargreeves.

« T’as vu, j’ai dit que du bien de toi », fait Klaus avec un sourire très fier.

En même temps, que pourrait-on dire de mal au sujet de Marion Jones ? Elle est absolument merveilleuse. Tout ce qu’elle faisait pour son fils était extraordinaire. En même temps qu’il prononce ces mots, il voit Mutt annoncer qu’il va fumer dehors. Klaus marque un temps d’hésitation, partagé entre l’envie de le suivre et l’incertitude. Ça se fait pas de s’isoler dehors et de laisser tous leurs invités à l’intérieur, pas vrai ?

Tu adresses un large sourire à Ben. La fratrie Hargreeves est... haute en couleur, c'est rien de le dire, et Ben semble diablement normal en comparaison, mais il te plaît beaucoup. Surtout, Klaus t'a tant parlé de lui que t'avais déjà l'impression de le connaître par coeur. Ca te fait vraiment plaisir de le savoir dans l'entourage de ton gendre. T'as beau t'être attaché à ce dernier, tu es convaincue du fait que Klaus a besoin de bonnes influences autour de lui. Et Ben est sûrement la meilleure influence possible, t'en es quasi persuadée.

"Ca c'est parce que je paie Klaus une fortune pour qu'il fasse mon éloge à toutes les personnes qu'il rencontre", tu dis en riant, quand Ben affirme n'avoir entendu que du bien de lui de la bouche de son frère... et probablement de Mutt aussi (en même temps, il a intérêt). T'apprécies le compliment, mais tu sais aussi que ton interlocuteur ne pourrait pas se permettre de dire autre chose. Ce serait forcément malvenu. D'ailleurs, Klaus confirme, avec l'air un peu fier.

Ton regard suit celui de ton genre quand ce dernier voit Mutt quitter la pièce. Ton inquiétude revient au grand galop. Cette manie qu'il a de fumer... Bon, ce n'est pas bien grave, mais tu n'aimes pas le voir s'isoler... Tu n'aimes pas ce que tu devines globalement de son comportement. Tu décides de laisser la fratrie entre eux et d'aller voir ton fils. Peut-être que seuls à l'extérieur, ils se montreront autrement plus bavards.

"Je reviens dans deux minutes", tu dis avant de te lever pour quitter la salle des fêtes et rejoindre Mutt à l'extérieur. Tu le fixes un moment, l'air faussement réprobateur, en agitant la tête de droite à gauche. "Toi et ta manie de fumer." Tu ne serais pas Marion Jones si tu ne rejouais pas les mamans réprobatrices de temps en temps. "Comment tu te sens, le jeune marié ?"

Il était à la ramasse. Peut être avait-il trop abusé sur son dosage avant la cérémonie et Mutt était en pleins de dedans. Surtout le stress qu'il se mette à fondre en larmes devant une assemblée d'invités ? Ou simplement la peur qu'il s'attrape une crise de panique et qu'il ait à devoir fournir des explication ? Quoi qu'il en soit, la pression est un peu relâchée mais pendant ce temps, Mutt ne calcule pas grand chose à ce qu'il se passe.

Mutt arrive dehors et commence à porter sa cigarette à ses lèvres pour fumer tranquillement en se dandinant, la tête baissée, l'air d'un gamin. Il entend une voix familière et sursaute légèrement. Il reste un peu à cran. C'était sa mère. Elle lui parle de sa manie de fumer et Mutt se secoue la tête. Il lui répond goguenard.

" Ca va, c'est l'hôpital qui s'fout de la charité, j't'ai déjà vu fumer aussi. " Il lui tend une cigarette. Quelque chose qu'il n'aurait jamais osé dans une autre vie, mais tout était différent ici. Mutt n'était plus le même, Marion non plus. Il avait appris à devenir adulte. Il était marié maintenant. Même s'il avait toujours besoin de sa mère, et qu'il resterait un éternel enfant auprès de ses parents. " Et j't'avais dit que tu ferai des jalouses dans cette robe. " Tente-t-il pour détourner le sujet d'une éventuelle discussion avec elle.

Mais sous son regard perçant, il sait qu'elle s'inquiète. Avec cette histoire, dans l'état où elle l'a retrouvé. Le bordel qui s'en était suivi. Elle le connaissait bien. Et lui, il la connaissait aussi par cœur. Il détourne le regard, reporte sa clope à sa bouche, tout en répondant à Marion:

" Ca va... " Une réponse vague qui se voulait rassurante, mais trop vague pour l'être. Il a un léger rire nerveux. " M'man, c'est mon mariage, j'ai pas trop envie de plomber l'ambiance. J'essaye juste de faire en sorte que ca aille. " Comme prendre de la drogue pour être à la ramasse total et éviter d'être trop présent, sachant qu'il pouvait à chaque seconde péter un plomb ? Il ne voulait pas plomber l'ambiance, il ne voulait pas faire passer un sale moment à Klaus en ce jour. Il l'a vu si heureux. Il veut le voir heureux. Son malheur actuel, il le contient, Klaus n'a pas à subir ses humeurs. Pas en ce jour si important. Et il ne veut pas que sa mère s'inquiète. Et les invités ne sont pas censés savoir la vérité.

Voir cette mine sur le visage de Klaus attristait Ben. Il ne montrait pas forcément car en tant que bon Hargreeves, il lui arrivait de tomber dans ces travers commun à tous les membres de sa famille et difficilement exprimer ses émotions. Il se sentait impuissant comme beaucoup trop de fois et cela l’exaspérait. Il voulait être utile, aider son frangin à résoudre ses problèmes mais ne servait strictement à rien. Et dire que c’était Five qu’il devait blâmer. Le plus vieux de la fratrie avait réussi à déprimer deux membres de sa fratrie en une si belle journée de festivité. Il faut le féliciter ! Il offrit tout de même un sourire à Marion en entendant sa boutade. Numéro Six savait qu’il devait tout de même rester un minimum poli. Surtout que la pauvre femme n’avait rien fait à part rejoindre une famille dysfonctionnelle. Cependant, soyons honnête, il ne faisait pas très attention à l’attachée de conservation. Il ne remarqua même pas lorsqu’elle prit congé. Même le départ de Mutt serait passé inaperçu s’il n’avait pas vu Klaus le zieuter de manière prononcé. Le trentenaire sentait que son frère était dans le doute, ne désirant probablement pas quitter la soirée et laisser ses invités. Il s’approcha donc de Numéro Quatre chuchotant presque ces quelques mots.

« Va le voir, je m’occupe de tes invités. Je ne sais pas comment mais je devrais trouver c’est un peu mon rôle de témoin. »

Voilà comment il pouvait être utile. Bon, il ne savait vraiment pas comment il devait gérer les convives. C’était un peu le premier mariage auquel il assistait sans être un fantôme ambulant qui s’intéressait bien plus aux déboires de Klaus qu’au reste de la soirée. Cependant, il improviserait. Le trentenaire ne savait pas ce qui se tramait avec son beau-frère mais il était presque sûre que Numéro Quatre était l’une des personnes les plus aptes à pouvoir l’aider. Il ne s’était pas marié pour rien. Ben espérait tout de même que ce n’était rien de bien grave et que après avoir reçu un peu de soutien de ses proches Mutt reviendra en pleine forme pour profiter de son mariage.

Klaus s’agace lui-même. Il a juste envie de danser, de faire la fête, de peloter publiquement son tout nouveau mari (dans la limite de l’obscénité, promis juré), et voilà qu’il se sent plombé presque malgré lui… Il veut clairement pas en arriver là, il a juste envie d’être heureux ce jour qui doit être le plus beau de sa vie, mais entre Five qui définitivement ne viendra pas et Mutt qui s’est fait la malle à l’extérieur, on peut dire qu’il est pas au meilleur de sa forme… Il se reproche presque immédiatement de songer qu’il aurait diablement avoir besoin d’une bonne flute de champagne pour faire couler le tout. Klaus veut tout réparer d’un claquement de doigt, mais il a jamais été si doué pour réparer les trucs, lui… C’est généralement pas ce qui caractérise sa personnalité ô combien chaotique.

Visiblement, ça se voit clairement sur sa tête, qu’il est en train de se décomposer, parce que Ben n’est pas dupe. En même temps, Ben le connaît par cœur. Il est capable de comprendre ce qui se passe en lui mieux que n’importe qui (des années d’observation forcée, ça aide)… Klaus n’a pas envie que l’ambiance générale s’alourdisse, mais il n’aura pas la tête à la fête tant qu’il ne sera pas allé retrouver Mutt, alors le mieux qu’il puisse faire, c’est encore d’aller les rejoindre, lui et Marion.

« Un petit strip-tease, ça devrait dérider tout le monde », fait Klaus avec un sourire au coin des lèvres alors que Ben affirme qu’il trouvera bien une manière d’occuper ses invités, même s’il ne sait pas exactement comment. « Plus sérieusement, si tu pouvais toucher deux mots au DJ et lui suggérer d’inviter tout le monde à danser, ça nous sauverait la vie », il ajoute avec un sourire reconnaissant. « Oh… et tu crois que tu pourrais aller voir Peter ? Je sais que vous vous connaissez pas tous les deux, mais j’sais pas, je crois que y a un truc qui va pas… »

Bon, il lui zen demande peut-être un peu trop, c’est vrai… Mais c’est à ça que servent les témoins, pas vrai ? A s’acquitter de toutes les tâches délicates ? Ou pas… C’est surtout un rôle d’improvisation… Mais Ben avait probablement été davantage taillé pour être un témoin que Klaus n’avait été taillé pour être un marié, quand bien même il n’échangerait l’alliance à son doigt contre rien au monde. Klaus dépose une main sur son épaule, signe de totale reconnaissance envers son frère (clairement, qu’est-ce qu’il ferait sans lui, je vous le demande). Après quoi il ressort pour aller rejoindre Mutt et sa mère. Il affiche un grand sourire, dissimule son inquiétude derrière des airs détachés et vient s’installer entre eux deux, passant les bras sur leurs épaules respectives.

« Alors, on a même pas encore fait péter la pièce montée que ça complote déjà contre moi ? » Il se tourne vers Mutt. « Je sais que tu cherches à fuir notre ouverture de bal, mon amour, mais tu n’y échapperas pas… Je l’ai travaillé, ce triple salto arrière. »

"Et si je sautais d'un pont, tu ferais pareil ?" tu réponds quand ton fils te reproche de t'avoir déjà vu fumer. Ouais, bon, d'accord. Mais "fais ce que je dis, pas ce que je fais", c'est un peu ton moto, Marion.

La réplique est facile, mais le but n'est pas vraiment de lui faire la morale, pas même de vraiment lui reprocher de le voir fumer... le but est plutôt de le faire sourire, dans la mesure de ses compétences. C'est le plus beau jour de sa vie, enfin ! T'as envie qu'il le retienne comme tel, et c'est pas forcément très simple vu les circonstances.

"Si tu penses que te barrer en douce au beau milieu de ton propre mariage sous les yeux probablement hyper-angoissés de ton ton nouveau mari est une bonne manière de n'inquiéter personne, je suis désolé de te l'apprendre, mon chéri, mais c'est pas exactement la bonne méthode."

Ce n'est pas un reproche. Ou ce n'est pas le reproche que l'on croit, plutôt. Ce que tu veux, surtout, c'est que ton fils n'oublie pas de se tourner vers les personnes qui l'aiment et qui l'entourent, et qui ne veulent jamais rien d'autre que son bien. Ce n'est pas en s'isolant, en broyant du noir et en croyant vous protéger qu'il vous aide. C'est tout l'inverse.

"Ah, quand on parle du loup !" tu fais quand Klaus vous rejoint. "Je disais justement à Mutty que tu étais presque trop resplendissant pour être honnête." Tu adresses un clin d'oeil à ton beau-fils. "Je veux absolument voir cette ouverture de bal !"

T'es content de pouvoir filer un coup de main au DJ même ci il n'en a pas besoin. (c'est son travail après tout?) C'est ton premier mariage alors tu ne peux pas trop juger. Mais quand tu regardes la salle en faisant tes branchement il y a quelque chose qui te turlupine. Quelque chose qui te turlupine depuis déjà un moment sans pouvoir mettre le doigt dessus.

T'as beau à avoir l'esprit ailleurs tu n'oublie pas de garder un œil sur le moment présent. Et comme beaucoup d'autres tu constates que les rois de la soirée ont quitté la salle. C'est bizarre. Ton ami est bizarre. « Ouf, ça fonctionne enfin » que tu t'exclames, satisfait d'avoir pu servir à quelque chose. Tu n'as plus porté le costume du tisseur depuis un moment. T'as pas été capable de sauver ton petit ami de lui-même. Tu te sens bien incapable alors toute les petites victoires sont à prendre.

Tu laisses le DJ s'occuper du reste. La musique c'est pas vraiment ton truc toi qu'est capable de confondre AC/DC et Led Zeppelin. (non mais rien avoir) Tu sais plus trop quoi faire de tes dix doigts maintenant. Et t'as pas le cœur a danser même ci une musique entrainante se faisait entendre. (de toute façon t'es un piètre danseur) Mais tu peux pas t'empêcher de penser à Harry à tout bout de champs. Et malgré tout tes efforts, t'es pas vraiment capable de cacher ta détresse avec ta tête de six pieds de long dès l'instant où tu te retrouves seul. Prêt du buffet a te faire du mal a regarder des photos d'une époque révolue. T'es tellement ailleurs que tu ne sens même pas Ben entrer dans ton espace se qui t'arraches un sursaut. (la petite antenne semble éteinte ce soir) Tu décroches vivement ton regard de ton smartphone pour relever la tête vers le frère d'un des mariés. Tu te sens comme pris en flagrant délit de... de rien de spécial en particulier. Mais ça te gêne tout de même un peu. « Tout va bien là – bas ? » Peter Parker, expert en noyage de poisson depuis le 10 août 2001.

L'attitude de sa mère l'agaçait un peu. Il fallait toujours qu'elle vienne remuer le couteau dans la plaie. Comme un fils qui n'a pas envie de discuter de choses qui fachent, et ayant le caractère bien trempé d'un Jones. Il est clair que Mutt allait forcément se braquer. Mais Marion était inquiète et c'est normal. Le jeune homme continue de fumer, tout en se secouant la tête en prenant un air sarcastique avant de répondre à la remarque de sa mère.

" Bah ouais j'sauterai. Faudrait bien que j'aille te chercher... Et puis, c'est bon les remarques bateaux à deux balles. "

Et elle continue alors qu'il n'avait pas envie de penser à toute cette merde. Il avait pris sa dose pour pas emmerder son monde mais par l'intervention de Marion, l'énervement revenait. Ca y est, celà l'avait mis en colère.

" Putain j'suis juste sorti fumer une clope. Y'a pas mort d'hommes ! Depuis c'matin, je dois jouer l'beau. Tu peux m'laisser respirer deux secondes ? Et méthode de quoi ? Y'a pas d'méthode. Juste j'en peux... " Plus ? Il se frotte le visage, tire une dernière fois sur sa clope avant de jeter le mégot et de l'écraser. C'est à ce moment là que Klaus décide débarquer. Le visage de Mutt est fermé. Klaus passe un bras autour de ses épaules, ainsi qu'à Marion.

Mutt n'a clairement pas la tête à revenir vers les invités, alors il dégage le bras de Klaus d'un geste.

" Vous m'faites chier à m'dire c'que j'dois faire ou pas... " Dit-il sans détour. Et peut être trop abruptement. Il le regrettera surement. " Foutez moi la paix deux secondes... Et allez la faire à deux votre foutue ouverture de bal... " Et il s'éloigne pour prendre un peu plus de distance... Peut être pour se calmer à sa manière... Il sent ses mains qui tremblent.