La nuit est tombée depuis si longtemps que l’on s’attend à tout instant à ce que le jour vienne pointer le bout de son nez, et Klaus est complètement défoncé. Rien de bien exceptionnel, au final. Il ne sait pas exactement l’heure qu’il peut être. Il lui suffirait sans doute de jeter un œil à l’écran de son téléphone, mais comme bien souvent, il n’a pas la moindre idée d’où il l’a foutu, et même s’il le savait, il y aurait de fortes chances pour qu’il ait oublié de le recharger dans tous les cas. Aucune importance.
Ça fait de toute façon un bail qu’il a perdu la notion des heures et plus ou moins des jours. Il a besoin de l’emploi du temps de Mutt, quand ce dernier le respecte, pour savoir à peu près à quel moment de la journée et de la semaine il en est. Pour cause, sa vie de base déjà dissolue n’oublie pas de l’être encore plus ces derniers temps.
D’une, il se fait toujours pas au retour de ses pouvoirs, et ça l’emmerde, de deux, même les meilleurs aspects de sa nouvelle vie partent doucement en vrille. Alors oui, il est heureux, vraiment, d’avoir retrouvé Five, Diego et Allison, mais Vanya et Luther sont toujours introuvables (en même temps il les cherche sans doute pas si bien que ça, il s’agirait qu’il le reconnaisse quand même). Et pour le reste… la situation est devenue… tendue, étrange, avec Mutt. Enfin, ça dépend des moments, on va dire.
Parfois, ça se passe pas différemment de d’habitude, et il se payent de bonnes tranches de rire, et ils évitent de discuter… eh bien, des sujets qui fâchent, ou plutôt du sujet qui fâche. Sauf que Klaus est pas con – pas autant que certains se l’imaginent, en tout cas –, et il voit bien que Mutt est au bout du rouleau. Ce qui fait que lui aussi, il se sent au bout du rouleau. C’est qu’il s’y est sacrément attaché, à son Mutty. Au point qu’il a du mal à se rappeler comment était sa vie, ici, avant qu’il ne débarque, au point aussi de ne pas du tout avoir envie d’imaginer ce que ça donnerait s’il n’en faisait plus partie. Bon, en soi, y a pas de raison, mais… parfois, il se demande si c’est pas ce qui va arriver… Donc bref, l’ambiance est étrange, et ça explique peut-être que Klaus ait un peu plus tendance que d’habitude à fuir l’appartement qu’il ne le faisait avant. Bon, il en a toujours fait un peu qu’à sa tête, à venir et repartir comme bon lui semble, mais il peut quand même bien avouer que là, il abuse un peu.
Comme cette nuit, donc, où quand il passe le pas de la porte, il est définitivement beaucoup trop tard, ou beaucoup trop tôt, il saurait pas trop dire. Suffisamment tard ou tôt en tout cas pour qu’il soit engagé dans une conversation alcoolisée avec papy Jones au sujet de l’intérêt ou non de mettre des cornichons dans un burger (croyez-le ou pas, mais papy Jones a effectivement une opinion sur la question) au moment de passer la porte. « Bon, fais ce que tu veux, moi je vais me pieuter », dit-il à l’adresse du fantôme avant d’illustrer son propos en s’effondrant littéralement sur le canapé qui lui sert aussi de lit. Mais ça c’était sans réaliser que Mutt s’y trouvait. Il avait dû s’endormir là, et si ses bavardages peu discrets ne l’avaient pas réveillé, cet assaut involontaire l’aura très certainement fait. « Oh merde, désolé Mutty. »
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Mutt ne sortait plus de l'appartement depuis le petit soucis qu'il s'était passé lors de la soirée. À vrai dire depuis ce moment là, il vivait une descente aux enfers assez violente. C'était à peine s'il prenait soin de lui. Il passait ses journées soit à dormir, soit devant la télévision à manger tout ce qui lui passait sous la main.
Quant à son colocataire ? Mutt ne savait pas sur quel pied danser. Dans un sens heureusement qu'il avait Klaus, et il ne semblait pas vouloir le lâcher. Mais en même temps, sa présence le mettait parfois en colère pour aucune raison. Enfin si... Il y en avait bien une, mais Mutt préférait la mettre dans un coin de sa tête et ne pas la sortir. Il en avait déjà assez à gérer. Et Klaus ? À vrai dire, il semblait beaucoup plus dehors qu'a l'appartement. En même temps, Mutt n'était déjà pas d'un caractère facile de base, et parfois, ça pouvait radicalement changer d'un tableau à un autre. Oui, le terme lunatique n'était pas très loin...
Mutt s'était réveillé en fin de journée. Son rythme de vie était chaotique, il se fichait bien de ses obligations. Il n'allait plus bosser et quant aux cours... La rentrée approchait et il n'allait bien entendu pas y mettre les pieds. Il ne pouvait pas s'empêcher de jeter des regards sur les réseaux sociaux. Il pouvait parfois recevoir des messages limites vis à vis de ce qu'il s'était passé à cette maudite soirée...
Comment une vie pouvait elle autant basculer en une soirée ? A vrai dire, c'était quelque chose qui trainait en longueur depuis des lustres... Mais il a fallu une étincelle pour allumer le feu tout entier... Quoi qu'il en soit, il en souffrait beaucoup et ca ne l'incitait pas à retourner dehors... Il en avait marre, il voulait rentrer chez lui. Il n'avait pas ses parents. Rien de commun autour de lui et il commençait vraiment à se dire qu'il était le seul de chez lui à être arrivé sur cette maudite île.
Le soleil se couchait doucement, et la lueur de ce soleil rouge passait entre les rideaux de la fenêtre pour frapper son visage directement. C'est ce qui le réveilla au final. Après de longues minutes à se demander s'il n'allait pas rester au fond de son lit jusqu'à la fin de ses jours, il décida de se lever pour aller se trainer jusqu'au frigo et manger ce qui trainait par là: c'est à dire n'importe quoi.
Il traina les pieds et ouvrit la porte de sa chambre qui donnait sur le salon. Il s'attendait à voir Klaus dans les parages. L'appartement n'étant pas très grand, il comprit que son colocataire était sorti. Encore... Et sans lui... La mauvaise humeur s'installa directement au fond de ses tripes.
Mine de rien, Mutt le cherchait, il disait toujours à Klaus qu'il ne voulait pas sortir et encore moins avec lui en ce moment. -oui, il était en mode sale con dans cet état-là- Et là, il était prêt à lui faire le reproche de sortir sans le prévenir. Pas que c'était la première fois que Klaus le faisait et qu'ils étaient relativement libre dans leur façon de bouger mais... là, ca l'énervait.
Pourquoi ? Parce que Klaus acceptait beaucoup de choses et il s'en fichait. Hooooo oui, ca l'agaçait. Ca l'agaçait car il voyait son propre reflet qu'il n'osait pas assumer. Ca l'agaçait car Klaus vivait à fond sans se soucier du regard des autres. Ca l'agaçait car il n'y arrivait pas... Et au final, il n'en voulait pas à Klaus mais à lui-même. De sa lâcheté, de ne pas être aussi fort que lui...
Il tira la porte de frigo, le visage fermé et en râlant entre ses dents, et regarda ce qu'il restait. C'est à dire: pas grand chose. Il tira une bière et un reste de pizza tout sec. Ca ira... Il jeta le tout sur la table de la cuisine et se laissa tomber en tirant son téléphone portable de sa poche.
Pas de messages de Klaus. Il laissa tomber le téléphone, une certaine pression montant en lui. Il ouvrit sa bouteille et la porta à ses lèvres. Et bah oui, Klaus devait tellement s'amuser qu'il devait s'en foutre royalement de lui... Lui... Là tout de suite qui avait besoin de soutien... Lui qui était seul... Lui qui... Et il faisait quoi au juste ? Il devait surement draguer d'autres types ? D'autres... nanas ? Et il allait faire quoi ? S'envoyer en l'air avec un autre mec ? De toute manière, il le ferait sans scrupule parce que Monsieur Klaus ne cachait rien après tout...
Il continua sa bière, le regard dans le vide, continuant de tourner tout ça dans sa tête comme un film en boucle... Il commença à manger son reste de pizza qui n'avait même plus de goût de toute manière, avant d'aller se vautrer dans le canapé, attraper la télécommande et allumer la télévision.
Il zappa, regardant tous les programmes à la con qui passait par là, son cerveau n'arrivant pas à rester concentrer sur un seul sujet... Jusqu'à ce qu'il tombe sur une émission automobile qui réussit à le passionner assez pour le perdre pendant les deux longues heures... Il regarda l'heure, il commençait à se faire tard... Pas de signe de Klaus... Téléphone... Rien... Mutt se leva, et alla chercher une seconde bière, et s'alluma une clope au passage. Puis une troisième, puis une quatrième.
Au final, il s'endormi dans le canapé avec le son de la télévision en ambiance. Une bouteille qu'il tenait encore sur le bout des doigts... Jusqu'à ce qu'il entende le bruit d'une porte qu'on ouvre et que la voix de son colocataire vienne jusqu'à ses oreilles. Au départ, Mutt pourrait croire qu'il ramenait quelqu'un avec lui... Mais au final, d'un œil ouvert, il le vit seul... Ha ouais... Il oubliait parfois qu'il pouvait parler à des entités... Enfin, c'est ce qu'il racontait...
La tête dans les choux, il allait se redresser, mais visiblement Klaus était tellement pété, qu'il ne le remarqua pas et se laissa tomber sur lui, ce qui le réveilla complètement au final. Klaus s'excusa en le regardant de son oeil vitreux.
" Putain Klaus, fais gaffe bordel. " Dit-il visiblement encore très en colère. " Ca va tu t'es bien amusé ? " Dit il avec un réel reproche dans sa voix et directement. Il attrapa Klaus par les épaules et le fit basculer sans ménagement sur le sol à côté de lui pour le dégager de là. " C'est bon, j'ai compris... Je suis l'invisible Mutt, on s'en cogne que je vais pas bien... Parce que monsieur assume ce qu'il est et il préfère aller voir ailleurs au lieu de s'occuper de son colocataire dépressif... Sinon moi ca va... La pizza qui est resté collée dans le fond du frigo était particulièrement à mon goût et j'ai bu le reste des bières. Une nuit fun en perspective. "
Bien sûr que ca n'était pas la faute de Klaus... Mutt aurait pu sortir lui aussi... Mais fallait bien qu'il trouve un coupable dans cette affaire et du fait qu'il ait passé une mauvaise soirée, et ca serait la faute à Klaus. Bien sûr. Il était là de toute manière et puis... Il lui avait dit qu'il ne le laisserait jamais seul et... la jalousie l'emportait aussi, il fallait l'avouer.
Moses.
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Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.
La réaction de Mutt donne très rapidement le ton… et quelque part, Klaus doit dire qu’il a fini par s’habituer, ces derniers temps. S’il déserte aussi souvent l’appartement, c’est pas pour rien. La sale humeur de Mutty finirait bien par déteindre sur lui, à force, et s’in veut bien être patient et faire des efforts, il connaît ses limites quand même. Au bout d’un moment, trop c’est trop, il n’a pas envie de jouer les punching balls H24, et par moment, avec Mutt, c’est ce qu’il a le sentiment d’être, une sorte de défouloir humain. Alors oui, bon, il vient littéralement de s’affaler sur lui sans prévenir et éventuellement de le réveiller dans le processus, rien d’étonnant, donc, à ce que son colocataire ne l’accueille pas les bras grand ouverts.
Le souci, c’est pas qu’il soit mal luné dans ces circonstances, c’est qu’il soit mal luné à peu près tout le temps. Et cette situation, c’est pas l’exception, à ce stade, mais bel et bien la règle. Peut-être que c’est sa faute, parce qu’il ne sait pas faire preuve de la patience et de la pédagogie nécessaire pour aider Mutt, mais au bout d’un moment, il sait juste plus comment réagir en présence de son coloc. Et ça devient plus simple de ne juste… plus avoir affaire à lui. Ça lui fait de la peine, vraiment, parce que leurs conversations, leurs délires lui manquent, mais même si ça leur arrive encore de passer des moments sympas ensemble, ça dégringole si vite qu’ils deviennent oubliables. « C’est bon, Mutty, je t’ai dis que j’étais désolé », se renfrogne Klaus avant que Mutt ne vienne littéralement lui taper une crise pour avoir commis l’affront de sortir. Non mais il est sérieux, là ? « Je me suis é-cla-té », se permet d’affirmer Klaus, qui est trop alcoolisé, trop crevé et trop las pour mettre de l’eau dans son vin à l’heure actuelle (même s’il devrait boire de l’eau tout court, pour le coup, ça lui ferait vraiment pas de mal. « Ça fait du bien de passer du temps avec des gens funs, qui se prennent pas la tête et surtout qui me prennent pas la tête pour rien », reprend-il en se redressant (parce qu’à l’évidence, la bonne nuit – ou le bon jour, va savoir – de sommeil réparateur, ce n’est pas pour tout de suite). « Tu peux arrêter ton numéro deux secondes ? Sérieusement, t’es lourd Mutty ! »
En lui, il garde un léger fond de culpabilité, qui fait qu’il n’est que d’autant plus sur la défensive. Parce qu’il sait, il voit bien que Mutt est au plus mal, et la vérité, c’est que ça le rend malade de ne pas réussir à quoi que ce soit qui lui permette de se sentir mieux. Face à la détresse de Mutt, il se sent inutile, impuissant, et à chaque tentative, il a seulement l’impression d’encore envenimer les choses. Il donnerait tout pour que Mutt soit heureux et souriant, vraiment. Sauf que donner de son temps et de sa personne, comme il cherchait à le faire au début, ça a pour seul effet de le démoraliser lui aussi, alors merci mais non merci.
« J’ai aucun compte à te rendre. Tu m’envoies chier chaque fois que j’essaie de faire quelque chose avec toi alors commence pas à te plaindre que je fasse ma vie sans toi. Déjà je te dois rien, ensuite, ouais, j’en ai ma putain de claque de m’inquiéter pour toi, alors peut-être bien que je m’en cogne. »
Ça, c’est faux. Il ne s’en fout pas du tout, il serait bien incapable de se foutre de Klaus. C’est même tout l’inverse, il s’inquiète très sérieusement pour lui, et se soucie de lui bien plus qu’il ne le fait de… d’absolument tout le monde, en fait. Mais trop, c’est trop. Et là, Klaus a clairement atteint ses limites. Tant pis si ses paroles sont blessantes, si ça peut encourager Mutt à se remettre un tant soit peu en question – on peut toujours espérer.
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Bien entendu que la situation allait dégénérer. Mutt enfonçait déjà un clou bien rentré et qui plus est, ils étaient en état d'ébriété tous les deux bien avancés... Il n'y aurait donc aucune retenus à leurs échanges, bien que dernièrement, Mutt n'avait cessé de faire des reproches à Klaus qui encaissait comme il le pouvait.
Et en plus de ça... Klaus le cherchait. Il s'est éclaté ? Les lèvres de Mutt se pincèrent, il lui lança un regard noir en se redressant à genoux sur le fauteuil, tel un prédateur prêt à se jeter sur Klaus et lui foutre une belle rouste. Il avait des larmes qui lui montaient aux yeux. Etait-ce de la peine ? De la rage ? Surement un mélange explosif d'une contrariété qui ne demandait qu'à exploser. En tout cas, le compte à rebours était lancé et les voisins n'allaient pas apprécier le remue ménage qui allait se préparer dans quelques secondes. Et je ne vous fais pas un dessin pour vous dire que Mutt était ce genre de gars pour avoir le sang chaud. Il suffisait juste d'appuyer sur le bon bouton et c'était exactement ce que Klaus faisait.
Il attrapa Klaus par le col assez violement pour rapprocher son visage du sien afin de le défier, et il le fit basculer en arrière pour le refoutre au sol et se placer au dessus de lui en se mettant à lui pour l'immobiliser et lui hurler dessus dans un certain décibel que les voisins allaient adorer en tout point:
" T'sais ce que je pense ? Que t'as la rage que je t'ai envoyé chier la première fois... T'as cru que j'étais une petite pute... Et que j'ai pas voulu de toi... Dis moi que tu t'en cognes de ça connard... Et t'en fais pas, je peux toujours te foutre à la porte, car c'est moi qui paye le loyer... Allez nan... "
Il se redressa, lâchant sa prise sur le garçon mais il donna un coup de poing dans le parquet juste à côté de la tête de Klaus de colère et de frustration avant de reprendre en se penchant sur son visage:
" Tiens... Tu vas être content, et comme ça on sera fixé... Tu veux du fun ? Tu veux t'éclater ? Tu vas l'avoir... Et tu pourras aussi raconter au monde entier que la tête de nœud d'Henry Jones aime se taper des queues... De toute manière, ca va pas être étonnant pour certains non ? De toute façon, être humilié pour humilié... Autant que les rumeurs soient vrais... "
Il se redresse, sous ses gestes alcoolisés, il se débat en retirant son t-shirt et le jeta sur le côté.
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C’est sûr que si Klaus avait juste voulu arranger les choses ou tout simplement pouvoir pioncer, il aurait dû s’y prendre autrement, mais en même temps, il est arrivé à saturation. Il n’est franchement pas le plus impatient des individus, il est capable d’encaisser pas mal de choses, c’est pas le genre non plus à s’énerver pour un rien, mais au bout d’un moment, il en a juste assez, et quand la coupe est pleine, il faut bien qu’elle déborde. Et en l’occurrence, ça part dans tous les sens. Du côté de Mutt plus encore. Oui, Klaus a cherché à le provoquer, il n’a pas choisi ses mots au hasard, mais il ne s’attendait pas à une réaction aussi virulente pour autant de la part de son colocataire.
Là, il le prend complètement au dépourvu. Sans avoir le temps de réagir ou de faire quoi que ce soit (en même temps, il n’aurait sans doute pas été capable de grand-chose si ce n’est de se rendre encore plus ridicule, avec ses capacités physiques de vers de terre), il se retrouve pris au col et basculé au sol, Mutt le surplombant de toute sa hauteur. S’il a déjà pu fantasmer un tel scénario, ça n’a clairement jamais été dans ces circonstances. Là, pour tout dire, Mutt le fait même flipper. Le jeune homme lui montre un visage qu’il ne lui avait jamais présenté jusqu’ici, et Klaus est vraiment pas sûr d’aimer ça. Sur le moment, Klaus se demande sincèrement, légitimement, si Mutt ne va pas tout simplement lui refaire le portrait, et l’idée qu’il l’imagine en être capable le blesse plus que tout action qu’il entreprendrait à son encontre.
Klaus veut dire quelque chose mais il reste comme un con, tandis que Mutt déblatère à voix trop forte pour ne pas attirer l’attention des voisins tout un tissu d’insanités qui pour certaines ne sont pas totalement éloignées de la vérité, mais pour d’autre carrément. Est-ce que Klaus a vraiment la haine que Mutt l’ait envoyé chier à l’époque, pas spécialement, mais il ne peut quand même pas prétendre que ça ne l’a pas emmerdé de découvrir que finalement, son colocataire n’était pas aussi hétéro qu’il le prétendait, ce qui laissait suggérer que si les hommes lui plaisaient, c’était lui qui lui plaisait pas. Ça, forcément, ça flanque un coup à l’ego, mais pas quand même au point qu’il aille cultiver une quelconque rage à l’encontre de Mutt. Ça restait son pote dans tous les cas – enfin, aux dernières nouvelles, là il n’en est franchement plus si sûr, c’est aussi le problème. « Putain, Mutt, t’es pas bien ?! » ne peut s’empêcher de s’exclamer Klaus quand le poing de Mutt vient atterrir dans le parquet juste à côté de lui.
D’accord, vaut mieux ça que sa tête, mais la violence du geste n’en reste pas moins désarçonnante pour lui. Qu’il soit parfois impulsif ou brute de décoffrage, d’accord, mais là, il a vraiment l’impression que Mutt serait capable de lui péter la gueule. Et maintenant, c’est encore pire. Oui, l’alcool, les nerfs, tout ça sont des circonstances atténuantes, mais si Mutt a peur de l’humiliation, en cette seconde, c’est Klaus qui se sent franchement humilié.
Est-ce que c’est comme ça que Mutt le perçoit, au moins en partie ? Clairement, non, Klaus n’a pas l’intention de céder aux avances (si on peut appeler ça des avances) de son colocataire au vu de leur nature. Il se sent con, là, tout de suite, il a l’impression qu’il le dégoute, et ça, c’est ignoble à ressentir de la part de quelqu’un à qui l’on tient. A qui l’on tient autant. En déployant le peu de force qu’il possède, Klaus arrive à se redresser en plaquant ses mains contre le visage de Mutt pour le forcer à reculer. « C’est quoi ton problème, bordel ? Le fait que t’aimes les queues, ça a rien d’humiliant. Ton attitude, là, tout de suite, par contre… » Klaus reboutonne son pantalon du mieux qu’il le peut, sous le choc de cette scène invraisemblable. « Tu me dégoutes, Mutt. Je me casse, t’as raison, je veux pas vivre avec un mec comme toi. »
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Mutt allait trop loin, il avait du mal à se mettre des limites surtout lorsqu'il était en colère. Il ne s'était pas rendu compte du stress qu'il pouvait avoir commis près de Klaus. Est-ce qu'il aurait frappé Klaus ? La colère aurait pu le pousser mais il frappa le parquet pour éviter de lui en coller une clairement. Les mots de celui-ci ayant frappé plus profondément en lui qu'il ne voulait l'admettre.
Mutt ne réfléchissait pas à ses actions et il agissait à chaud. Il avait souvent été comme ça et ca lui avait plusieurs fois porté préjudice. Cette fois n'échappait pas à la règle. Cette provocation cachant quelque chose de plus profond, comme une façade qu'il se donnait pour se donner un courage qu'il n'avait pas...
Et ce fut le monde à l'envers pour notre garçon alors que Klaus le repoussa en lui plaquant les mains sur le visage. Mutt vint à reculer de force et glissa sur le côté de Klaus. Et c'est pile à cet instant qu'il regretta son geste, les paroles de Klaus le frappant comme un coup de poignard. Le rejet ne fut pas anodin.
Les yeux ronds, il fixa Klaus d'un air hagard, des émotions passant sur le visage. Ses émotions se bousculaient et aucune n'arrivait à se positionner. Cette boule au ventre passait de la colère à une tristesse intense. Oui, peut être qu'il le méritait au final... mais venant de Klaus... Mais il ressentait encore trop de colère pour avouer qu'il venait de faire une grosse connerie. La pire de toute surement.
" D'accord... " Dit il d'une voix tremblante. " Je le mérite, on appelle ça le retour de karma... Alors d'accord... Casse toi ! Je vais me démerder tout seul... "
Il détourna son regard de son colocataire avant de se tourner et de se redresser d'un pas chancelant. Il attrapa la bouteille restante de bière et la termina cul sec. Alors c'est comme ça que ca allait se passer ? Il allait se retrouver seul ? Peut être qu'au final, ses parents aussi en avaient eu marre de lui... Vidant le fond de sa bouteille, il regarda le goulot longuement ensuite et laissa la laissa tomber sur la table basse, alors qu'elle perdit l'équilibre elle-même. Mutt ne s'en soucia pas. Notre garçon n'était pas du genre à s'avouer vaincu et parler de ses réels problèmes à Klaus de but en blanc. Il gardait une certaine fierté dans toute cette histoire malgré tout. Mais il fallait bien qu'une autre personne extérieure intervienne à cette histoire.
Le vieil Henry se trouvait près de la scène et se fit voir aux yeux de Klaus avant de dire, plus grave que d'ordinaire:
" Je ne peux pas te forcer, mais si je peux te demander de ne pas le laisser seul. Si tu t'en vas, j'ai peur qu'il fasse une bêtise... Regarde le... "
Henry était conscient que Mutt avait dépassé les bornes, et que Klaus devait encaisser bien plus qu'il ne devait, mais il était réellement inquiet pour son petit fils. S'il aurait pu intervenir, il l'aurait fait...
" Si je le pouvais, je serai intervenu moi-même, tu le sais. "
Moses.
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Bouleversé par ce qui vient tout juste de se passer, sur les nerfs aussi, Klaus n'a qu'une envie à présent, et c'est de quitter l'appartement sur-le-champ. Il ne réfléchit pas aux conséquences de cette décision, il décide simplement de considérer qu'il en a suffisamment bouffé et qu'il a besoin de prendre l'air et d'être seul. La fatigue qu'il avait ressentie un peu plus tôt l'avait complètement déserté, il se sent maintenant complètement réveillé, et bien décidé à prendre la tangente, même s'il n'a pas la moindre idée d'où il pourrait bien aller. Vu l'heure et vu son état, il est plus que probable qu'il va finir sa nuit sur un banc public... Tant pis, en son for intérieur, il sait se convaincre, sur le moment du moins, que c'est tant mieux, et même que c'est très bien comme ça. Certes, il paie pas de loyer, c'est pas pour autant qu'il considère mériter de devenir le punching-ball émotionnel de son colocataire (qui donc ne le serait plus... ?). Ils ont sans doute besoin de prendre un peu de distance, là, tout de suite, avant de reparler de tout ça à tête reposée s'ils en sont capables.
Klaus est donc bel et bien sur le départ, et il n'adresse même pas un mot ou un regard à Mutt en guise d'au revoir. Si papy Jones n'avait pas choisi son moment pour lui faire gentiment la morale, il aurait certainement continué sa route sans se retourner. Sûrement qu'il l'aurait regretté ensuite, mais si Mutt a sa fierté, Klaus est capable d'en avoir une lui aussi quand il s'y met.
Le médium s'arrête net devant l'apparition du grand-père de Mutt, qui paraît terriblement inquiet pour son petit-fils. Et il n'est pas le seul. Il faut dire qu'il y a de quoi, et c'est aussi pour ça que Klaus s'est tant pressé à s'en aller. Il ne supporte pas voir Klaus dans un tel état, ça lui fait du mal, et avoir l'impression d'empirer son état plutôt que de l'arranger n'aide pas non plus. Mais sur ce point, il doit certainement revoir sa copie. Papy Jones a bel et bien raison. Il ne doit pas partir, il ne peut décemment pas laissé Mutt dans cet état. Est-ce qu'il serait capable de faire une connerie ? Malheureusement, oui, c'est très possible. Klaus émet un bruit à mi-chemin entre le soupir et le grognement et accepte finalement de tourner les talons. "C'est bon, t'as gagné, l'ancêtre", dit-il à l'adresse de papy Jone avant de revenir sur ses pas alors même qu'il s'apprêtait l'instant d'avant à appuyer sur la poignée de la porte d'entrée.
Klaus revient vers Mutt sans mot dire tout d'abord. Il n'a pas la moindre idée de ce qu'il pourrait bien lui dire, là, tout de suite, surtout qu'il s'attend à tout instant à ce que son coloc le foute de lui-même à la porte en usant de la force (il ne présume plus de rien, à ce stade). Alors au final, il se dirige vers la cuisine, dont il ouvre tous les placards jusqu'à mettre la main sur un paquet de cookies à moitié entamé. En revenant vers Klaus, il le tend à Mutt comme en signe de paix. "C'est pas avec tes vieilles part de pizza moisies que tu vas te calmer l'estomac. Pas étonnant que tu sois ronchon si tu manges pas à ta faim", décide-t-il en espérant que l'absurdité de cette affirmation apaisera les tensions et calmera l'ambiance.
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Mutt était parti pour aller faire... Il ne sait pas lui même quoi... Surement déprimer dans un coin. De toute manière, c'est ce qu'il faisait depuis des semaines. Il se laissait aller... Et puis cette dispute n'était pas anodine. Il regrettait déjà ce qu'il venait de se passer et l'attitude qu'il avait eu envers Klaus. Il n'aurait jamais dû en arriver là et pourtant... Il était alcoolisé, il avait peu dormi, il était à cran... Enfin bref, vous l'aurez compris aucun facteur n'était à son avantage. De toute manière, ca se voyait sur son visage et dans son regard, qu'il était à bout.
Il s'attendit à entendre la porte claquer derrière lui, alors qu'il prenait le sens inverse, en tombant sur une des chaises de la cuisine, et peut être ne plus jamais revoir Klaus, en se condamnant à rester seul dès lors. Mais il l'entendit maugréer un truc avant de le voir débouler à ses côtés dans la cuisine.
Mutt qui avait pris sa tête dans les mains, releva le regard vers Klaus. Qu'est ce qu'il essayait de foutre bon dieu ? Il voulait se tirer ou pas ? Il baissa son regard sur le paquet de biscuits sans dire un mot. Et c'est à ce moment précis que Mutt se sentit con. Très con. Il était bien conscient de ce qu'il faisait vivre à Klaus et il pouvait comprendre qu'il ait envie de le fuir. Mais... il avait besoin de lui. Et puis... Il avait disjoncté. Après de longue seconde, il finit par attraper le paquet et le laissa tomber devant lui en l'ouvrant sans délicatesse et prit un biscuit. Pour l'heure, il n'avait pas encore parlé. Son esprit s'était mis en route et celà tournait inlassablement encore et encore. Sa franchise légendaire reprit pourtant le dessus dans cette histoire:
" Si je suis ronchon, c'est que tu t'es tiré faire la bringue et t'as même pas pris la peine de m'envoyer un message, espèce de p'tit con... " Il ferma les yeux et se secoua la tête. Il avait l'impression que son cerveau pesait une tonne à cause de la fatigue et de ses pensées en continue qui n'arrêtaient pas de l'assaillir. Peut être devraient-ils plutôt s'excuser que de se gueuler dessus. " Ca m'étonne que la voisine ne nous ait pas encore fait part de sa désapprobation sonore de si bon matin... " Il prit un nouveau temps de pause et ferma les yeux pour essayer de se concentrer sur ses mots. " Klaus... J'ai envie de m'excuser et te dire que ca serait ma dernière crise mais... Je suis sûr de rien en ce moment... J'ai besoin de temps... " Il montra son torse et fit une torsion avec sa main pour imager ses propos. " Depuis que je suis ici, c'est comme si j'avais comme un noeud dans la poitrine et les évènements prennent une tournure que je ne comprends pas et... puis... j'ai l'impression d'être face à un Mutt qui n'est pas moi. Ca n'est pas que déstabilisant, c'est... dévastateur. J'ai peur de pas y arriver, ca tourne encore et encore dans ma tête... Je me fais des films pour tout et pour rien... de ne plus jamais revoir mes proches. Je fais des trucs, je sais même pas à quoi ça sert... Comme aller à cette putain d'université... "
Moses.
I'm tired of being what you want me to be. Feeling so faithless, lost under the surface.
Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.
Klaus sait qu'il va devoir prendre sur lui. Il est clairement pas du genre bagarreur ou colérique, en revanche, il n'est jamais le dernier à dire des choses qui peuvent éventuellement blesser ou déplaire au moment où il le faut le moins, et là, clairement, il va falloir éviter de faire que la situation dégénère de nouveau, ce ne serait leur rendre service ni à l'un, ni à l'autre. Il ne faudrait sûrement pas grand-chose pour mettre de nouveau le feu aux poudres, et pour cette raison quand Klaus estime qu'il est préférable de se passer de tout commentaire, il s'écoute plutôt que de commettre un impair. Donc, il ne compte pas revenir sur le fait qu'il n'estime pas devoir des comptes à Mutt, et que, surtout, il a perdu l'envie de prévenir Mutt de ses allées et venues, au risque de se manger une réflexion dans tous les cas. Non, il a décidé d'arrondir les angles, alors c'est effectivement ce qu'il va faire.
A la place, il se contente d'afficher un fin sourire quand Mutt lui fait remarquer que la voisine aurait déjà dû venir râler vu le grabuge qu'ils viennent de faire. Pas faux, surtout que la petite vieille les avait déjà emmerdés pour moins que ça. "Arrête, si ça se trouve on lui a offert le spectacle le plus passionnant auquel elle ait jamais assisté de toute sa loooongue existence. J'espère que si on la croise, elle nous remerciera pour le divertissement, surtout", répond Klaus en piochant à son tour dans la boîte de cookies. On a fait mieux comme calumet de la paix, mais c'est toujours mieux que rien.
Finalement, Mutt s'excuse. Enfin, plus ou moins. Il lui précise quand même que c'est pas la dernière fois que ça arrivera. En même temps, Klaus préfère qu'il se montre honnête sur la question plutôt que de lui faire des promesses qu'il sera pas capable de tenir. Au moins, il se montre totalement transparent avec lui, là, tout de suite, et aux yeux de Klaus, c'est déjà un progrès. Il met son coeur à nu, et ça, c'est déjà beaucoup. "Ouais... c'est normal que tu pètes un câble dans ces circonstances", répond Klaus, plus conciliant, entre deux bouchées de cookies. "Si tu veux mon avis, c'est même étonnant que ce soit pas arrivé plus tôt." Il marque une pause, prend une grande inspiration. "Bon, écoute, moi aussi je suis désolée. J'ai pas été très patient, ou très présent avec toi alors que je savais que t'avais besoin que je sois là, en plus. J'avais juste pas envie de me prendre la tête avec toi. Et j'avais pas envie de te voir dans cet état non plus. Parce que quand t'as mal, ça me fait du mal aussi, tu vois ?" Il marque une pause. "En plus, t'avais pas totalement tort, tout à l'heure... j'avoue que ça m'a un peu fait chier de te découvrir une passion soudaine pour les mecs alors que tu m'avais rembarré à l'époque... Alors que sérieusement, comment tu résistes à un type pareil, hein ?"
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Mutt ne put s'empêcher de rire doucement quand il parla de la voisine. Mon dieu. Mamie avait dû entendre ses paroles particulièrement crues à l'intention de Klaus. Elle n'avait déjà pas une bonne opinion d'eux, mais là, c'était foutu. A moins que mamie s'est acheté des bout'quies. Un investissement qui trouva relativement une bonne utilisation.
" Je crois surtout qu'elle en a eu marre de nos conneries et qu'elle a fait un investissement dans les bout'quies. Je pense que c'est plus que probable... "
La discussion devint plus sérieuse et Mutt fut soulagé que Klaus le prenne ainsi. Il se doutait de ce qu'il faisait vivre à son colocataire. Et... le soucis, ca n'était pas les sentiments de Klaus à son égard. Il savait ce que pensait Klaus de lui. Il savait qu'il tenait à lui et bien plus qu'un ami... Mais c'était Mutt le soucis. Il savait qu'il devait accepter ce fait. Car il tenait aussi à Klaus et ne s'était pas rendu compte à quel point. Ses sentiments ont évolué... ou... ils ont toujours été comme ça mais... il ne s'en était jamais rendu compte ? Il avait relevé les yeux vers lui et voyait la fatigue sur son visage et la peine dans ses yeux. Ca fit beaucoup de mal au jeune garçon. Quand Klaus finit sa réplique, Mutt eut un sourire alors que des larmes coulaient en même temps.
" Klaus... " Souffla-t-il en attrapant ses mains dans les siennes et en les serrant fort. Il se donna un temps. " Je découvre certaines choses et je suis désolé, je suis pas le type le plus stable du monde et encore moins depuis que... Enfin tu sais... " Il fit une nouvelle pause. " J'ai été con de faire ce que j'ai fait là... Je voulais pas te faire peur ou t'imposer quoi que ce soit, et j'ai bien mérité tes paroles au final... " Il baisse les yeux, remonte une de ses mains le long de son avant bras pour se rapprocher de lui. " J'ai pas envie que tu me laisses, même si je te dis le contraire sous la colère. J'ai peur de me retrouver seul, j'ai besoin que tu sois là, mais... j'ai pas envie de te faire du mal non plus. Alors frappe moi si je dépasse les bornes, crache moi au visage... Je sais que je le mériterai. Ne te mets pas en difficulté à cause de moi. " Il retira sa main de son avant bras pour la glisser sur sa joue dans un geste tendre. Il était encore partagé entre se laisser aller et cette peur qui grondait au fond de lui, mais il dépassa sa peur et le fit. Il avança son visage et déposa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa avec délicatesse et longuement.
Des bouches, il en avait embrassé et qu'importe à qui elles appartiennent mais c'était bien la première fois qu'il ressentit ça. Il se demanda s'il avait un jour été amoureux avant ça. Et au final, on s'en foutait s'il était en train d'embrasser un mec ou une nana. Ses sentiments étaient là, et son attirance ne faisait plus aucun doute. Il finit pourtant par rompre le contact et glissa sa main dans le creux de sa nuque, continua de regarder longuement Klaus avec cette promiscuité en glissant son pouce sur sa joue. " J'ai besoin que tu sois patient. Je comprends pas moi-même, je ne me comprends pas... Je... vais essayer de faire des efforts... S'il te plait... Je veux pas que ça soit... fait comme ça... "
Non, pas juste une histoire comme ça. Il tenait à Klaus et il ne voulait pas qu'il soit un de ces nombreux coups d'un soir. Et il avait pris conscience de ce qu'il ressentait par cet échange. Il se recula ensuite en reniflant, et se frottant le visage pour se reprendre:
" Bon, je vais aller me coucher maintenant. Je suis épuisé. Je débarrasserai mes merdes demain. " Dit-il avec simplicité, et comme s'il ne s'était rien passé. Il se frotta son visage et se releva.
Moses.
I'm tired of being what you want me to be. Feeling so faithless, lost under the surface.
Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.