Peter était sur le point de rentrer chez lui, il était tard. Ces escapades nocturnes devenaient de plus en plus fréquentes malgré le fait qu'il est raccroché le costume. Il ressentait comme ce besoin de s'éloigner de tout, de se retrouver seul, mais plus précisément loin d'Harry.
Harry, Harry Osborn. Le garçon au centre de son monde, omniprésent dans ses pensées. C'est mignon sur le papier mais en réalité ça devenait un vrai cauchemar. L'étau se resserrait de plus en plus, l'espoir partait en fumé. Cet espoir auquel il s'y est tenu avec tant de ferveur. Il avait frappé à toute les portes en sa connaissance. Pas même la magie ne serait les aider. Puis vint cette petite voix, celle qui ne te veux pas toujours du bien.
Pourquoi faisait-il tout ça ? Pourquoi se faisait-il tant de mal ? Tout allait très bien dans sa vie -c'est relatif- avant que cette relation ne vienne s'imposer à lui comme une sorte d'évidence. Avant qu'il ne s'y jette à corps perdu -certainement trop- en s'y perdant au passage.
Est-ce que, Peter Parker s'effaçait a cause de la présence, de l'influence d'Harry Osborn sur lui et ses décisions ? C'est toute une thérapie qu'il essayait d'établir seul depuis des jours, sans succès. C'était si fatigant d'être fort, de bien paraître toute la journée. Alors que la nuit, c'était l'heure des idées sombres, de la mélancolie. Il s'attachait a ce début de relation qui était pour lui d'une évidence même. C'était beau, c'était simple, fluide. Et aujourd'hui... C'était moche, triste et compliqué.
Il aurait pu se rendre au Boss Men Club, pour se vider la tête. Se noyer dans l'illusion d'un monde où il était le petit poulain choyé par ses pairs. Il aurait pu enchainé les verres avec Nolan -il aurait sans doute été ravi- Mais il était trop fatigué pour jouer ce rôle là. Ces yeux rouges et ses pommettes humides parlaient d'elles même. La nuit avait été difficile.
Ce n'est pas vraiment à pas de loup que Peter est rentré, et cette fois-ci par le porte. Il alluma la première lumière du couloir, puis du salon avant de se prendre la table basse dans le tibia : un plaisir. Il y rejoint la cuisine pour se trouver quelques choses a grignoter et boire. Ce n'était pas dans le tempérament des deux colocataires d'avoir des boissons alcoolisées et en se retrouvant face au frigidaire : c'est qu'il le regrettait bien.
Pas grave, il allait opté pour un chocolat avec tellement de chantilly qu'elle pourrait toucher le plafond. Il s'enticha donc de la bouteille de lait d'un geste lasse avant de refermer la porte d'un coup d'épaule. « Oh merde... je t'ai réveillé ? Ça va ? » demanda-t-il avant d'avoir un rictus pour lui même ; ça ne lui ressemble pas. Parce qu'il ne voulait pas qu'on lui retourne la question et pourtant .. au fond, c'est tout ce dont il a besoin. Même si il s'efforce de garder une certaine image : celle que tout le monde connait de Peter Parker.
Mais Peter Parker n'était plus tout a fait présent dans la pièce. Il n'y avait que ce garçon meurtri, angoissé au possible et amer envers sa propre personne.
Et surtout plein de regret.
« Je fais un chocolat. J'ai rien trouvé de plus fort.. Tu en veux un ? »
Dernière édition par Peter Parker le Mar 23 Aoû - 22:38, édité 1 fois
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Lun 27 Juin - 18:57
A coeur ouvert
feat. Peter
Regulus n’en donne pas forcément l’impression, parce que Regulus ne donne pas l’impression de grand-chose de manière générale, mais s’il ne montre rien, ça ne veut pas dire qu’il ne voit rien, et plus les jours passent, plus il voit se dégrader l’état de son colocataire sans savoir quoi faire, complètement impuissant à sa détresse. Parler de ce qu’on a sur le cœur, c’est pas quelque chose qu’on lui a inculqué dans son éducation. Non, quand on est un Black digne de ce nom, on enferme ses émotions sous clé et on les étouffe jusqu’à ce que ces dernières soient réduit à un poussière là pour noircir votre inconscient.
Le dialogue, la communication… il essaie, mais il sait pas faire, et cela renforce le sentiment de profonde inutilité qu’il éprouve ces derniers temps vis-à-vis de celui qui de son côté a toujours su être là pour lui, à chaque fois qu’il en avait eu besoin. Lui rendre la politesse aurait été la moindre des choses… alors pourquoi semble-t-il si incapable de faire ce seul pas dans sa direction ? Chacune de ses tentatives de conversation s’est toujours soldée par une dérobade de sa part. Les mots, il les a, parce qu’ils sont simples, dans le fond : « Tu veux en parler ? » C’est tout, juste ça. Mais même ça il n'y arrive pas. Et puis… il devine déjà que Peter n’appréciera rien de ce qu’il pourra lui apprendre.
Regulus n’aime pas Harry Osborn. Ça n’a rien à voir avec le fait qu’ils soient si ressemblants physiquement (encore que…), ça a à voir avec ce que devient Peter depuis qu’il a croisé sa route. Et c’est plus le même. Ça se ressent. Il est constamment sombre, constamment préoccupé… Normalement, c’est son rôle à lui d’être comme ça, et c’est Peter qui trouve toujours les mots qu’il faut et qui, contre toute attente, sait lui redonner le sourire… Là, les rôles devraient s’inverser, sans doute, mais au moment de chercher à rendre à Peter ne serait-ce que le dixième de ce qu’il lui apporte, il ne parvient tout simplement pas à agir en conséquence. Il le veut de tout son cœur, de tout son être. Mais… mais ça ne veut pas… Quelque chose cloche, quelque chose bloque. Et il ne sait pas quoi faire contre ça… Il se sent… démuni au possible…
Mais cette fois, alors qu’il entend du mouvement dans la cuisine au beau milieu de la nuit, Regulus – qui ne dormait pas de toute façon – décide que c’est le moment. Il ne va pas se défiler, il va bien trouver quelque chose de pertinent à lui dire, pour une fois. Ou pas.
« J’arrivais pas à dormir de toute façon », fait-il comme pour chasser la question de Peter. Comment il va ? ça n’a pas d’importance en cet instant. « Il va nous falloir des cookies pour accompagner tout ça », décide-t-il alors. « Je crois que j’ai ça dans un placard. » Il profite de procéder à ses fouilles en question pour ne pas le regarder directement au moment de lui poser la question en retour. « Comment tu vas, toi ? » Il déniche le paquet de cookies qu’il pose devant le nez de Peter. « Ne réponds pas bien, je sais que c’est faux. »
Que faisait-il de ses soirées ? Est-ce qu'il cherchait la bagarre avec une bande de malotru à la recherche de sensation forte ? Après tout le combat était une très bonne distraction. Il pourrait faire ça, il pourrait enfiler le costume noir pour mettre quelques raclés.
Mais rien de tout ça. Il n'en avait plus la force. Pourtant au début, mettre le costume de côté était une épreuve. Comme un enfant a qui on interdirait de jouer à son jeu préféré. Mais maintenant, il ne s'en sentait plus capable. Les mots du Jameson encré dans son crâne : il n'apporte rien de bon. Il n'apporte jamais rien de bon. Jamais à la hauteur, toujours destructeur. Et maintenant il n'était plus seul dans l'équation.
C'était un sacré bazar dans la tête de Peter Parker. Il se sentait responsable de beaucoup de choses concernant Harry. Sans oublier cette colère sourde, car il lui en voulait bien évidement. Énormément. Mais il ne le dirait jamais à voix haute. Toute cette colère, ces ressentiments il les garde pour lui par pudeur. Par peur de décevoir les gens en dévoilant cette facette de lui-même. Alors que c'est une facette qu'on a tous, c'est humain d'être en colère. Qui lui jetterai la pierre dans sa situation ? Il en fait déjà beaucoup trop pour ce garçon qui le tire inexorablement vers les abysses.
Dans l'état d'esprit dans lequel il se retrouvait, le silence de Regulus était le bienvenue. Si il se cachait de ses amis inconsciemment pour ne pas avoir de comptes a leur rendre. Il savait qu'il n'avait pas à faire cet effort avec son colocataire. Il n'était pas du genre intrusif comme lui a pu l'être la majeur partie du temps de son existence. C'est quelque chose qu'aujourd'hui il savait apprécié. Et d'un autre côté.... Il en demandait tout l'inverse. Oui, c'était complétement contradictoire.
C'est d'ailleurs le terme parfait pour illustré son état d'esprit. Contradictoire.
L'initiative de Regulus lui fait chaud au cœur. Alors il se met à la tâche et attrape deux tasses pour y préparer leur chocolat chaud. Et, il se sent prit au dépourvu par la question de Regulus. Pourtant simple, légitime venant d'un ami pour un autre ami. Ainsi au pied du mur il vient lui couper l'herbe sous le pied. « T'as raison. » Il ne pouvait plus le nier désormais. « Tu sais pourquoi alors... » il essaie de se dérober. Ce n'est pas un exercice auquel il excelle. Il attrape une casserole dans le silence pour y faire chauffer le lait. Son esprit aussi bouillonnait, depuis des semaines. Et tout ce qu'il veut lui, c'est que ça s'arrête. Que ce cauchemar, que ses angoisses incessante s'arrête.
« Ma vie d'avant me manque » finit par avouer Peter, la gorge littéralement nouée par tout ces sentiments refoulés. Il n'ose même pas le regarder, il ne le veut pas. Il se sent fébrile et ce n'est pas quelque chose qu'il veut dévoiler. Même ci ses gestes inconscient, ses mains, sa posture, les trémolo dans sa voix font très bien le travail. « Notre vie d'avant me manque » corrige-t-il. Comme ci il s'agissait d'un lointain souvenir. Si lointain qu'il y est difficile d'accès. Cette vie où ils n'étaient que deux. Ou il était fort, a veillé sur Regulus et tout ses proches.
Maintenant, il n'était que l'ombre de lui même et encore moins. Il se dégoutait. Il ne voulait décevoir personne de ses actions... mais dans son esprit c'était déjà trop tard. Contradiction.
« J'ai tout essayé Regulus. J'ai frappé à toute les portes et rien ne va. » Ou plutôt rien ne lui va. Mais qu'importe. Il poursuit après un temps : « Il ne doit pas avoir de baguette magique assez forte pour réparer ce qu'il a fait. »
Oui, il sait pourquoi, mais ce n’est pas assez que de le savoir. Au fond, Regulus sait l’importance d’avoir une oreille attentive, il le sait car lui-même ne pouvait plus en trouver la moindre au moment où il en aurait eu le plus besoin. Alors que la fin de sa vie approchait, alors qu’il savait qu’il s’engageait dans une opération suicide en décidant de remplacer le médaillon de Serpentard, il n’a parlé à personne… personne pour le dissuader, personne pour l’encourager non plus… Il ne pouvait plus compter sur sa famille : ses parents n’auraient pas été capables de comprendre son choix. Et des amis, il n’en avait pas… Il avait été seul, et parfois, il songe à ce qui aurait pu se passer s’il n’avait pas tourné le dos aux seules personnes qui étaient susceptibles de l’aider. Certes, il ne croit pas forcément qu’il sera capable d’aider Peter, il sait en revanche qu’il doit l’encourager à parler, car rien ne saurait être plus dévastateur que le silence, tout compte fait.
Oui, il sait pourquoi, mais il ne sait pas tout. Connaître certaines raisons ne lui permet pas de vraiment comprendre ce qu’est l’état d’esprit de Peter en cet instant, et c’est ce qu’il cherche véritablement à savoir de son côté. Il n’est pas forcément le meilleur juge de la nature humaine, il n’est pas forcément convaincu de savoir décrypter convenablement les émotions de son colocataire, pas plus qu’il n’est certain d’avoir un pouvoir quelconque sur ce qu’il ressent, mais il fait de son mieux quoi qu’il en soit.
Alors il prononce ces mots qui dans un premier temps lui serre le cœur. Quand il affirme que sa vie d’avant lui manque, Regulus songe immédiatement qu’il fait référence à la vie qu’il menait avant de se retrouver sur cette île étrange, au fonctionnement absolument incompréhensible. Et ce serait normal. Il avait perdu ses amis, il n’avait toujours pas retrouvé sa tante. Et dans des moments comme celui-ci, où il se sentait démuni, ne pas pouvoir compter sur des repères aussi solides devait être chose particulièrement compliquée à ses yeux. Mais il reprend alors : « Notre » vie d’avant. C’est ce qu’il vient de dire. Leur vie. Quand il n’y avait qu’eux. Pourtant, rien n’était vraiment simple même à ce moment là, mais ils arrivaient peut-être plus facilement à se convaincre du contraire, et surtout… il y en avait au moins un des deux pour rattraper l’autre.
« Peut-être que tu devrais… » Regulus hésite, il sait que ce qu’il va dire ne va pas plaire à Peter, mais tant pis, il va tout de même aller jusqu’au bout de sa pensée. « Tu devrais accepter que c’est pas ta responsabilité. Laisser tomber. » Il marque une pause. « Tu peux rien pour lui. Et plus tu t’acharnes, plus tu te fais du mal. Il est peut-être perdu mais… c’est pas ton cas. » Il baisse le regard. « Ne le laisse pas te briser. S’il te plaît. »
Le chemin fût long et tumultueux pour faire le deuil de son monde d'origine. Comme tout les deuils en règle générale. Il avait eu la chance, malgré la mort prématuré de ses parents d'être entouré tout le long de sa vie. Énormément. Mais il avait aussi perdu beaucoup de monde en chemin. Jusqu'à finir sur cette île et n'avoir plus personne.
Il avait -encore une fois- réussi a se relever suite à ses pertes. Il s'était construit une nouvelle vie avec un nouvel entourage, de nouveaux amis. Cette vie et celle d'avant n'étaient pas simple. Mais même ci il se sentait perdre l'équilibre, il savait qu'il y avait des gens autour de lui pour le rattraper.
Aujourd'hui les choses ont changé. Aujourd'hui chaque personne qu'il implique dans ces histoires peut devenir victime ou complice. Et c'est une responsabilité qu'il avait du mal a porter. Toute cette situation était insupportable. Il se battait chaque seconde contre ce point de rupture. Pour Harry. Mais quand était-il de lui dans cette histoire ?
Sa gorge se noue douloureusement à ces derniers mots. Il ne serait dire pourquoi, mais il avait cette impression avec Regulus qu'il pouvait déposer les armes. Le fait qu'il fasse ce premier pas vers lui le pousse a croire qu'il est la personne ave qui il peut retirer le masque et n'être que le garçon sous le costume. Nombreux sont ceux qui connaissent Spider-Man. Nombreux également sont ceux qui connaissent le personnage qu'est Peter Parker. Mais sans tout ces artifices, qui le connaissait réellement ? « C'est pas ta responsabilité. » Ces mots là, qui n'ont l'air de rien avait su éveiller chez lui quelque chose qu'il retenait contre son gré. C'est ce qui différencie les amis des Vrais. Exprimer le fond de sa pensée même ci ça peu faire mal. Même ci ça ne plait pas. Ne pas laisser son ami couler sous prétexte qu'il est persuadé de faire la bonne chose.
Peter ne dit rien dans un premier temps. Son colocataire venait de lui se qu'il espérait secrètement depuis des semaines : Une porte de sortie. Un issue de secours. Il avait fait preuve d'honnêteté et Peter, se devait de l'être également. Au point où il n'a jamais été. Sa langue -pourtant d'habitude bien pendu- se délia enfin. « J'y ai beaucoup pensée » il complète ensuite « a abandonner. »
Dès qu'il osait y songer, sans suivait d'une tonne de série de catastrophe qui surplombé son esprit. Il avait peur des répercutions que son choix pourrait avoir une nouvelle fois sur des innocents. Peut-être même sur son entourage. Il se sentait comme... pris en otage de cette relation qui ne le rend plus heureux. Il éteint ensuite le feu quand celui ci est assez chaud. « J'ai peur de ce qu'il pourrait advenir.. Je peux pas être aussi égoïste. » Il ne peut s'empêcher finalement de remettre le masque. Donner l'impression qu'il contrôle la situation alors qu'il n'en est rien. « Et puis, je m'en sors pas si mal » s'entête t il à dire alors qu'il n'en pense plus un mot. Faisant ainsi un pas en arrière dans la démarche. Nageant à contre courant.
Regulus devine que c’est loin d’être une confession facile pour Peter que d’admettre que oui, il a bel et bien songé à abandonner… Parce que Peter n’abandonne pas, il n’abandonne jamais, c’est une chose que le sorcier a pu constater dès les premiers instants de leur rencontre, et qui s’est confirmée par la suite pour toutes les fois où Peter l’a encouragé à persévérer quand lui-même faisait preuve du défaitisme le plus crasse. S’il n’avait été question de Peter, Regulus aurait sans doute baissé les bras un bon paquet de fois… Face à la menace et aux dangers qui pesaient sur lui, il ne se serait pas battu, il aurait laissé faire… mais Peter l’avait convaincu d’insister, et c’était ce dont il avait eu besoin… Maintenant, Regulus a le sentiment que Peter attend de lui qu’il tienne le rôle inverse…
Peter a besoin qu’on lui dise d’arrêter, de mettre le holà, et de le rassurer quant au fait que c’est acceptable, qu’il peut être une bonne chose de penser à soi-même avant que de penser aux autres… Regulus est peut-être le seul à pouvoir tenir ce discours si franchement en présence de son colocataire, et il apprécie de deviner que ce dernier est capable d’entendre ce qu’il a à dire et de l’entendre vraiment même si, bien sûr, ce n’est pas toujours chose facile, loin de là. Oui, il ne doit pas être facile pour Peter d’admettre qu’il a plus d’une fois songé à abandonner, mais dans le même temps, ça pourrait bien être libérateur pour lui, en réalité.
« C’est pas de l’égoïsme, Peter… Là, tu te rends pas service, et tu lui rends pas service non plus », répond Regulus qui n’a pas l’intention d’en rester là, pas cette fois.
Souvent, le sorcier décide de ne pas s’obstiner, de ne pas insister, il laisse Peter s’arranger avec sa conscience, surtout parce qu’il sait que cette dernière fait certainement de lui une personne meilleure qu’il ne saura jamais l’être… Mais en temps normal, Peter n’est pas dans cet état. Cette fois, Regulus le voit bien, il ne peut que le constater. Il le connaît, depuis le temps. Peut-être pas par cœur, mais suffisamment pour voir en lui, peut-être, ces détails qui échappent à d’autre. Il le voit tirer sur la corde, encore et encore, sans interruption… Et si cette corde devait rompre, Peter craquerait, c’était obligé. C’est une chose que Regulus ne peut pas tolérer de voir advenir : sous aucun prétexte.
« Tu ne t’en sors pas, fais pas semblant. Je le vois bien que tu t’en sors pas. » Il marque une pause. « T’es plus toi-même en ce moment. Et j’aime pas ce que toute cette histoire est en train de faire de toi. J’aime pas ce qu’il est en train de faire de toi. »
Il veut retrouver le Peter qui lui avait donné foi dans l’amitié et dans les autres pour la toute première fois de sa vie, il veut retrouver le Peter qu’il a appris à aimer contre toute attente. Pour l’heure, le jeune homme n’est plus que l’ombre de lui-même. Et ça, Regulus ne veut plus l’accepter en fermant les yeux.
Il avait bien conscience de ne plus être tout à fait lui-même. Et les choses n'allaient pas en s'arrangeant. La dégradation se faisait graduellement, progressivement jusqu'à arriver à une chute qui sera pour le coup, incontrôlable. Il lui arrivait souvent dans son quotidien de comparé ces deux allias. Spider-Man était par exemple celui qui remplissait les lacunes de Peter Parker. C'était deux identité bien distincte dans son esprit. Mais aujourd'hui, il n’était en phase avec aucune de ses deux identités. Alors, qui était-il ? Comment se nomme cette personne qui s'isole, qui tente coûte que coûte de sauver la face et qui est désormais prêt passé de l'autre côté si il le faut pour arranger les choses.
Ces événements qui n'étaient pourtant pas de l'ordre de sa responsabilité. Mais dans son esprit c'était tout comme, et difficile de l'en séparer. C'était comme des sables mouvant. Plus il se débâtait, plus il s'enfonçait. Et dans l'esprit qu'est celui de Peter Parker, il bougerait, continuerait d'essayer jusqu'à n'en plus être capable. Jusqu'à ce que le corde se rompt. Mais qu'adviendrait-il de lui ? Sera-t-il récupérable ? Où bien seulement mort ?
« Si il se fait arrêter, ils vont le tuer. » Et ça, c'est quelque chose qu'il ne pouvait pas tolérer. Car bien au delà de la déception qu'il pouvait ressentir envers Harry... Il y avait toujours ce quelques choses qui les lier. Tout les souvenirs du début. De leurs longues discussions à n'en plus finir, de tout ce temps, de toutes ces nuits passé ensemble. Tirer un trait sur tout ça semblait impossible. Même après avoir appris qu'il ne faisait pas vraiment parti des gentils. « Et ça, ça sera de ma faute. » C'était... étrange et difficile de dire tout ça à voix haute. Si difficile qu'il prenait le temps de penser à chacun de ses mots alors qu'il a toujours été très spontanée. Toujours a s'excuser au moindre dérapage. Mais aujourd'hui il était dans un tout autre état d'esprit. On lui avait retiré toute ses couleurs. Et sans elles il se sentait vide, comme incomplet.
Il ne demandait qu'à sortir de cette boucle infernale. Et dans un même temps une part de lui refuser d'abandonné et de perdre espoir. Il avait plus besoin que jamais qu'on l'aide a trouver la bonne direction. Alors le temps de quelques mots il allait lâché prise. Juste quelques secondes, et il allait posé la question. « Mais alors, qu'est-ce que je suis sensé faire ? » demanda-t-il alors en daignant enfin regarder son colocataire. Le temps d'un instant avant fuir.
Oui il ne se reconnaissait plus. Et en allant plus loin même, il se dégoûtait.
Regulus ne peut reprocher l’obstination de Peter quand on sait quels sont les enjeux… malgré tout, il n’est pas capable de cautionner cette dernière pour une raison tout simple, et en vérité évidente : si cette situation doit détruire Harry Osborn, ça lui est complètement égal. Si, en revanche, toute cette situation devait détruire Peter, ce serait une autre affaire – et c’est déjà le cas. C’est peut-être excessif que de le présenter ainsi, mais le sorcier a le sentiment que son colocataire n’est plus que l’ombre de lui-même, et il est absolument incapable de le supporter. Il préfère, et de très loin, que tout s’arrête, que les autorités fassent ce qu’elles ont à faire, et que Peter soit enfin libéré de cette pression reposant sur ses épaules… Sauf que non, jamais Peter ne serait capable de vivre avec lui-même s’il devait se sentir responsable, même indirectement, du sort de Harry Osborn qui, il le souligne lui-même, pourrait bien être des plus funestes en fin de compte.
« Tu n’es pas responsable de son sort. Tu ne lui dois rien », s’agace Regulus avec peut-être un peu trop de véhémence, faute de savoir exactement de quelle façon réagir face à la détresse si évidente, manifeste de celui qu’il voudrait être capable de raisonner en cet instant.
Peut-être bien que Peter essaie vainement de protéger Harry de lui-même, mais en cet instant, le jeune homme ne peut s’empêcher de songer que, de son côté, son comportement n’est peut-être pas bien différent. Lui-même ne fait jamais que s’efforcer de protéger Peter de lui-même… Et il se sent tout aussi dépassé dans cette tâche que Peter ne peut l’être lui-même. C’est un cercle vicieux, ni plus ni moins, et ni l’un ni l’autre ne paraissent capable de s’en extraire… Il faudrait pour cela, peut-être, renoncer à une part de ce qu’ils sont. Et cela, bien sûr, c’est naturellement plus simple à dire qu’à faire.
Ce qu’il faudrait, c’est permettre à Peter de lâcher prise, mais pour cela, Regulus ignore comment faire. Il n’a jamais eu l’occasion de le faire pour lui-même. Peut-il vraiment donner à Peter des conseils qu’il n’est pas sûr de savoir appliquer pour lui-même ? Probablement que non, au bout du compte. En fait, il est même tout à fait certain que non.
« Tu devrais juste… penser à toi, et uniquement à toi. Pas constamment, c’est clair, mais là, tout de suite. Réfléchir à ce dont tu as besoin, et à ce que tu veux vraiment », suggère-t-il sans trop savoir en quoi ces conseils pourront être utiles ou applicables.
Ce que Regulus sait, c’est que plus Peter s’obstinera à vouloir sauver ce qui ne pourra probablement pas l’être, plus ce sera difficile pour lui, et plus il sombrera. Pour y voir plus clair, il faut déjà qu’il sache sortir la tête de l’eau, et pour ça, il faut qu’il sache vivre de nouveau en harmonie avec lui-même. Ça ne doit pas être impossible, après tout, pas vrai ?
Les sentiments que Regulus portent envers Harry sont clair. Ils l'ont été dès le départ et Peter ne pouvait rien faire pour arranger ça. Et dans l'état actuel des choses, il avait d'autre choses à l'esprit que de rabibocher son petit ami et son colocataire. C'était pas une situation évidente de vivre avec les deux garçons. Vivre tout cours avec Harry à la suite de l'attaque... Rien que ce fait était, désagréable. Et ce pour tout le monde. Mais il s'obstinait. Premièrement par amour mais aussi... C'est dans son ADN de vouloir aidé autrui, surtout les personnes qui lui sont cher. Il refusait de voir Harry tel qu'il est réellement : comme du verre brisé. Il aura beau recollé tout les morceaux avec minutie il finira toujours par se briser. A moins d'être le plus grand sorcier du monde... il ne pouvait rien faire, et encore.
« Et si on allait dans le salon pour manger ces cookies ? » fit Peter pour ne pas apporter de commentaire à la remarque de Regulus. Il n'était pas d'accord sur ces points et connaissant Regulus il n'allait pas réussir a le faire changer d'avis. Alors autant s'installer sur le canapé du salon avec leurs boissons chaudes et profiter du calme ambiant. Quoiqu'il pouvait être lourd au vu du sujet abordé ce soir.
Penser à lui ? Ce n'est pas vraiment un concept ancré dans sa mentalité. Il a l'égoïsme en horreur. Et la question qui suit est la suivante : A partir de quel niveau pouvons nous être déclaré comme égoïste ? Cela dépend t'il du nombre d'acte fait uniquement pour soi ? Où cela dépend t'il de l'acte en lui même ? Peter a toujours fait l'effort -eh oui, ce n'est pas toujours naturel ou sous le sens- de prendre la direction qui lui semble être la « bonne ». Mais dans ce cas ci il se retrouvait sans aucune certitude. Aucun chemin ne tirait sur du blanc. Il n'y avait que du noir ainsi que des nuances de gris. Qu'est-ce qu'il veut réellement ? Il se posa la question en observant son chocolat. C'était une question toute bête et pourtant pour Peter... c'est plus intime qu'il n'y paraît. C'est avoué ce qu'il n'oserait jamais faire en public. Parce qu'il avait plusieurs réponses... des réponses chacune honteuses pour lui. Pour diverse raisons. « J'aimerais... » il hésite encore « .. faire un break, tu vois ? »
C'est marrant, c'est exactement ce qu'il désirait après le décès de Tony. Il voulait raccroché, profiter de ses amis mais la vie, et surtout Nick Fury n'était pas de cet avis. « J'aimerais redevenir comme avant. » Et ça, pour lui c'était égoïste. Car il ne serait pas le seul impacté par ce désir.. Ce désir qui se trouvait incompatible avec le reste de ses idées. Il ne pouvait pas sauvé celui qu'il aime en s'éloignant. C'était sans queue ni tête. « Mais en même temps je veux pas faire ça, je veux pas lui faire de mal. »
Regulus hoche simplement la tête quand Peter suggère qu’ils passent dans le salon pour manger ces fameux cookies. Le sorcier n’est pas franchement sûr de les apprécier. Il a l’estomac noué. Il n’estime pas être quelqu’un de particulièrement empathique, mais le fait est que l’anxiété et la détresse de son colocataire rejaillissent immédiatement sur lui. Mais autant essayer, au moins, de passer un moment un tant soit peu confortable dans cette situation inconfortable. Quoique Regulus n’est pas du tout convaincu d’arranger quoi que ce soit. Parce que la situation exige, aux yeux de Regulus, qu’il se montre franc et sincère. Il n’a pas envie de blesser Peter, mais il ne veut pas y aller par quatre chemins. Surtout, il tient à ce que son ami entende raison d’une situation qui le tue à petit feu. Il doit prendre conscience du fait que cette situation ne peut tout simplement durer plus longtemps.
Oui, il dit les choses comme il les pense et sans détour. Il le dit parce que s’il ne parvient pas à raisonner Regulus maintenant, il redoute qu’il soit ensuite trop tard. A force de se focaliser sur les autres, à force de privilégier leur sécurité au mépris de la sienne, il va se détruire. Ça fait beaucoup trop longtemps que Regulus regarde sans rien dire, qu’il voit sa flamme s’amenuir, doucement mais sûrement, et il ne le supporte définitivement plus. Ce n’est plus tolérable. Quand Peter ose lui confesser que ce qu’il voudrait, c’est faire un break, Regulus devine que cette confession n’a pas été simple à faire pour lui, mais il l’a dit, il l’a dit et pensé… Et il a raison, faire un break, ce ne serait pas seulement écouter ses envies, ce serait empêcher qu’il atteigne le point de non-retour : s’il ne faisait rien, s’il ne levait pas le pied ici et tout de suite, le pire pourrait définitivement advenir.
« Tu lui feras aussi du mal si tu te forces à rester auprès de lui quand tu voudrais prendre tes distances », fait-il en ayant l’impression de se donner le pire rôle du monde, celui du briseur de ménages. « Il n’est pas… » Regulus soupire, car prononcer des paroles qui ressemblent même de loin à un compliment quand il est question d’Harry Osborn n’est pas chose facile. « … bête, il le sent, de toute façon. » Il marque une pause. « C’est comme retirer un pansement, ça fait juste mal sur le moment… » Il force un sourire. « Enfin, qu’est-ce que j’en sais, hein ? » il reprend en détournant le regard, parce que c’est vrai, au fond, il n’est pas forcément le mieux placé pour parler. Et il n’est pas forcément légitime à lui dire quoi que ce soit. « Moi aussi…. Je voudrais que tu redeviennes comme avant. »
Son regard se perd dans la contemplation de son cookie, il n’est franchement pas certain d’assumer les propos qu’il vient de tenir, ni d’être à sa place en les disant.
Peter est touché de l'attention que Regulus porte à sa situation. Parce qu'il le connaît après tout ce temps passé ensemble. Regulus n'est pas comme lui a se mêler de se qu'il ne le regarde pas. Il reste en position de spectateur. Les histoires de deux après tout ne sont pas les histoires de trois.
Peter a frappé de nombreuses portes pour avoir de l'aide. Il ne s'était jamais arrêté pour se dire que, c'est peut-être lui qui a besoin d'aide. Il s'était comme coupé du monde, noyait dans ses préoccupations. Il s'était mis à l’écart de tout, de ces amis dans un premier temps. Il perdait peu à peu de qu'il était, de son identité. Et c'était effrayant. C'est effrayant de ne pas voir un rayon de lumière au bout du tunnel. C'est effrayant d'être ainsi plongé dans le noir.
Il ne sait pas trop se qui le pousse a se dévoiler autant. Sans doute la fatigue d'une situation qui n'a que trop durée. Il ne voulait pas abandonné mais en même temps... il rêvait de s'en sortir. Que cette phase d'auto destruction cesse. Il voulait retrouver son lui d'avant. Mais mettre ses désirs avant ceux d'Harry... n'est-ce pas égoïste après tout ?
Peter passait son temps a se faire de nœud au cerveau. Il ne savait plus se qui était bon pour eux. Et en parler... c'était admettre qu'il était dépassé par la situation. Cette conversation avec Regulus signifiait beaucoup. Dire ces choses à voix haute avait le don... de les rendre plus réelles. « J'ai pas envie d'avoir ce rôle. » Peter avait pu observé de nombreuses relations se faire et se défaire dans son cercle d'amis. Il ne s'était jamais imaginé a quel point ça pouvait être difficile en coulisse. « Et... J'ai l'impression qu'il n'en a pas envie non plus. En vrai, je ne sais plus trop à quoi il pense. » Leurs discussions n'a plus rien de celles du début. Ils ont beau s'efforcer ils ne sont plus sur la même longueur d'ondes. Ce quelque chose qu'était magique entre eux c'était brisé. Ils peinent de plus en plus a maintenir l'illusion. Il était peut-être temps d'arrêter de payer les pots cassé, retirer le pansement, crever l'abcès. Mais il n'était pas certain d'avoir suffisamment de courage pour le faire. Il préférait nettement faire l'autruche et boire son chocolat. « Merci » débuta-t-il « Pour ce que tu fais là. Je sais que tu ne le portes pas vraiment dans ton cœur.. » Et il ne pouvait pas vraiment lui jeter la pierre pour ça.
Cette conversation risquait de le remuer durant de nombreuses nuits. Et il est évident et s'en est même une urgence de retirer ce pansement.
Regulus a bien conscience du fait que cette situation place tout naturellement Peter dans une position qu’il n’avait pas voulu voir être la sienne, et qui est naturellement pas confortable pour lui. Si Peter devait décider de suivre ses conseils, il se confierait à lui-même un rôle qu’il n’avait absolument pas envie de tenir : il y avait clairement de quoi être décontenancé, il y avait définitivement de quoi le vivre mal mais… s’il ne crève pas l’abcès rapidement, alors la situation va s’envenimer, encore et encore, jusqu’à devenir positivement insupportable, ou en tout cas intenable, ce n’est pas une chose que Regulus peut accepter de voir se produire. Il tient beaucoup trop à Peter pour accepter de le regarder se détruire.
Regulus réprime une grimace quand Peter observe qu’il n’a pas vraiment idée de ce à quoi Harry peut bien penser, au fond : voilà qui va sérieusement les avancer… bon d’accord, Regulus peut aisément être mauvaise langue à ce sujet : forcément, le fait qu’il soit de parti pris à plus d’un niveau n’arrange absolument rien à ce sujet. A quoi peut bien penser Harry ? Lui-même ne le sait peut-être pas, mais ce n’est pas à Peter de prendre la responsabilité de ses états d’âme : si la communication n’est plus possible entre eux, c’est peut-être juste la preuve qu’elle doit toucher à son terme, pas vrai ? Si les deux ne sont plus sur la même longueur d’ondes, à quoi bon ? En souvenir du bon vieux temps ? Peut-être bien, mais sur le long terme, ça ne peut mener nulle part, ils en ont forcément conscience autant l’un que l’autre.
Regulus relève la tête de sa tasse de chocolat quand son colocataire le remercie. Il n’a vraiment pas le sentiment d’avoir mérité de tels remerciements, en réalité – il est même sûr de ne pas les avoir mérités du tout. Il n’a fait que dire franchement le fond de sa pensée, et de manière sans doute relativement indélicate pour Harry. Le fait que les deux s’entendent si mal n’avait certainement pas arrangé le sentiment d’impuissance de Peter pour commencer. Peut-être que s’ils avaient su trouver un terrain d’entente et s’étaient mis d’accord pour privilégier le bien-être de Peter, les choses se seraient passées autrement – mais ils en avaient été, à l’évidence, totalement incapables.
« Ah ouais, t’avais remarqué ? » fait Regulus dans une vague et inappropriée tentative d’humour (il faut vraiment qu’il se résigne à ne surtout pas en faire, fin de l’histoire. Il pousse un soupir. « C’est pas que je l’aime pas – je le connais pas, en vrai », reconnaît-il tout de même, parce que c’est la vérité – et il n’a jamais cherché à le connaître par la même l’occasion. « J’aime pas comment t’es à cause de lui, c’est tout. Enfin… j’sais pas. Vous devriez être heureux, non ? » il suggère alors en l’observant.
Et là, Harry ne fait rien en dehors du fait de le rendre malheureux, de pousser Peter dans d’inacceptables retranchements, et de tordre sa morale, qui est pourtant une constituante essentielle de sa personnalité.
C'est au tour de Peter de réprimer un rire après la question de son colocataire. Une question toute simple qui naturellement devait couler de source. Mais pour le cas de Peter et Harry ça ne marchait pas. Même en se fourvoyant complétement, en voulant rester dans le déni aucun des deux ne pouvaient dire qu'ils étaient heureux. Que se soit dans leur couple où de manière général. Mais aucun n'est décidé a lâcher prise. Comme croyant à un miracle qui serait capable d'effacer ces derniers mois pénibles. C'est triste et malheureusement c'est une réalité. Les journées sont longues et pénibles. A quand remonté leur dernier fou rire ?
Si ils avaient la chance de retrouver un instant de proximité, celui-ci était fugace. Comme-ci aucun des deux ne méritaient tout bonnement d'être heureux. Comme-ci... ils n'étaient définitivement plus possible d'être heureux ensemble. Et ça ils ne voulaient pas le voir. Mais qui reste avec une personne qui vous rend malheureux ?
« J'imagine que oui. On était heureux- »
Oui c'est ça, ils l'étaient. Et le dire à voix était du même effet qu'un mauvais coup dans les côtes. Et plus il avançait dans cette conversation plus les signaux l'emmené dans une et même direction. Une direction qu'il refusait d'emprunter. Mais qui est nécessaire pour lui, et il aimerait croire qu'il en soit de même pour Harry. Peut-être que s'imaginer les choses de cette manière lui donnera le courage nécessaire pour avoir cette discussion. « Je vais prendre mon courage à deux mains. » Et il irait lui parler demain. « Retirer le pansement. » Où peut-être plus tard. Oui c'est ça, quand ça serait le bon moment. D'abord là, il avait son chocolat à boire. Et histoire de songer a autre chose il glissa : « Et toi, t'es heureux ? »
Le rire qui s’échappe des lèvres de Peter en réaction à la question de Regulus n’a rien de joyeux et vient confirmer ce que le sorcier devinait déjà : non, il n’est pas heureux avec Harry, et réciproquement, sans doute. Les deux ne sont pas heureux ensemble, alors… à quoi bon ? Bien sûr que ça ne pouvait pas fonctionner sur le long terme. Si la flamme s’est éteinte, il ne sert à rien de l’entretenir artificiellement. Cette situation fait qu’ils se bouffent mutuellement, et résultat des courses, ni l’un ni l’autre n’y trouve son compte : ce n’est pas une situation viable ou durable – ce n’est pas une situation acceptable, surtout. Ils étaient heureux, c’est ce qu’il laisse entendre tout de même, mais il « imagine », et il en parle au passé. Ce qui veut tout dire. Certaines relations s’étiolent et ne sont pas faites pour durer. C’est triste, c’est regrettable, mais c’est ainsi, et il n’est pas possible d’y faire grand-chose au final.
Regulus laisse Peter méditer sur toutes ces questions et interrogations. Lui-même n’est pas fin psychologue, il est certainement le pire dans son domaine, même, alors il ne faut très probablement pas s’attendre à ce qu’il fasse preuve d’une quelconque fulgurance en apportant très précisément à son colocataire les réponses qu’il aurait besoin d’entendre. Tout ce qu’il peut lui offrir, faute de savoir véritablement le rassurer, c’est l’assurance de sa présence, et aussi sa franchise la plus totale, qui peut être à double tranchant c’est certain, car elle n’impose pas forcément à Peter les choix les plus judicieux.
Finalement, quand Peter reprend la parole, il semble résolu : il va prendre le taureau par les cornes et avoir une conversation directe et franche avec Harry ce qu’il pense réellement. Retirer le pansement. Regulus se doute que ce sera difficile, mais il se promet intérieurement d’être là le moment venu pour aider et rassurer son ami. Il ne sait pas du tout dans quel état il le retrouvera, mais ce dont il est certain, c’est que ça reste la meilleure décision qui pouvait être prise.
Il se contente de hocher la tête et trempe ses lèvres dans son chocolat chaud, sans s’attendre à ce que Peter lui pose une question qui le prend de court quand bien même il aurait pu s’y attendre puisque c’était lui qui l’avait prononcée précédemment. Regulus contemple un instant le fond de sa tasse avant d’oser répondre. Il est tenté de mentir. Peter a déjà suffisamment de problèmes pour ne pas être ennuyé par ses états d’âme, mais Regulus tient à se montrer franc, malgré tout.
« Je… Honnêtement, j’en sais rien. » Il marque une pause. « Je crois que non. » Non, il n’est pas heureux. « Mais j’ai connu pire », tente-t-il de se rattraper.
Oui, il n’est pas totalement heureux. Sa première et dernière relation s’est achevée en queue de poisson, Peter est au bout du rouleau, il se coltine la présence de Harry tous les jours, il a retrouvé ses parents, … ah, et un tueur psychopathe est derrière ses côtes. Non, clairement, il a connu mieux.
Ce jour à Baker Street Avenue à radicalement changé sa vie dans son intégralité. Et pas pour le meilleur. Avec Harry il s'était enfermé dans une bulle hermétique pour sa protection. Il ne prenait conscience que maintenant des conséquences de ses actes. Il n'avait, en rien arrangé la situation. Il avait sauvé les meubles, sauvé la façade mais dans la réalité... dans cette bulle hermétique, ils se détruisaient mutuellement. Et dans un même temps ils étaient incapable d'en sortir. Ni l'un ni l'autre.
Il s'était naturellement mis à l'écart de ses amis, de Regulus même ci ils partageaient le même toit. Et il se rendait compte que maintenant de son échec en temps qu'ami. Il les avait tous laissé tombé. Par amour certes mais est-ce réellement une excuse ? Peter sent se torrent de culpabilité submerger son poitrail quand Regulus finit par lui avouer que ça ne va pas. Et il n'a rien vu de tout ça tant il était préoccupé par ses problèmes qu'il en avait oublié le monde qui continuait de tourner autour de lui. Il n'était même pas au courant de cette fraîche rupture avec Jo. Il n'avait pas été là le jour clé, il avait été … absent. Trop absent pour ceux qu'il aime et ça c'est intolérable. « Je suis vraiment désolé. »
Vraiment. Énormément. Terriblement. Mais il savait bien que ses mots étaient vide de sens. Qu'ils n'allaient pas l'aider. Qu'il n'était pas possible de rattraper ces moments qui ont été perdu au gré du silence. Mais aujourd'hui, ce soir, Peter ouvrait les yeux. Grâce a cette discussion il avait une meilleure ébauche sur ce qu'il devait faire. Il ignore combien de temps cela va prendre mais il sait aujourd'hui qu'il était là. Que ces œillères étaient tombé pour qu'il puisse prendre conscience du monde qui l'entoure. « J'étais tellement obnubilé par mes problèmes que .. C'est pas important. Ce n'est plus important. » Il déposa sa tasse désormais vide sur la table basse. Signifiant que cette conversation arrivé à son terme où, si Regulus à lui aussi quelque chose sur le cœur.. Peter était à l'écoute. Et il ne laisserait plus personne entraver ça.
Regulus fait simplement non de la tête quand Peter lui dit être désolé. Désolé de quoi ? Sans doute de ne pas avoir remarqué que tout n’allait pas pour le mieux dans la vie de Regulus. Ce dernier ne lui en veut pas, pourtant. Pas le moins du monde, même. Parce que Peter avait d’autres choses à gérer et que c’est bien normal, et que dans tous les cas, Regulus est si peu expansif concernant sa vie et ses états d’âme qu’il n’aurait de toute façon sans doute rien dit à son colocataire dans tous les cas et aurait tout gardé pour lui, comme d’habitude.
« T’as pas à l’être », répond simplement Regulus à Peter.
Parce que c’est le cas, le sorcier estime sincèrement que son ami n’a aucune raison d’être désolé pour lui. Reg n’est pas au meilleur de sa forme, certes, mais ce n’est pas comme si Peter y était pour quelque chose. Bon, d’accord, le fait que son ami aille mal lui aussi n’arrange rien, mais Regulus ne veut surtout pas qu’il accuse la moindre responsabilité à ce sujet : ce serait totalement injuste. Il n’a définitivement rien fait. Il n’a pas à être désolé. Vraiment pas. Regulus sent qu’il s’en veut sincèrement, mais il ne veut surtout pas le faire se rendre coupable – il rencontre déjà suffisamment de problèmes comme cela, inutile d’ajouter un poids supplémentaire sur son cœur déjà bien malmené.
« Bien sûr que si c’est important », répond Regulus quand Peter semble une nouvelle fois vouloir porter sur ses épaules les soucis des autres pour ignorer les siens. « Ça l’est pour toi et ça l’est pour moi, alors arrête de prétendre le contraire. » Il pousse un soupir. « Je suis juste… » Il marque une pause. « Je t’en parle et après on en parle plus, d’accord ? » il fait comme pour se décharger du problème. Il laisse passer un temps de pause. Il ne sait même pas vraiment de quelle manière en parler. « On n’est plus ensemble », précise-t-il alors même si Peter l’a peut-être déjà deviné. « Et je suis… sous pression, pour plein d’autres trucs, mais c’est rien. »
Non, ce n’est pas rien. L’angoisse constante qu’il ressent à l’idée de voir le seigneur des ténèbres frapper à sa porte et réussir où il avait échoué jusqu’ici, ce n’est pas rien. Les retrouvailles de Regulus avec ses parents et ce que ça fait peser sur lui de doute et de tiraillements, ce n’est pas rien non plus… Mais ce n’est pas une raison pour faire de lui le centre de l’attention. Ce n’est pas ce qu’il veut.
« Tu passes ta vie à te soucier constamment des autres – et de moi. J’aimerais bien que tu me laisses te rendre la pareille de temps en temps, tu vois ? »
Sans que Peter finisse par se dérober en choisissant d’aider tout le monde sans jamais s’aider lui-même, ainsi que c’est si souvent – trop souvent – le cas.
Oui Peter était lui aussi un adepte à la dérobade, mais à sa façon. Rare sont les personnes a distinguer cette manie chez lui. Ça avait toujours été ainsi. Durant tout ces mois il avait cherché de l'aide, pris possession de toute les mains tendu à sa portée. Mais ce n'était pas pour lui. C'était pour Harry et là est toute la nuance.
D'un hochement de tête, Peter lui répond à l'infirmatif quand Regulus met ses conditions : cette discussion aura lieu, et ce sera la dernière. Sans doute pour ne pas s'étaler comme lui ne souhaite pas s'étaler sur sa propre condition. Mais garder tout pour soi c'est pourtant bien connu, ça n'a jamais rien donné de bon. Peter apprend alors de but en blanc sa séparation avec Jo. Voir Reg aussi souvent à l'appartement en la présence d'Harry aurait pu lui mettre la puce à l'oreille. Certainement qu'il avait eu ce pressentiment mais trop prit par ses tourments il préféra inconsciemment de se dire que ce n'était pas possible. Peter était désolé de l'apprendre. Mais le dire encore et encore n'allait aidé personne. Parfois un simple regard valait bien plus que mille mots. Regulus finit par poursuivre en avouant qu'il se sentait sous pression. Porter le médaillon volé au plus sanguinaire des sorciers de son monde... évidemment qu'une pression énorme reposait sur ses épaules. L'attaque de leur rencontre était la preuve que Regulus ne sera jamais hors de danger en aillant cette objet autour du cou. Et pourtant, Peter avait bien essayé de le convaincre par A+B de le lui laisser de temps en temps. Sans succès et c'était compréhensif malheureusement. Mais peut-être, ne parlait-il pas uniquement de ça ?
« A cause de ça ? » demande t'il en pointant son torse du doigt ou devait se trouver le médaillon sous cette couche de vêtement. « Ou plein d'autres trucs que je ne sais pas » ajouta Peter, inquiet de ne pas connaître toute les tangentes des angoisses de son ami. Depuis plus de trois ans maintenant Regulus se devait de porter un poids énorme. Et pas seulement celui de ce foutu médaillon. Également il portait le poids de cette cible qui lui colle à la peau. Tel est le destin des traitres qui s'éloignent des rangs. « Tu sais que tu peux m'appeler au moindre souci ? Je peux pas transplaner mais je voltige vite. » Et il n'arrêtera jamais de le rappeler. Qu'il serait capable de remuer ciel et terre pour ceux qui lui sont cher même ci dans certain cas... il ferait mieux de laisser tomber. Pour son propre bien. « Je sais mais... ça me fait vraiment du bien. Je suis très sérieux. C'est ce que j'aime, me sentir utile. Et a y regarder de plus près.. je ne l'ai pas été depuis un moment. »
Et c'est certainement l'une des choses qui le tue le plus : cette incapacité a faire le bien. Il ne pouvait plus être Spider-Man, il ne se sentait plus à l'aise dans la peau de Peter... que devait-il faire ? Est-ce que lui aussi peut-il être réparé ? « Mais c'est d'accord, je promets de faire un effort. » Parole de scout. Ne plus se dérober, se laisser aider. Cesser de faire mine que tout va bien alors que tout va. Du moins seulement avec Regulus. Son regard finit par parcours le reste de ce grand salon. Cet endroit baignait de magie mais qui avait perdu cette note d'émerveillement. La faute de l'habitude certainement. « Ça manque d'un petit chien ici. »
« Y a d’autres trucs… », admet Regulus en baissant les yeux quand Peter lui demande si les problèmes qu’il rencontre sont liés au médaillon qu’il porte si souvent sur lui dans l’espoir de le protéger de la convoitise du mage noir le plus dangereux de tous les temps.
Oui, y a d’autres trucs, en effet… mais ce médaillon les cristallise presque tous, une marque violente de son passé. Tout s’est accumulé dernièrement, et sa séparation avec Jo, c’était… la cerise sur ce gâteau pour le moins immangeable. Bien sûr, il aurait pu en parler à Peter, et bien sûr, il y a pensé. Mais ce dernier est suffisamment mal, déjà. Lui qui se désespère de ne pas réussir à aider Harry, il ne veut pas qu’il se désespère aussi de ne pas réussir à l’aider, lui. Alors oui, il sait qu’il suffirait qu’il appelle Peter pour que, dans la seconde, ce dernier se précipite à sa rescousse, mais ce n’est pas ce qu’il veut. En réalité, c’est dans des moments comme celui-ci que Peter lui est de la meilleure des aides, au final, quand ils partagent un chocolat chaud, quand ils se confient sans réserve l’un à l’autre. Quand ils s’accordent leur présence et leur confiance mutuelle.
« Je sais que je peux compter sur toi. Et t’as été là quand j’en avais vraiment besoin. Promis. »
Et il ne veut pas qu’il commence à regretter de ne pas avoir été là pour lui dans des moments où il estimera maintenant qu’il aura sans doute dû l’être. Regulus sait bien que Peter aime se sentir utile, et même, qu’il a besoin de ça, mais il ne peut pas se reposer que là-dessus. Car vient nécessairement un moment où l’on a soi-même besoin de l’aide d’autrui. Et on ne pourra plus être capable d’aider les autres tant qu’on ne se sera pas aidé soi-même, tout simplement.
« Juste ça. Parler avec toi, mater un film, manger n’importe quoi, peu importe… c’est comme ça que t’es utile avec moi. » Il marque une pause. Il hésite à trop en dire, de crainte d’inquiéter Peter encore plus que nécessaire. « J’ai retrouvé mes parents. Ça m’a un peu retourné. Et aussi… » Il baisse les yeux. « … il m’a retrouvé. »
Lui, le seigneur des ténèbres. Et c’est définitivement un miracle, au vu des circonstances, qu’il soit bel et bien parvenu à s’en sortir en vie, et en un seul morceau. Est-ce qu’il se sent capable de donner les détails à son interlocuteur ? Non, à vrai dire, il redoute un peu ce que seront les conséquences sur le moral déjà en berne de son colocataire s’il devait faire une chose pareille. Il ne veut surtout pas aggraver la situation, il estime que ça vaut vraiment mieux comme ça.
« Tu comptes rien lâcher, hein ? » fait simplement Regulus quand Peter affirme que cet endroit manque définitivement d’un petit chien. « On est déjà trop serrés à l’appartement. Donc c’est non », se contente-t-il de répondre avec un haussement d’épaules.
Ces quelques mots eurent le don de lui réchauffer le cœur pour la soirée. Le monde continuait de tourner autour de lui pendant qu'il se morfondait au sujet de son petit ami et de tout ce qui implique. Et Regulus ne lui tenait pas rigueur de n'avoir pas tenu à son « devoir » de fidèle ami et colocataire. Peter se rendait doucement compte qu'il s'était lui-même isolé du reste de ses proches. Alors bien évidemment, il voulait rattraper le coup. Récupérer sa vie d'avant.
Mais elle n'était jamais partie. Elle était toujours là, attendant qu'il se réveille de cet état morose. Le chemin de la guérison n'allait pas se faire en un claquement de doigt certes, mais il avait la chance d'être très bien entouré. Pour l'heure, Peter est intrigué par ses autres trucs. « Je comprends pas bien, c'est une bonne chose où... ? Je vois pas bien sur ton visage si... » C'est une bonne chose, où une mauvaise chose qu'il est retrouvé ces parents.
C'est formidable pourtant ! Mais les mots ne sont pas accompagné d'au moins un résidu de pourcent de joie. Et le meilleur reste à venir.. « Comment ça ? Il... Lui-même ? » pas encore un de ses sbires. Le vrai de vrai, le véritable... Seigneur des ténèbres. « Tu l'as toujours... ? La vache Reg... Comment tu t'en es sorti ? » C'est peut-être un peu tard pour demander mais... « Tu vas bien ? » Il avait alors manqué tellement d'épisodes primordiales, vitales qu'il en était abasourdi. Et c'était vraiment pas bon car ses trois seuls mots provoqué une ruée de questions et d'inquiétudes. « Il va sans doute revenir.. ça serait le moment de trouver un plan. Ça devient trop dangereux. Il faudrait... rassembler nos équipes. Je peux réussir a organiser ça. » Il n'y avait même plus histoire de chien qui tienne. Il avait trouvé Regulus, il s'en était pris à lui. Ils avaient eu tord de n'avoir pas agi drastiquement plus tôt. Et sans même le savoir, Regulus aurait pu mourir ce soir là. Comme cet événement aurait pu se produire bien plus tôt mais on préfère mettre cette idée de côté...
Maintenant elle était là. Le danger est proche, bien réel.
« Je t’ai dit que ma famille, c’était… compliqué. T’as bien vu avec Sirius », fait Regulus en prenant grand soin de se montrer évasif au sujet de ses retrouvailles avec ses parents. Et pour cause, lui-même serait bien en mal de dire ce qu’il en pense véritablement, il est encore totalement perdu à ce sujet. « Je sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. »
C’est comme ça qu’il le résume faute de savoir l’expliquer autrement. Oui, il est heureux d’avoir retrouvé sa mère et son père, au fond, parce qu’ils lui ont manqué, parce qu’il a plus d’une fois espéré les revoir dans ce nouveau monde, mais ces retrouvailles ont également témoigné de l’importance du fossé qui s’est, lentement mais sûrement, creusé entre eux au point qu’il semble impossible dorénavant qu’ils soient encore en mesure de se rejoindre, d’une manière ou d’une autre. Il ne sait pas définir ces relations complexes à Peter sans se donner l’impression de causer plus de problèmes à son colocataire. C’est de toute façon déjà trop que de voir son regard changer au moment de découvrir que Regulus a reçu la « visite » du seigneur des Ténèbres en personne. C’est définitivement miraculeux qu’il en soit sorti indemne, en effet. Il préfère ne pas donner le détail des événements à Peter (ça n’a rien à voir avec le fait que la joueuse ne les connaisse pas elle-même bien évidemment) de crainte de l’inquiéter davantage (ben voyons), l’essentiel est qu’il soit en vie, même s’il a plus que jamais le sentiment que ses jours lui sont comptés.
« Ouais, je vais bien, t’en fais pas. »
Physiquement, en tout cas. Pour le reste… Mais bon… c’est pas nouveau, ça, en même temps. Et Peter est largement capable de comprendre ce qu’il ne dit pas. La preuve quand ce dernier formule à voix haute les pensées que le sorcier ne s’était jamais murmurées que tout bas.
« C’est pas à toi d’organiser tout ça, Peter. Dumbledore et l’ordre du phénix sont sur le coup. Je te promets que ça va aller. »
Ce qui en soi est vrai. Regulus n’est pas tout seul, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il sera forcément en sécurité, mais il n’affronte pas ces tourments seul face à l’adversité.
« Si tu veux vraiment me rendre service, si tu veux vraiment être là pour moi, j’aimerais juste… Retrouver mon meilleur ami. »
Son seul ami ou presque serait plus exacte, bien qu’il ait su s’en faire d’autres dans ce monde, il n’y en avait aucun avec qui il se sente une telle proximité, au point que ça ait souvent été déroutant pour lui-même pour commencer, si bien qu’il avait parfois cherché à s’en distancier… alors qu’en cet instant, il ne demande que ça, retrouver leur complicité. Il a autant besoin que Peter d’un retour à une vie simple, apaisée… pourquoi ne pourraient-ils pas s’offrir cela l’un à l’autre alors qu’ils en ont tant besoin l’un et l’autre ?
« Oui je sais mais là... c'est tes parents. » Forcément c'est différent. Après tout ce temps, après que la mort les a séparé de la plus pire des façons. A moins qu'ils ne l'étaient depuis bien plus longtemps. C'était compliqué. Du moins, Regulus ne faisait rien pour rendre la compréhension plus évidente pour Peter. Il n'avait que peu d'élément auquel s'appuyer. Je dirais même rien du tout. Reggie n'est certainement pas aussi bavard que lui alors chaque information que Peter récolte sur son ami, il les garde précieusement. Et il a conscience de leur valeur.
Bien sûr qu'en apprenant la nouvelle, Peter se retrouve terrifié. Terrifié à l'idée de perdre son précieux ami, que ce mage noir monte en puissance et que ce nouveau tel qui le connait soit détruit ou remodeler en une image terrifiante. L'idée d'être impuissant face à la menace est d'autant plus insupportable pour notre jeune super-héros. Après tout que pouvait-il faire face à l'un des plus grand sorcier du monde de Regulus. Il n'était qu'un grain de sable, une petite araignée insignifiante. Sans réel équipe, encore moins d'Avengers, et ne parlons pas de Tony.
Mais d'un autre côté, même ci il avait peur, il savait qu'un minuscule grain de sable pouvait foutre en l'air les rouages de la machine. Il resterait déterminé à rejoindre Dumbledore pour combattre, même sans magie. Il hocha donc la tête, comme résolu à l'idée qu'il ne pouvait faire plus dans cette situation précaire. « J'espère aussi.. » souffla-t-il quelque peu désabusé par toute ses choses qui les submerge. Songeant aussi qu'il était loin le temps où ils avaient l'esprit tranquille. Alors qu'en y repensant, ils ne l'ont jamais eu. Mais l'esprit à ce pouvoir de remodeler les souvenirs pour créer un sentiment doucereux de nostalgie. Pour rejeté le présent et ainsi dire que c'était mieux avant.
Il sentit son cœur se comprimer aux mots de Regulus. C'était douloureux, et chaleureux à la fois. Et instinctivement, parce qu'un geste valait mille mots Peter tendit le bras avant que ces deux n'entourent Regulus dans une étreinte dont il n'avait d’échappatoire. « Je suis là » dit-il à voix basse avant que le silence n'envahisse la pièce. Parce qu'il n'y avait pas besoin de plus de mots. Cette prise, cette proximité parlait d'elle-même. Sans qu'ils ne s'en rendent compte les deux garçons étaient entrain de vivre un moment fort. Quelque chose qu'on ne pouvait pas nommer et pourtant de si puissant.
Après un temps qui fût long, ou trop court ils finirent par se détacher. « On devrait peut-être se coucher. Je sais même pas l'heure qu'il est » il se redressa et amorça un mouvement pour se lever du canapé. Un petit sourire ornant son visage pourtant marqué par la fatigue et une déprime accumulé depuis bien trop longtemps. « Bonne nuit Regulus. »
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