Depuis le fameux incident les jours n'étaient pas facile. Pour Mutt déjà mais aussi pour son entourage. Le soucis, c'est que Mutt se tapait un sérieux stress post traumatique et le seul truc qu'il fait, c'est se renfermer sur lui même. Gardant ses démons en lui, refusant parfois de communiquer et doucement, il s'est plongé dans ses anti dépresseurs mais aussi des drogues qu'il ne pensait jamais consommer. Mais c'était la seule chose qui le calmait et clairement, il le fallait. Il le faisait principalement pour ses proches.

Le mariage aurait pu être repoussé, mais Mutt y tenait. Ils avaient retardé l'échéance bien trop de fois, et il voulait formuler ses voeux à Klaus. Parce qu'il l'aime, qu'il a besoin qu'ils se disent ces choses devant un autel et qu'ils se retrouvent uni pour cette vie. C'était quelque chose de bénéfique pour Mutt. Il ne voulait pas la lâcher. Et puis... Ils avaient eu ce moment là avec Klaus où Mutt avait pu revoir son père l'espace d'un moment. Il ne sait pas trop si c'est quelque chose de réel ou pas... Mais Klaus peut lui confirmer chaque jour que ce qu'ils ont vécu était réel. Mais il était resté sur sa faim, il n'a pas pu dire tout ce qu'il voulait à Indy et il n'avait pas pu le sauver.

Aujourd'hui, ils sont chez le couturier, Mutt doit choisir son costume pour la cérémonie et c'est sa mère qui l'accompagne. Il reste un peu à l'ouest néanmoins. La dame du magasin lui propose plusieurs tenues, plusieurs coloris. Allant du plus sombre au plus clair mais restant dans quelque chose assez classique. Mutt approuve tout ce qu'on lui montre, il ne sait pas trop si ca avait la moindre importance. Pour ca que sa mère serait d'un réel secours. Il prend le premier costume et va pour l'essayer. D'une couleur blanc nacré, il ressort pour le montrer à sa mère en écartant les bras.

" T'en penses quoi ? Ca fait pas pingouin ? " Dit-il dans un sourire. Se laissant aller à un léger trait d'humour, ce qui n'arrivait plus depuis un moment. " Je pense que le bleue marine irait mieux mais ca fait moins mariage... J'en sais rien en fait. " Dit-il en baissant les yeux tout en tirant sur ses manches, un peu comme un gosse à qui on fait essayer ses tenues de rentrée.

Mutt ne sait pas... Il ne sait pas de quoi il a l'air, il ne sait pas de quoi il doit avoir l'air. Et qu'importe ce qu'il porterait. Il avait l'impression que lui, ce type dans ce costume, ressemblait à un imposteur. Il se fixe dans la glace, tire sur ses manches, il ne sait pas trop s'il se sent à l'aise. Sa mère, bien entendu, lui dit qu'il est beau. Oui, c'est sa mère, et tous les parents trouvent leur gosse les plus beaux de la terre. (surtout les mères.)

" T'façon, je m'habillerai d'un sac à patate, tu dirais que ca m'irait. " Dit-il sur un ton ironique. Il continue de se détailler du regard en faisant la moue et soupire longuement alors que ses épaules s'affaissent. " J'sais pas, c'est un truc de mariage ca l'blanc nan ? " Dit-il en se tournant vers sa mère.

La vendeuse leur annonce qu'elle peut sortir d'autres costumes et s'affaire alors que Marion demande ce que Klaus va porter comme costume. Mutt a un petit sourire en coin.

" Ho connaissant Klaus, il va faire dans l'extravagant ! Je sais même pas s'il va mettre un costume en fait... " Dit-il en se marrant à moitié. " Franchement, je m'attends à tout avec lui. " Il marque une pause, le regard brillant. " Et c'est tout ca que j'aime chez lui. Je sais qu'il sera parfait. Il s'en fout de ce que les gens pensent de lui, il veut être lui et si ca plait pas. Tant pis... " Oui, il l'aimait et ca se sentait. Il fallait être aveugle pour ne pas le voir. Il avait pourtant essayé de le cacher à sa mère. Elle s'était douté de quelque chose. " Et toi ? " Demande-t-il à sa mère. " Il faut qu'on te trouve un truc aussi. Pour la plus belle et la meilleure des mamans. "

Il se met face à elle et sourit doucement. Il marque une longue pause, en se perdant dans ses songes.

" Je suis content que tu sois là maman... " Finit-il par dire, le regard brillant. " Parce que... sinon je sais pas comment ca se serait terminé. " Bordel, il y retourne et il n'a pas envie. " Et surtout... je suis content de t'avoir à mon mariage. Parce que je me sentais très seul sans papa et toi. "

Un sourire qui nait sur son visage et qui se transforme en rire quand elle le reprend sur son idée de sac de pomme de terres. Bon, d'accord, l'idée de se marier de la sorte ne serait pas terrible. Et Mutt était très à cheval sur son image. " Tu sais très bien que je ne le ferai pas. " Dit-il en la regardant en coin, en mode: tu me connais assez. Mais l'image le fait rire. " Et il faut que je sois à la hauteur de ce que Klaus va enfiler. " Son esprit lui souffle une blague légère en mode: autre qu'une capote. Mais ça, il allait éviter de le dire à sa mère. Et puis, soyons clair, ca fait un moment que la capote n'est plus de rigueur. Je m'égare, revenons à nos moutons. Quoi que...

Marion lui glisse sans subtilité qu'ils ne sont pas discret dans leur coït journalier. Mutt voit sa propre image dans le miroir tirer une tête entre l'étonnement et la gêne. Il a l'impression que ses oreilles deviennent rouges. Non c'est pas qu'une impression. Elles deviennent rouges. Il se tourne vers sa mère.

" Ouais bon t'sais m'man... " Dit-il en se perdant dans ses propres mots. " Hier, c'est parce qu'on a rangé. " Dit-il vainement alors qu'il sait pertinemment au regard de sa mère que ca ne passera pas si facilement. " Dans une caisse sous le lit. La caisse que tu nous as acheté parce qu'on doit... ranger. " Il se racle la gorge. Laisse un silence et ajoute comme un gosse pour se justifier encore, prenant un ton plus haut en grimaçant. " C'est vrai ça ! " Il fait un sourire gêné en baissant le nez ensuite. " Pourtant on essaye de faire gaffe. On fera encore... un peu plus... gaffe ? "

Il voulait mettre de la bonne volonté, et vraiment, c'était gênant face à sa mère. Il espérait juste que dans le futur, ca ne lui coupe pas la chique. De toute manière c'était pas ca son but hein ?

Sa mère lui avoue ensuite que Klaus et lui allaient être magnifiques. Mutt voulait faire ca bien en tout cas. Il suggère aussi que sa mère ait une belle robe pour l'occasion. Elle lui avoue que c'était pas son truc.

" Ouais... Je vais me faire une joie maman... En souvenir de cette salopette fabuleuse que tu aimais me mettre à mes 9 ans. J'espérais grandir vite pour ne plus la porter. " Dit-il avec une note d'humour. Son sourire s'élargit. " Tu seras la plus belle. " Dit-il avec douceur en reprenant son sérieux. Parce qu'il voulait que sa mère resplendisse et qu'elle soit heureuse ce soir là.

D'ailleurs, quand elle parle de son absence, il la voit clairement en avoir gros sur le coeur. C'est vrai qu'ils ont passé trois ans loin l'un de l'autre. Qu'elle aussi s'est retrouvée toute seule et la situation n'était pas encore parfaite. Les larmes de Mutt n'arrivent plus à être contenue.

" Maman... " Dit-il dans un souffle. Il passe ses bras autour d'elle pour la prendre dans ses bras et la serrer contre lui. Il veut lui donner tout le réconfort dont il est capable et lui montrer qu'il était là pour elle. " Je suis là. On est ensemble, c'est tout ce qui compte. C'est tout ce qui a toujours compté. " Il a un sourire ensuite. " Quoi que ca devait te faire des vacances de ne pas nous entendre nous hurler dessus à longueur de temps. Quoi que... je dois te confesser un truc... " Il grimace. " On faisait aussi des conneries dans ton dos avec papa. " Il se met à rire tout en continuant de pleurer sous l'émotion, gardant sa mère dans les bras. " Ton fabuleux vase qui a disparu ? Alors je ne sais plus qui a lancé la balle... Je dirai l'ancêtre car les absents ont toujours tord... On a... tenté une séance de baseball dans le salon ce jour là. Comme j'étais le gamin, on va dire que c'est la faute de l'adulte qui a dit oui à ma connerie... Mais il faisait moche dehors pour sa défense. " Il explose de rire. Il était aussi fautif que lui. Indy essayait seulement de se faire une place dans la vie de Mutt en voulant gagner sa faveur, ce jour là il avait l'impression qu'il lui dirait oui à tout. Mutt a juste tenté jusqu'où tout ca pourrait aller. Il espérait que celà fasse rire sa mère.

Bon d'accord c'était un peu gênant de constater qu'avec Klaus ils mettaient tellement le bazar que parfois Marion devait en entendre des vertes et des pas mures. Est-ce qu'ils arriveront à tenir leur promesse de faire moins de bruits ? Celà est moins sur connaissant les deux zigotos. Ils avaient tendance à s'emporter lors de leurs effusions.

Mais ce qui était plus gênant encore, c'était se rappeler de cette fameuse salopette. Les parents avaient tellement tendance à trouver leurs enfants mignons dans des circonstances plutôt embarrassantes. Fils unique d'une mère célibataire, sa mère ne s'était pas privée pour lui montrer à quel point elle pouvait être aux petits soins.

Mutt pleure car il voit que sa mère ca ne va pas et il ne veut pas être un fardeau pour les gens qu'il aime. C'était leur grand soucis à tous les deux. Marion avait tendance à garder les choses pour elle et Mutt aussi. Ce genre de comportement pour essayer de faire en sorte d'alléger le mental de l'autre ne faisait que renforcer cette proportion à ne pas remonter la pente.  Mutt en tout cas, restait et resterait inquiet concernant sa mère. Elle était peut être forte mais elle avait ses limites, comme lui pouvait en avoir.

Mutt rit doucement entre deux larmes quand ils parlent du fameux vase. Mutt finit par dire:

" Je sais quoi t'offrir pour Noël maintenant. " Il déconnait, il n'allait pas se contenter d'un vase.

Il rit un peu plus en s'essuyant ses larmes quand elle parle de venir à son mariage en jeans.

" T'es capable de le faire. J'te connais... " Dit-il en levant un index reprobateur qui n'est pas sans rappeler un tic connu de son père. " On va jeter un oeil ! "

Il demande à la vendeuse de sortir des robes. Bon, il sait bien que le rose ca n'était pas le genre de sa mère, donc c'est dans les bleues pastels et une sorte de jaune léger et lumineux qu'elle leur propose des modèles.

" Vas-y essaye celle là ! " Dit-il en trouvant une robe sobre mais joyeuse par sa couleur jaune pétillante et ses dentelles bien travaillé. Mutt ne veut pas que sa mère regarde le prix, il a envie de lui faire plaisir pour le coup. Il prendrait sur ses économies. " Interdiction de regarder le prix, si elle te plait, tu la prends. " Lui affirme-t-il. " Et c'est un ordre. " Ajoute-t-il dans un sourire malin. " Oui, c'est moi qui te donne des ordres maintenant, va falloir t'y faire. "

=> LA ROBE

Mutt fait une moue d'enfant quand elle lui rappelle qu'il veut visiblement lui racheter un vase qu'il a cassé il y a quelques années. Il lève ensuite un doigt en l'air comme pour avoir l'autorisation de prendre la parole. " Oui, mais c'est aussi la faute de l'ancêtre. Et pendant que je répare les dégâts, lui, il pionce tranquille. " Balance-t-il. Ca aurait pu être sur un trait d'humour, mais Mutt se rend compte que la remarque est pesante et elle lui serre le coeur. Celà doit être pareil pour Marion. Il regrette instantanément ses paroles.

Alors autant s'occuper de la robe de sa mère. Ca lui fera penser à autre chose pour le coup. Il choisit donc une robe pour sa mère. Une robe ensoleillée que Mutt sait qu'elle ira à merveille à la femme de sa vie. Marion a tendance à ne pas s'occuper des apparences, et sa beauté, elle ne semble pas s'y attarder plus que celà. Pourtant, Marion est une très belle femme, et même pour son âge. Après, c'est sa maman et peut être que le regard d'un fils envers sa mère reste déformé en quelque sorte.

Il claque sa langue contre son palais quand elle parle du prix. Mutt a envie de faire plaisir à sa mère. Pour tout ce qu'elle a fait, ce qu'elle fait. Pour être sa mère et s'occuper de lui. Il l'aime sa mère. Il l'aime plus que tout. Elle a tant souffert par le passé, et Mutt s'en veut aussi des soucis qu'il lui apporte encore actuellement. Alors oui, il sera toujours près d'elle et il fera toujours en sorte de la faire sourire quoi qu'il arrive.

Mutt a un petit sourire alors qu'elle s'en va essayer sa robe. Quand elle ressort, Mutt la trouve absolument magnifique. Pour lui, c'était exactement ce qu'il fallait pour elle. Quant à Marion, elle ne semble pas convaincu. Mutt a des étoiles dans les yeux et lui fait un large sourire.

" Dis pas n'imp'. Tu vas faire des jalouses là dedans. " Lui dit-il en se rapprochant d'elle. " Viens te voir... " Il prend sa main pour l'amener devant un miroir. " T'es la plus belle maman de la terre. " Il rit doucement dans son costume de pingouin, tout en se regardant. " On est trop élégant pour être honnête, c'est ca ? " Autant le prendre avec légèreté. " Si la couleur ne te vas pas, on peut demander à te trouver le même modèle en une autre couleur ? Mais tu es magnifique maman. " Il se rapproche et dépose un baiser tendre sur sa joue.

" Bien sûr que je ne suis pas objectif. Je suis ton fils quand même ! " Dit-il faussement outré pour répondre à la remarque de sa mère. Il a un sourire en coin, qui n'est pas sans rappeler celui d'un archéologue, alors qu'elle lui affirme derrière que sa mère est effectivement canon.

Sa mère était dure en affaire concernant la robe. Mutt n'allait pas lui faire porter quelque chose qui ne lui convenait pas, même s'il la trouvait dure avec elle-même dans cette tenue. Mutt la trouvait magnifique. Bon, comme dit au dessus, vous me direz que ca n'est pas objectif. Mais il le pensait vraiment. Il lève les deux mains en l'air comme pour se rendre avant d'ajouter:

" Ouais, je laisse tomber. " Il se secoue la tête, essayant de protester encore tout de même. " T'sais la dentelle ca fait pas vraiment entretien d'embauche. Mais non... j'ai compris ! T'aimes pas, je vais pas t'obliger... " Ajoute-t-il.

Il cherche des yeux ce qui pourrait lui convenir, son regard se perd longuement sur plusieurs tenues. Alors que ses doigts glissent sur un portique contenant des habits, il a alors l'impression que la cravate autour de son cou devient oppressante... Il se racle la gorge, se passe un doigt dans l'encolure pour détendre le noeud. Une suée froide le prenant. Son doigt frôle une partie encore sensible où une trace légère où les doigts de Monty s'était refermés quelques jours avant, relançant cette impression d'avoir encore ses mains autour de sa gorge.

Putain pas maintenant.

Il ferme les yeux et revoit des images. Il ne veut pas les accueillir. Alors il essaye de les rejeter. Il n'en parle pas à sa mère et à la place, il lance, la gorge nouée et sèchement.

" Débrouilles toi. T'es jamais contente... Je vais me changer. Marre de ressembler à un pingouin... "

Il déboule dans une cabine et tire le rideau franchement derrière lui avant de tirer frénétiquement sur la cravate qu'il laisse tomber par terre, et de retirer la veste dans des gestes décousus. Il essaye de reprendre sa respiration. Il doit reprendre le contrôle et ne pas paniquer. Mais plus il repoussait ces maudites images, plus elles s'imposaient dans son esprit. Et plus l'oppression dans sa poitrine se faisait terrible.

Une part de lui avait envie de demander de l'aide à sa mère mais une autre part ne voulait pas l'inquiéter. Mais quand il commence à avoir cette impression que ses mains se couvrent de sang frais, il ne peut s'empêcher de laisser cet appel dépasser ses craintes.

" M'MAN ! "

Il sentait cette oppression le subjuguer. Il n'avait pas envie de faire de la peine à sa mère mais il avait besoin d'elle. Alors il fini par l'appeler. Marion entre, elle est inquiète. Il le voit dans son regard. Il n'aime pas ça. Les visions ne s'estompent pas quand il regarde ses mains. Elles sont toujours couvertes de sang. Mutt ferme les yeux et essaye de se reprendre. Il veut essayer de parler correctement à sa mère.

" Ca va pas m'man... j'ai... "

Il ne veut pas qu'elle panique mais il est sur le point de paniquer lui aussi, alors c'était assez compliqué comme situation. Les yeux fermés, il cherche la main de sa mère pour l'attraper. Il n'a pas envie de ces satanés visions prendre le dessus sur lui.

" Ca me revient. "

Il ne veut pas entrer dans les détails, mais cette histoire est encore fraiche. Et il s'en veut. De causer autant de soucis à ses proches. De ce qu'il a pu faire, car il n'est pas un meurtrier pas vrai ? Et pourtant il l'a fait. Et ils ont été obligé de se débarrasser du corps de Monty. A cause de lui. C'était sa faute. Il n'était pas le fils modèle, il ne serait jamais le fils modèle. Quand son père se réveillerait, il lui passerait un savon comme il fait à chaque fois, car il est loin d'être le fils modèle qu'il aurait voulu qu'il soit.

Voilà ce qui tourne en boucle dans sa tête... Avec ces visions de ce qu'il s'est produit il y a peu. Il était juste perdu et il en avait marre... Il devait trouver une solution pour calmer toute cette merde dans sa tête. Cette solution, il la trouverait plus tard mais pour l'heure... Ca n'était pas le bon endroit et le bon moment pour sa crise d'angoisse.

" Faut que je me calme... " Souffle-t-il. " Mais tout ca, ca ne veut pas me laisser tranquille. Je veux rentrer à la maison. J'en ai marre... "

Mutt comprend mais cette histoire était fraiche encore. Et ce qui lui passait par la tête pouvait être destructeur. Est-ce qu'une mère avait envie d'entendre tout ça ? Mais il avait besoin d'elle. Une enfant a toujours besoin de ses parents pendant ces moments critiques. Il ne pourrait pas se confier entièrement à sa mère. Il y avait des choses qu'il ne pourrait pas lui dire, sous peine de la terrasser complètement.

Il essaye donc de ses ressaisir contre elle et de respirer calmement. Oui, il était temps de rentrer et ils allaient prendre du temps ensemble.

" J'suis désolé maman... Je veux pas te faire de la peine... " Répète-t-il. " Mais c'est juste que ca revient sans cesse... Ce qu'il s'est passé... Je me sens... " Il ne peut l'expliquer. Mais il se sent peut être sali ou... il ne sait pas... Le tuer n'avait pas été une si mauvaise chose mais ce geste lui avait fait peur.

Il essuie ses larmes de ses joues humides et dans des gestes un peu décousu, il commence à retirer sa chemise pour se changer. Voulant récupérer son t-shirt et son jean. Il embrasse sa mère, la laissant se rhabiller. Il essaye de cacher les marques de tristesse sur son visage avant de sortir de la cabine et reprendre une respiration normale. Il veut laisser sa mère gérer le retour des habits et il lui accroche son bras pour sortir du magasin. Le regard perdu, il ne regarda aucun vendeur en sortant. Préférant regarder ses pieds. Ils grimpent dans la voiture.

" Un chocolat chaud en rentrant ca te dit ? " Ca n'était peut être pas la période mais il n'y a rien de mieux qu'un bon chocolat pour vous redonner du moral non ? " J'te raconterai des trucs... Mais j'sais même pas quoi te raconter en fait... "

C'était la vérité. Il était surtout confus. Il vivait l'encaissement de ce qu'il avait vécu. Un choc post traumatique qu'ils appellent ca.

Il ne peut pas empêcher sa mère de s'inquiéter. Oui, c'était le soucis. Bien qu'il était normal pour elle de s'en faire autant pour son garçon. L'absence de ces sentiments seraient anormal au contraire. Mais Mutt avait toujours fait en sorte de se taire quand ca n'allait pas. Simplement parce que Marion avait eu ses soucis à une époque. Ici elle en a d'autres. Il voulait prendre sur lui, il voulait rapidement grandir pour devenir l'homme de la maison. Mais ils étaient aussi une famille et ils devaient compter les uns sur les autres.

Ils quittent cet endroit pour retourner à la maison. Il voulait parler à sa mère mais il ne savait pas par où commencer en réalité. Bien que tout ce qu'il voulait, c'était simplement de pouvoir se poser et se vider la tête, en regardant une connerie à la télévision. Il sait que se conforter dans son mutisme après un tel scénario risquait de mettre à mal un peu plus sa mère. Il ne le voulait pas.

" Ouais bah j'me sens comme le type qui en a tué un autre. " Dit-il en grommelant entre ses dents. Ca n'était pas contre sa mère, cette façon de s'exprimer. Il était en colère contre lui même. " T'sais m'man, y'a eu ces types, ca fait un bout... qui étaient venus s'attaquer à Klaus et... j'en ai tué un. Mais j'ai pas vu son visage. Là... C'est pas pareil parce que... Je le connaissais. " Il marque une pause. " Ca doit être ça. " Mais c'est aussi bien plus profond. Est-ce qu'il oserait dire à sa mère qu'il avait apprécié voir Monty mourir ? Simplement parce qu'il ressentait que ce fils de pute le méritait ? Ca n'était pas correct. Il ne devrait pas ressentir ça. Pas contre lui-même. " La scène... s'impose à moi de nouveau parfois. " Dit-il à mi-voix. " J'arrive pas à l'arrêter. C'est ce qu'il se passe et avec tous les ressentis qui l'accompagne. " Explique-t-il à sa mère. " Mais j'peux pas m'empêcher de vivre. J'ai pas l'droit. "

Mutt avait toujours eu un gros soucis de communication. C'était son principal défaut. Et peut être était-ce plus fort que lui ? Il n'y pensait pas en réalité. Il s'était dit que cette histoire était derrière eux, qu'elle n'avait plus lieu d'être et puis c'est tout. Ces types ne reviendraient pas.

" Parce que je suis pas obligé de tout te dire déjà ? " Répond-t-il à sa mère, comme un gosse le ferait. " Et cette histoire est derrière nous, ils ne reviendront plus. Et ce type, j't'ai dit, j'ai même pas vu son visage. " Assure-t-il.

Dire que ca ne lui avait rien fait serait mentir, mais face à ce qu'il a vécu avec Monty, c'était autre chose. Sa mère essaye de l'aider à remonter la pente et lui affirme ce qui doit être affirmé. Il espérait pouvoir remonter la pente, mais il était bien le fils de deux personnalités fortes. Une personnalité qu'il avait hérité, donc oui, il s'en sortirai.

" Oui maman... " Dit-il dans un souffle, la gorge nouée alors qu'ils arrivent à la maison. " Je l'espère. " Ajoute-t-il en soupirant.

Mutt n'est pas mécontent de rentrer en réalité. Il avait besoin de repos. De se vider la tête. D'être dans son petite cocon et pouvoir compter sur ses proches. Et il sait qu'il peut compter sur eux. Il se dirige vers la cuisine après avoir laissé sa veste dans l'entrée et retiré ses chaussures. ( qu'il laisse en pleins milieu celà va de soit )

" On s'le fait notre chocolat ? " Demande-t-il déterminé à se concentrer sur ça.