Sounds like destiny

feat. Peter

Il sait qu’il ne doit pas trop attendre de cette rencontre, qu’il ne doit même rien attendre du tout. Il est plus que probable que ses espoirs, comme beaucoup d’autres depuis son arrivée dans cette ville à laquelle il ne parvient toujours pas à s’acclimater, soient très rapidement déçus. Mais il a besoin d’y croire, ne serait-ce qu’un peu, parce que s’il est vraiment ici, alors il aura retrouvé un de ses piliers les plus solides…

Il ne saurait trop comment qualifier Peter à présent, pour lui. Tant de choses se sont passés dans son ancienne vie, tant d’erreurs ont été commises… il ne saurait dire s’il l’accueillera à bras ouverts, ou bien avec une défiance qu’il n’aura sans doute pas démérité. Peut-être un subtile mélange des deux. Ce qu’il sait en revanche, pour sa part, c’est qu’il a terriblement besoin de revoir son meilleur ami. Il est convaincu que s’il pouvait revoir Peter, lui parler, discuter avec lui de toute cette situation, qui échappe à tout contrôle, il y verra plus clair, il n’aura plus le sentiment de vivre dans ce flou constant…  Oui, il a besoin de revoir Peter.

D’accord, il a des chances d’être déçu, mais il a des chances de ne pas l’être non plus, pas vrai ? Même ici, il ne veut pas croire, trop pragmatique pour cela, que le hasard existe vraiment. C’est sans s’imaginer ce qu’il représentait pour lui qu’Abigail lui avait parlé de cet ami à elle, mais dès qu’il a entendu son nom, il a compris. Jusqu’ici, il avait toujours fait référence à son meilleur ami sans le nommer, peut-être par superstition, va savoir. Abigail est définitivement la personne à qui il se confie le plus, y compris au sujet de sa relation conflictuelle avec son père – très souvent de ça d’ailleurs, mais il reste des points qu’il n’a jamais complètement détaillés. Par honte, sans doute, en partie.

Quand il lui a appris que Peter Parker était également le nom de son meilleur ami, et qu’il pourrait tout à fait s’agir de lui, elle a consenti à lui donner son adresse, une résidence étudiante. Logique. C’est la même pour lui. La fortune des Osborn n’est pas venu à son secours dans ce nouveau monde. Au fond, Harry se dit que c’est mieux ainsi, en fin de compte. Il ne la méritait pas dans tous les cas. Et le voilà devant sa porte, la gorge sèche, sans trop savoir ce qu’il lui dira. Il se dit qu’il improvisera sur le moment, même si ce n’est pas forcément la meilleure des idées… Aucune idée ne sera vraiment bonne, de toute façon. Déjà, il n’est pas sûre de ne pas suivre une fausse piste : Peter Parker, ce n’est pas le nom le moins courant qui soit non plus. Et au-delà de ça.... Bref, oui, autant en avoir le cœur net immédiatement. Il ne se posera plus de questions, après ça. Ses doigt restent suspendus au-dessus de la sonnette quelques secondes, puis finalement il se décide à sonner.

On finit par lui ouvrir, et Harry ne peut s’empêcher d’afficher une légère déception en découvrant sur le palier un garçon qui n’est pas Peter. Ou qui, en tout cas, n’est pas son Peter.

« Désolé, je pense que je me suis trompé », dit-il pour commencer, déjà prêt à rebrousser chemin, avant de se ressaisir. Non, ce serait trop bête. On ne sait jamais. Abi lui avait dit que ce Peter avait un coloc, non ? « Est-ce que Peter Parker habite ici ? »

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feat. Peter

A l’évidence non, Harry n’est pas venu livrer des pizzas, et à tenter d’éviter de lorgner trop directement sur le corps à moitié nu de son hôte, il se croirait presque l’acteur involontaire d’un mauvais film érotique du dimanche soir. Décidément, ce n’était vraiment pas une bonne idée qu’il vienne, ou encore qu’il insiste. Non, mieux vaut qu’il s’en aille avant que cette situation ne finisse par devenir gênante pour eux deux. Mais quand il lui dit qu’il est Peter Parker avant de s’excuser et de suggérer de lui apporter son aide, avec ce qui ressemble à un surplus de confiance qui inviterait Harry, de son côté, à davantage de défiance, à vrai dire, il hésite. Clairement, rentrer chez cet inconnu en caleçon n’est pas ce qu’on pourrait appeler l’idée du siècle, mais la curiosité l’emporte finalement sur ses réticences.

« C’est ce que j’ai cru comprendre », observe-t-il avec un sourire au coin des lèvres quand Peter précise qu’il a commandé des pizzas. « T’as l’air… occupé », remarque-t-il en daignant le toiser un instant, plus attentivement qu’il n’avait osé le faire tout à l’heure. « T’es sûr que tu veux pas plutôt que je te laisse. J’adore la pizza mais… »

Ceci dit, il se laisse rapidement convaincre de rentrer quand même. Même s’il le devine déjà, il veut connaître le fin mot de l’affaire. Il a eu le sentiment, sans trop savoir se l’expliquer, que son interlocuteur était vraiment trop peu surpris de l’idée qu’il puisse chercher quelqu’un qui porte son nom mais n’avait pas son visage. Ou bien il est comme beaucoup d’autres ici, blasé d’en avoir trop vu et trop entendu pour que quoi que ce soit le surprenne encore.

Une fois à l’intérieur, Harry ne peut s’empêcher d’inspecter les lieux du regard avec une certaine curiosité. Cet appartement lui paraît honnêtement trop grand pour une simple résidence étudiante, d’autant que de l’extérieur, ça ne payait pas vraiment de mine. Et que dire de ce sapin qui touche littéralement le plafond ? Improbable…

« C’est Abigail, Abigail Hobbs qui m’a parlé de toi. Enfin… en passant. Je connais un Peter Parker, c’est… c’était mon meilleur ami, je me suis dit que peut-être… » Il pousse un léger soupir. « Peu importe. » Il marque une légère pause, toujours pas convaincu d’avoir bien fait de venir ici, et en même temps bien trop curieux pour repartir si vite. « Moi c’est Harry, au fait. Harry Osborn. »

Allez savoir pourquoi, une part de lui caresse l’espoir que ce nom lui soit familier, tout en gardant la conviction que cela soit fort peu probable, en vérité. Il y a quelque chose, étrangement, chez ce Peter qui lui fait penser à son Peter. Pourtant, physiquement, il ne lui ressemble pas, mais cela n’ôte pas grand-chose à cette impression. Peut-être quelque chose dans le peu qu’il a pu observer de son attitude et de son caractère, va savoir. C’est, à dire vrai, plutôt difficile à expliquer, voire impossible à appréhender.

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feat. Peter

Harry n’a pas le temps de hocher la tête ou de répondre que Peter s’est déjà éclipsé dans la salle de bains pour s’habiller. Tant mieux, ça aurait achevé d’être embarrassé s’il avait fini par savourer une pizza avec un inconnu en caleçon dans le plus grand des calmes. Le spectacle n’était pas forcément déplaisant, et il aime les pizzas mais… bref. Tandis que Peter se change, donc, Harry, de son côté, continue de laisser son regard voguer à droite et à gauche, à la recherche d’indices qui lui en apprendraient plus sur l’endroit où il se trouve, et sur la personne en présence de qui il se trouve, aussi et surtout.

A son retour, Peter lui apprend avoir cru retrouvé sa tante avant de réaliser qu’il ne s’agissait pas d’elle. Harry a la tentation de lui demander si sa tante ne s’appellerait pas May, par le plus grand des hasards, mais il s’abstient. Il affiche un fin sourire quand son interlocuteur s’excuse de ne pas être son Peter Parker. En même temps, il n’y est pas pour grand-chose. Quand il apprend qu’il en a rencontré un autre, Harry se redresse légèrement. Est-ce qu’il pourrait s’agir de son Peter Parker ? Ce qu’il comprend c’est que les deux n’ont pas seulement le même nom, ils viennent de réalités alternatives, où leurs vies sont sans doute similaires, et différentes en même temps. Enfin, s’il a bien compris ? C’est assez d’admettre qu’il n’est pas dans son propre monde et n’y retournera sans doute jamais… en même temps qu’espérer d’un retour à un monde où il est mort assassiné par son propre père ?

« Tu le prends super bien, toutes ces histoires de multivers », remarque Harry, un rien décontenancé. « Si je rencontrais un autre Harry Osborn, je ne suis pas sûr que je trouverais vraiment ça cool », remarque-t-il.

Mais n’est pas Peter Parker qui veut. Harry est assez convaincu que le Peter de sa dimension serait sans doute enchanté de rencontrer celui de sa dimension, mais pour lui, c’est différent… Il ignore quelles trajectoires pourraient avoir prises d’autres versions de lui-même, ce qu’il sait en revanche c’est que les trajectoires sinueuses qu’il a lui-même empruntées n’ont pas toujours été dignes d’admiration… Non, un seul Harry suffit certainement à ce monde.

Il veut ajouter quelque chose quand Peter semble remarquer quelque chose, sur le canapé, qui avait échappé à Harry jusqu’alors, pourtant si visible. Il ne peut s’empêcher de sourire face à la piètre tentative de Peter de dissimulé son costume, presque attendri de voir ainsi le rouge lui monter aux joues.

« D’une dimension à l’autre, il y a des choses qui ne changent pas. » Il l’observe avec un fin sourire, presque ravi de savoir une chose aussi personnelle sur cette personne dont il ne sait pourtant rien. « Que Peter Parker est Spider-Man, je suis au courant », précise-t-il alors.

Ce serai sans doute plus simple s’ils peuvent ses parler de manière transparente… même si Harry n’est pas sûr de savoir être transparent sur sa propre vie.

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feat. Peter

Harry n’a rien contre la science-fiction, c’est même ses lectures préférées (avec les comics), mais à la fiction, il a tout de même toujours préféré les sciences dures, et même si on pourrait arguer qu’il en a trop vu dans sa vie pour véritablement se laisser surprendre par une situation comme celle-ci, si alambiquée soit-elle, elle lui reste particulièrement difficile à appréhender. Parce que, justement, il ne parvient pas à se l’expliquer scientifiquement. Et plus il en apprend sur cet endroit et sur sa dynamique, pire c’est, plus nébuleuse lui apparaît cette situation. Et même si l’on peut être fasciné par une situation, ce n’est pas pour autant qu’on aura envie d’y prendre part. En l’occurrence, il aurait bien aimé pouvoir se l’épargner. Entendre qu’il est le sosie exact du colocataire de Peter le perturbe autant que de découvrir un Peter Parker qui n’est pas son Peter Parker, et il se sent au fond soulagé de se retrouver en présence de ce jeune homme – au demeurant charmant – qui sait prendre cette situation avec philosophie et même avec humour. Ça a le mérite de la rendre un peu moins angoissante.

Harry a envie de faire une remarque stupide sur le fait qu’il est convaincu que son interlocuteur serait capable de donner le sourire à n’importe qui, et qu’il y parviendra sans doute sans aucun mal avec son colocataire, mais il se dit que ce serait forcément déplacé. Après tout, ils ne se connaissent pas. Pas vraiment. Même si Harry a tout de même l’impression de connaître son interlocuteur au moins en partie, ce qui est un sentiment particulièrement perturbant pour lui. Parce que tout sauf familier, très clairement. De toute façon, la présence du costume de Peter, accompagnée des révélations de Harry, mettent de côté ces considérations une bonne fois pour toutes.

« Ned, hein ? Il était comment ? Peut-être que c’est une autre version de moi avec un nom différent ? » suggère Harry, qui cherche à coller les morceaux de cette situation qu’il ne comprend pas tout à fait. La seule chose qu’il sait, c’est qu’il a envie de comprendre la vie et l’histoire de son interlocuteur, tout comme il sent que c’est réciproque. « Il a l’air… super perfectionné, ton costume, plus élaboré que celui de mon Peter. En même temps, si c’est Iron-Man qui te l’as fait, faut pas s’étonner. » Il affiche une esquisse de sourire alors qu’il s’installe sur le canapé à l’invitation de Peter et répond à sa question. « Chez moi, c’était pas forcément différent d’ici… Enfin, c’était New York, quoi… tu viens de New York aussi ou pas du tout ? » Il marque un temps de silence. « Et mon Peter… » Il marque une pause, songeur. « C’était… c’est le mec le plus courageux que j’ai jamais rencontré, mais le plus sympa, surtout. Le genre qui voit au-delà de tes défauts, tu vois ce que je veux dire ? On a eu des hauts et des bas… » Oh quel doux euphémisme pour évoquer une relation bien plus complexe. Dont il a été responsable de tous les bas, très clairement. « Mais c’est le meilleur ami que j’ai jamais eu, et la personne la plus incroyable que je connaisse. » Il baisse les yeux. « Il me manque beaucoup », admet-il alors.

Et c’est un constat rendu bien évidemment plus vif, plus certain, plus évident, par la présence de Peter face à lui. Qui n’est pas lui, mais qui en quelques mots lui prouve déjà combien il lui ressemble.

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feat. Peter

Harry écoute attentivement son interlocuteur lui parler de son meilleur ami, autant pour se chercher des traits communs avec lui que parce qu’il songe que, tout comme lui a sans doute besoin de parler de « son » Peter, comme pour ne pas en effacer complètement le souvenir, il doit en être de même pour son interlocuteur. Ce n’est pas simple de vivre indépendamment de tous ceux que l’on a aimés et connus… Peter a sans doute raison, il n’est pas comme Ned. Pas le rigolo de la bande, pas le plus remarquablement drôle ou spontané, pas le « geek dans le fauteuil », quoi que ça puisse vouloir dire exactement.

« L’étoile de la mort, vraiment ? ça a dû vous prendre des jours, non ? » suggère Harry, impressionné, qui décide de se concentrer sur la petite anecdote, comme dans l’espoir qu’elle lui rende le sourire. « Et en plus je parie que tu n’as même pas pu la récupérer ici, ce gâchis… »

Il a envie d’ajouter qu’il retient de lui en offrir une (pour le gosse de riche qu’il avait été, une étoile de la mort en Lego, c’est rien… oui, sauf qu’il n’a plus la fortune de son père pour l’aider financièrement, à présent), ou encore qu’ils pourraient en reconstruire une encore. Il ne sait même pas pourquoi de telles idées l’effleurent alors qu’ils viennent à peine de faire connaissance. Il sait que s’il décidait de consacrer plus de temps que nécessaire à Peter, là, tout de suite, ce ne serait pas très juste. Il n’a pas la moindre envie de transférer le manque qu’il a de son meilleur ami sur ce jeune homme dont le caractère semble si proche. Proche oui, mais aussi un peu différent, malgré tout, sans qu’il sache l’expliquer tout à fait. Harry sent qu’il est touché par l’évocation de son meilleur ami, comme il le sera à l’évocation du sien, alors peut-être que c’est mieux de ne pas insister. C’est Peter qui décide de rebondir sur une autre remarque faite par Harry.

« Oui, Iron Man et les Avengers, la totale », confirme Harry quand Peter lui pose des questions sur le sujet. « Et il est toujours vivant… » Harry considère Peter, mal à l’aise. Il a l’impression d’enchaîner les boulettes, entre l’évocation de ce Ned que Peter ne retrouvera peut-être jamais ici, et d’Iron Man, qui est apparemment mort dans son monde. C’est évident que Peter avait dû avoir un lien privilégié avec lui – d’où le costume, et il s’en veut d’avoir enfoncé le couteau dans la plaie. « Je suis vraiment désolé… »

Et comme pour noyer le poisson, c’est à présent dans ses propres plaies qu’il remue le couteau, alors qu’il accepte de parler plus longuement à Peter de son homonyme. L’émotion retombe légèrement quant Peter suggère l’existence d’un « dark Peter », Harry ne peut s’empêcher de sourire à cette suggestion.

« Je suis incapable d’imaginer une dimension où Peter aurait viré du côté obscur. C’est impossible. » Il le pense. Pas s’ils doivent garder des traits de caractère similaires. C’est juste impossible. Des « dark Harry », en revanche… Le jeune Osborn ne peut s’empêcher de songer qu’il doit y en avoir plus que de Harry inoffensifs. L’est-il lui-même ? Il n’en est pas tout à fait sûr… Il sait qu’il a été capable du pire, et parce qu’il le sait, il songe qu’il pourrait l’être de nouveau.

Cette pensée est heureusement oubliée au moment où l’on sonne à la porte. Un livreur vient apporter une pizza absolument gigantesque. Harry ne se fait pas prier et accepte une part de pizza XXL avec le sourire, une sensation de familiarité qui l’invite au bien-être.

« Il faudra que tu me donnes le nom de la pizzeria, je me nourris quasi-exclusivement de nouilles chinoises à faire cuire au micro-ondes, ça me changera », dit-il avec un sourire.

Alors que Peter poursuit en lui posant des questions sur lui, l’occasion de faire plus ample connaissance avec lui.

« En fait, j’étudie la psychologie, mais on a des cours en commun, avec Abi. » Abi sans qui cette rencontre n’aurait pas été possible. Certes, ce Peter n’est pas son Peter, et pourtant, Harry éprouve un agréable sentiment de familiarité, en sa compagnie. C’est… si simple. Comme s’il le connaissait depuis toujours. « Tu sais ce qu’on dit, c’est toujours les personnes les plus instables qui finissent dans ce genre d’études… » Et conscient qu’il a parlé sans réfléchir, il a un léger rire nerveux, avant de se réfugier derrière une nouvelle part de pizza. « Et toi ? Les sciences, c’est ça ? Abi m’a dit que tu étais stagiaire pour la police scientifique. La grande classe. Quand est-ce que tu trouves le temps de jouer les super-araignées, avec tout ça ? »

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« Ne le sois pas », répond Harry avec un fin sourire quand Peter s’excuse quant à la déception qu’il a dû ressentir au moment de découvrir que ce n’était pas son meilleur ami qui se trouvait de l’autre côté de la porte. Oui, il est convaincu que Peter est parfaitement capable de se mettre à sa place, en effet, mais quoi qu’il en soit, il ne veut pas qu’il se sente désolé de cette rencontre, parce que Harry, de son côté, ne l’est pas le moins du monde. Non, il n’a pas trouvé qui il était venu chercher, mais en aucun cas il ne serait capable de regretter une telle rencontre. « Au moins ça m’a permis de faire ta connaissance. »

Et il sait reconnaître les belles rencontres, peut-être justement parce qu’elles sont si rares. Avant d’avoir le temps de dire autre chose, le livreur de pizza fait son entrée, et Harry doit reconnaître qu’il en salive d’avance. Et alors qu’ils s’apprêtent à faire un festin, Peter reprend le cours de ses questions à son adresse.

« Oui, j’habite pas loin du tout, d’ailleurs », répond Harry quand Peter lui demande s’il vit sur le campus. « Par contre, mon appartement a aucun rapport avec le tien, il est gigantesque, votre appart ! J’aurais pas cru, vu de l’extérieur », remarque Harry, loin d’imaginer que pour aboutir à un tel résultat, il y avait de la magie dans l’air.

Pour ce qui est des on-dit sur ses études, il apprécie que Peter semble surpris d’entendre de telles choses, la vérité, c’est que quand il regarde de près ses camarades de classe, il n’est pas certain que beaucoup d’entre eux soient complètement équilibrés. Lui, déjà, ne l’est absolument pas, c’est évident. Pas très sympa, donc, mais sans doute véridique, au bout du compte… Pas qu’il ait trop envie de s’épancher sur le sujet non plus, cela dit. A la place, il adresse à Peter un regard curieux quand ce dernier lui demande s’il veut connaître son secret, avant de lui parler de sa théorie de la pizza, deux pizzas pour vingt-quatre heures, une pizza pour douze heures.

« Les diagrammes n’auront jamais eu l’air aussi appétissant », remarque Harry avec un fin sourire au coin des lèvres, avant d’écouter la manière donc Peter, de son côté, divise ses journées. « Si on suit ton raisonnement ça te laisse… » Il désigne un quart de pizza avant de s’en servir une part. « Trois heures pour dormir à tout casser. T’es sûr que ça marche si bien que ça ? » ajoute-t-il avec un fin sourire en coin avant de se concentrer sur la manière dont il diviserait ses propres pizzas. « Moi… ? Une demi-pizza pour les cours, et un autre quart pour mes révisions, un autre quart pour mes recherches… Une bonne demi-pizza de sommeil et le reste pour la vie sociale. » Il marque une pause. « Ah, aussi… Cette part-là… », dit-il en désignant la part de pizza qu’il tient encore en main. « Mes rendez-vous chez le psy », confesse-t-il, légèrement mal à l’aise avant de mordre dans ladite pizza en essayant de se donner un minimum de contenance, conscient, pour le coup, de partir peut-être un peu trop rapidement sur un sujet légèrement trop personnel.

Pas qu’il en fasse un secret, certes, mais ce n’est pas le genre de choses qu’il confesse à tout-va, en temps normal. C’est juste que avec Peter, c’est simplissime de parler. Naturel, en fait.

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feat. Peter

Harry arque légèrement les sourcils, mais décide de ne pas poser davantage de questions quand Peter lui assure l’air de rien qu’il doit la taille de son appartement à son colocataire, qui serait « un peu magicien »… Ce n’est pas spécialement improbable, et ce n’est certainement pas la chose la plus absurde qu’il aura jamais entendue de toute son existence. Il aurait sans doute des dizaines de questions à poser sur ce mystérieux coloc qui, en plus d’être un peu magicien, lui ressemble paraît-il comme deux gouttes d’eau. Il préfère, pour l’heure, s’intéresser au jeune homme qu’il a en face de lui, et avec qui la conversation s’écoule avec un naturel et une fluidité qui le surprennent lui-même. C’est comme s’il avait tout à découvrir de lui et qu’il savait tout de lui en même temps. Et il pense que Peter ne le voit sans doute pas différemment au vu de la facilité avec laquelle il parvient à lui parler de sujets au fond très personnels… à moins qu’il ne fasse ça avec tout le monde ? Clairement, c’est une chose qui le différencierait beaucoup de lui-même… mais peut-être pas totalement du Peter qu’il a connu.

Il lui confie que au final, une telle répartition des tâches, sans surprise, ne fonctionne pas vraiment… Bien sûr que Harry peut garder un secret, à qui le confierait-il, en même temps ? Et même sans ça, il ne veut pas trahir cette confiance qui s’installe si naturellement entre eux. Il écoute Peter attentivement quand ce dernier lui apprend qu’il voudrait arrêter les cours… il ne parvient pas à suivre dans tous les cas… Harry comprend son point de vue. En ce qui le concerne, on lui a assez martelé, toute sa vie, qu’il se devait de faire de grandes études et d’avoir un cursus scolaire absolument irréprochable pour que l’idée même de tout abandonner tienne presque de l’impossibilité ancrée quelque part au fond de son inconscient. Pourtant, objectivement, il admet que les études ne son pas forcément faites pour tout le monde.

« Je pense qu’il y a des dizaines de façons de trouver sa voie, et ça passe pas forcément par de grandes études… Après… Tu pourras continuer ton stage, si t’arrêtes maintenant ? » demande Harry, qui n’oublie quand même pas d’être pragmatique, même dans ces circonstances. En même temps, malgré le sentiment de familiarité qui s’instaure entre eux, il reste un inconnu aux yeux de Peter, et c’est une chose qu’il n’oublie pas… il n’a aucun droit de lui dire quoi faire ou ne pas faire. Personne n’a vraiment ce droit-là dans tous les cas. « Ce que je pense… C’est que tu devrais réduire certaines parts… Et augmenter celles que tu consacres à ton sommeil et à ta vie sociale, peut-être que ça t’aidera à y voir plus clair ? Réduire tes heures de stage ? Tenter un autre cursus ou prendre des cours par correspondance. » Harry se gratte l’arrière de la tête, légèrement mal à l’aise. « Désolé, je suis pas forcément bien placé pour te donner des conseils ou quoi… » Mais il a envie de l’aider, et cette impulsion-là est particulièrement sincère.

Quand Peter se contente de lui répondre que lui aussi suit une thérapie, Harry réalise qu’il ne devrait pas en faire tout un plat, au fond, surtout que dans son domaine d’expertise, il est bien placé pour savoir que ceux qui suivent ou suivront une thérapie un jour sont plus nombreux qu’on ne le pense, tout le monde ne passe pas son temps à le rabâcher, c’est tout.

« Honnêtement ? Je sais pas trop ce que je veux faire plus tard. Je crois que j’ai choisi la psycho pour… m’aider moi-même ? C’est égoïste comme raison, hein ? » Il marque une pause. « Enfin… j’aimerais réussir à faire une différence, ça c’est sûr, si ça aide des gens autour, c’est encore mieux, évidemment mais. » Léger sourire. « En fait, je crois que je suis un peu paumé. »

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feat. Peter

Harry affiche un sourire en coin alors que Peter s’excuse sans aucun besoin de le faire. Le jeune homme n’a pas spécialement eu l’intention de jouer les psys avec Peter, mais en soi, ça ne le dérange pas, en vérité, il a toujours été plus doué pour écouter les autres que pour parler de lui-même, et en l’occurrence, loin d’être dérangé par les considérations toutes personnelles de Peter, il s’est senti flatté qu’il daigne lui confier tout ça alors qu’en fin de compte, ils se connaissent à peine tous les deux. C’est vrai qu’il n’est pas venu pour ça, mais s’il avait décidé de s’en tenir aux raisons de sa visite, il serait reparti aussitôt après avoir constaté ne pas avoir affaire à la personne qu’il cherchait, mais l’idée ne l’avait pas effleuré, ou bien quelques fractions de secondes seulement, bien vite dissipées. Il est ici parce qu’il se sent bien en présence de Peter, parce qu’il aime l’écouter parler, parce que ça a l’air… terriblement simple de parler avec lui, alors que ça peut être si diablement compliqué en tant d’autres circonstances.

« Il faudra m’inviter à d’autres soirées pizza pour effacer votre ardoise, monsieur Parker », répond-il seulement au lieu de lui dire que non, ses histoires ne le dérangent pas le moins du monde.

Il veut croire que c’est… sous-jacent aux paroles qu’il prononce. Même si les conseils qu’il attend devraient sans doute lui venir d’une personne qui le connaît mieux qu’Harry peut prétendre le faire, même s’il ne demande que cela, mieux le connaître. Même s’il a l’impression que c’est un peu le cas, aussi, biaisé par ses anciennes affinités avec un autre Peter Parker. Si semblable et différent en même temps.

Conclusion, ils sont donc tous les deux un peu paumés. Et sûrement que n’importe qui l’est à leurs âges. C’est comme ça. De son côté, il ne sait pas du tout s’il finira par y voir plus clair, mais c’est sûr que se comprendre soi-même est tout de même une étape essentielle quand on veut espérer comprendre les autres par la suite… Est-ce pour autant qu’il sera ensuite en mesure d’aider qui que ce soit ? Rien n’est moins sûr…

« Tu me verrais en pilote de Formule 1 ? » reprend Harry, amusé, qui dans le fond, suppose que Peter ne le connaît en tous les cas pas suffisamment pour le voir dans quoi que ce soit, en réalité, mais sa réflexion le fait rire. « Le pire c’est que j’y pense parfois, pas à la formule 1, hein ? Mais à faire un truc complètement différent, tout envoyer balader et… je sais pas… élever des autruches ? devenir champion de jet-ski ? » Faire un de ces types d’études qui aurait rendu son père vert de rage ? Genre musique ou art dramatique ? Encore qu’avec la psychologie, il est déjà sur la bonne voie. Ou pire, tout arrêter pour de bon… Mais il n’en serait pas capable. La faute à cette pression que Peter évoque. « Mon père me mettait tout le temps la pression. Il était pas souvent là pourtant mais sa présence se sentait, constamment. Je crois que j’ai jamais arrêté de vouloir faire en sorte qu’il soit fier de moi, même un petit peu, et même encore maintenant, alors qu’il est pas là. » Et alors qu’il ne lui doit rien du tout, pas à l’homme qui l’a assassiné… Pourquoi il parle de son père, au fait ? Ah oui, parce que son ombre plane constamment au-dessus de lui, quoi qu’il fasse. Cette fichue pression. « Mes recherches ? » reprend-il en ne sachant même plus vraiment à quoi Peter fait référence. « Je dirais que dans l’ensemble, je galère », reprend-il d’un ton plus léger.

Mais parfois, on trouve sans chercher. Et d’autres fois, on découvre plus que ce qu’on était venu trouver en premier lieu.

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feat. Peter

« Mon père n’était jamais content dans tous les cas », se contente de répliquer Harry, absolument catégorique et soudainement plus sombre après que Peter ait suggéré que l’essentiel était de trouver un juste milieu pour satisfaire tout le monde.

Ça marchait sans doute en effet quand on avait des parents « normaux », ou une tante telle que May (sans pouvoir en être tout à fait sûr, Harry a envie de croire qu’il ne peut exister aucune dimension où May Parker ne serait pas une femme adorable – tout comme il ne sait envisager de dimension où Peter Parker ne serait pas un véritable joyau… Sauf que celui qu’il a sous les yeux lui donne l’impression de briller plus qu’aucun autre), mais quand on avait Norman Osborn pour père, c’était une autre paire de manche. Cependant, Harry se rend bien compte qu’il en a trop dit – ou pas assez – et qu’il a peut-être même plombé l’ambiance alors que c’est bien là la dernière chose qu’il puisse vouloir.

Il balaie ces pensées d’un revers de la main et prend le parti de s’intéresser davantage à ce que Peter ajoute. Ne pas perdre de temps à hésiter. Si seulement il était capable de ça ! Les tergiversations à n’en plus finir semblent définitivement être l’art qu’il maîtrise le mieux, et il se rend bien compte du fait que c’est positivement insupportable. Bien sûr, l’exemple des autruches était une plaisanterie – un peu bête – sorti d’il ne sait quel tréfond de son cerveau, mais il est amusé de voir Peter reprendre ce même discours. Est-ce qu’il peut avoir la moindre idée d’à quel point ce discours lui réchauffe le cœur, de combien il avait eu besoin d’entendre ce genre de choses ? Sans doute pas… Pourtant, il avait été si rare qu’il entende ça : sois qui tu veux du moment que ça te plaît. Sur le papier, ça a l’air si simple. Mais dans les faits…

Dans les faits, il est en liste constante avec lui-même, jamais arrêté, jamais satisfait… Le simple fait de ne pas faire ici les études qui auraient été attendues de lui dans son monde avait été un grand pas en soi déjà, pour autant, il sait très bien que ce n’est rien en comparaison des barrières invisibles qu’il devrait accepter de dépasser pour s’affranchir de l’omniprésence d’un père qui réussit même à se faire une place dans une conversation où sa présence n’est définitivement pas réclamée. Harry n’a aucune envie de penser à son père. En cet instant, Harry ne veut penser qu’à Peter, à ce que sa présence lui apporte, à ce qu’un seul regard, un seul sourire de sa part suscite d’émotions insoupçonnées. Il hésite à rebondir, ne dit finalement rien quand Peter suggère qu’il pourrait aussi être mannequin, retient quand même irrésistiblement que Peter le trouve beau, et que cette pensée est loin de lui déplaire.

« Et ce stage, t’es sûre que c’est définitivement ce qui est fait pour toi ? » Il marque une pause, songeur. « Tu me diras, j’aime assez l’idée qu’on est… plein de voies différentes devant nous et pas juste une seule qui nous convienne… »

Ce serait déprimant de songer, sinon, que peu importe ses choix, ils le mèneront toujours à la même issue… quand on sait l’issue en question. C’est un peu ça le multivers, après tout, non ? Même si certains détails semblent ne jamais devoir varier. Tout à ses réflexions, Harry est totalement pris est dépourvu quand il lui pose cette question à laquelle il ne s’attendait pas.

« Moi ? » reprend Harry en jaugeant Peter du regard comme pour déterminer si ce dernier plaisante ou non. « J’ai pas vraiment l’étoffe d’un héros, tu crois pas ? Et puis j’ai pas tes… spider-talents. » Il affiche un fin sourire comme pour dissimuler le fait qu’il trouve cette idée tentante. « Tu me traînerais comme un boulet si je devais t’accompagner. »

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feat. Peter

« Oh non, non, ne t’excuse pas », répond Harry, qui s’en veut aussitôt d’avoir mis son interlocuteur mal à l’aise.

C’était la dernière de ses intentions, et surtout, il ne lui en veut pas le moins du monde. Il comprend totalement ce qu’on été les intentions de Peter. Il a voulu faire preuve de cet optimisme forcené qui est un trait semble-t-il commun à tous les Peter Parker, et qui chez lui en particulier lui paraît particulièrement attirant. Il ne peut certainement pas lui en vouloir pour ça. A ce stade, d’ailleurs, il se demande s’il sera seulement capable de lui en vouloir de quoi que ce soit... C’est difficile à expliquer… peut-être parce que c’est inexplicable, au fond…

« C’est un sujet délicat. » Harry n’a sans doute même pas besoin de le préciser, Peter l’a certainement compris, à ce stade. « Mais tu ne pouvais pas savoir. »

Et il sent qu’il est sans doute préférable de ne pas s’étendre le sujet : il ne veut pas que Peter se fasse le moindre reproche, et surtout, il n’a aucune envie de plomber l’ambiance. En compagnie de Peter, il se sent bien, vraiment bien, comme il l’a rarement été auprès de qui que ce soit : il n’a pas la moindre envie de gâcher ça en commençant à amener sur le tapis les sujets les plus délicats, surtout si ça doit être pour donner à Peter le sentiment injustifié de faire quoi que ce soit de travers, alors que ce n’est pas le cas du tout, bien au contraire. Peter serait sans doute bien en peine, au fond, de réaliser combien le seul fait d’être là, et de lui parler, est à même de le rendre heureux.

Finalement, autant pour l’un que pour l’autre, il semble en effet préférable de changer de sujet, et c’est ce qu’ils font, s’intéressant aux projets et aux ambitions de l’un et de l’autre. Eux qui en sont encore à cette âge où de nombreuses voies restent à explorer et où en lieu et place d’une seule bonne réponse, il semble en fait y en avoir plusieurs dizaines. Harry apprécie d’entendre que son nouvel ami se sent réellement à sa place où il a trouvé son stage, pas vraiment surpris que Peter ait à cœur avant tout de se rendre utile, peu importe le domaine qu’il choisirait d’explorer.

« Trouver l’amour, c’est une autre manière de trouver sa voie », observe Harry qui, même s’il croit dans les mots qu’il prononce en réalise l’apparente naïveté et surtout la terrible mièvrerie au moment de les entendre s’échapper de ses lèvres. A croire qu’en présence de Peter, il oublie de réfléchir avant de parler… ce n’est pas réellement son genre, pourtant.

Au moins, ça aura le mérite d’empêcher Peter de remettre en question la qualité de sa comparaison. Quoi qu’il n’y a pas spécialement de quoi en prendre ombrage, en réalité.

« Tu continuais d’être Spider-Man même quand tu n’avais plus tes facultés ? » demande Harry avec une curiosité qu’il ne parvient pas à dissimuler.

Sounds like destiny

feat. Peter

« Hum… »

Harry se gratte l’arrière de la tête. Il ne saurait dire pourquoi la question de Peter l’embarrasse autant… alors qu’après tout, ce n’est jamais qu’une affaire de curiosité, et c’est une chose que Harry peut comprendre puisqu’il en ressent tout autant à l’adresse de Peter… mais c’est différent malgré tout. C’est différent parce qu’il a l’impression qu’en cet instant, il y a une bonne réponse et une mauvaise, et il ne saurait pas particulièrement dire laquelle, en fin de compte… Pourtant, il n’y a qu’une réponse valable, et cette réponse, c’est non.

« Non. J’ai peut-être cru que c’était le cas, à une période, mais non », fait-il alors sincèrement.

Ce qui est le cas. Il avait cru que MJ et lui partageaient quelque chose de fort, mais leur relation n’avait pas duré dans le temps, et elle n’aurait clairement pas pu durer dans le temps, Harry est rétrospectivement certain de cela… En fait… il ne pense pas que sa relation avec qui que ce soit puisse fonctionner parce qu’il est juste trop… instable. Ici, même alors qu’il n’a pas retrouvé son père et perdu sa faculté à devenir le Hobgoblin, il continue de s’estimer trop… fragile… Mais l’amour n’attend pas de savoir dans quel état vous vous trouvez pour frapper à votre porte, et ça, c’est une chose que Harry ne tardera pas à apprendre, pas tant à ses dépens qu’à ceux Peter, qui y aurait sans doute gagné à tomber sous le charme d’un autre que lui.  

« Et toi ? » il demande ensuite en songeant bêtement qu’il a envie que Peter réponde non.

Il sait bien que ce serait bête et égoïste, mais il sait déjà qu’il aura sans doute tendance à se rembrunir s’il devait comprendre que Peter avait déjà quelqu’un dans le cœur, comme s’il avait le moindre droit d’avoir quelque exigence sur les sentiments d’un garçon qu’il vient tout juste de rencontrer.

Peter poursuit en apprenant à Harry qu’il avait continué de jouer les justiciers, même quand il n’avait plus ses super-pouvoirs. Harry n’est pas du tout surpris. Même si ce Peter n’est pas son Peter, il y a des traits communs qui ne trompent pas, des traits communs comme celui-ci, flagrant. Son Peter aussi ne se serait pas laissé arrêter par le fait de ne plus avoir ses pouvoirs : il se serait efforcé de faire ce qu’il aurait estimé juste, au mépris de ma propre santé et pour ma propre sécurité.

« Ça m’avait pas marqué », fait Harry avec un léger sourire en regardant Peter plus attentivement, quand ce dernier lui apprend qu’il s’est souvent cassé le nez, saisissant ce prétexte idéal à examiner le moindre trait de son visage – pas la meilleure des idées, en fin de compte, car il a du mal à détacher son regard, à présent. « Hmm… ou peut-être juste un petit peu. » Il tente d’attirer son attention sur autre chose pour ne plus avoir l’air à ce point insistant. « Non, je te prends pas pour un dingue. En fait, je t’admire. » Cette fois, son regard cherche littéralement à le fuir. « Je veux dire… mon Peter était comme toi, donc… enfin sur ce point. Peter Parker n’a jamais eu besoin de Spiderman pour être quelqu’un d’exceptionnel. »

Oui, il ferait mieux de se taire, là.