Retour à la case départ. C’est qu’en fin de compte, il luttait pour rien. Il devrait le savoir, quand même, à force d’échecs retentissants, qu’il n’était tout simplement pas capable d’être quelqu’un d’autre, de s’assagir… Réussir sa vie sentimentale ? N’en parlons même pas. Pour qui est-ce qu’il s’était seulement pris, exactement ? Lui, Klaus Hargreeves, fiancé ? C’était sûrement la blague de la décennie. Mais comme tout le monde autour de lui avait eu étrangement l’air de le prendre au sérieux, ça ne lui a même pas effleuré l’esprit. Ou peut-être que si, au début, mais au début, il était camé à ces putains de papillons qui lui grouillaient joyeusement dans le ventre chaque fois qu’il était avec Mutt. Maintenant ? Eh bien maintenant, il est seul…
Et comme si ça suffisait pas, il lui aura suffi de quelques heures seulement pour merder dans les pires proportions et aller frapper à la pire porte possible. Il se saborde, il se saborde et cette fois, il n’y a personne pour faire mine de le dissuader. Il s’invente le regard désapprobateur de Ben à ses côtés comme pour se donner un prétexte à se refiler des scrupules. Mais Ben ne le suit plus partout où il va, et Ben, Klaus n’a pas osé l’appeler… Ni lui, ni Mutt dont il décline tous les appels, ni aucun de ses frères et sœur… Il sait pas où aller, mais il sait ce qu’il veut, en revanche. Il veut s’asphyxier ce fichu cerveau qui décide toujours de ne pas fonctionner au ralenti au pire moment, et se déchirer le foie jusqu’à en dévoiler ses tripes.
Bref, il se jette dans la mêlée, à l’assaut du premier night club qui croise sa route et qui accepte de le faire entrer en dépit de sa dégaine monstrueusement inadéquate. On dirait qu’il n’a pas dormi et ne s’est pas changé depuis trois jours – sans doute parce que c’est effectivement le cas, et très clairement, il n’a pas attendu d’avoir rejoint le bar pour consommer mais aucune importance du moment qu’on le laisse entrer – et on le laisse entrer.
Quelques pas de dance made in Klaus accompagne sa progression jusqu’au bar. C’est exactement l’ambiance qu’il rechercher. La musique trop forte pour s’entendre penser, un éclairage imbitable à vous mettre par terre n’importe quel épileptique. Et de l’alcool à foison. Bon, il a pas un rond, mais il trouvera bien une manière de se faire payer un verre, pas vrai ? Ou deux, ou trois, au point où il en est. Alors qu’il s’affale littéralement sur le comptoir, il tourne le regard vers la belle plante – pas littéralement une plante, mais une jolie fille, le genre mannequin. Il se demande un instant s’il ne l’aurait pas vue passer sur les réseaux sociaux, mais il évitera de lui poser la question. S’il l’aborde, dans tous les cas, c’est bien parce qu’il a une idée derrière la tête, mais définitivement pas cette idée.
« J’ai perdu mon portefeuille. » D’accord, il est définitivement trop attaqué pour adopter une manœuvre plus subtile. « Ecoute, Courtney – Je peux t’appeler Courtney ? » Elle a une tête à s’appeler Courtney. « Si tu me payes mon prochain verre je t’offre… » Il fouille ses poches en quête d’un trésor inexistant. « T’aimes les chewing-gums ? »
La musique dubstep de l’endroit était entrain de s’attaquer à ses tympans. Pas que cela la dérangeait. Dolores avait non seulement l’habitude de ce genre d’ambiance mais en plus elle les adorait. Assise au comptoir de l’endroit la jeune femme s’apprêtait à commander… A vrai dire elle ne savait pas trop. Ses deux amis avaient trouvé deux Apollon avec lesquels ils pouvaient passer une bonne nuit. Cela ne servait à rien d’acheter un Mathusalem pour elle toute seule. La demoiselle soupira, tournant légèrement le tabouret en attendant que le barman la remarque. Sa queue de cheval s’envolait au vent tout en suivant ses mouvements. Dolores comprenait quand elle devait se retirer. Les sous-entendus peu subtils, les battements de cils, les regards en direction des lèvres. Voilà tous les gestes qui signifiaient le retrait de Dolo. La jeune femme n’était pas intéressée par ce genre de chose. Il y avait un seul homme qui faisait battre son cœur et elle avait eu la chance de le retrouver il y a peu ; voilà une bonne raison pour consommer une énorme quantité d’alcool tout en écoutant de la musique beaucoup trop forte et se déhanchant sur la piste de danse. Seule, mais bon, Dolores savait qu’elle allait quand même s’amuser.
Le bruit sourd du corps entrant en contact avec le comptoir du bar avait été étouffé par l’ambiance sonore ambiante. Néanmoins, le geste brusque fut remarquée par la jeune femme grâce à sa vision périphérique ce qui la fit tourner la tête. Qu’elle ne fut pas sa surprise quand elle vit un visage familier. Dolores avait passé trois ans sans croiser aucun Hargreeves dans cette ville et en l’espace d’une semaine là voilà qui se trouvait nez à nez avec deux membres de cette famille. La probabilité que la loque qui était en face de la demoiselle ne soit qu’un sosie de Klaus Hargreeves était tout de même assez élevée. Cependant, les manières et la façon de parler du maigrichon baissaient petit à petit les chances que ce jeune homme ne soit qu’un vulgaire doppelgänger. Dolores l’écoutait, un sourire scotchée sur son visage, elle voulait le laisser finir son… offre ? Quand il eut terminé, la jeune femme se tourna vers le barman qui avait enfin atteint leur niveau et pouvait s’occuper de sa commande.
« Hey toi ! Deux shots de vodka s’il te plait venant de deux bouteilles différentes. L’un de ta bouteille la moins couteuse. L’autre, j’aimerais que le prix de la vodka soit l’équivalent d’un loyer. »
Pour accompagner son geste, Dolores fit un deux avec ses doigts ainsi qu’un sourire au barman. L’employé commença à s’affairer pour réaliser la commande. Les yeux de la jeune quittèrent donc ce jeune homme pour se reconcentrer sur son nouvel interlocuteur si familier.
« Les garçons Hargreeves. C’est une de vos manies communes de me donner des petits noms ? J’aime pas Courtney, on va rester sur Dolores. »
La jeune femme prit les deux shots que le barman venait de terminer après avoir poliment remercié l’employé. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eaux, elle ne savait lequel était de « meilleur qualité » et à vrai dire elle s’en fichait un peu. Le mannequin tendit un verre en direction du brun à côté d’elle dans l’optique de lui offrir avant de faire volte-face. Elle plissa légèrement des yeux avant de s’adresser de nouveau à lui.
« Attends… t’es pas sensé être un alcoolique toxicomane ? Je suis presque sûre que te donner ce shot est une très mauvaise idée. »
Ni une ni deux, les contenus des verres finirent donc dans son gosier. L’œsophage de la jeune femme était en feu. Une fêtarde comme Dolores avait l’habitude. Elle leva momentanément ses poings en l’air de joie. La demoiselle n’allait peut-être pas finir la soirée toute seule à s’ennuyer, elle s’était trouvé un compagnon pour s’amuser.
« Si tu veux je peux toujours te payer un soft Klaus. »
Il y a une quelque chose dans la façon que cette fille a de le regarder qui le mettrait presque mal à l’aise, comme si elle le connaissait, et comme s’il aurait dû la connaître. Quoi qu’ille pouvait seulement être éblouie par sa plastique irréprochable, ce n’est pas à exclure, pas vrai ? Cette pensée s’évapore en même temps qu’il l’entend s’adresser au barman. La miss a du caractère et ça le fait mourir de rire. Qu’importe qu’elle s’appelle Courtney ou Brittany, il se dit qu’il a bien fait de l’aborder elle plutôt que quelqu’un d’autre. Klaus applaudit des deux mains tandis que le barman s’exécute de l’autre côté du comptoir, mais son sourire se tord en grimace intriguée quand elle lui fait comprendre qu’elle le connaît effectivement. Qu’elle connaîtrait presque toute sa fratrie, à en croire ses dires. Les yeux de Klaus se plissent légèrement, comme si en déformant son regard il serait capable de la resituer. Mais rien. Nada. Pourtant, il est presque sobre, là, tout de suite – ou pas loin en tout cas. Même s’il a pas l’intention de le rester bien longtemps.
Dolores, Dolores… pourquoi est-ce que ce nom lui dit quelque chose exactement. Il est convaincu de l’avoir déjà entendu, et même…. Du ton suppliant d’un Five bourré ou énervé ou les deux… Ah mais oui ! Mais non. Bah non. Non. Cet endroit est bizarre et sa vie l’est depuis sa naissance. Mais y a quand même des limites. Bien sûr que cette fille n’est pas le mannequin que Five s’est gentiment farci durant toutes ces années d’apocalypse. De plus en plus perturbé par ce qu’il n’est pas encore capable d’assimiler comme la vérité, Klaus cherche dans sa mémoire la trace d’une autre Dolores, mais il a le cerveau en compote – pour changer –, ce qui n’aide pas franchement.
Klaus veut récupérer son shot sans rien dire, comme si ça pouvait l’aider à avoir les idées plus claires, mais voilà que la Dolores en question suspend son geste avant de se résigner à s’enfiler les deux shots d’un coup sous le prétexte que lui refiler à boire serait une mauvaise idée, lui qui est alcoolique et toxico – en pleine replongée qui plus est. Bien sûr qu’elle a raison, mais si Klaus avait voulu écouter l’opinion de quelqu’un de raisonnable, il aurait appelé Ben, et s’il ne l’a pas fait (outre le fait de ne pas vouloir toiser son regard déçu), c’est justement pour s’éviter ce genre de situation.
« Quoi ??? Mais nooon ! » proteste Klaus d’un ton désemparé. « Qu’est-ce que je t’ai fait pour que tu me détestes autant ? » proteste-t-il, excessivement mélodramatique, bien sûr. « Ecoute, Dolo, je peut t’appeler Dolo ? J’dois t’avouer, je te situe plus trop… » Ou plutôt, il n’arrive pas à admettre que la première hypothèse qui lui a traversé l’esprit peut être la bonne, c’est beaucoup trop… insensé (et oui, c’est le type qui voit les morts, et qui a été élevé par un robot et un singe parlant qui dit ça). « Mais même si je t’ai fait du mal, t’as pas le droit d’être aussi cruelle. » Klaus joint ses mains devant sa poitrine en signe de prière évidemment exagérée. « Allez, juste un shot, s’il te plaît. »
Dolores était entrain d’exécuter ce qu’elle savait faire de mieux : écouter les jérémiades d’un Hargreeves. Une véritable experte ! Quand on a été pendant si longtemps un mannequin en plastique privée de la parole et coincée dans une apocalypse avec un gamin prétentieux cela va probablement de soit. Bien que la forte musique dégagée par les haut-parleurs de l’endroit rende sa tâche plus difficile ses magnifiques oreilles réussirent à capter chacun des babillages de son interlocuteur. Un énième sourire était scotché sur son si jolie visage. Au fond, Klaus lui faisait un peu de peine. Elle n’avait jamais été aux prises avec une addiction mais vu de l’extérieur cela ressemblait à un vrai poison qui ne fait qu’obscurcir votre jugement. Le mannequin espérait pouvoir l’aider, au moins pour ce soir. Même-ci les maux de Klaus Hargreeves sont le combat de toute une vie.
« Tu dramatises toujours tout. Je trouve ça marrant même-ci c’est aussi un peu triste. »
Probablement des séquelles de son enfance difficile. Dolores le pensa fortement mais préféra garder le reste de son observation pour elle. Elle n’allait pas s’improviser psychologue tandis que les spots lumineux de la boite de nuit agressaient leurs rétines. La jeune femme savait qu’elle ne serait pas crédible et qu’elle agacerait Klaus plus que de raison.
« Je peux pas répondre à ce« Qu’est-ce que je t'ai fait pour que tu me détestes autant ? » alors que c’est faux. Je te déteste pas Klaus. Comment je peux haïr le gars qui m’a offert mon premier baiser voyons !? »
Dolores avait accompagné ses paroles d’une légère tape amicale sur le bras droit du maigrichon. Au moment où la jeune femme reprit mot pour mot la question de son interlocuteur elle en profita pour l’imiter grossièrement. Elle se souvenait très bien de ce moment passé à l’arrière de cette camionnette. Le mannequin aurait clairement préféré que son premier baiser soit avec Five. Après tout, c’est lui qui faisait battre son cœur plus vite que de raison. Néanmoins, elle n’allait pas se plaindre. Elle aurait pu trouver pire que Klaus. « Bon, par contre je te paierai pas de shot. Mais c’est pas si grave. Allez ! Je suis sûre qu’on peut s’amuser même sans alcool ! T’es pas le roi de ce genre de chose ? »
Le mannequin redonna une légère frappe sympathique sur le corps frêle du jeune homme comme pour l’inciter à rester. Un peu contre productif mais bon. Elle n’avait plus envie de passer la soirée seule. Et puis, Dolo était persuadée que Klaus était la meilleure personne sur qui elle pouvait compter si elle souhaitait s’éclater un peu. Ses yeux s’ouvrirent en grand tandis qu’elle réalisa qu’elle n’avait pas répondu à la question la plus importante du maigrichon. Celle qu’il avait indirectement posée. Qu’est-ce que Dolores pouvait être tête en l’air parfois.
« Pardon ! C’est vrai que je dois te dire comment on s'est connus. C’est par l’intermédiaire de ton frère Five. C’est lui qui nous a présenté à l’époque, dans notre monde origine. Tu sais, j’étais le mannequin en plastique qu’il trimballait partout. C'était pas très drôle parce qu'il y avait l’apocalypse à stopper. Cependant, j'ai quand même passé un très bon moment en votre compagnie ! »
Klaus, pour bien montrer à son interlocutrice qu’il n’était définitivement pas de nature à dramatiser quoi que ce soit, dramatisa plus encore en portant sa main à son cœur comme si la jeune femme venait de lui faire le plus cruel des affronts en affirmant qu’il était dans l’excès. Marrant mais aussi un peu triste… Klaus ne prendra pas la distance nécessaire d’analyser cette remarque (il est trop bourré pour ça de toute manière), mais il devrait autrement reconnaître que ces deux adjectifs lui colleraient presque à la peau, comme une définition un peu simpliste mais pas inexacte de son persona.
Elle ajoute qu’elle ne le déteste pas. D’accord, tant mieux, parce que Klaus n’aime pas spécialement qu’on le déteste – quand bien même ça arrive régulièrement. Il préfère largement se faire aimer – même si sa petite expérience de gourou de secte lui a aussi prouvé que ce n’était pas toujours une chose très enviable. Cela dit, ce qu’elle ajoute le perturbe encore plus. Son premier baiser ? Hein qui ? Donc il aurait embrassé cette fille… Il fronce les sourcils. Il n’a pas la moindre idée de ce dont elle cause, et il continue de s’interroger très franchement sur qui est cette fille. Si vraiment ça a été un de ses coups d’un soir, il ne faut pas s’étonner qu’il ne s’en souvienne pas. Mais son premier baiser… Il la jauge du regard. Il espère qu’elle est majeure, quand même ? Si, elle doit forcément être majeure, sinon elle serait pas là. Quoique… les faux papiers. Bon, merde à la fin, c’est qui cette fille ? Qui en plus OSE affirmer qu’elle ne lui paiera pas de shot mais que ce n’est pas grave.
Mais c’est gravissime, au contraire. Et les gens qui répètent qu’on peut s’amuser sans alcool sont les personnes les plus tristes qu’ils connaissent (quoique, c’était pas un souci pour lui durant sa période de sobriété, mais il a un talent naturel pour occulter ça). Il a vraiment pas envie de fournir cet effort ce soir, et pas beaucoup plus celui de jouer aux devinettes. Qui est cette fille, à la fin ? Et pourquoi est-ce qu’elle lui donne l’impression de le connaître aussi bien ? Y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans tout ça et le fait de ne pas savoir quoi a le don de le rendre dingue, là, tout de suite. Mais elle finit, semble-t-il, par capituler. Ils se seraient connus par l’intermédiaire de Five. Déjà, Klaus fronce les sourcils.
« Impossible », qu’il proteste alors même que Dolores n’aurait certainement pas sorti cette information de nulle part. « Five connaît personne. »
Sauf que la jolie demoiselle n’en a pas encore fini. Et ses yeux sont si ronds qu’ils semblent à deux doigts de lui sortir des orbites quand elle prétend être Dolores le mannequin. Alors là… De toutes les absurdités incohérentes qu’il ait jamais entendu, celle-là tient vraiment le haut du panier.
« Tu te fous de moi. » Klaus est catégorique, et il se marre un bon coup comme pour appuyer son propos. Avant de reprendre un ton faussement sérieux. « Five est planqué derrière le comptoir, c’est ça ? Naaan Five a pas assez d’humour pour faire ce genre de pranks, en plus il connaît aucune fille canon que j’aie pas connue avant lui. » Il se marre doucement. « Bon allez, si tu veux t’es Dolores le mannequin en plastique. Prouve-le. »
Un long soupire probablement entendu que par elle s’échappa de la bouche de Dolores. Five lui avait fait le même coup. Pourquoi était-ce si compliqué de la croire ? Dans cette ville où des personnes pouvaient revenir à la vie, des dragons devenaient des humains et plein d’autres étrangetés, elle qui était avant un mannequin en plastique s’était si dure à avaler ? Ses iris bleus firent un tour et Dolo croisa même ses bras autour de son torse. Il allait encore une fois falloir qu’elle prouve son identité.
« Ton frère m’a fait la même chose. Non, lui c’était quand même pire. Il pensait que t’avais engagé une escorte pour lui faire une blague. Je sais toujours pas comment je dois prendre cette remarque. »
Son ton agacé ne se cacha pas. Le mannequin était toujours vexé. Bon, elle ne pouvait en vouloir à Five bien longtemps parce qu’il était Five. Cependant, cela ne l’empêcherait pas d’être toujours offusquée. Une escorte… vraiment ! Dolores avait tout entendu, surtout venant de cette famille, mais là, c’était le pompon ! Son esprit se concentra à nouveau vers son interlocuteur tout en cherchant un moyen de lui faire comprendre que oui, avant d’être cette magnifique jeune femme, elle était un mannequin en plastique.
« Tu veux que je te dise quoi ? T’es Klaus Hargreeves ou Numéro Quatre, tu es né le 1er octobre 1989 d’une femme qui n’était pas enceinte quelques minutes avant ta naissance. Tu peux voir les fantômes mais tu détestes ce pouvoir du coup tu te drogues. L’alcool et la drogue sont donc devenus des échappatoires pour tous les problèmes que tu peux avoir dans la vie. Ils te permettent de ne pas penser aux nombreux traumatismes que tu as accumulé au cours des années. Mais bon, ça, c’est plus mon analyse personnelle. Il faut le comprendre, tu as eu une enfance difficile, ton père était atroce avec toi, il était horrible avec tout le monde. J’ai jamais pu le rencontrer, il est mort avant, je suis sacrément chanceuse. Oh et le baiser c’est fait à l’arrière d’un camion. Tu as dit à Luther et Five qu’on avait besoin d’un peu d’intimité. »
Dolores avait fait des guillemets avec ses doigts au moment où elle avait dit le mot « intimité ». C’est bon ? Maintenant monsieur Klaus la croyait ? Elle espérait bien car elle n’allait pas pouvoir faire bien plus. Un sourire s’afficha à nouveau sur son visage tandis qu’elle pensait avoir fait le nécessaire. Maintenant, le maigrichon et elle pouvaient enfin s’amuser sur la piste de danse.
« Allez ! Viens maintenant ! On va s’éclater ! Bon, ok, tu peux pas boire ça craint. Mais, c’est pas si grave on a vu pire ! Mes copines m’ont abandonné, ne fait pas la même chose s’il te plait ! »
Dolores décida de prendre les devant. Elle se leva enfin de son tabouret et déposa quelques billets à l’intention du barman qui les récupéra quasiment instantanément. Le mannequin attrapa ensuite Klaus par le poignet et tenta avec sa maigre force de le trainer jusqu’à la piste de danse.
« T’as vu Five ? » retient Klaus de ce que Dolores lui apprend tout d’abord quand elle lui assure que Five avait été convaincu que c’était lui qui lui avait fait une sale blague (en même temps, Klaus en aurait carrément été capable – et maintenant, il regrette de ne pas y avoir pensé, ça aurait été hilarant). « T’as vu Five et il m’en a même pas parlé », reprend-il avec un air faussement offusqué. Le petit cachotier. « Ça c’est franchement suspect, tu vois, parce que je peux t’assurer que la première chose que mon psychopathe de frangin adoré aurait fait après t’avoir revu aurait été de m’envoyer en pleine tronche que t’es bien vivante. »
Oui, il est encore franchement sceptique. Il comprend définitivement pas comment c’est possible. Comment cette fille pourrait bien être… Dolores le mannequin ? Il en a vu, hein, des choses bizarres, dans sa vie… mais celle-là dépasse clairement les frontières de l’imaginable. Alors il veut bien être un peu trop crédule (avec l’excuse d’avoir eu une vie beaucoup trop bizarre pour son propre bien pour commencer), mais y a quand même des limites, et il va vraiment falloir que cette fille fasse fort pour qu’il accepte de la croire une bonne fois pour toutes. Malgré tout, parce qu’il est curieux – et parce que cette situation oscille entre flippant et marrant et qu’il a pas encore décidé de sur quoi il s’arrêterait au final –, il laisse à la jeune femme le soin de poursuivre, rattrapé par sa curiosité.
Et alors qu’elle lui en dit le plus possible à son sujet, il sait pas trop s’il doit la croire, mais ce qu’il sait en revanche, c’est que c’est quand même un peu flippant que d’écouter une femme que vous connaissez pas vous raconter votre vie comme si elle y était : la Umbrella, ses pouvoirs, la drogue, le père tyrannique. Ce qui le fait tiquer, c’est le coup du camion, de Luther, de Five… Il a des souvenirs relativement flous de cet événement – probablement parce qu’il était défoncé quand c’est arrivé, comme c’était le cas la plupart du temps – mais ça lui parle quand même.
« Mais non… MAIS NON ?? » A présent qu’il commence à la croire, il passe de l’incompréhension amusée à l’hilarité la plus totale. « Pinocchio est enfin devenu un vrai petit garçon ! Désolé mais si on trinque pas à ça, je vois pas à quoi ! » Parce que même à cette occasion, il essaie quand même de gratter un verre à son interlocutrice et ça même si ça a l’air franchement mal barré. « J’ai teeeellement de questions », ajoute-t-il tandis que, indifférente à ses complaintes d’alcoolique, elle l’entraîne jusqu’à la piste de danse, ce qu’il la laisse faire. En fait non, des questions, il en a pas tant que ça. Il pourrait lui demander, par exemple, comment c’était possible cette affaire, ou si les objets étaient conscients, ce genre de choses, mais la seule chose qui lui vient c’est. « Est-ce que Five et toi vous avez… ? »
Sans finir sa phrase, il exécute des mains des gestes aussi éloquents qu’obscènes en guise d’illustration.
Dolores se sentit si soulagée quand Klaus décida enfin de la croire. Ce n’était pas si compliquée ou si peu plausible. Avant elle était recouverte de plastique, maintenant de chair. Il n’y a pas plus simple ! Entendre Numéro Quatre adhéré à ses propos calmait le mal qui s’était créé quand l’alcoolique lui avait appris que Five n’avait pas parlé de leur rencontre. Tout comme Klaus, elle aurait imaginé le contraire… Pour le mannequin, ce jour était certes l’un des plus tristes de sa vie, mais aussi, paradoxalement, l’un des plus heureux. Revoir Five et savoir qu’elle ne le perdrait plus l’avait mit en proie à des extases de bonheur. Néanmoins, il semblerait que ce sentiment ne soit pas partagé. Cela ne serait pas la première fois…
Dolores devait arrêter de déprimer ! La jeune femme se concentra un plus sur son déhanché. Elle allait passer une merveilleuse en s’amusant dans cette boite de nuit. Bon, son compagnon de fête était le frère de la personne qu’elle souhaitait oublier… Non, ce n’est clairement pas contre-productif ! Surtout s'il lui posait des questions déplacées sur sa relation avec le psychopathe.
« Mais enfin Klaus on est là pour s’amuser pas pour parler de ma vie privée qui soyons honnête est si ennuyante. »
Son index tapota le nez du maigrichon. Le ton de la demoiselle sonna presque robotique. En tant que femme dans le monde de l’influence, c’est le genre de question auquel elle doit souvent répondre de manière détournée et classe. Elle devait maintenant se concentrer à nouveau sur la chose la plus importante : s’éclater. Son regard se perdit quelques secondes et croisa une brève seconde celui du DJ. Elle sut presque automatiquement ce qu’elle devait faire. Elle attrapa à nouveau le poignet de Klaus et commença à trainer le jeune homme dans la foule. Les corps s’entrechoquaient, il fut compliqué pour un petit gabarit tel que Dolores de se faire une place dans cet amalgame d’être humain. Elle eut même peur de perdre Numéro Quatre dans la foule. Elle vit le bout du chemin quand ils arrivèrent au niveau d’un agent de sécurité qui bloquait l’accès au DJ. Reconnaissant la jeune femme, le videur la laissa passer mais ne semblait pas vouloir que Klaus fasse de même. « Oh, s’il te plait ! C’est un ami à moi, il est sympa, il ne fera pas de bêtise ! »
Un beau sourire bien placée et l’agent de sécurité plia. Si Klaus souhaitait entrer, il pouvait maintenant le faire sans aucun problème. Dolores fit des mouvements avec ses mains pour l’encourager à le faire. « Alors, Klaus, t’aurais pas envie de choisir la musique qui va passer dans cette boite de nuit ? »
« Ta vie privée ? Ennuyante ? Tu déconnes j’espère ! T’es le grand amour de Five Hargreeves, et ça, ma belle, ça te place en tête de liste des vies sentimentales les plus fascinantes dont j’ai jamais entendu parler », insiste Klaus, qui n’a clairement pas l’intention de lâcher le morceau.
A présent que Klaus a décidé d’accepter que Dolores est bien qui elle affirme être, il ne faut pas attendre de sa part qu’il agisse d’une autre manière. Bien sûr qu’il va la souler de questions, bien sûr qu’il n’a pas l’intention de lâcher le morceau si facilement. Il a la ferme intention de tout savoir, absolument tout, y compris les choses les plus indiscrètes – surtout les choses les plus indiscrètes, en fait, parce que le reste, à la limite, il s’en fiche un peu. Alors oui, même si elle essaie de détourner le sujet, il n’a pas l’intention de lâcher l’affaire.
« Alleeeeez tu peux au moins me donner un indice, pas vrai ? Un ridicule, minuscule petit indice », exige-t-il de sa part, bien décidé à en entendre davantage.
Mais Dolores est clairement dur en enfer, c’est le moins que l’on puisse dire, et elle est douée pour changer de sujet. Oui, ils sont là pour s’amuser, mais il va falloir qu’elle fasse fort si elle espère vraiment qu’ils s’amusent sans révéler un seul indice de sa vie intime avec Klaus, et sans, en plus, pouvoir enquiller les verres ou encore passer à quelque chose de plus fort.
L’ancienne mannequin en plastique attrape le poignet de Klaus et si celui-ci envisage de protester, il est finalement beaucoup trop curieux et se laisse entraîner sur la piste de danse sans savoir exactement où elle l’entraîne. Se contenter de danser ne suffira pas à lui faire oublier la foule de questions qu’il a envie de lui poser, mais elle a apparemment une autre idée derrière la tête. Elle les conduit jusqu’au DJ, et lui suggère de choisir la musique.
« Bon, d’accord, ça a l’air drôle », consent-il à admettre avec le plus grand des sourires. « Mais tu perds rien pour attendre », ajoute-t-il en pointant simultanément leurs yeux du doigt comme pour lui dire qu’il l’a à l’œil, alors qu’en vérité, toutes ses pensées sont orientées vers l’infinité de possibilités que sa nouvelle amie lui offre. « Bon alors, qu’est-ce qu’on choisit ? Poupée de cire poupée de son ? Barbie Girl ? Plastic Doll ? » Il quitte son euphorie ponctuelle un instant pour reporter son attention sur son interlocutrice. « Comment t’as fait pour accéder si facilement au DJ ? T’as tes entrées VIP ? T’es une star et je suis pas au courant ? »
C’est que s’il est intrigué par ce qu’a été la vie de Dolores autrefois, il s’interroge à présent sur ce qu’est sa vie dans ce nouveau monde. Il admire la capacité d’adaptation qui semble avoir été la sienne. Parce que quand on regarde la situation dans son intégralité… faut le faire quand même.
« « Le grand amour de Five Hargreeves », ça doit faire un moment que vous n’avez pas parlé tous les deux. »
Dolores ironisait, montrait un certain détachement car c’est beaucoup plus simple de cacher sa douleur que de l’affronter. Elle continuait à s’auto-persuader que passer ce moment avec Klaus l’aiderait à oublier Five alors que le maigrichon avait été très clair, il passerait le reste de la soirée à lui poser des questions sur sa relation avec le vieillard. Déni quand tu nous tiens. Il doit prendre encore plus de place dans le cerveau de la demoiselle quand son interlocuteur lui demande des indices. Un léger rire s’échappa de sa bouche. « T’es vraiment trop drôle, des indices… Comment je suis sensée te donner des indices au juste ? C’est clairement pas possible. Surtout qu’aux dernières nouvelles tu peux vivre sans. Mais ce n’est pas grave Klaus, vu qu’on va tout de même s’amuser.»
La jeune femme savait qu’elle ne pourrait pas exprimer sa pensée plus clairement. La pauvre commère qu’est Klaus n’aura le droit à aucun détaille croustillant sur sa vie intime. Dolores allait continuer à refuser catégoriquement. Le plus têtu gagnera cette joute verbale sans doute.
Ses lèvres s’étendirent quand Klaus apprécia à voix haute son idée et quand le maigrichon la prévient qu’ils reprendront leur discussion plus tard, la demoiselle leva ses mains en l’air pour mimer son innocence. Elle était vraiment enthousiaste. Dolores savait que Numéro Quatre était la meilleure personne au monde avec qui elle pouvait la fête. La preuve, il la fit rire quand des propositions de musique sortirent de sa bouche.
« La subtilité c’est vraiment ta spécialité. »
Il est vrai que les souvenirs qu’elle avait de ce Hargreeves n’en faisait pas le roi de la subtilité. Cela faisait partie de son charme. Son sourire était toujours présent, ses zygomatiques se plaindront plus tard. Elles eurent néanmoins droit à une légère pause quand Klaus se demanda comment ils avaient bien pu arriver jusqu’au DJ aussi facilement.
« On peut dire ça. Même si star est tout de même un grand mot. J’ai genre quatorze millions d’abonnées sur Insta et un peu plus sur YouTube. »
Dolores ne faisait pas preuve de fausse modestie. Pour elle, « star » est un terme qu’on utilise pour de grands acteurs, chanteurs ou réalisateurs pas pour une petite influenceuse. Bon, il y avait aussi sa carrière dans le mannequinat qui la mettrait possiblement dans cette catégorie. Cependant, malgré cela, elle avait encore dû mal à se considérer comme telle.
« Oh ! Il nous faut une photo ! C’est juste obligatoire ! Je pourrai la poster sur Insta ? »
La jeune femme ne regarda même pas son interlocuteur dans les yeux. Elle venait de dégainer son téléphone dans l’optique d’immortaliser ce moment. La photo était peut-être obligation, mais pas le fait de la poster sur les réseaux, elle avait besoin de l’autorisation de Klaus. La jeune femme savait rester polie.
« Oh mais non ! » s’exclame Klaus, l’air sincèrement affligé au moment d’entendre Dolores répliquer amèrement que Five ne la considèrerait pas comme son grand amour. Il plaque un instant sa main devant ses lèvres, comme s’il était en train d’intégrer la plus épouvantable des informations. « T’es quand même pas en train de me dire que Fivey a osé t’envoyer promener ? »
Alors là, c’est à n’y plus rien comprendre. Dolores. LA Dolores de Five avait miraculeusement pris vie, et en plus sous la forme d’une véritable bombe atomique, et on voudrait faire croire à Klaus que Five aurait osé négliger cette beauté fatale ? Alors là… Klaus est sincèrement affligé, franchement navré pour la pauvre Dolores. Déjà que passer de mannequin de magasin à vrai jeune femme, ça devait être quelque chose, mais si c’était pour se retrouver dans ce genre de situation.
« Faut pas que tu le prennes pour toi, tu connais Fivey, il est un peu… » Klaus se gratte l’arrière de la tête. « Bon, j’ai pas de mot qui vienne, là, tout de suite. Mais tu sais. C’est Five, quoi. »
Et il devrait éviter d’en rajouter une couche, mais plus il en apprend sur cette histoire, pire c’est. Dans tous les cas, il sent que Dolores a envie de passer à autre chose… Et son obstination à réclamer des informations sur la vie intime de la mannequin ne marche pas davantage. Bah, il parviendra bien à obtenir gain de cause à un moment ou à un autre. Dolores a l’air beaucoup trop sobre à l’heure actuelle, c’est sûrement pur ça… Donc il met sa curiosité en sourdine – temporairement – en quête de la prochaine musique dont ils useront les oreilles des courageux qui continuent de suer sur la piste de danse. Numéro Quatre sourit comme si Dolores venait de lui faire le plus beau compliment du monde quand elle lui fait remarquer que la subtilité n’es définitivement pas sa spécialité. En même temps, à quoi bon être vraiment subtile. Il préfère largement mettre les deux pieds dans le plat. Au final, ça a l’air de plutôt bien fonctionner, puisque Dolores ne perd rien de son charmant sourire, loin de prendre ombrage de ses manœuvres (vraiment, Klaus ne sait pas ce qu’il lui prend, à Five, de passer à côté de cette fille charmante et bonne vivante.
« Quatorze millions ? Wow, mais fallait le dire que je traînais avec le gratin », il fait, sincèrement impressionné. « Va pour la photo, je vais pouvoir faire tout un tas de jaloux comme ça », confirme-t-il en prenant la pause au moment pour Dolores de prendre un selfie. « C’est comme ça que tu gagnes ta vie, alors ? Tu fais des photos ? T’es mannequin ? Tu me diras, logique. » Il se marre. « Ça t’a fait quoi, ces trois ans ? ça doit être super bizarre non de passer de Barbie sans âme à poupée spirituelle. »
Dolores se concentrait sur la musique. La mélodie très loin d’être douce qui sortait des haut-parleurs permettait une bonne distraction. La jeune femme souhaitait porter son attention sur autre chose que la discussion qu’elle entretenait avec Klaus Hargreeves. Elle aimait bien certains aspects de leur petit échange, néanmoins, il y en avait d’autre qui l’ennuyait grandement. Le mannequin savait qu’encore une fois elle ne pouvait s’en vouloir qu’à elle-même, c’est elle qui avait laissé sous-entendre des éléments qui déborderaient obligatoirement vers un sujet dont elle ne voulait pas entendre parler. Ce fut plus fort qu’elle, la demoiselle avait eu besoin de balancer sa petite pique sarcastique. Elle réprima un soupire. Comme à son habitude, Dolores allait trouver un moyen pour gérer ça comme une pro !
« Mais je le sais déjà ça Klaus ! Five et moi on a un lien du tonnerre ! Même si notre relation devient ou reste amicale cela ne change rien. Donc t’inquiètes pas pour nous et amuse toi ! »
Mensonge sur mensonge. Elle tapota avec son index l'épaule gauche du maigrichon pour accompagner son injonction finale. La jeune femme déballait ses boniments avec une facilité déconcertante. Elle ne laissait rien transparaître sur son doux visage. Pas une lèvre tremblotante, une hésitation dans ses paroles ou un regard fuyant. Absolument rien. Son corps de métier demandait de maîtriser l’art particulier du mensonge. Le mannequin utilisait ses compétences quand s’était nécessaire et la situation le demandait clairement. Si Klaus et elle devait s’amuser, cette histoire devait d’ors et déjà être mis sous un mignon petit tapis rouge! Elle préférait effectuer quelques pas de danse qui suivaient le rythme de la musique.
« Merci Klaus ! Mes abonnés vont t’adorer ! »
La jeune femme sortit son téléphone pour prendre cette fameuse photo. Elle s’approcha du Hargreeves et tira la langue avant d’immortaliser ce moment. Un clic et voilà du nouveau contenu pour son Instagram. La demoiselle rangea par la suite son téléphone pour pouvoir continuer la conversation qu’elle entretenait avec Numéro Quatre. Et non, les personnes de la génération Z ne sont pas uniquement obnubilés par les réseaux sociaux, ils savent également profiter de l’instant présent. « Ça c’est rien ! Je suis la community manager d’Elvis Presley ! Tu m’excuseras mais faut vraiment que je me vente de ça. »
Dolores avait encore du mal à y croire. Être la community manager d’une des plus grandes stars n’ayant jamais existé, elle, une petite influenceuse de bas étage, vraiment, cela ne faisait pas de sens. Bon, en combinant cela à ses activités dans le mannequinat et ses études, la jeune femme n’avait quasiment plus de temps pour elle. Néanmoins, elle réussissait à gérer tous les aspects de sa vie tels la professionnelle qu’elle était. « J’ai toujours eu une âme, vous ne l’aviez juste jamais remarqué, c'est votre spécialité à vous les humains. Mais sinon ouais, c’est plutôt bizarre, surtout que rien n’est vraiment intuitif. Apprendre à marcher fut une véritable horreur ! Et respirer, par moment je trouve ça toujours étrange. »
Passer d’un corps en plastique à un sac d’organe, de muscle et d’os et vraiment décontenançant. Il y a plein de besoin qu’on doit remplir pour sa survie qui sont loin d’être intuitif. Toutefois, les humains vous respectent, bon pas toujours, mais plus que quand on est un mannequin inanimé. Et cela fait un bien fou ! Avoir la possibilité de faire ses choix, ses propres erreurs et récolter le fruit de ses efforts, Dolores n’échangerait cela pour rien au monde. « Et toi ? T’es Klaus Hargreeves ! Ta vie ici, ça doit être quelque chose n’est-ce pas !? »
Le mannequin était sincèrement curieuse, elle se demandait bien ce qu’un esprit aussi… particulier que celui avait bien pu faire durant ces trois années coincés dans cette ville. Il devait avoir une myriade d’anecdote intéressante à lui raconter.
« Le reste de ta famille est là aussi ? Je risque de croiser un autre Hargreeves avec lequel je devrais passer vingt minutes à discuter pour prouver que je suis bel et bien Dolores ? »
Au fond, la réaction de Dolores rassure Klaus. Il ne pensait pas qu’il se retrouverait un jour à devoir rassurer le putain de mannequin de magasin de Five au sujet de son frangin, mais s’il avait dû s’imaginer la chose, il n’aurait sans doute pas envisagé le fait que la jeune femme – soit aussi canon et… mobile, d’une – et conciliante, de deux. Elle est visiblement prête à accepter que sa relation avec Klaus ne soit qu’amicale. Pour tout dire, cela rassure un peu Klaus, parce qu’il commence à s’attacher à ce petit bout de femme pétillant et sympathique, et il n’aurait pas franchement envie que le plus vieux de ses frangins (qui bizarrement semblait être le plus jeune) ne lui brise le cœur en millier de morceaux. Oui, Klaus y croit dur comme fer, il n’imagine pas une seule seconde que Dolores n’est pas totalement sincère avec lui. Pour sa défense, c’est difficile de se mettre à sa place là, tout de suite…
Mais au moins, il est convaincu d’une chose, et c’est que s’épancher sur le sujet Five Hargreeves serait loin d’être une bonne idée. Et sur ce point, il semblerait qu’il ait effectivement raison. Alors autant changer de sujet. Ils ont suffisamment parlé de Five pour la soirée dans tous les cas. Même s’il est difficile de faire abstraction de la mannequin qu’elle a été, Klaus est prêt, malgré tout, à en apprendre plus au sujet de cette jeune femme qu’elle est à présent devenue, qui lui semble particulièrement sympathique, le genre dont il pourrait se faire une excellente amie, même si la miss a un peu trop tendance à l’empêcher de boire – ce qui, à l’évidence, devrait être qualifié de sacrilège impardonnable à plus d’un titre.
« Euh… tu sais qu’Elvis est mort et enterré, quand même, rassure-moi », fait Klaus, tout à coup un peu inquiet pour l’état mental de Dolores quand cette dernière se vante d’être la community manager d’Elvis en personne, soit le héros absolu de Mutt (non, Klaus, ne pense pas à Mutt : mauvaise idée).
Alors oui, ce monde l’a techniquement préparé à tous les scénarios possibles imaginables – et le simple fait qu’il puisse parler à la fameuse Dolores de Five devrait lui mettre la puce à l’oreille, pourtant, il reste incapable de croire dans le fait que la miss puisse vraiment gérer les réseaux sociaux d’Elvis Presley (Elvis Presley sur les réseaux, c’est déjà plutôt difficile à accepter).
Dolores reprend la parole en affirmant qu’elle a toujours eu une âme, et que c’étaient eux qui n’avaient pas été en mesure de le comprendre – c’est un constat assez flippant que celui auquel la jeune femme l’oblige, si bien qu’il l’écoute à peine quand elle lui parle de combien il est étrange pour elle de faire des choses aussi basiques que marcher, ou encore respirer.
« Putain… Tu sais, quand j’étais petit, je regardais ce dessin animé, Toys Story, après ça, j’étais sûr que les objets autour de moi étaient vivants. J’avais raison du coup ? T’es pas Pinocchio, en fait : t’es Buzz l’Eclair ! Ou le cow-boy, là, Woody. Ou la bergère sexy, comme tu préfères. »
Dolores lui rend sa question, et sa manière de présenter les choses le fait gentiment sourire.
« T’as raison, je suis Klaus Hargreeves, ma vie est grandiose où que j’aille », fait-il alors. « Enfin, sauf quand je quitte mon fiancé quelques semaines avant de l’épouser. » Il laisse passer un temps de pause. « Ouais, je crois bien qu’on est tous là. Allison, Luther, Diego, c’est sûr… même le vieux Reggie… y a que Vanya qui manque à l’appel… elle est sûrement en train de provoquer l’apocalypse quelque part », ajoute-t-il pour nier le fait que sa sœur (son frère, en réalité, mais il ne le sait pas encore) lui manque atrocement.
« Bien entendu, Elvis est mort et là maintenant t’es pas du tout entrain de parler avec le mannequin en plastique que t’as embrassé à l’arrière d’une camionnette. »
Pourquoi était-ce si difficile d’admettre qu’il se passait des choses étranges dans cette ville ? Des évènements qui les dépassaient tous grandement et qu’il ne pouvait pas expliquer. Et la résurrection du King en faisait partie. Alors oui, Dolores avait de nouveau sorti son plus beau sarcasme pour répondre à Klaus et elle espérait bien que cette fois elle ne devrait pas se plier en quatre pour prouver qu’elle disait la vérité. Quoique…
« Regarde, c’est son Insta ! Abonne-toi si tu veux plus d’info sur l’actualité d’Elvis Presley… et si tu souhaites que je garde mon boulot. »
La demoiselle rigola un peu alors qu’elle avait dégainé son smartphone pour montrer au maigrichon la page Instagram du King. Bien entendu, elle n’allait pas perdre son emploi si Klaus décidait de ne pas suivre Elvis sur les réseaux sociaux, une petite boutade rien de plus. Son doigt défilait sur son écran montrant plusieurs photos qu’elle ne connaissait que trop bien vu que s’était elle qui les postait. Vraiment une petite fierté pour la jeune femme.
« Jamais entendu parler c’est dommage. T’aurais dû regarder ce film avec Five, il a l’air sympa. »
Bon Dolores était quasiment certaine que Five Hargreeves n’aurait jamais regardé un film dans lequel se trouvaient un cowboy et une bergère sexy. Il faudrait qu’elle commence à se faire une culture cinéma. Les équations s’est bien mais les images qui bougent le sont tout autant.
« Oh non Klaus ! C’est pour cela que t’es venu te saouler dans un bar… On va te changer les idées, tu penseras plus à lui ! »
La brune compatissait sincèrement. Elle avait posé sa main sur l’épaule de Numéro Quatre pour lui montrer du soutien. Cela expliquait pourquoi il était ici. Dolores l’avait dit plus tôt, le maigrichon se sert de l’alcool comme échappatoire à ses problèmes. C’est, si triste. La curiosité du mannequin voulait la pousser à poser des questions sur la relation qu’il avait entretenue avec ce jeune homme, néanmoins, la jeune femme garda ses interrogations pour elle. Klaus avait besoin de se changer les idées, pas de répondre à des potins. L’étudiante connaissait que trop bien ce sentiment… Ralala l’amour, une bien piètre invention avec laquelle vous finissez toujours le cœur brisé. « Oh mais c’est génial ! Vous êtes presque tout réunis ! Quand on a la famille, on a besoin de rien d’autre ! »
Dolores aurait clairement pu rajouter « et surtout pas d’un fiancé » pour être encore plus subtile. Et puis qu’est-ce qu’elle en sait ? Elle n’a littéralement jamais eu de famille. A part si la bonne femme qui a assemblée ses membres dans son usine devait être considérée comme sa mère. L’étudiante voulait juste que Klaus aille mieux. Elle l’aimait bien ce Hargreeves, il était gentil et elle s’amusait bien avec lui.
Une idée se créa dans le cerveau de la jeune femme. Elle tira à nouveau Klaus en direction du DJ. Oui, faut vraiment que Dolores arrête de trainer les gens partout de la sorte. Arrivée à côté de l’employé, le mannequin échangea une dizaine de mots avec lui avant de se retourner vers Numéro Quatre pour très brièvement résumé leur échange. « Si tu le souhaites, après cette chanson, tu as la possibilité de passer un message à toute la boite. C’est toi qui choisis, t’auras le micro en main. Ça peut être marrant non ? »
« Un point pour Barbie ! » fait Klaus avec un sourire quand Dolores lui fait à juste titre remarquer que dans un monde où il peut carrément parler avec le mannequin dont Five s’était entiché après l’apocalypse, le fait qu’elle soit la community manager d’Elvis Presley en personne n’est pas si incohérent que ça. Admettant cela, Klaus songe, impulsivement, à lui demander de le contacter pour lui. Elvis, c’est le héros absolu de Mutt, s’il le rencontrait, il serait complètement dingue. Imaginez qu’Elvis chante carrément à leur mariage (quoi ? On peut toujours espérer !), il serait totalement fou… Mais au moment de se faire ces réflexions, il se rappelle également que son mariage n’est plus d’actualité, donc qu’il ne sert à rien de ressasser ses pensées. Alors, à la place, il rebondit sans véritable intention sur ses propos. « Il t’a marquée ce baiser, hein ? Je comprends, je suis un amant inoubliable », plaisante-t-il en zyeutant dans le même temps l’Instagram d’Elvis que Dolores est en train de lui montrer. « On recommence quand tu veux, tu sais. » Il fait défiler le fil Instagram du bonhomme et il n’y a pas de doute, le gars est bel et bien Elvis Presley. « Promis, je m’abonnerai », il fait avec un sourire en coin, même si, en fait, il a quand même de fortes chances d’oublier entre deux.
« On se fera une séance ciné un de ces jours, si tu veux, c’est un cla-ssique, il faut que tu voies ça ! On mangera des pop-corns, on se fera les ongles, une vraie soirée pyjama ! Faut suivre la cadence parce que y en a pas qu’un, de film, en plus », commente Klaus au sujet de Toys Story.
Oui, il propose une soirée pyjama au mannequin en plastique de Five en même temps qu’il zyeute des photos d’Elvis Presley bien vivant. Ce monde est vraiment, vraiment bizarre, mais sur le moment, cette bizarrerie lui fait du bien, elle a le don de lui faire oublier ses problèmes, au moins un petit temps… Sauf que les problèmes vous rattrapent rapidement, surtout quand ils hantent vos pensées avec un peu trop d’insistance. En l’occurrence, il n’a besoin que de trois fois rien pour penser à Mutt, et c’est tout naturellement qu’il a fini par confier ses malheurs à Dolores – c’est dingue comme il est facile de se confier à elle, d’ailleurs. C’est même d’une simplicité déconcertante, en fin de compte. Il se contente d’opiner du chef quand Dolores choisit de prendre les choses en mains et de faire en sorte qu’il pense le moins possible à ses terribles peines de cœur, qui lui donnent un peu le sentiment de ne plus en avoir du tout, de cœur.
« Ouais, exactement », fait Klaus en essayant d’avoir l’air convaincu quand Dolores affirme que quand on a la famille, on a besoin de rien d’autre. C’est vrai et c’est faux. Klaus a besoin de sa famille. Et de Mutt. Il jette un regard à la mannequin… Elle, de famille, elle n’en a techniquement pas, à moins qu’elle se soit trouvé des potes mannequins entre deux ? Il en doute un peu quand même.
« T’es sûre de vouloir faire ça ? C’est à tes risques et périls, tu sais », fait-il quand elle lui propose de passer un message à toute la boîte. « C’est grave si je dis un truc vraiment sale ? » suggère-t-il avec malice.
« C’est le premier, c’est normal qu’il m’ait marqué. »
Et ben oui, croyez le ou non ils n’étaient pas nombreux les personnes qui embrassaient des mannequins en plastique à l’arrière d’un camion. Klaus fut le premier à avoir eu cette idée farfelue, du moins, si on prenait en compte sa timeline à elle. Sur le coup, Dolores n’en avait pas pensé grand-chose, elle avait juste trouvé cela amusant, comme à peu près tout ce qui se déroulait dans le véhicule. Elle était enfin sortie du magasin pour découvrir le monde qui l’entourait. Un rien l’enjouait à cette époque. « C’est bien de tenter sa chance Klaus. »
Dolores lui sourit tandis qu’elle le rembarrait gentiment. Ce n’était pas de la faute de maigrichon c’est juste qu’elle préférait embrasser quelqu’un de plus petit, plus jeune, qui adorait le café, avec un sale caractère mais qui derrière cette carapace cachait un cœur d’or et une âme meurtrie. Ouais en gros elle voulait juste Five. La jeune femme n’arrivait pas à se ôter de la tête le plus jeune et le plus vieux des Hargreeves. Elle le savait bien que cette histoire la mènerait à sa perte et que son petit cœur en ressortirait encore plus brisé qu’il ne l’était déjà. Malheureusement pour elle, actuellement il n’y avait pas grand-chose qu’elle pouvait faire pour changer sa situation. « Oh ça je dis pas non ! Tu m’as eu quand t’as parlé d’ongle. »
Très clairement, l’idée de revoir Klaus ne la dérangeait absolument pas. Le mannequin appréciait sincèrement la compagnie de Numéro Quatre. Normalement, elle aurait dû passer le reste de sa soirée seule, à boire des shots pour tenter d’oublier ses biens tristes problèmes. A la place, elle discutait avec Klaus Hargreeves d’Elvis Presley et de Toys Story. Nombreux sont ceux qui tuerait pour vivre ce genre de moment. Bon, le pauvre déprimait un peu à cause de sa rupture et le mannequin sentait bien que sa phrase bateau sur l’importance de la famille n’avait pas bien fonctionné. Qui était l’abruti qui avait bien pu briser le cœur de Numéro Quatre !? Si elle le voyait, Dolores lui dirait bien deux mots à ce crétin. Bon, Klaus était quelqu’un de particulier par moment, toutefois, il restait si gentil, drôle et attachant ! Il ne méritait vraiment pas ce qu’il lui était arrivé, dans cette ville ou même dans leur univers. C’est bien pour cela que la demoiselle était bien décidée à changer les idées du jeune homme. A la question de Klaus, elle tourna son regard vers le DJ qui haussa les épaules d’indifférence. Vu le genre d’endroit dans lequel ils étaient, la plupart des personnes présentes n’y verront aucun inconvénient. « Ta carte blanche Klaus ! Ce soir, c’est ton soir ! »
L’engouement dont Dolores faisait preuve se voulait communicatif. Elle laissa la place à Klaus pour qu’il puisse passer un message dans la boite de nuit. Bon, la jeune femme ne savait pas trop à quoi s’en tenir, néanmoins, elle était persuadée que cela ne sera pas ennuyant.
Klaus ne s’attarde pas vraiment sur le fait d’avoir été le premier baiser de Dolores. Cette dernière était un putain de mannequin en plastique, même si elle lui affirme le contraire à présent, numéro quatre refuse de croire que cela puisse avoir eu un tel impact sur elle… Elle le fait probablement marcher. De toute façon, canon comme elle est, des baisers, elle a dû en avoir d’autres, quoi qu’il en soit… bon, logiquement, elle vivante, Klaus s’attendrait à ce qu’elle vive une belle et grande histoire d’amour avec Five, mais avec celui-là, il préfère ne s’attendre à rien.
Quant à Klaus, il se laisse rembarrer sans se vexer, car quand bien même il n’aurait probablement pas dit non si elle n’avait pas décliné, il n’y a qu’une personne qu’il a envie d’embrasser, ici et maintenant, une personne qu’il pense hors de sa portée. Il préfère envisager de passer une soirée pyjama avec elle, à se vernir les ongles en se matant du Disney. Il a comme l’intuition qu’il prendra bien plus de plaisir avec elle en entretenant ce genre de relation qu’en faisant absolument n’importe quoi dans l’espoir de réparer son cœur brisé.
Plus il passe de temps avec le mannequin, plus il la trouve géniale. Elle a une sacrée personnalité, elle est solaire, il a envie de la prendre dans ses bras à peu près toutes les deux minutes et lui dire qu’il est heureux d’avoir fait sa connaissance, même si elle l’empêche de boire autant qu’il le voudrait – mais à ce sujet, quoi qu’il puisse prétendre, il est surtout heureux qu’elle ait su le freiner alors qu’il avait décidé de renoncer à toutes ses bonnes résolutions. Elle lui donne accès au DJ et lui assure qu’il pourra dire absolument tout ce qu’il veut. Bah écoute ! Faut pas le lui dire deux fois.
« Je parle dans le micro comme ça ? » fait Klaus quand le DJ lui permet de le rejoindre près des platines. Il se racle la gorge alors que le micro est déjà enclenché, et c’est parti. « Wow, j’ai toujours rêvé de faire ça. DJ KLAUS AUX PLATINES ? WOUH ! » Klaus lève les bras en signe de victoire. « Alors, paraît que je peux passer un message à tout le monde alors… »
Alors il déballe un message à rallonge sur les bienfaits de la stimulation anale, rajoute une anecdote remontant tout droit aux sixties.
« Aimez-vous ! Mais assurez-vous bien que votre partenaire est consentant d’abord, hein ? Et… voilà. »
Voilà, il est prêt à faire un geste un peu stylé de type « drop the mic », mais le DJ le retient fort heureusement à temps.
« C’était trop cool ! » affirme Klaus avec un sourire aux lèvres au moment de rejoindre Dolores. « T’aurais pas envie de passer un message à tout le monde, toi ? » il fait alors en la contemplant de haut en bas comme s’il pouvait ainsi avoir la réponse à toutes ses questions.
Au fond, Dolores savait bien qu’elle ne devait pas être surprise. Elle avait offert à Klaus Hargreeves la possibilité de dire ce qu’il souhaitait dans le micro d’une boite de nuit malfamée. Bien entendu que Numéro Quatre allait s’amuser à évoquer ce genre de sujet. C’est juste que bon, on n’est jamais vraiment préparé à entendre une personne faire l’apologie de la stimulation anale. Les sourcils de Dolores s’envolèrent donc d’étonnement mais cela n’empêchait pas la jeune femme de rire de bon cœur. C’était une surprise, certes, mais une bonne. Klaus est vraiment un personnage atypique et cela dans le bon sens du terme. Il trouvait toujours le moyen de surprendre son entourage. En tout cas le voir tout heureux une fois son message rend ravie Dolores. Ses lèvres s’étendirent dans un sourire sincère. Voilà, il n’avait pas besoin de l’autre type pour s’éclater ! Le maigrichon pouvait être parfaitement heureux sans fiancé. On n’a vraiment pas besoin d’amour dans sa vie !
« Ça va être compliqué de passer après ça. T’as été giga fort ! Mais bon, je veux bien essayer.»
La jeune femme se rapprocha à son tour du DJ qui se décala légèrement pour lui faire un peu de place. Durant le trajet que ses jambes effectuaient son cerveau s’activaient pour trouver un message intéressant à faire passer dans la boite de nuit. Les différents danseurs n’avaient déjà plus les yeux rivés sur le DJ. Après l’ovation qu’il avait offerte au petit interlude de Klaus ils étaient retournés à leurs activités de fêtard.
« Saaalluutt tout le monde, je vais pas être aussi extra que mon séduisant collègue là-bas. Je vous dirai juste de continuer à vous éclater car vous êtes tous beaux et que la vie est trop belle pour se larmoyer sur son sort ! Oh, et BeautyisDolores sur Instagram bien sûr on oublie pas la pub. »
Son message passé, elle s’en alla à nouveau, presque en sautillant au côté du Hargreeves avec un sourire scotché à ses lèvres. Une intervention un peu bateau, toutefois, c’est vrai que c’est drôle ! Les enceintes balançaient leurs plus belles pulsations. La musique était de nouveau omniprésente dans la boite de nuit. L’ambiance était véritablement au rendez-vous ce soir et au côté de Numéro Quatre, c’était encore mieux.
« Qu’est-ce qu’on peut faire maintenant ? T’as une idée monsieur le roi de la fête ? »
Klaus doit reconnaître que Dolores sait y faire pour rendre le sourire aux personnes les plus déprimées. C’est drôle, parce qu’il se retrouve en présence de cette fille qui a l’air de beaucoup trop bien le connaître alors que dans le fond, pour lui, elle est jamais qu’une inconnue, mais le courant passe super bien, et au bout du compte, il passe vraiment une excellente soirée, et probablement la meilleure soirée qu’il pouvait espérer vu les circonstances. Et parce qu’il se sent dans le bon mood (ça ne va peut-être pas durer longtemps, mais pour l’instant, c’est clairement le cas), il veut prolonger ce moment passé avec Dolores, raison pour laquelle il attend qu’elle lâche à son tour un petit discours dans le micro.
Klaus fait quelques courbettes quand la mannequin le qualifie de séduisant collègue (c’est vrai qu’il est séduisant). Les messages les plus courts et les plus simples sont souvent les plus efficaces, et clairement, Dolores a su faire son petit effet. En même temps, on fait difficilement plus charismatique que cette fille-là, Klaus la trouve tout particulièrement incroyable, il doit bien le reconnaître, et il aime vraiment la façon dont elle parvient en peu de mots à se faire apprécier des autres – en même temps, vu qu’elle était littéralement un mannequin de grande enseigne avant ça, on peut dire qu’elle a été quelque part rodée à l’exercice. Klaus applaudit des deux mains, de bon cœur, quand Dolores en a fini avec son message et vient le rejoindre.
« Puisque tu m’interdis de boire… », fait Klaus d’un ton faussement accusateur quand Dolores lui demande ce qu’ils pourraient faire à présent.
Ils peuvent bien se contenter de danser jusqu’à l’épuisement, mais Klaus en a un peu assez de la musique trop forte qui tambourine à ses tympans, de la musique trop forte et des verres qu’il a l’impression de voir dans toutes les mains et qui lui donnent clairement envie de s’en payer un. S’il veut achever cette soirée sur des bases plus saines, autant quitter cet endroit.
« On va à la plage ? »
Il lui semble qu’elle n’est pas très loin – en même temps, puisqu’ils sont sur une île, la plage n’est effectivement jamais très loin dans tous les cas. Mais oui, c’est un programme qui le tente bien. Parce que c’est tout con et que ça n’a pas forcément l’air d’être la grosse éclate sur le papier, mais le jeune homme reste convaincu que ce sera susceptible de lui faire vraiment le plus grand bien.
« Un bain de minuit, ça te tente ? » il ajoute avec un clin d’œil, avec cet air de toujours vouloir la draguer alors même que, en réalité, cette considération est à mille lieues de ses pensées.
Le mannequin sourit légèrement lorsque Klaus lui rappelle leur début de soirée. Et oui, Dolores n’offrirait pas de verre à un alcoolique. Croyez-le ou non, l’étudiante est quelqu’un de responsable qui préfère aider Numéro Quatre à se changer les idées d’une meilleure manière. Elle comprenait bien que lorsqu’on a un cœur brisé on adorait noyer son chagrin sous une énorme quantité d’alcool. La jeune femme en avait peut-être été victime il y a quelques jours… Malheureusement pour le maigrichon, la vie avait désiré que tout ne serait pas aussi simple pour lui. Alors, même si la demoiselle s’enfilerait bien quelques shots de vodka pour oublier ses problèmes de cœur, elle allait être solidaire et ne pas verser une goutte d’alcool dans son gosier.
« La plage oui ! Toujours partante pour un bain de minuit ! »
Elle disait cette affirmation comme si cela arrivait tous les quatre matins. En tout cas, le mannequin se sentait d’attaque ! La demoiselle attrapa donc le poignet de Klaus pour le trainer hors de cette boite de nuit. Avec beaucoup de mal, la foule opaque ne facilitait pas les déplacements. Tirer les gens de la sorte était une habitude un peu trop ancrée chez Dolores. Les deux jeunes gens étaient dehors. Adieu la musique forte, l’odeur de sueur et les gens qui se collent aux corps des autres, bonjour le sable et la fraicheur de la brise nocturne. A la sortie, elle pouvait apercevoir quelques fêtards éméchés vomissant le contenu de leur estomac sur le sol. Toujours sympa les entrées de boite de nuit à des heures aussi tardives. Elle scruta les alentours, la plage était à quelques bornes. Elle dégaina son téléphone et lança une application bien connue.
« Je vais commander un Uber pour y aller. Ça tu vois, je veux bien te le payer. »
Dolores taquinait un peu le pauvre alcoolique. Tout en faisant glisser son doigt pour confirmer son achat. L’étudiante était toujours en tenue de soirée et donc en talon haut. Il était hors de question qu’elle fasse tout ce trajet avec des treize centimètres. Non, un chauffeur sauverait la situation. Il arriva d’ailleurs très rapidement et les deux nouveaux amis purent embarquer dans la voiture. « Je lui aie indiqué qu’on devait se rendre à celle qui était non loin, le spot est juste d’enfer ! On a de la chance. »
En bonne instagrameuse elle le connaissait bien ces endroits. Des petits carrées de Paradis, parfait pour prendre des photos mais aussi pour passer un bon moment. La demoiselle ne doutait pas qu’avec Klaus, elle allait continuer à s’éclater comme le début de cette soirée. Les pneus s’arrêtèrent non brusquement. La course ne fut pas très longue. Elle remercia gracieusement le chauffeur avant de se sortir de la voiture.
« Ne me fait pas le coup du dernier à l’eau a un gage ou est une poule mouillée, j’ai des talons, ça serait de la triche ! »
Dolores est bon délire, c’est à se demander comment elle est Five ont vraiment pu avoir une amourette tous les deux tant Klaus voit peu de rapport entre lui et cette jeune femme pétillante qu’il découvre depuis le début de la soirée… Ah oui, c’est vrai, Dolores était un mannequin en plastique dénué de la moindre capacité d’action ou de parole… Ceci explique cela, faut clairement être un mannequin sans conscience et volonté propre pour se coltiner son psychopathe de frangin pendant toute une apocalypse, surtout sans pouvoir parler avec quelqu’un d’autre. En tout cas, la perspective d’un bain de minuit en sa compagnie l’amuse beaucoup, et ce n’est certainement pas lui qui va lui dire non. Au contraire, il aime l’idée que cette soirée puisse partir dans tous les sens, tant que les sens en question leur conviennent à tous les deux… Bon, ce serait encore mieux avec un coup (ou deux ou trois) dans le nez, mais on a compris que c’était pas trop l’ambiance de la soirée, alors bon… tant pis, sans doute.
« Quelle gentle…woman ? » Klaus se marre tout seul mais accepte de bon cœur la taquinerie de son interlocutrice ainsi que sa proposition de lui payer son Uber. Il faut dire qu’il n’a clairement pas les moyens pour leur payer la course et qu’il se serait probablement coltiné le trajet à pied, ce qui aurait probablement pu être long, très long… trop long, certainement.
Il fait totalement confiance à Dolores qui, semble-t-il, leur a trouvé un spot d’enfer. Si elle le dit, c’est que ça doit être le cas. Lui, de son côté, ne peut pas prétendre connaître vraiment la plage sur le bout des doigts ou connaître les endroits d’exception… les endroits où il a eu l’habitude de traîner en ville sont loin d’être tous franchement recommandables, c’est même le moins que l’on puisse dire.
Quand ils arrivent sur place, ils accèdent en effet à un carré de plage absolument charmant, et désert, ce qui n’est pas du luxe, et Klaus est ravi de pouvoir profiter de cet endroit et de la perspective d’un petit bain de minuit.
« Le dernier à l’eau serait une poule sèche, surtout », commente-t-il avec légèreté. « Mais t’inquiète, le temps que je réussisse à retirer ce satané futal t’auras déjà fait plusieurs allers-retours dans notre pataugeoire improvisée, ma belle. Je suis irrésistiblement sexy dedans, mais quel enfer pour le retirer ! » fait-il mine de se plaindre en agrémentant le tout d’un rire goguenard.
Il s’efforce de se désaper en même temps qu’il court vers l’eau, ce qui lui confère certainement la pire démarche de la création (encore plus que d’habitude, c’est dire). Il parvient tant bien que mal à se déshabiller et à se jeter à l’eau, pour constater qu’elle reste quand même sacrément fraîche.
Même à minuit, l’air marin est toujours agréable. Cette odeur chatouille ses narines et Dolores ne peut s’empêcher de sourire. Elle n’avait pas imaginé que sa soirée se termine ici. Dans ses suppositions, la demoiselle avait mis beaucoup plus d’alcool et de musique forte et moins d’un décor idyllique dont l’obscurité de la nuit ne cache pas la beauté. La tranquillité sonore de l’endroit était brisée par le bruit des vagues sur le sable. Oui, tout ceci avec le parfait éclairage pourrait le paysage d’une carte postale. Néanmoins, le mannequin doutait que des cartes postales auraient Klaus Hargreeves en train de peiner à retirer son pantalon sur leur photo. Elle sourit tandis qu’elle galère également à retirer cette robe beaucoup trop moulante pour son propre bien. Ses talons se font aussi la malle bien que l’étudiante prenne son temps pour tout ranger. Les vêtements qui trainaient au sol furent déposés sur un petit roché non loin. Que ce soit les siens ou ceux de Klaus. Un peu d’ordre ne leur ferait pas de mal !
« Waouw mais elle est glacée ! Fallait prévenir ! »
Une fois sa petite besogne accomplie, Dolores avait plongée tête la première dans l’eau froide sans véritablement réfléchir. L’étudiante le regrettait un peu maintenant, frottant ses paumes contre ses biceps pour se réchauffer. Un geste bien inutile maintenant qu’elle était trempée jusqu’aux os. Peut-être que la jeune femme est un peu frileuse, bien qu’elle ne pouvait pas se plaindre, l’esprit du mannequin criait à l’agonie lorsqu’elle était amenée à faire des shootings en maillot de bain. Devant Klaus, la demoiselle ne cachait pas ses jérémiades. « T’as tout de même atterri dans l’eau en premier malgré ton pantalon. J’ai peut-être à faire à un professionnel. »
Dit-elle sourire aux lèvres. Bon, Dolores s’est peut-être arrêtée quelques secondes pour ranger leurs vêtements, c’est sûr que ça à probablement aidée Klaus à finir le premier dans l’eau. Mais bon, le mannequin était persuadé que même avec tous ses efforts, le résultat aurait été le même il ne faut pas se leurrer.
« En tout cas Klaus, je suis sincèrement ravie de t’avoir retrouvé dans ce bar. Ma soirée aurait été si ennuyante sinon. Mes copines m’ont lâché pour des conquêtes. Avec toi je m’amuse ! »
L’étudiante avait légèrement roulé des yeux en évoquant ses amies. Bon, elle les comprenait et n’allait pas les blâmer bien longtemps. Si cela se trouve, l’une d’entre elle avait trouvé l’amour de sa vie ce soir ! Qui était Dolores pour le critiquer ? Cependant, elle aurait préféré que ses potes la laissent avec une autre alternative que rester seule au bar à déprimer. Le destin avait été gentil et lui avait envoyé Klaus Hargreeves.
@Klaus Hargreeves Sorry pour le retard absolument partout.
Klaus rit de bon cœur quand Dolores lui fait remarquer qu’il aurait pu la prévenir quant à la température de l’eau. C’est clair qu’elle n’est pas bien chaude, d’un autre côté, c’est justement ça qui est agréable. Cette eau glacée qui vous donne un sérieux coup de fouet, ça a le mérite de vous rafraichir et de vous remettre les idées en place, ce qui n’est pas du luxe. Même si la mannequin fait mine de se plaindre, elle ne semble pas trouver ça si désagréable malgré tout. Qu’elle décide de se plaindre ne le dérange pas, surtout qu’en attendant, elle ne perd pas une seule seconde son sens de l’humour, et c’est tout ce qui compte.
« Eh oui, en matière de bains de minuit, je suis im-bat-table. Des années d’expérience, ma chère ! » se vante Klaus plus que nécessaire alors que Dolores observe avoir affaire à un professionnel, alors qu’il est parvenu en un temps raccord à se jeter à l’eau, au sens propre du terme.
Ces quelques plaisanteries formulées, le ton de Dolores se fait plus sérieux, toujours enjoué et agréable, mais plus sérieux, parce que Dolores lui parle franchement, et lui dit ce qu’elle a sur le cœur, affirmant être ravie de l’avoir retrouvé dans ce bar. Lui aussi, l’air de rien, est heureux de l’avoir rencontré là. Il ne s’attendait certainement pas en débarquant dans ce bar retrouver le mannequin de Five. D’ailleurs, encore maintenant, et même si les preuves sont des plus flagrantes, il a encore du mal à croire dans le fait que tout ceci soit vrai… C’est au-delà de tout ce qu’il s’était imaginé.
« On peut compter sur personne, j’te jure », fait mine de se plaindre Klaus, quand Dolores lui parle de ses amies qui l’avaient laissée dans son coin au profit de leurs conquêtes amoureuses. « Je suis bien content aussi que tes potes t’aient laissée en plan, on serait passés à côté de quelque chose. Et je suis content, sérieusement, que ça se passe aussi bien pour toi, ici… Quand on sait d’où tu viens, y a de quoi s’incliner. » Il sourit. « Moi aussi je m’amuse avec toi. J’avais pas souvenir que t’étais aussi fun, à l’époque », il ajoute en lui adressant un sourire complice. « Faudra qu’on reste en contact, hein ? C’est un peu chelou mais… Tu fais partie de la famille, d’une certaine manière, pas vrai ? Et on se doit de se serrer les coudes, entre nous, pas vrai ? »
De la famille lointaine, d’accord. Mais si on admettait que Grace et Pogo faisaient partie intégrante de la famille Hargreeves, alors pourquoi la mannequin de magasin que Five s’était tapée autrefois ferait exception ?
L’eau lui arrivait jusqu’au cou. Son corps commençait petit à petit à s’habituer à cette température qui selon Dolores était à la limite de glaciale. La demoiselle ne plongea pas la tête sous l’eau. Elle ne désirait pas recevoir des gouttes salées à l’intérieur de ses petits yeux fragiles. Sinon elle ne pourrait pas pleinement profiter de cette fin de soirée au côté de Klaus Hargreeves. Ce fut avec le sourire aux lèvres qu’elle entendit Numéro Quatre lui confirmer le fait qu’il était un expert en bain de minuit. Le mannequin rit légèrement, elle n’allait pas douter de ses dires. Le maigrichon avait eu une vie assez remplie pour que la jeune femme ne soit même pas étonnée si ce titre lui avait même été officiellement attribué.
« En général lorsque des beaux apollons sont dans l’équation bizarrement les gens se tirent. »
L’étudiante n’était pas véritablement en colère contre ses amis. Elle les comprenait entièrement ! Ils avaient eu l’occasion de passer une bien meilleure soirée alors pourquoi les en empêcher. Cela dit, Dolores pouvait tout de même se permettre de balancer quelques petites piques par-ci par-là qui ne faisait de mal à personne. Et puis, elle les connaissait. Ses amis riraient de bon cœur s’ils étaient actuellement présents avec eux en train de prendre un bon bain d’eau salée.
« Merci Klaus ! Je suis persuadée que pour toi aussi ça finira par s’arranger. »
Dolores l’espérait sincèrement. Numéro Quatre méritait pleinement d’être heureux. Pas de finir dans des bars à pas d’heure à mendier un verre d’alcool auprès d’une inconnue. Si la jeune femme pouvait supputer, sa rupture récente ne devait pas être étrangère à son état actuel des plus compliqués. Et si ce n’est que cela, souffrir à cause d’un crétin (oui, elle ne connaissait pas les raisons de la séparation mais elle était déjà persuadée que Klaus ne pouvait pas être le fautif), alors ça passera !
« Le fait que je ne parlais pas beaucoup devait pas trop m’aider pour être giga fun. »
L’étudiante taquinait légèrement le Hargreeves. Eh bien oui, avant cette île, la demoiselle n’était pas la personne la plus bavarde avec qui on peut s’amuser. Sa spécialité avait toujours été l’écoute. Pendant des heures, elle pouvait uniquement se concentrer sur des jérémiades et autres complaintes. La jeune femme aurait peut-être dû s’orienter en psychologie.
« Wow, Klaus si tu savais à quel point ça me touche ce que tu dis. Sincèrement, merci ! Je… bien sûre qu’on reste en contact il n’y a pas raison qu’on s’ignore ! Je suis sûre que mes followers voudront voir plus de photo avec le bellâtre que j’ai mis dans ma story. »
Elle tourne à nouveau la conversation vers un ton un peu plus humoristique mais les émotions qu’elle venait de ressentir étaient toujours présentes dans son petit cœur. Si ces retrouvailles avaient mal débuté, à la fin de la soirée Klaus s’était véritablement rattrapé. Plus aucun doute, qu’il était bon pour la jeune femme de l’avoir retrouvé.
@Klaus Hargreeves Sorry pour le retard absolument partout.
« En même temps, je peux les comprendre », prétend Klaus quand Dolores, au sujet de ses amies qui lui avaient fait faux bond, remarque que bien souvent, quand de beaux étalons font leur entrée, il est difficile de soutenir la comparaison. « C’est le drame de ma vie aussi, dès que j’entre dans une pièce, je sème la zizanie », ajoute-t-il avec humour, afin de s’inscrire tacitement dans la catégorie de ces beaux étalons qui font tourner les têtes dès qu’il font irruption dans une soirée.
En réalité, il a bien envie de remercier les étalons en question, sans qui il n’aurait probablement pas eu l’occasion de passer ce moment privilégié en compagnie de Dolores. Le fait est que Klaus se sent comme un poisson dans l’eau, en compagnie de la mannequin de Five plus vraie que nature. Comme un poisson dans l’eau, oui. C’est tout à fait un jeu de mots raccord avec leur bail de minuit. Oui, il passe un super moment ! Bien meilleur que ce qu’il n’avait présumé tout d’abord, alors qu’il pensait juste noyer son chagrin dans l’alcool et broyer du noir. Ils y avaient tous les deux trouvé leur compte, au final. Dolores est fun, elle est sympa, elle est bon délire, et oui, en effet, le fait qu’elle soit dorénavant une femme en chair et en os et pas juste un mannequin n’y est pas pour rien. Oui, vraiment, quand on sait d’où elle vient, on ne peut qu’être admiratif des progrès et du parcours de cette femme dont le jeune homme admire la merveilleuse capacité d’adaptation.
« Je suis sûr que t’étais déjà fun, c’est parce que Five t’accaparait constamment que je m’en étais pas rendu compte », il affirme d’un ton léger.
Bien sûr, il plaisante en partie, mais pas quand il affirme considérer Dolores comme un membre à part entière de la famille Hagreeves. C’est le cas. Après tout, elle les connaît, elle les a accompagnés dans plusieurs de leurs galères, elle a eu un rôle considérable dans la vie de Five. Et puis, elle est cool, elle est sympa, elle est intelligente… Qui n’aurait pas envie de faire d’elle une soeur de substitution. Il sent que son compliment va droit au cœur de la mannequin, et il en est heureux, parce qu’il est tout à fait sincère. Elle est touchée, mais lui aussi il l’est, il l’est par son histoire, par sa gentillesse, par la manière dont elle est parvenue si simplement et si naturellement à lui rendre le sourire. Au point même que sa vie ne lui semble plus, en cet instant, si malheureuse ou si chaotique. Il est même capable d’y trouver du sens. Il s’abstient d’en rajouter une couche en lui disant à quel point il est sincère… Mais il l’est vraiment, et il ne veut surtout pas que son interlocutrice puisse en douter.
« Si tes followers me réclament, qui suis-je pour les priver de ce qu’ils désirent, n’est-ce pas ? » il ajoute avec légèreté et humour.