▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Mutt avait pris sa bécane, sans réfléchir. Après une énième engueulade avec ses parents, dont l'ancêtre, il a fini par quitter la maison avec ses économies. Indiana voulait à tout prix qu'il reprenne ses études. Mutt ne voulait pas. Il avait fini par essayer mais ce fut le chaos complet et Mutt était à deux doigts du renvoie après une bagarre. Il ne se sentait pas bien à l'université... Il ne se sentait pas à sa place, et aucun de ses parents ne semblaient vouloir l'accepter.
Sa mère encore, lui foutait parfois la paix, mais son père était constamment sur son dos. La dernière dispute avait été violente. Mutt avait pris un sac avec de maigres affaires et avait pris la route. Celà fait plusieurs jours qu'il traverse les états-unis. Il prend la décision de se diriger vers le sud. Parce qu'il faut bien aller quelque part non ? Il se trouverait un travail dans un garage et il pourra se poser, se faire un peu de thune et vivre comme ça. On cherchait des gars comme lui qui s'y connaissait en mécanique. Il ne se faisait pas de soucis.
Mais sa destination n'était pas encore trouvée. Il décide de s'arrêter sur une sorte de Motel avec un bar sur le bord de la route. Il gare sa voiture, prend son sac, et entre dans le bar. Il parle avec le serveur qui gère aussi le Motel à côté. Il lui réserve une chambre et se commande un repas pour le soir. Mutt s'installe alors au bar. Sa casquette posée sur le côté de son assiette, son sac à ses pieds. Le type lui glisse sa commande du jour avec la bière qu'il a demandé.
Mutt sort une carte pour l'étudier et savoir où il va aller ensuite. Puis les portes du bar s'ouvre, et il entend de nombreux clients entrer. " Foutus hippies... " Grogne le barman en fixant les nouveaux arrivants. Mutt curieux, lève le nez de sa carte et observe la clique débarquer. Bon, il est clair qu'ils avaient clairement l'air illuminé. Mutt a un léger rire et relève le regard vers le barman, émettant bien entendu un jugement arrêté et continuant sur la lancé de l'employé. " On est dans un monde de barjots... " Il se secoue la tête, ses doigts glissant sur ses frites tout en observant sa carte et en se concentrant sur l'itinéraire. Il entend une présence se poser près de lui pour surement passer une commande au barman.
Le barman est grincheux mais il passe commande. Quand celui-ci s'éloigne du comptoir pour aller trouver de quoi servir ses nombreux nouveaux invités, Mutt tente un regard vers la personne à côté de lui.
Il ne pouvait pas trouver plus excentrique avec ses allures. Il n'était pas qu'un hippie, il était vraiment clinquant, avec ses longs cheveux, sa tenue ouverte sur un torse bien sculpté. Disons qu'il ne semblait pas du tout complexé par qui il était. Mutt sent qu'il s'attarde peut être un peu trop sur lui. Il le détaille et lorsqu'il semble croiser son regard, il a l'impression qu'il se passe un truc sur lequel il ne veut pas s'attarder. Il sent une sorte de peur monter en lui, il détourne la tête d'un seul coup, comme pris sur le fait de quelque chose de mal. Il glisse de nouveau son regard sur sa carte. Même si son esprit n'arrive plus à se concentrer sur quoi que ce soit. Il espère au fond de lui que le hippie ne lui adresse pas la parole.
Les sixties… Si Klaus avait dû choisir une période entre toutes à laquelle retourner, il n’aurait certainement pas choisi celle-là, pas après ce qui s’était passé au Vietnam, pas après Dave… Mais mieux vaut se retrouver paumé au milieu des sixties que perdu en pleine apocalypse, pas vrai ? Klaus a débarqué ici sans tout comprendre de ce qui était arrivé. Aucune trace de ses frères et sœurs, en dehors bien sûr de Ben, son meilleur fantôme, qui l’accompagne dans ses galères depuis trois mois qu’il se trouve ici.
On peut dire qu’il s’en est pas si mal sortie, en vrai. Il s’est trouvée une mécène suffisamment riche pour supporter toutes ses excentricités et… il a monté un culte autour de sa personne… C’était pas vraiment fait exprès, promis. Il s’était contenté de raconter sa vie, pour commencer, et la bande de hippies illuminés qui l’avaient ramassé dans leur van, sur le bord de la route avaient été semble-t-il subjugués, exaltés par sa présence et ses prédictions de fin du monde. Oui oui, Klaus en est à ce stade de sa vie : un gourou de secte de première catégorie. Klaus ne sait pas trop comment ça a dérapé… Ben lui a répété plus d’une fois qu’il ne tenait qu’à lui de faire marche arrière, mais l’idée ne l’a jamais effleuré, et pour cause… C’est quand même agréable d’être estimé, aimé, admiré… Impossible pour lui de passer à côté de tant d’attentions.
Alors oui, il en est là, à sillonner les routes avec les membres de sa secte hallucinée, pour répandre la bonne parole, soi-disant – surtout pour s’en mettre jusque-là, en vérité. Ce n’est certainement pas pour prêcher pour sa paroisse de pacotille qu’il a décidé de franchir le seuil du premier bar venu, mais parce qu’un verre – ou deux, ou trois, ou dix – ne serait pas de refus.
Quand toute la joyeuse bande colorée rentre dans le bar, il n’y a pas grand-monde sur place, très bien, ils vont pouvoir en profiter très largement. Il écarte grand les bras en arrivant, comme si cet endroit lui appartenait, avant de reprendre presque aussitôt la parole.
« Tournée générale ! C’est moi qui régale », s’exclame-t-il en grand héros de l’humanité. Alors que bon… ce n’est pas vraiment sa tournée, au mieux, c’est celle de cette petite vieille bien assez gentille pour financer toutes ses excentricités sans exception.
Lui-même s’installe au comptoir, où il découvre le jeune homme installé là. Il lui semble qu’il lui a adressé des regards à la dérobées, de ces regards qui ne trompent pas, mais ça pourrait être tout autant dû à son look atypique, qui ne passe pas inaperçu. Quelle importance, dans tous les cas. Klaus le trouve mignon, dans tous les cas, alors évidemment qu’il va de nouveau l’aborder.
« Qu’est-ce que tu prendras ? » il demande en l’observant sans oublier de le détailler des yeux sans franchement de pudeur. « C’est quoi ton petit nom ? »
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Il aurait peut être dû se concentrer sur sa carte, plutôt que d'avoir la curiosité de lever un regard vers le nouvel arrivant. Mais ca avait été plus fort que lui. Parce que cela ne manque pas, il sent son regard insistant en retour. Il l'a bien capté en train de le fixer avec un peu trop d'insistance. Il lui adresse ensuite la parole en lui demandant s'il souhaite boire quelque chose vu que le type, d'une générosité ahurissante, propose une tournée générale. Mutt fait semblant de ne pas comprendre en relevant le nez. Il montre ensuite sa bière.
" J'ai ce qu'il faut. Mais merci... " Essaye-t-il de lui faire comprendre qu'il n'accepte pas son cadeau car il ne rentre pas dans les critères de son entourage. Qu'il est bien dans son coin, avec sa carte. Il n'a pas envie de rentrer dans ce genre d'emmerdes. Il savait ce que ca pouvait coûter. Les hippies n'étaient pas très bien vu à cette époque. Ils passaient pour les fêlée de service. Mais il vient à lui demander son nom. Mutt aurait pu l'ignorer et regarder clairement ailleurs, mais il avait quand même une certaine éducation, il n'aimait pas ignorer les gens, et même, il n'avait pas sa langue dans sa poche. Un léger rire ironique s'échappe de ses lèvres alors qu'il se secoue la tête avant de jeter un regard en coin à son interlocuteur. Il ne veut pas se tourner complètement vers lui.
" Alors j't'arrête. Tes conneries d'hippie ca m'intéresse pas. On est pas dans l'même délire mon gars. Le truc des fleurs et tout l'bordel, c'est un peu trop perché pour ma part. Donc non, j'vais pas devenir ton pote autour d'un verre et on ne va pas former une seule et belle grande famille. T'façon la famille c'est d'la merde... "
Il grogne un peu en finissant sa tirade. Parce que la famille, il en avait déjà assez d'une et elle lui prenait assez la tête. C'est la raison pour laquelle il s'est tiré, il n'avait pas envie de s'en retrouver une totalement à l'ouest et perché. Il boit une longue gorgée de sa bière.
Moses.
I'm tired of being what you want me to be. Feeling so faithless, lost under the surface.
Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.
« Pas grave, je te paierai la prochaine, dans ce cas », répond Klaus du tac au tac, une esquisse de sourire maligne au coin des lèvres, accompagnée d’un clin d’œil, quand le jeune homme – définitivement canon – lui réplique qu’il a ce qu’il faut et qu’il n’a pas besoin qu’il lui paie son prochain verre.
Bien sûr, Klaus n’est pas idiot à ce point, il sait que c’est très probablement une manière élégante de sa part de le rembarrer, et en temps normal, probablement que notre hippie invétéré laisserait couler mais… Pas cette fois. Il ne saurait même pas dire pourquoi, d’ailleurs. Peut-être parce qu’il a décelé une lueur d’intérêt sincère dans ses jolis yeux noisette ? Ou peut-être parce que son intérêt, à lui, est très sincère. Ce jeune homme ne devrait pas lui inspirer grand-chose, au fond. Un loubard, pur produit des sixties, et pourtant, il réussit à l’intriguer. Klaus a envie d’en apprendre plus sur lui, de comprendre qui il est véritablement. Certes, ce serait mentir que d’affirmer qu’il s’agit là de la seule chose qui l’intéresse vraiment.
Donc oui, il insiste, et visiblement, ce n’est pas pour plaire à ce garçon au franc parler qui lui affirme ne pas être « intéressé par ses conneries de hippie », Klaus, pas franchement vexé par ses propos, se contente de l’écouter avec un fin sourire aux lèvres, amusé de le voir à ce point énervé pour franchement pas grand-chose.
« C’est vrai que la paix et l’amour c’est vraiment surfait, c’est tellement mieux de castagner les gens et de détester tout le monde, oui, vraiment, je te comprends », réplique Klaus avec légèreté tout en déposant une tape amicale dans le dos de Mutt, qui n’a rien demandé à personne.
Klaus sait quelle image a le mouvement hippie, et il ne s’en formalise pas, même s’il est difficile de comprendre pourquoi faire preuve de tant de véhémente envers des personnes qui veulent juste profiter de la vie. Après son petit détour par la case Vietnam, autant dire que Klaus n’est pas prêt de trouver une justification quelconque à quelque guerre que ce soit, et il est franchement plus que satsifait de mener le train de vie qui est le sien : boire, fumer, danser, faire l’amour toute la journée… et ne surtout pas se prendre la tête… Vraiment, que demande le peuple.
« Des soucis avec tes vieux ? » demande Klaus, qui ne s’arrête pas d’être insistant au moment d’entendre Mutt ronchonner au sujet de sa famille. Une fois de Plus, Klaus se mêle de ce qui ne le regarde pas, mais eh ! Il ne voit pas pourquoi il s’en priverait.
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Est ce qu'il était en train de rêver ou il insiste le bougre ? Il veut vraiment lui payer sa tournée. Ou il n'a pas compris le message... Pourtant la suite est assez claire quand il dit qu'il ne veut rien avoir à faire avec sa bande d'hippies. Il grimace quand il sent sa main s'abattre dans son dos comme s'ils étaient amis de longues date et cela à tendance à un peu énerver Mutt sur le coup. Putain, il faisait ce voyage pour avoir la paix et voilà qu'il se coltinait un hippie de merde qui voulait lui apprendre le sens de la vie. Il ne savait rien de sa vie et non ça ne se passait pas si bien que ca. L'amour et la paix ? Il se fout de sa gueule.
Il pivote alors sur son tabouret pour lui faire face et répliquer de manière incisive:
" Tu vis vraiment dans un monde de perchés toi ? Tu crois qu'on vit dans un monde tout beau tout rose... Si tu cognes pas le premier, tu te feras cogner. Alors fous toi de ma gueule... Mais c'est pas moi qu'on va retrouver mort dans un caniveau parce qu'on aura cru au ouahhhh pouvoir des fleurs... Chose que... Soyons clair, je ne souhaite à personne. " Il se secoue la tête avant de boire de nouveau.
Il ne disait que la vérité et Mutt, plus jeune, avait été moins sur la defensive, sauf qu'il a eu des événements fâcheux qui l'ont conduit à se comporter de la sorte. Du moins, quand il se sentait menacé et à cet instant, en compagnie de ce gars, il y avait des signes qui ne trompaient pas. Une part de lui, ne se sentait pas à son aise. Peut être est ce le regard que leur porte le serveur. Il avait tant été une victime de brimades qu'il voulait s'en tenir le plus éloigné.
Bien entendu cela n'arrête pas son interlocuteur qui lui pose une question vis à vis de ses parents. Sûrement à cause de la remarque qu'il avait faite. Mutt se secoue la tête pour la énième fois tout en plongeant de nouveau son nez dans sa bière.
" Pourquoi j'te raconterais ça ? Tu m'expliques ? " Il pivote légèrement sur son tabouret pour observer la table des joyeux hippies, tout en commentant. " Et t'as pas tes potes la qui t'attendent pour ton Assemblée de joyeux siphonnés. " Au même moment, il voit un des types monter sur la table et beugler un truc sur la paix et la prospérité (en citant Star Trek au passage) avant de se verser son verre de bière sur la tête en signe de bénédiction.
On pouvait lui apporter tous les arguments de la terre, il venait d'avoir la preuve qu'il y avait un soucis majeure avec le QI de la bande.
Mutt a une grimace sans savoir s'il doit se marrer ou se claquer la main sur le front. " Sérieusement ? Il est sobre ? On ne peut pas faire ca consciemment et être sobre c'est pas possible... " Il préfère se détourner du spectacle malaisant en faisant de gros yeux. " Si on parle de sélection naturelle, je vous souhaite bonne chance... Parce que putain c'est pas gagné ! "
Moses.
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Klaus ne prend aucun des reproches de son interlocuteur personnellement. Il n’aurait pas fini de se prendre la tête s’il devait vraiment faire de chacun des discours de ce genre des attaques personnelles. Par ailleurs, il est de toute manière beaucoup trop défoncé pour être capable de vraiment prendre tout ça au sérieux. Alors oui, il ne cherchera même pas à contredire le discours de son interlocuteur. Non, il ne considère pas vivre dans un monde tout beau tout rose, en revanche, il estime que si tout le monde arrêtait de cogner, on ne s’interrogerait plus sur qui cogne le premier… Et pour le reste… Il ne veut même pas savoir comment l’on vit quand on estime que la violence est la solution à tout. C’est déjà bien assez de la subir pour ne pas la faire subir aux autres. C’est ce que pense Klaus, en tout cas, qui n’essaie même pas d’engager un débat de fond avec son interlocuteur. Pour cause, il sait qu’il ne le fera pas changer d’avis, et au fond, ce n’est pas si grave.
C’est la vie, les circonstances, les aléas de l’existence qui lui feront peut-être prendre conscience, tôt ou tard, de ses erreurs, pour le reste, forcer les choses ne reviendrait qu’à ajouter de l’agressivité à une situation qui n'en méritait aucune. Bon, s’il ne voulait s’attirer aucune agressivité du tout, il ferait sans doute mieux de laisser ce jeune homme tranquille, mais ce n’est pas franchement parti pour, et Klaus n’a pas spécialement l’intention de s’en excuser au passage. Sous ses airs revêches, Klaus trouve ce jeune homme mignon et intéressant… Il ne va pas se priver de lui faire la conversation sous le prétexte que leurs positions ne sont pas les mêmes, pas vrai ? – d’autant qu’il y a une manière vraiment très simple de se retrouver dans la même position…
« Parce que je suis charmant, sympa, et que t’as envie de parler, même si tu te donnes des airs revêches et sombre pour te donner un genre. » Il sourit. « T’arrêtes pas, hein, c’est sexy, ça fait tout ton charme. »
Oui, ce n’est pas malin de faire ce genre de remarque à un loubard dans un bouge des sixties, mais Klaus ne croit pas avoir grand-chose à perdre dans tous les cas.
« Mes loyaux adeptes savent que j’ai besoin de prendre parfois un peu de temps pour moi, ne t’en fais pas pour ça », ajoute Klaus avec un ton amusé quand Mutt évoque les membres de sa secte (n’ayons pas peur des mots) en se servant pour cela d’un langage ce qu’il y a de plus fleuri. Il n’en prend pas ombrage, y compris pour lui-même… D’autant qu’il est le premier à considérer, dans certaines circonstances, que oui, ils ont globalement tous un pet au casque. Parfois, ça les rend intéressant, à d’autres moments, ça les rend plutôt franchement flippants, faut dire ce qui est. Et comme pour illustrer son propos, l’un des types monte sur la table pour professer son amour du prochain avec emphase, discours auquel Klaus applaudit de bon coeur. « Aucun de nous n’est sobre, on est ivre d’un amour mutuellement partagé », répond Klaus, forçant le trait exprès face à l’incompréhension de Mutt. « Tu devrais vraiment essayer, un de ces jours. »
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Si Mutt avait encore des doutes sur les intentions du type qui tapait un peu trop ouvertement la discute, sans se soucier de voir que le jeune rebelle ne voulait pas créer de lien avec lui... Là, il était fixé. Déjà sur la façon dont il déterminait leur échange. Mutt s'en trouve tout de suite mal à l'aise. Il se racle la gorge et prend un peu de distance avec le type. Il regarde le type derrière le bar qui semble suivre leur conversation avec un peu trop d'insistance, mais à vrai dire, leur échange ne pouvait qu'attirer l'attention.
" Je m'donne pas de... Putain... " Dit-il, perturbé et gêné. Un rire ironique s'échappe de ses lèvres. " Moi c'que j'vois, c'est un mec qui croit au Père Noël. Et contrairement à toi, j'ai pas envie de me faire remarquer. Mais je peux être très drôle et cool quand j'le veux... " Il marque une pause pour bien marquer ce qu'il dira ensuite. " Et désolé, je suis pas intéressé... "
Quand le type lui parle de ses loyaux adeptes, Mutt comprend qu'il a, en face de lui, le "chef" de cette joyeuse bande.
" Adepte... Rien que ça... Et t'es quoi ? Leur gourou ? J'ai... jamais vu un truc aussi craignos et débile. " Annonce-t-il du tac au tac. Il ne sait toujours pas s'il doit rire ou pleurer... Et ca confirme que la bande de hippies sont vraiment trop siphonnés pour lui. Mutt lève les yeux quand il parle de son amour mutuellement partagé. " L'amour de la connerie oui... " Se fait-il comme réflexion à mi-voix. Il lui affirme qu'il devrait essayer un de ces quatre. " Prendre une douche de bière en m'affichant ? " Il secoue la tête vivement. " Non. Vraiment... Non. " Il se passe une main sur le visage, en se demandant ce qu'il fout là et pourquoi il s'entête de répondre à ce type. Parce qu'il n'est pas méchant en fin de compte. Juste un peu allumé. Mais Mutt n'a pas envie d'être impliqué et le mouvement hippie, c'est au delà de sa philosophie de vie. " J'sais pas si tu veux recruter des gens pour ta petite sauterie. Peut être que ces nigauds viennent à croire toutes les merdes que tu racontes... Mais pas moi. " Mutt en a marre, il range, sa carte, attrape sa chope et son assiette pour se lever du bar. Le barman se tourne vers eux et lui demande: " Il vous gêne ? Je peux les dégager si vous voulez. "
Mutt grimace et secoue vivement la tête en se tournant vers Klaus et en le détaillant. " Non. Ca va. Je vais juste me mettre dans un coin. " Ils n'étaient pas méchants, et ce type au final, lui faisait de la peine plus qu'autre chose. Il vivait clairement dans son délire, pour échapper à la réalité. Il ne le voyait pas comme une menace. Il soupire longuement et dit finalement à Klaus.
" T'sais mon gars, c'est pas en te défonçant H24 et prônant ton délire de peace and love que ca va changer. Ca ne change pas que le monde est cruel. Faut sortir de ta bulle. Et encore, j'suis même pas sûr que t'es bien dans ton délire, sinon tu viendrais pas chercher l'attention d'un type qu'y'en a rien à péter à un bar alors que t'as toute ta clique qui n'attend que ton attention. T'es pas méchant, ca s'voit. Mais vos délires d'allumés, ca va finir par vous retomber dessus. Ca m'rend triste pour vous. Pour toi... "
Il se détourne et trouve une banquette pour vouloir finir de manger tranquillement. Il continue de picorer dans son assiette qu'il termine rapidement, et essaye de faire abstraction de la bande. Mutt a rangé sa carte et trouve dans son sac un des livres qu'il a embarqué. Il prend un temps avant de le sortir. Il ne sait pas pourquoi il l'a emmené avec lui... pourquoi il s'obstine à chercher une attache avec ce type qui n'a de cesse que de le rabaisser et lui faire comprendre qu'il n'est qu'un bon à rien. Il observe longuement la couverture. Une couverture usée à force d'avoir été ouverte et fermée. Son doigt glisse sur le nom de l'auteur qui n'est autre que Henry Jones Jr. Il finit en même temps le fond de sa bière.
Moses.
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"Crois-le ou non, j'ai jamais cru au Père Noël. En même temps, un vieux barbu qui t'offre des bonbons gratuits, y a pas besoin des contes de fées pour en trouver à chaque coin de rue", réplique Klaus, pas spécialement affecté par les répliques acerbes de son interlocuteur. Après tout, c'est lui qui se rend malheureux en méprisant avec tant de verve ceux qui auraient pu vouloir éventuellement son bonheur... c'est lui qui le regrettera tôt ou tard, pas l'inverse.
Tout ce qu'il peut faire, c'est essayer de dérider ce garçon qui semble en avoir bien besoin. En bonus, il ne dirait pas non au fait de le séduire, mais il n'y croit pas franchement. On ne sait jamais... certains de ses regards sont du moins suffisamment équivoques pour prêter ne serait-ce qu'un peu à confusion et laisser se poser quelques questions. Bon, d'accord, il lui a dit de but en blanc qu'il était pas intéressé... mais ça aussi, après tout... c'est ce qju'ils disent tous avant de goûter au corps de rêve de Klaus Hargreeves.
"Si t'as jamais rien vu de plus craignos et débile, tu devrais vraiment sortir plus souvent de chez toi, je peux te citer une dizaine de choses au moins plus craignos et débiles que ça." Il sourit. "J'ai pas voulu être leur... gourou ou je sais pas quoi, tu sais. ça s'est fait pour ainsi dire... indépendamment de ma volonté", se justifie-t-il non sans un léger haussement d'épaules accompagné d'un fin sourire au coin d'es lèvres. "C'est mon charisme magnétique, ça, pas d'autre choix que de vivre avec."
Si, en fait, il pourrait se barrer et laisser derrière lui ces tarés qui attendent, va savoir pourquoi, après sa bonne parole, mais c'est pas aussi facile... Et les conseils constants et répétés de Ben n'aident pas non plus dans ce sens, au passage.
"J'avais pas l'intention de..."
Le recruter ou va savoir quoi, mais il n'a pas le temps de répondre que le serveur s'adresse directement à Mutt en lui demandant si son interlocuteur haut en couleur l'importune... ce qui serait probablement compréhensible en fin de compte, mais passons sur ce détail, vous voulez bien. Un moment, Klaus se demande vraiment si Mutt va faire le choix de le faire virer mais ce n'est pas le cas. Tant mieux, Klaus n'a vraiment pas besoin de ce genre de prises de bec inutiles. De manière générale, bien sûr, mais encore moins ici et maintenant.
"Est-ce que j'ai parlé de changer le monde ?" répond Klaus avec un sourire quand Mutt essaie de lui faire la morale comme tant d'autres avec lui. "On essaie de croire qu'il peut être, meilleur, c'est tout. Et puis, si je t'ai abordé, c'est uniquement parce que je te trouve... Et il est déjà parti."
Bon, tant pis, Klaus va pas non plus lui faire la conversation non stop pour rien, hein. Lui-même se décide pour un cocktail qu'il sirote en même temps qu'il regarde distraitement les membres de son petit clan. Il rit de bon coeur avec certains, évite tout naturellement certains autres, et laisse les minutes s'écouler, sans cesser de jeter des regards à la dérobée au garçon qui à présent a ouvert un livre et fait sa vie tranquillement dans son coin. C'est bien comme ça... c'est clairement pas son premier rateau, qu'est-ce que ça peut faire, hein ? Pas grand-chose, sans doute, mais Klaus ne peut s'empêcher de vouloir reprendre contact avec ce garçon... il y a quelque chose chez lui qui l'attire naturellement vers lui. Finalement, quand il estime vraiment la compagnie de ses adeptes tout sauf stimulante, il décide de rejoindre Mutt à sa table, quitte à le déranger ostensiblement.
"Bon, on est partis du mauvais pied tous les deux... t'aurais pas envie qu'on reprenne de zéro et qu'on fasse un peu connaissance ? Comme des individus civilisés ?"
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Mutt a la ferme intention de laisser cette histoire avec cet énergumène de côté. En tout cas, il se l'affirme dans son esprit. Même si une part de lui avait de petites envies de lever un regard vers la bande. Simple curiosité il se dit. Rien de plus. Comme un appel qu'il ne suit pas. Mais il ne veut pas d'emmerdes. Il devrait oublier cette histoire, ca serait mieux pour lui. Il finit par sortir un livre qui capte toute son attention et pour cause. Les minutes passent, son regard glissant sur ces lignes qu'il connaissait déjà trop bien.
Puis une présence prend le culot de s'installer en face de lui. Mutt lève un regard et le reconnaît tout de suite. C'est qu'il est déterminé le bougre. Mutt ne peut s'empêcher de sourire en baissant la tête, puis il se met a rire doucement en se secouant la tête.
" Putain de merde... T'es pas possible. Tu lâches jamais l'affaire toi ? "
Ça n'était pas sur un ton de reproche. Juste que pour le coup, il reconnaissait l'obstination de son interlocuteur. Peut être un peu ironique dans le ton de sa voix. Mutt continue de secouer doucement la tête en posant ses yeux sur lui. Il marque un temps d'arrêt, il se demande s'il ne devrait pas couper court à cette discussion. Aller dans sa chambre et laisser ce mec avec cette douce folie derrière lui. Mais Mutt voit qu'il n'est pas comme les autres gugusses qui l'accompagne. Son charisme ? Fallait pas déconner non plus. Bon, une part de lui se sent clairement et inexplicablement attiré par lui. Il ne devrait pas. Mais il avait un truc dans son regard de captivant. Il avait un regard incroyablement doux.
" Mutt. " Finit-il par lâcher. Il lui tend la main au dessus de la table. Il avait pris sa décision. Il verra où ca le mène. " Mutt... " Il marque une pause, cherchant le nom de famille qu'il voudra bien employer. Mais il était encore fâché contre son père alors... " ... Williams. " Il lui serre la main brièvement d'une poigne vive et qui se voulait virile, (il continue de se la jouer dur. avant de continuer. " J'suis pas contre le fait qu'on discute mais... " Il fait un signe de tête vers ses adeptes. " ... Je veux que tu m'avoues que j'ai raison quand j'te dis que t'essayes de fuir ta petite bande là. " Mutt a un sourire en coin. Le barman ne les fixant pas derrière son comptoir à écouter leur discussion, Mutt était un peu plus détendu. " Alors dis moi... Vivre d'amour et d'eau fraiche, t'y gagnes quelque chose ? "
Moses.
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Klaus affiche un sourire qui pourrait se traduire par un « T’as pas idée » quand Mutt constate qu’il n’est définitivement pas du genre à lâcher l’affaire. Non, en effet, ce n’est clairement pas son genre, et il n’en a certainement pas l’intention. Alors oui, il va insister. Parfois, ça ne paie pas d’en faire autant, mais à d’autres moments, y aller au culot, à l’instinct, peut porter des fruits insoupçonnés. Il a comme l’intuition que ce sera le cas cette fois, alors que, même si le jeune homme reste clairement sur ses gardes, il accepte tout de même de faire un pas vers lui, et pas des moindres, puisqu’il lui tend la main au-dessus de la table afin de l’inviter à la serrer, en même temps qu’il se présente. Mutt Williams.
« Mutt, c’est original, comme nom », remarque Klaus en serrant de bon cœur la main de Mutt avant de venir s’asseoir en face de lui. « Enchanté de faire ta connaissance, Mutt Williams. »
Même si les circonstances paraissent désastreuses, et que cette première approche sera très probablement vouée à l’échec, peu importe. Mutt Williams accepte d’en apprendre plus sur Klaus Hargreeves, et c’est un début. Parce que Klaus Hargreeves a très envie d’en entendre plus au sujet de Mutt Williams.
« Et qu’est-ce que ça t’apportera que j’essaie de les fuir ou pas ? C’est pas parce que je les trouve collants que je m’éclate pas avec eux, si tu vois que je veux dire… Et je préfère vivre dans mon monde de fleurs et de paillette plutôt que de m’épuiser à être malheureux, j’ai suffisamment donné. »
Il affiche un sourire quand son interlocuteur lui demande ce qu’il gagne au fait de vivre d’amour et d’eau fraîche. A ses yeux, la réponse est on ne peut plus simple, elle est dans la question elle-même, et c’est ça qui la rend absolument parfaite.
« Baiser du matin au soir, et n’avoir aucune responsabilité… Oui, vraiment, je me demande comment je peux supporter un train de vie à ce point insoutenable. »
Il exagère, il insiste sur les mots, il se montre naturellement assez vulgaire, mais dans le fond, il ne dit rien qu’il ne pense pas tout à fait. Il est coincé dans une époque qui n’est pas la sienne, sans aucune nouvelle des membres de sa fratrie (en dehors de Ben, évidemment), il ne sait pas du tout s’il pourra rentrer chez lui un jour, il est aux prises avec de vieux traumas dont il ne veut pas parler, la vie n’a pas du tout été un long fleuve tranquille pour lui… alors l’appréhender de cette manière, en décidant de ne vivre que d’amour et d’eau fraîche, ne lui paraît pas être la chose la plus délirante qui ait jamais été. Selon lui, c’est même tout l’inverse, et il n’a pas l’intention de changer quoi que ce soit à son mode de vie.
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Mutt grimace un peu quand il fait une remarque sur son prénom. Il n'aime pas trop ça. Même si ça n'était pas désagréable sortant de la bouche de son interlocuteur. Il l'avait dit sur un ton léger. Il préfère quand même le noter. " Ouais, c'est celui que j'me suis choisi et il est très bien comme ça. " Il est sur la defensive sur le coup mais moins que tout à l'heure. " Et je peux savoir ton nom ? A moins que tu me laisses te trouver un surnom mais ça sera pas glorieux. " Dit il un sourire en coin.
Klaus répond alors à ses questions. Mutt se marre doucement en l'écoutant. Y a rien qui va dans son discours. Il passe de la désillusion en prenant en compte derrière le défaitisme total. Mutt avait quand même envie de l'emmerder gentiment la dessus. Aprés tout il voulait faire la conversation non ?
" Désolé quand je trouve quelqu'un de trop collant, c'est pas ce que j'appelle le fun. Enfin... Si tu dis qu'ils sont collants... C'est assez péjoratif donc bon... On dirait pas que t'aimes passer du temps avec eux. Ça confirme ce j'pense. Tu te les trinqu'bales. Ça te comble peut être un vide mais ça te fait pas sentir plus entouré que ça. Mieux vaut être seul que mal accompagné. " Il avait eu son quart d'heure où il voulait se trouver une bande de potes... Chercher à faire parti de quelque chose. Ça n'avait pas bien tourné. Il se secoue la tête. " Et j'suis pas d'accord. T'as beau fuir la merde, elle finit toujours par te rattraper. " Et peut être devrait il en prendre de la graine. Lui qui fuit son père et ses responsabilités c'est ironique. Ils n'étaient pas si différent son interlocuteur et lui après tout. Et même plus semblable qu'il n'y paraissait. Après une seconde de réflexions et ne voulant pas passer pour un sale con, il continue. " Et j'suis désolé pour toi. Après ma philosophie c'est de cogner avant de te faire cogner. Ça t'évite qu'on vienne t'emmerder ensuite. Le malheur ça rattrape les gens qui sont trop naïfs. " Il avait ses raisons après tout. Mais il ne parlait pas de ça. A personne. Et peut être se mentait il aussi a lui même.
Mutt sourit et rit assez ouvertement quand il lui parle de faire l'amour toute la journée et ne pas se soucier des conséquences. Indiana pouvait dire ce qu'il veut de son fils. Les hippies étaient encore pire que lui. Même si comme ça, sortant de sa bouche, oui ça pouvait être fun.
" Tu devrai avoir ce genre d'arguments face à mon père tiens... Il aimerait beaucoup. " Lui répond-il ironiquement. " Baiser toute la journée et rien foutre d'autre. Mea culpa alors. J'ai rien à dire... " Dit il sur le ton de la déconade. " Mais ça paye pas les factures. " Il fait un signe au barman pour reprendre une bière.
Moses.
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Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.
Klaus hausse les épaules. Si lui-même avait dû se choisir son nom, il se serait probablement fait appeler… Gontrand… ou Hyppolite… Ou Cunégonde. Un truc qui se retient. Mutt, en comparaison, ce n’est pas si mal. Qu’est-ce qui a poussé ce type à se choisir soi-même son prénom ? ça, c’est une autre question, et qui ne manque pas de rendre le jeune homme curieux, mais il se doute que si déjà il ne peut pas dire grand-chose sans le braquer, ça ne risque certainement pas d’aller en s’arranger par la suite, loin de là, même.
« Je m’appelle Klaus », il le fixe avec ce regard qui se veut le plus séducteur qu’il a en réserve. « Mais tu peux m’appeler comme tu veux », ajoute-t-il, surtout parce qu’il serait curieux de savoir quel surnom son interlocuteur serait capable de lui trouver – et même s’il devait être insultant, Klaus a comme l’intuition qu’il serait capable de l’apprécier malgré tout.
Klaus hausse les épaules, il n’est pas sûr d’être d’accord avec le fait qu’il vaut mieux être seul que mal accompagné. Au moins, tant qu’il reste avec sa joyeuse bande, il se sent entouré, il se sent aimé. Klaus a souvent été seule – enfin, pas vraiment, il y a toujours Ben, mais Ben, il compte pas vraiment (désolée Benou), il fait partie du package… Et Klaus n’aime pas être seul avec lui-même. C’est souvent dans ces cas-là qu’il fait les pires conneries, en plus. Klaus a besoin du contact des autres, alors oui, il préfère être « mal » accompagné. Surtout que, contrairement à ce que Mutt a l’air de penser, la plupart d’entre eux ne sont pas de mauvais bougres, loin de là. Au contraire, même, ils sont plutôt sympas.
« Ce sont de bons coups, ça compense », il se contente de répondre comme si ça suffisait à clore n’importe quel débat.
A quoi bon discuter de son mode de vie puisqu’il n’avait pas l’intention d’en changer de toute manière ? Klaus n’a pas l’intention d’inciter Mutt à abandonner son train de vie, même s’il est convaincu que ça ne lui ferait pas de mal, et Mutt ne le fera pas changer d’avis non plus, aussi, c’est probablement un débat stérile. Ceci dit, il lui permet de passer plus de temps en compagnie de son interlocuteur, et ça, ce n’est pas si mal.
« Faux, le malheur ça rattrape tout le monde, même ceux qui sont pas naïfs. Et généralement, ceux qui cognent en premier sont ceux qui créent leur propre malheur. »
Et voilà qu’il se met à poursuivre un débat qui, il le sait, ne mènera nulle part, et surtout ne sert pas forcément à grand-chose. Il se rend bien compte que c’est inutile et stérile, mais bon… tant pis. C’est la conversation qui veut ça.
« J’ai pas à me plaindre », se contente de répondre évasivement Klaus, quand Mutt évoque les factures à payer. « Des soucis avec ton daron, donc. J’aurais dû m’en douter, en fait. » Il sourit. « T’inquiète, je connais ça. »
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Le type se présente sous le nom de Klaus. Le regard qui lui porte, perturbe Mutt qui détourne les yeux malgré lui. Il lui cherchait quoi au juste ? Mutt n'avait clairement pas envie de ce genre de conneries dans sa vie. Il devrait l'envoyer chier définitivement, mais la vérité, c'est qu'il lui était impossible de l'envoyer bouler clairement. Quelque chose le retenait et puis... Il n'était pas méchant. C'était surement sa manière de parler aux gens. Ce qui le perturbait, c'était ce que ca pouvait réveiller en lui. Un truc qu'il ne voulait pas admettre.
" J'te ferai pas ce plaisir. Klaus. " Dit-il en réponse à sa petite provoc (ou en tout cas c'est comme ca qu'il le prenait).
Mutt soutient mordicus sa théorie mais visiblement, Klaus ne veut pas l'admettre et il finit par mettre un terme à tout ça en se confiant qu'ils sont des bons coups. Il prend un air exaspéré en se secouant la tête. Il avait l'impression d'avoir un tantinet un air de son père qu'il ne souhaite pas admettre. Des bons coups ? Quand il en voit certains, il se le demande en réalité. Mais passons... Mutt n'allait pas entrer dans son délire.
Bien que dans le délire, il continuait de s'y glisser qu'il ne le veuille ou non. La vérité, c'est qu'il avait été bien trop longtemps seul sur cette route. Et que parler lui faisait quand même du bien. Même s'il avait tendance à vouloir se braquer et rouler des mécaniques. Mais quand on finissait par le connaitre, on comprenait que ca n'était qu'une façade après tout.
Mutt a un rire amère quand il affirme toujours l'inverse de ce qu'il pense. Sauf que si... Mutt en sait quelque chose. A partir du moment où il a utilisé les poings, on l'emmerdait beaucoup moins. Bien sûr il a eu d'autres ennuies, mais vu ce qu'il avait vécu... Il préférait ça à son ancien harcèlement.
" Parle pas de trucs que tu connais pas. Parce que je peux t'assurer que si t'es trop gentil, tu te fais ratatiner. Et me fait pas un cours, la vie m'en a déjà donné un. " Dit-il un peu acerbe, car ca le touchait très profondément.
Pas à se plaindre ? Non, il n'en avait pas l'air. Mutt ne sait pas comment il s'était démerdé. Mais pour lui, ca n'était pas réaliste. Peut être était il un fils à papa qui avait eu assez de thunes pour pouvoir se payer toutes ses excentricités ? Oui, c'était sa théorie à l'instant.
" Ouais... " Répond-t-il à la question de Mutt. " Mais toi t'as l'air d'être un fils à papa qui a une cuillère en argent dans la bouche. T'as pas l'air très à même de comprendre ce que c'est les galères de thunes... "
Bien sûr Mutt avait fait de grandes écoles. Il n'avait manqué de rien, mais il connaissait les galères. Sa mère qui essayait d'offrir le meilleur à son gosse unique alors qu'il avait un père absent.
" Et pour répondre à ta question: J'ai un soucis avec mon père oui... Un père qui n'en a jamais rien eu à péter de ma vie et qui revient comme une fleur pour venir me faire chier, à m'imposer ses choix... Alors qu'il n'a jamais été là quand il fallait. C'est ca mon soucis. Il veut que je fasse des études alors que j'veux juste pas refoutre les pieds dans ces établissements de p'tits bourges de merde qui m'ont pourri toute ma vie... " Il marque une pause, baisse les yeux sur son livre et finit par lâcher, sans réfléchir. " C'est pour ca que j'me suis tiré de chez moi... J'en avais marre de m'engueuler avec mes parents. J'avais envie de respirer un peu. Savoir qui je suis et ce que j'veux faire de ma vie. Et personne ne décidera à ma place... " Il lui dit qu'il connait. " Pas sûr... Mais essaye... " Il attend de connaitre son histoire maintenant. Parce que pour l'heure, il voit pas bien ce qu'il pourrait lui dire.
Moses.
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« Ah ? Je pensais que c’était ce qu’on faisait depuis tout à l’heure, parler de trucs qu’on connaissait pas », se contente de répliquer Klaus qui s’amuse de la rapidité avec laquelle son interlocuteur l’a catalogué quand il ne supporte absolument pas qu’en retour, notre numéro quatre lui colle une étiquette, quelle qu’elle soit.
La vérité, c’est qu’ils ne se connaissent pas, la vérité, c’est que Klaus ne sait rien des traumatismes que Mutt a endurés (même s’il n’a pas vraiment à se poser la question pour être à peu près certain qu’il en a et qu’ils sont cotons – en même temps, Klaus a toujours eu un faible pour les gars brisés par la vie, rien d’étonnant à ce qu’il en paie les conséquences ensuite, du coup), tout comme Mutt ne se doute pas un seul instant de ce que Klaus a traversé. Parce que Klaus est curieux, il a bien envie de demander plus de précisions à son interlocuteur, mais il sait déjà comment ça va se finir : le loubard va se refermer comme une huitre et ce sera la fin de la discussion. Sauf que Klaus n’a pas envie que ça s’arrête. Cette conversation, il l’aime vraiment beaucoup, beaucoup trop pour s’épargner de la poursuivre sous le prétexte que ça ferait mauvais genre ou va savoir quoi encore. De toute façon, s’il sait être à l’écoute, on ne peut pas forcément dire non plus qu’il soit forcément de bon conseil. Donc oui, en se basant seulement sur leurs préjugés respectifs, forcément, ils n’iraient pas loin. La vérité, c’est qu’ils ne se connaissent pas… mais qu’ils gagneraient probablement beaucoup à se connaître, autant l’un que l’autre.
Klaus ne peut s’empêcher de rire très franchement quand Mutt suggère alors qu’il doit être un fils à papa né avec une cuillère en argent dans la bouche, et qui n’aurait jamais connu les galères de thunes. La preuve qu’ils ne se connaissent pas du tout, mais alors vraiment pas. Bon, durant son enfance, il ne pouvait pas dire que l’argent avait manqué, quelque part. Mais au-delà de ça, il y avait tout le reste… et le reste n’était pas franchement glorieux, il faut quand même être honnête là-dessus.
« J’ai dormi plus souvent à la belle étoile que tu l’imagines, et pas parce que je suis un inconditionnel du camping, si tu vois ce que je veux dire », fait-il sans pour autant entrer dans les détails.
Il ne voit pas l’intérêt de s’épancher sur ses errances quand il s’était retrouvé livré à lui-même après la dissolution de la Umbrella, les squats qu’il a fréquentés, les personnes peu recommandables qu’il a côtoyées… Tout ça, il estime qu’il est préférable de ne pas en faire une affaire d’état. Dans tous les cas, ce n’est pas comme si ça changerait grand-chose dans tous les cas.
« Alors ton souci c’est que ton père absentéiste veuille que tu aies un bel avenir ? D’accord, c’est con. Si t’as pas envie de faire des études, c’est pas cool de t’y obliger, mais honnêtement. Tu parles comme un ado en crise. » Il le fixe avec un léger mouvement de recul, trop exagéré tout de même pour être pris au sérieux. « Rassure-moi, t’es majeur, au moins ? »
Puisque que Mutt a bien voulu lui parler de son père, Klaus n’est pas sûr de vouloir lui parler du sien, d’un autre côté, au point où il en est, que le type le prenne pour plus barge qu’il ne l’est déjà, ça changera pas grand-chose à sa vie.
« Je te parie tout ce que tu veux que tu vas pas me croire. » Il marque une pause. « J’ai pas de vrai père, je suis l’immaculée conception deux point zéro. Ma mère s’est retrouvée pleine comme une barrique en… deux secondes. Et je suis pas le seul. » Il sait qu’il a déjà perdu Mutt à ce stade de ses explications, mais il s’en tape. « Ma mère m’a vendu à un vieux riche, et avec six autres gosses, on a été entraînés à devenir de vraies machines de guerre destinées à combattre le crime. » Il se marre. « Avant que tu fasses la remarque, oui, ce que je consomme en temps normal, c’est de la bonne. Mais je suis cent pour cent sobre – me félicite pas, surtout. »
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D'accord, ce type avait de la répartie. Mutt grimace quand il lui répond du tac au tac. Il grince un peu des dents. Ca ne l'aide pas à se débrider un peu. Bien au contraire. Il avait envie de prendre ses affaires et foutre le camp.
Le soucis à cet instant, c'est qu'ils ne se comprenaient pas. Ils était à des lustres de comprendre l'autre. Et Mutt comme Klaus se faisaient une idée erroné l'un de l'autre. C'était assez facile de tirer ce genre de conclusion hâtive. L'autre en face de lui, lui apprend qu'il n'est pas ce fils à papa qu'il pensait qu'il était. Et face à son hilarité, Mutt se sent un peu con.
L'autre ne l'aide pas quand il commence à le juger par rapport à ce que son père veut de lui. Clairement, Mutt regrette de s'être ouvert à lu. Il a une boule à la gorge qui monte et il a envie de chialer sur l'instant. Alors il déglutit en baissant les yeux, ses dents plus serrées que jamais. Ce mec cherche à venir lui parler pour venir lui en foutre pleins la gueule. Mutt avait ses raisons. Clairement ses raisons. Et l'autre le traitait de sale gosse... Il frappe du poing sur la table.
" J'ai pas besoin qu'on m'fasse la morale putain... Et je t'emmerde espèce de connard... "
La suite fait grimacer Mutt encore plus. Il lui raconte une histoire qui n'a ni queue, ni tête. Une histoire totalement fantasque et irréelle. Une histoire qu'il pensait qu'il allait gober ? En fait, ce mec se foutait de sa gueule clairement. Et putain, il avait pas besoin de ça... S'il s'était tiré de chez lui, c'était pour avoir la paix. Et voilà qu'il avait tenté la discussion avec un attardé d'hippie qui le prenait pour un abruti notoire. Et il avait l'impression de passer pour le p'tit Henry débile à qui on aime se foutre de sa gueule. Mutt est dépassé, il ne se sent pas bien, et il a la colère qui monte de plus en plus. Il le regarde, l'air défait, les yeux brillants.
" Mais t'es venu pour te foutre de ma gueule en fait ? Tu m'prends vraiment pour un con. C'est quoi ton délire là ? Me ridiculiser devant ta bande de p'tits copains ? T'as fait un pari ? On va faire payer au p'tit blouson noir... " Lui dit-il la gorge nouée. " Tu t'venges c'est ca ? Que je t'ai envoyé chier au bar ? C'est réussi... Putain j'en ai assez entendu... " Il range ses affaires, et les attrape rapidement. " J'ai été trop gentil... Vas te faire foutre... " Il se lève, il finit par s'arrêter et fait demi tour en le regardant. " Ha non j'oubliais, te faire foutre, c'est déjà ton cas alors... " Il lui tourne les talons pour se diriger d'un pas pressant vers la sortie sans regarder derrière lui avant de la claquer derrière lui. Sur le pas de la porte, il prend un temps pour se calmer, il cherche d'une main tremblante son paquet de clopes dans une de ses poches. Son briquet refuse alors, bien évidemment, de fonctionner, alors il finit par donner un coup de pied de rage dans une poubelle à l'entrée. Il grimace pour retenir les larmes qui montent, tout en posant son dos contre un mur à quelques pas de l'entrée. Le dos tourné à l'entrée.
Moses.
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Klaus n’est pas du genre à faire la morale de manière générale. Hey, il serait sérieusement mal placé pour le faire alors qu’il incarne peut-être à lui seule toutes les notions possibles d’amoralité, mais qu’est-ce que vous voulez, on ne se refait pas, et pour le coup, il avait adopté une méthode assez basse : la meilleure défense reste parfois l’attaque, même quand on est un indécrottable hippie décérébré comme c’est définitivement son cas. Alors oui, c’est pas cool de faire la morale, et c’est pas forcément ce qu’il avait voulu, mais c’est effectivement ce qu’il a fait. Il n’en est pas fier, mais ce n'en est pas moins le cas. Alors oui, Mutt a bien raison de s’emporter. Klaus n’a aucun droit de juger la vie de son interlocuteur ou de lui faire la morale, même si ledit interlocuteur l’avait fait un peu plus tôt. Klaus s’attendait un peu à une réaction du genre, et ça devait logiquement pas s’arranger au moment de lui raconter son histoire, le plus sincèrement du monde pourtant.
Est-ce qu’il s’attendait à ce que Mutt le croie ? Pas le moins du monde. Il n’y avait que les cinglés de sa secte pour accorder du crédit à ses propos, surtout quand il leur faisait des prédictions précises sur l’apocalypse à venir dans plusieurs décennies. Mutt a l’air grognon et énervé, mais il a aussi l’air d’avoir la tête sur les épaules, rien d’étonnant par conséquent à ce qu’il ne le croit pas immédiatement sur parole. Alors pourquoi lui parler ? Pas pour se foutre de lui mais par envie d’être honnête… Et pour le coup, en découvrant la réaction agressive de son interlocuteur, il veut d’autant plus lui prouver sa bonne foi. Oui, ils ne démarrent clairement pas du bon pied tous les deux, et pourtant, Klaus continue de vouloir l’apprécier, ce mec, il continue de le trouver attirant, et pas uniquement parce qu’il est certainement le mec le plus canon de tout ce bouge (même si c’est clairement le cas).
« Alors d’une, tout le monde ici s’en fout de nous, et personne ne nous regarde, donc j’aurais rien arrangé. Ensuite, j’ai pas besoin de ton accord pour aller me faire foutre, je m’en charge très bien tout seu… ah, tu m’as devancé », répond Klaus qui se prend de plein fouet la petite remarque bien homophobe de son interlocuteur… mais dont il ne lui tient qu’à moitié rigueur. Il a suffisamment côtoyé de mecs en conflit avec leur sexualité pour les reconnaître quand il en croise un. « Bon ben salut, hein, du coup… », ajoute Klaus tandis que le type se tire du bar.
Klaus n’a pas envie d’arrêter la conversation ici malgré tout, mais il ne va pas le retenir contre son gré… c’est ce qu’il se dit tout d’abord, mais alors qu’il le suit du regard , il voit que le pauvre n’a pas l’air d’aller bien du tout, et il veut l’aider du mieux qu’il le peut, même s’il est certainement la dernière personne dont il veuille recevoir l’aide. Il parvient de convaincre Ben, qui avait observé la scène à distance avec un mécontentement évident, de l’accompagner. Après quelques secondes d’hésitation, il fait le choix de sortir à la suite de Mutt, se racle légèrement la gorge en se rapprochant de lui.
« Désolé, j’avais pas le droit de te dire ce que je t’ai dit. T’as clairement pas eu une vie facile, et j’te connais pas, c’était pas malin de ma part. Par contre… Attends, ça te dit, je te montre un tour de magie… »
Il n’attend pas pour proposer le plus impressionnant de sa panoplie à son interlocuteur.
Ben, à contrecœur, accepte de soulever Klaus au-dessus du sol, quelques centimètres à peine, mais suffisamment pour donner à son interlocuteur l’impression qu’il est en train de léviter.
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Après cette altercation, Mutt n'est pas au meilleur de sa forme. Après ce coup rageur, les larmes aux yeux, il tente de nouveau d'allumer sa putain de cigarette, jusqu'à ce que la porte s'ouvre de nouveau. Notre jeune blouson noir glisse une main sur ses joues pour retirer les larmes qui viennent de couler et détourne un peu la tête. Il voit l'hippie sortir de nouveau. Il veut quoi encore ?
" Putain... Mais casse toi ! Espèce de sangsue là !!! Tu veux vraiment que j'te cogne ??? " S'énerve-t-il d'abord. Il voulait que ce type se barre. Qu'il se casse une bonne fois pour toute et qu'il arrête de l'emmerder. Il ne supporterait pas d'en entendre plus.
Il s'excuse mais à ce niveau là, Mutt n'en voulait pas de ses excuses. Mutt n'avait pas été juste non plus envers son interlocuteur, mais Klaus avait tapé clairement sur des sujets qui fachent. Puis, ce type lui demande s'il veut lui montrer un tour de magie.
" Lequel ? Celui où tu te casses définit... " Il s'arrête quand il pense voir Klaus commencer à léviter au dessus du sol. Le visage de Mutt se déride en prenant une mine surprise et aussi flippée. " Bordel de mer... "
Et il fait comment ce mec ? Mutt avait déjà vu des trucs bizarres dans sa vie, mais ca ? Continuait-il à se foutre de sa gueule à cet instant ? Il avait un truc... Il avait forcément un truc... C'était pas possible. Il fait deux pas en arrière comme pour se protéger d'une quelconque menace instinctivement. Les yeux de Mutt cherche le truc qu'il ne voit absolument pas. Mais c'est pas possible, il doit y avoir un truc qu'il ne voit pas... Puis d'un seul coup, après de longues secondes où la surprise parle sur son visage, il claque:
" C'est quoi ton délire là ? J't'ai dit que je suis pas comme tes clanpins de merde... " Car ouais, il doit y avoir un truc. " T'as un truc... T'as forcément un truc et tu veux m'faire marcher... Mais moi, j'prends pas dans tes délires... Hein ? Et si tu veux jouer à ça ? On va jouer... Moi j'ai croisé un truc incroyablement plus impressionnant que ton p'tit tour de manège... " Sa voix commence à porter sous l'énervement. Qu'est ce qu'il cherchait à faire ? Lui même ne le sait pas. A croire qu'il voulait montrer à son interlocuteur que son p'tit tour ne l'impressionnait pas plus que ça au final. (même s'il était impressionné quand même) " J'ai déjà croisé des aliens... Et même une soucoupe volante ! Pouf qui a disparu dans le ciel dans un claquement ! " Bon en écoutant la façon dont il le disait, il se demandait s'il n'était pas en train de péter les plombs pour de bon... Et son père lui a dit de ne pas l'évoquer. De ne jamais l'évoquer. Bien entendu, c'est à ce moment là que des types descendent de leur voiture et viennent à entendre une partie des paroles de Mutt, qui baisse le nez d'un seul coup. Il sent leur regard insistant sur eux jusqu'à ce qu'ils rentrent dans le bar.
Moses.
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« Non, si tu pouvais éviter, ça m’arrangerait », répond Klaus d’un ton léger, mais en laissant tout de même une distance de sécurité entre eux quand son interlocuteur, pour commencer, le rembarre sérieusement en suggérant qu’il va finir par le cogner.
Klaus n’a pas envie de tenter le diable non plus, mais il sent bien que son interlocuteur en serait définitivement capable. Peut-être qu’il devrait effectivement ne pas insister et le laisser tranquille, mais difficile à dire et difficile à faire quand il le voit là, les larmes aux yeux… Il n’a pas forcément été tendre dans ses propos avec lui, mais Klaus n’a absolument rien contre Mutt. C’est même tout l’inverse, le jeune homme aurait plutôt tendance à lui plaire. Et pour cette raison, le jeune homme aimerait définitivement dépasser ce malentendu s’il le peut, mais pour ça, il doit lui faire comprendre que même si son propos est délirant, il n’en est pas moins faux. Les choses les plus dingues sont parfois les plus réelles.
Alors il lui fait une petite démonstration de ses pouvoirs pour la forme. Dans un premier temps, il sent qu’il est impressionné, mais Klaus refuse d’être convaincu pour autant, la preuve, c’est qu’il l’envoie balader quand même. Pas grave, tant qu’il aura semé le doute dans son esprit… Et quand l’autre ajoute qu’il a vu des choses bien plus impressionnantes, Mutt s’attend définitivement à tout sauf à ce que Mutt lui apprend alors. Les yeux de Klaus sont aussi ronds que des soucoupes quand le jeune homme lui parle de sa rencontre avec des aliens. Alors là c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Il l’engueule littéralement parce qu’il dirait n’importe quoi, et l’instant d’après, il lui claque un truc pareil ?
Bien sûr, Klaus est loin de croire Mutt sur parole, et il se demande si son interlocuteur n’est pas en train de se foutre de sa gueule à lui, mais s’ils commencent à se renvoyer la balle, ils n’arriveront nulle part, alors autant procéder d’une autre manière, il estime que ça vaudra naturellement mieux. Et il ne pense pas que ni l’un ni l’autre n’auront matière à le regretter.
« T’as croisé des aliens et tu trouves mon histoire délirante ? Sérieusement ? » il répond avec un sourire. « Va falloir m’en dire plus, j’ai jamais croisé d’alien, moi. »
Dit-il alors que son père adoptif en est littéralement un, mais pour en avoir conscience, il faudrait qu’il sache que c’est le cas. Il n’en est rien, et ce n’est pas plus mal, s’il ajoutait cette information à son récit, là, clairement, Mutt le passerait à tabac sans aucune hésitation.
« Et t’as raison, y a un truc. Je lévite pas vraiment. En fait, j’ai un assistant invisible », ajoute-t-il avec une lueur de mystère dans le regard, dans l’espoir de dérider un tant soit peu son interlocuteur.
Inutile d’en faire tout un plat non plus, pas vrai ?
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Il semblait le croire. Mais personne ne le croyait... Et il savait de quoi ça avait l'air ses histoires. Mais celui du type en face de lui etait aussi dingue. Mutt est paumé il ne sait pas quoi en penser. Il ne sait pas s'il peut faire confiance au type en face de lui. Il reste assez longuement silencieux, pietinant sur place, un léger rire nerveux s'échappe de ses lèvres. " T'es vraiment barjot... " Souffle t il d'abord. Un ton quand même plus léger. Dans un sens, il n'avait pas tord. Son histoire était tout aussi dingue que ce qu'il a vu à Akator. " Assistant invisible ? C'est quoi s'delire encore ? "
Il recale sa clope toujours éteinte sur le coin de ses lèvres avant de fourrer ses mains dans les poches de sa veste toujours silencieux. Il finit par dire:
" J'ai plutot l'habitude que les gens se foutent de ma gueule. C'était y a 3 ans. Normalement j'dois pas en parler. Mon père me l'interdit sinon le gouvernement pourrait me tomber dessus qu'il dit... " Ce qui était vrai. " C'est délirant ton truc... " Allait il le croire ? Il tourne de nouveau la tête vers Klaus, il le détaille longuement du regard avant d'ajouter: " Tu m'etonnes que ces mecs te suivent. Si tu leur fais le coup de Jésus qui marche sur l'eau... " Il grimace. " Rassure moi tu marches pas sur l'eau ? Et... T'es pas Jésus ? "
Il voit mal le Christ comme un hippie junky. Mutt se détend un peu en riant doucement. Peut etre était il en train de faire une erreur. Mais Klaus ne semblait pas méchant. D'accord, il n'a pas été cool tout à l'heure. " J'ai ptet pas été sympa talleur mais... T'avais pas à me tacler sur un truc aussi perso. S'en prendre pleins la gueule toute la journée... Ne plus avoir un seul endroit où tu peux respirer. Apprendre qu'on t'a menti toute ta vie... Et je culpabilise déjà assez de laisser ma mère derrière. J'ai juste pris ma moto, quelques affaires et... J'sais pas. Je vais sûrement rouler jusque Memphis et me trouver un garage ou taffer. Recommencer ma vie... Comme si c'était si évident ! " Lui dit il le coeur lourd. " T'as beau me faire ton tour a la con la. J'suis pas impressionné et j't'en veux p'tet encore un peu. " Il en avait encore gros sur la patate comme on dit.
Moses.
I'm tired of being what you want me to be. Feeling so faithless, lost under the surface.
Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.
Klaus esquisse un sourire quand Mutt, visiblement paumé, lui fait remarquer qu’il est totalement barjot. Peut-être bien, mais dans ce cas, on peut clairement dire qu’ils le sont tous les deux et qu’il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. En tout cas, et en dépit des circonstances, Mutt semble s’être un peu calmé, ce que Klaus décide de prendre pour un excellent signe.
« C’est une longue histoire, je te la raconterai quand t’accepteras de me croire », fait Klaus, énigmatique, quand Mutt lui demande plus d’informations sur son prétendu assistant invisible.
Du coin de l’œil, Klaus peut voir Ben tirer la tronche, mais il décide de ne pas s’en formaliser pour autant. Il a mieux à faire dans tous les cas, c’est-à-dire écouter les histoires complètement déjantées de son interlocuteur qui lui apprend au passage que c’est un truc dont il ne devrait pas parler, qui remontait à y a trois ans.
« Je suis plus sexy que Jésus. Et j’avouuue j’ai peut-être un peu abusé de mes talents – certains que tu ne soupçonnes pas et qui te plairaient beaucoup – pour leur plaire, mais j’avais pas l’intention d’en arriver là, ça s’est fait… naturellement ? »
Le délire sectaire était né presque malgré lui, mais il ne va pas prétendre qu’il ne l’a pas entretenu. En même temps, c’était agréable, pour une fois, d’être complètement aimé et admiré, d’être porté aux nues. C’était une vague d’amour par laquelle il s’était laissé entraîner, mais à présent, il est impossible de nager à contrecoeur, et il risque fort de se noyer dans toute cette situation. Qu’importe. Au moins, Mutt semble vouloir être plus conciliant avec lui, et ça, clairement, ça réchauffe le cœur de Klaus qui n’en demandait définitivemetn pas moins.
« Je te le reconnais, j’avais pas à te dire ce que je t’ai dit, c’était pas cool et ça sortait de nulle part, surtout que j’te connais pas, je suis sûr que t’as de très bonnes raisons de faire ce que tu fais. » Il marque une pause. « Comme j’ai de très bonnes raisons de faire ce que je fais. » Il lui sourit. « Je dois pas me fier à tes airs de gros loubards, et tu dois pas te fier à mon charisme magnétique de hippie superstar, on se met d’accord là-dessus ? »
Il est content, quelque part, que la situation se soit un peu détendue. Le fait est que oui, définitivement, ce jeune homme lui plaît, et il n’a certainement pas envie de lui faire du mal ou bien de se prendre la tête inutilement. Non, en fait, il a surtout envie de lui plaire, il s’en rend compte au moment d’avoir une chance, les yeux brillants, de faire l’étalage de ses pouvoirs.
« Je savais que t’en voudrais plus, espère de gourmand, va », fait-il en riant. « Mmm… Attends… » Klaus se concentre et invite un Ben exaspéré à retourner dans le bar, subtiliser discrètement une bouteille abandonnée sur une table, et la glisser entre les mains de Mutt. « Alors ? »
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Mutt a un de ses sourires en coin qui ressemble un peu à une grimace. Il demande de le croire. C'est vrai qu'après tout... pourquoi pas. Il avait vécu des trucs de dingue aussi de son côté, mais son histoire ressemble à une bande dessinée genre Marvel ou DC comics. Mais après tout... Pourquoi pas.
" Ouais... Bon... Okay... J'te crois. " Cède-t-il à dire. " Par contre, désolé, pour reprendre c'que tu m'as raconté, tu fais pas trop machine de guerre. Et puis, si y'avait eu un groupe de superhéro comme ca, pourquoi on en a pas entendu parler ? "
Il ne met pas en doute ses propos, il veut comprendre et il s'intéresse. Même si le ton est toujours dit sur la défensive. Il allait falloir un peu de temps à Mutt néanmoins pour se détendre. Il garde un peu de méfiance. On lui a tellement fait de coup à l'envers...
Mutt continue de l'écouter. Il grimace quand il lui dit que certains de ses talents pourraient lui plaire avant de se marrer doucement. Il se secoue la tête en disant que c'est pas de sa faute si les autres l'ont suivi.
" J'ai créé une secte par erreur. Ca sonne comme le titre d'une biographie chelou. " Dit-il, laissant son humour se débrider doucement. " J'veux pas t'vexer, mais j'suis pas sûr que je l'achèterai. "
Mutt lui balance ce qu'il a encore sur le coeur. Car oui, il en a encore gros sur la patate. Il garde un nœud à l'estomac et peut être est-il plus sensible qu'il ne veut l'admettre. Y'a des trucs dont il n'est pas encore en accord avec lui même. Et puis, Klaus l'avait bien défoncé à peine commençait-il à se confier un peu à lui. Ses paroles font échos au jugement qu'il a donné à Klaus aux premiers abords. Il le reconnaît.
" De bonnes raisons ? C'est à dire de bonnes raisons de créer une secte ? " Continue-t-il un peu sur sa lancée, mais un sourire aux lèvres. Mutt marque une pause quand il lui demande de ne pas se fier à ses airs. Il se secoue la tête encore quand il parle de lui comme le hippie superstar. " Calme ta joie... Mais ouais... Ca marche... Mais j'suis pas sûr que t'es envie de voir ce qu'il y a derrière le masque du loubard comme tu dis. Tu risques d'être déçu. " Se confesse-t-il un peu. Un gros manque de confiance en lui clairement.
Mutt fronce doucement les sourcils en écoutant Klaus lui dire qu'il voudrait lui en montrer plus. Il voit alors une bouteille d'alcool venir léviter jusqu'à ses mains. Mutt se fige et regarde tout ca avec des gros yeux. Il aurait des envies de sursauter et de lâcher la bouteille sur le sol, mais là, il est d'abord incapable de boufer. Il lève un regard avec Klaus.
" Alors ?.. J'ai compris... Arrête ca ! Ca devient... flippant... " Il respire ensuite enfin d'un seul coup pour se contenir. Il regarde longuement la bouteille qu'il a entre les mains. Il lui faut peut être au moins ça pour encaisser l'information. Il en boit une longue gorgée et grimace face à l'intensité du liquide. " Putain... Me faut au moins ça. "
Mutt prend ensuite un temps et regarde Klaus longuement, puis regarde au dessus de son épaule. Il a pas envie de raconter ses merdes d'ovnis et personnelles avec autant de monde autour. Il réfléchit à beaucoup de choses: Doit il faire confiance au hippie. Mais clairement, il sait faire des choses et il vient de lui prouver. Mutt n'est pas au mieux en ce moment, sur la route là, ca fait des jours qu'il est seul et il se sent seul. Et il y a quelque chose dans le regard de Klaus qui l'interpelle. Une part de lui a envie de s'emporter et de lui faire confiance totalement au final. Il finit par hausser les épaules et lui dit:
" P'tet que ca te gêne pas, mais j'ai pas envie de parler devant tous ces connards... " Il lui tend la bouteille. " On s'trouve un coin dehors... J'ai des clopes mais mon feu marche pas et j'ai grave besoin de m'en griller une. Par contre, me fait pas de coups fourrés Monsieur la machine de guerre, car j'ai pas que le costume de loubard qui va avec. " Il finit avec un léger sourire.
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Klaus se sent étrangement soulagé d’entendre que son interlocuteur le croit, alors qu’il n’a jamais spécialement attendu après l’approbation des autres – et encore heureux. Mais ce type, sans qu’il s’explique vraiment pourquoi, est différent. Il avait besoin de l’entendre lui dire qu’il le croyait bel et bien, et c’est à présent chose faite.
« T’as pas besoin d’être baraqué comme l’incroyable Hulk pour faire des ravages, c’est fou comme t’es réducteur », fait Klaus avec un sourire doux. Son reproche n’est pas fait pour être mal pris, mais clairement, Mutt a des années d’éducation virilistes à laisser derrière lui pour accepter de voir le monde d’une autre manière, une vision qui serait probablement libératrice pour lui, au passage. « Et t’as pas entendu parler de nous parce qu’on vient du futur », ajoute Klaus avec un haussement d’épaules tout naturel.
Probable qu’avec une telle affirmation, il cesse de le croire au moment même où il semblait prêt à faire cet effort, mais peu importe. C’est pas bien de mentir, et Klaus n’a pas envie de mentir à son interlocuteur, c’est même tout l’inverse. En sa présence, il a envie de dire la vérité sur absolument tout, et c’est presque une sorte de réflexe naturel à ce stade, le genre contre lequel il est impossible de lutter. Klaus préfère s’épargner tout commentaire, en revanche, sur sa secte, clairement, le sujet est épineux, et puisqu’il est de plus en plus tenté de tout envoyer promener, ce n’est pas comme s’il se sentait vraiment la mission divine de convaincre son interlocuteur du bien-fondé de son action. Non, ce n’est pas le cas du tout… De même qu’il n’a pas vraiment l’intention de l’enrôler dans cette fameuse secte. Non, il a juste envie de mieux le connaître. Ça se résume à ça.
« Je crois pas que tu puisses être capable de me décevoir, pour être honnête », répond Klaus quand Mutt suggère que le hippie en chef sera forcément déçu de ce qui se trouve sous le masque de loubard.
Cette phrase en elle-même prouve le contraire, elle met en valeur une vulnérabilité qui est probablement touchante quand on accepte de creuser sous la surface. Mais sa réflexion va plus loin que ça en réalité. Il y a quelque chose chez ce type qui l’attire inexorablement, et ce quelque chose lui laisse à penser que tout ira bien s’il reste à ses côtés… Parce qu’ils ont leur place ensemble, même si ça semble invraisemblable, même si ça ne se voit pas forcément au premier coup d’œil.
« Quoi ? C’est toi qui m’a dit que t’étais pas impressionné, tout à l’heure », s’amuse Klaus, ravi de voir que le coup de la bouteille fait son petit effet à Mutt. « L’insulte était gratuite, mais on peut aller ailleurs, ça me va très bien », il fait en rendant son sourire en coin à son interlocuteur. « Ils me retrouveront, de toute façon, il me retrouvent toujours. » Il marque une pause. « Et c’est toi le pro des coups fourrés, c’est toi qui me menace depuis tout à l’heure, j’ai rien fait, moi », ajoute-t-il avec humour en levant les mains en l’air comme en signe de reddition.
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
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Klaus parle alors qu'ils viennent du futur. Il ferme les yeux, prend un air déprimé à l'entente d'un nouveau truc bizarre à ajouter à sa liste. Ca faisait... beaucoup. Il se secoue la tête pour se sortir cette information de la tête pour l'heure. " Ouais j'retire ce que j'ai dit, ton histoire est clairement plus tarée. " Mais il aimerait bien commencer par le commencement avec Klaus, parce que là, ca partait clairement dans tous les sens dans ses histoires.
Klaus lui lance qu'il ne peut pas être capable de le décevoir. Mutt n'en est pas sûr. Il décevait beaucoup de monde et même s'il tentait de faire des efforts, au bout du compte il ferait une connerie. Il hausse les épaules d'un air las et lui répond:
" Si tu l'dis... " Quand Mutt lui demande d'arrêter avec ses petits tours de magie, Klaus en rajoute une couche. " J'ai pas dit que c'était impressionnant mais fliiiippant. Désolé mais voir une bouteille en lévitation, c'est tout sauf naturel pour moi. "
Klaus accepte qu'ils s'éloignent un peu du bar. Il n'avait pas envie de devoir se coltiner la bande de joyeux hippies camés... Mais en fait, c'était pas d'eux qu'il parlait mais bien des autres. Le barman, les autres clients. Mutt voulait bien se lier avec ce mec mais pas sous le regard jugeant de certaines personnes. Il n'avait pas envie d'être mêler à ça.
" T'sais que ca craint quand t'l'dis comme ca. Ils me retrouveront toujours. " Reprend-t-il en prenant une intonation assez melodramatique en se penchant vers Klaus. Il dit ça de manière légère, un sourire aux lèvres. Il ajoute. " Et connards, je parlais pas d'tes potes chelous, mais des autres. T'as p'tet pas r'marqué mais vous attirez pas mal les regards tes gars et toi. " Il s'exclame quand il dit que c'est lui le pro des coups fourrés. " C'est toi qu'm'suis depuis tout à l'heure... T'es vache là... " Il se racle la gorge en marquant une pause. " Et j't'aurais pas cogné. Je cogne que quand c'est nécessaire. " Histoire de rétablir la vérité. Ils marchent quelques pas pour arriver vers la partie du Motel. Il trouve un banc à côté des distributeurs. Quoi de mieux ? Mutt s'assoit là et prend une seconde pour lui afin de remettre ses pensées en place. Il finit par demander à Klaus. " Alors ? T'as beaucoup de trucs à m'raconter... Qu'est ce que tu fous et où tu vas... Par contre calmos sur les trucs bizarres... "
Moses.
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Un sourire s’esquisse au coin des lèvres de Klaus quand Mutt affirme que son histoire est clairement plus tarée… Ah, pour ça, il n’a même pas idée… taré et chaotique, sans l’ombre d’un doute. Même si cette conversation a encore une tournure étrange, Klaus sent comme poindre une singulière complicité entre eux deux. Une complicité telle qu’il est difficile de mettre un nom sur cette dernière, mais en attendant, elle leur correspond, elle leur correspond véritablement. Cette fois, il accepte de ne pas en rajouter une couche quand Mutt lui fait remarquer qu’une bouteille en lévitation, ça n’a rien de naturel à ses yeux (il pourrait lui faire l’article sur ce qu’il devrait considérer comme naturel en dépit des apparences, mais il fait tout de même le choix de se l’épargner). A la place, il préfère s’éloigner un peu en compagnie de son nouvel ami, si tant est qu’il puisse véritablement le qualifier ainsi.
Faut bien admettre qu’en effet, tout ce qui concerne ses fidèles craint un peu, comme toutes les sectes craignent. Mais là encore, il estime avoir fait le tour du sujet, et il n’a pas la moindre envie d’en rajouter davantage. Il n’a pas envie de se soucier d’eux, mais seulement de Mutt… Mutt qui lui fait remarquer qu’en évoquant les connards auxquels il cherchait à échapper, ce n’était étrangement pas à ses « fidèles » qu’il faisait référence. La preuve qu’il y avait de nombreuses choses à sauver chez ce jeune homme… Mais c’est une chose dont Klaus n’avait pas véritablement douté, en réalité. Oui, Klaus a bien vu les regards qu’on posait sur lui, mais les regards ne vous touchent que si vous décidez d’en avoir quelque chose à faire, et en l’occurrence, Klaus, de son côté, n’avait pas forcément envie de s’en soucier en quoi que ce soit. Bien sûr, quand on vous provoque, il arrive toujours un moment où il devient difficile de passer outre, mais quand les gens se contentent de vous regarder de travers, ce n’est finalement pas grand-chose.
« Je comprends qu’ils veuillent mater, c’est difficile de détourner les yeux de moi », répond Klaus avec légèreté. « Regarde, même toi t’as du mal. »
En revanche, oui, il a raison, c’est lui qui le suit, mais s’il insiste, ce n’est pas pour rien. Pas juste parce qu’il le trouve à son goût mais parce qu’il l’intéresse vraiment… Et aussi parce qu’il voit bien qu’il va mal… et que d’une manière ou d’une autre, sans exactement savoir laquelle, il voudrait être en mesure de l’aider.
« Faut savoir hein, si tu veux vraiment connaître toute l’histoire, tu vas avoir droit à un sacré paquet de trucs bizarres… donc c’est à toi de voir. Soit je te déballe tout et t’acceptes de me croire ou non, soit je t’invente une histoire de toute pièce, tu décides de la croire ou pas, et après ça, bah… on s’arrange », remarque-t-il dans un haussement d’épaules.
Au point où il en est, ça ne le dérange clairement pas de raconter toute sa vie à cet inconnu, encore faut-il que ce dernier s’y montre ne serait-ce qu’un peu réceptif, et ça, c’est difficile – pour ne pas dire impossible – de le savoir à l’avance.
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" Arrête tes conneries putain. " Lance Mutt qui a un rire entre le malaise et l'amusement quand il lui parle du fait qu'il a du mal à détourner le regard de lui. Bon, peut être que Mutt devrait revoir sa façon de le regarder et peut être éviter de le regarder. Il a l'impression qu'il lit en lui, même si... pour l'instant, il se persuade qu'il n'y a absolument rien du tout. Bon, il ne sait toujours pas pourquoi, il ne l'a pas définitivement envoyé chier en allant se réfugier dans sa chambre d'hôtel. Et pourquoi, il se tanne à le parler, mais c'est plus fort que lui. Et la solitude de ces derniers jours se faisait sentir.
Il avait besoin de parler, c'est certain et avec Klaus, peut être qu'il ne passerait pas pour le cinglé de service. A le regarder, c'est lui qui semble le plus cinglé des deux. (ce qu'il pense à cet instant bien évidement.)
Mutt s'installe donc sur ce banc près du distributeur et annonce à Klaus qu'il n'a pas envie d'entendre trop de trucs bizarres mais visiblement celà semble peine perdue.
" T'as gagné ! " Lance-t-il en faisant un geste des mains comme pour l'inviter à y aller dans ses histoires tordues. " Mais vas-y molo un peu. Faut le temps de digérer petit à petit. " Il tend son paquet de clopes à Klaus pour qu'il en prenne une, s'il en a envie. " Je sens qu'à côté mon histoire va être triste et sans envergure. " Dit-il, se pensant réaliste pour le coup. " Et puis... Quand on y pense, toi tu m'mens pas. Ca m'fait du bien après tout. Vivre 19 ans dans le mensonge et découvrir que toute ta vie... a été construite là dessus. Ouais... Je préfère que tu m'dises la vérité, aussi bizarre soit-elle. "
Il était franc. Et c'est vrai, il en avait marre des mensonges. On lui avait menti quasiment toute sa vie. Certains diraient que c'est pour le protéger mais Mutt n'en était pas aussi sûr. Sa mère avait été en colère contre son père. Il pouvait la comprendre ? Est-ce qu'il lui en voulait ? Non, sa colère s'était reporté sur Indiana Jones. C'était sa faute si sa mère avait dû mentir. S'il ne s'était pas tiré comme un lâche aussi...
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