Parfois, tu te dis que Mutt va en avoir vraiment marre de t'avoir dans les pattes. C'est pas que t'as l'air de le déranger ou quoi, et quand vous êtes partis dans vos délires, vous devenez inarrêtables (et insupportables) sans vous ennuyez mutuellement, mais tout comme tu as fini par le considérer comme une sorte de grand frère, tu songes qu'il te voit peut-être en petite soeur, et tout le monde sait que les petites soeurs sont casse-bonbons.
Un jour, qui sait, il te demandera d'aller voir ailleurs si tu t'y trouves, et alors, tu seras obligée de te confronter à cette solitude qui te fait si peur. Elle date pas d'hier, cette peur de la solitude. C'est quelque chose que t'as en toi depuis presque toujours, en vérité. Et il a fallu que tu te retrouves à devoir échapper à des dinos au beau milieu d'une jungle hostile pour te faire tes premiers vrais et sincères amis. Maintenant, t'as retrouvé ton téléphone, parce qu'il t'aide à te sentir un peu moins seul, et t'as trouvé Mutt, qui est plus ou moins ton seul ami ou presque ici, alors c'est vrai, t'hésite pas à le squatter autant que possible.
Il est un peu plus âgé que toi, mais en matière de maturité et de centres d'intérêt, vous vous y retrouvez, causer aliens et T-rex représente les trois quarts de vos occupations, mais y a le reste, aussi. Ton premier verre, tu l'as bu en sa compagnie. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que ta tolérance en la matière est franchement ridicule, c'est pas grave, cette espèce de subversion de pacotille, de rébellion absurde adressée à personne en particulier, ça te donne le sentiment d'être vivante, même si c'est sans doute un peu ridicule, dans le fond.
Cette fois encore, donc, c'est à la porte de Mutt que tu viens sonner. Avec une différence notable : Mutt ne vit plus tout seul, maintenant : il a un coloc. T'as compris que Klaus Hagreeves était un sacré personnage, mais tu ne l'as encore jamais rencontré, tu n'as pas eu l'occasion de te faire ta propre opinion sur la question. T'es un peu nerveuse à l'idée de le rencontrer : c'est que vous avez plus de dix ans d'écart, et t'es pas sûr qu'il sera ravi de s'encombrer d'une gamine, lui. Et si le courant ne passait pas ? Est-ce qu'il faudrait adieu une bonne fois pour toutes à ses soirées avec Mutt ? Non, Mutt n'est pas un lâcheur, mais si ça devait pas matcher, ça compliquerait quand même l'affaire.
Bon, t'essaies d'être positive. T'as promis de ramener la bouffe, et t'as pas fait les choses à moitié : chips, cacahuètes, pizzas surgelées, bonbons, bref, t'as mis toutes les chances de ton côté. Et puis, dans le magasin, t'as trouvé un petit bonus, un plateau de Ouija vendu comme un plateau de Monopoly, tu t'es dit que ce serait marrant. Plus marrant qu'un vrai Monopoly, en tout cas. Et puisque t'y crois pas, à ces trucs-là, t'es pas franchement flippée à l'idée de proposer ça. Tu sonnes, on finit par t'ouvrir.
"Hey ! J'arrive avec des renforts !" tu dis en agitant haut le sachet plein de nourriture. "Vous allez bien ?" Tu salues Mutt, puis te tourne vers le presque-inconnu. "Je suppose que tu es le fameux Klaus ! Ravie de faire ta connaissance."
L'histoire de son amitié avec Mutt a commencé un peu n'importe comment, et depuis, on ne peut pas spécialement dire que ça se soit arrangé, ça continue globalement sur la même lignée, donc, n'importe comment. Il avait parlé de rester une nuit ou deux, le temps de rebondir et de trouver un autre endroit où crécher, puis au final, ils en sont là, ils sont devenus colocs, des colocs avec un des deux partis qui ne paye pas spécialement de loyer (on ne se demandera pas lequel). Passé le malaise du quiproquo initial, ils sont bel et bien devenus de vrais potes, et des amis comme ça, Klaus n'en avait pas eu depuis... depuis... En fait il en sait trop rien. Klaus garde rarement ses "amis" aussi longtemps, et sa fratrie ne compte pas vraiment, au sens où ils sont naturellement plus importants sans qu'il n'ait eu à fournir tant d'efforts que cela pour que ce soit le cas.
Bref, Klaus a pris ses aises chez Mutt, et il espère sincèrement que ce dernier ne finira pas par se lasser de sa compagnie, comme l'a fait la vieille Teresa... Bon, en même temps, y a pas trop de comparaison possible entre cette petite vieille et Mutt. Au moins, quand il suggère qu'ils se pintent joyeusement la gueule tous les deux, Mutt, lui, ne tire pas une tête de six pieds de long comme a pu le faire cette petite vieille qui, au demeurant, ne devait pas comprendre un mot sur deux de ses élucubrations : la pauvre était sourde comme un pot.
Ce soir Mutt a proposé à une pote à lui de passer. Il ne sait pas grand-chose d'elle, si ce n'est qu'elle s'appelle Brooklyn - Brooke pour faire plus court - qu'elle a les cheveux roses (quelle excellente idée) et qu'elle aurait rencontré des dinosaures en chair et en os (là-dessus, aucun commentaire, mais il a très envie d'en discuter plus longuement avec elle), et qu'elle est sympa. Mutt a l'air de bien l'apprécier, alors Klaus lui fait confiance, lui, ça lui va de faire de nouvelles rencontres, il a l'impression d'en avoir jamais autant fait que dernièrement. Faut dire que, avant ça, il a plutôt eu tendance à végéter dans son coin, sans rien faire de ses dix doigts. Pas qu'il en fasse beaucoup plus maintenant, mais il le fait au moins en bonne compagnie.
Pile à l'heure, presque trop à l'heure, on sonne à la porte. Klaus, qui jusque là était affalé sur le canapé, se redresse laborieusement, écrase sa cigarette dans un cendrier posé sur la table et se lève. Et dès le début, Brooke lui fait la meilleure des impressions.
"Alors c'est toi, Brooklyn ? T'es a-do-rable." Il la serre dans ses bras, peu importe qu'ils viennent à peine de se rencontrer. "Regarde-moi ces cheveux, ils sont magnifiques, tes cheveux." Il n'attend pas plus longtemps pour lui prendre son sachet des mains pour faire l'inventaire des victuailles qu'elle leur a apportées. "Alors, qu'est-ce qu'on a de beau ?" dit-il en se dirigeant vers le salon pour tout déballer sur la table, jusqu'à ce que son regard tombe sur le Ouija. Il a un mouvement de recul. "Ça se mange pas, ça."
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Mutt avait invité Brooklyn pour une petite soirée en dehors de leurs retrouvailles pour les exposés et les cours. Il fallait bien qu'il se fasse à cette vie, même s'il sentait toujours un profond malaise quant à cette situation. Pas ses parents et toujours pas de réponses... Il n'était toujours pas chez lui mais... Ça pouvait être pire non ?
Il avait dit à Brooke que ça ne serait qu'une bonne partie de fous rires et qu'avec Klaus, elle n'avait pas à s'en faire, tout se passerait bien. Bon, avant de rentrer, il devait faire quelques courses. Et il revenait de son travail. Bien qu'il semblait propre en apparence, il allait prendre une douche en rentrant.
Il revint à l'appartement avec des boissons, (alcoolisées bien entendu), des chips et autre conneries. Et une ou deux pizza en plus. Brook allait ramener de quoi aussi. Il en profita pour remplir aussi le frigo bien trop souvent vide. Ça se voyait que papa et maman n'etaient pas derrière son dos... Et Mutt était en train d'apprendre comment se débrouiller sans eux.
Il rentra sacs à la mains et rangea tout rapidement. Oui, si son père le voyait, il se demanderait comment son gosse avait réussit en si peu de temps à jouer à la ménagère consciencieuse. Il avait jeté quelques mots à Klaus dans le canapé sur ce qu'il avait été chercher et qu'il allait prendre une douche avant que Brooklyn n'arrive. Il était presque l'heure en plus.
Quand la demoiselle arriva, il sortait de la cabine de douche et de dépêcha à enfiler ses fringues après s'être séché. Un simple t-shirt et un Jean ferait l'affaire. Pour ce soir la il ne prit pas le temps d'ajuster une coiffure impeccable. De toute manière, il n'était qu'avec des gens qui le connaissaient assez pour ne pas le juger sur son apparence. (Bien qu'en fait il n'avait pas à être jugé sur quoi que ce soit.) Il finit de se frotter la tête avec une serviette et laissa sa passe capillaire se positionner naturellement.
Il sortit de la douche et vit ses deux amis.
" Salut Brooke. J'ai pris un peu de retard, le temps d'aller faire des courses aussi. Fais comme chez toi. Je vais prendre tes affaires attends... "
Il attrapa la bouffe qu'elle avait amené pour les mettre dans la cuisine. Il fit des gros yeux à Klaus pour éviter qu'il ne tape déjà dans les amuses gueules.
" Tu veux un truc à boire ? J'ai ramené quelques bières. C'est le truc le plus frais du frigo... "
Il balança les paquets de chips sur la table d'un air assuré. Klaus avait foutu déjà son nez sur un objet que Brooke avait ramené. " C'est quoi ce truc ? Tu nous caches des trucs toi ! " Dit il en la taquinant.
Il tendit une bière à Klaus en connaissant déjà son choix. " Tiens fais pas cette tête, t'as plus tes pouvoirs, dons ou je sais pas quoi alors tranquille. C'est juste pour se marrer. En tout cas je valide. C'était soit ça soit le strip poker... " Il fit de petits yeux en decapsulant sa bouteille. " Et je sais très bien que t'attends que ça de me voir me dessaper mais nan... "
Il avait pris du recul sur ce qu'il s'était passé lors de leur rencontre et voyait ça comme un blague maintenant.
"Euh… merci ?" tu réponds quand le fameux Klaus te dit d’emblée qu’il te trouve adorable.
T’as un peu l’impression d’être un petit chaton, ou une gamine de sept ans, t’es pas sûre que l’un et l’autre soient très flatteurs, mais Mutt t’avais prévenu, tenue informée de la personnalité disons flamboyante de Klaus Hargreeves, donc tu tombes pas des nues non plus, t’as bien compris que ce gars est un sacré numéro, et il te le fait comprendre en deux temps trois mouvements. C’est pas bien grave, vaut mieux qu’il te trouve adorable plutôt que répugnante, pas vrai ? Parce qu’à ce stade, si ça avait été le cas, t’es à peu près sûre qu’il aurait pas hésité une seule seconde à te le dire, ça a pas l’air d’être le genre à cacher ce qu’il pense, plutôt le genre à dire absolument tout ce qui lui passe par la tête sans aucun filtre. Et à toi, ça te va bien. Tu trouves ça plutôt cool, même. T’aimes bien les personnalités qui sortent de l’ordinaire, après tout.
"Et merci, c’est moi qui me les colore moi-même, maintenant ! T’aurais envie que je te fasse une couleur un de ces quatre ? Un vert bien pétant, je suis sûre que ça t’irait à ravir !"
Et tu dis pas ça pour me moquer, des fois qu’il y en ait pour le penser, non non, c’est vraiment ce que tu penses. Il le porterait à la perfection. Et limite, vu le style de l’énergumène, c’est presque absurde que sa coupe de cheveux soit si… conventionnelle. Toi, tu seras absolument ravie d’y remédier s’il veut bien te laisser faire, ce qui pour le coup est peut-être une autre paire de manches. Tu veux demander où est Mutt, puisque tu le vois nulle part, mais t’es perturbée par le geste de Klaus, qui t’arrache limite le sac des mains pour scruter ce qu’il y a à l’intérieur. Il a l’air conquis, mais au moment de tomber sur le Ouija, t’as l’impression qu’il tire la tronche, un peu.
Tu te poses pas trop de question, de toute façon, c’est ce moment que Mutt choisit pour émerger de la salle de bains, où il avait donc disparu. Il prend le relai pour la nourriture avant de te proposer un truc à boire.
"Je dis pas non à une bière." T’es toujours pas sûre d’apprécier le goût de la bière, en revanche, t’aimes bien lequel ça te met quand t’en as bu un peu trop. C’est pas bien sage, ça c’est sûr, mais on s’en fiche, pas vrai ? Toi, tu t’en fiches, en tout cas. Après quoi, Mutt découvre de nouveau le jeu de Ouija. "J’ai trouvé ça au rayon enfants, je me suis dit que ce serait marrant, mais si ça vous branche pas, c’est pas grave, je m’en fiche." Non, en fait, t’es un peu vexée que ta petite idée puisse déplaire. T’oublies pas que t’es la plus jeune de la bande, et t’as envie de te vieillir un peu en leur présence, du coup, quand un geste, une initiative, une parole, risquent de dévoiler ton immaturité, ça te met pas bien. "Perso, je préfère ça au strip-poker, je me fous pas à poil devant deux pervers potentiels", tu dis sans faire de commentaire quant au « don » de Klaus. Mutt t’avait expliqué que Klaus et ses frères avaient des pouvoirs, mais t’avais pas spécialement pensé au « don » de Klaus. Tu veux pas commettre de bourde, tu sais pas si le sujet est sensible ou pas, alors tu décides de le prendre à la rigolade. "Allez, ça peut être marrant si on se met dans l’ambiance. D’ailleurs, Mutt, t’as des bougies, des trucs comme ça ? ça peut être fun, je suis sûre. Et j’ai jamais fait ça."
A première vue, elle a l'air chouette comme tout, la petite Brooke, et Klaus a aucun mal à comprendre les raisons qui ont fait qu'elle se soit liée d'amitié avec Mutt. Bon, il sait pas grand-chose d'elle en même temps (et d'un autre côté, il en sait peut-être beaucoup trop, comme le fait qu'elle a fréquenté des dinos... sérieusement ?), mais elle a de la repartie, elle a l'air positive, sociable, accessible, et c'est que des bons points pour elle. Et en plus, elle lui propose de lui faire une couleur gratos. Enfin, peut-être pas gratos, mais en tout cas, elle lui propose bel et bien une teinture, et honnêtement, Klaus la prend au pied de la lettre. "Du vert, t'es sûre ?" demande-t-il très sérieusement en passant la main dans sa tignasse comme si cela pouvait lui permettre, au toucher, de jauger si la couleur conviendrait bien ou pas. "J'imaginerais plus une sorte de bleu électrique. Ou bien on pourrait carrément faire un dégradé de couleurs ? Tu saurais faire ça, les dégradés de couleur ?"
Pas le temps de s'attarder plus longuement sur ces considérations capillaires, Mutt vient de sortir de la douche et accueille Brooke dans la foulée, accueille la perspective d'une partie de Ouija avec bien plus d'enthousiasme que lui (si on peut vraiment parler de "partie" dans ce contexte). "Juste pour se marrer", qu'i dit... Mouais... y a que ceux qui communiquent pas avec les morts qui arrivent à trouver marrant de le faire. Bon, d'un autre côté, Mutt a raison : dans tous les cas, vu qu'il a plus ses pouvoirs, c'est pas comme si ça allait changer grand-chose pour lui dans tous les cas. Mais même comme ça, il a du mal à trouver l'idée trippante.
"J'aurais préféré le strip-poker", qu'il réplique en se servant une bière tout en jetant un regard insistant à Mutt, plus pour le chambrer qu'autre chose.
Que Mutt soit maintenant capable de se marrer sur le sujet en dit long quant à la manière dont leur relation, mais aussi la mentalité du jeune homme, a évolué. Le quiproquo au fondement de leur rencontre n'est maintenant qu'un lointain souvenir au sujet duquel ils peuvent rire franchement sans qu'il y ait de gêne ou quoi que ce soit d'autre. Bon, y en avait pas spécialement eu du point de vue de Klaus, mais il avait jamais eu envie de mettre Mutt mal à l'aise non plus. Il préfère nettement la situation comme elle est. Et en vrai, non, il ne dirait pas oui à un strip poker. Voir Mutt se déssaper, il s'en lasse pas, en revanche, il se sentirait mal à l'aise si Brooke, toute petiote qu'elle est, commençait à retirer ses fringues. "Bon OK, si vous voulez", consent Klaus, en sous-nombre, en s'affalant sur le canapé avant d'attraper une très grande poignée de chips. "Par contre, vous êtes prévenus, on va s'emmerder." Il regarde successivement Brooke et Mutt. "On appelle qui en premier ?"
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Cette soirée promettait, et même s'ils n'allaient pas la passer dans un bar. C'était aussi bien de faire ça dans son appartement. Ils étaient à l'aise et n'avaient pas à s'en faire de grand chose. Mutt avait son visage illuminé par la présence de ses amis et de l'ambiance qui commençait à se dessiner. Il attrapa une bière pour Brooklyn. Même boire de l'alcool, ils n'avaient pas à se justifier. Brooklyn leur avoua avoir trouvé la planche au jeux enfants. Mutt fit une moue.
" Bizarre quand même... je vois mal un marmot jouer à ça. C'est limite un peu glauque. " Il regarde Klaus de travers et répond à Brooklyn. " T'en fais pas... Moi, j'suis partant à fond ! Ca change en plus ! "
Il saute par dessus le fauteuil pour finir en tailleur à côté de Klaus et attrapa la planche. Il ne savait pas trop comment ca fonctionnait. Il déblaya la table basse et la posa là.
" Alors si quelqu'un sait comment ca marche, je suis partant pour qu'on m'explique. " Il boit une gorgé de sa bière. Il donne un coup de coude à Klaus. " C'est lui l'expert ! Dis nous tout ! "
Brooklyn lui demande alors s'il a des bougies ou autre. Mutt pose sa bière et se relève rapidement. Est-ce qu'il avait ça ? Ha si ! Des bougies chauffe plat ca fonctionne ? Il sort un paquet et le montre à ses amis.
" J'ai que ça, mais je pense que ca peut être mal déjà. " Il en sort quelques unes et en fout un peu partout, avant de sortir un briquet de commencer à les allumer. Il finit par revenir sur le canapé, fit claquer son zippo qu'il glissa dans sa poche, avant d'attraper une cigarette dans un paquet qui trainait par là. Surement à Klaus, mais pour tout ce qu'il squattait... Il pouvait au moins lui en filer une. Il relança le paquet à Klaus avant d'allumer sa clope sur une des bougies chauffe plat. " Ca te gêne pas au moins ? " C'est vrai qu'il y avait Brooke et il ne savait pas si elle était adepte de potes fumeurs. Si ca se trouve, elle dirait pas non, non plus. Mais elle était encore jeune Et Mutt ne savait pas trop si c'était son truc. Notre garçon fumait beaucoup plus rarement qu'à une époque. Disons que s'il avait commencé, c'était plutôt pour suivre les copains que par nécessité, mais ce soir, il en avait envie.
Klaus avait demandé qui on pouvait appeler. Mutt ricana en buvant sa bière.
" Un truc fun ? Je sais pas... On peut appeler qui ? Vas-y je suis chaud moi ! Si tu me donnes des pistes, je peux te trouver quelqu'un ! Hey ! Vous savez ce qui manque ? Une bonne musique bien glauque là... je vous laisse gérer car vos trucs là de Stop and failed là... " Mutt parlait bien entendu de l'application Spotify qu'il n'avait pas encore bien assimilé.
"Les dégradés de couleur, tu m'en demandes trop, là", tu réponds en considérant Klaus de la tête au pied en essayant de t'imaginer ce que ça donnerait s'il décidait de teindre ses cheveux en bleu comme il le suggère. T'es contente. C'est encore difficile à dire, si le courant va vraiment bien passer ou pas entre vous, mais au moins, vous avez déjà trouvé un sujet sur lequel vous entendre. "Encore que je pourrais essayer, mais t'es prévenu, tu seras mon crash-test. Ceci dit, je te l'accorde, du bleu électrique, ce serait canon, sur toi", t'ajoutes avec le sourire. "J'ai raté ma vocation, j'aurais dû me lancer dans une formation de coiffeuse. Enfin, c'est pas encore trop tard pour ça, je suppose."
T'es contente d'avoir trouvé ce terrain d'entente avec lui, mais tu déchantes un peu quand il se rembrunit au sujet de ces histoires de Ouija. C'était une idée à la con, tu aurais dû te contenter d'apporter les vivres et de passer pour la sauveuse de l'humanité. Tu t'en veux, maintenant... Enfin bon... Heureusement, Mutt est là pour jouer les tampons. Avec un peu de chances, il va t'aider à réparer tes bourdes involontaires. En tout cas, il a l'air bien plus capable que toi de convaincre Klaus du fait que si, promis, juré, ça peut être fun d'invoquer des esprits juste en faisant semblant, juste pour se mettre dans une certaine ambiance, juste pour le délire, quoi (c'est sûr, à chacun ses délires, mais tu penses vraiment pas à mal, pour le coup). Vous vous installez autour de la planche de Ouija, tu sirotes une gorgée de bière, fais non de la tête quand Mutt demande s'il peut fumer sous ton nez (t'es pas fan de la fumée de cigarette mais t'as pas envie de casser l'ambiance), avant de te lancer dans tes explications, un peu rassurée par le discours de Mutt.
"En gros, faut poser chacun notre doigt sur la "goutte" - ce machin, là - et poser des questions à l'esprit de notre choix. Et il va te répondre par oui, non, ou épeler des mots très courts. C'est plus de l'autosuggestion qu'autre chose. Apparemment, y a des gens qui font bouger la goutte sans même se rendre compte qu'ils le font."
Non, tu t'attends clairement pas à vivre quoi que ce soit de paranormal, Brooke, et tu préfères le spécifier d'entrée de jeu, histoire de bien préciser que t'es pas une illuminée notoire (si certains réussissent à être convaincus par ça), juste que tu trouves ça marrant.
"On peut appeler une célébrité décédée ? Genre Michael Jackson ou John Lennon ? - Enfin, si ça se trouve ils sont pas vraiment morts, ici, je comprends vraiment rien à comment cet endroit fonctionne." Tu marques un temps de pause. [color=#660000]"Ou bien quelqu'un qu'on a connu personnellement..."
"Il est jamais trop tard, tu sais", répond Klaus avec le sourire à la remarque de Brooke sur sa vocation ratée de coiffeuse. "Je pourrais demander à ma frangine, Allison, de te filer ses tuyaux, elle était coiffeuse à une époque, même si les dégradés arc-en-ciel et les bleus électriques, c’était pas trop son fond de commerce, enfin je crois", avant de clôturer pour de bon le sujet « coiffure ».
Pour passer un sujet que Klaus ne trouve pas aussi divertissant que Mutt et Brooke, pour le coup. Il aurait vraiment préféré qu’ils s’épargnent ça, mais bon, puisque la majorité est partante, il va pas casser leur trip non plus. Et puis, tant qu’il y a de quoi boire et de quoi manger, il aura toujours une façon de bénéficier de tout ça. Puis l’ambiance à l’arrache avec bougie chauffe-plat, ça a quelque chose d’assez drôle, quelque part, tant c’est qu’à un dixième dans le ton. De même que Mutt, Klaus s’allume une clope tandis que la réflexion se porte sur la personne qu’ils vont invoquer. Il a pas vraiment envie de participer au débat, pour tout dire, à la place, il préfère se payer la tête de Mutt.
"Stop and failed", qu’il répète en se marrant comme si c’était la blague la plus drôle qu’il ait jamais entendu avant de déverrouiller son téléphone pour rechercher une playlist adéquate qui leur permettrait de poser une ambiance. Il ne va pas trop s’embêter non plus, n’importe quoi d’un peu flippant et ésotérique fera bien l’affaire.
Et pendant ce temps, Brooke y va de ses suggestions. Une célébrité décédée ? Mouais, classique, comme choix, et pas ouf. Les célébrités sont souvent décevantes quand on les rencontre en vrai, et c’est encore pire quand elles sont mortes, alors il s’épargnerait bien ça – par contre, faut qu’il arrête d’y penser comme si ça avait la moindre chance de marcher, il sait très bien, pertinemment, à coup sûr, sans l’ombre d’un doute, que ça ne va pas marcher. Pas vrai ? Bref, non, les célébrités décédées, c’est nul, et en plus, elle a pas tort, peut-être que les gens qui sont pas morts ici ne peuvent pas apparaître ici… ou pas. Difficile de savoir. Ou bien quelqu’un qu’on a connu personnellement.
"Arrête, c’est la pire façon de bader, ça", répond Klaus quand Brooke ajoute qu’ils pourraient décider d’invoquer une personne qu’ils connaissent.
Même si quand elle dit ça, Klaus ne peut s’empêcher de penser à Ben. Et à Dave. Mais il n’en dit rien, bien sûr. Très mauvaise idée que de mettre ces sujets sur le tapis. Et de toute façon, ça ne servira à rien. Ils pourront tout aussi bien décider d’invoquer Kermit la grenouille que le résultat sera précisément le même. Klaus se décide finalement pour une playlist qu’il lance pour en faire profiter ses deux amis. "Choisissez qui vous voulez, je vous suis", ajoute-t-il en attrapant un paquet de cacahuètes qu’il ouvre avant de s’installer en tailleur à côté de la planche de ouija, alternant entre bouffée de clope et arachide salée.
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▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Il alla entrouvrir la fenêtre pour ne pas trop incommoder Brooklyn avec la fumée. Il il retour s'installer dans le canapé, les jambes en tailleur, la clope au bec. Il reprit sa bière et se dit qu'il était temps de commencer la soirée convenablement. Le sujet Oui-Ja faisait débat. Après c'était plus pour le fun qu'autre chose. Mutt ne pensait clairement pas à ce que ca fonctionne vraiment. Quelqu'un de connu ? Brooklyn parla alors d'un certain John Lennon.
" C'est qui ca John Lennon ? Et Mickaël Jackson... "
Les Beatles n'étaient pas connu à son époque, bien que John existait déjà, alors pour Mutt c'était un type inconnu au bataillon et il l'avait dit comme une réelle question, en espérant que ses amis ne se foutent pas de sa gueule. Mais ils savaient tous les deux que Mutt n'était pas de la même époque qu'eux deux. Les Beatles donnait leur premier concert en 1960. Il avait plus de 60 ans de musique à rattraper. Et on ne parle pas de Mickaël Jackson.
Les questions continuaient de se poser. Qui allaient-ils appeler. Mutt eut un sourire en coin et leva la main en retira sa clope de la bouche, il dit:
" Je sais ! On va appeler mon grand père. Papa me parle tout le temps de lui, je l'ai jamais connu. Y'a pas de soucis, y'aura pas de quoi... badder c'est ca ? Badder... " Une expression du 21ème siècle mais Mutt avait bien compris le sens, le retenant dans sa petite tête pour essayer de se mettre à la page. Mine de rien, il s'adaptait très bien. " Bon chui le troisième. Lui, c'est l'premier. Donc il s'appelle Henry Jones. J'ai le nom. Allez vas y ! On va appeler papy Jones. "
Il reposa sa clope dans un couvercle qui servait de cendrier de fortune. Il fit craquer ses doigts et les posa sur la goutte.
" Papy Jones es tu là ? " Dit il avec une voix qui était ouvertement changé pour la rendre ridicule. Il ne put s'empêcher de rire derrière... " Hey, t'as vu, c'est pas si flippant que ca, relax Klaus. "
Ce que Mutt ne savait pas, c'est que derrière lui, une apparition se montra. Celui du principal concerné. Les bras croisés, les sourcils froncés à regarder Mutt par dessus le canapé.
" J'aurai pu avoir de l'espoir mais la génétique ne joue pas en sa faveur. Et je dois t'appeler comment au juste ? Junior Junior ? C'est ridicule... J'aurai dû rester un peu plus longtemps pour montrer à mon Junior quelle éducation donner. "
"Bon ben on saura quoi écouter sur Stop and Failed quand on en aura fini avec la bande son creepy de l'extrême", tu décrètes en ne pouvant t'empêcher d'afficher des yeux ronds tandis que tu comprends que Mutt ne connaît ni Michael Jackson, ni John Lennon. Bon, en vrai, c'est ta faute, tu sais de quel époque il vient, c'est donc logique qu'il connaisse pas ces véritables légendes de la musique, mais justement parce que ce sont des légendes à tes yeux, t'en reviens quand même pas que Mutt les connaisse pas, malgré ses circonstances atténuantes. Bon, peu importe, t'as pas l'impression que tes idées fassent l'unanimité dans tous les cas.
Si Klaus est super motivé et bavard quand il est question de sa coupe de cheveux, c'est plus exactement la même quand ça parle de communiquer à les esprits. T'as bien compris que l'idée ne l'emballe absolument pas, et qu'il va peut-être falloir véritablement rentrer dans le vif du sujet pour parvenir enfin à le dérider. Tu te doutes que t'aurais pu taper plus juste qu'en achetant une table de ouija nulle au magasin du coin, mais t'avais vraiment pas réfléchi aussi loin, tu t'étais pas du tout imaginée que ça se passerait comme ça.
Heureusement, tu peux compter sur Mutt et ses bonnes idées pour mettre tout le monde d'accord. Un papy qu'il a jamais connu mais dont il a beaucoup entendu parler, c'est pas mal, oui. Au moins, ça devrait pas être la déprime non plus... même si dans tous les cas, toi, tu pars dans un esprit bon enfant, celui de vous faire peur "pour le jeu", tu t'imagines pas franchement communiquer avec l'esprit de papy Jones aujourd'hui.
"ça va pas marcher si tu l'appelles papy Jones enfin, un peu de respect pour tes ancêtres", tu plaisantes, le sourire plus large, constatant qu'il ne se passe rien de rien.
Tu ne réalises pas que le fantôme a fait son apparition, et qu'il y en a un à qui ça n'aura pas échappé. Toi, t'es sûre que c'est du vent, et pour la peine, t'en rajoutes pour le ridicule de la situation. Tu utilises une voix d'outre-tombe. Et tu reprends.
"Vénérable Henry Jones, je suis ici avec ton respectable petit-fils, si vous nous entendez, accepteriez-vous de vous signaler ?"
T'en fais des caisses, en partie parce que ça te rassure toi-même, faut bien le dire. T'as beau faire ça pour la blague, t'as quand même vu suffisamment de film d'horreur pour être un peu tendue... ça même si t'as plus ou moins vécu dans ton propre film d'horreur pendant des mois.
Klaus approuve d'un très sérieux hochement de tête quand Brooklyn déplore les lacunes en matière de culture musicale de son interlocutrice. En réalité, c'est bien normal que Mutt ne soit pas au fait de ces informations qui n'en étaient même pas, de son temps, mais comme en d'autres occasions, le choc culturel est plus que manifeste.
Quoi qu'il en soit, il garde à l'esprit de faire découvrir les plus grands titres de Michael Jackson et de faire une petite démonstration de moonwalk à son colocataire dès que l'occasion s'y prêtera... mais pas tout de suite, cela dit, parce que maintenant, tout de suite, ils ont d'autres chats à fouetter, semble-t-il. Maintenant, tout de suite, ils ont des fantômes à invoquer, apparemment. Perte de temps, certes, mais au moins, plus vite ils se seront lassés de cette petite blague pas drôle, plus vite ils pourront se vautrer dans le canapé, regarder des films de merde et se gaver de bière, de pop-corn et de pizzas.
C'est finalement la suggestion de Mutt qui fait l'unanimité. Il suggère d'appeler son grand-père, un type qu'il a pas connu, donc. Oui, c'est pas plus mal de se focaliser sur un "presque-étranger" dans ces circonstances. Bon ben soit, puisqu'ils ont l'air décidés, Klaus accepte de se prêter au jeu. Dans le fond, il peut avouer que leurs faux airs solennels sont plutôt marrants à regarder. Quand tu commences ton invocation par "Papy Jones", y a pas de quoi se mettre la rate au court-bouillon. Donc Klaus accepte de se détendre un peu. Assis en tailleurs, sa clope au bec, il est plus spectateur de cette petite séance de spiritisme qu'il n'en est acteur et se marre surtout de voir Brooke et Mutt s'évertuer à faire revenir le papy décédé.
Enfin, au début, ça le fait marrer, en tout cas, mais pour ce qui est de n'être que spectateur de la scène, on repassera... Klaus fait un bond de plusieurs mètres, surpris et agité, quand il découvre une quatrième présence dans la pièce, tout en affichant des yeux rond, il passe les doigts dans ses cheveux bouclés, partagé entre le flip et l'hilarité. Non mais sérieusement ? Plus de deux ans sans que ses pouvoirs ne se manifestent et là, bam, d'un coup, un fantôme.
"C'est quel genre, ton grand-père ? Du type vieil acariâtre râleur à moitié chauve avec lunettes et barbe blanche ? Non parce que si c'est le cas..."
Il pointe le doigt dans la direction du vieux fantôme. Pas cool de parler de lui sous son nez, mais tant pis. A ce stade, il va pas faire dans la dentelle (il ne fait jamais dans la dentelle). Il est complètement sous le choc de ses retrouvailles aussi brutales qu'absurdes avec ses pouvoirs. Mais bien sûr que ça ne pouvait pas se passer d'une autre manière, pas vrai ? Bien sûr qu'il fallait que ça se passe très exactement comme ça. "... Il est juste là."
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Mutt fronça graduellement les sourcils face à l'invocation de Brooklyn. Vénérable ? Qui ? Son grand père ? De ce que son père lui avait dit, il n'était pas du genre conventionnel non plus... En même temps, c'était le crédo des Jones.
" Je t'adore Brooke mais t'en fais trop là. On parle de mon grand père, pas de la reine d'Angleterre. "
Pendant ce temps, Henry Senior s'approche de la bande et balance en l'air à l'intention de tout le monde :
" Mouais. J'essaye de comprendre à quoi vous jouez les jeunes... Respectable... Ton père sait que tu fumes au moins ? Il a plutôt l'allure d'un délinquant... "
Mutt ne calculant rien du tout sur ce qui se tramait sur son flanc gauche attrapa sa bière au même moment où Klaus a un sursaut royal. Il manqua d'ailleurs de tout recracher.
" Mec, ne me fais pas une peur pareille merde... " Dit il en bougonnant, une fois la surprise passée. Puis il voit la tête de Klaus et entend ses propos. Mutt cligne des yeux, un frisson lui parcourant l'échine, il se tourne vers l'endroit montré par son ami avant de rire en se remettant la clope au bec. " Tu nous fais marcher mec... C'est pour nous faire flipper. " Bon okay, la définition était exacte et Klaus ne pouvait pas le savoir non plus. Il cligna plusieurs fois furieusement des yeux avant de retirer sa cigarette et ajouter: " Attends je crois pas que je t'ai parlé de lui... Mais ouais ça colle à la photo que m'a montré mon père. "
Pendant ce temps, le vieux Henry posa son regard sur Klaus en comprenant qu'on pouvait le voir... Enfin !
" Vous m'entendez ? Vous pouvez me voir ? " Dit il pour la forme avant de s'approcher vers Klaus en traversant tout au milieu. Le vieil Henry rit de satisfaction sur le coup avant de s'asseoir dans le canapé pile entre Mutt et Klaus, se faisant un peu envahissant. " Alors j'aurai quelques mots à dire... J'aurai préféré mon Junior mais ça fera l'affaire. Déjà... qu'il repose tout de suite cette chose de sa bouche. Et puis... Pourquoi Junior ne m'a pas parlé de lui avant ? Alors je sais que j'ai donné une éducation très libre à mon fils pour ne pas qu'il ait un père constamment sur son dos... mais celui-ci aurait peut être besoin qu'on soit un peu après lui. N'est-ce pas Junior-Junior ? "
Mutt fixait Klaus, ne sachant absolument pas ce qu'il se passait avant de se tourner vers Brooklyn en grimaçant et en haussant les épaules en mode: il se passe quoi là ?
" C'est vrai, il ne m'entend pas... JUUUUNIOOOR JUUUNIOOOR... " dit-il en hurlant dans l'oreille de Mutt qui grimaça quand même alors qu'un sifflement aigue lui prit à l'endroit même où le vieux Jones lui avait crié dessus. Il se tapota alors l'oreille pour défaire ce bouchon qui était apparu pour lui sans qu'il sache pourquoi.
Bien entendu, Henry Sénior était le type même de la pipelette qui prenait à peine le temps de respirer pour parler, ce qui rappelait sans peine Mutt dans ses meilleurs jours.
Tu hausses les épaules avec un sourire amusé (oui, t'en es définitivement pas au point de prendre tout ça au sérieux, et va te falloir beaucoup de temps pour que ce soit le cas) quand Mutt te fait remarquer que tu en fais des caisses. Oui, ça tu peux pas le nier, mais en même temps, pour ta défense (s'il faut vraiment que tu te défendes de quoi que ce soit), ce serait beaucoup moins drôle dans le cas contraire.
"C'est pas une raison pour pas le brosser dans le sens du poil, un peu de respect pour tes ancêtres, Mutt", que tu réponds avec un sourire goguenard.
Quoi qu'il en soit, il n'y a à tes yeux aucune chance pour qu'aucun esprit leur apparaisse, pas plus la reine d'Angleterre que le grand-père de Mutt... T'es sûre que tu seras capable quand même de ressentir ton lot de frisson, parce que suffit d'être un peu dans l'ambiance, même si c'est pas le cas dans l'immédiat, mais il s'agirait pas d'abuser non plus.
Mais la donne change très vite quand Klaus s'agite sous votre nez. Au début, t'y crois pas, tu te dis qu'il se paie juste votre tête, possible aussi qu'il te fasse payer cette petite séance de spiritisme puisqu'il t'avait clairement fait comprendre que ça l'intéressait pas, lui, et qu'il avait pas la moindre envie de se prêter au jeu pour commencer. Tu restes détendue, ou en tout cas t'essaies de donner le change. Si vraiment il essaie de se foutre de ta gueule, tu veux faire mine de pas avoir mordu à l'hameçon une seule seconde.
Sauf que c'est pas à toi que Klaus s'adresse mais à Mutt. Bon, il fait une petite description du grand-père, mais ça veut pas dire pour autant qu'il l'a sous les yeux, n'est-ce pas ? Non, sans doute pas. Le plus probable, c'est que Klaus en ait entendu parler, ou ait vu une photo, ou y soit allé au bluff... Ce serait quand même une sacrée coïncidence que ses pouvoirs choisissent ce moment précis pour revenir, tu penses pas ? Si, clairement. Le truc, c'est que t'as quand même l'impression que Klaus voit bel et bien un truc que toi, de ton côté, tu vois pas, et même si tu veux encore faire mine de pas te prendre au jeu, même un petit peu, tu commences quand même à te poser des questions.
"C'est pas drôle, Klaus, si t'as pas envie qu'on continue, dis-le, invente pas des fantômes de grands-pères surgis de nulle part."
Klaus aurait tendance à oublier la présence de Mutt et de Brooke tant il est obnubilé par l'apparition bien concrète du grand-père de son coloc en face de lui. Non, il n'a définitivement pas assez bu pour que ce soit juste son esprit qui lui joue des tours, et même s'il aurait tendance à être un peu rouillé, depuis le temps, il sait quand même toujours reconnaître un fantôme au premier coup d'oeil. Il sait pas ce qui le perturbe le plus, le fait de se retrouver face au papy Jones qui déblatère à n'en plus finir au sujet de sa descendance ou le fait d'avoir retrouver ses pouvoirs, lui qui avait fini par se dire qu'il en était débarrassé une bonne fois pour toutes, et que, puisque ces derniers ne l'aidaient même pas à revoir Ben, de toute façon, ils ne lui servaient à rien, et c'était tant mieux.
Les deux autres affichent des yeux ronds, ils se demandent si Klaus déconne ou non. C'est le moment où Klaus voudrait avoir un semblant d'influence sur le papy, mais là, quoi qu'il dise ou face, les deux autres l'entendront pas et ne le reverront pas. Pas l'idéal. Si Klaus n'était pas lui-même mais un des deux zigotos, là, il était presque sûr qu'il ne se croirait pas lui-même. Non, il les fait pas marcher. Mais il a que sa parole et celle de papy Jones qui parle trop pour faire oublier sa présence, au passage.
"Qu'est-ce qu'il est bruyant, le vieux de ton vieux", constate Klaus en portant sa bière à ses lèvres histoire de faire passer un peu cette pilule qui pour le coup est quand même pas simple à avaler, faut bien le dire. "Y a que mes oreilles que tu casses, là, papy, alors épargne tes cordes vocales spectrales, tu veux bien", qu'il ajoute en ne se souciant plus vraiment de passer pour un véritable fou furieux auprès de sa mini-assistance. Il ne devait déjà pas passer pour quelqu'un de franchement sain pour commencer de toute manière, alors pour ce que ça changera. "Je te répéterais bien ce qu'il me raconte mais globalement il dit de la merde", ajoute-t-il dans un haussement d'épaules non sans adresser un sourire goguenard, ça c'est pour lui avoir cassé les oreilles.
Mais dans tous les cas, oui, il va pas commencer à jouer les pigeons voyageurs non plus. Déjà, il a pas envie. Et ensuite, il a pas envie. Fin de l'histoire. Pas la peine d'aller chercher plus loin. Sauf que maintenant qu'il est là, Klaus a pas vraiment la garantie que le fantôme en question va dégager de sitôt. En tout cas, il a pas l'air vraiment pressé de plier bagage. En même temps, pour aller où. Lui aussi, il est coincé. Pas de bol.
"Ah si, sache quand même qu'il t'appelle "Junior Junior" depuis tout à l'heure et que je trouve ça tordant."
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Ca y est... La soirée tournait vraiment à un truc méga chelou. Mutt en ressenti un large frisson dans le dos. Il grimaça en se tortillant sur le coup. Brooklyn râla ouvertement.
" Je suis d'avis à Brooklyn... Franchement... On appelle papy et il rapplique direct ? J'y crois pas... Pffff... " Dit il en amenant sa bière à ses lèvres. Tout ça pour éviter de montrer qu'il avait les pétoches.
Mais Klaus continua son monologue et Mutt l'observa en fronçant les sourcils. En plus de son oreille qui se mit à siffler du côté où le revenant venait de lui hurler dessus. Bon, si Henry Senior était bruyant, Mutt pouvait l'être tout autant en réalité. Même si une génération les séparait. Quand Klaus lança que le spectre disait de la merde. Henry ne put s'empêcher de répliquer:
" Un peu de respect jeune homme. Vous avez de la chance que je ne puisse pas vous donner un bon coup de canne sur votre crâne vide... " Il se tourne vers Mutt. " Et tu traines avec ça ? C'est une mauvaise fréquentation mon garçon... "
Mais Mutt n'entendait rien, donc il continuait de fixer Klaus avec un air un peu perdu. Le garçon fini par se tourner vers Brooklyn et il lui dit en rigolant:
" T'as foutu un truc dans la bière ou quoi mec ? Vas-y file ta came, ca à l'air d'être de la bonne... "
C'était histoire de détendre l'atmosphère. A cette idée, Mutt finit le reste de sa bière cul sec et se tapota les genoux avant de se lever. Il fit un large signe des bras magistral avant de lancer:
" Je crois que j'ai de la réserve. Vrai mec, je veux les voir tes spectres aussi... "
C'est à ce moment là qu'il lui parla d'un surnom que le papy semblait lui donner. D'accord, c'était pas terrible... Enfin moins drôle pour le porteur du surnom que pour Klaus.
" Putain c'est pas drôle ça Klaus... J'ai déjà en horreur que mon paternel m'appelle Junior alors Junior Junior. Alors si tu peux lui parler soit disant... Tu lui diras que j'ai pas choisi à m'appeler comme ça et que... que... " Il n'avait pas d'argument en fait. " C'est nul, c'tout. "
Le vieil homme se tourna vers Klaus se mit à rire ouvertement. Visiblement la situation l'amusait beaucoup.
" Moi, je trouve ça tordant aussi. Alors déjà que pour mon Junior ça faisait un plat phénoménal... Mais perpétrer le nom des Jones comme ça encore d'une nouvelle génération... C'est... irrésistible. Hein ? Junior Junior ? Je regrette qu'il ne puisse pas m'entendre pour le coup. Et... " Il loucha sur la pizza. " ... Que je ne puisse pas gouter à cette fabuleuse Pizza... "
Soit il se passe définitivement un truc qui t'échappe, et ça devient vraiment flippant, soit Klaus est un putain de bon acteur. Pour le coup, t'as plutôt envie de croire en la deuxième proposition. T'aimes pas qu'on se paie ta tête, mais c'est plus simple à envisager pour toi malgré tout que de t'imaginer que le fantôme du grand-père de Mutt se balade dans le coin... Non, faut être logique, ça peut pas être le cas, pas vrai ? Non, ça peut pas l'être et ça l'est pas... Quoique... en soi, t'as bien accepté d'y croire, à ses histoires de mediumnité, c'était la moindre des choses, accepter que Klaus a pu voir des fantômes, c'est comme admettre que t'as vécu au milieu des dinos ou que Mutt a rencontré des extraterrestres.
Faut accepter les bizarreries des autres si vous voulez qu'ils acceptent, en retour, votre bizarrerie à vous. Mais bon, là, la coïncidence te paraît trop grosse... Presque par réflexe, t'examines le fond de ta bouteille de bière... eh quoi ? Elle est quand même pas corsée à ce point, si ? Tu réalises que Mutt se fait la même réflexion que toi quand il demande s'il a foutu un truc dans la bière. T'espères que non... t'as bien compris que Klaus était un camé notoire, mais toi, tu touches pas à ces trucs. Déjà, tu veux même pas approcher une cigarette de tes lèvres, alors vous imaginez bien. Vous bourrer gentiment la tronche à la bière, c'est déjà un bon niveau pour toi. Pitié qu'il ait pas mis un truc dans la bière... Tu le vivrais franchement mal.
Peut-être que Klaus s'attend à ce que vous vous marriez, mais c'est pas ton cas. C'est tout l'inverse, en ce qui te concerne. Tu te sens, en fait, de plus en plus mal, et tu sais vraiment pas comment réagir à cette information... Tu regardes Klaus, qui lui semble focalisé sur un point invisible que ni toi, ni Mutt n'êtes capables de voir. C'est un truc qui te met mal, ça aussi. Tu commences à avoir l'impression de sentir une troisième présence. Tu sais que c'est pas vrai, bien sûr... enfin, pas forcément que le fantôme du papy soit là ou non, plutôt que tu puisses être capable de le sentir... Tu te sens juste parano.
"Klaus, si c'est une blague, j'aimerais bien que t'arrêtes tout de suite, ça me fait pas rire DU TOUT... donc vraiment, si le but c'est juste de te marrer ou de te foutre de nous, je m'en vais."
Tu lui laisses le bénéfice du doute, mais pas pour longtemps quand même. La soirée chill entre amis prend une tournure que t'aimes vraiment pas... Et t'as pas envie d'endurer ça, tu préfères te tailler que de rester la cible d'une blague stupide et immature.
Klaus veut bien avouer que s’il était à la place de Brooke et de Mutty, et même en ayant tout à fait conscience de ce dont il est capable grâce à ses pouvoir, il penserait aussi qu’il était en train de leur monter un baratin magistral. Une tablette de Ouija à la con dans un supermarché et Klaus, dont les pouvoirs sont en berne depuis plus de deux ans, parviendrait soudainement à voir le grand-père de Mutt ? Ouais, ça n’a aucun sens.
Mais en attendant, il ment pas, et il n’est vraiment pas amusé par la tournure que prend la situation. Il vivait très bien sans ses pouvoirs, lui, puis même s’il a pas l’air méchant, le papy Jones, c’est pas pour autant qu’il a très envie d’écouter les commentaires qu’il peut avoir à lui faire au sujet de son petit-fils. Non, ça il s’en passerait franchement très bien. Mais bon, il ne lui demande pas son avis, et en attendant, il doit se taper des commentaires sur les fréquentations de Mutty (quoi ? Elles sont très bien, ses fréquentations, d’abord). « On échange quand tu veux », réplique Klaus quand Mutty lui dit que lui aussi il veut les voir, ses spectres, avant de suggérer qu’il a foutu un truc dans la bière (pour une fois que c’est pas le cas, hein).
Klaus pense quand même avoir mis le doute à Mutt avec cette histoire de Junior Junior. Bon, c’est pas pour autant qu’il a envie de jouer les intermédiaires pour cette pas émouvante conversation du tout entre le grand-père décédé y a un bail et le petit-fils qui se renfrogne à l’idée que tout ça puisse ne pas être qu’un tissu de bobards. Eh ouais, c’est effectivement bien réel, et y a pas de raisons pour qu’il soit le seul à supporter la compagnie du vieux grabataire. « Il t’entend, j’ai pas besoin de passer le message », réplique Mutt, qui s’éviterait bien de répéter au passage les paroles du grand-père, quoi que c’est peut-être nécessaire pour donner un minimum de crédibilité à ce qu’il est en train d’affirmer, là, tout de suite. « Et là il veut manger de la pizza », ajoute-t-il en haussant les épaules.
Il ne s’embête pas à répéter le reste, même s’il le faudrait sans doute, il voit que Brooke est flippée, et même s’il la connaît pas bien, la voir dans cet état le fait culpabiliser un peu. Il aurait peut-être dû se la fermer, ou bien attendre que Brooke soit partie pour parler de ça avec Mutt. Ouais, mais d’un autre côté, c’est pas comme s’il aurait été capable de dissimuler sa surprise. Ça faisait tellement longtemps qu’aucun fantôme était venu lui rendre visite que ça avait presque été comme s’il en voyait un pour la toute première fois. Forcément, ça déstabilise un peu, on va pas se mentir.
« Je suis désolée, Brooky, je peux t’appeler Brooky ? Si ça te met mal à l’aise, tu peux y aller, on se refera ça une autre fois, hein ? Enfin, sans le Ouija et sans vieux fantôme mangeur de pizza, quoi. »
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Pour Mutt, que Klaus voit des fantômes c'était un peu abstrait en réalité. Alors pourquoi pas après tout ? Ca serait fun non ? Enfin, vu ce que Klaus en dit... Il regarda Klaus en le détaillant longuement, avant de dire.
" Bah ouais quand tu veux, je trouve ca cool. Tu peux parler aux gens qui sont morts... C'est comme s'ils ne partaient pas vraiment. "
Très con comme manière de penser et Mutt ne savait bien évidemment pas ce que ça impliquait. Bon papy Jones étant là, Mutt était quand même attentif à ce que Klaus disait, même s'il faisait genre qu'il s'en foutait royalement. Mutt s'allongea dans le canapé, en traversant de ses jambes papy Jones pour poser ses pieds sur les genoux de Klaus.
" Tu sais quoi ? Pour la peine, tu me feras un massage de pieds. " Bon, okay, c'était pour le faire chier, mais pour qu'il en ait déjà fait un, un soir où il était exténué, et bien Mutt avait apprécié grandement. Il posa sa bière sur le côté. " On va se calmer. Personne ne va partir et on va changer de jeu... Si papy veut jouer... " Dit il en se marrant. " On va changer la playlist aussi. " Il attrapa la télécommande pour pianoter à son rythme -ouais oublions pas qu'il est pas du 21ème- pour trouver une autre un peu plus joyeuse.
" C'est déjà mieux là ! Bon, okay aloooorsss... Vas-y, un action ou vérité ? La bête des soirées et c'est trop cool en plus. Alors je dois expliquer ou tout le monde connaît le principe. D'ailleurs, vu que c'est moi qui ai eu l'idée je commence... Ha nan, on dit pas honneur aux filles ? Allez Brooke, tu choisis ta cible et tu demandes action ou vérité ! Enfin sauf si tu préfères que je commence... Lui il le fera à la fin... " Dit il en désignant Klaus pour le taquiner. " J'suis grave chaud... Moi, j'suis un fou... Je vais vous mettre la pâté de ouf ! "
Bon bon bon, soit Klaus est sérieux, soit il est sérieux dans son foutage de gueule. C'est pas simple de savoir à quoi t'en tenir, faut bien le dire, quand le gars te dit qu'il voit le fantôme du grand-père décédé de Mutt mais, dans le même temps, t'apprends qu'il voudrait béqueter une part de pizza. C'est pas que c'est impossible, hein, parce que rien n'est impossible à ce stade, et si t'étais un fantôme devant une part de pizza, tu saliverais sans doute de toute ta bave spectrale mais... bref, c'est beaucoup à encaisser, et tu maudis pour de bon tes idées tirées par les cheveux. Plus jamais, mais alors plus jamais tu ne te trimballeras avec une planche de Ouija où que ce soit. Quelle idée stupide pour commencer, déjà !
Klaus suggère (en t'appelant Brooky, et tu laisses faire même si, quitte à te donner un surnom, tu préfères qu'on t'appelle Brooke) de décider que cette soirée est suffisamment partie en vrille et qu'ils devraient remettre ça à une autre fois, en oubliant les séances de spiritisme la prochaine fois. T'es assez d'accord. T'en veux pas à Klaus, tu t'en veux à toi-même. C'est à cause de toi que cette soirée est partie en vrille, et t'aimerais bien pouvoir faire quelque chose pour te rattraper, même si tu sais pas trop ce que tu pourrais faire en réalité.
Tu es sur le point d'approuver, donc, mais c'est Mutt qui finalement calme le jeu en suggérant que plutôt que de songer à partir, vous pourriez simplement passer à autre chose. On se détend, on change de playlist et on passe à un tout autre jeu. T'affiches un sourire. D'accord, d'accord, il a totalement raison. Ce serait con de s'arrêter sur cette mauvaise note. Et donc, tu te détends un peu (et tu essaies d'oublier qu'il y a toujours un fantôme dans le coin, même si ça semble évident quand même), et tu le laisses décider du prochain jeu. Action ou vérité ? Bon, ça aussi, ça peut partir en vrille assez vite (même si tu n'as jamais joué à Action ou Vérité de ta vie - eh oui, t'avais pas d'amis, et sur Isla Nublar, vous aviez étonnamment autre chose à faire), mais bon, tu t'inquiètes pas trop et tu te plies au jeu.
"Comment est-ce que tu veux nous mettre la pâté à action ou vérité ?" tu t'amuses, beaucoup plus détendu. "Enfin... tu me diras, faut décider de gages si on joue pas le jeu, sinon c'est pas drôle." Tu souris. "Bon, honneur aux filles, honneur à moi..." Tu regardes alternativement Klaus et Mutt. "Allez, Klaus." Tu l'observes avec insistance. T'as un peu envie de lui faire payer ta frayeur de tout à l'heure, il faut le dire. "Action ou vérité ?"
Klaus préfère ne faire aucun commentaire quand Mutt lui assure que son pouvoir est très cool et que parler aux gens qui sont morts, c’est comme s’ils ne partaient pas vraiment. C’est le genre de choses qui sont faciles à dire et à penser quand on n’a pas des morts qui vous collent aux basques non stop. C’est encore pire, en fait, parce qu’ils sont partis, et en même temps ils sont là, et en plus, bien souvent, le fait de se retrouver entre deux états distincts aurait tendance à les rendre particulièrement ronchons, et lui serait supposé gérer leurs déboires émotionnels (comme s’il n’avait que ça à faire, je vous jure). Mais il ne va pas se lancer dans un débat sans fin sur l’intérêt ou non de son pouvoir, ça ne servirait à rien, et il a suffisamment plomber l’ambiance comme ça.
En plus, ce n’est pas le genre de choses qui se disent devant papy Jones, vous imaginez bien. Dans tous les cas, oui, il serait sans doute temps de changer les choses, parce que là, il a bien cassé le truc, et fait peur à la pauvre petite Brooky, pourtant mignonne comme tout.
« Rêve toujours, tes orteils ne méritent pas le millième de mes capacités massagières. »
Soit, ça ne se dit pas, mais peu importe, c’est plus une manière de charrier Mutt qu’autre chose, Mutt qui vient de traverser les jambes de Papy Jones au passage mais Klaus ne lui en fait pas la remarque, se contentant d’un vague regard d’excuse à l’adresse du fantôme.
L’ambiance se détend progressivement, et tout change. Déjà, le fait de changer de musique aide pas mal, pour le reste, Brooke, qui est définitivement une fille cool, décide de tourner la page de cet épisode désastreux. Allez, il y a encore moyen de rendre ce moment un minimum agréable et sympathique. Et finalement, c’est Mutt qui se décide pour un action ou vérité. Et c’est à Brooke d’engager les hostilités. Klaus balance, pour la forme, un coussin à la figure de Mutt quand il suggère qu’il passera en dernier avant d’ajouter qu’il leur mettra la pâtée. La remarque de Brooke à ce sujet fait doucement rire Klaus.
« J’ai de ces idées de gages, essayez même pas de vous défiler. Surtout toi, là », ajoute-t-il à l’adresse de Mutt, avec un sourire au coin des lèvres.
Et donc, Brooke engage les hostilités, et c’est vers lui qu’elle se tourne. Klaus n’hésite pas une seule seconde, pour lui, le choix est absolument évident, et il ne pense pas que ça surprendra qui que ce soit dans tous les cas. « Action, bien sûr ! »
Les vérités, ça pourrait un peu trop facilement les mettre dans une position particulièrement déplaisante, et il préférait plus que largement relever des défis débiles, même s’il faut pour cela compter sur l’imagination débordante de ses deux compères, qui clairement pourrait lui causer problème. Mais bon, il n’y a pas de raison qu’ils fassent autre chose que se fendre joyeusement la poire tous ensemble, pas vrai ?
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Un ambiance légère revint doucement à la charge. Klaus n'était visiblement pas enclin pour son massage de pieds. Il disait ça pour l'emmerder, Mutt le savait. Il lui fit une grimace sans se gêner à foutre ses pieds quand même sur lui et entrer dans son espace personnel avec en le poussant un peu pour le taquiner. Taquinerie qui continua un peu, jusqu'à ce que Klaus lui balance un coussin dans la figure. Mutt rit.
" Bon, faut écouter la demoiselle. "
Klaus lui souffla qu'il n'avait pas intérêt à se défiler pour les gages. Il relança le coussin vers lui en riant.
" J'suis un fou moi, j'te fais tout ! " Il se retourne vers Brooklyn. " Moi j'suis pas d'accord, on compte les points. Tu le fais t'as un point et à la fin celui qui a le moins de points a en plus un gros gage ! Mais ça sera pas moi, car je vais gagner. "
Brooklyn choisit sa cible qui se trouve être Klaus. Mutt se sent alors chanceux pour le coup. Et n'hésite pas à montrer son approbation de cible en soufflant une idée à Brooklyn de manière innocente.
" Dis lui, de me masser les pieds... Pour la peine là... Mes royaux orteils ne demandent que ça. Et ça va... Je sors de la douche, je sens bon les fleurs, et puis, t'aimes pas ça me tripoter ? Je te donne une occasion de le faire. " Dit il en rigolant. Mutt avait dépassé un certain stade de leur relation. Et il se fichait bien de ce qu'il s'était passé dès leur première rencontre. -ou pas- Il attrape sa bière qu'il continue de boire en attendant le verdict de Brooklyn et surtout voir ce que Klaus allait devoir faire. Il ne savait pas trop ce que Brooke pouvait avoir en réserve pour le coup. Mais certaines "hostilités" étaient lancée. Et Mutt pouvait aussi avoir une très grande imagination quand il s'y mettait.
"Comptez pas sur moi pour perdre des points", tu réponds très sérieusement quand le duo prend ces histoires d’action ou vérité très à cœur, à grands renforts de règles et de gages qui t’amusent plus qu’autre chose.
T’es du genre à aimer te challenger, et t’es plutôt mauvaise joueuse, alors clairement, t’as bien l’intention de pas te défiler, même si tu te sens un peu désavantagée en présence de ces deux mecs plus âgés que toi qui pourraient bien décider de t’en faire voir de toutes les couleurs. Tu te donnes parfois des airs quand t’es en leur présence, tu ressens comme le besoin de leur prouver quelque chose, que t’es une adulte aussi, ou que t’es capable de t’intégrer, tu sais pas trop… Et en l’occurrence, t’es sûre qu’en matière d’action ou vérité, ils ont plus d’expérience que toi (ce qui n’a rien de difficile vu que, de ton côté, tu n’en as aucune).
"Hey, c’est moi qui décide, c’est pas à toi de choisir pour moi !" tu fais mine de t’offusquer quand Mutt parle de demander à Klaus de masser les pieds de Mutt… pas que l’idée soit mauvaise, surtout que Klaus a refusé l’instant d’avant, mais en même temps, c’est bon, t’as pas forcément envie d’assister à ça. Tu fais partie de ces gens que les pieds dégoutent, pour une raison que tu ne t’expliques pas tout à fait.
Alors qu’est-ce que tu peux lui demander ? Tu veux pas d’un truc trop… attendu, quoi, ou de trop gentil, t’as envie de montrer que toi tu es capable d’entrer dans leur délire, en gros (c’est un peu désespéré comme manière de voir les choses, mais t’y peux rien, t’es comme ça). Dans les séries ou dans les films, ça part sur « fais le tour du bâtiment à poil » - mais t’es pas sûre de vouloir voir Klaus à poil – ou « vide cette bouteille cul-sec » - mais t’aimerais bien que ça finisse pas en grosse biture non plus. Alors tu réfléchis…
Et oui, on peut dire que tu prends ça plutôt à cœur, Brooke. Pourtant y a pas d’enjeux, même les gages sont des enjeux pour de faux : mais tu gardes ça en toi – le besoin d’être acceptée, le besoin de te faire apprécier : ça contrôle ta vie, et ça contrôle la plupart de tes actes aussi, parfois inconsciemment. Alors il reste un grand classique. T’hésite un peu, t’as pas envie de créer un malaise ou quoi mais bon, t’as rien d’autre en réserve, alors va pour le défi « classique ».
"Embrasse Mutt. Sur la bouche, évidemment. Il arrêtera de dire des conneries, comme ça", ajoutes-tu comme pour te justifier un peu.
A l’évidence, Klaus, Mutt et Brooke sont tous les trois de grands joueurs. En soi, c’est une bonne chose, mais ça veut dire aussi que ça peut très vite dégénérer, surtout dans le cas d’un « action ou vérité », où le jeu peut partir loin et dans toutes les pires directions si l’on n’y prend pas garde. Enfin, ça restera innocents, pas vrai ? Surtout que Brooke est bien mignonne, bien sympa, mais elle reste quand même assez… innocente, pas vrai ? En tout cas, c’est l’image qu’il en a, même s’il ne la connaît pas très bien, au bout du compte.
Mutt, en premier, suggère qu’il devrait masser les pieds, tant qu’à faire, et Klaus espère de tout cœur que Brooke n’y cèdera pas, pas tant parce que ça le dérangerait particulièrement que ce serait lui donner une satisfaction qu’il n’a pas envie de lui accorder pour le moment. Il affiche une grimace quand Mutt suggère qu’il aime ça, le tripoter, en réalité… Ce qu’il niera en bloc quoi qu’il puisse en être. Bref, il se tourne vers Brooke, envisage de la supplier de lui épargner le massage des pieds mais ne le fait pas parce que ça pourrait lui donner l’idée de poursuivre dans ce sens. « Exactement, c’est elle qui décide, c’est pas à toi de choisir pour elle ! » répond Klaus d’un ton ravi en pointant dans sa direction un doigt satisfait de type « ah ah ».
Oui, sauf qu’en attendant, Brooke a quand même une action à lui faire faire, et ce n’est pas parce qu’il s’imagine que la situation sera à son avantage que ce sera le cas. Elle peut lui demander tout et n’importe quoi, mais Klaus ne s’imagine rien d’infaisable. Et en fait, il se retrouve un peu pris au dépourvu quand Brooke le met au défi d’embrasser Mutt – sur la bouche, évidemment.
En soi, on va pas dire que ce soit le défi le plus impossible du monde. En vrai, ces lèvres-là, il a eu envie de les embrasser dès le premier jour où ils se sont rencontrés. Mais en même temps, et même s’ils se cherchent constamment, y a des limites qu’il préfère ne pas franchir. Est-ce que s’il l’embrasse, Mutt le prendra bien ? Est-ce que ce n’est pas un coup à le mettre terriblement mal à l’aise ? Il hésite, pour lui, le gage est facile à réussir, mais c’est à Mutt qu’il pense… Mais en même temps, s’il se défile, ce serait bizarre aussi, non ? Oh et puis… c’est qu’un jeu, pas vrai ?
« T’as raison, s’il faut ça pour le faire taire. »
Il affiche un sourire avant de se pencher vers Mutt, prend son visage en coupe entre ses mains et pose ses lèvres sur les siennes. Et il l’embrasse… peut-être plus longtemps que ne l’exige le gage, parce que ce baiser-là a beau être un gage, un jeu, c’est comme s’il l’électrisait. Quand il éloigne ses lèvres de celles de Mutt, il est plus troublé qu’il n’aurait cru l’être.
« Hum bon… ça c’est fait, à qui le tour maintenant… Allez, Mutt : action ou vérité ? »
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Brooke ne se laissait pas faire mais ca faisait rire Mutt au final. Et puis bon Brooke... Il ne s'attend pas à ce qu'elle balance un truc hard de ouf non ? Enfin... Et puis c'est Klaus la cible, pas lui alors bon... Il fait une grimace aux deux qui le remettent à sa place. Mutt finit par se redresser en se frottant les mains en voyant Brooklyn réfléchir.
La suite ? Il ne s'y attendait pas, alors le petit sourire victorieux et confiant disparut doucement alors qu'il tourne la tête vers Klaus. C'était sérieux ou ... ? Il croise le regard de Klaus. Mutt se laissa une seconde, et se dit qu'il avait un peu trop fait le malin pour jouer au lâche maintenant. D'accord, ca venait de lui fermer sa gueule. Et Klaus, il est partant ? Si ca se trouve il va dire non et... Merde... Il à l'air à fond. Pour se redonner contenance, Mutt lance sarcastiquement:
" Ouais... Prends pas goût, t'y auras pas droit deux fois... "
Mutt se laissa porter alors que Klaus prend son visage entre ses mains. Le coeur de Mutt bat un peu trop fort, se demandant ce qu'il l'attendait. Il fronce les sourcils et ferme les yeux. C'était pas à lui de faire ça non ? C'était à Klaus... Il sent ses lèvres se presser sur les siennes et il ne s'attendait pas à ce que ca ne soit pas si désagréable. C'était même... étonnamment agréable. Son esprit s'embrume alors que le temps s'étire, celà pourrait être une seconde qu'une éternité. Il le laisse faire et peut être un peu trop longtemps... Il ne sait pas. Mais ce qu'il sait, c'est que lorsque les lèvres de Klaus s'éloignent des siennes, il ressent immédiatement un grand vide. Il est presque déçu que ça se termine... Presque... Car il ne voulait pas encore s'avouer qu'il venait de recevoir le plus beau baiser de sa vie.
Il se recule, se pince les lèvres, son regard fixant longuement celui de Klaus. Non... Il ne doit pas savoir ce qu'il venait de vivre. Il est pas gay après tout non ? C'est pas possible. Juste qu'il embrasse super bien et... ça l'a un peu retourné et la bière... La bière aussi. Klaus enchaine, il met une seconde à comprendre qu'il lui demande ce qu'il veut à son tour. Le temps de remettre ses idées en place.
" Heu ouais ! " Il se redresse sur le canapé et rabattant ses jambes sous ses fesses. " Tsss... C'était facile celle là. " Dit il de mauvaise foi. " Action bien sûr ! Toujours ! " Autant qu'il passe sur autre chose et qu'il se bouge non ?
Il avait reprit un sourire mais est-ce que ca continuait de le travailler cette histoire ? Totalement.
Tu te sentirais presque mal à l’aise, à les regarder s’embrasser, là, tout de suite. Pas parce que l’idée te dérange en soi, mais parce que dans cet instant-là, t’as un peu l’impression d’être une grosse intruse. T’en viens même à détourner le regard, et t’attends juste que le moment passe et que Klaus reprenne la parole, ce qui arrive quand Klaus, à son tour, demande à Mutt de choisir entre action et vérité. Bon allez, retour dans le feu de l’action. Tu n’as pas la moindre idée de ce qui se passe dans la tête de tes deux amis en cet instant, mais t’es pas non plus sûr de vouloir le savoir. Non, autant passer à quelque chose de plus innocent maintenant, dans la mesure où un jeu d’action ou vérité peut être vraiment innocent.
"Vous allez constamment choisir action, pas vrai ? Je vais finir par croire que vous avez des choses à cacher", tu réponds en plaisantant évidemment.
En vrai, pour ta part, tu considères que choisir action est bien pire que choisir vérité, surtout avec ces deux énergumènes : tu n’es pas franchement sûre de vouloir savoir ce qui peut bien leur passer par la tête exactement, et encore moins à quel genre de folies furieuses ils seraient capables de te soumettre. Encore que t’es assez sûre que même si on te demandait de passer à vérité, ce serait pas beaucoup plus glorieux non plus au bout du compte. Enfin bon, donc, c’est pas ton tour, mais à celui de Mutt, qui a choisi vérité, et même si c’est à Klaus de fixer le gage, ça t’empêche pas d’y mettre ton grain de sol.
"Tu sais ce que tu pourrais faire ? Appeler un des numéros de ton portable au hasard, et faut que tu parles au moins… trois minutes avec ?"
En matière de gages, tu te sens inspirée, mais ça, c’est parce que tu dois les soumettre aux autres. Quand viendra le moment d’accomplir tes propres gages, y a de bonnes chances, en revanche que ça t’amuse beaucoup, beaucoup moins, mais ça c’est une autre affaire. Pour l’instant, tu te marres bien et le malaise que tu as eu le sentiment de mettre en début de soirée avec tes idées stupides de planches de Ouija sont bien loin derrière vous à présent. T’as cette impression plaisante et familière d’être au milieu d’une bande de potes. Et ça te plaît.