Il avait fini tard son travail ce soir là. Charlie faisait la fermeture de la caisse et avait rangé toutes les pâtisseries et autre nourriture dans le grand frigo situé dans la reserve derrière son comptoir. Soigneux, il avait fait en sorte que tout soit bien rangé et à sa place. Il avait fini par trouver sa veste pour sortir, laissa son badge et son tablier là. Son sac usé sur l'épaule, il décide de fermer les lieux.
Notre garçon ne se rend pas compte qu'on était en train de le suivre depuis les jardins de la faculté et encore moins que ca n'était pas anodin. Charlie était fatigué mais content de sa journée. Il voyait un tas de gens très intéressant et ca lui plaisait. Bien sûr que ca lui plaisait. Lui qui avait été enfermé pendant trois longues années.
C'est à l'angle d'une rue alors qu'il cherche ses écouteurs de son téléphone et qu'il lève le nez qu'il voit deux types marcher côte à côte en face de lui. Le coeur de Charlie s'accélère ca lui rappelle des choses. Non... Ca ne l'avait pas suivi jusqu'ici quand même ? Notre garçon se stoppe, fait volte face et voit trois autres silhouettes. Merde...
" Fais chier... C'est pas possible... "
Traverse la route mon garçon... Charlie obtempère. Il s'élance d'un pas rapide et voyant que ses poursuivant en font de même, il commence à courir. Il n'avait pas envie que ca recommence. Il avait suivi une thérapie pour se sortir de ce passé, cet enfer. Il avait une vie rangée, il ne voulait plus y retourner. Et si ca se trouve ses poursuivants n'étaient pas réel et il se tapait un gros film.
Il court. Il ne se retourne pas. Comme un air de déjà vu, une voiture vint à le heurter alors qu'il traverse et il fini à moitié sonné sur le sol. Son corps frappe le bitume avec lourdeur alors qu'il sent une douleur lui traverser le corps. Pas assez pour l'emmener à l'hosto mais assez pour l'empêcher de se relever rapidement.
" J'ai besoin d'aide. " Lance-t-il à l'aveuglette à travers le voile.
Il sent qu'on l'attrape par le col. Est-ce que sa folie peut aller jusque là ? Il n'a pas le temps de réfléchir qu'il sent un coup derrière la tête et il sombre, inconscient.
Combien de temps passe. Il ne le sait pas, mais lorsqu'il revient à lui, il a mal partout et il sent l'arrière de sa tête poisseuse. Là où il s'était pris le coup. Il relève le nez, il est dans les vappes. Il ne peut bouger ses bras qui sont maintenu en arrière sur une chaise. Charlie ne peut pas bouger. Il relève le nez et entend une langue étrangère trop familière pour lui. Il essaye de se reprendre lorsqu'une silhouette s'approche.
" Très bien, il revient à lui. Charlie Countryman... " Charlie fronce les sourcils et dévisage le type, en essayant de faire le point de sa vision. " J'ai rien fait. Je veux juste avoir la paix. " - " Tu en dois une à Darko, tu le sais ça. A cause de toi, tu as foutu toutes ses affaires en l'air ! " Il lui donne un coup sur la tempe qui le sonne. " Tu sais ce qui va se passer ? Tu ne sortiras pas vivant d'ici, mais avant Darko veut te parler. Mettre les choses au clair et peut être rendre ses comptes avant d'en finir avec toi. Si tu vois ce que je veux dire... " Charlie se secoue la tête, il a peur. Il n'a pas envie de ça. Il veut rentrer chez lui et oublier cette merde... " Je m'en fous de vos magouilles... Je m'en fous... Laissez moi partir... Et vous ne m'aurez plus jamais dans les jambes... Vous voyez bien... Je... " Il se prend un nouveau coup dans l'estomac qui le sonne.
Dans les vapes après une journée d’apathie totale à ne rien faire, l’apparition du grand-père Jones lui apparaît presque comme hallucinatoire. Il faut dire que ça faisait un bail qu’il n’était plus venu lui coller aux basques. D’un autre côté, ça se comprenait. Si dans un premier temps, il avait sûrement voulu pouvoir garder un œil sur son petit-fils, les histoires de ce dernier avaient dû avoir raison de sa patience au bout du compte… ça et leurs parties de jambes en l’air qui pouvaient arriver absolument n'importe quand et sans jamais prévenir : mieux valait être averti… Et puis, le fait que son fils soit dans le coma… Klaus avait supposé que le grand-père devait passer plus de temps à l’hôpital qu’ailleurs. En tout cas, il lui avait foutu une paix relative ces derniers temps, et quelque part, il lui avait presque manqué. Presque. Car là, tout de suite, Klaus avait envie de regarder tranquillement son émission de téléréalité en bouffant ses céréales fourrées au chocolat, en slip dans ce merveilleux canapé que Mutt et lui venaient tout juste d’acheter.
Mais papy Jones s’agite, et il s’agite sacrément. Comme quoi il ne sait pas qui aurait besoin de son aide. Oui plutôt, qu’un type qu’il ne connaît ni d’Eve, ni d’Adam, aurait besoin de son aide. Mais qu’est-ce qu’il en a à carrer, lui, de ce Charlie ? Il a pas la moindre idée de qui ça peut bien être, et en plus de ça il s’en fiche pas mal. Dans cette ville moisie, y a tout un tas de cinglé et tout un tas de gens en danger. Pourquoi est-ce qu’il devrait tout à coup aller jouer les justiciers du dimanche pour un gars qu’il connaît même pas ? Y a de vrais justiciers pour ça, après tout. D’accord, papy Jones serait bien en peine de les contacter de son côté, mais même. Il comprendra pourquoi quand il y sera… ben voyons.
Klaus accepte à contrecoeur de suivre le grand-père de Mutt, s’il ne le fait pas, il sent qu’il va lui casser les oreilles pendant des heures et des jours. Il hésite à laisser un mot à son fiancé, absent pour le moment mais choisit de ne pas l’inquiéter. De toute façon, si la situation dégénère… bah il se barrera en courant… Tout en rejoignant d’un pas pressé le hangar sordide où le fameux Charlie serait séquestré, il appelle tous les renforts qu’il peut. L’avantage, c’est que dernièrement, il a pour compagnie toute la flanquée de macchabées que Nathan lui a laissée, ou plutôt que Klaus a gracieusement accepté de prendre pour lui. Ils ne seront pas de trop.
« Vous avez compris, hein ? Je sais pas ce qui se passe là-dedans, mais faut que vous fassiez votre taf comme des grands… »
Mais ce n’est pas à eux de le faire, c’est à lui de monopoliser la force et l’énergie nécessaires afin de rendre ses pouvoirs utiles comme il a tendance à penser qu’ils l’ont trop rarement été.
Il tente de forcer la porte du hangar du mieux qu’il peut mais il reste comme un con, sans capacité à rentrer, tandis que papy Jones, après avoir jeté un œil à l’intérieur, l’exhorte de se manier. Ouais bah… il en a de bonnes, lui. Faute de meilleure stratégie, il frappe de grands coups répétés à la porte du hangar.
Le coup qu'il recoit dans l'estomac lui coupe le souffle et Charlie commence à voir trente six chandelle. Des lumières dansent devant ses yeux alors qu'il essaye de ne pas sombrer une nouvelle fois. Il fallait que Darko et sa bande le retrouve. Il pensait pendant toutes ces années que c'était dans sa tête et si... il était en train de délirer doucement. Il se redresse en grimaçant alors qu'un fin rictus se dessine sur ses lèvres et il commence doucement à rire. Un rire nerveux.
" Si ca se trouve je suis en train de délirer... Je vais devoir y retourner... " Il continue de rire, ses cheveux lui glissant sur le visage. Ce qui n'est pas au gout de ses ravisseurs, qui se regardent d'abord avant de s'occuper de Charlie. L'un d'entre eux, lui tire la tête en arrière en le tirant par les cheveux.
" Tu te fous de notre gueule en plus ? Darko ne va pas te louper petite merde... " Il sent une lame froide contre sa gorge. " Arrête de rire ! " Lui lance le roumain d'une manière toute sauf amicale. Charlie obtempère sentant la lame lui écorcher la peau doucement. Peut être qu'il était en train de délirer ou peut être pas. Dans tous les cas, son compte était foutu.
Il cligne des yeux alors qu'il voit une silhouette familière derrière le type. Une silhouette qui l'avait suivi en hôpital psychiatrique. Celles qui peut capter de temps à autre. Un vieil homme barbu qui s'était prit d'affection pour lui. Il ne savait pas pourquoi mais il veillait sur lui.
" Tiens bon gamin... On va venir t'aider. " Il entend.
Il croit voir de nombreuses autres silhouettes se dessiner autour d'eux. Comme si le groupe était encerclé par des ombres que seul Charlie peut voir. Charlie se remet alors à rire ce qui agace le roumain.
" JE T'AI DIT D'ARRETER DE RIRE. "
La lame se presse, il déglutit et ferme les yeux. C'est alors qu'on entend tambouriner à la porte du hangar. Le Roumain se fige et se redresse. Charlie essaye de reprendre contenance. Il peut peut être en profiter pour demander de l'aide. Vu que visiblement, cette visite surprend le roumain.
" AIDEZ MOI ! " Lance-t-il avant d'avoir le souffle coupé par un coup de poing dans l'estomac. Charlie tousse en se pliant en deux. Il a du mal à reprendre son souffle. Il se reprend un gros coup dans la tempe alors qu'il est à moitié sonné et qu'il sent ses oreilles se mettre à siffler.
Il entend vaguement ce qu'il se passe.
" Va voir qui c'est... " Demande-t-il à son collègue, en prenant l'arme dans sa main. " Si c'est les flics, donne leur un pot de vin ca fonctionne bien. "
Dans le hangar, Klaus peut entendre une voix, une voix à la fois étrangère et étonnamment familière, appeler au secours. Il ne se sent clairement pas dans son élément. Il aura l’air fin si lui-même doit appeler à l’aide dans les secondes qui suivront… Maintenant qu’il y pense, il aurait dû demander à Five de l’accompagner. Il se serait sans doute téléporter à l’intérieur en deux-deux et aurait fait un massacre dans les règles de l’art. Alors que Klaus, là, n’a toujours aucune idée de ce qu’il va faire. Et maintenant, c’est de toute façon, c’est trop tard. Il a signalé sa présence, et il ne peut qu’espérer détourner suffisamment l’attention pour laisser un peu de répit à ce type qui a l’air en si mauvaise posture et dont papy Jones semble s’être pris d’affection.
Il entend des pas se rapprocher, et finalement, la porte du hangar s’ouvre sur un type à la mine patibulaire et au fort accent qui le dévisage un instant avant qu’un rictus amusé et certainement pas impressionné étire ses lèvres. « Toi, t’es clairement pas un flic », fait-il en le considérant de haut en bas d’un ton goguenard. « Bon, ça va être vite réglé, du coup », il reprend en pointant sur lui son arme.
« Wow wow wow ! » Klaus qui, par réflexe, lève immédiatement les bras en l’air, se recule de plusieurs pas. Bordel, y a vraiment que lui pour se foutre dans des situation pareilles. Il le retient, le papy Jones. « S’agirait de se calmer un peu. » Le médium jette un regard en biais aux macchabées qui l’accompagnent et tente de focaliser son attention sur leur présence plutôt que sur l’arme pointé dans sa direction dans l’espoir qu’ils obéissent à sa directive. Ça marche à peu près. Le plus baraqué des cadavres qui lui ait jamais servi de garde du corps vient lui tordre le bras, le type fait tomber son arme qui, dans le processus, se déclenche toute seule sans atteindre aucune cible mais faisant largement sursauter Klaus dans un cri peu virile avant que, se ressaisissant avant que son adversaire n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrive, il lui balance un coup de poing en plein visage qui lui explose les phalanges. « Aoutch ! »
Le type s’effondre au sol, encouragé par son armée personnelle de morts-vivants pendant que lui-même agite sa main de douleur.
« Le flingue. »
C’est la voix de papy Jones qui vient de le rappeler à l’ordre. Ah oui, le flingue, ça peut peut-être être utile. Klaus ramasse l’arme encore brûlante tombée au sol et enjambe le corps inerte du gars qui lui a servi de comité d’accueil pour pénétrer le hangar. La main qui tient son arme tremble, mais il tente d’avoir l’air assuré quand il prend la parole.
« On arrête les conneries tout de suite ! » s’exclame-t-il du ton le moins convaincant de la terre tandis qu’il observe plus attentivement la scène, et surtout le pauvre type qu’on est en train de torturer. Oh bordel…
Charlie est à moitié sonné, il essaye de revenir à lui, savoir ce qu'il se passe. Il a le goût métallique, très spécifique du sang coulant dans sa bouche, qu'il finit par cracher sur ses genoux. Il arrive à relever le nez, bien que sa tête vacille, sans pour autant rester stable. Il entend plusieurs voix dont une qu'il ne connaît pas et avec un accent plus familier. Il ne fait pas parti des roumains.
Charlie plisse les yeux, observe le type en face d'eux qui semble avoir récupéré un flingue et qui le regarde avec un air paumé. Quelqu'un viendrait l'aider ? Il ne connaît pas ce type. La silhouette d'un homme qu'il connaît se dresse près de lui. Ce fantôme qui n'a de cesse que de le suivre depuis des semaines maintenant.
"T'en fais pas mon garçon. Il va gérer. On va te sortir de là."
Charlie le regarde, il voit que le vieux bougre s'inquiète pour lui. Pourquoi était-il si avenant avec lui ? Charlie n'en savait rien mais c'était un peu devenu son macchabé de compagnie. Il l'avait pas mal guidé, aidé, et bien que parfois, il était un petit peu trop bavard, Charlie pouvait se sentir moins seul. Avait-il fait en sorte que la cavalerie arrive pour l'aider ? Ce type ? Il n'a pas l'air bien épais et bien méchant.
" Ce pauvre type... " Dit-il la bouche pâteuse. " Il a l'air aussi paumé que moi... La fine équipe. "
Il sent alors qu'il lui attrape les cheveux et il sent le canon froid se coller contre sa joue. Le cœur de Charlie commence à s'accélérer. Il grimace. Putain, fais chier... Il avait pas envie de mourir comme ça bordel. Ca n'était pas la première fois qu'il faisait face à la mort, mais il ne voulait pas mourir après tout ce qu'il avait vécu.
" Tu tires, tu bouges, je le tue... "
Charlie serra les dents quand il lui agrippe un peu plus sa tignasse. Son souffle est court. C'est au grand père macchabé de prendre la parole et il s'adresse à son sauveur directement.
" Tu ne vas pas le laisser faire. Regarde le ! "
Il voit que le type en face pouvait le voir, comme Charlie pouvait voir les morts. Son regard se fait un peu étonné, il comprit alors comment il était arrivé ici à son secours. Alors il n'était pas tout seul ? Il était comme lui ? Il ne voulait pas mourir. Pas maintenant.
" Aide moi... " articule-t-il tout doucement par peur de mettre en colère le type qui avait sa vie entre ses mains.
« Parle pas trop vite, toi », fait Klaus à l’adresse de papy Jones.
Ce dernier ne s’est pas adressé à lui mais au pauvre type ligoté sur sa chaise, ce qui veut donc dire que le gars peut voir les morts lui aussi. Eh bien, lui qui avait pensé pendant longtemps être le seul à avoir ce genre de pouvoirs, il se rend compte maintenant que ça se bouscule au portillon. Il ne saurait pas dire si c’est une bonne ou une mauvaise chose, ce qu’il voit surtout, c’est que ça a, comme toujours, le don de le foutre dans une merde des plus monumentales. C’est bien gentil de sortir à ce pauvre gars qui est l’exact sosie de Mutt avec des cheveux plus longs et la gueule ravagée qu’il va lui venir en aide et qu’il va gérer, mais on va se calmer. Y a encore une heure, il étant tranquillement en slip dans son canapé à bouffer des céréales, faudrait que les gens arrêtent de croire qu’il avait signé quelque part pour sauver le monde – et s’il a vraiment signé quelque part, il faudrait tenir compte du fait qu’il était forcément défoncé quand il l’a fait.
Pas le temps de réfléchir, pas le temps de prendre ombrage de la remarque prononcée avec la difficulté du type agonisant par le gars dont il ne sait même pas le nom – il risque pas de la lui reprocher dans tous les cas, compte tenu du fait qu’il a absolument raison. Bien sûr qu’il est aussi paumé que lui, juste en meilleur état que lui, en l’occurrence. L’agresseur du pauvre gars lui a collé son arme sur la tempe.
Le bras de Klaus qui tient l’arme tremble légèrement. Et maintenant ? Il pourrait tirer, mais à tous les coups, il serait capable de tirer de travers, et le gars de mettre ses menaces à exécution. Quoique si le type n’est pas encore mort, c’est peut-être que ses agresseurs n’en ont pas encore fini avec lui, si ? Ouais, pari trop risqué. Peut-être que Klaus tenterait le coup s’il était sûr de savoir loger à coup sûr une balle dans le crâne de ce type, sauf que c’est pas le cas, il aurait sans doute plus de chance de toucher Charlie involontairement.
« Tais-toi », grince Klaus entre ses dents, « j’essaie de réfléchir, si tu crois que ça m’aide de me mettre la pression comme ça… »
Le type en face doit se dire qu’il est complètement cinglé, à parler tout seul (à moins qu’il soit capable de voir les morts, lui aussi ? A ce stade, Klaus ne présume plus de rien, honnêtement), ça peut potentiellement l’aider… ou pas, peut-être aussi que ça va l’encourager à se débarrasser de lui au plus vite.
« C’est bon, c’est bon, regardez, je baisse mon arme, vous voyez… », qu’il fait, mais pendant ce temps, c’est papy Jones qu’il regarde, lui adressant des gestes pas si discrets afin de lui faire comprendre de se dresser contre l’agresseur du sosie de Mutt. S’il se concentre suffisamment fort, il veut croire qu’il sera capable de le contrôler. Ou pas. Mais il n’a pas le choix.
Papy Jones a l’air de comprendre, il se décale dans le dos de l’agresseur qui gratifie Klaus d’un « Crétin ». Il semble vouloir pointer son arme dans sa direction à lui mais alors, papy Jones parvient bel et bien à lui faire une clé de bras et à le désarmer. L’instant d’après, les renforts interviennent et le gars se retrouve au sol, désarmé et roué de coups fantomatiques. Klaus s’assure que le gars est hors d’état de nuire avant de venir trouver le pauvre gars et de le détacher.
Charlie était en mauvaise posture et peut être ne comptait-il pas trop sur l'aide du mec en face de lui, vu son allure, mais en même temps, il était sa seule chance. Charlie n'était pas au top, et il voyait clairement flou vu les multiples chocs qu'il a reçu sur le coin de la tête. Mais il a bien capté que ce type semblait avoir capté les morts autour d'eux, tout comme lui pouvait le faire.
Il capte juste le délire du type en face qui semble essayer de faire comprendre au fantôme du grand père de faire... faire quoi au juste ? C'est pas un fantôme qui va pouvoir faire grand chose et pourtant. Visiblement le grand père semble capable de pouvoir toucher et donner des coups au type avant de se faire laminer par d'autres esprits errants au sol. Charlie regarde la scène, un œil vitreux, jusqu'à ce que son attention soit de nouveau attiré vers le type qui vient à lui pour savoir comment il allait.
" Comment... " Commence-t-il, mais ca n'est clairement pas le moment. " Je vais m'en remettre mais je suis cassé. T'es qui au juste ? " Sa voix est lasse et il a du mal à articuler. Il ferme les yeux pour reprendre conscience un minimum. " On doit se casser de là. On s'en fout de qui t'es. Merci. Je m'appelle Charlie. " Dit-il la voix empli d'émotion, car il lui avait évité une belle séance de torture, et surement la mort au bout. Il fallait sortir maintenant. Il attend que Klaus le détache pour venir s'appuyer contre lui et qu'il le fasse sortir de là. Charlie se laisse littéralement trainer, et il a du mal à tenir debout encore. Ses côtes lui font mal, il a la tête qui tourne et à chaque pas, il a l'impression que le sol va se dérober au fur et à mesure. Il ne sait pas s'il doit aller à l'hôpital ou pas pour l'heure. Il avait surtout peur qu'on vienne le chercher là bas pour finir le boulot ensuite. Alors il allait serrer les dents et faire en sorte que ca aille.
A l’évidence, le gars se pose des questions, mais Klaus est plutôt soulagé qu’il s’interrompe avant d’avoir eu le temps de demander quoi que ce soit, parce que clairement, il n’a pas la moindre envie de disserter sur ses pouvoirs et ces compétences qu’il a encore parfois du mal à maîtriser, au point que ses saillies les plus remarquables sont souvent plus accidentelles qu’héroïques. Quoique, cette fois, il a sacrément bien réussi son coup. Et il le sait, il le doit à plusieurs mois de sobriété. C’est pas simple tous les jours, et pour plein de raisons, mais dans ce cas précis, ça a été radical, clairement, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a certainement rendu un fier service à ce pauvre type, ce sosie de Mutt aux cheveux longs qu’on voulait passer à tabac un peu plus tôt.
« Klaus », se présente le concerné quand le jeune homme lui apprend qu’il porte le nom de Charlie.
Bref, pas le temps de lambiner, il est clairement plus que temps pour eux de s’en aller, et le plus rapidement possible, tant qu’à faire. Ils pourront tailler le bout de gras quand ils auront pris de la distance avec cet endroit. Car oui, par contre, il est évident qu’ils peuvent pas juste se contenter de tracer leur route sans s’en dire plus. Les circonstances sont franchement tordues, mais en attendant, ce genre de situation exigent quand même un semblant de conversation histoire de, mais déjà, autant s’assurer d’être en sécurité, ou le plus proche d’en sécurité qu’ils puissent l’être en tout cas. Parce que dans ce putain de monde comme le précédent, c’est définitivement pas gagné, à l’évidence.
Charlie appuyé contre lui, il le traîne à l’extérieur, et il le traîne laborieusement le plus loin possible de ce putain d’entrepôt, jusqu’à trouver un petit parc et un banc isolé, à l’abri des regards. Alors seulement, Klaus y installe Charlie, et l’observe plus attentivement. Il a beau être rodé à ces histoires de sosie, ça continue de lui faire franchement bizarre quand il en croise un. Et à chaque fois, il faut que ce soit dans des situations absolument improbables – bon, au moins, on lui reconnaîtra qu’il n’a pas cherché à se le taper, celui-là.
« C’est le vioque qui m’a dit où te trouver, c’est le grand-père de mon mec, mon mec qui au passage te ressemble à mort, bref. » Il se laisse tomber à côté de Charlie. « C’étaient qui ces types ? Il te voulait quoi ? »
Ne jamais juger un livre à sa couverture, il sait qu’on peut être une personne décente et avoir une floppée d’ennemis complètement cinglés, lui-même en a fait les frais y a pas encore super longtemps. Quand il y pense, ce qu’il vient faire serait sans doute très exactement ce que le vieux Reggie attendrait de lui – autant dire que cette pensée le révulse un peu, mais passons.
« Au fait, ça va aller ? Tu veux peut-être que je t’emmène à l’hosto ? »
Charlie ne comprenait pas trop ce qu'il lui arrivait. Juste que toute cette histoire le dépassait. Un jour il était fou et s'était inventé une vie, l'autre, on venait le retrouver. Qu'est ce qu'il se passait au juste ? Et puis... Non... Il n'avait pas envie de mourir, pas aujourd'hui. Ce gars, ce Klaus, il ne le connaissait pas mais il venait quand même de lui sauver la vie non ? Pouvait-il lui faire confiance ? Il n'avait aucune raison d'être méfiant.
Klaus le traine jusqu'à l'extérieur avec une réelle intention de l'aider. Charlie se laisse porter, de toute manière, il était encore un peu sonné, il n'arrivait pas à réfléchir clairement. Charlie se laisse tomber sur le banc, se passe une main près de ses côtés endolories. Putain, il était fracassé. Il avait même envie de vomir à cause de son coup à la tête.
Klaus lui parle plus clairement de son fantôme de compagnie actuel. Il ne sait pas d'où il était sorti mais visiblement, il lui en devait bien une.
" Tu parles de... Henry ? " Car oui, il ne l'appelait pas le vioque de son côté mais il avait pu échanger un peu. " Ouais bah pour le coup... Je lui en doit une belle. " Dit-il dans un sourire las. " Putain, moi qui pensais être unique. " Ajoute-t-il sur le ton de la rigolade.
Le dit Klaus lui demande ce qu'il s'est passé concrètement à cet instant. Charlie rassemble ses esprits.
" Ces mecs... Ca n'a aucun sens... Darko en a voulu après moi chez nous. Ils font parti de la mafia roumaine. Ils m'ont retrouvé... C'est à cause de moi qu'ils ont fini au trou et... Ca veut dire que j'ai pas inventé tout ça ? " Dit-il paumé.
Klaus lui propose alors de l'emmener à l'hosto, Charlie se secoue la tête.
" Non... Ils vont me retrouver... Je sais pas... " Il se frotte le visage et fini par capter le regard de Klaus, il le détaille un instant. " Ca veut dire que t'es comme moi ? Tu peux voir les gens morts ? " Il fronce les sourcils. " T'es le premier que je croise. Tu viens de me sauver la vie mec... Je sais pas comment te remercier... " Il grogne alors de douleur en se pliant en deux.
« Ouais, c’est ça, Henry », fait Klaus avec un léger sourire en constatant que Charlie parvient à raccrocher les wagons.
Il sourit. Oui, clairement, il lui en doit une belle, pour le coup. Qui sait ce qui se serait passé si Klaus n’était pas intervenu. Certes, il est toujours un peu dépassé quand on lui demande de compter après ses pouvoirs, mais il reconnaît que c’est pas un mal, là, tout de suite. Et sans doute que le vieux n’avait pas tort de croire qu’il était la personne appropriée pour venir en aide à Charlie, même si il continue quand même d’émettre une certaine réserve à ce sujet malgré tout.
« T’as pas idée », reprend innocemment Klaus quand Charlie remarque qu’il pensait être unique.
On oublie vite de croire l’être, dans ce monde, entre les sosies et ceux qui avaient les mêmes capacités que vous. Mais si c’était déroutant dans un premier temps, Klaus de son côté avait plutôt tendance à trouver cela rassurant au bout du compte, parce qu’être unique, c’est aussi être seul, et la solitude, Klaus n’a jamais vraiment aimé ça, en toute honnêteté.
Alors, il essaie de comprendre ce qui est arrivé à Charlie et pourquoi ces types lui en veuillent. Apparemment, il est dans le collimateur d’un grand ponte de la mafia roumaine. Comment est-ce qu’il a fait son compte, ça… Klaus va pas juger trop hâtivement, lui aussi a un don pour se retrouver dans le collimateur des mauvaises personnes.
« Je te connais pas assez pour dire si y a des trucs que t’as inventés ou pas, mais les gars qui ont voulu te passer à tabac étaient bien réels, donc. » Il esquisse un fin sourire bienveillant. « Comment t’as fait ton compte pour te retrouver avec ces mafieux au cul ? Prends-le pour un compliment, hein, mais t’as l’air aussi inoffensif qu’un ours en peluche. »
D’un autre côté, il ne le connaît pas vraiment, donc il a beau dire ça, ce n’est pas comme s’il savait réellement ce qu’il en est au bout du compte.
« Ouais, je peux voir les morts, et on est pas seuls dans ce cas. C’est dingue mais en fait, c’est un truc plutôt courant dans le coin, au final. »
C’est bien, ils pourront se répartir les macchabées, comme ça, et c’est sûrement pas plus mal. Parce que l’air de rien, ils sont légion dans cette satanée ville. A croire qu’ils se sont passé le mot, au final.
« T’as pas besoin de me remercier, va, sauver la vie des gens, c’est une seconde nature, chez moi. »
Il ne le dit pas sérieusement, et pour cause, il ne le croit pas ne serait-ce qu’une seule seconde, vraiment pas.
Ca aurait pu être pire, c'est ce qu'il se disait. Il aurait pu mourir dans ce hangar. Il aurait pu y rester clairement mais finalement, ce fantome qui le suit depuis des lustres maintenant lui avait sauvé la vie. En allant chercher ce type de nul part. Il ne le connaissait pas mais il lui avait sauvé la vie donc c'était assez pour lui faire confiance non ? Charlie pouvait se trouver parfois un peu trop naïf.
Il avait mal, mais ne peut s'empêcher de sourire voir de rire doucement lorsque Klaus lui dit qu'il n'a pas l'air bien méchant. Non, il ne l'était pas. Mais Charlie avait cette manie à s'attirer des emmerdes radicalement. Mais celle-ci l'avait suivi visiblement.
" Et bien merci. " Dit-il d'abord en prenant le compliment tel quel. " Ces ennuies m'ont suivi de chez moi... Je pensais que c'était... que dans ma tête. A la mort de ma mère je suis partie à Bucarest pour... pour... Enfin... Ma mère m'a dit de partir à Bucarest après sa mort et j'ai... " Il soupire le coeur lourd. Gabi lui revenait en tête et dans son coeur. Il ne sait même pas si elle était ici ou chez eux. " Je suis tombé amoureux d'une fille qu'un autre gars convoité et il faisait parti... de la mafia roumaine... Je te passe le reste... Je les ai beaucoup cherché. "
Il grimace en se passant une main vers ses côtes. Que Klaus lui avoue qu'il voit les morts et que d'autres le peuvent dans le coin le fait sourire. Alors ils n'étaient pas seuls.
" Et bien... Faudra m'expliquer comment ca se fait qu'on ne se soit pas croisé avant. En tout cas, je ne pensais pas que ca me sauverait la vie. D'ailleurs, t'as fait comment ton truc là ? Les fantômes ca peut pas interagir avec notre monde si ? "
Charlie est curieux et il y avait de quoi. Il voyait en Klaus un gars beaucoup plus puissant que lui et c'était impressionnant ce qu'il avait pu faire dans ce hangar.
" Je peux te confier un truc ? " Dit-il un sourire en coin. " Je t'avoue que j'ai eu peur en te voyant arriver. Je me suis demandé comment tu pourrai me sortir de là... "
Il rit doucement ce qui le fait tousser. Il grimace et se plie en deux, d'accord, peut être qu'il avait besoin de se faire soigner un peu. Il ne sait pas si l'hosto est une bonne idée mais est-ce qu'il avait vraiment le choix. Il se sentait cassé après cette épreuve.
L’histoire de Charlie ne fait pas beaucoup de sens pour Klaus, mais en même temps, qui est-il pour juger de la probabilité qu’une histoire telle que la sienne soit advenue quand on connaît sa propre histoire. Lui-même ne s’est clairement pas distingué par un passif franchement ordinaire, et c’est sans doute le cas de tous ceux qui se sont retrouvés sur cette fichue île s’il doit se fier aux histoires des personnes qu’il connaît ici. Il avait reçu la visite de sa mère depuis l’au-delà pour lui demander de se rendre à Bucarest… quelle drôle d’idée de lui balancer ça sans la moindre explication, mais peut-être savait-elle qu’il y rencontrerait l’amour ? Ceci dit, même si c’était le cas, c’était vache de sa part compte tenu du fait que le mec de la demoiselle tant convoitée n’était rien moins qu’un mafieux pourri jusqu’à la moelle… Ouais, clairement, Charlie n’a pas l’air du genre à chercher les ennuis, mais les ennuis sont du genre à lui tomber dessus. C’est genre… un super-poissard, quoi.
Pourquoi est-ce qu’ils ne s’étaient pas croisés avant, c’était une vraie question, mais dans tous les cas, il faut croire qu’ils se sont rencontrés au bon moment, tous les deux, car Klaus n’aurait pas donné cher de la peau du sosie de Mutt autrement. Il affiche un sourire goguenard… il ne va pas dire que Charlie a tort. Si lui n’a pas la tête de devenir la cible de mafieux roumains, lui-même n’a pas la tête d’un grand sauveur de l’humanité.
« Mes fantômes peuvent, eux. Je sais pas trop comment ça fonctionne, franchement, j’y vais un peu à l’instinct, et j’ai mis du temps à savoir que j’étais capable de ça, mais ouais, les fantômes peuvent interagir avec notre monde, mais si je le décide, tu vois ce que je veux dire. L’un d’eux m’a même possédé, une fois. » Il grimace désagréablement en songeant à Ben. « Je le souhaite à personne, c’est vraiment ignoble, comme sensation », il reprend, presque plu pour lui-même que pour son interlocuteur, mais il finit tout de même par reporter son attention sur lui.
« Ouais, je sais que j’ai pas trop la tête de l’emploi, mais tu seras gentil, évite de te remettre dans ce genre de merde une deuxième fois, je te garantis pas de réitérer l’exploit », se marre-t-il doucement. « Bon, si l’hosto ça te dit pas, on peut toujours voir ce qu’on peut faire avec les moyens du bord. Je te conduis chez toi ? T’as du matos pour te soigner ? Ou au pire on va chez moi, tu rencontreras ton sosie, comme ça », il fait en se disant que ce n’était pas la meilleure idée non plus.
Le mieux pour Charlie, ce serait sans doute de faire un détour par l’hôpital, mais Klaus peut facilement comprendre qu’il ne soit pas emballé par l’idée. D’ailleurs, pour tout dire, lui-même n’est pas spécialement emballé non plus, même s’il le fera s’il le doit.
Charlie était curieux d'en apprendre plus sur Klaus et ses pouvoirs. Comment ils fonctionnent et savoir qu'il n'est pas tout seul à en bénéficier, ca rendait les choses différentes. Alors il essaye d'écouter Klaus même si la douleur était réellement présente. C'est qu'ils ne l'avaient pas loupé ces cons là. Klaus lui explique ses fantômes peuvent interagir avec les humains et il parle aussi de se faire posséder. Charlie grimace en réprimant un rire ironique.
" Merci pour le conseil mais déjà leur parler, ca me parait bien. En tout cas, c'était franchement impressionnant ton truc. " Il se secoue la tête. " Excuse moi, j'ai du mal à suivre... Je ne suis pas au meilleur de ma forme mais je pense que tu l'as deviné. "
Peut être devrait-il faire un saut à l'hosto mais clairement, il avait peur que ses ennemis l'attendent là bas pour finir le travail. Ou alors ils se faisaient juste des idées et que pour l'heure, ils avaient d'autres chats à fouetter. Charlie apprécie l'inquiétude de Klaus, même s'il ne voulait pas lui causer de soucis.
" Merci Klaus. " Se répète-t-il. " Et promis, je ferai gaffe même si là, je t'assure que j'ai rien chercher du tout, ils sont venus m'attendre à la sortie de mon travail. J'aimerai juste qu'ils me foutent la paix. " Puis il grogne entre ses dents. " Et puis, c'est pas comme si je continuais à foutre mon nez où il faut pas... " Non il était juste poissard...
Klaus propose différents plans de secours. Charlie avait mal au crâne et ne savait pas trop ce qu'il pouvait faire. Il était certes cassé, mais pas au point d'aller à l'hôpital. Et il s'était déjà fait renverser par une voiture, il avait réussit à se remettre d'aplomb par lui-même. Il ne pensait pas avoir quelque chose de cassé. Surement quelques contusions et il allait morfler les prochains jours, voir boiter un peu... mais rien de bien méchant. Bon, une chose qui le faisait flipper c'est qu'ils savaient où il bossait et s'il retournait sur son lieu de travail, ils risquaient de l'y attendre.
" Je pense avoir assez eu de suées froides pour rajouter un face à face avec moi-même. " Dit-il dans un léger sourire. Il soupire longuement. " J'ai ma colloc à l'appart. Elle va m'aider. " Il marque une pause et soupire de nouveau. " Klaus... " Il lève un regard vers lui. " Ils savent où je bosse... mais j'ai pas envie de quitter mon travail... Je fais comment ? Si t'as une idée miracle, je prends ! Et t'as l'air d'être magicien sous tes airs légers... ne le pends pas comme une insulte... Désolé si je m'exprime mal. " Il se secoue la tête. " T'as l'air d'être un type sympa et sans ennuies, je devrai le dire comme ça. "
Klaus affiche un fin sourire complice à Charlie. Il avait pas cru qu’un jour il se trouverait tant de types capables de parler avec les morts, eux aussi… Bon, ils avaient tous une manière différente de vivre avec leurs pouvoirs et de le gérer, mais c’était dingue, quand même. C’était une drôle de complicité à se créer avec d’autres, mais ça vous rapprochait forcément quand même, parce que sans l’avoir vécu, on peut pas savoir ce que ça fait d’avoir tous ces macchabées dans son sillage, et qui veulent jamais vous foutre la paix. Mais Nathan lui pouvait comprendre, et Charlie le peut aussi, et même si y a des différences entre leurs pouvoirs, ça fait quand même du bien de se sentir moins seul de ce point de vue. Bref, ce sera toujours des sujets dont ils pourront reparler quand Charlie sera en meilleure forme, mais là, clairement, il y a pas à tortiller, il est pas du tout en état, et c’est plutôt ça la priorité au final.
Bon, le gars a l’air d’être un poissard fini. Visiblement, essayer de se mettre le moins dans la merde possible ne l’empêchera pas de se retrouver dans la perde pour autant, chose que Klaus peut le comprendre, parce que pour ce qui est de s’attirer des ennuis, sans être un champion, c’est quand même assez évident qu’il en tient aussi une sacrée couche de son côté, on ne va pas se mentir.
« Ouais, je peux comprendre ça », se marre Klaus quand Charlie affirme que voir son sosie, là, tout de suite, ça ferait trop d’émotions pour lui d’un coup. Clairement, ça se tient, et Klaus est totalement capable de le comprendre. Alors bon, il ne va pas en rajouter une couche non plus, il est pas du tout comme ça. Alors s’il a une coloc pour s’occuper de lui, ça va quand même. « Bah tu vois, t’es pas si malchanceux que ça, visiblement, t’as une coloc en or », fait Klaus surtout pour rassurer son interlocuteur, histoire de vraiment donner de la légèreté à une conversation dont le sujet, tout naturellement, n’invite pas spécialement à la décontraction.
« Nan t’inquiète, je le prends pas comme une insulte, en plus t’as pas tort. Je cache bien mon jeu. Mais crois moi que pour ce qui est de m’attirer des ennuis, je t’ai pas attendu. Je te ferais bien tout le topo, mais je crois quand même que le plus urgent, pour l’instant, c’est que tu te soignes, t’es d’accord ? » Il l’observe, essaie de jauger son état physique ainsi, mais ça ne l’aide pas beaucoup en réalité. « C’est quoi ton adresse ? Je t’emmène ! »
De toute façon c’est hors de question de le laisser tant qu’il sera pas entre de bonnes mains.
Charlie voulait rentrer chez lui et avoir la paix. C'est tout ce qu'il demandait. Mine de rien cette aventure l'avait amené à connaître une personne comme lui, capable de voir les morts. C'était quelque chose de pas négligeable et il espérait garder quand même contact avec son sauveur. Charlie l'aimait bien, il était gentil et pas tout le monde l'aurait sorti de là.
Ca en faisait beaucoup pour Charlie qui commençait à se poser des questions sur ces mecs qui l'avaient attaqué. N'étaient ils pas le fruit de son imagination ? Charlie avait l'impression de perdre les pédales par moment. Il ne comprenait plus rien du tout à toute cette histoire.
Il sourit quand Klaus lui dit qu'il a une colloc en or. C'est vrai. Nala avait toujours été là pour lui et il ne regrettait en rien de partager un bout de sa vie avec cette femme exceptionnelle. Elle était là pour lui et il l'aimait beaucoup. Charlie pouvait facilement se confier à elle.
" C'est vrai que j'ai une collocataire en or. "
Il se met sur ses pieds, il a la tête qui tourne mais ca devrait aller. Il voulait juste s'allonger dans un lit et attendre que le sommeil l'emporte pour se rétablir un peu. " Alors on doit former un beau duo. " Blague-t-il doucement avant d'ajouter. " Ouais, me poser, me soigner et piquer un gros roupillon. Enfin... essayer de piquer à gros roupillon car j'ai un peu mal partout. "
Il donne ensuite l'adresse à Klaus, ils doivent changer de quartier mais ca ira. Il se tient à Klaus pour pouvoir marcher, clairement il va se laisser guider, car il ne sait vraiment pas où ils se trouvent pour l'heure. Et il avait assez confiance en ce gars qui venait littéralement de lui sauver la vie. Faut le noter quand même.
" Dis moi... Curiosité... J'espère que ton gars, mon sosie, a plus de chance en matière ne pas s'attirer des ennuies ou c'est notre lot ? "
« Peut-être que nos poisses s’annulent quand on est ensemble, qui sait ? » suggère Klaus avec un léger sourire quand Charlie lui fait remarquer qu’avec leurs chances respectives, ils doivent formes un sacré duo. Et il suffit de les voir en effet, et surtout de constater l’état dans lequel se trouve le pauvre sosie de Mutt pour ne pas vraiment avoir de doute à ce sujet, au passage.
Cela dit, ce n’est pas improbable non plus que leurs poisses s’annulent effectivement, quand on y pense. Après tout, il a bien réussi à sortir Charlie de ce merdier tout à l’heure. A l’heure actuelle, il est encore incapable de comprendre comment il a réussi un tel miracle, il n’empêche que c’est effectivement le cas. Enfin, il sait techniquement comment il a fait, bien sûr, mais il s’impressionne lui-même d’y être parvenu malgré tout. Alors oui, ils font la paire, et très honnêtement, Klaus espère qu’ils auront d’autres occasions de se le prouver. Au-delà de sa ressemblance physique avec Mutt, il sent qu’ils pourraient facilement devenir amis tous les deux. Il faudra qu’il pense à lui demander son numéro, des fois qu’il accepte de garder contact, du moins s’il ne lui claque pas entre les doigts, ce qui n’est pas encore gagné. C’est que ça ne rassure pas totalement Klaus de ramener Charlie chez lui plutôt qu’à l’hosto… ceci dit, sur place, il ne sera pas seul, il aura sa coloc pour s’occuper de lui et pour veiller au grain afin de s’assurer que son état n’empire pas, alors en soi ça devrait bien se passer.
« Tu verras, dès que tu seras dans ton lit, tu vas tomber comme une masse, je suis sûr », affirme Klaus en connaissance de cause, pour avoir connu déjà son lot de douleurs qui semblent insurmontables et qui vous mettent à terre, mais qui ont le mérite de vous offrir la sieste de votre vie, très clairement. Enfin… ceci dit, des douleurs qui maintiennent éveillé, il en a connu aussi. Tout ça, au bout du compte, il faut le dire, ce n’est jamais franchement gagné. « Franchement, vieux, je sais pas si c’est possible de s’attirer plus d’ennuis à la minute que tu n’en es capable, mais je vais pas pouvoir te rassurer là-dessus », ajoute Klaus en souriant quand Charlie, par curiosité, se demande si Mutt aussi est du genre à jouer de malchance.
Ce serait peut-être aller un peu vite en besogne que de suggérer que c’était vraiment le cas, mais s’il se fie à son expérience avec Nathan, y a de quoi se poser des questions sur ce que votre apparence dit de vous. Cela dit, son cas est différent – car oui, Klaus n’a toujours pas démordu du fait que Nathan était son lui alternatif, même si franchement personne n’a l’air de le croire.
« Mutt a le don pour enchaîner les emmerdes aussi », spécifie-t-il sans entrer dans les détails, car il y a bien évidemment des choses qui ne se partagent pas.
Charlie se marre doucement quand Klaus lui émet l'hypothèse tordue qu'ensemble peut être que leur poisse s'annule. Il aimerait bien que ca soit si simplement mais globalement ca s'ajoute pas l'inverse mais pour jouer le jeu, il lui répond simplement:
" Ouais j'aimerai bien mais... On peut dire que oui ? " Dit-il malicieux malgré la douleur apparente sur son visage des nombreux coups qu'il a reçu. " Parce qu'on s'en sort bien au final ? J'aurai pu passer l'arme à gauche là. "
C'était vrai que sans Klaus, Charlie serait surement mort à l'heure qu'il est ou proche en tout cas. Peut être des doigts en moins même... Non il ne voulait pas y penser. Clairement pas. Il était là, un peu amoché, mais il avait connu pire, et il pouvait marcher. Klaus allait l'aider à rentrer chez lui, il expliquerait rapidement la situation à Nala et il irait se coucher.
Mais il restait perturbé car dans sa tête, le pauvre Charlie pensait que cette histoire de mafia n'était que le fruit de son imagination. Peut être avait il fait une projection ? C'était surement possible non ? Charlie sembla perdu l'espace d'une seconde et il avait mal à la tête. Il se laisse trainer par Klaus doucement jusqu'à chez lui.
" J'espère aussi que je trouverai le sommeil. " Il lui dit aussi. " J'habite pas dans ce quartier et je pense que ca serait mieux de prendre le bus. Si ca ne te gêne pas car je me vois mal marcher jusqu'à l'appart. " Lui demande-t-il. En espérant ne pas avoir une mauvaise surprise à l'arrêt.
Charlie traine la pate mais il arrive à marcher un peu mieux au fur et à mesure. L'aide de Klaus y est aussi pour beaucoup. L'arrêt n'est pas si loin, Charlie se laisse tomber sur le banc sous la tonnelle. Klaus lui parle de Mutt en lui disant qu'il s'attire aussi pas mal d'emmerdes.
" Ha ouais ? Je suis désolé pour lui... Personne ne devrait subir ce genre de conneries. " Il essaye de prendre une inspiration mais son mal aux côtes le rattrape et il grimace. " J'ai grandi qu'avec ma mère et elle est morte... y'a pas si longtemps... J'espère que ton copain a eu une meilleure vie... Enfin... " Il se passe une main sur le visage. " Je vais pas te raconter ma vie, et encore moins mes mélodrames. " Il hausse les épaules. " Ma mère c'était toute ma vie et j'ai un peu pété un cable quand elle est partie... Et je... " Son regard se perd. " Je suis en train de me poser des questions là. Parce que cette histoire avec ce que t'as vu... Ca devait être dans ma tête après la mort de ma mère mais... J'ai pas rêvé non ? La douleur, et tout le reste c'est bien réel ? " Il se secoue la tête. " Laisse tomber, je vais aller voir mon psy pour lui en parler. Excuse moi encore. T'es déjà bien sympa de m'avoir sorti de là et de me raccompagner. "
Quand on en vient à la conclusion que ne pas avoir clamsé est avoir eu de la chance, on peut définitivement se considérer comme poissard, une chose est certaine, ce sosie de Mutt-là semble avoir conjugué les poisses de Mutt et de Sam réunies, et ça, il fallait quand même le faire. N’empêche que ça le rend particulièrement sympathique au jeune homme qui espère maintenant sincèrement que son nouvel ami s’en sortira tout de même bien en dépit de toutes les épreuves qui ont l’air de vouloir lui tomber sur le coin de la tronche constamment. Maintenant, c’est sûr qu’il ne lui faut qu’une chose, et c’est pouvoir rentrer chez lui et se reposer un peu. Il y verra déjà un peu plus clair quand ce sera le cas, parce que les circonstances ne doivent pas l’aider non plus à avoir l’esprit très clair par rapport à tout cela… Déjà que Klaus lui-même, qui a un peu débarqué là comme un cheveu au milieu de la soupe, a du mal à comprendre de quoi il retourne, alors là…
« Oui oui, t’inquiète, le bus c’est très bien », répond Klaus quand Charlie lui fait comprendre que marcher jusque chez lui, pas risque d’être très long. Lui, rien ne le dérange du moment que son nouvel ami rentre en un morceau chez lui. « Sauf si t’as quelqu’un à appeler qui pourra venir te chercher ? Ce sera peut-être mieux pour toi. » Vu l’état dans lequel il se trouve, c’est en tout cas ce que Klaus se dit, mais il ne va pas prendre la décision pour Charlie non plus.
En attendant, ils cheminent jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche, et il est assez évident que cela demande un sacré effort au pauvre Charlie. C’est l’occasion pour eux de parler un peu de Mutt, qui lui aussi a l’art de s’attirer des emmerdes. Dans d’autres proportions que Charlie, certes, mais ça reste remarquable malgré tout, il faut tout de même le dire. Il ne s’épanche tout de même pas sur le cas de son fiancé, laissant son nouvel ami lui parler de sa situation, du fait que sa mère est morte récemment… Klaus songe au père de Mutt dans le coma, et qui ne se réveillera peut-être jamais. Il n’est pas sûr de pouvoir dire que la situation de son petit ami soit beaucoup plus enviable au bout du compte.
« Je suis sincèrement désolé pour ta mère. J’ai pas connu la mienne, de mère, alors je peux pas dire que je comprends mais… je pense que je comprends un peu quand même », il fait d’un ton qu’il espère rassurant. « Ouais… je suis désolé, mais je crois que ton psy fera un meilleur boulot que moi. »
Lui, au moins, il va voir un psy, ne peut s’empêcher de songer Klaus. Sur ce point, Mutt devrait clairement prendre exemple sur Charlie, mais on va rien dire, hein.
« Et t’excuse donc pas, ça me fait plaisir de t’aider. Et puis je vais quand même pas te laisser dans cet état. »
Klaus lui demande s'il peut appeler quelqu'un pour l'aider à rentrer. Charlie pourrait appeler Nala, mais vu l'heure tardive, il ne voulait pas l'embêter. Il était comme ca Charlie, et peut être à trop vouloir prendre sur lui et se débrouiller tout seul. Déjà, elle allait le récupérer dans un sale état. Elle allait surement s'inquiéter. Il fera en sorte de calmer le jeu mais Charlie lui-même n'était pas très serein non plus.
" On va prendre le bus. " Lui affirme-t-il de nouveau, sans ajouter de commentaires.
Ils arrivent à l'arrêt, Charlie se laisse tomber sur le banc et attend avec Klaus que le bus arrive. Il parle de sa mère. Elle lui manquait beaucoup. C'est un gentil gars Klaus, il le voit. Beaucoup l'aurait laissé là. Mais lui, il semble vraiment s'inquiéter pour lui. Charlie savait que c'était rare, les gens étaient plutôt égoïste normalement. Sa ressemblance avec son fiancé devait peut être jouer aussi.
" Merci... " Dit-il à mi-voix, en baissant le nez. " Je suis désolé pour toi aussi. Une mère c'est important. " Lui affirme-t-il dans un sourire. Charlie part à la recherche d'un paquet de clopes dans ses poches. Il en retrouve un complètement explosé. Il extrait un pauvre tube à moitié mort et en trouve un second pour Klaus... Il lui tend avant de se rendre compte qu'il n'a pas de feu. " Ces clopes sont aussi déglingués que moi... J'ai pas mon feu... Ca sert pas à grand chose... " Les lumières du bus arrivent de toute manière; alors il retire à contre coeur la pauvre cigarette de sa bouche, et se relève en compagnie de Klaus. Ils grimpent, s'installent et Charlie prend le temps de répondre à Klaus en lui affirmant le fond de sa pensée.
" T'sais... Beaucoup de gens ne feraient pas ce que tu fais. Je te dis ca en connaissance de cause. Les gens préfèrent fermer les yeux et laisser les autres sur le trottoir alors... encore merci. " Dit-il en tapotant son avant bras.
Ils laissent le trajet se passer jusqu'à arriver en face de chez lui.
Klaus aurait été un peu rassuré si Charlie avait pu compter sur quelqu’un pour venir le chercher. Vu l’état dans lequel il se trouve, il ne considère pas que les transports en commun soient l’idéal, mais il se plie malgré tout aux décisions de Charlie. Le ton de ce dernier n’appelle de toute façon aucun commentaire, Klaus l’a bien compris, alors il s’en épargne le moindre, et c’est au rythme du pauvre estropié qu’ils se dirigent jusqu’à l’arrêt de bus le plus proche, où Charlie se laisse tomber sur le banc en attendant l’arrivée du véhicule.
« Pas forcément », répond évasivement Klaus sans vouloir rentrer dans un grand débat sur le nombre de personnes qui grandiront sans maman pour des raisons qui ne sont pas toujours aussi dramatiques que les leurs.
Une maman, c’est important si on décide de lui donner de l’importance. Le fait est que, de son côté, Klaus en a donné à la sienne, de mère, de l’importance, qu’il s’agisse de Grace ou de sa mère biologique – même si, concernant cette dernière, il a plutôt tendance à prétendre le contraire. Dans tous les cas, il ne pense pas que cela se prête vraiment à débat.
Il n’aurait clairement pas dit non à une clope, là, tout de suite. Lui n’en a pas et Charlie, de son côté, retrouve ses clopes totalement défoncées. Ouais, il a pas tort, ça ne sert pas à grand-chose, et de toute façon, le bus arrive avant qu’ils aient le temps de s’en griller une dans tous les cas. Klaus aide du mieux qu’il le peut Charlie à rentrer dans le bus. Il ne sera clairement rassuré qu’à l’instant où Charlie sera confortablement chez lui. Et encore à ce moment-là, ce n’est pas complètement dit. Il espère bien que Charlie lui donnera des nouvelles histoire de lui permettre de se rassurer, parce que pour le moment, ce n’est clairement pas gagné, loin de là, même. Vraiment, quelle situation de merde.
« Y a des connards partout », répond simplement Klaus. « Et t’as de la chance que je te trouve particulièrement sympathique », ajoute-t-il comme pour se dédouaner de sa bonne action.
Le bus s’arrête à l’arrêt le plus proche de l’appartement de Charlie. C’est avec attention que Klaus conduit Charlie jusqu’à son palier, il a à peine le temps de lui laisser le temps de trouver ses clés que la porte s’ouvre sur une jeune femme à l’air inquiet.
« Charlie ! Tu devais rentrer y a deux heures, je m’étais inquié… » Nala la dévisage de haut en bas, contemple son visage amoché, et son attitude se fait plus alarmé encore, au point qu’elle semble oublier la présence de Klaus à côté de lui.
Charlie fait un sourire à Klaus qui ressemble plus à une grimace vu sa gueule en vrac quand il lui dit qu'il a de la chance de le trouver plutôt sympathique. Il se retient un léger rire. " Tu parles... Je suis le sosie de ton mec et puis... " Il laisse échapper une exclamation. " T'es gentil Klaus. Ca fait pas longtemps que je te connais, mais t'as pas l'air du sale type qui en aurait rien à foutre. "
Peut être à une époque Klaus aurait pu être comme ca, mais ca n'était pas l'image que Charlie se faisait de son nouvel ami. Car il pouvait le considérer comme tel non ? Il venait de lui sauver la vie et il le raccompagne chez lui en plus. Klaus continue de le tirer jusqu'à l'appartement. Et à peine il ouvre la porte que c'est Nala qui lui tombe dessus. Il ne peut pas cacher sa gueule en vrac et surtout les deux heures de retard.
" Deux heures ? " Dit-il simplement comme si c'était l'information la plus importante au monde. " Nala, je te présente Klaus, il m'a raccompagné. " Dit-il simplement en présentant l'homme près de lui.
Il sait qu'il allait avoir une tonne de questions. Il soupire longuement et boite jusqu'à la petite cuisine pour trouver une poche de petits pois surgelés qu'il retire de là pour ensuite le plaquer contre son front. Est-ce qu'il devait lui dire ce qu'il venait de se passer ou pas. Il regarde longuement en coin Klaus et restant trop silencieux.
" J'ai eu un petit accrochage, Klaus m'a aidé et il m'a ramené. Des types... Ils voulaient juste me faire les poches... "
Bon, okay ces types en question le connaissaient et voulaient après sa peau. Il se laisse tomber sur une chaise.
" J'ai besoin d'un aspirine et d'une bonne nuit de sommeil, ca va aller. Plus de peur que de mal. " Il fait un sourire à Klaus. " Hein Klaus ? " Lui demander confirmation était peut être trop lui demander. Mais il ne voulait pas mêler Nala à tout ça. " Faudra que je te passe mon numéro au fait. Même si je t'assure que ca va aller. " Continue-t-il pour Klaus. " De toute manière avec elle. " Il regarde Nala. " Je sais qu'il y a intérêt. " Il fait un sourire en coin.
« Justement, t’es le sosie de mon mec, alors peut-être que j’ai quelque chose derrière la tête », plaisante Klaus, mais évidemment, il n’est pas du tout question de cela, et Charlie a dans le fond raison de le souligner, Klaus ne fait pas toujours les meilleurs choix de vie, mais Klaus est un gentil, s’il a agi comme il l’a fait, c’est bel et bien parce qu’il en a quelque chose à faire, parce qu’il ne se serait pas vu ne pas intervenir dans de telles circonstances. Bon, certes, le fantôme de papy Jones l’avait quand même sérieusement poussé au cul, et c’est lui qu’il faut remercier en premier lieu, si on veut remercier quelqu’un, mais en attendant, oui, quoi qu’il puisse prétendre et peu importe les prétextes derrière lesquels il aime à se réfugier, c’est quand même vraiment le cas, il est intervenu par altruisme, et il est content d’avoir fait au passage la rencontre d’un garçon aussi sympa que Charlie Countryman, vraiment.
Alors qu’ils arrivent à l’appartement de Charlie, la coloc de ce dernier se précipite vers eux, visiblement inquiète de son regard. Charlie se montre très évasif, et Klaus se promet de l’être tout autant si la jeune femme devait être décidée à poser beaucoup trop de questions. Il se contente de lui adresser un grand sourire accompagné d’un « Enchanté Nala » quand il le présente comme le type qui l’a raccompagné. Raccompagné d’où et pourquoi, ça c’est autre chose. Un seul regard en direction de la mine atterrée de Nala en dit long sur toutes les questions qu’elle se pose. Tout en se cherchant un paquet de petits pois surgelés pour faire passer la douleur, il qualifie ses mésaventures de « petit accrochage »… Pas dit que la coloc protectrice trouve cette excuse totalement à son goût. Il faut même plutôt s’attendre à ce qu’elle n’apprécie pas du tout cette interprétation.
« Je vais te chercher ce qu’il faut… », soupire Nala en leur adressant à l’un comme à l’autre un regard à la fois inquiet et suspicieux, avant d’aller lui trouver un cachet d’aspirine. « T’inquiète pas pour lui, il s’est super bien défendu, en plus », il fait à Nala en même temps qu’elle quitte la pièce, avant de reporter son attention sur Charlie. « Ouais, le numéro de téléphone, c’est pas négociable. » Il sourit. « Déjà, ça me rassure de voir que t’es bien entourée », remarque sincèrement Klaus, parce que c’est bel et bien le cas. Même s’il sait pas si sa coloc pourra grand-chose si Charlie a des types à ce point dangereux aux basques. « Tu veux que je reste encore un peu, où tu préfères que je te laisse ? »
Klaus ne cherche pas à se débarrasser de Charlie, mais vu les circonstances, il comprendrait que Charlie veuille juste un peu de solitude et de tranquillité. Vu les circonstances, ce serait même la moindre des choses… Mais il est aussi près à rester plus longuement si Charlie a besoin de compagnie.
Ils arrivent enfin chez lui. Même si ca n'était qu'une illusion, il se sentait un peu plus en sécurité. Nala est là et s'inquiète, ce qui est tout à fait normal. Charlie reste évasif pour ne pas l'inquiéter. Lui même n'était pas sûr de ce qu'il venait de se produire. En réalité, si Klaus n'était pas là pour lui confirmer, il aurait pensé qu'il aurait encore pu délirer. Vu que c'est de ca dont il souffre non ? Il s'inventait des choses ? Il délirait totalement ?
Klaus essaye de le soutenir du mieux qu'il peut. Charlie a un léger sourire rapide en le regardant. Tu parles qu'il ait réussit à se défendre. Sans Klaus il serait peut être mort à l'heure qu'il est. Dans le meilleur des cas: en vie mais pas avec tous ses doigts. Il regarde Nala s'éloigner avant de trouver de quoi écrire. Il inscrit son numéro et son nom. Avec cette étrange écriture qui était à l'identique que celle de Mutt. (en passant) Il le tend à Klaus dans un sourire.
" Oui, t'en fais pas avec elle... Dis toi que je ne peux pas être mieux entouré. "
Klaus demande s'il souhaite qu'il reste ou non. Charlie piétine, regarde autour de lui et dans un sourire lui dit:
" J'ai déjà assez abusé de ton temps. Il est tard, on t'attend surement... Tu m'enverras un message quand t'es arrivé, d'accord ? Avec ce qu'il traine dehors... On est jamais trop prudent ! " Lui glisse-t-il. " Et je pense que je vais juste aller me vautrer dans mon lit, alors tu sais... C'est pas le meilleur des programmes. "
C'était vrai. Il prendrait son aspirine. Nala le soignerait comme elle le peut, et il ira directement se coucher. Même s'il sait d'avance que le réveil sera très difficile. Il lui tend la main pour la lui serrer.
" Merci Klaus, vraiment... "
Moses.
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