Mutt appréciait beaucoup Noël. Surtout qu'a New-York, de l'endroit où il venait, c'était une fête remarquablement festive. Tout prenait une autre allure, la neige finissait par engloutir les trottoirs et les gens souriaient. Laissant de côté leurs allures maussades de citadin trop actifs. Et puis, Mutt a toujours été très famille, même derrière ses allures de dur qu'il se donnait. Même si pour cette troisième année, il n'allait pas être avec ses parents.

Ça n'etait pas si grave, car cette année, il aurait Klaus près de lui. Il ne voulait rien d'autre que leur petit cocon douillet, un repas agréable et festif.

Un jour avant le réveillon, Mutt avait tiré Klaus pour qu'ils sortent et aillent à la patinoire. A New-York, c'était le premier truc qu'il faisait dès que les pistes étaient installé et Marion n'avait jamais su le tenir. Cette fois ci, cela ne manquerait pas. Il se couvrit chaudement, excité comme un jeune enfant.

" On fait la patinoire en premier ! C'est un truc que je faisais avec ma mère ! Et t'en fais pas je te tiendrai. Tu vas voir c'est pas si compliqué. "

Il trepignait. Si une chose pouvait être bénéfique en cette fin d'année il n'allait pas laisser passer l'occasion. Et puis autant les deux derniers Noëls étaient moroses, autant celui ci il voulait qu'il soit festif. Avant de sortir de l'appartement, il attrape Klaus et le tire vers lui pour l'embrasser longuement.

" Je veux faire tellement de choses avec toi. J'espère qu'on pourra tout tout faire. "

Il l'embrasse de nouveau.

" Et cette fois on se lâche pas. Je te lâche pas. C'est une sortie à deux. Je veux qu'on le fasse comme ça. C'est Noël. Je ferai tout pour que rien ne puisse nous le gâcher. "

Il est temps de se mettre en route et Mutt tient parole quand il prend la main de Klaus jusqu'à l'extérieur. Il serre ses doigts entre les siens pour se donner du courage et de toute manière... C'est pas comme si leur relation était un secret. La pire personne de l'île les avait déjà vu à deux. Ils arrivent au centre des festivités et Mutt sourit en voyant la grande patinoire. Il tire le bras de Klaus en riant d'un réel enthousiasme.

" Allez viens !!! "

Klaus ne se souvenait plus vraiment du dernier vrai Noël qu’il ait célébré en bonne et due forme, en revanche, peu importe la situation et les circonstances, il a toujours été fasciné, porté par l’esprit des fêtes, quand il plane dans l’air une bonne odeur de vin chaud, quand les premiers flocons de neige pointent le bout de leur nez, quand la ville s’illumine de décorations scintillantes… Alors oui, Noël chez les Hargreeves, ce n’était pas exactement le comble de l’éclate, mais l’esprit de Noël n’avait que mieux survécu dans l’esprit de Klaus, peut-être parce qu’il l’a plus souvent idéalisé qu’autre chose, en fin de compte. Alors clairement, si Mutt est enthousiaste à la perspective de toutes les activités organisées à l’occasion des fêtes, Klaus le suit de bon cœur et avec un enthousiasme absolument équivalent pour sa part. Et peut-être que ce Noël serait le plus… noëlien qu’il ait jamais passé.

Klaus s’est donc laissé entraîné de bon cœur jusqu’au lieu des festivités, et même s’il n’a jamais fait de patin de toute sa vie, il est assez impatient d’y pallier, et il a toute confiance à Mutt, si ça lui donne un prétexte pour s’accrocher à lui comme un bon koala (et, au passage, le peloter rapidement quand tous les gosses auront le dos tourné), lui, il considère qu’il a vraiment tout à y gagner.

« Mais oui qu’on va réussir à tout faire, t’en fais pas pour ça », répond Klaus, réalisant bien vite que l’enthousiasme de Mutt est presque plus satisfaisant pour lui que toutes les activités qu’ils pourront faire ensemble : pour que Klaus soit heureux, il faut que Mutt soit heureux, ça s’arrête là.

Et puis, l’air de rien, c’est un grand pas : cette sortie, ils la font ensemble, en public, ce qui veut dire, par conséquent qu’il se montrera en sa présence, qu’ils vont se montrer ensemble, et ça… c’est quelque chose. Des pas du genre, Mutt en fait de plus en plus, et à chaque fois, Klaus se sent plus touché que la fois précédente… Il le savoure d’autant plus. C’est ça, définitivement ça, le plus beau cadeau que Mutt pourrait être capable de lui offrir. Alors il garde sa main dans celle de Mutt tandis qu’ils rejoignent la patinoire. Une fois leurs patins enfilés, le duo rejoint le sol glissant, et Klaus, pour commencer, s’agrippe au rebord comme si sa vie en dépendait.

« Bon, je compte sur toi pour tout m’expliquer, parce que si je fais un pas de plus, je me casse la figure », remarque-t-il, toujours figé contre le rebord. « En plus, t’es sexy quand tu joues les professeur », ajoute-t-il afin un fin sourire en coin, comme s’il avait vraiment besoin de donner ce genre d’arguments à Mutt.

Ce qu’il veut, surtout, c’est se laisser porter par le moment. Et il s’en fiche pas mal de se casser une ou deux fois la gueule dans le processus (en évitant de finir à l’hôpital, cette fois, cela dit).

Mutt était tellement heureux de pouvoir partager ces moments là avec Klaus. Il n'avait jamais menti quand il lui a dit qu'il avait changé les choses autour de lui depuis qu'il était entré dans sa vie. Il n'était plus seul. Et aimer avec cette intensité, c'était quelque chose de rare. Alors oui, Mutt tient fermement la main de Klaus en arrivant là. Il la tient et il ne la lâche pas. Il veut la garder dans la sienne et au diable ce que pense les gens. Mais il est dans sa bulle, il ne veut pas les regarder.

Ils arrivent près de la piste, et change leurs chaussures contre des patins. Contrairement à Klaus, dès qu'il pose ses pieds sur la glace, Mutt glisse avec aisance. Un sourire sur le visage... Il fait un petit tour pour se rappeler des mouvements, mais c'est comme du vélo, ca revenait rapidement.

Il voyait que Klaus restait accroché. Mutt glissa et arriva derrière lui et se rattrapa à sa taille. Il rit quand il lui souffla sa petite blague sur le côté prof sexy. Il en rajoute une couche en apparté.

" Et c'est pas parce que j'arrive par l'arrière comme ça que j'ai l'intention de te faire un truc cochon... " Il rit doucement, et glisse ses mains sur ses épaules pour passer sur le côté. " Trêve de plaisanterie, après cette séance, tu patineras comme un dieu. Donnes moi tes mains. "

Il prend doucement les mains de Klaus dans les siennes pour qu'il quitte la rambarde.

" Je te tiens. Fais moi confiance. " Le rassure-t-il. Il glisse doucement en arrière pour faire avancer Klaus. " Déjà fais gaffe, t'as des dents sur le devant de tes patins. C'est fait pour arrêter, -moi je te conseille de glisser sur le côté, c'est moins casse gueule.- ou les patineurs, les utilisent pour faire leur Flips ou genre Axel ou Lutz. Alors, je tiens à t'annoncer que t'y penses même pas. Je sais, c'est classe, c'est sexy, mais c'est dangereux. Et puis... On sait ce que ca donne quand on saute les étapes... " Il rit, en le tirant pour le redresser et qu'il prenne confiance. De toute manière, Mutt est devant lui. " Pour te faire une image, le patin, c'est comme le sexe. Il faut y aller crescendo... " Il fronce les sourcils et ajoute pour se justifier rapidement: " Et... pour ma défense, c'est ma mère qui regardait le patin artistique à la télé. " Il se marre. " Ouais... Bon, j'avoue, j'aime bien... Un peu... Nan mais c'est cool. Bon le principe, c'est simple c'est faire glisser un pied devant l'autre. Et... évite les dents sinon tu vas faire un arrêt sec et... tu vas apprendre à voler et c'est pas le but ici... Donc glisse mais plie pas le pied vers l'avant... vers l'extérieur. Mais pour le moment, tu vas avancer, et je te tiens... "

Il continue de reculer doucement, en tirant Klaus vers l'avant et regarde ses pieds pour voir s'il le fait bien et le guide dans ses mouvements.

" Quand tu te sens prêt, tu me le dis et je te laisse faire une ligne droite ! "

« Ça c’est ce que tu dis », répond Klaus avec un sourire amusé au coin des lèvres quand Mutt lui fait la remarque que ce n’est pas parce qu’il arrive par ailleurs qu’il a l’intention de lui faire un truc cochon…

Bon, même si les deux semblent absolument incapables de se contenir, et ça peu importe les circonstances, ils n’en sont pas non plus au point de se jeter l’un sur l’autre au beau milieu d’une patinoire glacée et pleine de gosses, et croyez-le ou non , Klaus se sent plus d’humeur à patiner qu’à rouler des patins, même si dans un coin de son cerveau, il se dit que les deux ne doivent pas forcément être incompatibles. Enfin, là, ses capacités d’action sont limitées, parce qu’il est convaincu que s’il doit lâcher la rambarde, il va forcément et résolument se casser la gueule. Quand il récupère les mains de Mutt comme ce dernier le lui demande, ses doigts s’y accrochent comme si sa vie en dépendait.

Mais il lui fait confiance, Mutt n’a pas besoin de le lui demander pour que ce soit le cas. Après, il essaie d’avancer, mais il n’est clairement pas très rassuré. Quand il lui parle des dents sur le devant des patins, il se demande s’il ne va pas tout naturellement se les manger dans la tronche. Klaus fait mine d’afficher une grimace déçue quand Mutt lui déconseille de faire une figure dangereuse. Bon ben le triple axel, ce sera pas pour maintenant. En même temps, faire un pas devant l’autre, c’est déjà honnêtement compliqué pour lui.

« Ah c’est comme ça que ça marche, pour le sexe ? » se marre Klaus quand Mutt lui suggère d’y aller crescendo. « Tu sais, y a pas de mal à regarder le patin à la télé, les patineurs sont vachement bien roulés, et les tenues à paillette, c’est vachement sexy », il ajoute. Est-ce qu’il se fout de Mutt ? Juste un peu, et très gentiment, bien sûr. Quoi qu’il est pas vraiment en position de faire le malin, il est convaincu que si Mutt le lâche tout de suite, il va atterrir direct sur les fesses. « Je ressemble à cet abruti de Bambi », remarque Klaus en se marrant toujours tandis que Klaus, sur les recommandations de Mutt, avance laborieusement sur la glace.

Petit à petit, cependant, il pense prendre le coup de main. Klaus avait raison de le souligner, Mutt est très sexy, comme professeur. Mais il est aussi très efficace, c’est une autre chose à signaler. Alors après un moment, et même s’il a pas très envie que Mutt le lâche, il décide qu’il est prêt à tenter le coup.

« Vas-y, c’est bon, je crois que je gère. »

Et quand Mutt le lâche, ça se passe… honnêtement bien ? Sur le moment, en tout cas. Peut-être trop bien, en fin de compte, parce que pour la peine, Klaus prend gentiment la confiance. Enthousiaste comme un gamin, il se laisse glisser, ravi de voir ses efforts payer en si peu de temps.

« T’as vu ? Je suis un vrai proooohohh. »

Et voilà, il a parlé trop vite. L’instant d’après, il se rétame au sol sous le rire goguenard d’un gosse qui se fiche joyeusement de gueule à quelques mètres.

" Alors, je t'ai dit qu'on était pas un exemple ? " Dit-il en riant, amusé.

Mutt passe vraiment un magnifique moment et un large sourire se dessine sur ses lèvres. Il tient toujours Klaus qui glisse devant lui. Il voit qu'il s'en sort pas mal au final. Bon, Klaus fait bien entendu une remarque sur sa passion du patinage artistique. Il prend une petite mine soucieuse et ajoute:

" Ouais... Je vais te l'avouer, c'est... plaisant pour le regard. "

Autant le dire que oui, Mutt avait déjà pas mal maté, que ca soit les nanas ou les mecs... Maintenant qu'il y pensait ouais... Il avait laissé trainé son regard sur les deux, sans peut être en prendre conscience et en voulant plus comparer ses propres fesses aux leurs. Mais passons...

" Au moins un truc que je connais dans ce large univers cinématographique... Je te rassure, t'es plus sexy que Bambi et je t'assure que tu te débrouilles pas mal. "

Doucement il lâche Klaus qui prend de l'assurance. Il le laisse s'éloigner doucement de lui en l'observant. Bon, il y arrive pas mal, sauf que sous l'enthousiasme dont il veut lui faire part et se déconcentrant de sa tâche. Il fait un mouvement qu'il ne faut pas et tombe sur la glace. Mutt fait une grimace et glisse vers lui rapidement pour arriver à sa hauteur.

" Ca va ? Rien de cassé ? "

Bon, il allait surement avoir quelques bleues. Tous les débutants passent par là de toute manière. Il semble ne s'être pas fait vraiment mal... Mutt tend ses mains vers lui pour qu'il les prenne et le tire vers le haut pour le redresser. Il rit doucement en passant ses bras autour de lui pour qu'il se stabilise.

" Tu sais que tu t'en sors bien ? C'est normal de se péter la gueule les premières fois. Et ca me permet de te ramasser pour me coller à toi... Tu me diras où tu t'es fait mal, tu pourras peut être avoir un petit massage en prime. Mais ça, ça attendra ce soir... "

Embrasser ou pas. Là, Mutt ne savait pas trop, alors il cligne des yeux nerveusement avec un sourire. Tiraillé entre sa crainte et l'envie naturelle d'embrasser l'homme qu'il aime. Au final, il coupe la poire en deux, en l'embrassant sur la joue. Dans un signe pour le féliciter de ce qu'il a fait.

" Si tu veux on recommence... Après y'a les luges pour gamin là bas. Mais je crois que t'es trop grand pour ça. " Il montre les espèces de luges pour patin à glace que les gosses utilisent pour patiner. Mais vu la taille de Klaus, et la hauteur des trucs en plastiques... " Après, je peux être ta luge aussi... Ca peut être intéressant comme plan... Et après, un bon vin ch... " Ha oui pas d'alcool. Il se secoue la tête. " Ils doivent bien faire du jus de pomme chaud aussi... C'est tout aussi bon, voir meilleur ! " Se reprit-il rapidement.

« T’en fais pas, j’ai les os solides », répond Klaus avec enthousiasme.

Pas que ce soit tout à fait vrai, mais en l’occurrence, non, il ne s’est pas spécialement fait mal, Bon, un petit peu sur le moment, mais il ne lui fait pas longtemps pour réussir  à se redresser – grâce aux bons soins de Mutt, cela va sans dire. Non, il va bien, et ce n’est certainement pas ce qui va le dissuader de se remettre en place. En fait, il pourrait bien faire mine de tomber juste pour le plaisir de le voir le relever à chaque fois. Encore que, métaphoriquement, ça ressemblerait sans doute un peu trop à une métaphore de leur relation, et il aimerait bien éviter de se casser la gueule pour pousser Mutt à le relever constamment.

« T’as deviné ma stratégie, je suis tombé exprès pour ça », prétend Klaus quand Mutt remarque que l’aider à se relever lui permet de se coller à lui. « Tu me dois un loooong massage des fesses », lui apprend-il alors sans doute trop fort, mais eh…

Dans le même temps, une gamine de six-sept ans, qui clairement patine cent fois mieux que lui, a tourné son regard vers lui et lui adresse de grands yeux ronds. Klaus y répond par un grand sourire avant de reporter son attention sur Mutt, qui vient de déposer une bise sur sa joue.

« OOOOH, y a une luge en forme de PHOQUE, elle est incroyable ! » remarque-t-il en portant son attention sur les luges, qu’il n’avait pas repérées jusqu’alors. Mais en effet, il est trop grand pour ça, et surtout, on ne lui laissera certainement pas en louer une, outre le fait qu’il serait obligé de se pencher dessus comme pas permis pour s’adapter à sa taille. « T’es pas obligé de ménager mes sentiments, Mutty, tout le monde sait que le jus de pomme chaud c’est dégueulasse », ajoute-t-il avec un léger sourire.

La vérité, c’est qu’il rêverait d’un vin chaud, tout de suite. Au-delà du manque et de ses crises, ces situations au cours desquelles il voit son entourage, proche ou lointain, goûter à ce à quoi il n’a plus droit est une épreuve. Surtout quand ça semble aussi terriblement innocent qu’un simple vin chaud… mais ouais, même un peu d’alcool, c’est déjà trop d’alcool, et il le sait bien… il peut faire de la merde, mais là-dessus, il a un minimum de volonté. Être déjà passé par là, par l’épreuve du sevrage, aide un peu, en vérité.

« Allez, au boulot, ma luge attitrée ! » dit-il en s’appuyant sur Mutt pour reprendre sa progression et tenter de faire quelques mètres sans se casser la gueule. Sur le moment, ça ne fonctionne pas si mal que ça. Même, ça marche très bien, et il regagne gentiment en confiance. Sur plusieurs mètres, ça se passe bien, jusqu’au moment où Klaus se laisse déconcentrer par une des indénombrables conneries qu’il estime être le moment de raconter à Mutt, puisque ça va finalement mieux. Et alors il se viande magistralement, une fois de plus. Mais cette fois, il n’oublie pas d’entraîner Mutt dans sa chute, s’écraser de tout son poids au-dessus de lui.

Mutt ne peut s'empêcher de rire quand Klaus avoue qu'il était tombé pour qu'il se colle à lui. Il se secoue la tête tout en continuant de rire doucement. " Je dois me méfier alors ? Tu joues les fins stratèges avec moi... Ca marche plutôt bien. " Il continue de rire doucement quand il parle du massage de ses fesses. Mutt va pour continuer mais il calcule l'adolescente qui les regarde. Il se racle la gorge d'un air gêné juste après avoir déposé ses lèvres sur la joue de Klaus.

Klaus qui trouve visiblement les luges vachement intéressantes, surtout celle en forme de phoque. Ce qui n'étonne pas Mutt qui se plait à voir Klaus si enthousiaste. Il aurait tellement envie de l'embrasser là tout de suite mais... Non... Trop de monde... Être dans sa tête c'était vraiment la merde... Il s'en rendait bien compte.

Il hausse les sourcils d'un air malin lorsqu'il voit sa tentative échouée de proposer autre chose que du vin chaud. Et il rit.

" D'accord, tu m'as eu. Et je tiens à protester. Avec de la cannelle c'est très bon. Ou alors, je suis le seul type sur terre à aimer ça ? Je vais te prouver le contraire ! " Réprime-t-il dans un large sourire, et un air faussement outragé.

Luge attitrée ? C'était parti alors. Mutt se place devant et laisse Klaus glisser ses mains sur lui pour s'accrocher à lui alors qu'il avance en le trainant derrière lui. Il espérait ne pas aller trop vite pour le coup. Mutt avait envie de faire de petits sprints, mais il ne voulait pas effrayer Klaus. Il  y pensera pour un peu plus tard. Juste pour lui montrer l'effet grisant de glisser sur la glace. Il était un peu perdu dans ses pensées, ne faisant pas gaffe aux conneries que Klaus pourrait faire qu'il se sent tiré par l'arrière. Mutt ne peut clairement rien faire pour se rattraper. Il glisse et tombe lourdement sur la glace. -ca fait putain de mal- alors que Klaus le suit dans sa chute et lui tombe sur le ventre. Mutt a le réflexe de serrer les abdos mais il sent quand même le coup passer. Le souffle un peu coupé, il pose ses mains sur les épaules de Klaus et dit à mi-voix.

" Celle là aussi est fait exprès ? " Il tousse un peu pour reprendre son souffle. " Je vais aussi avoir besoin d'un massage. Merci de m'avoir épargné mes bijoux de famille... "

D'accord, il avait mal mais ne put s'empêcher de rire. Faire du patin à glace c'est aussi se préparer à des gamelles comme ça. Il va pour s'asseoir en relevant Klaus. Pour l'emmerder Mutt tire son cache oreille rose bonbon pour qu'il se referme à moitié sur son visage.

" T'es pas concentré Jenkins... Remercie moi, c'est pas le phoque là bas qui t'aurait rattrapé comme je l'ai fait... Allez, on va se relever... "

« Essaie tout jour, mais si tu veux mon avis, tu perds ton temps », répond Klaus quand Mutt veut le convaincre qu’il serait tout à fait capable de l’initier au jus de pomme chaud.

Dans le fond, c’est sans doute tout sauf impossible, car contrairement à ce qu’il prétend, Klaus ne croit pas y avoir un jour goûté… Mais bon, le jus de pomme chaud, c’est juste la boisson de compensation pour ceux qui ne peuvent pas goûter au vin chaud, donc au final, rien de franchement réjouissant. A choisir, Klaus préférerait largement pouvoir boire gobelet sur gobelet de vin chaud, jusqu’à plus soif… mais évidemment, c’est pas comme ça que les choses doivent se passer, et il acceptera de boire absolument n’importe quoi, cela dit, tant qu’on lui donne l’occasion de passer du temps avec l’homme qu’il aime. Le reste se révèle franchement accessoire, ou il fait en sorte que ça le soit. S’il doit renoncer à ses anciennes addictions, il veut se plonger à corps perdu dans celle-ci : leur relation, qui est à ses yeux la plus savoureuse des addictions entre toutes. Sa drogue, c’est le bonheur de Mutt, et de ce dernier, il n’y a personne au monde qui réussira jamais à le sevrer, c’est tout bonnement impossible.

Bref, ils s’y remettent donc, et Mutt joue les luges pour Klaus… Jusqu’au moment, évidemment, de se viander une nouvelle fois et de faire tomber Mutt dans le processus. Il se confondrait en excuse si le regard et les paroles de Mutt ne lui confirmait pas qu’il ne s’est pas fait mal, ou en tout cas pas mal à un point qui puisse devenir dangereux pour eux.

« Peut-être bien », répond Klaus avec un sourire quand Mutt lui demande si celle-là aussi, il l’a faite exprès. A l’évidence, bien sûr, ce n’est pas le cas le moins du monde. Bien sûr qu’il ne l’a pas fait exprès, et il n’y serait sans doute pas parvenu même en le voulant, d’ailleurs. Forcément qu’il va pas prendre le risque de leur faire du mal en les faisant tomber, d’un autre côté. « Je les épargne pour l’instant », il ajoute avec un sourire mutil quand Mutt le remercie d’avoir épargné ses bijoux de famille.

Le rire de Klaus se joint à celui de Mutt, et la situation pourrait difficilement lui paraître plus agréable, plus légère, là, tout de suite. Il aime ce moment de complicité, y compris quand Mutt tire sur ses cache-oreilles combre du sexy, pour le taquiner.

« Le phoque n’aurait pas attendu de remerciements de ma part, il est bien au-delà de ces basses considérations », répond Klaus, la tête haute, avant de finalement réussir à se redresser laborieusement. « Mais en guise de remerciements, je te gagnerai la plus grosse peluche de la fête foraine tout à l’heure, c’est équitable, non ? » Il sourit.

Avant de reprendre le patinage. Et plus le temps passe, plus il se sent à l’aise sur la glace, si bien qu’au bout d’un moment, il décide d’évoluer tout seul sans s’appuyer sur Mutt. Après plusieurs minutes sans se viander, il se tourne vers Mutt.

« T’es sûr que je peux pas apprendre à faire un triple axel ? Regarde, je me débrouille comme un pro ! »

Mutt rit toujours lorsqu'il se relève avec Klaus. C'était ces moments là dont il voulait se souvenir. Et c'était un de ces moments qu'il voulait étendre à l'infini. Que rien ne s'arrête... Même si la réalité peut paraître autre. Il vit un beau moment et leur taquinerie réciproque est aussi ce qui faisait leur force.

" J'accepte le deal ! " Dit-il en riant. " En passant, c'est pas le phoque qui t'aurait proposé un bon petit massage en rentrant. "

Il attrape Klaus dans ses bras pour qu'il se stabilise avant de continuer leur manège. Jusqu'à ce qu'il sente les mains de Klaus le quitter et qu'il prenne le plie de patiner tout seul, comme un grand. Mutt l'observe mais ne reste jamais très loin, prêt à le ramasser en cas de soucis.

" Klaus ? Non... Je t'assure... Non... " Dit-il hilare. Il s'approche rapidement de lui et l'attrape par la taille. Bon d'accord, faire de la patinoire, ca l'aidait beaucoup à déstresser en passant et... c'était pas si mal non ? Cette proximité en public et... les gens s'en foutaient royalement. Trop occupé par s'amuser entre eux. Et ces lèvres... Bon d'accord... S'il faisait ça, ca serait un grand pas en avant et... si quelqu'un passait pour... On s'en fout.

C'est avec maladresse qu'il embrasse le coin des lèvres de Klaus en premier lieu, un peu nerveux mais déterminé à le faire. Le moment était parfait et... il voit un flocon tomber du ciel. Mutt lève les yeux vers le ciel et a un large sourire.

" Parfait timing. A croire qu'on nous observe de là haut. " Il fait une pause. " Je te souhaite un Joyeux Noël. Le plus beau de tous, et je t'aime. Oui, ca fait très cliché de comédie romantique, mais je suis sûr que tu kiffes ça ! " Il ferme les yeux et cette fois, il embrasse Klaus plus déterminé que la première fois. Il laisse glisser ses lèvres sur les siennes, se coupant un peu du monde extérieur.

Jusqu'à ce qu'il sente quelqu'un lui rentrer dans le dos, et sans le faire exprès, pousse Klaus en arrière. Mutt le rattrape de justesse en manquant de se viander avec lui. Non loin de la rambarde. Il s'appuie dessus pour qu'ils se redressent tous les deux.

" Désolé m'sieur. " Dit un gamin, un peu gêné par la situation. Mais Mutt n'était pas en colère, il rit doucement.

" T'en fais pas... Tu t'es pas fait mal ? "

Le gamin fait un signe négatif de la tête avant de repartir.

" Tiens... " Reprend-t-il vers Klaus. " J'avais envie de te tirer avec moi. " Il rit sous le double sens de sa phrase qui n'était pas voulu. " ... J'attendais que tu sois plus stable... Si ca te dit que je te fasse goûter un peu de vitesse. Et tu seras bien au chaud dans mes bras. Et après... je dois toujours te prouver un truc. "

Ajoute-t-il, toujours déterminé. Il voulait montrer à Klaus qu'il pouvait quand même apprécier d'autres petites choses sans son vin chaud et même lui, allait prendre la même commande que lui. Pas de protestation.

« T’as raison, c’est ingrat les phoques, et de toute façon, personne ne fait de meilleurs massages que toi », répond Klaus avec un sourire au coin des lèvres.

Maintenant qu’ils sont à nouveau debout, et en dépit de leur gamelle précédente, il a envie de croire qu’ils sont prêts à repartir brillamment en piste. Rien ne compte en dehors de leur complicité, en cet instant, et ils ont beau être en public, Klaus a le sentiment qu’ils sont seuls au monde, et il a envie de penser qu’il en est de même pour Mutt, car ce dernier se montre bien plus détendu qu’à son habitude, pour le plus grand plaisir de Klaus, qui aime l’idée qu’ils puissent partager un tel moment au vu et au su de tous. Certes, il voit bien que Mutt est pas totalement à son aise non plus au moment d’embrasser le coin de ses lèvres, n’empêche qu’il le fait, et devant témoins… des témoins qui n’en ont absolument rien à faire, mais quelle importance, pas vrai ? L’essentiel, c’est qu’il ose bel et bien, et ça en dit long sur la tournure que sait progressivement prendre leur relation en dépit de tous les obstacles qui n’oublient jamais de se présenter à eux.

Et comme si le ciel leur envoyait un signe, voilà que du ciel tombe un flocon qui vient virevolter au-dessus d’eux. Effectivement, le timing idéal, le cadre le plus romantique entre tous, et c’est rien de le dire. Clairement, c’est le plus beau Noël que Klaus pourrait imaginer, et Mutt n’a pas tort de dire qu’il kiffe ça, c’est bel et bien le cas. C’est que, l’air de rien, Klaus est un grand romantique, et une scène telle que celle-ci ne peut que lui plaire pour des dizaines de raisons.

« Tu aimes ça encore plus que moi, avoue », répond Klaus avant de rendre son baiser à Mutt, convaincu que ce dernier est suffisamment à l’aise pour que cette situation ne lui pèse pas outre mesure. « Mais t’as raison, ça me déplaît pas non plus. » Il affiche un grand sourire. « Je t’aime Mutty. Et c’est le meilleur Noël de tous les temps. Enfin, jusqu’au prochain, quoi. »

Parce que le prochain Noël, il le passerait aussi avec Mutt, et sa vie entière, il la passerait avec Mutt. Ils seraient ensemble et ils seraient heureux. Cette pensée valait tout l’or du monde pour lui. Puis finalement, la magie est interrompue un instant par un gamin qui manque de les renverser tous les deux. Klaus se rattrape la rambarde de justesse.

« Évidemment que tu as envie de me tirer… », reprend Klaus avec un sourire en coin. « Vas-y, je te suis aveuglément. Et si jamais tu dois me faire tomber, tu me devras au moins trois jus de pommes dégueulasses », suggère-t-il uniquement pour le narguer, juste ravi de pouvoir prolonger ce moment de toutes les manières possibles.

Il est même sûr que le pire jus de chaussette sans alcool pourrait ressembler à une boisson divine s’il lui était donné de s’en délecter aux côtés de son petit ami.

Mutt rit doucement lorsque Klaus lui rend son baiser en le taquinant. C'était pas si terrible que ça non ? Tous les deux, sous la neige à s'embrasser... Noël était magique, et Mutt savait qu'il venait de franchir une réelle nouvelle étape. Et est-ce qu'il pouvait se montrer romantique ? Il ne l'aurait jamais dit lui-même mais visiblement oui. Il savait que ce Noël allait être spécial. Il aurait voulu que ses parents soient là aussi mais il ne serait pas seul. Il serait avec l'homme qu'il aime et c'était le principal.

Mutt voulait profiter encore un peu de la patinoire et proposa d'emmener Klaus avec lui. Les sous-entendus pouvaient continuer. Il rit doucement. Il ajoute. " Evite d'en boire de trop, j'ai pas envie de te retrouver malade... " Dit-il en riant. " Mais j'ai pas l'intention que tu te vautres... Je ne te laissera jamais tomber... Faut juste que tu me fasse confiance d'accord ? Tu me laisses juste faire... T'as juste à profiter. "

Il passe derrière lui, l'enroule de ses bras et pose son menton contre son épaule dans un léger sourire. Bon d'accord, position équivoque encore... " Je sais déjà ce que t'as dans la tête... T'as rien à faire, tu restes contre moi et tu me laisse glisser... Ensemble. Je vais prendre un peu de vitesse, n'aies pas peur... " Il l'embrasse sur la joue.

Installé comme ça, il a encore une bonne liberté de mouvement et glisse en tenant Klaus dans ses bras, étant devant, il peut profiter du ressenti de la vitesse qu'ils prennent doucement. Et Mutt lui transmets son assurance sur la glace. Il veut lui montrer l'effet grisant que celà produit en lui. Partager ce moment totalement avec lui. Alors il glisse, tourne et prend parfois plusieurs virages serrés, avant de repartir plus rapidement, et de faire quelques sprints. Il laisse un léger rire porter dans le creux de l'oreille de Klaus. Il finit par ralentir en les faisant tourner.

" Alors ? C'est pas un triple Axel mais c'est tout aussi grisant. " Il glisse en repassant devant lui. " Bon... je dirai que c'est l'heure de rendre nos patins pour aller faire un tour au marché de Noël. Et tu me dois une peluche ! Non, j'ai pas oublié... Allez... Viens ! " Il lui prend la main pour se diriger vers le bord de la piste.

« Je te fais confiance », répond Klaus avec un large sourire.

C’est dit avec légèreté, bien sûr, dans le contexte présent, n’empêche ce sont là des paroles qu’il serait prêt à dire et répéter dans n’importe quel contexte, parce que oui, c’est le cas, Klaus a complètement confiance à Mutt, il serait capable de lui confier jusqu’à sa propre vie et sans hésiter ne serait-ce qu’une fraction de seconde, il se fie à lui à ce point-là. Il est convaincu de vraiment pouvoir lui offrir tout ce qu’il mérite, et il fera ce qu’il faut pour que ce soit toujours le cas, ce peu importe les circonstances. Et que ce soit avec ou sans patins, concrets ou métaphoriques. Donc oui, il fait exactement ce que Mutt lui demande : il le laisse faire et il profite, et il le sait, oui, que Mutt le laissera jamais tomber, une fois de plus dans tous les sens du terme.

Il reste donc dans les bras de son petit ami tandis que ce dernier les entraîne sur la glace. Petit à petit, ils prennent de la vitesse, et si c’est pas aussi impressionnant que des montagnes russes, c’est presque aussi exaltant. Mutt est sûr de lui, et son assurance est communicative, à certains moments, Klaus redoute quand même de perdre l’équilibre, mais Mutt gère comme personne, et quand il rit tout contre son oreille, Klaus ne peut s’empêcher de rire à son tour, toujours un peu plus fort.

« J’adore, je pourrais rester toute la soirée comme ça », répond Klaus qui pense chaque mot qu’il prononce… enfin presque, il se lasserait sans doute si ça durait trop longtemps, et de toute manière, il est temps pour eux de rendre leurs patins : ils en auront bien profité, ça c’est sûr.

Klaus parvient à rejoindre le bord de la piste sans se vautrer, et c’est ensemble qu’ils quittent leurs patins pour rejoindre un sol bien moins glissant.

« Faut qu’on achète des tonnes et des tonnes de décos pour l’appartement », déclare Klaus, comme un gamin, alors qu’ils rejoignent le marché de Noël. « Oh, et tu crois qu’ils ont un père Noël ? Faut que je lui fasse ma liste de cadeaux, j’ai jamais pu faire ça quand j’étais gamin », ajoute-t-il, qui a envie d’avoir les yeux et les mains absolument partout, là, tout de suite.

Il est absolument surexcité, mais en même temps, c’est trucs-là, il a jamais trop fait, c’était pas forcément l’ambiance… Il avait eu des Noël, évidemment, et des pas si mal, mais là, c’est pas pareil, il a l’impression de tout redécouvrir quand il est en compagnie de Mutt, et cette pensée lui plaît à un point terrible. La main fermement serrée dans celle de Mutt, puisque ce dernier semble à l’aise avec l’idée de se laisser voir main dans la main avec lui, il dévore chaque stand des yeux jusqu’à tomber sur celui d’où émane un délicieux parfum d’épice et de vin chaud.

« Allez, advienne que pourra ! Deux verres de jus de pomme chaud, s’il vous plaît. » Il tourne un regard amusé vers Mutt. « Y a pas de raisons pour que je sois le seul à souffrir. »

Cette sortie se passait absolument parfaitement et Mutt se sentait incroyablement bien. Ca faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien. La magie de Noël... le fait d'être avec la personne qu'il aime le plus au monde... Cette ambiance ! Et puis l'effervescence de Klaus était communicative. Il était heureux que Klaus en profite et de le voir sourire comme ça. Ca n'avait pas été toujours le cas ces derniers jours et puis... Mutt avait peur de rejouer parfois au con. Mais il ne voulait pas gâcher ce moment. Bon, il restait un truc qui manquait: c'était bel et bien ses parents. Mais n'y pensons pas. Ne gâchons rien...

Le moment est venu de sortir de la piste et de lâcher leurs patins. Chaussures enfilées, ils marchent vers le marché de Noël. Il sent les doigts de Klaus se nouer entre les siens. Mutt répond à ce geste. Il prend encore peut être un air timide et avoir quitté la glace, le rendait un peu plus nerveux. Mais sa nervosité s'envola lorsqu'il voit Klaus s'émerveiller avec tout ce qu'il voyait.

" On fera ça ! Bon la déco c'est pas mon truc, mais je sais déjà que tu vas gérer. " Il rit quand il parle du Père Noël. Oui, c'est vrai, Klaus n'avait pas eu une enfance terrible. Avec son père adoptif psychorigide. " Ca marche ! On ira voir le Père Noël. Si tu veux, tu peux même aller prendre une photo avec lui, mais hors de question que je te laisse y aller seul. " Dit-il un large sourire aux lèvres.  " D'ailleurs... Le choix de ton prénom vient de là ? Où c'est juste une envie ? " Demande-t-il, car il n'avait jamais vraiment demandé. Pour le sien... Si Klaus a un peu de jugeote avec tout ce qu'il avait appris sur lui, il comprendrait un peu ça. Même si avec le temps, il se retrouvait un peu moins fâché avec Henry. Ils finissent par tomber sur le fameux stand de friandises et de boissons chaudes. Mutt se doute de ce que Klaus va lui dire.

" Ouais... Ouais... C'était exactement le choix que j'allais faire. Ne doute pas de moi. Et je vais te prouver que c'est pas si dégueulasse... Et y'a pire comme souffrance. "

Mutt attrape les deux boissons, paye et remercie le vendeur. Il donne le gobelet à Klaus.

" Est-ce qu'on trinque ? " Dit-il dans un sourire. " Pour notre premier Noël ensemble... J'ai aussi pu rencontrer ta famille... Ta première fois sur des patins... Ta première rencontre avec l'autre Klaus barbu et tout vieux. Je te rassures tu restes le plus sexy des deux. C'est déjà bien tout ça non ? "

Mutt porte ensuite le gobelet à ses lèvres. C'était... sucré... Pas mauvais mais pas non plus ouf... Okay, Klaus avait potentiellement raison. Il fait de petits yeux en faisant une grimace.

" C'est pas mauvais. " Dit-il pour ne pas avouer sa faute avant d'éclater de rire.

Suggérer que Klaus va gérer avec la déco, c’est prendre des risques remarquables, il est fort à parier que l’attention de numéro quatre se portera tout naturellement sur les figurines les plus clinquantes et les plus kitsch de tout le marché, naturellement attiré par tout ce qui brille, mais bon, si Mutt lui donne le droit de faire comme bon lui semble, clairement Klaus ne va pas se priver. Il veut que l’esprit de Noël infeste leur appartement, qu’il soit impossible d’y échapper, peu importe l’endroit où il pose les yeux… De même, il est très sérieux, il veut absolument avoir sa photo avec papa Noël.

« Quoi ? » se marre-t-il quand Mutt affirme que c’est hors de question qu’il y aille seul. « T’es jaloux de ce brave Santa ? Je te jure que je m’assiérais sur ses genoux en tout bien tout honneur », assure-t-il tout à fait fier de ses réflexions salaces. « Non, ça vient même pas de là, mais c’est vrai que ça aurait pu, maintenant que tu l’dis… Je porte le même nom que le barbu le plus célèbre du monde, si c’est pas la grande classe. Plus qu’à me faire pousser la barbe et à acheter des rennes », ajoute-t-il, amusé, alors qu’ils rejoignent le stand de boisson…

L’odeur du vin chaud et des épices est irrésistible, mais oui, il sera sage. Outre le fait qu’il n’a pas spécialement le choix, les circonstances font que, de toute manière, il est dans les meilleures dispositions du monde pour ne pas céder à ses démons. Ici et maintenant, la seule chose qui compte, c’est l’ambiance de Noël, cette humeur bon-enfant qu’ils entretiennent à la perfection, et évidemment, la présence de Mutt, qui rend immédiatement tout plus incroyable.

« C’est les meilleures raisons de trinquer du monde », confirme Klaus avec un large sourire après que Mutt les ai toutes énumérées, tout en cognant son verre de jus de pomme contre celui de son petit ami. Il boit une première gorgée. D’accord, c’était pas la pire chose qu’il ait bue mais… Klaus se marre franchement quand Mutt se fend d’un « C’est pas mauvais » pas franchement crédible.

« Ouais, c’est presque pas dégueulasse », reprend-il dans le même éclat de rire. Klaus s’apprête à reprendre une autre gorgée au moment d’apercevoir une silhouette familière. « Oh mais c’est Tommy ! WOUHOU TOMMY ! » Klaus attire son attention en lui faisant de grands gestes, renversant une partie de son jus de pommes chaud dans la foulée. « C’est cool de te voir ici, ça faisait longtemps ! Tu vas bien ? T’as l’air d’aller mieux que la dernière fois, en tout cas. Tu me diras, c’est pas difficile. » Il observe son sosie avec attention, oui, clairement, il avait l’air d’avoir repris des couleurs depuis leur rencontre ô combien chaotique. « Tu viens prendre un jus de pomme chaud avec nous ? C’est presque buvable, tu verras ! »

Mutt rit doucement lorsque Klaus fait mine de s'offusquer vis à vis de la photo. C'est qu'ils n'étaient jamais au bout de leurs petites blagues limites ces deux là. " Mouais... Mouais... Fais gaffe à toi ! Mais j'ai bien envie d'immortaliser ce moment tous les deux... " Klaus lui avoue que son nom n'a pas été choisi à cause du Père Noël. Ca aurait pu être drôle néanmoins. Tout en marchant jusqu'à la cabane qui servait les boissons, Mutt lui dit après lui avoir déposé un baiser sur la tempe.

" Tu resteras le plus sexy des Klaus que je connaisse. Bon... J'avoue que je ne connais que toi... " Il rit un peu plus.

Ils se retrouvent donc à trinquer avec leur jus de pomme chaud. C'était pas mauvais mais pas dégueulasse non plus. Disons que c'était... une expérience. Mutt but de longues gorgées. Après leur petite escapade sur la glace, se désaltérer lui faisait du bien. Puis, il vit Klaus s'agiter. Tommy ? Mutt plisse les yeux et se retourne doucement pour voir Tom plus loin. Il connaissait le jeune homme car il suivait quelques cours avec lui et Mutt l'avait aidé à rattraper un peu de retard. Mutt fit un large sourire en voyant le garçon s'approcher. Il lui serre la main.

" Salut Tom. Je vais essayer de calmer cet énergumène sinon on va prendre une douche de jus de pomme tous les deux. " Dit il en riant doucement. Il passe un bras autour de Klaus pour le "canaliser". Visiblement, Tom n'avait pas eu la vie rose dernièrement et Mutt pouvait comprendre pourquoi. Contrairement à Nathan, Tom était vraiment vachement plus posé que lui. Au moins, Mutt pouvait prétendre que ca ne partira pas dans tous les sens.

" Tais toi ! Tu vas lui faire peur ! " Reprend Klaus. " Je tiens à préciser que ce jus de pomme est très bon ! Tiens moi ça. " Dit il a Klaus en lui tendant son gobelet. " Ne le renverse pas, ne me le bois pas... Je te vois arriver... " Il se tourne vers la maisonnette en bois pour en payer un à Tom de bon coeur avant de lui tendre.

" Tu m'en diras des nouvelles... Je suis pas sûr que chez toi, ils en faisaient. " Il reprend son gobelet en regardant son contenu d'un air suspect un sourire moqueur aux lèvres. Il lui dit toujours taquin: " C'est pas assez bon pour que tu m'en piques, c'est ça ? "

« Oh bah on se demande pourquoi », répond Klaus avec un sourire en coin quand Tom lui donne des nouvelles et lui apprend qu’il doit maintenant se rendre à l’unité de soin une fois par semaine histoire de s’assurer qu’il ne fasse pas de nouvelles crises, histoire de lui éviter les urgences. « Je suis content de savoir que ça va mieux, et t’inquiète, pour les clés, c’était rien. »

Enfin si, c’était quand même un peu quelque chose, mais il l’avait fait de bon cœur et avec une certaine bonne volonté. Peut-être parce qu’aider Tom, donc quelqu’un qui lui ressemble autant, du moins physiquement, ça lui donne un peu l’impression de s’aider lui-même. Enfin bon, on va s’épargner la psychanalyse de bas étage. Quoi qu’il en soit, il retient que Tom va mieux et qu’il remonte gentiment la pente. Ils sont deux, comme ça… Faut juste espérer maintenant qu’ils se perdent pas en si bon chemin. Ce serait franchement dommage après tout ce qu’ils ont réussi.

« Oui chef », répond Klaus à Mutt quand ce dernier lui tend son gobelet et lui demande de ne pas le renverser et de ne pas en boire. Il est bien tenté de le faire par pure provocation, mais clairement, ce n’est pas suffisamment bon pour qu’il se donne encore cette peine. Alors oui, le contenu du gobelet est intact quand Klaus le rend à Mutt, qui lui, en a offert un autre à Tom. « C’est pas moi qui l’ai dit, c’est toi », répond innocemment Klaus quand Mutt suggère qu’il trouve donc le millésime trop peu ragoutant pour boire dans son verre.

Quant à Tom, il semble terriblement reconnaissant. Ça se voit qu’il a pas l’habitude qu’on se montre généreux à son adresse. Il le regrette sincèrement pour lui, il mériterait clairement que les choses se passent mieux pour lui. Un type si sympa et de tellement bonne volonté, un brave type, quoi… Mais la vie sourit rarement aux braves types, ceci dit. Et plus largement, la vie ne sourit à personne, ici, sans distinction aucune, c’est juste comme ça.

« Ah oui, la tarte tatin ! C’est bien ce qui me semblait, que ça me faisait penser à quelque chose d’informe et trop sucré », plaisante Klaus qui continuera de shamer le jus de pomme chaud sans vergogne jusqu’au bout, c’est définitivement son intention. « Ça me fait plaisir de te voir aussi, Tommy, surtout en pleine forme », répond Klaus avec le sourire le plus sincère du monde. « Oh, canon la boule à neige ! J’en veux une ! tu l’as trouvée où ? »

Oui, il ne faut pas lui demander, à lui de ne pas vouloir mettre la main sur tous les objets un peu clinquants et inutiles qui croiseront sa route, c’est clairement plus fort que lui. Il ne peut juste pas faire autrement. Ce qui est bête, bien sûr, parce que la boule à neige l’amuserait sans doute trois secondes avant qu’il ne l’abandonne au sommet d’un meuble sans plus en avoir rien à faire, un bibelot qui prendrait juste la poussière.

Visiblement Tom avait fait un séjour à l'hôpital. Mutt interrogea Klaus du regard mais ca allait visiblement mieux. Mutt souffla quand même un mot à Tom.

" Ecoute les médecins Tom. Et je t'ai dit, si t'as un soucis, tu viens me voir. " Il regarde Klaus. Oui, il connaissait Tom, peut être avait il oublié de vraiment lui en parler. Il fait de petits yeux. " On a des cours en commun. " Lui informe-t-il finalement, sans épiloguer.

Mutt offre à Tom un jus de pomme de bon coeur. Ca ne coutait pas grand chose et si ca pouvait permettre au jeune homme de se sentir intégré. Et puis, c'était toujours sympa de partager quelque chose que de faire des trucs dans son coin. Il le remercia énormément.

" Mais de rien. " Dit Mutt dans un sourire. Tom lui expliqua du coup son ressenti face au jus de pomme. Klaus renchérit. " Je suis pas d'accord, c'est très bon la tarte tatin. C'est parce que t'as jamais mangé celles de ma mère ça... " Dit-il vers Klaus n'ayant toujours pas dit son dernier mot. " Non mais toi, continues comme ça et tu seras privé à vie de toutes les pommes de la terre. Même la mienne... " Dit-il pour continuer à le taquiner.

Tom leur avoua que ca lui faisait plaisir de les voir. Mutt fait un sourire en coin et tapote son épaule gentiment. " Klaus a tout dit ! Et oui, t'as l'air en forme... Ca fait plaisir ! " Il leur montre alors la boule à neige qu'il venait d'acheter et qui représentait Londres. Mutt et ses blagues pourries font alors leur apparition. " C'est ça ! mais en plus grand et moins englouti... " Oui, c'était une blague ça... Son sourire se fige et heureusement Klaus continue et semble trouver un intérêt certain à cette boule de Noël.

" D'accord, j'ai compris, je vais t'en acheter une ! Qu'est ce que je ferai pas pour celui-là ! " Dit il en levant les yeux au ciel. Il repère le stand, avance tout en baissant son nez en sortant son porte feuille histoire de compter ce qu'il lui reste pour la journée.

Quand Mutt n'est pas à ce qu'il fait, voilà ce qu'il se passe. Un de ses pied glisse sur une plaque de verglas qui se trouve là, il a à peine le temps de comprendre ce qu'il se passe, qu'il se retrouve a valdinguer en avant et se rattrape au premier truc qui passe, donc la merveilleuse petite nappe décoré sur lesquels les boules de Noël étaient exposés. (et bientôt explosés.)

Bien entendu, la nappe ne retient rien du tout, et Mutt continue sa chute, avec le bout de tissu qui emporte tout sur son passage. Le garçon à le réflexe de tendre ses bras au dessus de sa tête alors que les boules explosent autour de lui dans un vacarme de tous les diables.

Puis une longue seconde de silence suit cette intervention. Mutt sur le sol se fige. Il est bien entendu couvert du fameux liquide à neige mais aussi de paillettes en tout genre et se redresse les genoux douloureux. Il lève un regard vers le vendeur, fait un sourire gêné.

" Heu... oups ? "

Bon Klaus n'aura pas sa boule de Noël et en voyant les dégâts, Mutt comprit qu'il allait devoir rembourser tout ce qu'il venait d'exploser. Quelle plaie d'avoir deux pieds gauches... Pourtant il avait cru apprendre de ses erreurs lorsqu'on lui disait: regarde devant toi quand tu marches. Il se redresse en frottant les débris de sa veste. Le vendeur le fixant toujours.

" Je... suis désolé... Je suppose que... je dois rembourser ? " Il fait une grimace, il se sentait vraiment mal en fait. Le rouge lui montait aux joues.

« Oh non, pas ta pomme, s’il te plaît ! Je pourrais pas vivre sans. Si délicieuse, si juteuse… »

D’accord, on va s’arrêter là pour les blagues salaces, il ne s’agirait pas non plus de mettre le pauvre Tom plus mal à l’aise que nécessaire, pas vrai ? De toute façon, plutôt que de surenchérir, il préfère encore s’intéresser à la boule à neige de Tom, pour mieux suggérer à Mutty de lui en offrir une (ça va sans dire). Quand Mutt confirme qu’il va lui acheter sa boule à neige, Klaus affiche de grands yeux brillants comme si c’était le plus beau jour de sa vie. Et, c’est que ça y ressemblerait presque, en même temps ! Bon, pas tant pour la boule à neige, mais pour le reste, on va dire. Mais alors que Mutt se dirige vers le stand, le pauvre se mange une plaque de verglas et, en se rattrapant à la nappe du stand de boule à neige, fait tomber lesdites boules dans un déluge de verre brisé.

« Merde ça va ? Rien de cassé ? » demande Klaus, quand même plus soucieux du sort de Mutt que de celui des boules à neige, là, tout de suite. « Tu sors ton portable pour faire une photo, et je me fais passer partout pour toi histoire de te faire la misère », répond Klaus à Tom quand ce dernier suggère de prendre une photo tandis que le vendeur peste et exige, évidemment, que ses précieuses boules à neige lui soient remboursées.

Tom suggère d’en faire au vendeur en réparation, Klaus est pas sûr que ça prenne, pas plus que de dire devant le nez du vendeur qu’il a acheté sa propre boule à neige chez la concurrence. Peut-être que Tom a effectivement des talents cachés pour la confection de boules à neige, ce ne serait même pas surprenant – après tout, c’est un petit gars brillant, mais là, tout de suite, c’est définitivement pas le genre d’argument qui va réussir à convaincre le pauvre gars dont on vient de bousiller l’étal. Et si on décide de se mettre à sa place cinq minutes, on comprend très vite pourquoi. Décidément, absolument rien ne va dans cette situation.

« Sinon, moi j’ai une solution à vous proposer », suggère Klaus, au comble de la bêtise, car bien évidemment, il va proposer la suggestion la plus absurde et la plus inefficace qui puisse être, tant qu’à faire – qu’attendre d’autre de sa part ? « ON SE TIRE ! » il ajoute avant d’abandonner son gobelet de jus de pommes chaud (RIP petit ange parti trop tôt) au sol et d’attraper le bras de Mutt dans une main, et celui de Tom dans l’autre afin des les inviter à courir à toutes jambes et à fuir la scène de crime.

Quelles sont les chances pour que ça fonctionne et pour que les deux – Mutt surtout – acceptent de le suivre ? Quasi-nulles, on ne va pas se mentir, mais ça ne l’empêche pas de tenter le coup malgré tout.

Le côté blague salace quand ils s'y mettaient tous les deux, c'était joyeux. Mutt taquinait bien entendu Klaus. Il lui aurait bien foutu une main aux fesses, mais bon, on va pas déconner. Ca aurait été à l'appartement oui, mais pas en public. Et puis, ils étaient avec Tom. Mutt eut un sourire en coin malin en regardant Klaus, et l'embrassa sur la tempe.

Puis la suite alla très vite quand il se retrouva rapidement à genoux sur le sol, la nappe de cette pauvre étalage tirée et tout ce qu'il y avait dessus au sol. Mutt ne se sentait pas très bien pour le coup. Il n'entendit pas la remarque de Tom concernant la photo, vu qu'elle avait été donné à Klaus en aparté.

Son petit ami vint l'aider à se relever alors que Tom tentait de refourguer une came qu'il voudrait créer pour rembourser les dégâts. Il se frotte les fringues comme il le peut car le voila remplie de paillettes. Il retira son bonnet qu'il secoue mais totalement détrempé aussi.

" Ca va... Ca va... " Dit-il en se frottant, un peu grognon mais pas contre Klaus.

Il allait continuer à se confondre en excuse que Klaus eut une idée particulièrement stupide. Il lui attrapa le bras et les tira pour s'enfuir à toute jambe. A une époque, peut être que Mutt aurait trouvé ça fendart mais il se sentait particulièrement coupable de ce qu'il venait de se produire. Ce pauvre gars n'avait rien demander et il ne voulait pas passer le réveillon en taule. Il retient Klaus et s'arrête à peine quelques mètres plus loin.

" Klaus... Stop... Non... C'est pas bien de faire ça... " Il piétine un peu. " Je vais lui rembourser... Tant pis... Je vais prendre sur mes économies. La voiture attendra. "

Il retourne près du vendeur, la tête baissée, toujours gêné et lui demande combien il lui doit. Le prix est assez élevé mais Mutt se rend compte qu'il doit être bien loin du véritable compte. Largement... Ca se voyait tellement... Est-ce que le type le prendrait quand même en pitié ? Mutt compte ses sous et remarque qu'il en a pas assez. Il soupire longuement en lui demandant s'il prend la carte. Il taperait dans ses économies pour sa voiture, tant pis. Il faut chauffer son compte en banque, s'excuse encore. Pour la peine, Mutt lui demande s'il ne lui reste pas une boule intacte pour Klaus. Il avait encore d'autres cartons, il lui en trouva une et la lui sorti, il ne regarda pas le modèle à vrai dire. Si ca pouvait faire taire un peu sa culpabilité de l'instant. Au final, le vendeur la lui donna, ce qui étonna Mutt et lui souhaita un joyeux noël. Bon pour le coup, notre garçon retint ses larmes et essaya de ne pas pleurer. C''était pas grand chose et il détestait sa putain de sensibilité de merde qui le reprenait dans les pires moments.

Mutt retourne vers Klaus et Tom.

" C'est bon... On peut y aller... " Dit-il en reniflant et en planquant son air. Il donne la boite à Klaus. " Tiens... " Il fout son bonnet dans une des poches de son manteau et se passe une main dans les cheveux pour se recoiffer rapidement. Mutt n'était plus vraiment là, il était ailleurs. Encore un peu perturbé.

Est-ce que c’était stupide et inconsidéré de courir comme un dératé dans l’espoir de fuir leurs responsabilités ? Oui, évidemment que oui, mais et alors ? La fuite reste la meilleure des solutions dans environ quatre-vingt pour cent des cas, selon des statistiques que Klaus sort littéralement de son postérieur. Mais bon, Mutt a pas l’air d’être de cet avis, Mutt a décidé d’être raisonnable, et donc, ils n’ont l’occasion que de faire quelques ridicules petits mètres avant qu’il ne les arrête nets. Oui, c’est vrai, c’est pas bien de faire ça, mais ça arrive à tout le monde de faire des choses qui sont pas bien, pas vrai ? Enfin bon, Klaus n’insiste pas. Il connaît assez son petit ami à présent pour savoir qu’il n’obtiendra clairement pas gain de cause avec lui, et que ce serait peine perdue. Il serre les dents à son « la voiture attendra », pas parce que c’est la pire nouvelle du monde, mais parce qu’il sait que Mutt économise depuis un bon moment pour se l’offrir, cette fichue voiture, et il regrette très franchement que ça doive se passer comme ça. De retour auprès du vendeur, Klaus observe Mutt ç distance y aller de ses négociations pour rembourser ce qu’il peut au pauvre vendeur.

Quand Mutt retourne vers eux, Klaus sait exactement dans quel état d’esprit il est et ce que ça va vouloir dire : il est parti pour tirer la tête dans son coin pendant un moment, et les tentatives de Klaus pour l’égayer risquent toutes de tomber à plat, ce qui l’emmerde un peu parce que voir Mutt comme ça, ça lui fait beaucoup trop mal, et il serait prêt à remuer ciel et terre pour lui rendre son sourire. Il a envie de lui dire qu’il trouvera de l’argent de son côté, mais il sait que Mutt n’y croira pas, et n’aura sans doute pas tort de ne pas y croire, alors…

« Merci », souffle seulement Klaus qui n’ose même pas prendre Mutt dans ses bras quand il lui offre quand même une boule à neige, ce qui lui rappelle au passage que rien de tout ceci ne serait pas arrivé s’il n’avait pas fait un de ses habituels caprices de grand gamin. « Tu sais, t’es sexy avec toutes ces paillettes », ajoute-t-il dans l’espoir de détendre un peu l’atmosphère, mais avec la certitude malgré tout que ça ne suffira pas dans tous les cas. Il se racle légèrement la gorge avant de reprendre : « Dites… ça vous dis pas des churros ? Ou une gaufre ? Ou des crêpes ? Ou les trois ? – je paye ! » ajoute-t-il d’office pour que Mutt ne lui fasse pas remarquer qu’il s’était suffisamment ruiné comme ça. Puis après un temps de silence, il décide de déballer la boule à neige pour l’examiner plus en détails. « Elle est super jolie, regarde », fait-il en la tendant à Mutt pour qu’il puisse contempler son cadeau.

La boule à neige – ironie du sort, représente la ville de New York, au fond, c’est sûrement une très mauvaise idée que de l’agiter sous le nez de Mutt, là, maintenant, tout de suite. Mais bien évidemment, Klaus est incapable de vraiment raisonner de cette manière. Ou de raisonner tout court dans une grande majorité des occasions surtout quand, trop soucieux de remonter le moral de l’homme qu’il aime, il a tendance à faire quelques pas de travers.

Mutt tirait clairement la tronche et il y avait de quoi. Les mains enfoncées dans les poches de son manteau, le visage fermé. Dans ces cas la Mutt pouvait être vraiment exécrable il se connaissait. Et bien souvent ses paroles dépassaient sa pensée. Donc il se contenait pour ne pas faire part de cette mauvaise humeur soudaine -mais justifié quand même- simplement parce que ça n'était pas la faute des deux autres.

Tom était gentil et s'inquiétait en le voyant le regard brillant, a se retenir de pleurer. Mais lui demander si ça va alors que ça n'allait pas...

" Je transpire la joie là. Je viens de vider une partie de mon compte en banque donc tout va bien... " Dit il de manière ironique.

Klaus essaya de renchérir sur le côté paillettes de la situation. Mutt lui jeta un regard qui voulait dire: commence pas. Klaus voulu calmer la situation et fini par proposer de se remplir l'estomac en proposant de payer lui.

" Étonnant... " Grogne-t-il entre ses dents. Ne participant pas à son enthousiasme mais continuant de se contenir. Klaus eut alors la bonne idée de lui montrer sa boule à neige sans prendre le temps de vérifier ce qu'elle représentait. Il la prit dans la main en haussant les sourcils et en la secouant pour faire virevolter fausse neige et paillette. Peut être un peu trop abruptement d'ailleurs...

" Ho mais oui c'est l'Empire state building et... Ça ? Hein ? C'est pas la putain de statue de la liberté ? Comme chez moi ? Ou y a sûrement mes parents qui m'attendent depuis presque trois ans non ? Ha oui c'est vrai... J'ai voyagé dans le temps... Alors si je compte bien... Ca fait 61 ans... Tu crois que ma mère est morte de chagrin ou qu'ils s'en battaient les couilles ? P'tet que j'ai une tombe vide si ça se trouve... Le putain de Henry troisième du nom qui est mort tragiquement... On sait pas où... On sait pas comment... Et... Tiens... " Il lui reclaque la boule entre les mains. " C'est ton cadeau, tu le voulais, tu l'as eu, fais en ce que tu veux... "

Il claque la langue d'un air agacé, avant de se reculer.

" Allez bouffer vos churros de merde, moi je vais faire un tour pour me calmer... "

Autant ne pas aggraver le truc et vu que tout l'agaçait... Il avait tendance à être acerbe et peut être un peu explosif. Donc autant qu'il se calme dans son coin. Les mains toujours coincées dans ses poches, il parcourt doucement les allées entre les petits baraquements, s'éloignant doucement de ses compagnons de ballade.

Le regard de Mutt se perdait vers les gens, les étales. Il ne regardait rien en particulier... Les minutes passent, il est toujours un peu morose mais doucement, il commence à redescendre. Mutt se trouvait régulièrement à vif mais ça n'était que des passades et il se connaissait assez.

En cherchant Klaus et Tom, il remarque alors deux types habillés entièrement en noir jusqu'à leur bonnet. Ils semblaient les fixer. Mutt s'arrêta et tout en faisant mine de regarder un établi, il capta qu'ils semblaient suivre Klaus et Tom.

La bosse sous l'un des manteaux en dessous du bras d'un des gars lui laissaient peu de doutes qu'ils étaient armés. Etait ce leurs amis de la dernière fois ? Ils n'avaient pas compris... Ou c'en était d'autres. Et ce qui est sur c'est qu'ils en voulaient à Klaus. D'après Five ça serait des ennemis de leur famille.

Mutt se mit alors à prendre en filature ceux qui les filaient. Mais il n'avait rien pour se défendre. Fais chier... Il pouvait sûrement compter sur l'effet de surprise. Si... En passant près de la patinoire, il vit des Cannes de hockey et en attrapa une à la volée avec discrétion.