In the light of the day

feat. Peter

Regulus ne peut s’empêcher de jeter des coups d’œil anxieux à l’écran de son téléphone. Sa conversation par SMS avec Peter lui a laissé un goût amer, l’impression d’avoir brisé quelque chose bien malgré lui, et il ne peut s’empêcher de s’en vouloir terriblement pour cela. Sa relation avec Peter, c’est sans conteste possible la chose la plus belle et la plus forte qu’il ait jamais partagée avec quiconque… Bien sûr, il y a sa relation, très forte, avec sa famille, et Sirius en particulier, mais Peter c’est… Peter… Il ne peut s’imaginer vivre sans lui… non, i ne peut supporter l’idée de vivre sans lui, surtout, et cette pensée à elle seule suffit à lui arracher le cœur…

Alors oui, à l’idée que leur week-end en amoureux se change en véritable désastre… il en a le cœur au bord des lèvres. Autant dire que le reste de l’après-midi n’a pas été des plus productifs pour Regulus. Il a accumulé les erreurs grossières et s’est montré d’humeur plus taciturne encore que d’habitude. Une chance pour lui, les clients n’étaient pas bien nombreux, il a donc pu faire oublier ses trop nombreuses maladresses au profit d’une solitude qui, cela dit, ne lui rendait pas une fier service non plus, puisqu’il n’était plus en mesure de faire quoi que ce soit d’autre que de cogiter, encore et encore.

Quand, enfin, il tire le rideau de la Rose éternelle pour fermer et quitter la librairie, il est soulagé de constater que Peter l’attend à l’extérieur. Certes, Peter n’aurait pas été du genre à lui poser un lapin, mais dans une situation où son anxiété prenait le pas sur absolument tout le reste, il était difficile, voire impossible pour Regulus de ne pas juste envisager les pires scénarios possibles, sans exception. Peter est là, pourtant, et il l’accueille avec un de ces longs baisers qui font battre son cœur plus fort et lui donnent le sentiment d’être plus vivant que jamais. Aussitôt, Regulus se sent soulagé.

« Longue », confesse le sorcier quand Peter lui demande comment a été sa journée. Cela sera difficilement une surprise pour son petit ami, étant donné que lui aussi, bien qu’il n’en montre rien, a dû être un peu heurté par leur échange écrit.

Ils n’en rediscutent pas directement pour commencer, Peter revient avant tout sur sa surprise… La fameuse surprise. Regulus déteste ça, mais quand ça vient de Peter, il sait qu’il peut compter sur sa bienveillance avant toute chose, malgré tout, son énigme l’a laissé perplexe.

« J’ai pensé à galette, tout d’abord, vu qu’en plus c’est la période, mais c’était pas le bon genre alors… château ? »

C’était le seul mot associé au bon nombre de lettres qu’il était capable de coupler au mot « roi », mais il n’est pas vraiment sûr d’avoir visé juste pour autant. Parce que ça lui semble un peu gros, d’autant que le seul château du coin qu’il connaisse, c’est Poudlard, et aux dernières nouvelles, Peter n’y a pas accès (on va arranger ça). Regulus et Peter prennent place dans un taxi, Regulus ne sait toujours pas quoi penser, mais il se laisse bercer par l’enthousiasme de Peter. Il a l’air heureux, c’est tout ce qui compte pour lui.

« Avec toi, je sais que je peux m’attendre à tout », observe-t-il avec un fin sourire en coin.

Peter, ensuite, revient sur leur conversation, prenant sa main dans la sienne. Regulus serre encore plus fort leurs doigts entrelacés les uns contre les autres.

« T’as pas à t’excuser… c’est moi, j’ai été pris au dépourvu, et j’ai jamais la réaction qu’il faut. »

In the light of the day

feat. Peter

« Pas vraiment, en fait… la galette des rois, c’est totalement moldu, comme tradition, mes parents n’auraient surtout pas voulu voir ça à notre table », fait Regulus avec un léger sourire en coin.

La vérité, c’est que c’était si peu traditionnel au sein de la famille Black que Regulus s’était rendu compte vraiment tardivement que la date de son anniversaire coïncidait avec celle de l’Epiphanie. Ce qui n’est probablement pas plus mal, au passage, car il aurait trouvé matière à en être frustré, comme si cela ne suffisait pas d’être né si peu de temps après les fêtes de fin d’année… Qu’importe, il se doute que ce n’est pas une galette d’anniversaire que Peter lui propose (même si, de sa part, l’ancien vert et argent aurait tout naturellement trouvé cela charmant), mais bel et bien quelque chose d’une autre nature.

Regulus affiche un regard intrigué quand Peter confirme son intuition… Il compte vraiment lui faire visiter un château ? Regulus n’avait pas mémoire qu’il y en ait qu’ils puissent explorer à deux… Bon, il a la confirmation que ce n’est pas Poudlard, comme Peter le lui fait remarquer en évoquant les ruines… Puisqu’ils y ont passé leurs fêtes de Noël, ce serait probablement redondant dans tous les cas… Alors quoi ? Eh bien, ça fait partie de la surprise, visiblement, et Regulus se rassure un peu, il trouve qu’une visite de château, ce n’est pas non plus grandiloquent, c’est en tout cas quelque chose qu’il est capable d’apprécier sans monter dans les tours ou s’angoisser plus que nécessaire… Et c’est une perspective certainement moins vertigineuse que celle de se faire passer la bague au doigt.

A ce sujet, d’ailleurs, Peter revient sur le sujet… Regulus n’est pas totalement à l’aise avec l’idée d’en parler, mais il admet quand même que c’est préférable. Il sourit très légèrement quand Peter admet qu’il n’aurait pas dû le prendre à ce point au dépourvu… Oui, le jeune homme doit quand même le dire, il est un peu rassuré de ne pas faire face à une surprise d’une telle ampleur… cela remue beaucoup de choses en lui, beaucoup trop… Pour qu’il puisse y répondre de la bonne manière.

Peter fait référence au mariage de son ami Mutt et de Klaus. C’était via leur mariage que Regulus avait réalisé que dans ce monde, les mariages entre personnes du même sexe étaient seulement chose possible. Pour lui, ça fait tout de même beaucoup de choses à assimiler… Il veut être confortable avec ses choix avant de passer à une étape qui, qui plus est, le place également face au constat épineux que s’il doit se marier un jour dans sa vie, ce sera définitivement contre la volonté de ses parents, qui le renieront très probablement en apprenant la nouvelle.

« Tu sais, moi aussi je me projette loin avec toi. Si c’était pas le cas, j’aurais jamais pris le risque d’être avec toi, de perdre notre amitié et… tout le reste. Je veux être avec toi maintenant, je voudrais être avec toi dans deux semaines, et je voudrais encore être avec toi dans dix ans. » Il ne pourrait pas être plus sincère qu’en prononçant ces mots. « Mais oui, c’était un peu flippant. Et je te promets que ça n’a rien à voir avec toi ou avec ce que je ressens pour toi, mais… un mariage, ça ne touche pas que nous, pas vraiment. »

Et il reste pragmatique. Il n’oublie pas qu’ils restent très jeunes, et qu’ils ne sont ensemble que depuis quelques mois à peine.

In the light of the day

feat. Peter

« Dans la famille, la tradition, c’était de décapiter les elfes de maison, pas sûr que t’aies envie de t’en inspirer », fait Regulus avec un léger sourire.

Oh, il y a d’autres traditions sorcières (et celle-ci est plutôt un usage familial heureusement tombé en désuétude, ce qui ne les empêchait pas de garder lesdites têtes empaillées avec eux), bien sûr, mais chez les Black, elles ont toujours été teintées d’un fond aristocratique qui ne donnait pas nécessairement envie d’y retourner. Certes, par plein d’aspects, Regulus reste attaché à son passé, à sa famille et à son éducation, mais ce n’est pas pour autant qu’il estime que les usages des Black méritent que l’on s’y attarde, loin de là… Quand il est question de sa famille, dans tous les cas, tout est compliqué…

Y compris en ce qui concerne le mariage, ce sujet épineux qu’ils osent à mi-mots aborder, ici et maintenant. Si Regulus avait vécu plus longtemps, dans son monde, sans doute aurait-on arrangé son mariage avec une jeune fille de sang pire bien sous tout rapport afin de s’assurer de la pérennité de la lignée. Il n’y a clairement pas de quoi afficher ne serait-ce qu’un semblant de fierté face à un tel constat, mais c’est un fait, et un fait que Regulus avait longtemps intériorisé, avant que sa nouvelle vie ne commence, et qu’il prenne pleinement conscience de la multiplicité des possibilités qui pouvaient s’offrir à lui dans cette nouvelle existence.

Cela ne veut pas dire qu’il n’émette pas quelques réserves à la perspective d’épouser Peter… Un jour, peut-être… Mais ils sont jeunes, ils ne sont pas ensemble depuis si longtemps, et dans son esprit, Regulus ne peut s’empêcher de songer au fait que, d’une manière ou d’une autre, il finira par tout gâcher, comme il avait toujours eu tendance à tout gâcher au cours de son existence. Ils doivent prendre le temps, tout le temps dont ils estiment avoir besoin. Et en ce qui concerne Regulus, il est évident qu’il ne vaut mieux pas trop le presser et ne pas griller les étapes. Il manque probablement de spontanéité, à l’inverse de Peter – et c’est une des choses qui lui font redouter d’être un jour mis de côté par celui qui se lassera peut-être de sa personne et de ses tergiversations.

« J’espère vraiment que j’aurais l’occasion de la rencontrer », répond Regulus avec un tendre sourire à l’évocation de la tante de Peter, qu’il sait si importante pour lui.

Il l’espère vraiment. Si Regulus ne tient surtout pas à ce que Peter rencontre ses parents un jour (ce qui reviendrait à signer son arrêt de mort), il n’en est pas de même pour May Parker, qu’il devine aussi bienveillante que son neveu.

« Je suis désolé d’être… comme je suis. Coincé, ce genre de choses, je veux dire. Je sais que c’est pesant, que tu aimerais sans doute que je sois plus… spontané », ajoute Regulus en baissant les yeux. « J’essaie de m’améliorer, je te le promets. »

In the light of the day

feat. Peter

L’optimisme de Peter fait du bien à Regulus, d’autant que ce même optimisme avait longuement manqué à son petit ami après le passage à vide qu’il avait connu en même temps que la détérioration de sa relation avec Harry. Il le sent confiant, vraiment confiant dans l’idée que les choses puissent s’articuler selon leurs désirs, et le jeune sorcier a tout autant envie de le croire. L’enthousiasme et la foi de Peter dans un avenir plus serein ont toujours eu ce pouvoir remarquable de lui laisser entrevoir des perspectives dans lesquelles il s’était refusé de croire pendant beaucoup trop longtemps. Ici et maintenant, il se plaît à admettre que tout peut bel et bien être à leur portée s’ils s’en donnent les moyens… enfin… presque tout. Certaines choses demeurent immuables malgré tout. Mais quand, par exemple, il affirme qu’il rencontrera un jour la tante de Peter, il y croit, peu importe les circonstances dans lesquelles cela se fera. Ce monde pour le moins facétieux leur a déjà prouvé qu’ils peuvent s’attendre à absolument tout, c’est une évidence, et cette fois ne fera probablement pas exception. Ils ne peuvent pas savoir de quoi l’avenir sera fait, mais s’ils se tiennent les coudes tous les deux, comme ils ont pris l’habitude de le faire, il se pourrait bien que cet avenir leur sourit en effet.

En attendant, il reste des insécurités à côté desquelles Regulus a bien du mal à passer, et pour cause, il lui est difficile de passer outre la pensée qu’il pourrait ne pas être suffisamment bien pour Peter, et que ce dernier finira tout naturellement par s’en rendre compte, d’une manière ou d’une autre. Il a envie de chasser cette idée aussi loin que possible, car elle lui déplaît profondément, mais peut-il prétendre qu’elle soit si improbable ? Non, absolument pas… Elle est ce qu’il y a de plus manifeste et de plus crédible. Alors oui, il sait que son tempérament taciturne à de quoi décontenancer, et peut-être que Peter voudrait qu’il soit plus facile à vivre… mais ce dernier le rassure très vite, et trouve très précisément les mots pour cela. Il a toujours mieux su lui parler que l’inverse. Et surtout, il l’accepte tel qu’il est, avec ses évidents défauts, sans vouloir le façonner à une autre image, chose dont il n’a pas eu l’habitude au cours de son existence. Presque toutes ses relations sociales induisaient autrefois une certaine conformité à un moule bien spécifique, il n’a jamais réellement appris à vivre différemment.

« Tu sais que tu y arrives beaucoup trop facilement » , il fait avec, justement, un de ces fins sourires au coin des lèvres. « … me faire sourire. » Avec lui, c’est presque trop évident, c’est comme si ses barrières s’effondraient presque malgré lui. « C’est comme si je pouvais pas m’en empêcher. C’est dangereux, tu sais ? Les gens vont finir par ne plus me reconnaître, et j’ai une réputation à tenir, pourtant. »

Ce petit humour caustique, il l’avait toujours eu, en revanche, mais il semblerait bien qu’il se soit laissé pousser des ailes au contact de Peter, en revanche.

In the light of the day

feat. Peter

Regulus adresse à Peter un regard faussement blasé quand Peter affirme ne pas être désolé d’avoir ce pouvoir unique et rare de le faire sourire. Et il a bien raison de ne pas s’en excuser, car en réalité, le jeune sorcier n’a pas la moindre envie de le voir s’en excuser. Regulus se montrera probablement froid et austère dans la plupart de ses rapports humains, mais force lui est de constater malgré tout qu’avec son petit ami, le contact a toujours été et sera toujours ce qu’il y a de plus facile. C’est fluide, c’est simple… Quand il se trouve en sa compagnie, il n’a jamais le sentiment d’avoir à se poser la moindre question, il vit les choses comme elles sont, et ça lui plaît.

Curieux, Regulus détourne les yeux de Peter pour se tourner vers le paysage qui défile à travers la vitre du taxi, curieux de découvrir où ce dernier va s’arrêter. Un château, oui, d’accord. Mais un château, ça veut tout et rien dire… Ce pourrait tout aussi bien être une résidence moderne que moyen-âgeuse… Mais finalement, il l’aperçoit et… c’est… oui, c’est magique. Regulus a beau s’y connaître en magie et ne pas être franchement impressionnable, il doit admettre que cet endroit est… à couper le souffle. Il a le sentiment que c’est une autre forme de magie qui prend corps, ici. Alors qu’ils sortent du taxi, il est surpris de réaliser que l’endroit ne semble pas réellement affecté par le temps qui passe et c’est juste… magnifique.

Regulus a envie de faire une remarque concernant ces ruines au sujet desquelles Peter a un peu trop l’habitude de le charrier – alors qu’il a quand même vu Poudlard deux fois de ses propres yeux, mais il n’en fait rien. Il doit apprendre à accepter la plaisanterie et à ne pas se vexer comme un pou pour un rien… il essaie, il fait des efforts… mais souvent, le naturel revient au grand galop. Pas cette fois. C’est son anniversaire, et il a juste envie de profiter de ce moment en compagnie de Peter.

« C’est la première fois que j’entends parler de Narnia de toute ma vie mais… c’est vraiment très beau », fait-il, ébloui. « T’es en train de me dire qu’on a les lieux rien que pour nous, là ? » Un château tout entier, c’est incroyable.

Il occulte volontairement l’idée d’inviter la totale inconnue qu’est cette Lucy à ses yeux pour la remercier. Il déteste sociabiliser avec de nouvelles personnes, mais il suppose qu’il n’aura pas le choix dans tous les cas.. Peter se chargera bien de tout.

Alors qu’ils rejoignent l’entrée de l’imposante bâtisse, il lui adresse un paquet gigantesque. Pour Regulus, cet endroit suffisait largement sans que Peter ait besoin de faire plus mais.

« Peter, c’est… » Une fois qu’il a déballé le paquet et découvert le balai de grande qualité, le genre à mille lieues des balais qui étaient disponibles à son époque, il est sans voix. C’est juste… trop. Comment est-ce qu’il a pu le récupérer ? Et puis, ça a dû lui couter une fortune. C’est trop, c’est ça l’adjectif qu’il recherche, mais à la place, il se précipite vers Peter Pour le serrer contre lui et l’embrasser longuement. « Merci, il est magnifique. » Il se retourne vers le balai pour l’observer sous toutes les coutures. « J’espère pour toi qu’il fonctionne, parce qu’on va l’essayer tout de suite. – Ah, et si c’était une invitation subtile à faire plus souvent le ménage à l’appartement, c’est hors de question. »

In the light of the day

feat. Peter

Si ce cadeau lui plaît ? Il l’adore ! Il y a tout dans ce cadeau, à commencer par une attention plus que sincère de la part de Peter qui ne s’est pas contenté de lui offrir un cadeau générique, qui aurait été à la portée de tout le monde, mais quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur. Regulus adore voler. Quand il a rejoint l’équipe de Quidditch de sa maison, c’était certes pour rendre ses parents fiers, mais c’était malgré tout l’une des rares choses qu’il avait faite qui soit partiellement indépendante de leur seule volonté. Ses parents ne l’auraient pas blâmé de ne pas faire partie de l’équipe des vert et argent, ils auraient même pu considérer que cette perte de temps le détournerait de ses études, mais Regulus se sentait à son aise quand il volait sur le terrain, et il était vraiment doué, qui plus est. C’était l’une des rares choses au monde qui l’avaient réellement passionné, qui lui donnait le sentiment d’être vivant et d’exister indépendamment de tout le reste. Et ça, Peter l’avait certainement perçu lors de leur escapade à Poudlard. Comment s’était-il débrouillé pour lui dénicher un balai volant, et d’aussi belle facture ? Il n’en sait rien, mais il n’oubliera clairement pas cette attention qui lui va droit au cœur. Peter est décidément l’homme idéal. Chaque jour qui passe prouve à Regulus combien il l’aime profondément.

Maintenant, c’est un cadeau dont ils peuvent profiter tous les deux quoi qu’il arrive. Du moins, c’est ce que Regulus espère, car tant qu’ils n’ont pas essayé, ils ne peuvent rien en savoir. Pour ce qui est de l’utiliser en ville, il n’en sait rien, mais pourquoi pas ? Il n’est pas sûr qu’il y ait de règles établies à ce sujet.

« On essaiera et on verra bien… Je n’ai vu de règles nulle part contre l’utilisation de balai », remarque-t-il avec un haussement d’épaules. « Les sorciers ont été habitués à cacher leur magie, certaines vieilles habitudes ont la vie dure. Il ne serait pas étonnant qu’il s’agisse uniquement de cela. »

Ou pas… Regulus devrait bien reconnaître qu’il serait assez frustrant de ne pas pouvoir utiliser son balai n’importe où… Mais d’un autre côté, Regulus a bien sa baguette, et peut l’utiliser absolument partout en ville, alors il n’y a pas forcément de raison, pas vrai ?

« Pour l’instant, on va se contenter de survoler les lieux, voir déjà si ça marche. » Il sourit. « Je le sais, que t’es un pot de colle, c’est pas une nouveauté », ajoute-t-il d’un ton mutin avant d’attendre que Peter soit bien installé pour tester le fameux balai qui, miracle, les élèves dans les airs en deux temps trois mouvements. « Wooow je m’attendais pas à ce qu’il soit aussi rapide », observe Regulus qui doit prendre quelques minutes pour bien maîtriser son balai, qui est bien plus réactif que son ancien balai. Un simple effleurement lui permet de changer de direction.

Ensemble, ils survolent les paysages de Cair Paravel… Et c’est magnifique. Regulus se sent bien, il se sent libre. C’était le plus beau cadeau que Peter pouvait lui faire.

In the light of the day

feat. Peter

« Mais non, t’inquiète, je gère », assure Regulus avec une surprenante assurance quand Peter fait remarquer qu’il aurait peut-être dû lui prendre des protections… même si les protections, au Quidditch, ne servent généralement pas à grand-chose, une mauvaise chute reste une mauvaise chute, et il faut surtout espérer être pris en charge par un médicomage compétent par la suite, comme c’était le cas de l’infirmière de Poudlard. Regulus ne peut pas prétendre avoir le même niveau, mais il ne pense pas que ce sera un problème pour autant, loin de là… parce qu’il estime réellement maîtriser la situation. Il y a beaucoup de domaines dans lesquels le jeune sorcier a tendance à se dévaluer – mais quand il est sur un balai, ce n’est absolument jamais le cas. Regulus sait exactement ce qu’il fait.

Certes, il n’est pas aussi à l’aise sur ce balai qu’il ne l’était avec les balais dont il avait eu l’habitude. Ce dernier est beaucoup plus rapide et plus précis… Cela le rend en partie plus simple à manier, certes, mais peut aussi les exposer à quelques difficultés, en réalité. Regulus sera prudent parce qu’il ne vole pas seul, mais il a tout de même très envie de tester les limites de ce petit bijou de technologie magique. Encore faut-il que Peter soit partant et du même avis. Mais ça semble en effet être le cas. Peter, sur un ton de défi, lui suggère de tester les limites du balai en question… Alors oui, forcément qu’il a envie de voir ce que ça peut donner plus précisément.

« C’est toi qui l’auras voulu », fait Regulus avec un fin sourire en coin. Dans la légère arrogance de son sourire, on peut retrouver ce rictus caractéristique de la famille Black. Il faut dire que les membres de cette illustre famille étaient, dans l’ensemble, nés avant la non-estime de soi. « Tu t’accroches bien, hein ? »

Il se sent obligé de le préciser, mais ce n’est pas sans raison. Regulus veut éviter de perdre Peter en plein vol… Ce serait quand même bête de gâcher ce beau moment avec un regrettable accident. Ce n’est que quand il sent les bras de Peter se refermer plus fermement encore autour de sa taille qu’il se sent satisfait et accepte de tester plus franchement son balai, en les faisant voler à vitesse maximale. Et Regulus ne s’arrête pas là. Il se sent clairement pousser des ailes – au sens propre comme au figuré. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’il s’amuse à monter en piquet et à s’adonner à quelques exercices de voltige, ayant autant vocation à les amuser qu’à impressionner Peter.

« Ça va toujours là-derrière ? » demande-t-il après avoir effectué un looping dont il n’est pas peu fier.

In the light of the day

feat. Peter

Peter est un amateur de sensations fortes, et c’est tant mieux, car Regulus ne le ménage pas un seul instant. Et pour cause, il s’amuse comme un fou. Sur son balai, il se sent libre. Ces cascades et figures acrobatiques ne l’alarment pas – il est en pleine capacité de ses malins. D’autant plus que ce nouveau balai est si parfait, si fluide, qu’il est beaucoup trop plaisant que de se laisser porter. Quand Peter lui demande de reproduire certaines figures, il n’hésite pas un seul instant. Il enchaîne les piquet, les accélérations, les loopings… Ils partagent un vrai moment, tous les deux, et ce moment est unique. Regulus se sent si léger, en cet instant, que tous ses problèmes semblent s’effacer une bonne fois pour toutes… Plus rien ne compte alors si ce n’est ce moment réel d’échange et de bonheur pur. Regulus achève leur petite virée en douceur. Il a l’impression que le monde est à eux, en cet instant…

« Je confirme », fait Regulus avec un fin sourire quand Peter suggère qu’il va avoir du mal à trouver mieux. « Mais ça vaut au moins dix cadeaux d’anniversaire. »

Regulus vit clairement le meilleur des anniversaires. En cet instant, non seulement il se sent heureux et libre, mais surtout, il se sent plus amoureux que jamais. Il se sent si bien avec lui… Plus que jamais, il constate à quel point leur histoire est non seulement fluide et naturelle… Mais surtout essentielle… Il le sait, en cet instant, qu’il ne serait pas capable de vivre sans lui.

« Tu sais », ajoute Regulus, d’un ton faussement pragmatique. « Si on ne s’en allait jamais, on finirait probablement par mourir de froid. Et de faim. »

Il dit ça, mais il n’est pas franchement pressé non plus de percer cette bulle de pure euphorie dans laquelle ils se sont confortablement lovés tous les deux. Il a envie d’en profiter au maximum. Ce moment est hors du temps, il serait susceptible de chasser absolument n’importe quel nuage. En cet instant, rien, absolument rien n’a d’importance. Ils sont en définitive la seule chose qui compte en ce bas monde, et il devient soudainement plus simple de relativiser au sujet de toutes ces choses qui lui avaient semblé alarmantes, au sujet de tous ces obstacles qu’il avait cru infranchissables.

« Je t’aime, tu sais… Je t’aime tellement. »

Il prononce ces mots en fixant l’horizon. C’est si perturbant d’aimer une autre personne à ce point. C’est incroyable, c’est désarmant… Mais en même temps c’est si bien… Il a l’impression de revivre vraiment, à ses côtés.

In the light of the day

feat. Peter

Au fond, Regulus n’est pas mécontent de se dire que, dans leur position actuelle, Peter ne soit pas en mesure de voir son visage, devenu particulièrement rouge après que son petit ami lui ait répondu l’aimer « tellement fort ». Certes, ce n’est pas comme s’il l’ignorait. Ce n’est pas la première fois qu’ils s’adressent ces mots l’un à l’autre, et ce ne sera évidemment pas la dernière fois (Regulus fera tout son possible pour qu’il y ait toujours une prochaine fois, c’est une promesse qu’il s’est faite dès l’instant où tous les deux se sont confessé leurs sentiments), mais c’est toujours plus fort. Son petit cœur, qui bat la chamade, ne semble pas vouloir s’y habituer. De telles attentions, de telles déclarations, le rendent positivement fou. Fou d’amour pour ce garçon qui a changé sa vie de toutes les manières possibles et imaginables. Oui, leur histoire n’en est peut-être qu’à ses premiers balbutiements, mais elle est déjà si forte, si intense… Le jeune sorcier ne peut qu’avoir des certitudes quant à leur avenir.

Une fois de retour sur la terre ferme, ils peuvent profiter du pique-nique que Peter leur a proposé pour l’occasion. Oui, ce n’est rien d’extravagant, mais Regulus n’aurait pas voulu célébrer son anniversaire au champagne ou au caviar hors de prix : des sandwich, des bièraubeurres, des chamallows à griller autour du feu (merci les sortilèges d’incendio, ça ne devrait pas être trop compliqué pour eux), c’est vraiment parfait pour lui, tout autant que la présence de Peter, et bien sûr la perspective de pouvoir contempler le coucher de soleil tous les deux. Il sourit doucement, se concentrant sur son sandwich pour dissimuler un tant soit peu ses airs embarrassés, quand Peter lui dit qu’il serait perdu sans lui. Et d’ailleurs, au moment de lui répondre, il semble davantage s’adresser à ces deux tranches de pain de mie garnies au jambon et au fromage qu’à son petit ami.

« J’ai été perdu toute ma vie avant de te rencontrer. »

Bon sang… C’est niais, pas vrai ? Oui, sans doute. Mais ce n’est pas parce qu’un constat est niais qu’il devient intrinsèquement faux. Paumé, c’est tout ce que Regulus a toujours été : paumé dans ses convictions, dans ses allégeances dans ses sentiments. Avec Peter, tout semble plus clair. Avec lui, il a le sentiment intime, profond, d’avoir trouvé sa voie… Il n’est plus perdu parce qu’il a découvert un nouveau chemin : Peter Parker est son chemin.

« Tu tiens le compte ? » répond Regulus avec un sourire quand Peter lève sa bouteille à leurs soixante-douze jours. Regulus aurait parié sur plus longtemps, tiens. Peter a ce don de lui donner l’impression d’avoir toujours fait partie de sa vie. « A nous », complète-t-il au moment de trinquer avant de porter sa bouteille à ses lèvres. « Bon. J’avoue. Ce genre de surprise, je prends… Tant que tu ne me fais pas le coup d’inviter tous mes amis et de leur faire hurler surprise à notre retour à l’appart… Enfin… tu me diras… T’aurais pas grand-monde à inviter en fait. »

In the light of the day

feat. Peter

Regulus affiche un sourire en coin à la réflexion de son petit ami quand ce dernier observe qu’il aime à faire preuve de précision. De ce point de vue, il peut admettre que c’est une chose qu’il apprécie aussi. Il aime quand les choses sont claires et rigoureuse, alors savoir précisément le nombre de jours qui se sont écoulés depuis le moment où leur idylle n’est peut-être pas née mais a du moins été assumée, ça a son importance. Soixante-douze jours. Le temps passe vite et en même temps, il a le sentiment qu’il s’est écoulé bien plus de temps que cela, probablement parce que depuis sa rencontre même avec Peter, tant de choses ont changé pour lui et en lui qu’il n’arrive pas à croire qu’il ait pu un jour vivre sans ce jeune homme si important pour lui dans son existence, lui qui avait changé tant de choses en lui et lui avait offert de devenir la meilleure version de lui-même. Il espère bien que de nombreux autres jours s’ajouteront à la liste de ceux déjà écoulés, et surtout que ça ne prendra jamais fin. Il est si bien avec lui… Il ne peut pas envisager que ça s’arrête. La pensée même d’une telle rupture serait capable de lui broyer le cœur.

Le sourire de Regulus se change en grimace un chouia exagéré quand Peter affirme avoir déjà pensé à lui organiser une fête surprise. C’est probablement vrai, parce que c’est le genre de surprises susceptibles de lui plaire à lui… Mais définitivement pas au sorcier du duo qui se passe honnêtement très bien de ce genre de diversions… Même s’il admettrait que l’intention importe avant tout.

« Tu as beaucoup trop d’amis pour qu’ils soient tous mes amis, Peter », observe Regulus non sans un certain amusement, se complaisant dans le rôle de l’asocial par excellence. « Je n’ai besoin que d’un nombre respectable de personnes dans mon entourage. »

Alors oui, la liste serait réduite à peau de chagrin. Il y aurait Sirius et… Sirius. Oui, il apprécie plutôt Belle, il n’oublie pas par ailleurs que c’est elle qui lui a tendu la main à une époque où, privé de ses amis et de ses proches, il ne lui restait plus rien. Mais il ne se verrait pas pour autant l’inviter à un événement personnel, peut-être bloqué par le fait que tous les deux soient des collègues.

« J’en sais rien… » Regulus se rembrunit légèrement, comme à son habitude, quand il est question de ses parents, un sujet ô combien délicat, et qui ne cessera probablement jamais de l’être (le « probablement est de trop). « Ils m’ont peut-être envoyé un hibou, tu les verras jamais m’envoyer un SMS. » Il grimace. « On aura peut-être une surprise en rentrant, mais je parierais pas là-dessus… »

In the light of the day

feat. Peter

« Je suis désolé de te l’apprendre, Peter, mais tu n’es plus un ami depuis longtemps, pour moi », répond Regulus avec un léger sourire.

Depuis longtemps, oui. Depuis combien de temps exactement ? Difficile à dire en revanche. Regulus ne sait pas à partir de quand il est tombé amoureux de Peter Parker… Est-ce que c’est comme ça que ça fonctionne, de toute façon ? Quelques coups de foudre mis à part, sans doute que non. Les sentiments ne fonctionnent pas comme on allume un interrupteur… ils étaient là, minimes, silencieux, et se sont développés petit à petit… mais oui, au final, Peter a toujours été plus pour lui qu’un simple ami, un simple colocataire, c’est un terme qui ne lui convient pas… Peter est au-delà de toute définition rationnelle pour lui…

« Tu es hors catégorie », ajoute-t-il. « Je ne sais pas si ça fait de toi quelqu’un de respectable », ajoute-t-il afin de le charrier gentiment, « mais en tout cas, ça fait de toi quelqu’un d’unique… et qui est bien parti pour faire partie de mon existence pour longtemps. Tu sais, ce n’est pas simple d’entrer dans ma vie, mais c’est beaucoup, beaucoup plus difficile d’en sortir », ajoute-t-il ensuite.

Il le charrie, bien sûr, mais il y a du vrai dans chacun des mots qu’il prononce – c’est bien de cette façon qu’il voit les choses – ce n’est pas juste une invention. Et c’est plus simple pour Peter de parler de cette manière que de voir d’autres réalités en face… Parce que si Peter est largement respectable pour n’importe qui, et saurait même passer pour le gendre idéal auprès de beaucoup, ça ne peut pas être le cas les concernant… L’affaire est autrement plus compliquée que cela… Parce que la respectabilité, dans l’idéal tranché de la famille Black, se fonde sur des considérations de naissance, et Peter ne peut pas devenir un sorcier et conjurer sa condition de moldu… et même comme ça, il reste un garçon, ce qui est un autre problème inacceptable pour ses parents.

« Ce serait terrifiant, surtout… », tremble Regulus qui n’arrive pas à rire de la plaisanterie de Peter quand ce dernier suggère que ce sont ses parents qui pourraient se retrouver dans leur salon «et lui crier « Surprise ». « J’aimerais que tu évites de mourir le jour de mon anniversaire, si possible », ajoute-t-il d’un ton qui ne laisse pas vraiment présumer qu’il plaisante – parce qu’il ne plaisante pas, une part de lui se dit que ses parents seraient bel et bien capables de tuer Peter s’ils le connaissaient, et surtout s’ils savaient la vérité le concernant et concernant leur relation – déjà que Regulus avait failli commettre de sérieuses bourdes avec son père, lorsqu’il l’avait retrouvé en le prenant pour le docteur Lecter et s’était confié un peu trop profondément auprès de lui. « Ni n’importe quel jour, d’ailleurs. »

In the light of the day

feat. Peter

« Peut-être bien », répond Regulus d’un ton amusé et faussement évasif quand Peter suggère, rebondissant sur ses propos, qu’il pourrait avoir l’intention de l’enfermer.

A la vérité, si, métaphoriquement, bien sûr, il pouvait tous deux les maintenir dans une bulle confortable à l’écart du monde extérieur et ne jamais subir les influences de ce dernier, il ne dirait clairement pas non, mais il sait aussi qu’une telle configuration rendrait Peter profondément malheureux. Peter est quelqu’un de sociable, qui a besoin de s’entourer et d’aller vers les autres. C’est une chose que Regulus respecte, et même admire, en vérité, tant lui-même s’en montre bien incapable, mais ce n’est certainement pas quelque chose dont il serait capable de son côté. Non, lui, il n’a pas besoin de s’entourer de grand monde… et même, il préfère s’entourer du moins de monde possible, tant qu’à faire. Peter a beau affirmer qu’il ne serait pas contre le fait de s’enfermer avec lui, dans les faits, cela l’agacerait probablement très vite.

« Je vais faire du mieux que je peux », affirme-t-il ensuite quand Peter lui promet n’avoir pas l’intention de quitter sa vie de sitôt, ce qui signifie donc que Regulus devra le « supporter » encore un bon moment. Aux yeux de Regulus, ça n’a absolument rien d’un challenge. Les autres sont pourtant capables de lui peser sur le système hyper-facilement, mais étrangement, quand il est question de Peter, Regulus n’est jamais ni incommodé, ni embarrassé… C’est probablement ça, dans le fond, ce qu’on appelle l’amour avec un grand A… tout accepter de l’autre, sans la moindre condition.

Et en même temps, c’est un échange de bons procédés, car si on devait demander au commun des mortels lequel des deux, entre Peter et Regulus, était le plus difficile à supporter, Regulus est prêt à parier que c’est son nom qui sortirait en premier, et pour d’excellentes raisons. Lui et son putain de bagage émotionnel lourd comme un sac de briques… lui est sa famille de cinglés, cette famille que Peter croit encore vouloir rencontrer sans comprendre que les avertissement de Sirius et lui ne sont pas juste une manière de parler, mais quelque chose de réel… Parfois, Regulus redoute que Peter fasse quelque chose d’à ses yeux stupide et n’aille frapper à la porte de ses parents sans l’en avertir au préalable. Heureusement, Peter a l’air de comprendre qu’il ne doit pas insister sur la question, ce qui arrange largement Regulus, qui peut donc passer un moment bien agréable, en chassant aussi loin qu’il le peut ses géniteurs de ses pensées.

« Tu veux qu’on meure de tétanie ??? » s’exclame Regulus quand Peter lui suggère d’aller se baigner – oui oui, en plein moins de janvier.  « Ce serait vraiment un crime de pas se choper la crève du siècle, t’as raison », ajoute-t-il, ronchonnant comme il le fait si bien, mais avec aux lèvres ce sourire en coin qui laisse deviner qu’il n’est pas si incommodé que ça par l’idée – comme par n’importe quelle idée tant que c’est Peter qui la suggère. « T’as gagné mais tu y vas le premier. Et je me déshabille pas, jamais de la vie. »

A moins qu’on l’y oblige (wink wink).