Quand tu es arrivée dans ce monde, il y a plus de quatre ans maintenant (quatre ans... c'est fou ce que le temps passe vite), tu t'es sentie complètement désarçonnée, démunie. Ta vie était si différente, autrefois. Tu as l'impression qu'elle était cousue de fil blanc, pendant près de trois décennies, sous l'égide de la Sparrow, au milieu de ta fratrie.
Les Hargreeves de la Umbrella Academy ont mis un grand coup de pied dans la fourmilière - et non des moindres - au moment de faire leur grande entrée dans votre vie. Peut-être que tu devrais leur en vouloir pour cela, pour toutes les conséquences que cela a fini par avoir sur toi... Peut-être, en effet, mais ces conséquences sont loin d'avoir été toutes négatives. Sans cela, tu n'aurais pas fait la rencontre de Luther... Luther qui te manque à un point qu'il t'est difficile de décrire tant cette sensation de manque est profonde et vive. Et maintenant ? Maintenant, tout a encore changé, et tu découvres la solitude, la vraie, pour la première fois....
Quatre années, c'est long. Tu as eu le temps de te créer de nouveaux cercles, de te faire de nouveaux amis, bien sûr, et tu n'en es pas mécontente, loin de là. Mais il te manque quelque chose. Ce lien profond que seules peuvent comprendre les personnes qui ont partagé ce que vous, les Hargreeves, avaient partagé. Mais... la vie continue, pas vrai ? Elle continue puisqu'elle le doit. Elle continue puisque vous n'avez pas le choix.
Ton nouveau métier de serveuse est très différent de tout ce que tu avais fait... Parfois encore, tu te sens un peu maladroite, et ton don de contrôle de la gravité t'aurait bien été utile au moment de renverser quelques verres durant tes premiers mois de service, mais t'es une bosseuse et t'apprends vite, Sloane. T'as fini par prendre le pli... Et t'aimes assez l'ambiance du Frutti Music Bar. Toujours de la musique, toujours des visages souriants. Que demander de plus, après tout, pas vrai. Un cocktail sans alcool entre les mains, tu déambules entre les tables jusqu'à trouver celle indiquée, et un large sourire étire tes lèvres en le reconnaissant.
"Klaus ?"
Tu veux en dire plus mais t'es occupée à le dévisager. Tu songes à tes retrouvailles avec Viktor... et si lui non plus ne te reconnaissait pas ?
Fréquenter les bars, quand on est un alcoolique repenti, c’est pas exactement la meilleure façon de s’assurer le meilleur des sevrages, mais Klaus Hargreeves n’en démordra pas : il n’a certainement pas l’intention de vivre en ascète et de se couper du plaisir qu’offre une bonne soirée karaoké sous le prétexte de ne plus rien consommer. C’est vrai que dans un tel cadre, les tentations sont plus nombreuses, et qu’il est plus difficile d’y résister, par la même occasion, mais Klaus est un battant, et s’il est parvenu à tenir tous ces mois sans toucher à aucune goutte d’alcool ni à aucune drogue, c’est bien qu’il est sur la bonne voie, après tout. Oui, il s’en sortira, il en est convaincu…
Ce n’est pas la première fois qu’il accède à une sobriété exemplaire et replonge, c’est vrai, mais il a aussi conscience d’être à un tournant de sa vie, et au nom de ce dernier, il se pense capable de soulever des montagnes. Son mariage avec Mutt lui donne des ailes, et même si tout n’est pas toujours rose, et que Mutt est en état de fragilité émotionnelle par bien des aspects, il sait qu’ils peuvent se tirer mutuellement vers le haut, comme ils l’ont toujours fait. Après tout, qui aurait parié sur le fait qu’un jour Klaus Hargreeves mènerait une vie bien rangée d’homme marié ? D’accord, il y a encore un certain nombre de points à revoir dans sa vie, mais l’un dans l’autre, on peut le dire, il s’en tire tout de même à très, très bon compte.
Il a donc décider de se rendre au Frutti Music Bar dans le but de profiter d’une de leurs proverbiales soirées karaoké. Il n’y a pas à dire, de telles soirées lui font toujours le plus grand bien. Il est venu sans personne, mais il est convaincu qu’il ne tardera pas à rencontrer ribambelle de personnes intéressantes, et en attendant, il savourera un bon cocktail sans alcool tout en regardant des gens beaucoup trop talentueux s’égosiller sur scène… ou d’autres beaucoup moins talentueux perdre leur temps et casser leurs oreilles sur cette même scène. Les deux seront, à coup sûr, divertissant.
Alors qu’il est installé à une table, les yeux rivés vers la scène, on vient lui apporter sa boisson. Il ne fait pas attention à la serveuse pour commencer, pas avant que cette dernière l’interpelle par son nom. Klaus la dévisage un moment en fronçant les sourcils, sans comprendre. Cette jeune femme ne lui est pas inconnue, mais il lui faut un moment pour la remettre.
« Hey mais je te reconnais, toi ! T’es la femme canon de Luther ! Je suis de nouveau coincé dans une dimension parallèle chelou, je le savais ! On est en quelle année ? Il reste combien d’heures avant la prochaine apocalypse ? »
Tu te sens soulagée dès l'instant où vos regards se croisent. Il y a dans le regard de Klaus une lueur qui ne trompe pas : Klaus te reconnaît, il sait qui tu es... Bon, il n'a l'air d'avoir qu'une idée très fragmentaire de qui tu es, mais tu peux t'en contenter, vu les circonstances. Klaus est heureux de la revoir, il sait t'associer à Luther... C'est bien qu'une partie de la réalité ne lui échappe pas. Tu t'interroges... Est-ce que c'est un flash de mémoire qui fait qu'il se souvient de toi ? Ou bien autre chose ? Tu n'as pas vraiment le luxe de te poser la question. Mais ça a l'air plus compliqué que ça, il te le fait comprendre en parlant d'être coincé dans une dimension bizarre.
"Klaus, ça fait quatre ans qu'on est prisonniers d'une dimension "chelou", comme tu dis", tu lui fais remarquer d'un ton aimable. "Et c'est généralement toi et la Umbrella qui emportez l'apocalypse dans leurs valises, pas les Sparrow."
Tu fronces les sourcils. T'es tellement heureuse de le voir mais tu n'es pas sûre de comprendre. Retrouver Klaus, c'est te donner un espoir, même infime, de retrouver Luther tôt ou tard... mais ce n'est pas encore gagné pour le moment. Ce n'est même pas gagné du tout. Car Klaus essaie de te faire comprendre une chose difficile à appréhender pour toi pour le moment, et il te faudra un certain tempos pour réussir à complètement le comprendre.
"J'avais peur que tu ne me reconnaisses pas. Viktor ne m'a pas reconnue", tu ajoutes avec une grimace, un rien amère.
Bien sûr, Viktor n'y est pour rien, mais tu aurais voulu qu'il te reconnaisse immédiatement... Tu te sens si seule. Privée de tous ceux à qui tu tiens, tu as l'impression de tout avoir perdu... Tu as besoin de te raccrocher à... l'espoir qu'il reste tout de même quelque chose de toi, de ton amour perdu... de ta vie d'avant.
Klaus fronce les sourcils, comprenant doucement que si cette fille est bel et bien cette femme qu’il avait vue au bras de Luther durant ce qui semblait être à son mariage, pendant cet épisode particulièrement déroutant qu’il avait vécu en même temps que Nathan, elle semble ne pas se souvenir de lui dans ces circonstances précises mais d’une manière différente qui le désarme. Klaus n’avait pas eu le temps d’isoler beaucoup d’informations au cours de sa petite expédition à l’hôtel Oblivion, et pour cause, les événements s’étaient très vite enchaînés, et à partir du moment où son sosie et lui s’étaient retrouvés pris en chasse par des sortes d’immenses samouraïs en armure, ils avaient eu autre chose à l’esprit, sans l’ombre d’un doute.
« Les Sparrow… ? OK, ma belle, je crois qu’on est à peu près sur la même page mais, je suis pas sûr qu’on soit en train de lire le même bouquiné », observe Klaus avec naturel, en profitant pour esquisser un petit sourire fier, car oui, monsieur estime que sa métaphore est pas si mal trouvée.
Il va falloir qu’il raccroche les wagons du mieux qu’il le peut, par conséquent, et ça ne semble pas gagné… Sloane semble en savoir beaucoup, et s’attendre à ce que lui aussi en sache tout autant, sauf que ce n’est pas le cas, et que Klaus se sent surtout particulièrement paumé. Et en même temps qu’il s’accroche aux branches très maigres à sa disposition, il découvre bien vite que ça ne va pas être une mince affaire que de faire comprendre plus exactement à la jeune femme sa situation vis-à-vis de lui.
« Ah oui, t’as croisé Viktor, déjà ? »
Il pourrait reprocher à son frère de ne rien lui avoir dit, mais vu que lui-même ne l’avait pas reconnue, et avait encore moins de raisons de la reconnaître que lui, il était assez normal qu’il ne lui ait rien dit au bout du compte. Maintenant, c’est le moment un peu tricky où Klaus doit s’efforcer avec toute la délicatesse qui le caractérise – c’est-à-dire pas beaucoup – de faire comprendre à son interlocutrice que même s’il est capable de la reconnaître, il ne sait absolument rien d’enne.
« En fait… Comment expliquer ça… Je t’ai vue qu’une fois. A ton mariage. Sauf que j’avais rien à faire là, tu vois ce que je veux dire ? C’est comme si on avait débarqué de nulle part, Nathan et moi – tu te souviens de Nathan, dis ? C’est basiquement… moi… mais avec dix ans de moi, donc moins mâture et sexy », s’efforce-t-il de résumer. « T’étais là, dans ta super robe hyper-canon, avec Luther fier comme un coq à ton bras, et après ça… ça a un peu dégénéré, et on est revenus d’où on venait. »
Bravo à elle si Sloane parvient à y comprendre quoi que ce soit, car Klaus aurait difficilement pu être moins clair.
Il a l'air complètement paumé, et ton sourire se déferait sans doute si tu n'étais pas conquise par le sens de l'humour de celui qui, dans ton coeur, est ton frère en dépit du peu de temps que vous avez eu l'occasion de passer ensemble. Oui, visiblement, vous n'êtes pas sur la même page, tous les deux... Il va te falloir oublier l'idée qu'il ait vécu les mêmes choses que toi. Non, Klaus Hargreeves est juste paumé, il te connaît sans te connaître... Tu n'iras pas dire que c'est un constat agréable, mais t'acceptes quand même... Tu vas pas cracher dessus non plus.
Tu hoches la tête quand il constate que t'as déjà croisé Viktor... Oui, tu as retrouvé plus de membres de la Umbrella que de la Sparrow (en même temps, vu que tu n'en as retrouvé aucun, ce n'est pas difficile)... Et tu n'as pas retrouvé Luther, mais qui sait, peut-être que Klaus pourra t'éclairer à ce sujet ? Tu l'espères en tout cas, parce que t'as vraiment besoin d'en entendre plus.
Le truc que tu ne comprends pas, c'est comment il peut te connaître si pourtant il n'a rien vécu de ce dont tu te souviens ? Ce n'est pas comme si le temps que tu as passé en sa compagnie a pu être très long... Au contraire, même, ça n'a vraiment pas duré très longtemps. Heureusement, tu peux compter sur Klaus pour t'en apprendre plus.
Bon, il faut avoir le cerveau bien accroché pour tout comprendre, mais tu restes attentive à tout ce qu'il t'apprendra, à la fois curieuse et impatiente d'en entendre plus.
"Non... je ne me souviens pas d'un Nathan", tu réponds, les sourcils froncés, essayant de garder le fil mais ayant toutes les peines du monde à y parvenir vu les circonstances. "Je... Je ne comprends rien du tout", tu conclus, devinant que Klaus doit en venir à la même conclusion de ton côté. "... mais je suis quand même contente de te voir." Tu marques une pause, hésitante. "Tu sais si Luther est ici ?"
La question te brûle les lèvres depuis plusieurs longues minutes déjà. T'étais obligée de poser la question.
Klaus a bien du mal à comprendre cette situation… ça aurait été plus simple si Sloane avait dû se souvenir de son intrusion étrange au cours de son mariage avec Luther, et qui correspondait dans son esprit à leur première rencontre, mais il comprend assez rapidement que pour ce qui est des circonstances de leur rencontre, ils ne seraient ni l’un ni l’autre à la même page. Dans le fond, ça veut probablement tout dire. Klaus ne sait pas trop s’il doit considérer l’immense délire qu’ils ont partagé avec Nathan comme une vaste hallucination ou comme quelque chose de plus concret, mais ce qu’il comprend en revanche, c’est qu’il sera probablement plus facile de repartir de zéro plutôt que de s’efforcer désespérément de donner du sens à tout ça, alors que le sens se fait clairement oublier, et à bien des égards. Klaus se sent un peu frustré, parce qu’il sent qu’il restera beaucoup de questions auxquelles il n’aura pas de réponse… Mais il veut bien l’accepter parce que… au moins, ils peuvent repartir sur des bases éventuellement plus saines que les bases qu’il devine chaotiques de leur rencontre alternative à tous les deux.
« Hey, ça nous fait déjà un point commun, je pige rien non plus », répond Klaus, soucieux de détendre l’atmosphère tout en tapotant son épaule comme il le ferait avec une sœur ou quelqu’un qu’il connaîtrait depuis toujours, même si ce n’est absolument pas le cas. « Mais c’est pas grave. Tu sais ce qu’on va faire ? On va partir de zéro. » Il lui tend très sérieusement la main en lui adressant le plus franc et le plus direct des sourires. « Moi c’est Klaus Hagreeves, et je suis absolument enchanté de faire ta connaissance. »
Faire connaissance à l’ancienne et s’arranger pour donner du sens à toute cette situation au fur et à mesure, c’est là l’intention de Klaus, mais il comprend assez rapidement que la situation sera plus complexe que cela, et qu’il doit tout de même faire avec ce que sait Sloane, parce que ce qu’elle sait la fait souffrir.
« Luther est ici, oui… »
Klaus hésite, parce qu’il sent bien à quel point son interlocutrice a besoin d’avoir des nouvelles de son… époux, du coup ? Et probablement de se rassurer à son sujet, mais le problème, c’est qu’il ne peut pas que se contenter de lui présenter les choses ainsi. Oui, Luther est ici, et c’est une bonne nouvelle, mais c’est une nouvelle qui s’accompagne d’une nouvelle bien moins bonne, en retour, et il ne peut pas faire comme si de rien n’était.
« A ce sujet… » Klaus se gratte l’arrière de la tête, mal à l’aise. « Faut que je t’explique. » Et comment expliquer ça. « Il est avec papa… Je sais pas trp ce qui s’est passé, il lui a totalement lavé le cerveau. »
Tu ne peux t'empêcher de sourire face au naturel de Klaus quand ce dernier affirme que lui non plus n'y comprend absolument rien. Tu dois le dire, ça te réconforte. Certes, ce serait plus simple pour toi, car tu pourrais mettre de l'ordre dans tes idées et mieux comprendre cette situation qui te dépasse tellement, et par de trop nombreux aspects, mais c'est agréable de voir que certaines choses ne changent pas, et le caractère de Klaus est exactement le même, et tu adores le redécouvrir comme tu l'as brièvement connu par le passé.
"Enchantée, Klaus", tu fais comme si vous vous rencontriez vraiment pour la première fois même si ce n'est effectivement pas le cas. Tu souris largement. Au fond, c'est probablement la meilleure des choses à faire... Oui, la meilleure des choses à faire, c'est encore de repartir de zéro... Tu penses que vous y gagnerez tous les deux, d'autant plus que tu n'as aucune envie de rentre cette situation désagréable en quoi que ce soit. "Je suis Sloane Hargreeves et je suis ravie de faire la connaissance d'une version alternative de mon beau-frère", tu ajoutes en riant doucement.
Et maintenant que les fausses présentations sont faites, tu veux en entendre plus, tu veux savoir si Klaus a revu son frère, ton mari... T'as des frissons qui coulent dans ton dos à la perspective de peut-être le retrouver enfin... Luther te manque tellement.
Ton regard s'illumine puis ton visage se crispe en comprenant que même si Luther est ici... La situation est plus complexe qu'il n'y paraît. T'es partagée entre la joie de le savoir ici, et l'angoisse véritable, maintenant que tu redoutes réellement le pire pour lui. Luther est là. Mais il est avec Reginald... Et... Et il lui est arrivé quelque chose, et ça te terrifie de penser qu'il puisse être sous emprise.
"Qu'est-ce que tu veux dire, on lui a lavé le cerveau ?" Tu ne peux pas te contenter de ça. "Klaus, il faut qu'on le sorte de là !"
Repartir de zéro, sur des bases non pas saines (parce que c’est pas dit que ça fasse partie de leur vocabulaire) mais du moins plus faciles à appréhender, voilà ce que suggère Klaus, et il est ravi de constater que Sloane semble être du même avis de son côté, alors qu’elle se présente à son tour avant d’ajouter être ravie de faire la connaissance d’une version alternative de son beau-frère, comme lui, du coup, avait probablement dû rencontrer une version alternative de sa belle-sœur. Le temps et l’espace fonctionnent vraiment d’une manière étrange. Même après avoir voyagé dans le temps plus de fois qu’il ne devrait être admis de le faire, Klaus ne s’en remet toujours pas, de celle-là. De même qu’il ne s’est pas encore entièrement fait non plus à l’idée que Sloane Hargreeves soit la femme de Luther, ce genre de choses. Certes, au moins, il avait assisté à un fragment du mariage, ce qui est déjà pas mal… mais il aurait quand même franchement aimé pouvoir en profiter davantage, y a pas à dire.
Et au sujet de Luther, il est malheureusement temps de passer au sujet qui fâche. Klaus n’est pas franchement ravi de devoir être l’oiseau de mauvais augure dans ces circonstances mais… bon, c’est comme ça. Il faut bien que Sloane apprenne la vérité, après tout. Ce n’est pas comme s’ils avaient franchement le choix. Sloane recherchera désespérément Luther, et si elle le cherche corps et bien, il est peu probable qu’elle ne finisse pas par le trouver. Quand ce sera le cas, Klaus préfère la savoir prête à ce qui l’attendra. Car oui, quand on ne s’attend pas à retrouver un Luther lobotomisé, y a de quoi être surpris. Klaus en sait quelque chose, puisque ça a été son cas.
« Il obéit à papa au doigt et à l’œil, c’est même assez flippant. J’sais pas ce que le paternel lui a fait pour le mettre dans cet état mais… j’te jure, il avait plus aucune volonté. » Klaus frissonne, rien que d’y repenser, ça le rend à la fois triste et désemparé. Evidemment, il se soucie terriblement du sort de son frère. Il ne peut pas accepter de le voir comme ça, c’est insoutenable pour lui. « Et j’suis d’accord, faut qu’on le sorte de là, sauf que tant qu’on sait pas exactement c’qui se passe avec papa, c’est compliqué. Imagine, on arrive à l’embarquer avec nous et il fera tout son possible pour rejoindre le vieux Reggie ? Non, faut qu’on s’y prenne autrement. Crois-moi, on y pense pas mal. Five, surtout, j’sais que ça le remue… il en parle pas beaucoup, mais tu sens que ça cogite, ça cogite. Un jour ça va finir par exploser, là-dedans. »
Et il va foutre de la cervelle de Five partout, ce sera pas beau à voir.
T'aimes pas du tout ce que t'entends. Tu gardes autant de contenance que possible, l'attitude digne et les poings serrés. Tu fais en sorte de n'avoir pas l'air trop affectée par ce que tu découvres, mais en toi, quelque chose bouillonne, et tu n'arrives pas à lutter contre. Tu te sens particulièrement amère et triste, tu as l'impression qu'on ne t'offre jamais le bonheur que pour te l'arracher. C'est insupportable, insoutenable. Non, tu n'aimes pas ce que tu entends, mais tu écoutes attentivement, parce que tu sais très bien que Klaus se montre totalement honnête envers toi. Il ne veut pas te heurter, mais il doit te dire la vérité. Il est important que vous preniez compte de ce qui est, ne vous en déplaise. C'est nécessaire, c'est essentiel.
Tu retiens chaque information en te promettant intérieurement de prendre toutes les décisions qui s'imposeront à ce sujet, sans aucune exception, et avec le soin le plus total et le plus particulier. Chaque information peut compter. La situation n'est pas désespérée. Peut-être que Luther s'est fait laver le cerveau par Reginald... Mais cela signifie qu'il est là. Et toi, tu feras tout ce qui doit l'être pour le retrouver, quoi qu'il puisse t'en coûter.
"Peu importe ce que papa lui a fait, on peut l'annuler, on peut le ramener à la raison", tu suggères avec volonté.
Klaus et Five n'y étaient pas parvenus ? Soit. Mais Klaus et Five n'étaient pas toi. Toi, Sloane, tu es la femme de sa vie, tu es celle qui peux tout changer, comme il avait tout changé, dans ta vie, autrefois, au moment même de votre rencontre. Tu ne vous perdra jamais de vue, quoi qu'il advienne, c'est même hors de question. Et tu le sauveras, peu importe ce qu'il lui en coûtera.
"J'irai parler à Five. Mais je n'ai pas l'intention d'attendre des semaines et des mois", tu le préviens, déterminée. "Je veux l'adresse. Je veux savoir où il est."
La volonté de fer de Sloane est belle à voir... Klaus n'a pas vraiment eu l'occasion de la connaître, pas même au cours de ce fichu bad trip avec Nathan, mais il n'a aucun mal à comprendre au nom de quoi Luther sera tombé fou amoureux de sa fille... et pas seulement parce qu'elle est sacrément mignonne. Elle semble forte, courageuse, déterminée... et surtout, elle semble folle amoureuse de Luther, et ce dernier méritait définitivement de trouver un tel amour. Luther mérite d'être heureux... Même maintenant, alors que le paternel exerce sur lui une influence bien tordue, qui a définitivement de quoi vous hérisser les poils sur la tête.
Est-ce que ce sera si simple que d'annuler ce que le vieux Reggie a fait subir à Luther ? Klaus n'irait quand même pas parier là-dessus... il garde ses réserves à ce sujet, mais il n'a certainement pas envie de dissuader Sloane ou même de saper sa belle énergie, d'autant qu'ils en auront forcément le plus grand besoin le moment venu, quand il sera question pour eux de dépasser l'ego surdimensionné de leur non-géniteur afin d'obtenir le fin mot de l'histoire. Ce brave Reggie a joué avec leur vie et avec leurs nerfs pendant beaucoup trop longtemps, il est plus que temps que cela cesse.
"Euh ouais, l'adresse..." Klaus fronce les sourcils, commence à fouiller ses poches comme s'il espérait y trouver une information inexistantes. "J'aurais juré l'avoir quelque part", il ajoute sans chercher spécialement à se montrer convaincant.
Il ne la connaît pas bien, cette Sloane, mais il sait une chose néanmoins, et c'est qu'elle est une Hargreeves, et comme tous les Hargreeves, elle se doit par conséquent d'être protégée...
"On ira ensemble, je te le promets."
D'autant plus qu'il sent qu'il n'aura pas le choix dans tous les cas. Ceci dit, à ce sujet, il préfère laisser Five chapoter les opérations... c'est ce qu'il a toujours fait de mieux après tout, n'est-ce pas ?
"Juste... pas tout de suite", il ajoute maladroitement, avant de chercher un moyen plus ou moins subtile (c'est-à-dire pas franchement subtile, on connaît l'énergumène) de détourner le sujet. "Hum... du coup, t'as des pouvoirs aussi, pas vrai ?" il ajoute alors, se raccrochant à la branche la plus solide qu'il pense avoir à sa disposition, en espérant que ça fasse bel et bien le taf (et après tout, pourquoi pas ?) "Tu peux faire quoi ? Tu me fais une démonstration ?" il l'interroge alors, sans avoir besoin de se montrer curieux. Curieux il l'est véritablement.
Tu fronces les sourcils, mi-intriguée, mi-amusée, au moment de voir Klaus faire des manières afin de demander l'adresse que tu lui demandes. Tu le fixes, l'air circonspect, et avec le sentiment, tout de même, qu'il te cache quelque chose. Tu ne discernes aucune malveillance de sa part, en revanche, tu vois bien qu'il se sent embarrassé dans ce cas de figure. Peut-être parce qu'il s'inquiète du danger auquel tu t'exposes, peut-être parce qu'il n'est pas sûr de savoir ce qui vaut le mieux. Et bien vous êtes deux, toi non plus tu ne sais pas, mais il y a une chose dont tu es certaine néanmoins, et c'est que, quoi qu'il puisse advenir, tu ne lâcheras absolument rien. Il prétend ne pas avoir l'adresse, puis te promet que vous irez ensemble. Tu fais mine de réfléchir avant de répondre.
"Bon... d'accord... Mais je n'attendrai pas cent ans, Klaus. Si rien ne se passe, si tu ne veux rien me dire, je m'arrangerai pour découvrir les choses autrement, je ne lâcherai rien, tu m'entends ?"
T'es très sincère dans ton discours, et pour cause, c'est quelque chose que tu penses bel et bien. Luther est l'homme de ta vie, si tu le penses en danger ou en détresse, bien sûr que tu vas voler à ton secours, il est hors de question que tu fasses autrement. Tu le vois essayer de changer assez laborieusement de sujet, et t'acceptes de le laisser faire, même si le small talk, là, tout de suite, c'est absolument pas ta priorité, mais alors vraiment, vraiment pas.
"J'avais des pouvoirs", tu le corriges quand il essaie d'en apprendre plus à ce sujet, faute de pouvoir véritablement t'apporter les réponses que tu recherches tellement. "Depuis que je suis ici, c'est comme s'ils étaient étouffés par quelque chose. J'ai essayé plein de fois, mais..." Tu grimaces. T'as été, au sein de la Sparrow, en grande partie définie par tes pouvoirs. Alors accepter de vivre sans n'a pas été si facile pour toi. "Je pensais que c'était spécifique de cet endroit, mais toi tu les as toujours, pas vrai ?" Tu grimaces. "Je peux contrôler la gravité. Enfin... Je pouvais."
Klaus se sent soulagé d'entendre Sloane lui confirmer qu'elle accepte de prendre son mal en patience. Il se doute qu'elle ne le fera pas très longtemps, et que sur ce point, il ne doit pas s'attendre à un miracle non plus, mais il est heureux malgré tout de voir que la jeune femme accepte de lâcher du leste, parce que la vérité, concernant toute cette histoire, c'est qu'il ne sait tout bonnement pas quoi faire ni quoi lui répondre plus précisément. Il ne peut pas se mettre à la place de Sloane, mais il aime Luther, lui aussi, il l'aime très sincèrement, et le plus tôt ils l'auront soustrait aux griffes de leur cinglé de paternel, mieux ce sera. Mais ils n'en sont pas encore là... Loin s'en faut.
"J'espère bien", il répond avec sincérité alors qu'elle lui promet de ne jamais rien lâcher. "Je comprends pourquoi Luther est fou de toi."
Ou était... va savoir si le Luther qu'ils retrouveront se souviendra de l'existence de Sloane Hargreeves. Mais même si ça devait ne plus être le cas, il ne doute pas que son benêt de frère retomberait immédiatement sous le charme de Sloane, qui est certainement l'une des filles les plus adorables qu'il ait jamais rencontrées. Et de très, très loin. Malgré tout, le sujet "Luther" est trop complexe.
Bien trop complexe pour parvenir à le mettre de côté. Il s'intéresse donc à ses pouvoirs, et de toute évidence, à la grande loterie des bébés-miracles du premier octobre 1989, elle a remporté le gros lot, parce que contrôler la gravité, c'est juste... wow ! Il trouve ça particulièrement exceptionnel, vraiment. Bon, on passera sur la démonstration, en revanche - et c'est bien dommage. Mais ce n'est pas bien grave, ça.
"Tu sais, j'avais perdu mes pouvoirs, moi aussi, et Five aussi, et Alison aussi, et Viktor... Bref... ça finira par venir d'un coup, comme ça, sans prévenir. Et même, si t'as du bol, tu peux te découvrir de nouveaux pouvoirs", il dit ensuite en songeant aux compétences qu'il s'est lui-même découvert dans ce monde, et qu'il ne se connaissait pas avant.
Bon, revenir d'entre les morts, il en a en fait toujours été capable sans s'en rendre compte, mais ne vous attendez pas à ce que les choses se passent de cette façon.
"Ca va revenir, tu verras... Et quand ça reviendra, je veux ma démo ! Contrôler la gravité, c'est certainement le meilleur de tous les pouvoirs... enfin... on va dire que je te mets dans le top 3."
T'affiches un sourire humble mais ravi, quand Klaus affirme comprendre pourquoi Luther est fou de toi. Le franc parler de ton "frère" t'avait manqué, même s'il ne se souvient pas t'avoir abreuvé de réflexions du genre par le passé déjà. Oui, tu veux croire que Luther est fou de toi, et restera fou de toi, peu importe les circonstances et les dimensions... et toi-même, tu es folle de lui, quoi qu'il advienne, et peu importe les circonstances.
C'est quelque chose de fort, de puissant. Quelque chose qui ne changera jamais, quoi qu'il advienne et peu importent les épreuves de la vie. Les épreuves que vous devez affronter dernièrement vous mettent à rude épreuve, c'est une certitude, mais tu sais que vous en ressortirez plus forts, tu en es intimement convaincue, et tu te battras, de toutes les forces de ton être, pour que ce soit le cas, quoi qu'il advienne, et peu importent les circonstances.
Ta frustration en ce qui concerne la perte de tes pouvoirs, tu réalises bien vite que Klaus est capable de la comprendre, parce qu'il a vécu très précisément la même chose de son côté. Tu peux le dire, tu trouves cela encourageant : cela signifie qu'à force de temps et de persévérance, vous parviendrez à votre fin toutes les deux, et tu l'attends avec beaucoup de force et autant d'espoir.
"Le top 3 ? Vas-y, dis-moi qui tu places avant moi, que je rigole", tu le mets au défi avec une lueur des plus malicieuses dans le regard.
Tu lui promets silencieusement que tu lui feras une petite démonstration de tes pouvoirs, oui. T'en as la ferme intention, en effet. T'estimes même que c'est une chose absolument nécessaire, et que c'est de cette manière que vous parviendrez à prendre vos marques, oui, mais surtout à libérer Luther de l'emprise de Reginald Hargreeves : et il n'y a rien de plus primordial à tes yeux en cet instant. Et oui, tu es tout de même très curieuse de connaître son top 3.
Klaus n’est pas dupe, il a bien senti que Luther était ce sujet délicat qu’il serait compliqué de mettre allègrement sur la table tant que ce dernier ne serait pas protégé et en sécurité. C’était aussi, quelque part, un sujet inévitable, car il les concernait tous les deux, et qu’ils avaient l’un comme l’autre à cœur de le protéger et de le défendre, de le tirer des griffes impitoyables de leur horrible géniteur… Mais ça, c’est encore une autre affaire, une autre histoire. Il faudra forcément qu’ils veillent au grain et agissent au mieux, mais pour le moment, il ne leur était pas possible d’improviser de miracles, et il n’y avait pas grand-chose qu’ils puissent y faire, sinon se laisser porter par le courant.
C’était naturellement un sujet qui reviendrait sur le tapis, mais Klaus n’était pas mécontent de pouvoir l’occulter pour le moment afin de se concentrer sur quelque chose de totalement différent. Alors c’était plus simple de se contenter de faire plus ample connaissance avec celle qui était plus ou moins sa sœur, mais qui était avant tout sa belle-sœur (ça va, question inceste, Luther s’apprêtait à faire bien pire avec Alison… on tolère, on tolère).
Il est donc plus que temps d’apprendre à mieux connaître cette jeune femme, et la première chose qui saute aux yeux du numéro quatre, c’est que cette dernière a un sacré caractère et qu’elle n’a pas sa langue dans sa poche, c’est définitivement un plaisir de la connaître et de s’efforcer de mieux la comprendre et d’appréhender à la fois son histoire et la manière dont elle aura été capable de gérer ce fléau, le pire entre tous, qui n’est pas tant la succession d’apocalypses auxquelles ils ont été confrontés que l’aura de Reginald Hargreeves.
« Déjà moi, pour commencer », fait mine de se vanter Klaus, quand son interlocutrice le met au défi de lui donner le top 3 des personnes dont il estimerait les pouvoirs supérieurs aux siens. « Tu savais que j’étais immortel, maintenant ? ça vaut au moins une première place », il dit en souriant et sans le penser, car il continue de haïr copieusement ses pouvoirs, en vérité. « Ensuite, le répète pas hein, mais le pouvoir de Five est quand même sacrément stylé. Ah, et celui d’Alison, aussi… En fait, la Umbrella défonce tout, désolé de devoir briser tes rêves… Enfin… sauf peut-être pour Diego, mais le répète pas non plus, le pauvre a besoin qu’on flatte son ego », se marre-t-il gentiment.
Tu lèves les yeux au ciel avec un sourire en coin quand il se place au sommet de son top 3 des meilleurs pouvoirs. T'es pas complètement sûre du fait que qu'il le pense vraiment, parce que Luther t'en as parlé, il t'a dit que Klaus avait du mal à vivre avec son pouvoir, et tu sais que c'est la vérité. Tu le laisses parler malgré tout, parce que ça t'amuse, et que ça fait du bien d'évoquer un sujet au moins plus léger.
"Oui, j'avais suivi ça... J'admets que c'est un peu impressionnant", tu lui reconnais avec une esquisse de sourire, mais sans trop entrer dans les détails, parce que oui, c'est effectivement impressionnant à tes yeux, mais tu ne vas tout de même pas lui faciliter la tâche en lui donnant raison à cent pour cent. "Mais bon..." Tu hausses les épaules. "C'est pas non plus si incroyable", t'ajoutes alors en pure et douce provocation.
'"Promis, je dirais rien à Diego..."
Tu fourres les mains dans tes poches, tu songes à ce que cela aurait été, de faire partie de la Umbrella plutôt que de la Sparrow. Oh, ils n'arrêtent pas de se prendre la tête, c'est vrai, mais il y a tant d'affection, entre eux, malgré tout... et ça, c'est quelque chose que tu leur envies. Même si, à ta manière, tu t'es attachée à tes frères et soeurs... Mais tu n'as pas ressenti vraiment cette impression d'unité que t'éprouves, en revanche, chaque fois que Luther te parlait de sa fratrie, même ceux avec qui il éprouvait la plus grande rivalité.
"Je dois retourner travailler...", tu constates au moment de voir ton patron t'adresser des regards en biais. Tu as déjà trop rogné sur ton temps de travail. Tu extirpes le stylo qui t'aides à prendre commande de ta poche-poitrine et tu griffonnes quelques mots. "Tiens, mon numéro. N'hésite pas à m'appeler d'accord ? Et si tu as la moindre nouvelle, concernant Luther, je veux que tu m'en parles, c'est bien compris ?"
Tu n'attends pas sa réponse, il n'a pas le choix.
"J'étais contente de te revoir, Klaus."
PrettyGirl
Contenu sponsorisé
(Terminé) So glad to see you again (Klaus)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum