Mutt n'avait pas le choix, avec les partiels qui appochaient, il devait se rendre à la bibliothèque pour aller cueillir quelques livres. Et il devait le faire de lui-même. Car c'était des recherches et pour son mémoire qu'il doit avancer aussi à tout prix. Il avait l'impression de se noyer sous la tonne de travail en retard qu'il devait rattraper. Ca le rendait parfois grincheux à la maison et le stress des exams montant, c'était Klaus qui devait se taper sa mauvaise humeur.

Il décide d'aller à l'université à une heure descente. Dès le matin. Comme ca, il aurait réglé la question. De toute manière, il a peu dormi à cette idée de devoir refoutre les pieds là bas, même pour quelques heures. Comme si les murs de cet endroit devenait oppressant dès qu'il rentrait. Il devenait clairement phobique mais ne voulait pas se laisser envahir par cette nouvelle peur qu'il avait caché pendant longtemps derrière des murs de colère.

Il gare sa voiture sur le parking du campus. Mutt n'est pas en mode minet comme il sait si bien le faire. Parce que pendant longtemps, l'image de Mutt était primordiale pour lui. Même jouer l'adolescent rebelle, c'était une image qu'il se donnait pour montrer une confiance en lui qui n'était pas forcément présente. Là, il voulait juste se dépêcher. Alors c'était un Jean, une paire de converses, un t-shirt et un gilet à capuche. Il avait les cheveux en batailles, ses bouclettes rebelles tombant sur son front, et un visage mal rasé.

Après avoir garé sa voiture, il glisse ses lunettes sur son nez, glisse ses mains dans les poches, et traverse tous les couloirs en regardant le sol afin de ne croiser aucun regard. L'oppression est là, il essaye de faire abstraction. Il entre dans la bibliothèque, montre sa carte et va sur l'ordinateur central pour commencer à chercher ce dont il avait besoin. Et il galère juste... Les ouvrages qu'il souhaite sont déjà dehors. Pas étonnant avec les exams qui approchent et Mutt rage entre ses dents. Il avait attendu trop longtemps. Il pourrait se rabattre sur d'autres livres mais il n'avait pas élargit son champ de recherches... Il avait été con sur ce point là. Intérieurement, il regrettait la vaste bibliothèque de leur maison familiale. Son père avait des bouquins absolument géniaux et parfois particulièrement rares. Il aurait même pu le conseiller pour éviter des heures de recherches. Sauf que son père est à l'hôpital dans le coma et que... la maison est... pas là et encore moins leur bibliothèque.

Il continue de chercher, la boule au ventre de perdre un temps fou et de risquer de croiser des gens qu'il ne veut pas voir et encore plus le Doyen. Il voit une présence s'asseoir près de lui et sent le regard de cette personne sur lui. Mutt fronce les sourcils et garde ses rétines focus sur l'écran pour ne pas perdre le fil et ne pas donner d'attention à une personne qui veut surement l'emmerder. Mais la curiosité le prenant, son regard glisse sur le côté et il découvre la silhouette d'Eloise Bridgerton. Celle qui n'avait pas sa langue dans sa poche et avec qui il avait eu tendance à se chamailler en cours. Une féministe en herbe qui s'était heurté aussi au côté macho de Mutt à l'époque...

A l'époque... Cette époque révolue... Plus rien de cette époque n'avait de sens aujourd'hui.

" Qu'est ce que tu veux Bridgerton ? " Lui dit-il assez sèchement. Il avait tendance à envoyer bouler ceux qui venaient lui parler. Même s'il ne devrait pas. Mis à part Brooklynn et Peter... Bien qu'il sentait que Peter prenait de la distance avec lui dernièrement. Il avait du mal à s'ouvrir aux autres après tout ce qu'il s'était passé.

Mutt n'avait rien contre Eloise, mais disons qu'il avait tendance à se braquer pour pas grand chose bien souvent. Simplement parce qu'il avait l'impression que le monde entier était contre lui et que dans cette université les gens ne lui voulaient que du mal. Quand on savait ce qu'il se passait. Quant au harcèlement qu'il avait subit et toutes les injustices, on comprenait pourquoi le jeune Jones pouvait être sur la défensive.

Il garde les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur encore un moment. Puis Eloise fini par prendre la parole. Fidèle à elle-même. Elle était sans chichi et direct. L'aider ? Oui, il connaissait Eloise et son attrait pour les livres. Mutt aimait aussi lire et avait pris des cours de Littérature en plus de ses cours principaux, en plus de l'histoire de la littérature. Bref... Ces deux là, pouvait se chamailler radicalement mais ca n'avait jamais été que des chamaillerie. Ca n'avait jamais été bien méchant.

Mutt qui venait des années 50-60 avait grandit dans un environnement où la femme avait sa place dans la cuisine. C'était assez cliché et pas forcément glorieux. Bien qu'il avait une mère qui pouvait tenir en respect n'importe quel type qui lui manquait de respect. Et Mutt respectait sa mère. Il avait fait parti de cette bande appelé les blousons noirs et un brin machiste sur les bords. Alors Eloise et ses idées féministes l'avaient un peu braqué à l'époque, sans se douter que lui aussi faisait parti d'une case à part... Enfin... Il s'en doutait à peine. Porter le masque de la sociabilisation, c'est toujours mieux. Bien qu'il n'avait jamais sût se conformer aux écoles privés un peu prout-prout. Il détestait ça... Il pouvait faire des efforts mais parfois, il trouvait ca d'un ridicule.

Parce qu'il est têtu, il laisse planer presque une minute de silence entre eux. Laissant Eloise de son côté, mais ne donnant pas de réponses non plus. Son esprit était en train de tourner à deux cent à l'heure en réalité. Est-ce qu'elle était au courant pour les rumeurs ? Est-ce qu'elle savait pour son attirance sexuelle ? Ses relations ? Ce que Sorrento voulait faire ? Ce qu'il s'était passé avec Monty ? Il finit par soupirer longuement et se tourne vers elle, laissant tomber toutes ces questions, se disant qu'il devait se dépêcher avant de croiser un connard sans scrupule au coin d'un rayon.

" Ouais okay... " Il regarde autour d'eux comme pour vérifier qu'on ne les épiait pas. Il devait limite parano. Mais de mauvaise foi, il ne peut s'empêcher de répondre en premier: " Alors déjà je galère pas... Je suis juste en train de... prendre mon temps et puis... " On ne change pas un ego comme Mutt si radicalement. " Et puis... C'est pas ma faute si les ouvrages que je voulais emprunter sont tous sortis. J'ai été con, j'aurai dû me bouger avant. Y'a ces putains de partiels qui arrivent et... " Il se frotte le visage.

Mais avant il avait eu d'autres soucis, et il avait dû rattraper son retard sur les cours. Ca plus son père à l'hôpital, ses soucis juste... d'humeurs... Et plus les papiers pour que Sorrento arrête de lui prendre la tête.

" J'suis en archéo... Alors je sais pas si tu peux m'aider. "

C'était peut être mieux qu'il demande de l'aide à Eloïse. D'accord, ils avaient leur différends mais il ne la voit pas comme tous ces étudiants qui prenaient un bon plaisir à lui cracher dans le dos. Quand elle avait eu quelque chose à lui dire, elle lui avait toujours dit en face et puis, elle n'était pas une colporteuse de ragots. Ca n'était pas son genre.

Mutt cède en laissant son ego de côté. Il n'avait pas envie de s'éterniser ici. Prendre ce dont il avait besoin et quitter ces murs fissa. Il ne voulait pas rencontrer certaines têtes et encore moins le Doyen. Car il savait qu'il allait passer un mauvais quart d'heure et cette fois ci Mutt n'était pas sûr de pouvoir encaisser. C'était soit il s'effondrait, soit il en collait une dans la tête de Sorrento pour se défendre car il aura été trop loin. Et il risquait le renvoi pur et simple dans ce cas précis.

" Je... " Dit-il en fronçant les sourcils. " Je cherche de quoi me renseigner sur l'Empire Byzantin... Et sur Rome et sa politique à sa chute de l'Empire. " Lui confie Mutt, un air un peu dépité. " Je sais pas si je trouverai les trucs que je voulais... Mais je ferai avec. "

Il laisse plâner une longue seconde et se tourne vers Eloïse, il lui répond un peu honteux.

" Merci... "

Il lui laisse la place et la laisse faire ses recherches. Mutt se laisse diriger par la jeune fille. Il ne sait pas si elle est au courant des rumeurs, en tout cas, elle ne lui en tient pas rigueur. Si on lui avait dit l'année dernière qu'Eloise Bridgerton lui donnerait un coup de main pour ses exams et qu'en plus il se laisserait diriger par elle, il ne l'aurait pas cru.

Mutt laisse Eloise trouver ses livres. Il se sent un peu gêné, sachant que Mutt n'aime clairement pas laisser les autres prendre les commandes, mais il apprenait petit à petit à laisser le contrôle aux autres. Après quelques minutes rapide de recherche, Eloise lui trouve enfin le livre qui lui convient.

Mutt se lève et la suit, les bras croisés après avoir récupéré son sac. Il l'observe à choisir un livre et elle finit par trouver et lui tend. Mutt le prend dans ses mains et observe la couverture dans un large sourire.

" Merci. "

Ca allait beaucoup l'aider. Mutt laisse planer un long moment de silence en observant la couverture avant de relever le nez et lui répondre.

" Heu... Non ca ira. " Il se racle la gorge et piétine un peu. Il regarde la porte de sortie de la bibliothèque et regarde l'heure à sa montre. Les cours allaient commencer et les couloirs devaient être blindés de monde. Mutt sent qu'il devient nerveux. Il se tourne vers elle et fini par lui dire:

" Heu... Ca va p'tet te paraitre un peu con mais... tu veux bien m'accompagner jusqu'à ma voiture ? " Il se secoue la tête. " Ouais, j'dois d'abord passer devant la bibliothécaire pour l'emprunt... Enfin si t'as un cours, je comprendrai, je t'impose rien du tout... Juste je... " Il se complait dans des explications foireuses pour ne pas entrer dans le vif du sujet. Ca pouvait se comprendre.

Mais traverser le couloir seul, ca allait être un véritable calvaire pour lui à cet instant. Même avec Eloïse mais être accompagné rendrait la chose moins pénible. Il se sentait un peu con pour le coup. Car ca ne lui ressemblait pas, le type qui avait été toujours confiant en apparence et qui trainait avec tout le monde et personne à la fois.

Mutt se sentait stupide mais c'était clairement plus fort que lui. Il avait peur. Peur de ce qu'il trouverait derrière cette porte et dans les couloirs. Il se détestait pour manquer clairement de courage comme ça. Il n'était clairement pas lâche pourtant alors pourquoi, il avait l'impression d'affronter quelque chose d'absolument insurmontable et c'était autre chose qui prenait le relais. Une sorte d'instinct de survie.

Il va pour récupérer le livre et le glisse dans son sac. Ils vont vers la porte qui donne sur le couloir. Mutt se fige et fixe celle-ci. Il entend le pas pressant des étudiants juste derrière. La cohue de la mâtinée, les rires des étudiants, leurs voix... S'il sortait, il allait s'exposer à eux. Leur regard... Et si... Le Doyen venait à se ramener ? Qu'arriverait-il de lui ? Il se ferait renvoyer ?

Eloise lui demande s'il va bien. Mutt se secoue la tête et se tourne vers elle. Il prend une pause, il avait le souffle court mais se reprit.

Ouais... Ouais... Ca va...

Il baisse les yeux et essaye de faire abstraction de sa peur en la calant dans un coin. Il veut se concentrer sur autre chose alors il se concentre sur ses chaussures et ses pas. Et il n'est pas seul. Eloise est à ses côtés. Mais sait-elle ce qu'il se passe ? Elle n'a pas l'air.

Les étudiants sont bien là lorsqu'il traverse le couloir. Il ne regarde pas autour de lui, car ca l'emprisonnerait de nouveau dans sa phoebie alors il avance... Mais il sent ces regards. Peut être sont-ils factices mais il s'en fout... Là, il les sent et c'est assez oppressant. Il n'arriverait pas à parler même s'il le voulait à Eloise. Il s'était créé un repli mental pour l'heure et il marche vite, très vite... Il a besoin d'aller dehors le plus rapidement possible et dès qu'il passe une porte pour rejoindre l'air frais extérieur, il ne se retourne pas avant d'avoir pris un peu de distance et de pouvoir de nouveau respirer. Il prend un temps, essaye de se reprendre et se tourne de nouveau vers la jeune Bridgerton avant de lui dire:

Excuse moi... Me-Merci pour ton aide...

En levant le nez, il voit Monty passer avec ses potes et le fixer d'un regard mauvais. Leur regard se croise et Mutt n'aime pas ce qu'il voit. Le blond affiche un sourire en coin alors que ses potes commencent à hurler des mots insupportables qu'il sent qu'il lui sont destinés. Comme " Fiote ", " Tapette " et autre insanité dans le genre qui sert le cœur de Mutt.

Je vais... Je dois... y aller...

Mutt voulait se tirer, et disparaître. C'était une mauvaise idée pour lui de remettre les pieds ici. C'était pas son délire de faire ce genre de choses, de fuir mais il ne voulait plus de tout ca et il avait peur. S'il venait à se battre, ca ferait le tour rapidement et il finirait de le bureau de Sorrento. Et il avait pas envie de se battre. Alors il trace, il ne se retourne pas, il entend Eloise prendre sa défense avant de courir à son tour après lui. Mutt s'arrête et fini par se tourner vers elle, les larmes aux yeux, l'air tremblant.

A ton avis ? Ca a l'air d'être la première fois ? Lance-t-il sèchement sur le coup de l'émotion. Il laisse une longue seconde planer et se frotte le visage. Ne me dis pas que t'es pas au courant de ce qu'il se passe... Mutt ne se rendait pas compte à quel point cette histoire pouvait être insidieuse au final. Il se frotte le visage pour essayer de retirer les larmes qui ont coulé. Monty et sa bande, si je réplique... Je suis renvoyé. Voilà. Donc je préfère fuir et tracer ma route. Même si t'en fais pas que j'ai envie de leur en coller une au milieu de leur figure de débiles ! On sentait sa colère dans sa voix.

Il prend une grande respiration et essaye de se contenir. Eloise n'y est pour rien et elle voulait simplement l'aider. Mais c'était compliqué comme histoire.

Merci Eloise pour ton aide. C'est pas comme si tu pouvais changer quoi que ce soit... Laisse tomber.

Il se retourne pour repartir vers sa voiture, il cherche ses clefs dans sa poche mais au moment d'arriver sur le parking, il constate quelque chose qui le fait trembler de rage littéralement. Sa voiture était recouverte d'éléments non identifiés et on avait marqué en gros suceur de queues dessus. Mutt fébrile s'avance, les larmes aux yeux alors qu'ils voient les élèves s'attarder sur sa voiture, il entend des rires.

Non... laisse-t-il échapper à mi-voix. Quand il entend un rire près de lui, Mutt se tourne vers une nana et lui hurle dessus. Ca te fait rire ? Elle se détourne de lui et face à l'hystérie qui commence à monter en Mutt qui a du mal de plus en plus à se maitriser, rendant le spectacle difficile à observer et qui se met à hurler. Ca vous fait marrer ? Vous n'êtes qu'une bande de connards !

Mutt était défaitiste mais après tout ce qu'il avait pu traverser il y avait de quoi. Ca faisait un paquet de choses et de trop pour lui. Parfois, il en venait à se dire qu'il aimerait disparaître ou être juste une autre personne. Mais c'était impossible et il devait assumer ce qu'il se passe.

Eloise n'y est pour rien. Bien au contraire, elle venait de l'aider et dans le genre personne franche et honnête, il ne pouvait pas trouver mieux. Mais il avait l'impression que tous les regards qu'on lui portait, tout ce qu'on pouvait dire dans les couloirs de la fac le concernait. Quand il était loin, il pouvait prendre de la distance, mais quand il se retrouvait dans ces fameux couloirs, ca finissait par l'envahir, comme cette angoisse, et cette rage qu'il pouvait plus contenir. Et quand il retrouve sa voiture vandalisé... Celà ne peut que le conforter dans cette idée.

" Merci Eloise. Mais non... Tu ne peux rien faire. " Dit-il toujours pessimiste, et refusant d'écouter les gens qui veulent l'aider. Il était encore dans le dénis, dans cette phase ou il avait encore des difficultés à se dire qu'il pouvait aller de l'avant dans cette histoire. Il voulait juste rentrer et réviser en fin de compte.

Devant sa voiture, il était en crise et se mettait à hurler sur tous ceux qui passaient trop près ou qui le regardait mal. Il avait envie de pleurer de frapper... C'était encore une humiliation dans son long tableau. Ce tableau qu'il aimerait bien effacer un jour... Mais qui laisse une marque indélébile dans son esprit. Car mine de rien ca faisait mal. Un mal de chien d'être traité de la sorte et jamais... vraiment jamais, il n'avait été un chien pareil avec les autres. Peut être avait il déconné ? Peut être avait il fait son vantard, mais là... c'était son amour propre qui était touché et c'est ce qui fendait doucement sa propre personne. Mais heureusement, il avait Klaus, il avait ses proches il n'était pas seul et c'était ce qui lui faisait tenir le coup.

Il se tourne vers Eloise, les larmes aux yeux, la boule au ventre, il se passe les deux mains dans les cheveux, il piétine pour se calmer.

" Mais comment ? Tu peux pas... Ils vont continuer... Regarde ma caisse putain ! Et même... que j'essaye de me faire oublier, ils continuent et ils ne s'arrêteront jamais... Ils veulent s'en prendre à moi par tous les moyens... "

C'est dur de ne pas fondre en larme. Il se tourne de nouveau vers sa voiture. Cette voiture qu'il avait pu s'acheter et encore flambant neuve qui a été vandalisé. Il ne voulait pas que Klaus voit ca, il fallait qu'il la lave avant de rentrer. Encore des heures de perdus pour sa révision en perspective. Il voulait quitter cet endroit affreux...

" Faut que je me tire d'ici avant d'aggraver mon cas. " Se confie-t-il à Eloise .

Mutt a juste la trouille... Il ne voulait pas l'avouer mais faire bouger les choses, son passé revenait le hanter. C'était plus fort que lui et il ne savait pas jusqu'ou cette histoire pouvait aller. Il ne voulait pas finir mal. Il ne voulait pas se faire virer pour des idées qui dépassent l'entendement. Mutt était en colère et en même temps, il était perdu, il avait peur. Une foule de sentiments contradictoires qu'il voulait éviter. Car il avait juste envie d'être tranquille, il était fatigué. C'était beaucoup en si peu de temps pour lui.

" Eloise je... " Il se passe une main sur le visage pour se reprendre. " Merci d'être là... Mais si tu te mêles de tout ca, tu peux avoir des ennuies. Le Doyen veut ma tête et... j'ai peur que ca le mette encore plus en colère... " Il donne un coup du plat de la main sur la carrosserie de sa voiture. " Fais chier... Je deviens quoi moi là ? Je fais quoi ? Je suis pas comme ça. Je veux me donner des allures rebelles et... " Il repense au chemin parcouru, ses études. " Mais j'ai pas envie de me faire renvoyer. Pas maintenant. " Que dirait son père ? Déjà qu'allait-il dire sur ses préférences sexuelles ? Et si en plus il foire ses études... Ca serait la grosse cata. Il détourne le regard de son propre reflet fatigué de toutes ces histoires. Eloise lui propose de l'aider à laver sa voiture.

" C'est pas à toi de faire ca... T'as surement mieux à faire... " Il marque une pause. " Je vais devoir me taper le lavage là... Je veux pas que mon copain voit ca, il va s'inquiéter. Et j'ai pas envie d'avoir de comptes à rendre en rentrant. Il va me poser un tas de questions... "