Ben n’arrivait pas à se souvenir de qui avait proposé cette idée et encore moins qui avait réussi à trainer Five dans cet endroit.  Cependant, alors que la soirée devenait la nuit, Numéro Six était au Lux la tête scotchée à l’une des tables de la boite de nuit. Ses deux frères étaient assis de part et d’autre de sa personne. Ou alors il faisait peut-être autre chose. Ben n’y faisait pas vraiment attention, faut le comprendre, il ne voulait pas être ici ! Vous savez quoi ? Il y avait un seul endroit où le trentenaire souhaitait passer son temps libre actuellement et c’était dans les bras de Love ! Elle lui manquait tellement… Ben avait merdé. Il avait trouvé le moyen de rater la seule relation amoureuse qu’il n’ait jamais eu. Aujourd’hui, il était célibataire et triste. Là, il devrait être entrain de tout tenter pour essayer de la reconquérir. Pourquoi laissait-il ses tympans se faire percer et réduire en mille morceaux par la musique dubstep du Lux au-lieu de se rendre chez la jeune femme et la supplier pour obtenir une seconde chance ? Ben tourna la tête et pour la première depuis qu’il avait été trainé ici il s’adressa à ses frères.

« Pourquoi on est là ? »

Son index faisait des petits ronds sur la surface de la table tandis que son visage y restait collée. La sueur, l’alcool et les autres substances étranges qui se trouvaient sur cette étendue de bois sont probablement les ingrédients qu’on utilise pour faire de la super glue. Vu l’effort monumental qu’avait dû faire Ben pour pivoter sa pauvre petite tête c’est une explication qui se tient. Il ne voyait vraiment pas l’utilité d’être ici sachant qu’il n’allait pas boire d’alcool pour oublier sa rupture étant donné que Klaus était à côté lui. Un long soupire s’échappa de sa gorge et fut accompagné de quelques paroles désespérées.

« Venez, on s’en va. »

Ben trouva des forces là où il n’en avait pas pour décoller son pauvre petit visage de la table et se lever. S’il initiait le pas, peut-être que ses frangins le suivront. Dans tous les cas, il allait mettre son plan à exécution. Il allait très rapidement passer chez-lui pour se faire une petite beauté. Car actuellement Numéro Six savait qu’il empestait la sueur et l’alcool alors qu’il n’avait même pas consommé ou même profité de la piste de danse.  Donc, après avoir mit une tonne d’eau de Cologne, il se rendra chez Love et tentera tout pour se faire pardonner. Comment ? Il ne savait pas encore. Mais, il allait bien trouver ! Il était donc maintenant debout, tapotant l’épaule de Five pour le saluer et fit un léger signe de la main à Klaus. Ses frères n’allaient quand même pas le retenir ici plus que de raison de toute façon.

Everybody loves a good party !

feat. Ben & Five

Si on se pose la question, l’idée vient de Klaus, évidemment. Et quoi ? En ce qui le concerne, il estime qu’elle n’est pas si mauvaise ! Non, elle est même excellente. Ben a besoin qu’on lui change les idées, et Klaus ne connaît pas vraiment d’autres remèdes aux peines de cœur et au vague à l’âme que la musique forte, l’agitations constante, la proximité des corps – et bien sûr, l’alcool et d’autres substance coulant à flot. Bon, soit, c’est pas spécialement ce qui avait fonctionné sur lui, que ce soit après avoir perdu Dave ou même lors de sa rupture avec Mutt mais… rooooh bref, si l’un d’eux avait une meilleure idée, il aurait dû se signaler avant, voilà.

C’est son idée, mais objectivement, c’est un plan pas très réfléchi, parce que c’est toujours simple pour Klaus de décider à distance que toutes les tentations que représente pour lui ce genre d’endroit ne le feront pas vaciller tant qu’il ne s’y trouve pas, et quand même plus difficile à partir du moment où il doit voir ces mêmes tentations lui passer sous le nez sans rien faire. Ce con de… c’est qui qui avait déjà ça, déjà ? Mais si, vous savez, ils la sortent dans L’île de la tentation, sur le fait que la meilleure manière de résister à la tentation, c’est d’y céder ? Bref, ce con-là  était quand même sacrément… con (désolée à ce cher Oscar Wilde). Car ouais, clairement, Klaus sait qu’il va galérer à rester sobre… Mais peu importe, il peut bien mettre ça de côté. Ce qui compte, c’est Ben, et si ça le touche qu’il refuse de boire par solidarité, va quand même vite falloir qu’il change d’avis

Ben n’a pas la tête à ça, sa tête, elle est fiché sur la table, et il a l’air tellement malheureux que ça briserait le cœur de n’importe qui, même de ce sociopathe aguerri de numéro Cinq. C’est visible partout sur son visage tout tristoune d’ex-fantôme… Et Klaus est à peu près certain que là, tout de suite, il doit penser à son ex… quelle idée. Bon, OK, il peut admettre qu’elle est objectivement canon, Love. Mais au-delà de ça… Klaus n’a jamais été capable de comprendre ce que Ben lui trouvait. Parce qu’il avait l’intuition qu’elle dissimulait des choses ? Oh non, pas du tout, les raisons de la haine quasi immédiate qu’il avait ressentie pour elle étaient quelque chose d’autrement plus personnel, et de par conséquent injuste… ce sentiment tout à fait charmant que l’on nomme possessivité. C’est que même après trois ans, c’est pas vraiment naturel, pour Klaus, de plus avoir constamment Ben dans son sillage… et se dire qu’il avait accaparé le sillage de quelqu’un d’autre pendant ce temps… Bon d’accord, disons-le tout net, ça l’avait emmerdé.

« Ah non non non, on va nulle part », déclare Klaus quand Ben esquisse finalement un mouvement pour s’en aller.

Aussitôt, il se lève à son tour. Pas pour accompagner Ben, non, mais pour le retenir par le poignet afin de l’empêcher d’aller plus loin.

« Tu penses aller où, là ? Et me dis surtout pas « chez miss-je-suis-trop-edgy-pour-avoir-un-nom-normal ». Tu sais où est le problème ? Je vois qu’une seul verre sur cette table, et c’est pas le tien, alors maintenant, tu vas être gentil, on va te prendre une bouteille de ce que tu veux, et on partira pas d’ici tant que tu l’auras pas bue entièrement. T’inquiète, c’est Five qui régale, hein Fivey ? » Oui, parce que c’est évidemment pas Klaus qui va payer avec l’argent qu’il a pas. « Y a plein de charmantes demoiselles aux noms tout à fait convenables qui seront ravis de faire ta connaissance, alors tu discutes pas et tu te rassois. »

Il est vrai que Ben n’était pas trop dans le « mood » de la soirée. Mais peut-on lui reprocher quand on voit l’ambiance en question ? Elle était à la limite d’être délétère. Habituellement, il pouvait supporter, voir même s’amuser dans ces genres de moment avec ses frangins sans trop se tracasser la tête. Mais là, sa tête était remplit de souvenirs de Love. Pas sûre qu’il ait la patience nécessaire pour une soirée typiquement Hargreeves.

Ben savait qu’il n’aurait pas dû être surpris quand il sentit la main de Klaus agripper son poignet. Son frère ne le laisserait jamais s’en aller alors qu’il avait réussi à les trainer, Five et lui dans cette boite de nuit. Il s’apprêtait à riposter mais ses frangins continuèrent à parler et Numéro Six put enfin remarquer l’état d’ébriété dans lequel se trouvait le vieillard. Un léger soupire sortit de sa bouche mais il fut probablement masquer par la forte musique qui émanait des haut-parleurs de cette endroit. Il prononça donc ces mots un peu plus fort pour être sûr d’être entendu.

« Vu que c’est moi qui va payer les verres on a qu’à dire que pour limiter l’addition je vais pas boire. »

Qu’est-ce que c’est chiant d’être quelqu’un de responsable. Love, l’attendait, il devrait partir là maintenant et laisser ses frères s’amuser dans ce club s’ils en avaient envie. Le problème c’est que Ben ne laissera jamais un Five bourré avec un Klaus peut-être sobre mais qui restait Klaus ! Cela allait obligatoirement dégénérer. Il ne savait pas encore comment mais à un moment ou un autre la situation serait hors de contrôle. C’est un truc de Hargreeves. Et Numéro Six allait devoir rester là pour tenter de réparer les futurs pots cassés. Il se rassit donc à la place qu’il venait de quitter, son siège était encore chaud.

« Et arrêtez de critiquer le prénom de Love ! Moi je trouve qu’il fait féerique. On aurait dit qu’elle sort d’un conte de fée. »

Ben avait prononcé ces phrases avec le ton le plus stupidement amoureux qu’il pouvait avoir. Son regard se perdit sur la piste de danse bien qu’il ne faisait attention à aucune des filles qui se déhanchaient dessus. Il repensait à tous ces merveilleux moment qu’il avait passé avec Love. Toutes ses soirées ensembles, ses sorties restaurants romantiques, les gâteaux qu’elle avait pu lui faire. Sa tête tenait appuyée sur son poing gauche tandis que son esprit vagabondait à nouveau. Et puis, le trentenaire se rappela que tout était fini et que la brune ne voulait plus le voir. Ben replongea donc son visage sur la table car il n’avait plus la force pour tenir droit. Un cycle qui se répétait, Numéro Six était de nouveau déprimé.

« Five, dit pas ça ! Respecte les femmes ! »

Si on tendait l’oreille on pouvait entendre cette petite remarque, étouffée par la surface de bois et de la musique ambiante, sortir de la bouche du trentenaire. Le vieillard avait beau être saoul, il ne pouvait pas se permettre d’être aussi grossier. Entre un gars ivre mort qui insultait tout le monde et un dépressif vraiment cette soirée n’annonçait rien de bon.

« Au pire Klaus, va danser. Je pense que tu es le seul à être d'humeur pour. »

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feat. Ben & Five

Entre un Ben déprimé et un Five sévèrement alcoolisé, allez savoir comment, mais Klaus, oui, réussit miraculeusement à être la personne la plus sobre et la plus optimiste de la fratrie, comme quoi tout arrive… sauf qu’il y avait un avantage non négligeable au fait d’être constamment stone ou bourré et de faire preuve d’un nihilisme déconcertant : on renonçait très vite à l’idée que vous soyez capables de gérer les autres, et c’est les autres qui finissaient par vous gérer… Sauf que là, ça va pas le faire… Klaus a l’impression qu’il doit être responsable pour le trio… mais Klaus responsable… La dissonance cognitive est trop puissante – et fort heureusement mise à mal par son obstination à faire boire son frère alors que son dernier lui a signifié qu’il voulait pas. Pas très raisonnable non plus, le fait d’envisager de commander un soft et d’y glisser une petite pilule du bonheur, ni vu ni connu (quoi ? ça avait super bien marché avec Five le jour de leur rencontre)… il l’envisage très sérieusement, d’ailleurs, sauf qu’il se trimballe plus avec ces charmantes pilules dans les poches maintenant qu’elles lui fournissent le risque de replonger en un claquement de doigts.

Bref, il veut retenir Ben, mais ce serait bien que Klaus y mette un peu du sien au lieu d’insulter Love (mais en même temps, c’est vrai que cette fille est une dégénérée) et de l’insulter lui (mais en même temps, c’est vrai qu’il est arriviste).

« C’est toi qui devrait envisager d’y glisser un doigt ou deux », rétorque Klaus avec un grand sourire. « Ça te détendrait un peu l’anus. On est là pour réconforter Ben et tu penses qu’à toi, t’es pas cool, Fivey. » Il tourne son regard vers Ben. « Non mais je te le paye, ton verre, c’est bon. Allez, juste un, pour te mettre en jambes ! Ils font des sex on the beach à tomber par terre… enfin je crois que c’est ici ? »

Il serre fort le poignet de Ben entre ses doigts pour l’empêcher de partir, comme si sa carrure de crevette élancée lui servirait vraiment si Ben décidait de se débattre, jusqu’à ce que sa tête retrouve la table, tandis qu’il entend Ben défendre le prénom de Love… Bon d’accord, il peut pas s’empêcher de pouffer de rire en l’entendant suggérer qu’elle sort d’un conte de fée, rien que ça.

« Si tu parles de la vieille sorcière qui distribue des pommes empoisonnées, t’as pas tort », fait-il sans savoir s’en empêcher.

Bah, c’est pas de la faute de Ben. C’était sa première petite amie, c’est bien normal qu’il soit tout retourné ! Mais faut quand même clairement qu’il se remette, là.

« Mais oui, Fivey, respecte un peu les femme, t’es pas bien oui ? » confirme Klaus avant de retourner vers Ben, qui lui suggère d’aller sur la piste de danse. « Ah non, je te laisse pas seul avec notre psycho-frangin alcoolique, tu me suis ! Alleeeeez, viens ! S’il te plaît s’il te plaît s’il te plaît… », répète Klaus en battant des cils. « Pour faire plaisir à ton frangin préféré ? »

La tête de Ben était maintenant incrustée sur la table et les disputes de Klaus et Five passait au-dessus de cette dernière. Ne comptez pas sur le trentenaire pour prendre partie. Les chamailleries inutiles de ses deux frères ne l’intéressaient pas. Et puis, s’il pouvait éviter de parler de l’anus de n’importe lequel de ses frangins il vivrait probablement plus longtemps. Non, il se contenta juste de rajouter une petite remarque en entendant la proposition de Numéro Quatre.

« T’as pas d’argent Klaus. »

Mutt avait de l’argent, pas son frère pour qui la notion de travail restait floue. Il allait éviter d’offrir à son beau-frère des dépenses supplémentaires. En ce qui concernait Five, peut-être que le futur lui donnerait tort mais Ben doutait que le vieillard finisse la soirée en étant assez sobre pour pouvoir être en mesure de payer les boissons consommées. Il en était persuadé, c’est lui qui allait devoir sortir la carte bleue. Les remarques que faisaient les deux hommes sur le prénom de Love ou bien sur la jeune en elle-même commençait vraiment à l’agacer. Ils ne la connaissaient pas, du moins pas vraiment, pas comme lui il la connaissait. Comment pouvaient-ils être aussi mauvais à son sujet ? S’ils prenaient le temps de véritablement lui parler et de la comprendre ils se rendraient bien compte que leurs aprioris n'étaient pas fondés. Si Ben ne les avait pas écoutés, il serait peut-être encore avec la brune à cette heure-ci. Numéro Six ne disait rien, il se contentait de lancer des regards mauvais par-ci par par-là. L’ambiance était déjà suffisamment mauvaise pour ne pas qu’il en rajoute une couche.

« Tu constate rien du tout. T’aimerais pas qu’on parle d’Alison de cette façon. »

Five avait vraiment besoin d’un rappel à l’ordre. Son état d’ébriété n’excusait pas tout. Il devait vraiment arrêté d’employer ce genre de terme pour parler de qui que ce soit. Cela allait vraiment ennuyer Ben s’il continuait. La tête du trentenaire glissa difficilement sur la table. Elle se tourna vers le maigrichon qui lui servait de frangin.

« Par contre, je crois qu’il a pas tord sur une chose et Klaus je te préviens, je préfère mourir une seconde fois que finir dans le lit de qui que ce soit ce soir. A part si c’est le lit de Love. Celui de Love ça serait cool… »

Le voilà qui repartait en déprime bien qu’on pouvait sentir que Numéro Six commençait petit à petit à perdre patience. Que le Ben sarcastique et acide à souhait risquait à tout moment de faire son entrée. Et il semblerait que Five soit l’heureux gagnant, celui qui réussit à le sortir de sa tanière et à faire exprimer à Ben autre chose qu’une profonde tristesse.

« Ouais, quand elles ont de la conversation et peuvent prendre des décisions par elles-mêmes ce sont forcément des pétasses ! Pas vrai Five !? Si ce ne sont pas des mannequins en plastique que tu peux trimballer partout ça sert à rien de les respecter. »

La nouvelle remarque du vieillard sur la femme qui faisait battre le cœur de Numéro Six avait été de trop. Cette soirée était censée lui changer les idées et pourtant elle l’iritait uniquement. Il aurait vraiment dû claquer sa porte au nez de celui qui avait eu une idée aussi pourrie. Le coupable était d’ailleurs entrain de lui faire ses plus beaux yeux de chien battu. Numéro Six leva les siens vers le ciel. Un immense soupire sortit de sa bouche tandis qu’il se leva à nouveau de sa place.

« Ok, je veux bien. Peut-être que l’ambiance sera mieux sur la piste de danse. »

Everybody loves a good party !

feat. Ben & Five

Klaus affiche un grand sourire victorieux quand Five consent à payer leurs verres, occultant totalement son « va te faire foutre », au passage (car oui, c’est vrai, il a pas d’argent – par contre, il présume un peu trop de la capacité de Five de payer bel et bien leurs consommations le moment venu – bah, au pire, ils partiront sans payer). En même temps, à force, les insultes ne lui font plus beaucoup d’effet (enfin, dans un autre contexte avec une autre personne, ce serait autre chose, mais… vous avez compris). Ceci dit, pour la peine, il faut quand même l’entendre radoter sur sa vie post-apocalypse.

« Nooooon… t’as connu l’apocalypse ? Sans déconner ! » ironise Klaus. « Non, c’est dingue, ça, vraiment », il réplique, un peu lassé de toujours ce même discours.

Pas que ce soit faux, bien sûr, ce que Five a vécu a été horrible, et Klaus n’avait certainement pas envie de rivaliser avec ses malheurs (il avait connu le Vietnam, ça suffisait, comme ça), et il sait qu’ils lui doivent énormément. Mais d’une, il voit pas le rapport avec la situation. De deux, si c’est pour se faire insulter une fois encore dans le processus, il ne va pas commencer à le plaindre pendant cent ans.

De toute façon, la conversation dérive sur le sujet qui fâche, et Klaus et Five qui ne sont pas d’accord sur grand-chose le sont manifestement quand il est question d’en foutre plein la gueule à Love. De son côté, Klaus n’a jamais trop su ce que Five reprochait à Love, mais dans le fond, c’est pas bien important. Ils seront pas trop de deux pour dissuader ce pauvre Benny de retomber dans les bras de cette fille. Ben peut trouver bien mieux qu’elle, Klaus est convaincu de ça… même si dans le fond, il trouvera sans doute toujours quelque chose à redire aux copines de Ben… parce que c’est Ben, tout simplement… A moins de lui choisir la copine en question, bien évidemment.

Il doute fort qu’il trouvera l’amour de sa vie dans ce bar, mais ça n’empêche pas de danser un peu et de se vider la tête pour autant (sans insulter tout ce qui bouge au passage, pas vrai, Five ?)…

« Rooo tout de suite », réplique Klaus, « j’ai jamais dit que tu devais passer la nuit avec la première fille venue, c’est juste bien d’ouvrir un peu ses horizons, c’est tout », se défend Klaus. « Et arrête d’être jaloux », ajoute-t-il à l’adresse de Five, « ça commence à se voir que t’en pinces pour mon futur mari », il ajoute en adressant un clin d’œil à Five avant de se lever, entraînant Ben par le bras pour qu’il aille jusqu’à la piste de danse, ravi que Ben finisse par céder, même si c’était complètement sous la pression (et grâce à ses merveilleux yeux de chien battu). « Tu vas voir, il va finir par s’ennuyer tout seul dans son coin, il pourra pas résister à l’envie de nous rejoindre », affirme Klaus une fois tous deux au milieu de la piste de danse. « J’aime pas vous voir comme ça tous les deux », il fait, profitant que la musique étouffe éventuellement ses propos, et les fasse peut-être oublier.

Ben s’était laissé trainer dans un endroit dans lequel il ne voulait pas particulièrement aller par Klaus. Bon résumé de sa soirée, voir de sa vie. La musique était plus forte que jamais. Les tympans du trentenaire le suppliaient pour un répit qui n’arriverait probablement pas avant la fin de cette petite sortie en famille. Il restait debout les mains dans les poches sur la piste regardant éventuellement Numéro Quatre effectuer ses plus beaux pas de danse. Ses yeux dérivèrent aussi de temps en temps direction de Five. Ben ne pouvait pas s’empêcher de toujours garder un œil sur ses frangins, surtout celui qui était déjà complètement ivre. Numéro Six observait donc le vieillard entrain de tapoter sur son téléphone portable. A qui pouvait bien être destiné ces messages envoyés avec autant de ferveur. Peut-être la raison de l’humeur si désagréable de l’ex-assassin. Pas que Five soit une personne naturellement fêtarde et qui appréciait s’amuser dans ce genre de lieu mais le trentenaire avait vraiment l’impression que ce soir son frère était beaucoup plus tendu qu’à l’accoutumé. Ben aurait certainement dû lui poser des questions mais il avait été beaucoup trop occupé à être déprimé par sa rupture avec Love puis agacé des propos que ses frangins avaient pu tenir sur la brune ou même(pour un en particulier) sur les femmes en général.

Ses jambes s’apprêtèrent à faire demi-tour pour s’acquérir de l’état moral du vieillard quand ses oreilles entendirent les paroles d’un Klaus inquiet. Numéro Six concentra à nouveau son regard sur Numéro Quatre. Lui aussi se faisait du souci mais pas uniquement pour Five, pour Ben aussi. Le visage du trentenaire se déforma sous la culpabilité. Son frère avait organisé cette soirée pour lui remonter le moral et il n’avait rien fait pour être un tant soit peu coopératif. Bon d’accord, il était très, extrêmement, énormément, excessivement déprimé par son cœur actuellement brisé par sa rupture. Néanmoins, cela ne devait pas l’empêcher de faire quelques efforts. Sa grimace se transforma en léger sourire avant de tenter une parole réconfortante.

« Ouais, désolé Klaus. Je suis juste un peu… Bon c’est pas grave, attends. »

Il n’allait pas remuer le couteau dans la plaie en affichant à nouveau ses états d’âme. Au-lieu de cela, le trentenaire préférait faire une action qu’il n’effectuait que trop rarement. Si vous additionnez le fait qu’il ait été élevé par un sociopathe psychorigide, sa mort prématurée ainsi que son caractère calme qui le fait privilégier un bon vieux bouquin à n’importe quelle soirée agitée ; vous obtenez un Numéro Six qui n’a dansé que très rarement dans sa vie. Les petits gestes étranges que Ben était entrain d’effectuer sur la piste étaient bel et bien des pas de danse. Son déhanchement peu assuré ainsi que ses roulements d’épaule un peu trop prononcé était bel et bien une tentative d’expression artistique.

« Je suis complètement entrain de me ridiculiser. »

Ben s’était légèrement approcher de Klaus pour être sûr que ses paroles ne soient pas étouffées par cette musique avec laquelle il n’était pas en rythme. Quelques regards moqueurs voir des rires à gorges déployés provenant de personne bien enivré se dirigèrent dans sa direction mais Numéro Six ne le remarqua pas. Il était beaucoup trop occupé à continuer son spectacle navrant. Mais bon, si c'était le prix pour faire plaisir à son frère, ce n'était pas bien grave.

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feat. Ben & Five

Bon, déjà qu’en temps normal, ça ne sert pas à grand-chose de discuter avec Five, là, c’est clairement peine perdue. Et si Klaus peut parfois trouver amusant de jouer avec les nerfs du frangin, pour cette fois, il décide de passer son tour. Déjà qu’il est assez évident que Ben n’est pas dans l’ambiance, si en plus il doit passer la soirée à regarder ses deux frères s’échanger des gentillesses, ça ne va pas aller en s’arrangeant. Alors autant laisser Five ruminer dans son coin comme il sait si bien le faire et tenter de remonter un peu le moral de Benou sur la piste de danse… Quoique ce dernier ne s’y rend très probablement que pour lui faire plaisir, ce qui rend la chose particulièrement contreproductive, mais passons. Le faire remarquer n’apportera pas grand-chose non plus, après tout.

« Hey mais t’excuse pas », fait Klaus, son sourire s’agrandissant en voyant Ben rassembler tout à coup plus d’efforts. Bon, d’accord, peut-être qu’il l’avait un peu pris par les sentiments et que ce n’était pas très honnête de faire ça, mais il n’a pas menti non plus : évidemment qu’il aime pas voir ses frangins dans cet état, il ne manquerait plus que ça, vraiment ! Mais oui, bien sûr qu’il a envie que tout le monde fasse un petit effort – c’est quand même un comble que ce soit lui qui se retrouve à pousser les deux autres, pas vrai ? Du côté de Five, c’est peine perdue, mais Ben, c’est pas pareil. Ben, il lui a collé au train pendant beaucoup trop longtemps pour que, dans la foulée, il ne sache pas au moins un peu comment le faire abonder dans le sens qui l’arrange. Et oui, bien sûr, il a compté sur le cœur d’or de son frère.

Et donc, il obtient exactement ce qu’il attendait, puisque, à sa moyenne surprise mais surtout pour son plus grand bonheur, Ben accepte effectivement de se lâcher sur la piste de danse… Dans la mesure de ses piètres capacités qui font doucement rire Klaus, pas d’un rire moqueur, cela dit, car même si clairement, Ben n’est pas un pro de la danse, il aime juste le voir tenter quelques pas de danse, et on s’en fiche des gens autour.

« Mais non mais non, tout le monde s’en fiche, personne te regarde », prétend-il alors que lui peut clairement les sentir, les rires dans sa direction. « En plus tu danses comme un dieu… Bon, pas le dieu de la danse, mais… » Klaus pouffe légèrement. « Je suis même pas sûr de t’avoir déjà vu danser… » Il réfléchit. « Tout ce temps, t’as toujours trouvé une excuse pour te défiler, maintenant que j’y pense. » Bon, en tant que fantôme, à quoi bon. N’empêche que c’est vrai. Klaus tourne un regard à la dérobée en direction de Five. « C’est pas facile pour lui… Il t’a raconté, pas vrai ? Ou il t’a pas raconté ? Cette histoire avec le paternel. »

« Ouais je me défilais toujours. J’aurais dû profiter de l’époque où tu étais le seul à pouvoir me voir pour m’entrainer. Mon niveau serait meilleur aujourd’hui. »

Ben qui fait une blague. Au début de la soirée, il n’aurait jamais cru cela possible. Les pas de danse qu’il effectuait actuellement étaient aussi inespérés il y a quelques minutes à peine. Son frère avait au final bien réussi son office, il avait changé les idées du pauvre Numéro Six. Un léger sourire qui s’incrusta sur le visage du trentenaire. Il offrait à Numéro Quatre une légère victoire qui s’envola presque automatiquement quand Klaus évoqua leur père. Les sourcils se froncèrent de Ben tandis que l’information remonta à son cerveau.

« De quoi tu parles ? Non il m’a rien raconté à propos de papa. Il est… Ici ? Depuis combien de temps ? »

Le cerveau de Ben voulait très clairement réfuté cette information. Sa tête se secouait de gauche à droite, extériorisant son état actuel. Il ne savait pas comment digérer ou traiter ce qu’il venait d’apprendre. Réginald, de retour dans leur vie ? Il ne voulait pas y croire. Il arrêta net tout mouvement.

« C’est juste pas possible. »

Cette phrase s’échappa de ses lèvres sans lui demander son avis. Ben était abasourdi. Il avait pensé au vieux durant ses trois années sur l’île, du moins, aux supplices qu’il avait enduré à cause de lui. Cependant, l’idée même de le recroiser n’était jamais venue à son esprit. Il n’avait jamais imaginé ce qu’il ferait si du jour au lendemain il le croisait au détour d’une ruelle. Probablement prendre la fuite, il n’avait pas envie de parler avec cette enflure. Tout était de sa faute, tout avait toujours été de sa faute. Son inconscient d’enfant maltraité poussa Ben à attraper son poignet pour prendre pouls ; montrant presque ironiquement son tatouage de l'Umbrella Academy pendant quelques secondes. Il sentait les pulsations très agitées de son cœur sous ses doigts et cela les calmèrent. Numéro Six pouvait réfléchir un tant soit peu. Il devait parler à Five !

Son regard cherchait celui qui était malgré lui l’ainé de la famille Hargreeves. Il n’était plus à la place ou lui et Klaus l’avait laissé plus tôt. Quelle nouvelle affreuse. Ben scanna la boite de nuit, espérant retrouver le vieillard. Ses yeux s’arrêtèrent sur Five au bon moment. Son frère venait d’asséner un violent coup de bouteille. Les jambes de Numéro Six commencèrent déjà leur course vers le petit groupe. Il allait tenter de calmer la situation. Allait-il y arriver ? Voilà une autre histoire.

Quand il arriva au niveau de Five, Ben se plaça directement devant lui. Pas pour le protéger, loin de là, plutôt pour empêcher la situation de s’envenimer. Il regarda l’homme qui se trouvait maintenant sur le sol poisseux du Lux. Son frère l’avait déjà bien amoché. Ça ne sentait vraiment pas bon…

« Excusez mon frère. Il est… Ivre ! Il ne sait pas vraiment ce qu’il fait. Je propose qu’on reprenne chacun le cours de nos vies et qu’on oublie cet incident. »

Le trentenaire a failli remplacer son « ivre » par un « désolé » mais il imagina Five le contredire avec beaucoup trop de ferveur. Ben ne réfléchissait même pas à l’image qu’il donnait. Il se présentait comme le frère d’un type avec l’apparence d’un adolescent et qui était complètement bourré. Pas très responsable aux premiers abords. Mais pour le moment, il n’en avait cure. Son seul souhait c’était que la situation ne dégénère pas. Et c’est qui serait produit dans un monde parfait. Mais cet univers était horriblement taquin. L’un des hommes lâcha brusquement son ami-qui rencontra donc encore plus le sol-et tenta de mettre un violent coup de poing au visage de Ben. Ses années d’entrainement de combat au corps à corps ayant été utiles, il plaça son bras à l’endroit parfait pour parer le coup et utilisa sa jambe pour repousser le pauvre bougre vers l’arrière.

« Vraiment, ce combat est inutile. Nous devrions tout passer à autre chose. »

Everybody loves a good party !

feat. Ben & Five

« Je savais que tu finirais par le regretter », fait Klaus avec un large sourire à l’adresse de Ben quand ce dernier remarque qu’il aurait dû profiter que personne ne puisse le voir quand il était un fantôme pour exercer ses talents en danse.

C’est ce qu’il avait toujours dit ! Enfin non, il ne l’avait sans doute jamais dit, mais c’était évident qu’il le pensait, vous imaginez bien. En attendant, Ben semble se détendre, Ben fait une blague, Ben sourit. Ben a l’air d’aller un peu mieux, et si Ben va un peu mieux, alors tout va mieux pour Klaus aussi. Et alors qu’il parvient enfin à obtenir un sourire et un peu de bonne humeur de la part de Ben, Klaus regrette aussitôt d’avoir évoqué l’histoire avec le paternel. Bon, forcément, il fallait bien que Ben soit au courant, mais il y aurait sans doute eu une manière de le dire, et c’était pas la bonne. Il peut comprendre, oui, que Ben n’ait pas envie d’intégrer cette information. Malheureusement, la réfuter et la nier en bloc n’y changerait rien.

« C’était y a quelques jours. Luther est avec lui. C’est une longue histoire mais on t’expliquera plus tard, quand Fivey aura décuvé », résume Klaus qui n’a pas envie que la soirée soit gâchée par ces considérations déplaisantes. Forcément, c’est un peu tard pour ça, mais peu importe. Klaus veut qu’ils réussissent à s’amuser, ce soir. Il veut danser, il veut s’éclater, même si ses verres manquent désespérément d’alcool, et c’est ce qui importe. « Hey, Benny », reprend Klaus en devinant l’agitation de son frère. « Ça va aller, d’accord ? » Comme s’il en avait le moindre début de commencement d’idée, comme s’il avait vraiment le pouvoir de faire en sorte que les choses aillent effectivement mieux.

Mais Ben a la tête ailleurs. Klaus suit son regard pile à temps pour voir Five donner un violent coup de bouteille à aller savoir qui. Klaus suit immédiatement Ben à travers la foule de danseurs afin de rejoindre la scène. Le pauvre gars qu’il vient de frapper est sacrément amoché, et Ben a beau cherché à arrondir les angles, Klaus doute fort que ça serve à quoi que ce soit. Et voilà que la situation dégénère et que c’est Ben, cette fois, qui manque s’en manger une.

« Eh oh pas touche ! » il fait de son côté en restant tout de même à confortable distance de la scène. « Moi je voulais juste danser… », se plaint-il en sentant poindre la grosse baston qui allait tout naturellement les faire virer de ce bar, ou passer la nuit au poste une fois de plus. « Allez, venez, on y va. »

Pourquoi Five devait-il déverser sa rage sur de vrais gens ? Il pourrait bien se contenter de bastonner des mannequins en plastique. C’est bien comme ça qu’il compense quand il a envie de tirer son coup, après tout, non ?

Et dire que pendant quelques secondes Ben avaient apprécié cette soirée. Il n’avait jamais été un grand danseur malgré cela effectuer des pas de danse en compagnie de son frère n’avait pas été si dérangeant. Il était avec Klaus et même si Numéro Quatre pouvait par moment le taper sur le système, rare étaient les moments qu’il n’appréciait pas quand il était en sa compagnie. Ne le dite pas au maigrichon ! Il prendra la grosse tête ! Néanmoins, cette soirée avait tout de même prise une tournure différente et beaucoup plus désagréable. Cela avait commencé quand Klaus avait évoqué le sujet de leur père. Numéro Six avait été chamboulé par la nouvelle de son retour dans leur vie. Ce vieux Réginald était la cause de tout y compris (indirectement) de sa mort. Ben avait une nouvelle vie, elle n’était pas parfaite mais au moins son cœur battait dans sa poitrine. Il ne voulait pas que son père lui prenne sa seconde chance. Mais en même temps… Si Luther était véritablement à ses côtés, Numéro Six n’aurait peut-être pas le choix. Ben n’abandonnera jamais Numéro Un. Il lui manquait tellement…

Five avait trouvé le moyen de changer les idées de Numéro Six avec une bonne vieille bagarre. Toute tentative de négociation avait été vaine. Il avait manqué de se prendre un coup. Ben avait déjà reçu pire, néanmoins, s’il pouvait éviter à sa mâchoire des douleurs inutiles.

« Je m’en fiche moi Five de ce que peuvent bien penser ces gars. »

Le mot « gars » aurait pu être remplacé par « crétins », « abrutis »,  « connards » et plein d’autres noms d’oiseaux diverses et variés, cependant, Ben était censé calmer la situation, pas l’envenimer. Klaus s’était légèrement rapproché et tentait lui aussi de calmer les esprits échauffés. A deux, ils réussiront peut-être à éviter une bagarre. Le monde utopique de Ben était beau, malheureusement, il était beaucoup trop éloigné de la réalité. L’un des types tenta de foncer sur Five qui se téléporta. Ce fut donc Numéro Six qui reçut la vilaine charge de ce mastodonte ce qui le fit tomber à la renverse. L’arrière de son corps rencontrait violemment le sol froid remplit de substance et de bactérie inconnu du Lux. Le choc créa une légère douleur à l’arrière de son dos. Il souffrirait beaucoup moins si ce type décidait de se relever. Malheureusement, alcool plus tentative de plaquage digne des plus grands rugbymans ne faisait jamais bon ménage. Ben se retrouvait avec un gars affalé au-dessus de lui.

« Quelle soirée d'enfer... »

Pourquoi il n’avait pas hérité de la super force ou du pouvoir de téléportation ? L’Horreur devait vraiment rappeler un vieil ami pour résoudre ce problème ? Malgré la musique ambiante, Ben entendit les bruits de bagarre. Sa question fut vite répondue. Avec un tentacule, il poussa le gars qui l’avait confondu avec un matelas. Il se releva très difficilement, son corps aurait clairement préféré qu’il reste couché. La première chose que Ben put apercevoir fut Five se faisant attraper par le col par un vigile. Avant qu’il n’ait pu dire quoi que ce soit, deux d’entre eux foncèrent sur lui pour l’immobiliser.

« Lâche ton arme ! »

Les deux agents de sécurité l’avaient plaqué contre le sol maintenaient ses bras vers l’arrière. Deuxième fois que Ben se retrouvait parterre depuis le début de la soirée… Fatiguant ! L’Horreur était beaucoup trop exaspérée par la situation pour comprendre que la fameuse arme que les vigiles voulaient qu’il lâche était son tentacule, toujours en liberté qui en profitait pour danser dans les airs au rythme de la musique.

Everybody loves a good party !

feat. Ben & Five

Pourquoi est-ce qu’ils ne peuvent pas passer une soirée tranquille sans que ça finisse en apocalypse ou en baston généralisée ? Klaus a beau avoir fait la guerre du Vietnam, il n’est clairement pas un bagarreur, pas seulement parce que son physique de crevette ne serait pas capable d’impressionner grand monde, mais parce qu’il n’apprécie pas ça dans tous les cas. Ouais… ouais ouais… sauf que Five est complètement torché et qu’il se fiche royalement de l’opinion de ses deux frères. Il est inarrêtable, incontrôlable… comme d’habitude, oui, sauf que là, clairement, ils se retrouvent tous mêlés à la fête, et si Klaus pourrait très certainement sortir un ou deux fantômes de sa poche, et Benny jouer les Dr Octopus en beaucoup plus classe, ils se font déjà bien assez remarquer comme ça. Enfin… c’est ce qu’il se dit tout d’abord.

Lui, il s’agite autour de ces types baraqués qui n’en ont absolument rien à foutre de l’entendre prêcher la paix et l’amour universels (mais s’ils tiraient tous leur coup, ils seraient probablement tous moins sur les nerfs – ça c’est juste un fait). Il se mange quelques coups qui le font vaciller, mais il ne tombe pas, contrairement à Ben qui se retrouve malheureusement par terre, avec une de ces armoires à glace pour le maintenir au sol.

« Mais tu vas le lâcher oui… »

Klaus essaye de tirer le bras du mastodonte, mais il serait sans doute plus efficace s’il avait été un moustique posé sur son bras. Le gars l’envoie promener d’une pichenette qui a pour effet de le faire reculer de plusieurs mètres. Alors ouais, Ben finit par utiliser ses pouvoirs. Est-ce que ça veut dire qu’il doit faire pareil et appeler SOS macchabées ? Mais lui il a juste envie de finir la soirée tranquillement, pas assister au début de scénario d’un hentai chelou.

Klaus se sent franchement soulagé, en tout cas dans un premier temps, quand les vigiles débarquent. Avec un peu de chance, ils vont réussir à calmer ces esprits échaudés pour trois fois rien, et ils pourront passer à autre chose… Five semble avoir été maîtrisé, ce qui est clairement un progrès, on va pas se mentir. Et voilà que deux autre essayent de maîtriser Ben et de lui faire lâcher son arme inexistante.

« On peut s’expliquer, n… »

Et voilà que c’est à son tour d’être retenu par un type – à peine baraqué pour le coup, merci pour son ego.

« Toi et tes amis, vous allez nous suivre sans faire d’histoire. »

Bon d’accord, Klaus est obligé de l’admettre, c’est une soirée de merde.

Les murs de la salle étouffaient péniblement la musique dubstep qu’il entendait toujours au fond. La décoration était vraiment très austère et jurait avec les décors qu’il avait vu jusqu’à présent au Lux. Trainé jusqu’ici, les mains attachés derrière son dos au barreau d’une chaise Numéro Six offrait à ses frères son plus beau regard remplit de jugement. Depuis qu’il avait rangé son tentacule le trentenaire n’avait pas dit un mot. Ses yeux étaient probablement assez expressifs pour lui. Ben ne savait même pas pourquoi il était surpris. Qu’est-ce qu’il aurait bien pu attendre d’autre d’une soirée en boite de nuit entre Hargreeves ? Au fond, il avait peut-être espéré quelque chose de plus tranquille. Un moyen de se changer les idées sans pour autant finir attaché à un siège en attendant des officiers de police. Malheureusement, la réalité était souvent plus rude et moins sympa.

« On est dans une pièce fermée et mollement aérée. Retient-toi. »

Ce fut la remarque de Five qui fit sortir Numéro Six de son mutisme. Oui, il n’avait vraiment pas envie de passer plusieurs minutes voir heures, enfermé dans une pièce avec ses frères et du vomi. Il a supporté beaucoup de chose ce soir, mais, il espérait pouvoir rentrer chez lui sans avoir une horrible odeur de gerbe imprégner partout sur ses vêtements.

Un nouveau regard sceptique et jugeur se tourna en direction du vieillard quand ce dernier affirma qu’ils avaient bien fait de sortir. Non ! Le trentenaire aurait mieux fait de claquer au nez de la personne qui était venu le tirer de son trou et continuer à déprimer. Alors oui, il allait bien tirer la gueule et montrer à son frère qu’il n’aimait pas être retenu contre sa volonté à cause d’une altercation puérile. Ben savait bien que Five n’avait pas pensé à mal et avait simplement voulu le défendre, néanmoins, il aurait bien souhaité que son frangin l’écoute avant de déconner et de partir au quart de tour.

« Vous m’expliquez c’est quoi cette histoire avec papa et Luther ? »

Le trentenaire avait prononcé cette phrase après un long soupire qui remplaça le silence de la pièce. Il les avait sous la main, autant qu’il est toutes les informations requises sur cette histoire. Il valait mieux que son temps ici soit constructif. Et savoir ce que pouvait bien trafiquer le vieux Réginald et Numéro Un était constructif. Leur soirée était déjà foutue de toute façon alors discutons de bonnes vielles histoires de famille que tout le monde aime apprécient.

Everybody loves a good party !

feat. Ben & Five

Bon ben… s’il faut voir le côté positif des choses, pour une fois, c’est pas de sa faute. Ce qui ne change pas grand-chose à leur situation, faut le reconnaître. Ils sont maintenant coincés dans cette fichue salle et Klaus n’a pas la moindre idée de ce qui va leur arriver. Ils sont tous les trois là, mais s’ils doivent attendre que Five décuvent, ils sont quand même dans la merde. D’une part parce que le frangin a clairement abusé, d’autre part parce que rien ne leur garantit qu’ils soient au même endroit quand ça arrivera…

Bon, ceci dit, Klaus s’en fait pas trop non plus. Une soirée comme ça rentre dans la bonne norme de ce à quoi se doit de ressembler une soirée entre Hargreeves, et ils auraient probablement pu faire pire, même. Mais ils ne sont quand même pas sortis de l’auberge… Et ça l’emmerde, parce qu’après une soirée à ce point foireuse, Klaus a juste envie de rentrer chez lui et voilà tout… juste de rentrer chez lui et de laisser cette soirée désastreuse derrière eux. Mais ce n’est pas pour tout de suite, visiblement.

« Je sais pas si c’est vraiment le moment. Five va se contenter de nous roter à la figure, ça va pas être très éloquent. »

Mais Klaus peut jouer les orateurs pour deux. Il peut, mais il a pas vraiment envie. Il a pas envie d’en rajouter une couche alors que cette soirée est déjà bien naze… Tu parles, vraiment, que cette situation est idéale. Mais ce n’est pas cool non plus de faire attendre Ben plus longtemps que nécessaire. Ben a le droit de savoir, il est tout aussi concerné qu’eux… mais comment l’expliquer sans que Five se remette à péter son câble dans son coin, qui plus est.

« On a retrouvé le manoir, exactement comme d’où on vient. Et papa était là. Avec un Luther totalement lobotomisé. Ce bras Reggie a voulu nous tester, il a bien failli nous tuer, et on s’est fait engueuler comme du poisson pourri parce qu’on n’était pas assez concentrés, ou je sais pas quoi. Et lui il était en train de hocher la tête comme un immense crétin… » Il pousse un soupir. « Je sais vraiment pas ce qu’il lui a fait. »

D’accord, le discours de Klaus est décousu et pas franchement évidemment à suivre, mais en même temps, il se sent fatigué, il a tout sauf envie de parler des sujets qui fâchent. Il a juste envie qu’on lui foute la paix.

Par moment, on pouvait entendre le clinquement que les menottes de Ben exerçaient sur les barreaux de la chaise. Ses poignets étaient épuisés et ne désiraient plus être contraints dans leur mouvement. Ce métal qui l’enfermait causerait probablement de jolie marque rouge. Peut-être que ça bousillerait un peu son tatouage, cela changerait. Enfermé dans cette salle, le trentenaire se mit donc à écouter ses frangins lui expliquer la situation avec Réginald. Il devrait probablement se vexer ou leur demander pourquoi il était le dernier au courant, mais, pourquoi faire ? Numéro Six avait bien l’impression que tout ceci ne serait qu’une perte de temps qui occasionnerait un dialogue de sourd qu’il souhaitait éviter. Il se contentait d’assimiler toutes ces nouvelles informations qui ne lui plaisaient absolument pas. Bon il retenait qu’une chose, son frère était en ville. Voilà une bonne nouvelle ! Et même s’il n’était qu’un pantin au service de Réginald, Ben espérait bien pouvoir résonner le Numéro Un. Ils étaient une famille après tout !

Une odeur déplaisante sortit Ben de ses divagations. Son nez se retroussa instantanément ne voulant pas inhaler davantage cette puanteur. Il tourne la tête et voit que Five n’est plus attaché sur sa chaise. A partir de là, même en étant dans l’incapacité d’avoir le plus âgé de ses frères en visuel, Numéro Six savait exactement ce qui venait de se produire.

« Je t’avais dit de te retenir Five ! On va tout puer maintenant. »

Un énième soupire qu’il ne retint pas sortit de sa bouche. Qu’est-ce que le trentenaire en avait marre. Il se demandait si Five ne s’était pas donné le mot pour lui faire vivre l’une des pires soirées de sa vie. Bon juste la nouvelle, n’exagérons rien.

« Tu aurais dû rester sur ta chaise, on aurait passé le reste de la nuit en garde à vue, ils nous auraient libéré le lendemain matin et cette histoire m’aurait appris que la prochaine fois que l’un d’entre vous deux vient me proposer une soirée quelconque je dois lui claquer la porte au nez et dire non. »

Mais bien entendu, son frangin avait décidé de compliquer les choses. En ôtant ses entraves et en risquant de leur causer encore plus de problème. Lui aussi pouvait se libérer, un coup de tentacule et il en avait terminé avec ces menottes. Klaus pouvait certainement faire un truc avec ses fantômes. Quoi exactement ? Il ne savait pas mais quelque chose. Cependant, Ben espérait ne pas à avoir en arriver là. Et malheureusement pour lui, comme depuis le début de cette fichue soirée, tous ses plans semblaient être à oublier. Un policier entre dans la pièce à ce moment précis. La chance quand tu nous tiens. Tout se passait terriblement mal et quand il dégaina son arme pour la mettre sous le nez de Five cela dégénérait encore plus.

« Mais arrêtez ! Vous voyez bien que c’est juste un gamin bourré ! Laissez-le tranquille il est inoffensif. ! »

Les battements du cœur de Ben s’accéléraient dangereusement. Il avait peur, très peur, il était terrifié. Hors de question qu’il perde son frère à cause d’une soirée débile au Lux. Il tentait de négocier avec le policier car utilisé la force était dans un premier temps une action très radicale et surtout dangereuse pour son frangin qui était sous la ligne de mire de cet agent des force de l’ordre. Non mais sérieux c’est qui ce type !? Cette histoire est clairement une bavure policière ! Menacé une personne avec une personne avec une allure aussi infantile que Five fallait vraiment avoir un grain ! Il se met à chuchoter à Klaus qui est non loin ces quelques mots.

« On va essayer de le raisonner, s’il commence à s’exciter, détourne son attention pendant que je me libère. »

Everybody loves a good party !

feat. Ben & Five

C’est donc ça ce que ça fait, quand on est pas le mec le plus déchiré de la famille et qu’on doit au contraire se coltiner les caprices bourrés du frangin instable et désorienté ? Ben putain… une chose est certaine, Klaus préférait largement quand c’était lui qui se trouvait de l’autre côté de la barrière. L’espace de quelques secondes – mais ça lui passe assez vite, Klaus ressent un élan profond de compassion à l’égard de Ben, qui a dû assister à ce genre de spectacle plus souvent qu’il ne devrait être possible de le supporter… enfin, à l’époque, il avait le son et l’image, mais pas l’odeur, c’était toujours ça de pris, pas vrai ? Et puis, Klaus veut quand même croire qu’il était vaguement plus supportable que Five, même au cours de ses plus grandes cuites. Pas qu’il ait toujours l’alcool joyeux, mais au moins, il n’avait pas l’alcool violent, contrairement à Five, qui pète littéralement un câble au point qu’il devienne même difficile pour Klaus de véritablement suivre le cours des événements.

En même temps, il se sent franchement fatigué. Epuisé, même. Tout ce qu’il veut, là, c’est rentré chez lui, se réfugier sous sa couette, et ne plus penser à rien d’autre. Est-ce que c’est trop demander ? Apparemment, oui. Klaus s’était juste fendu d’un « Mais nooon » quand Ben avait suggéré que plus jamais il n’accepterait de passer ce genre de soirées avec eux (difficile de le lui reprocher, mais par contre ça reste hors de question), avant de sombrer de nouveau dans le mutisme, assistant, impuissant, au nouvel esclandre provoqué par Five, et qui dérape même sérieusement alors qu’un policier se retrouve à littéralement planter son flingue sous le nez de leur frère… non mais sérieusement ?

« Et c’est vous qui êtes supposés nous protéger ? Ben putain… », s’offusque Klaus en même temps que Five reprend le dessus et retourne l’arme du fic contre lui.

Ben résume beaucoup mieux la situation que lui, tout en appelant tout le monde à la raison et au calme (brave Ben). Quand Ben lui souffle finalement quelques mots à l’oreille, Klaus acquiesce d’un hochement de tête, même s’il n’est pas totalement sûr d’y parvenir. Détourner son attention… celle de Five hors de contrôle ou du flic taré ? Et est-ce que Ben est bel et bien capable de réussir à se libérer.

« Five, calme-toi, rend son flingue au monsieur. Ou plutôt non, que tout le monde lâche ce flingue, et on va se calmer. Vous faites un foin pour rien, c’est pas possible, ça, quand même… On pourrait juste… décuver tranquillement et passer à autre chose. »

Five qui menace un flic. Tous les évènements de cette soirée catastrophique avaient mené à ce moment précis. Une véritable calamité. L’arrière de son crâne frappa une ou deux fois le mur auquel sa chaise était adossée car il en avait ras-le-bol. C’était de sa faute. Quelle idée saugrenue que de suivre des Hargreeves en boite de nuit. La faiblesse que causait sa rupture récente mais aussi la prétention que le trentenaire avait eue de croire qu’il aurait pu éviter tout débordement l’avait perdu.

« Je suis bien d’accord avec toi Klaus. »

Numéro Six était fatigué, extrêmement fatigué et sa voix le cachait à peine. Un regard vers Klaus et il voyait que son frangin était tout aussi désemparé que lui. L’attention du policier était centré sur Five, mais ce n’était plus vraiment l’agent des forces de l’ordre le problème imminent. Il dégaina un tentacule discrètement. Il jouait légèrement avec le métal de ses menottes. Malgré ce qu’il venait de dire à Klaus, il n’avait pas l’impression que de se libérer allait vraiment arranger la situation. Ben était perdu, trente six mille idées lui vinrent à l’esprit et il ne savait pas laquelle prendre.

« Ouais t’as raison c’est bien mon genre de ne pas faire de leçon de morale. Peut-être que ne pas menacer un agent de police t’aurais évité d’en recevoir une de ma part ! Du coup, après être sorti on va faire quoi ? Devenir des fugitifs ? Il avait chouette le mariage de Klaus alors qu’on est en cavale. »

Et ben oui ! On ne s’en sort pas indemne après avoir menacé un flic. Absolument rien dans ce plan ne pouvait amener à une situation stable où tout le monde en ressort gagnant. Son tentacule est toujours hésitant, tâtant le milieu de ses menottes. Au bout d’un moment, Ben se décide enfin à les briser. Écoutant à peine les menaces que son frangin bourré lançait à l’encontre du policier. Un autre tentacule subtilisa rapidement l’arme des mains de Five pour la ramener jusqu’à celles fraichement libérées de Numéro Six. Bon, maintenant, que devait-il faire ? Improviser ? L’agent de police avait été terrorisé par la manifestation des pouvoirs de Ben et était tétanisé. Le trentenaire pouvait le comprendre, s’était nullement commun.

« Ecoutez monsieur l’agent… Hum, comme vous pouvez le voir c’est un gamin, il est bourré, il n’y a vraiment rien de grave, je vous jure qu’il est inoffensif, on peut je pense trouver un arrangement… Dis-lui Klaus ! »

Si Ben avait cru en début de soirée qu’il allait devoir compter sur Numéro Quatre pour être avec lui une personne mûre et réfléchie… Il avait toujours l’arme en main, il ne savait pas du tout quoi faire avec. En attendant, un deuxième tentacule brisa les menottes de Klaus. Au point où ils en sont, le maigrichon n’a pas besoin de rester entravé.