Mutt, dans sa chambre d'hôpital, regardait d'un air las le ciel gris à travers la vitre. Il se sentait vidé, totalement apathique. Etait-ce à cause des médocs qu'on lui avait donné ? Clairement, il ne pouvait pas dire s'il allait mieux physiquement ou non, c'était au delà de ça. Ce qu'il s'était passé, et le fait qu'il se sente incroyablement seul à cet instant. Seul, abandonné et complètement mis à nu. Il avait subit une lourde humiliation pour lui, et celà avait traversé son âme jusqu'à aller chercher dans le pire de ses souvenirs. Et alors qu'il avait demandé du soutien à l'homme qu'il aimait, il l'avait laissé... Ce visage froid, ses allures distantes, ces paroles... continuaient de le hanter. Il était meurtri.

Parce que lorsqu'il avait eu besoin de réconfort, Klaus avait tout simplement piétiné ce qui lui restait de fierté, son Ego tout entier. Alors oui, il la ressentait cette douleur et il n'avait plus le goût de rien... Il l'aimait toujours, même à cet instant alors qu'il aurait dû le détester de toutes ses forces... Et il se demandait ce qu'il faisait dehors ? Est-ce qu'il était passé à autre chose ? Surement... C'est ce que Mutt pensait. Vu ce que Klaus lui avait balancé dans la gueule, ca ne pouvait pas en être autrement.

Quant à Mutt, il se laissait porter. Il se foutait bien de ce qu'on allait lui faire... Rien ne pouvait être pire. Il ne se sentait en sécurité nul part. Comme si même l'oxygène autour de lui était un ennemi dangereux qui voulait s'immiscer dans ses propres cellules dans le but de lui faire du mal. C'était peut être idiot de penser comme ça, mais c'était ce qu'il ressentait. Comment mieux le décrire ? De toute manière, personne dans cet hôpital ne semblait vouloir réellement son bien... Peut être l'infirmière rapidement qu'il avait croisé. Ils avaient tous tant de travail... Alors non, ils n'allaient pas rester à s'occuper de lui toute la journée...

Quand on lui avait demandé d'appeler une personne pour venir le voir, et même s'occuper de lui. Il n'avait pas pris le temps de réfléchir et la première personne qui lui vint en tête, même s'il ne la connaissait pas encore très bien. C'était Leia. Elle a eu un effet assez fort sur lui et elle était ce qui lui représentait le plus l'image de sa mère dans ce monde. Même si ca n'était pas vrai... Il l'avait appelé. Il avait été vague, c'était senti idiot au téléphone, fut tenter de se raviser... Puis le fit en disant que ca n'était pas si grave, se sentant stupide et finit par raccrocher rapidement.

Il devait se démerder tout seul. Comme toujours. Quand il était gosse, il évitait de mêler déjà sa mère à tout ça. Femme célibataire. Même si avec un caractère et une force incroyable, il ne voulait pas en rajouter. Il s'était toujours dit l'homme de la maison et voulait tout gérer et la protéger elle. De ce que son fils pourrait lui ramener à la maison et de soucis qu'elle pouvait se faire à cause de lui. Mais le passé revint le frapper aujourd'hui, et il devait l'affronter. Son enfant intérieur mis à mal comme jamais. Les blessures qu'il avait oublié, étaient bien ouvertes et béantes. Et depuis toutes ces années, la surinfection s'était bien établi.

Alors oui, le regard tourné vers ce ciel gris, il ne pouvait plus se détourner de cet enfant en lui qui souffrait encore. Puis il entendit la porte de sa chambre s'ouvrir. Il pensa qu'une infirmière allait venir le voir, mais ce fut une autre personne qui entra. Mutt se redressa, son visage s'ouvrit par la surprise et ce fut comme si son cœur s'était remis à battre.

" Leia... " souffla-t-il.

Il ne pensait pas qu'elle viendrait, et pas aussi rapidement. Il attrapa sa main quand elle s'approcha de son lit. Les émotions refont surface et il se mit rapidement à sangloter.

" Tu es venue... Tu es venue... "

Mutt était à vif, et toute convenance n'avait plus lieu d'être dans un état pareil. Il se redressa de sa couche et passa ses bras autour d'elle pour venir se caler dans le creux de son cou et se mettre à pleurer. Il voulait juste ça, du réconfort là tout de suite, même s'il ne sait pas si ça suffirait. Il avait besoin d'une personne qui s'occupe de lui comme sa mère pourrait le faire. Il n'était plus qu'un enfant apeuré et il avait besoin de se vider la tête qu'on prenne soin de lui...

" Je regrette tellement... J'ai fait le con et là, ils veulent m'opérer... J'ai peur... Et... J'ai honte... J'ai tellement honte... Il m'a laissé... Je me suis retrouvé tout seul... J'avais peur de rester tout seul... "

C'était un peu décousu comme paroles et avec ses pleurs, ca l'était encore plus...

Il était rare que la générale Organa perdre le contrôle de ses émotions. Mais lorsqu'elle avait reçu l'appel de ce garçon, rencontré il y a peu de temps, son cœur avait fait plusieurs bon dans sa poitrine. Il semblait bouleverser, lançant un appel à l'aide par sa voix tremblante et sa façon de s'exprimer maladroite. Après un petit moment, il avait finit par dire que ce n'était pas grave. Il s'était excusé et avait raccroché, sans plus d'attente. Tremblante, Leia n'avait pas hésité une seule seconde.
Elle avait rapidement prit ses clés, son sac et une veste. Elle s'était ensuite dirigée vers sa voiture pour démarrer le plus vite possible, direction l'hôpital de ce monde étrange.

Qu'avait-il pu lui arriver, pour qu'il lui parle ainsi ? Ils ne se connaissaient que depuis peu de temps, certes. Mais Leia avait su l'analyser assez vite. Il n'était pas le genre de garçon à être déstabilisé, perdu, sans raison valable. Il voulait paraître fort, prouver qu'il était capable de gérer tout seul. Voilà pourquoi elle devait absolument le rejoindre. S'il avait appelé à l'aide, c'était qu'il s'était passé quelque chose !

Après avoir roulé bien au dessus des limites autorisées, elle arriva devant le grand bâtiment. Elle prit, tout de même, le temps de se garer correctement avant de se précipiter vers l'accueil pour demander la chambre du garçon. Peut-être à cause de l'altercation entre Klaus et Mutt, l'infirmière lui annonça que seul la famille pouvait rejoindre le jeune homme. Alors, sous le coup de la panique, Leia ne réfléchit pas à ses mots.

- Je suis sa mère. Mutt m'a appelé pour que je vienne le chercher !

Après une courte discutions, l'ancienne princesse put enfin avoir le numéro qu'elle demandait. Elle n'attendit pas plus de temps, s'élançant à travers les couloirs et étage. Tout en marchant, la jeune femme essayait de reprendre doucement sa respiration. Il ne fallait qu'elle paraisse paniqué devant le garçon. Il semblait déjà l'être bien assez de son côté. Il fallait qu'elle le rassure, qu'elle l'aide à s'en sortir, peu importe son problème.
Elle n'allait pas refaire les mêmes erreurs qu'avec sa famille. Elle s'en fit la promesse.

Arrivant enfin devant la bonne porte, elle ralentit pour ne pas débouler comme une furie. Elle prit une grande inspiration, actionnant doucement la poignet.
Elle elle le trouva bien vite. Allongé dans son lit, regardant par la fenêtre le ciel gris. L'air perdu. Cela ne put que lui déchirer le cœur. Bon sang, que c'était-il passé ?
Après quelques secondes, il finit par porter son attention sur elle. Ses yeux s'écarquillèrent, comme s'il était surpris de la voir. Lorsqu'il s'adressa à elle, Leia finit par comprendre qu'il croyait qu'elle ne viendrait pas. Comment avait-il pu croire une telle chose ? Pour elle, il était évident qu'elle devait être là. Qu'elle devait lui tenir la main, se rapprocher de lui, essuyer ses larmes. Répondre à son étreinte.

Il finit par craquer, pleurant contre son épaule. L'ancienne princesse avait l'impression de se retrouver avec son frère. Lorsqu'il avait besoin de force et de réconfort, il venait poser sa tête contre son épaule. Tout comme le faisait Mutt. A ce moment là, elle sut exactement ce qu'elle devait faire.
Sa main glissa dans ses cheveux, les caressant doucement. Elle le berça, se balançant de gauche à droite tout en l'écoutant. Elle ne comprenait pas tout, le jeune homme partant dans tout les sens. Mais ce n'était pas le plus important.

- Chuuut ... calmes-toi ... Je suis là, n'est pas peur ...

Elle bougea légèrement la tête pour embrasser sa tempe, doucement. Elle avait l'impression de tenir un être fragile, qui pouvait se briser à tout instant. Cela lui fit encore plus mal. Si c'était une personne qui l'avait rendu ainsi ... elle n'allait pas faire long feu.
Elle serra un poing, tentant de garder son calme. Ce n'était clairement pas le moment. Elle rangea sa rage tout au fond elle, la gardant pour plus tard. Mutt n'avait clairement pas besoin de cela, pour l'instant. Elle laissa ses pensées se centrer sur lui, le serrant un peu plus contre elle. Créant, ainsi, un cocon dans lequel il pouvait se réfugier. En espérant que cela puisse l'aider à se sentir protéger, par tout les moyens.

- Je reste avec toi, d'accord ?

Il ne savait pas s'il pouvait se sentir mieux, mais il ne se sentait plus seul. Peut être ne connaissait il pas assez Leia pour lui faire tout ce cirque ? Mais après tout... Elle avait été la femme du sosie de son père ? Han qui ressemble étrangement à Indiana sur bien des aspects... Alors oui, il s'était dit qu'il pouvait lui faire confiance. Son fort intérieur en tout cas lui avait soufflé de le faire. De toute manière quand on semble ne plus rien avoir à perdre, c'est notre instinct qui nous guide et qui nous souffle quoi faire.

Il ne pensait pas qu'elle viendrait. Pourquoi ? Après tout, ils se connaissaient peu et puis... Non... Il ne savait pas. Il se pensait délaissé totalement et après le dernier fiasco, il était désespéré complètement. Totalement démissionnaire de sa propre vie.

Il ne savait pas à quoi s'attendre, mais au diable les conventions sociales et il tomba directement dans ses bras. Comme un enfant aurait pu le faire avec des bras réconfortant quand il se sentait blessé. Car il était à vif, son enfant intérieur souffrant, ne demandait qu'à être consolé... Même si sa peine était énorme et qu'il semblait être totalement détruit. Recoller les morceaux ne seraient pas facile et il savait qu'il n'en avait pas fini avec ce maudit hôpital.

Elle lui rendit le geste. Comme une mère l'aurait fait. Comme sa mère l'aurait fait. Alors même si elle n'était pas Marion, il se laissa porter par ses bras, ses gestes rassurants, sa voix douce et maternelle. Il ferma les yeux, essaya de calmer ses pleurs, même si c'était plus que complexe. Tant de choses devaient sortir. Il se fichait bien de l'image qu'il renvoyait. Le côté Bad Boy qu'il avait toujours essayé de tenir en prenait clairement un coup. Il se calma doucement, se sentant enfin avec une personne de confiance dans toute cette merde ambiante. Du moins pour le moment.

" Je suis désolé. " Dit il une première fois en déglutissant. " Je suis désolé, je savais pas qui appeler... J'ai personne... J'ai pas réfléchi... " Il se redressa pour regarder la jeune femme, les yeux rouges, le visage humide, le nez qui coule, il avait encore des spasmes sanglotant.

Et maintenant qu'elle était là ? Devait il lui dire toute la vérité ? Pourquoi il avait atterri ici ? Il tremblait comme une feuille encore... Il se sentait tellement honteux, tellement... stupide... Il se remit à pleurer en pensant à tout ça... Il essaya de s'expliquer entre deux hoquets:

" J'ai fait une connerie... Et je... " Il se cache le visage. " Il m'a abandonné. Je me suis retrouvé tout seul... Le médecin a dit qu'il voulait m'opérer... J'ai peur... J'étais tout seul et... " Il se secoue la tête. " Je savais pas quoi faire. "

La porte s'ouvre de nouveau, Mutt sursaute légèrement. Il voit alors la blouse blanche entrer, la même qui l'avait accueillit ici. Le nez dans son dossier, il ne leva pas un regard vers eux avant d'arriver à leur hauteur. Il regarda Leia puis Mutt.

" Bonjour, madame Jones ou comment dois-je vous appeler ? On m'a dit que vous étiez sa mère... "

Mutt plissa les yeux et se tourna vers Leia en l'interrogeant du regard. Il se fichait bien de ce qu'elle avait pu dire à l'accueil mais il ne pouvait que comprendre le geste qu'elle avait fait. Celà les avait surement poussé plus vite à la conduire à lui.

" Oui... " Souffle Mutt. " Ma mère... " Dit il en attrapant les mains de la jeune femme.

" Bien, j'ai fait des analyses sanguines, on a une légère infection et j'ai peur qu'il y ait une torsion des intestins... On va devoir ouvrir pour voir tout ça... "

Mutt se mordit la lèvre inférieure pour ne pas se remettre à pleurer. Toujours aussi cash direct et incroyablement froid.

" J'espère que vous me le calmerez, car il a immobilisé une infirmière toute la mâtinée. Je suppose que votre... fils... vous a dit ce qu'il a fait ? A moins qu'il ait des scrupules encore ? "

Le médecin semblait avoir perdu patience avec Mutt aussi. Après le cirque qu'il avait tapé avec Klaus... A croire que profiter activement sexuellement dans une vie de couple était une tare... Et qu'il n'aurait jamais dû y avoir un seul excès dans sa vie. Il était jeune après tout... Mais ca le médecin s'en fichait bien.

Ils restèrent ainsi un moment, Leia refusant de le lâcher. Elle prit le temps qu'il fallait, espérant le rassurer et le consoler. Elle était un peu inquiète, ne savant pas si ce qu'elle faisait était vraiment efficace ou non. Elle n'avait jamais vraiment réussit à rétablir sa relation avec son propre fils, ainsi qu'à peine avec son mari. Faisait-elle les choses correctement ? Se sentait-il vraiment en sécurité, dans ses bras ? Elle ne pourrait jamais remplacer sa mère biologique, après tout.
La peur envahissait un peu son cœur, malgré ses efforts.
Mais, malgré tout, elle ne cessa ses caresses le long de son dos.

Une fois un peu calmé, il s'éloigna pour essayer de lui expliquer. De ce qu'elle comprenait, un homme était la raison de sa détresse. Et il risquait de devoir subir une opération. Ses poings se serrèrent sous un tourbillons d'émotions. C'était grave à ce point ? Qu'est-ce que ce bâtard lui avait fait ?
Elle aurait aimée pouvoir lui poser une ou deux questions. Mais la porte de la chambre s'ouvrit sur un médecin, trop occupé par ses papiers pour les regarder. Lorsqu'il daigna enfin les regarder, il lui demander si elle était bien madame Jones. La mère de Mutt, comme elle l'avait annoncée à l'accueil.
Elle ne put s'empêcher de rougir, sentant le regard du patient sur elle. Le prenait-il mal ? Elle se pinça d'abord les lèvres, prête à s'excuser et avouer qu'elle avait mentit. Mais des main emprisonnant les siennes la stoppa dans son élan. Elle regarda alors Mutt, qui confirma qu'elle était sa mère.
Pour une raison qu'elle ignorait, son cœur battit plus vite. Elle s'était vraiment comportée comme une mère avec lui. Cela voulait-il dire qu'il y avait encore une chance, entre elle et Ben ? Qu'elle était capable de retourner le voir ? D'arranger une bonne fois les choses avec lui, sans craindre un refus ou un échec ? Elle aurait pu se poser des questions encore longtemps, si la voix sèche du médecin ne l'avait pas ramenée sur terre.

Elle reporta son regard sur lui, son comportement faisant écarquiller un de ses sourcils. Les médecins de ce monde se comportaient tous de cette manière ? N'étaient-ils pas censé avoir plus de tact avec leurs patients ? Elle sentit parfaitement les tremblements de Mutt, ses mains toujours dans les siennes.
Sa dernière réplique fut la goutte de trop.
Elle s'éloigna du lit pour se rapprocher du grincheux, la mine sévère.

- Non, je ne sais pas ce que mon fils a fait. Mais il y a une chose dont je suis certaine. C'est que vous n'avez pas du tout envie de vous occuper de lui. Donc je vous prierez d'aller chercher un médecin compétent qui sait prendre soin de ses patients. Plutôt qu'un grincheux qui veut se servir de mon fils comme d'un punching-ball !

Elle avait croisée ses bras, son regard lançant des éclaires. Cet abrutis parlait de scrupule, alors qu'il n'en avait aucun pour pouvoir rabaisser quelqu'un dans le besoin. Cependant, ne voulant pas se rabaisser à son niveau elle comptait lui laisser une petite chance. Sois il lui obéissait, sois il la défiait.
S'il choisissait la seconde option ... Alors, elle n'en aurait aucun à son tour.

Mutt était incapable de se défendre à cet instant. De toute manière, depuis qu'il avait foutu les pieds ici, il était totalement paumé et il se laissait porter... C'est tout ce qu'il pouvait faire. Alors oui, il avait dû continuer à subir la froideur de ce médecin. Il avait peur de ce qu'ils allaient lui faire, même si c'était pour son bien mais balancer clairement qu'on allait l'ouvrir, comme le disait si bien ce gars... Ca n'aidait pas à être rassuré pour un sou.

Mutt avait baissé le nez, la réalité le frappant de nouveau en pleine figure. Leia prit alors le relais. Il laissa alors défiler les évènements, essayant de se détacher de ce qu'il se passait à l'instant autour de lui pour ne pas recraquer et partir dans une crise de panique. Leia devait savoir ce qu'il s'était passé. Même s'il avait fait cette connerie.

" Très bien... " Dit le médecin. " Faites comme bon vous semble, mais je pouvais programmer une intervention en fin de journée pour que vous puissiez partir le plus vite de cet endroit mais... Bien... Vous aimez faire trainer les choses. J'ai autre chose à faire et devoir gérer les caprices d'un gamin n'en fait pas parti. "

Il laissa tomber le dossier sur la commode près du lit et sortit aussi rapidement qu'il était entré. Mutt se remit à sangloter. Le médecin avait fini par jeter l'éponge face à Leia. De toute manière, il n'attendait surement que ça. Mutt savait qu'il devait quand même des explications à la jeune femme mais est-ce qu'il en serait capable ?

Ca pouvait sembler idiot aux premiers abords son histoire et il se sentait idiot de réagir comme ça à cette situation mais ca cachait autre chose qu'il n'avait jamais raconté à personne. Pas même à sa propre mère alors non... Alors il essaya de fuir la conversation, dans sa tête, il devait la fuir, ne pas revenir dessus parce que c'était trop à gérer.

" Leia... Faut qu'on s'en aille... Je peux... pas rester ici... J'ai pas... envie... " Comme un gosse, ne voulant pas affronter l'inévitable, et ne se sentant pas protégé dans cet endroit... " Leia... Je veux pas rester ici... Et je... je dois le retrouver... "

Alors cette remarque était totalement idiote, même lui le sentait en le disant. Retrouver Klaus ? Après tout ça ? Pour qu'il souffre encore ? Il ne pouvait pas s'en empêcher. Il s'inquiétait et... il avait besoin de lui. C''était comme si toutes ses cellules le réclamaient. Oui, il l'aimait encore... Comme un fou, un dingue amoureux qui n'arrivait plus à réfléchir correctement. Qu'importe ce qu'il lui ferait, il ne pourrait s'empêcher de l'aimer. C'était peut être idiot et incompréhensible.

Il essaya de tirer ses draps, en grimaçant et se tenant le ventre encore endolori... Il voulait sortir... Sortir d'ici... Fuir... Loin de toute cette merde. Il essaya de se redresser mais se plia en deux en gémissant. De toute manière, même s'il le décidait, il n'ira pas bien loin...  

La jeune femme n'avait clairement pas retenir son rire cynique. Un connard. Voilà ce qu'elle avait en face d'elle. Un vrai médecin, possédant de la compassion pour ses patients, n'irait pas faire du chantage à une personne pliée en deux pour que cette dernière se plie à sa volonté. Des caprices ? Avoir mal, c'était faire un caprice, maintenant ? Peu importe la raison pour laquelle Mutt s'était blessé, un médecin était pour aider et soigner les patients. Par pour les manipuler mentalement et les faire culpabiliser. Même elle, elle le savait !
Le connard ne sembla pas apprécier, car il se retourna pour lui lancer un regard noir. La brune en fit de même, se rapprochant de lui pour attraper sa veste. Peut-être fut-elle même plus imposante, car il se figea sous la surprise.

- Puisque vous ne semblait pas comprendre, je vais être plus claire. Je veux un médecin compétent, pas un connard qui manipule ses patients pour faire ce qui est censé être son travail comme ça l'arrange. Si ce que vous faites ne vous plait pas, changez de métier. Mais arrêtez d'interpréter la douleur d'une personne comme un caprice. Sinon, tout comme vous n'en avait pas pour vos patients, je ne me gênerai pas pour avoir aucune pitié pour vous.

Elle n'était pas le maire de cette ville, mais cela ne l'empêchait pas d'avoir du poids dans la politique de ce monde. Elle et Alexander faisait partit des meilleurs éléments de la mairie, après tout. Elle savait que si elle parlait sur le comportement affreux de ce sale type, on l'écouterait.
Et la confiance que transmettait son visage sembla faire peur au médecin. Il détala bien vite, sans demander son reste.

Un silence régna pendant quelques secondes, personne ne se décidant à parler. Elle n'avait pas du tout confiance en ce type, qui serait capable de laisser en plan un patient sous le coup de son égo. Elle préparait déjà, mentalement, le rapport qu'elle allait faire sur le comportement honteux de celui sensé dédier sa vie pour celle des patients. Elle se retourna vers Mutt, voulant lui dire qu'elle allait chercher quelqu'un d'autre. Mais, une nouvelle fois, il la coupa dans son élan.

Il pleurait à nouveau, lui demandant de le faire sortir. Disant qu'il devait retrouver quelqu'un, malgré son état. Mais qui était ce il, bon sang ? C'était bien lui qui l'avait blessé, non ? Alors pourquoi le retrouver ? Pour qu'il le détruise à nouveau ? Hors de question !
Il essaya de bouger, mais la douleur le plia en deux. Elle se rapprocha bien vite, s'asseyant pour le soutenir par les épaules. Elle resta un instant sans parler, cherchant ses mots. Il n'était pas en état pour vraiment l'écouter. Tout ce qui semblait compter, c'était ce mystérieux garçon qui l'avait fait souffrir. Elle devait faire attention à son discours, comme lorsqu'elle était candidate pour être ambassadrice.

- Mutt ... écoutes moi ...

Elle posa une main contre sa joue, le poussant à la regarder. Elle lui offrit un sourire, espérant qu'il trouve quelque chose de rassurant, de protecteur. Pour elle, c'était sa la priorité. Qu'il retrouve son calme.

- Ce médecin a dit n'importe quoi. Avoir mal, ce n'est pas faire un caprice. C'est juste avoir mal. Il te faisait culpabilisé pour faire comme ça l'enchantait. Mais la médecine, ça ne marche pas comme ça. C'est à lui de s'adapter selon la situation, pas au patient ...

Durant les nouvelles secondes de silence, elle caressa son visage. Voyant que sa respiration devenait plus régulière, elle se permit de continuer.

- Je ne sais pas qui est cette personne, n'y ce qui t'es arrivé. Mais tu n'arriveras pas à arranger quoi que ce soit, pas dans cet état. Tu dois penser à toi. Et une fois totalement rétablit, tu seras capable de le retrouver et de faire quelque chose. J'en suis sure ...

Elle s'éloigna ensuite doucement, désignant du doigt sa tête, puis son torse, avant de poser sa main sur la sienne. Toujours avec douceur.

- Donc, d'abord, il faut rétablir ta tête et ton cœur. En même temps que ton corps. Tu comprends ?

Et elle resterait là. Jusqu'à ce qu'il aille mieux. Jusqu'à ce qu'il puisse voir plus claire, mieux comprendre ses émotions, qu'il ne ressente plus de douleurs. Elle resterait. Parce que c'était là qu'elle devait être; en ce moment même.
Avec lui.

Mais il avait peur. Vraiment peur. En même temps, depuis qu'il avait foutu un pied ici, personne n'avait essayé de le rassurer vraiment. C'était bien Leia la première qui est venue à son secours. Alors non, ces murs ne le rassuraient pas. Elle le regarda, prit le temps de lui expliquer convenablement la situation. Il plongea son regard larmoyant dans ceux bienveillant de la jeune femme. Elle avait les gestes qu'une mère pouvait avoir. Que sa mère pouvait avoir.

" Mais... j'ai peur... " Avoua-t-il. " Je sais pas ce qu'ils vont me faire, je veux pas... qu'ils me touchent encore... J'ai pas envie de revivre ça. "

C'était ça. La honte, se faire trinqueballer à droite à gauche comme une chose qu'on voyait comme moisie... Qu'on le regarde comme une pauvre chose, qu'on se moque de lui, qu'on le rabaisse. Non, le médecin ne l'avait pas aidé et Klaus qui... Il aurait voulu du soutien à ce moment là... Il revit la scène dans sa tête et se remit à pleurer.

" Si je te dis ce qu'il s'est passé... Tu promets que tu ne m'abandonnes pas ? " Il avait l'impression que ce qu'il avait fait était pire que tout. Qu'il méritait peut être ce qu'il lui arrivait ? Il avait peur que Leia le laisse... L'abandonne comme ses parents pourraient le faire. Parce qu'il ne savait pas ce que Marion et Indiana penserait de tout ça. Que leur fils soit... contre nature ? Est-ce qu'il le pensait vraiment ?

" J'ai... J'ai... " Il en était plus si sûr. " J'avais... un petit copain... Chez moi, c'est pas bien vu, je... j'ai peur... qu'on... me dise que je suis... une pédale... qu'on me... rejette, je voulais pas le dire et Klaus... m'a dit que j'avais honte de lui et de notre relation, mais j'avais peur... je sais pas... comment réagir... Et puis... C'est Klaus... L'autre soir, on a... consommé de la drogue et... on prit aucune précaution... " Bon là, il se remet à pleurer fort, il ferma les yeux pour ne pas croiser le regard de Leia. Il avait peur du regard qu'elle lui jetterait à cette révélation. Qu'elle se soit déplacé pour un pauvre con qui avait fait de la merde. Qu'il était juste responsable de ce qui lui arrivait. " Ca a... ca a... mal tourné... Je voulais pas venir... parce que c'est trop... les regards des gens... Klaus était agacé... Et le médecin... Il semblait agacé aussi. Alors j'ai juste agacé tout le monde et j'ai dû... Il devait regarder mais... J'avais pas envie mais... j'ai eu si honte... Klaus est parti... J'ai... j'ai l'impression d'être juste un bon à rien. Et j'ai peur de finir tout seul... C'est ma faute et mes... caprices... Si... si j'avais pas attendu si longtemps... " Il enfouit son visage dans ses mains. " Je suis désolé... Je suis tellement désolé... Je m'en veux de tout... "

- Ils vont faire leur travaille, en te soignant. Et je veillerai à ce qu'il ne fasse rien de plus, rien de moins. Tu as ma parole !

La jeune femme faisait de son mieux, mais la blessure de Mutt semblait bien plus profonde qu'elle n'en avait l'air. Aussi bien la physique que la psychique. Mais il était hors de question qu'elle abandonne. Il fallait qu'on l'aide. C'était la seule chose à faire pour qu'il puisse se relever, pour qu'il puisse réellement guérir. Après tout, le mental jouait beaucoup sur la guérison d'un patient. C'était ce qu'on lui avait toujours dit, quand elle était la générale se souciant de ses soldats. Il fallait donc qu'elle veille à ce que le garçon ne tombe pas dans le désespoir. Peut importe ce qu'il avait vécu, il allait s'en sortir. Elle en était persuadée. Et tant qu'il en aurait besoin, elle ne lâcherait pas sa main.

Face à son interrogation, Leia lui offrit un non silencieux. Elle ne referait pas la même erreur qu'avec sa famille, même si la situation n'était pas la même. Elle était assez forte pour tout entendre, pour tout accepter. Elle tenta de le prouver en serrant sa main un peu plus fort, avec tendresse.
Puis, la vérité éclata.

L'ancienne princesse garda le silence, voulant écouter jusqu'au bout afin de bien comprendre. Quand il eut finit, Mutt cacha son visage et ses larmes de ses mains. Face à cette vision, Leia ne put que serer sa mâchoire. Maintenant, elle était sûre de deux choses.
Premièrement, elle allait faire le plus rapidement possible un rapport afin de faire virer ce médecin homophobe et antipathique pour la survie des patients.
Dernièrement, elle n'avait pas envie de rencontrer le fameux Klaus. Du moins, pas tout de suite. Bien qu'il s'était comportait comme un monstre, Mutt n'allait pas apprécier qu'elle le tue.

Elle prit une grande inspiration, cherchant en même temps soigneusement ses mots, avant d'enfin prendre la parole.

- Si je comprend bien, le sujet de l'homosexualité est plutôt tabou dans le monde d'où tu viens. Mais, tu sais ... Chez moi, on ne pense pas de la même façon. L'important n'était pas le physique, la race ou le sexe de la personne. L'important, c'était les sentiments qui te reliais à la personne que tu avais choisit. Rien de plus, rien de moins ...

L'envie de prendre ses mains pour découvrir son visage la démangea. Mais elle n'en fit rien. Elle voulait lui laisser le temps d'assimiler ce qu'elle lui transmettait. Elle ne voulait pas, non plus, le forcer d'avantage. Elle devait y aller doucement, à son rythme. Elle usa de toute sa patience pour cela.

- La dimension dans laquelle nous sommes, maintenant, possède la même façon de penser. Les personnes homophobes, comme ce médecin, sont de plus en plus rares. Tu peux être sur que si quelqu'un essaye de t'attaquer sur ce sujet, il y aura toujours quelqu'un pour te défendre. Parce que tu n'es coupable de rien. Aimer n'a jamais été un crime. Et encore moins un caprice !

Un nouveau silence s'installa, suite à cela. Prenant une courte pause, elle observa le ciel qui se dégageait. Timidement, le soleil laissait ses doux rayons éclairer la terre. Cela apporta une vague d'espoir dans le cœur de la brune, la faisant doucement sourire.

- Je peux comprendre que tu ais honte, dans une telle situation. Après le médecin que tu as eu, il ne peux en être autrement. Mais tout le monde n'est pas comme cet abruti. Je suis sûre que tu vas être prit en charge par un personnels beaucoup plus doux et compétent, qui va te guider et te rassurer afin que tu puisses sortir en bonne santé. Alors, ne penses plus à tes regrets. L'important, c'est que tu seras plus prudent la prochaine fois !

Elle osa se lever de sa chaise pour s'asseoir sur le lit, passant sa main dans ses cheveux. Il n'avait toujours pas levé les yeux vers elle. Mais elle n'avait pas finit. Elle avait encore une chose à dire. La partie la plus importante de toutes.

- Car oui, il y aura surement une prochaine fois. Et non, ce que tu as fais n'est pas honteux. Vous vous y êtes prit de la mauvaise manière et ce Klaus s'est clairement comporté comme un goujat. Mais faire ce genre de chose avec la personne qu'on aime n'est en aucun cas quelque chose de honteux ! Et je suis sûre que tes parents penseront la même chose ! Vu comment tu m'as parlé de ta mère et vu que ton père est le parfait sosie de mon mari ...

Elle ne put s'empêcher de rire en disant cette phrase. Han et ce fameux India avaient l'air de bien se ressembler, malgré des petites différences. Voilà pourquoi elle pouvait affirmer que, jamais, les parents du garçon n'allaient le rejeter. C'était leur fils, après tout. L'avenir professionnel était une chose, sa personne une autre. Elle n'avait aucune inquiétude là dessus.

- ... et parce qu'ils t'aiment. Comme moi, j'ai finit à t'aimer depuis notre rencontre ...

C'était un peu sortit tout seul, la surprenant elle-même. Mais elle fit comme si de rien n'était. Son but n'était pas de le brusquer, n'y de revenir sur ses paroles. Son cœur avait juste parlé plus vite que sa tête. Chose inhabituelle, pour la Organa. Mais ce n'était pas, non plus, une mauvaise chose.
Elle devait juste se concentrer sur le bien-être mentale de Mutt. Pour la suite, c'était à lui de choisir comment elle devait se passer.

Les paroles de Leia étaient rassurante et Mutt pouvait la croire de tout son être et de toute son âme. Elle avait cette aura protectrice. Elle serait là pour lui... Même si son insécurité était bien plus grande et profonde qu'elle pouvait l'imaginer pour l'heure. Comme un jeu de domino, il en était arrivé là suite à un nombre conséquent de pièce qui était tombé de son enfance jusqu'à maintenant. Il acquiesça à ce que dit Leia mais ne formula pas de mots.

Puis Mutt se confia. Elle devait savoir ce qu'il s'était passé et même s'il était terrorisé à ce que son regard change vis à vis de lui... Il devait le faire. Elle lui parle alors de manière réconfortante mais Mutt reste caché, et n'ose toujours pas croiser son regard. Il la laisse parler, doucement ses mains glissent sur ses genoux et elle se rapproche de lui.

Il finit par lever un regard vers elle. Son regard était pleins de compassion et... d'amour ? Elle lui parle de ses parents, et du fait qu'elle avait fini par l'aimer aussi. Il tenta un sourire entre deux sanglots, ce qui ne ressemblait absolument à rien de son point de vu. Il glissa ses bras autour d'elle pour se serrer contre elle. Il avait été entouré. Mais cet amour que lui apportait Leia, ca avait été ça qui lui manquait. Il essaya de se reprendre en se reculant, il prit les mains de la jeune femme en les serrant fort dans les siennes en signe qu'il ressentait un profond attachement pour elle en retour aussi. Il n'arriverait pas à retourner ces mots, il avait trop mal dans la poitrine pour ressentir un quelconque amour à cet instant. Le coeur déchiré, l'esprit en vrac...

" Tu sais... " Il reprend sa respiration. " Y'a eu ces photos... Je suis pas sûr que... " Il ne devait pas se perdre dans ses pensées confuses. " Chez moi, déjà y'a eu ce garçon qui s'est montré avec un autre garçon et ça a été horrible pour lui... Et puis... Ici... lorsqu'il y a eu ces photos de moi et cet autre gars dans une soirée... Elles ont circulé et ils ont commencé à se moquer et... " C'était plus que des moqueries. Il avait reçu des insultes et des messages à caractère obscène qui avaient marqué Mutt. " J'ai arrêté de regarder les messages parce qu'ils étaient... violents et... " Il se secoue la tête. " ... J'ai eu peur que... ca soit moi... Leia... "

Il prend une pause pour se reprendre car il allait aborder un sujet qui le touchait encore un peu plus profondément. " J'en ai jamais parlé à maman. Je voulais... la protéger quand... Ca se passait pas bien à l'école... Et j'ai pas envie de lui faire de soucis... Elle avait déjà trop de soucis et de toute manière... C'était mon problème... Mon père... " Il ferme les yeux. Oui, il ressemblait beaucoup à Han mais avait il la même mentalité ? Ils venaient de deux endroits et deux époques différentes. " ... Je sais pas ce qu'il va penser. Je le déçois assez et  j'ai peur qu'il... s'en aille encore... C'est bizarre car je le fais chier tout le temps pour qu'il me foute la paix et... j'ai peur qu'il m'abandonne encore... Et que ma mère m'abandonne et que... Je passe mon temps à donner du soucis aux gens que j'aime. Si ça se trouve... Klaus... C'est ma faute aussi... J'ai pas été gentil... J'ai jamais voulu que nous, ca se sache et il... est parti... " Il se pose une main sur son coeur. " J'ai mal là... C'est comme si on me poignardait le coeur encore et encore... Et je suis terrorisé autant à l'idée de le perdre que de devoir affronter toute cette merde qui m'attend. Je suis incapable de faire un choix... J'ai l'impression que ma tête va exploser... " Il se remet à pleurer plus fort en disant. " Klaus m'aimait et pourtant, il m'a abandonné... Alors je sais plus... Je comprends plus rien... J'ai plus confiance en rien... Je suis juste là et je... me demande si tout ça à un sens... "

Cherchant du réconfort, Mutt de calla doucement entre les bras de Leia. Elle le berça tendrement, espérant l'apaiser avec ses mots et ses gestes. Parce que le voir ainsi, détruit et perdu, lui brisait le cœur. Qui aimerait voir une personne qu'il aime souffrir ainsi ? Certainement pas Leia !
Elle aurait pu rester ainsi une éternité. À lui caresser les cheveux, à créer une bulle pour le protéger de toutes émotions mauvaises. Mais il finit par s'éloigner, lui attrapant les deux mains pour les serrer dans les siennes.

En scrutant à nouveau son visage, elle compris que ce n'était pas finit. Bien que son compagnon avait fait quelque chose d'inadmissible pour elle, autre chose semblait avoir rajouté une couche. Mais elle ne dit pas un mot. Elle fit preuve de toute la patience qu'elle possédait, laissant le jeune homme continuer à parler.
Il fallait qu'il se décharge complètement, afin que les autres puisse évaluer ce qu'ils pouvaient porter avec lui. Et à ce moment là, c'était Leia qui était là pour l'écouter. Elle ne comptait pas partir sans avoir trouvée de solution avec lui !

Quand il eut finit, la brune prit quelques secondes pour tout assimiler. C'était donc une accumulations de beaucoup de choses. Elle savait bien que cet endroit n'avait rien de parfait. Et ce, malgré tout les miracles et les joies qu'il avait produit pour la grande majorité des habitants. Mais elle n'avait pas pensé à ce que de la violence et de la haine se joignent à eux. À présent, il était évident que la paix ne pouvait pas être la seule a régner parmi des humains. Peut importe s'ils venaient de la terre ou d'une galaxie lointaine.
Alors quoi ? Ils étaient tous arrivés ici pour ça ? Pour commettre les mêmes erreurs que par le passé ? Pour vivre exactement les même souffrances et éprouver les mêmes remords, éternellement ? Malgré la seconde chance qu'on leur donnait ?
Elle serra la mâchoire, de frustration et de rage. Mais, encore une fois, elle se contint. Elle devait faire attention à ses mots, pour ne pas braquer son interlocuteur.

- Tu sais quel est ton véritable problème, Mutt ?

Elle libéra une de ses mains, la plaquant contre le torse de son interlocuteur. Juste à l'emplacement de son cœur, qu'elle sentit battre sous sa paume.

- Tu gardes énormément trop de choses ici. Ça t'empêche de réfléchir et de prendre des décisions, posément. Car tu as trop de choses auxquelles penser en même temps. Et, au bout d'un moment, il ne peux plus le supporter ...

Elle retira sa main pour la remettre à sa place, dans celles du garçon. Ses pouces lui firent quelques caresses, tandis qu'elle poursuivit.

- Pour commencer, si j'étais à la place de tes parents, je serais outrée d'entendre de telles choses. En tant que mère, je sais qu'écouter et conseiller mon fils ne serait jamais un soucis pour moi. Au contraire, je culpabiliserais s'il se trouvait dans une situation similaire à la tienne, parce que je n'ai pas su être attentive pour lui ...

Là, ses regrets étaient sûrement en train de parler. Mais ce n'était pas le moment. Seul Mutt comptait et elle ne sortirait pas du sujet principal !

- Sans compter autre chose ... Tes parents t'aiment, Mutt. Je ne connais pas vraiment ta mère, mais je peux dire que ton père ressemble pas mal à son alter égo, mon mari. C'est pourquoi, malgré, je ne peux qu'en être persuadée. Peut-importe tes bêtises, peut importe à quel point ton India peut être ronchon et ta mère terrifiante ... Ils ne t'abandonneront pas. Tu dois arrêter de penser une telle chose !

A chaque mot qu'elle avait prononcé, elle n'avait pas lâchée le regard du patient. Comme pour le graver elle-même dans ses pensées, dans son cœur. Pour qu'il ne l'oublie plus jamais. Et pour l'empêcher de croire à nouveau de tels mensonges.
Puis, vint u sujet plus sensible ...

- Pour ce qui est de Klaus ... pour moi, c'est lui qui est en tord. Je suppose qu'il a pu lui arriver quelque chose à ce moment là, mais ce n'est pas une raison pour abandonner la personne que l'on aime dans une situation critique. Donc, je veux que tu te retires tout de suite cette idée comme quoi tu n'as pas été gentil. Même si tu ne voulais pas exposer contre relation, rien ne peux justifier son comportement ! Il a été pire qu'un goujat !

Et elle en avait rencontré, des goujats, pour lui dire une telle chose. Qu'ils soient humains ou extraterrestres, il y en aurait toujours. Et ce n'était pas en prenant toute la faute sur soit que la situation allait évoluer. Il fallait qu'il reprenne confiance en lui, qu'il aille de l'avant.
Que quelqu'un le soutienne ...

- Tu ... Tu crois que ça t'aiderais, si je venais vivre avec toi ? Le temps que tu arrives à voir plus claire ...

Le silence prit place, le temps d'un instant. Leia n'était pas sûre de son idée. Mais en même temps, elle sentait qu'il n'y arriverait pas en restant seul chez lui.
Et il pouvait toujours refuser ...
N'est-ce pas ?

- Je propose comme ça ... Tu peux refuser, bien sûr. J'ai bien conscience que ça peut paraître étrange. Mais ... je ne veux pas que tu restes seul ...

Mutt n'avait jamais été autant dévasté. Il n'avait jamais vécu ça avec une telle intensité. Déjà parce que cette histoire avait été cherché dans les profondeurs de qui il était. Parce qu'il s'était totalement ouvert à Klaus et peut être trop. Il lui avait tout donné, et il en avait profité pour tout détruire. Et le pire de tout ? C'est qu'il s'est retrouvé abandonné et totalement seul. Il n'avait clairement pas papa et maman pour rattraper sa merde cette fois. Alors oui, il avait appelé Leia. C'était celle qui ressemblait le plus à une mère et la personne la plus compréhensive qu'il avait pu rencontrer. Et il avait besoin de cette aura, cette sagesse, ce qu'il aurait pu retrouver chez sa mère au final. Mais elle n'était pas là. Marion Ravenwood Jones restait introuvable.

Et Leia avait répondu présente. Elle avait été près de lui et l'avait rassurée. Mutt gardait des blessures profondes néanmoins. Elles ne guériraient pas si facilement. C'était une histoire complexe qui liait deux personnes ensemble d'une manière la plus forte qu'on puisse imaginer.

Leia prend un temps, Mutt observe ses gestes délicats et précis. Elle lui parle de son cœur, de ce qu'il passe son temps à garder en lui. Et elle avait tout à fait raison. Notre garçon avait du mal à communiquer et il avait tendance à prendre le poids du monde sur ses épaules. Mais Mutt était comme ça. Il s'était vu comme l'homme de la maison, même si ca n'était pas vraiment la vérité. Et c'était simplement dans le tempérament de Mutt de tout vouloir porter à bout de bras. Leia avait vu juste, elle semblait lire en lui comme dans un livre ouvert. Mutt le savait mais arriverait il à faire l'effort ?

Il continue de l'écouter, et bien sûr, Marion l'aurait écouté. Elle ne l'aurait jamais laissé dans une pareille merde. Elle l'aurait portée à bout de bras, et soulevée. Elle ne pourrait jamais laissé son fils dans un état pareil.

Mutt ferme les yeux alors que les larmes coulent de nouveau sur ses joues, la tristesse l'envahissant de nouveau lors qu'elle dit des paroles pleines de sens, et quand elle parle de son père et de ce qu'il penserait de la situation. Mutt se secoue la tête. Elle avait surement raison, mais ca n'empêchait pas que Mutt avait peur... Et puis, il ne lui avait pas tout dit.

" Mais il l'a déjà fait... " Dit-il à coeur ouvert. Son ego avait volé en morceau, il n'avait plus de filtre et au final, parler à une personne de confiance, c'était tout ce qu'il lui restait. " ... Il m'a abandonné. Il nous a abandonné et s'il nous abandonnait encore à cause de moi. Parce que je suis juste minable, que je conviens pas à ce qu'il veut... Si maman m'a menti c'était peut être pour me protéger ? Parce qu'elle ne m'a jamais dit ce qu'il s'était passé... Parce qu'il voulait plus de nous et... "

Bordel, rajouter une couche comme ca par dessus, ca n'était pas la meilleure chose en soit, mais c'était comme une plaie béante où s'échappait toutes les merdes qui avaient eu le temps de s'infecter bien comme il faut. Car oui, elle avait raison, il en a trop gardé sur le coeur, et Klaus était la goutte d'eau.

Par contre, elle devient plus dure concernant Klaus, mais il sentait que c'était pour son bien. Il la sentait en colère contre lui et ce qu'il lui avait fait. Sentir qu'on avait une personne qui tenait autant que celà à soit dans ce moment critique était une bouffée d'air, même si penser à ça. A se dire qu'il faut qu'il oublie Klaus... Mutt continuait de penser que c'était pas de sa faute... Qu'il était en tord. Assez stupide comme raisonnement mais quand on se retrouvait dans un état pareil. Il secoue la tête de haut en bas pour lui affirmer que oui il comprenait bien mais ses paroles étaient à l'opposé:

" Mais je l'aime... Ca fait trop mal... "

Leia lui propose alors de venir lui tenir compagnie durant le temps ou ca n'irait pas. Elle ferait ca ? Elle irait jusque là. Entre deux larmes, la surprise se fait entrevoir sur son visage mais il finit par acquiescer vivement de la tête. Se retrouver seul à l'appartement serait la pire chose au monde.

" Bien sûr ! Je pourrai pas rester seul... " Finit-il par avouer. " Ne me laisse pas seul s'il te plait. "

Après avoir dit tout ce qu'elle pensait de la situation, Leia avait laissé Mutt réfléchir un peu à ses mots. Il était important que le garçon comprenne bien chacun de ses mots, sans omettre le moindre petit détails. Car s'il continuait à culpabiliser sur des choses dont il n'était pas le coupable, il n'allait jamais réussir à se relever. Et ce, peu importe l'aide qu'on tenterait de lui apporter. L'ancienne princesse ne voulait pas refaire la même erreur de mal comprendre la personne qui avait besoin d'elle, comme elle avait pu le faire avec son fils biologique. Cette fois, elle comptait bien faire attention à ne brûler aucune étape dans la guérison du jeune homme. Et, surtout, à lui apporter ce dont il avait vraiment besoin. Pas juste un pansement qui allait le soulager pour une courte durée !

La discutions finit par complètement s'orienter vers le paternel de Mutt. La brune avait finit par constater qu'elle n'était pas la seule à avoir de sérieuse blessures à causes des choix et actions de son paternel. Peu importe l'univers duquel ils venaient, la plupart semblaient reproduire les mêmes erreurs avec leurs propre enfants. Était-ce une sorte de malédiction ? S'en était au point de se poser sérieusement la question !
Mais ce n'était clairement pas le moment de s'éparpiller !

- Il a finit par épouser ta mère, n'est-ce pas ? N'est-ce pas la preuve qu'il a prit la décision de prendre ses responsabilité ? Qu'il vous aime assez, toi et ta mère, pour arrêter ses bêtises et faire les choses correctement ?

Encore un petit temps de réflexion pour le patient. Détruire toutes les barrières, construites sur la peur et l'insécurité, n'était pas une chose que l'on pouvait faire en un claquement de doigts. Bien qu'elle ne le montrait quasiment pas, Leia en savait bien quelque chose. Comme lorsqu'on voulait éplucher un oignon, il fallait y aller couche par couche, étape par étape. C'était exactement ce qu'essayait de faire l'employé de la mairie. Lentement, mais surement. Avec toute la patience et l'amour qu'elle avait, au fond de ses tripes.

Puis, le sujet qui fâche finit par revenir sur le tapis. L'ancienne général détourna les yeux quelques secondes, cherchant ses mots. De toutes les peurs de Mutt, celles liées à ce qui était arrivé avec Klaus étaient certainement les plus durs à traiter. Parce que tant qu'il n'aurait pas une conversation sérieuse avec son amant, il continuerait à être persuadé qu'il était LA personne en faute.
Mais Klaus avait bien respecté les désirs de Mutt, puisqu'ils avaient finit par sortir ensemble. Comment peut-il lui reprocher d'avoir peur, alors qu'il savait que l'époque de Mutt rendait ce genre de sujet tabou ? Il avait juste agis selon ses avis pour ensuite tout lui faire retomber dessus. Et ça, Leia n'était pas prête de le lui pardonner.
Même si ce n'était pas du tout à elle de prendre ce genre de décision !

- Il y a toujours des hauts et des bas, quand tu aimes quelqu'un. Mais ça ne veux pas dire que tu dois accepter le manque de respect et le mal qu'il peut te faire. Vous êtes deux dans l'histoire, tout ne peux pas tourner autour du nombril de Klaus. Surtout que dans cette histoire, tu avais urgemment besoin de lui. Et je crois qu'il a besoin de le comprendre, afin que vous puissiez repartir sur des bases plus saines ...

Elle qui était si impulsive d'habitude, elle admirait sa capacité à prendre sur elle. Tout en disant ce qui devait être entendu, bien sur ! Mais avec assez douceur pour que le jeune homme ne parte pas en courant.
Elle ne pouvait plus qu'espérait que cela allait complètement l'aider à se relever !

Face à sa proposition, Mutt accepta en lui demandant de ne pas le laisser seul. Le cœur de la jeune femme se serra un peu plus. Mais elle se contenta de sourire, hochant doucement de la tête.
Quelqu'un toqua ensuite contre la porte, avant de légèrement l'ouvrir. Une femme blonde les salua, tenant dans sa main un dossier. Certainement celui du garçon. Le badge portant le nom du docteur attira bien vite le regard de la brune. Docteur Hargreeves.
Elle ne pouvait qu'espérer que tout irait bien avec elle !

Et, heureusement, elle ne fut pas déçu. Le médecin prit bien soin du patient, lui expliquant calmement tout les détails afin de le rassurer. Elle lui affirma même que l'opération se ferait dans l'après-midi, afin que le jeune puisse reprendre rapidement des forces et quitter l'hôpital le plus tôt possible.
Leia remercia longuement la professionnel avant de se tourner une dernière fois vers Mutt, assez détendu pour pouvoir partir au bloc dans peu de temps.

- Tout ira bien. Quand l'opération sera terminée, je serai là pour te tenir compagnie et rentrer avec toi. Tu n'es plus tout seul !

Elle déposa un petit baiser sur son front, comme dernier encouragement avant de devoir quitter la pièce.
Cela allait prendre du temps, mais elle ne comptait pas abandonner. En ce jour, elle se sentait capable de se comporter comme il le fallait afin d'apporter son aide à Mutt. Et elle ne comptait pas le lâcher tant qu'il n'aurait pas retrouver toutes les forces dont il avait besoin.
Elle s'en faisait la promesse.