Une journée tout à fait prometteuse pour Klaus Hargreeves. Au sens où elle ne le sera pas du tout, puisqu'aujourd'hui, il a bien l'intention de ne rien faire (d'aucuns observeront à juste titre que ça ne change donc pas grand-chose à ce qu'il fait en temps normal, et ils auront tout à fait raison). Il y a un reste de pizza qui l'attend au frigo, quelques bières et un paquet de clopes, plus les débilités habituelles que l'on peut voir à la télé.

Non, vraiment, il n'a pas besoin de plus, il est très bien, là, tout de suite, et il se sent surtout parfaitement dans son élément, bien enfoncé dans le canapé, bien décidé à ne pas s'en laisser déloger. Si bien que quand il entend sonner à la porte, il est tout d'abord tenté de laisser sonner dans le vide. D'un autre côté... Mutt n'est pas là, et déjà qu'il n'en fout pas une à la porte, il peut au moins se charger d'ouvrir la porte quand il s'agit de récupérer ses colis ou autres. Alors, en traînant des pieds, il accepte d'ouvrir la porte (au moins, pour une fois, est-il totalement habillé, ce qui relève, on peut le dire, du succès de sa part).

Ce qui est certain, c'est qu'il ne s'attendait pas au spectacle qui l'attend derrière la porte. Mutt, tout charmant dans son joli costume. On ne va pas se mentir, cette tenue lui va bien, et voir Mutt ainsi, sur son trente et un, est loin de lui déplaire, même s'il ne sait pas pour quelle raison exactement il a décidé de s'attifer de la sorte. Il affiche un sourire, s'apprête à dire quelque chose, mais Mutt le prend de cours.

Klaus fronce légèrement les sourcils au moment d'entendre son interlocuteur lui parler d'assurances. Ah non, mais si... D'accord. C'est vrai qu'ils n'ont jamais poussé le délire des jeux de rôle très loin, et Klaus n'aurait pas trop parié sur le fait que jouer les vendeurs d'assurance soit vraiment le scénario le plus sexy entre tous, mais il s'en contentera, ou en tout cas, il ne lui déplaît pas, bien au contraire. Il détaille Mutt de haut en bas, de bas en haut, s'il veut jouer à ce jeu-là, eh bien ils vont jouer. Klaus a vu suffisamment de films porno dans sa vie pour savoir improviser des dialogues de ce registre sans souci.

"Mais bien sûr, j'ai très envie d'entendre parler de vos packs, ils m'ont l'air tout à fait alléchants." Il ouvre grand les portes de l'appartement. Il a envie de sortir de son rôle pour faire à Mutt un commentaire sur le costume, mais ce serait quand même dommage de gâcher ses efforts, pas vrai. "Alors, qu'est-ce que vous me proposez ?"

Son ton est aguicheur, pas franchement sérieux. Il se retient de juste lui sauter dessus, là, tout de suite.

Ah ça, pour ne pas être déçu, Klaus est absolument convaincu qu’il ne le sera pas. Il ne sait pas exactement ce que Mutt lui prépare avec son petit jeu, là, mais dans ce domaine-là, de toute manière, jamais, ô grand jamais, il n’a su le décevoir, et Klaus veut croire que ça continuera ainsi… Surtout s’il doit toujours rivaliser d’imagination pour le surprendre comme il est en train de le faire, ce qui fait penser à Klaus qu’il faudra qu’i trouve à son tour une manière de le surprendre en retour… Là, il faudra qu’il fasse fort, parce que le coup de se pointer à la porte et de prétendre devoir lui vendre une « offre qu’il ne pourrait pas manquer », c’est inédit, mais il aime tout particulièrement l’initiative. Enfin, pas autant que ce qui va suivre, cela dit. Enfin, ça, c’est ce qu’il s’imagine.

Quand Mutt ouvre son sac, Klaus s’attend à en voir sortir quelque chose d’un tant soit peu plus sexy qu’une simple brochure mais soit, Klaus suppose que Mutt a dû la trouver dans la rue et décider d’en jouer… Allez, on va faire avec. En même temps, c’est la première fois qu’ils se prêtent à ce genre de jeux, ils ne sont pas encore totalement rodés. Klaus n’est pas non plus sûr de suivre le déroulement de son petit numéro quand il commence à discourir sur cette assurance qu’il imagine fictive. Il s’est contenté d’entendre le mot paquet et de sourire malicieusement. Mais son intérêt se réveille tout de même plus largement en entendant les mots « all inclusive », là, on parle.

Mutt y met du sien, il est convaincu, il a presque l’air de jouer sa vie. Klaus se dit que c’est une manière pour lui de lui plaire, et il adore l’effort. Tout comme il aime l’idée que l’effort en question le rende un peu nerveux, comme s’il redoutait que ça ne lui plaise pas. Raison pour laquelle, Klaus a bien l’intention d’encourager son petit numéro afin de lui faire comprendre que si, bien sûr, ça lui plaît, et il a le droit de continuer autant qu’il le veut, Klaus suivra sans aucun souci, et avec le plus grand enthousiasme.

« Donc, si je comprends bien », répond Klaus en se rapprochant davantage de Mutt et en lui adressant un regard de plus en plus appuyé. « Si je choisi le haut du paquet, j’ai le droit à la totale, c’est bien ça ? Je pourrais combler absolument tous mes besoins ? » Il se rapproche encore davantage de Mutt, l’envie de lui mettre la main au sien, de paquet, est assez irrésistible en cet instant, mais comme c’est Mutt qui a initié le jeu, il préfère que ce soit Mutt qui prenne les rennes. Ce qui ne l’empêche, bien sûr, de l’encourager à sa manière bien à lui. Bien au contraire, même. « Est-ce que je peux examiner l’offre plus… en détails ? »

Il a adopté l’intonation d’un mauvais acteur porno (ne le sont-ils pas tous ?) –, il faut jouer le jeu de bout en bout.

Klaus retient un « Je ne suis pas pyromane mais j’ai le feu aux fesses » qui lui effleure pourtant plus que largement l’esprit, là, tout de suite. Il se dit que ce serait un peu trop direct, sans doute, pour le jeu auquel Mutt a envie de jouer. Il a l’air de vouloir jouer la carte de la crédibilité, c’est mignon, c’est assez sexy, quelque part, ceci dit, Klaus a quand même très envie de passer à la vitesse supérieure, là, tout de suite. Et les sous-entendus commencent à être trop… sous-entendus pour lui, il doit bien l’admettre.

Raison pour laquelle, donc, il demande plutôt d’examiner l’offre plus en détails. Premier contact physique quand il cale la brochure contre son torse, mais dans le même temps, un mouvement de recul donnerait presque l’intention qu’il veut vraiment échapper à la situation.. là, ça amuse moins Klaus, quand même. Même dans les trips fantasmés, il préfère quand même que le trip en question soit consentant. Klaus observe son petit manège, alors qu’il manque de se casser la figure et se retient de se marrer.

« Oui, je vois ça, vous êtes vraiment très nerveux », répond Klaus qui continue de se rapprocher de Mutt en dépit de ses mouvements de recul, il se dit qu’il joue donc la carte de la timidité, et c’est vrai que c’est plutôt sexy, ça aussi. « C’est pas grave, je vais vous détendre, moi. »

Bon, d’accord, on en est au point où Klaus s’est complètement désintéressé du « scénario » de son film porno et où il attend que l’on entre dans le vif du sujet, et donc, s’il doit prendre les devants, il le fera. Après tout, c’est peut-être ce qu’il attend. Comme il n’était pas averti de ce petit jeu, il doit improviser, forcément, mais il est bien possible que Mutt veuille que ce soit lui qui se montre le plus entreprenant pour commencer. Eh bien soit… ce ne sera pas trop lui demander. Klaus trouve le jeune homme particulièrement sexy dans son costume, mais il est absolument convaincu du fait qu’il sera encore plus sexy sans dans tous les cas. Pour cause, ce n’est pas comme s’il connaissait sa physionomie par cœur mais… si, un peu quand même, à ce stade.

« Je vais examiner le paquet d’un peu plus près », ajoute-t-il en empiétant définitivement sur l’espace vital du jeune homme.

Et il dépasse évidemment complètement les bornes au moment de glisser sa main entre ses jambes et de lui mettre littéralement la main au paquet. Au bout d’un moment, les métaphores, c’est bien joli, mais rentrer dans le vif du sujet, c’est encore mieux, et c’est tout ce qu’il veut, là, tout de suite, qu’ils se sautent littéralement là-dessus et qu’ils oublient un peu leur jeu de rôle pour se retrouver l’un l’autre comme ils savent si bien le faire. Généralement, c’est à peine s’ils réussissent à tenir aussi longtemps avant de se sauter dessus, alors sa patience a clairement atteint ses limites.

Ce que Klaus devrait interpréter comme de l’inquiétude ou du stress, il décide de le voir comme tout autre chose. Parce que, en cet instant, il n’est décidé à voir que ce qu’il a envie de voir, forcément, il se contente de se dire que la température est montée d’un cran, et en ce nom, il a bien l’intention de faire encore grimper le thermomètre d’un cran, histoire qu’ils admettent une bonne fois pour toutes qu’il est plus que temps de retirer leurs vêtements.

Bon, alors le cri que pousse Mutt au moment où Klaus se permet de glisser sa main entre les jambes, il ne s’y attendait pas. Il a poussé des ultrasons, d’un coup, comme s’il était sincèrement surpris… Mais… enfin bon… à moins qu’il ait appuyé sur un point sensible d’un coup, c’est quand même bizarre qu’il réagisse comme ça, pas vrai. Est-ce que Klaus est en train de se dire que quelque chose cloche ? Oui. Enfin. Au point de tout arrêter ? Non, quand même pas, parce que même s’il commence à trouver le comportement de Mutt bizarre, il ne sait pas se mettre en tête le fait que ce n’est pas Mutt, qu’il a sous les yeux. Rencontrer une floppée de ses sosies à lui aurait été une bonne chose, en cet instant, il aurait mieux compris de quoi il retournait, mais là…

Mutt finit les fesses sur le canapé, et il s’éloigne, ce que Klaus lit comme une invitation à s’installer sur le canapé juste à côté de lui. D’accord, ils sont partis pour faire ça sur le canapé. A lui, ça lui va très bien. D’un autre côté, à Klaus, toutes les positions conviennent toujours, on ne peut définitivement pas dire qu’il soit du genre difficile, loin s’en faut.

Donc il s’installe à son tour sur le canapé, et réduit de nouveau la distance que Sam avait mis entre eux. Il affiche un sourire en coin quand Mutt lui sert du « Monsieur ». ça, il doit bien admettre que ça ne lui déplaît pas franchement. Le coup du vendeur d’assurances, c’est pas le plus sexy qu’il pouvait lu servir, en revanche, mais il se dit qu’en se mettant d’accord sur un scénario la prochaine fois, ça pourra être une expérience à réitérer. Là, il a le sentiment que Mutt s’est presque un peu trop pris à son jeu, ce qui est pas mal d’un côté, mais d’un autre, finirait presque par rendre le moment plus gênant que sexy.

« Chuuut, détendez-vous, « monsieur » », s’amuse Klaus en posant ses mains sur la poitrine de Sam, obligeant ce dernier à s’allonger dos au canapé. Pour mieux se positionner à califourchon au-dessus de lui.

Bon, d’accord, c’est gentiment en train de ressembler à une agression, mais vraiment, l’intention de Klaus n’avait pas été de traumatiser un pauvre inconnu, pas plus qu’il n’a conscience de faire franchement quelque chose de mal au moment de vouloir déposer ses lèvres au creux de son cou, moment même où la porte de l’appartement finit par s’ouvrir. Il était plus que temps.

Klaus trouve Mutt bizarrement passif, et il n’aime pas ça du tout, il n’a pas l’impression qu’il soit exactement à fond dedans, et s’il avait cru qu’entrer dans le vif du sujet allait débloquer quelque chose, il commence à douter. Pas suffisamment pour s’interrompre, cela dit. Pour ça, faut que la porte de l’appartement s’ouvre et qu’une voix familière raisonne à son oreille.

Klaus se redresse presque d’un bond et tourne aussitôt son regard en direction de Mutt, dans l’incompréhension la plus totale. C’est quoi ce bordel. Son regard passe de Mutt à… qui est ce type, du coup ? – et du type à Mutt. Il comprend absolument rien à ce qui se passe, là, tout de suite. Il se sent largué, dans les grandes largeurs. Il est pas en train d’halluciner, le type est bien là, l’exact sosie de Mutt. Du coup… Oh merde… Donc le gars vendait vraiment des assurances. Klaus est partagé entre l’envie de se marrer face à un tel quiproquo, et se confondre en excuse parce que le pauvre type s’est vraiment retrouvé dans la pire situation possible.

Finalement, il a pas le temps de choisir une réaction ou une autre. C’est Sam qui se fait plus rapide et tente d’escalader le dossier du canapé avant de naturellement se viander et de s’armer d’un stylo pour se défendre de ses prétendus agresseurs. Bon, OK, cette fois, Klaus ne peut pas s’empêcher de se marrer alors qu’il observe cet échange improbable entre Sam et Mutt. Non mais c’est dingue, n’empêche : les deux se ressemblent vraiment comme deux gouttes d’eau, c’est troublant. Bon, Mutt a l’air d’apaiser les choses en lui faisant comprendre que bon, c’est jamais qu’un malentendu, cette connerie. Il se dit que ça va s’arrêter là, qu’ils vont se marrer tous les trois de cette situation, mais alors qu’il s’apprête à témoigner sa bonne foi, la main sur le cœur, le pauvre Sam tombe littéralement dans les vappes.

« Ben mince, il est pas très résistant, Mutt bis… » Il se tourne vers Mutt. « Je déconne, hein, je te jure que je savais pas ! Il a débarqué à la porte, avant son joli costume et ses tracts d’assurance, je me suis dit que tu te la jouais jeu de rôle, tu vois, genre porno vintage », se justifie-t-il avant de se concentrer sur Mutt. « Ouais, t’as raison », dit-il pour ce qui est de l’installer sur le canapé.

Klaus lui attrape les pieds et l’instant d’après, Sam revient doucement à ses esprits sur le canapé pendant que Klaus va aller chercher de l’eau.

« C’est dingue comme il te ressemble, n’empêche… enfin sauf que toi, tu t’abaisserais jamais à faire du porte-à-porte pour vendre des assurances débiles. Cela dit, le costume, c’est plutôt sexy sur toi, t’en portes un quand tu veux », remarque-t-il alors qu’il revient de la cuisine. « Même la voix, c’est la même, un truc de dingue. T’as compris quelque chose à ses histoires de deceptrucs, là ? »

Klaus a bien envie de suggérer à Mutt, s’il faut vraiment qu’il fasse un choix, de plutôt se taper une barre, tant qu’à faire, parce que les deux autres options sont quand même beaucoup moins fendantes. Il a pas envie de se manger une engueulade, surtout pour rien, en fait, parce que Mutt c’est très bien que c’est un quiproquo.

« J’ai pas dit qu’il a l’air méchant », s’offusque Klaus quand Mutt prend la défense de son double (peut-être que c’est inévitable, instinctif, de prendre la défense d’une personne qui nous ressemble à ce point.

Cela dit, c’est vrai, il ne pense pas que le sosie de Mutt soit une mauvaise personne ou quoi, et au-delà de ce qu’il fait passer sur le compte de l’humour, il est honnêtement mal à l’aise d’avoir littéralement harcelé sexuellement ce pauvre type. Parce que clairement, c’est ce qui s’est passé, et le coup de « je t’ai pris pour quelqu’un d’autre », ça empêchera pas au pauvre gars d’être traumatisé. Malgré tout, il oublie bien vite cette pensée quand Sam prend note de sa réflexion sur les pornos vintage et le costume. Par contre, ils se mettront d’accord s’ils doivent rentrer dans ce genre de trips, parce qu’il voudrait pas que le jeune homme se retrouve de nouveau aux prises avec un quiproquo du genre.

Mutt lui balance le verre d’eau en pleine figure, et le type se redresse comme un diable sortant de sa boîte. Dès qu’il croise son regard, le pauvre Sam est en panique. Là, c’est sûr, Klaus n’aurait aucun risque de le confondre avec son Mutty… et c’est bizarre de voir un type qui ressemble autant à sa moitié être à ce point terrorisé par lui… c’est pas hyper plaisant, il faut bien le dire… comme le fait d’être pris pour un pervers et un détraqué sexuel. Alors oui, il l’a cherché, mais ça n’empêche pas pour autant. Mutt se charge de calmer Sam, Klaus devine sans mal que, de son côté, il a plutôt intérêt à se faire le plus petit possible. Klaus lève les épaules quand il lui demande s’il l’a abusé à ce point là… Il aurait envie de répondre que, comparé à leurs habitudes, il a pas tant abusé que ça, au final. Alors que Mutt s’absente pour chercher une bière, il le laisse seul avec Klaus. Bon, d’accord, Klaus aurait préféré ne pas avoir à gérer ce genre de tête à tête, mais il tente quand même de rassurer Sam. Déjà, il évite de se rapprocher de trop de Sam de crainte de lui faire avoir une syncope.

« Je suis vraiment désolé, j’te jure que j’avais pas capté que t’étais pas lui, c’est pas mon genre de sauter sur tous les vendeurs d’assurance qui se pointe à la porte – même si t’es le premier, techniquement. » Il affiche un sourire. « Si tu veux, je te dépanne ! Je veux dire… je pourrais souscrire à une de tes assurances, là… enfin non, j’ai pas de sous, c’est vrai, hum… » Klaus se gratte l’arrière de la tête en pleine réflexion. « Bref, t’es pas en train de faire un rêve chelou et… euh bref, je suis désolé, je te promets que je suis désolé et que je suis pas comme ça, enfin si, mais juste avec l’autre énergumène, là. »

Bon, la situation semble s’être quand même détendue un peu, et ça rassure quand même Klaus. C’est pas comme s’il était du genre à être embarrassé facilement, loin de là, mais c’est pas pour autant qu’il aime embarrasser les autres, et en l’occurrence, il se rend bien compte qu’il a vraiment dépassé les bornes, donc s’il peut quand même s’assurer qu’il a pas traumatisé ce pauvre gars à vie, il ne va pas dire non non plus. Le dialogue est plus simple entre eux, maintenant, ce qui n’empêche pas Klaus de garder une certaine distance de sécurité. Il a bien compris, pour des dizaines de raisons, que ça valait quand même mieux.

Il lui avoue que son boulot dans les assurances, c’est vraiment pas son boulot de rêve. L’air de rien, ça le rend automatiquement sympathique à Klaus. Faut dire qu’il se serait posé de sérieuses questions si le type lui avait assuré que la vente d’assurances, c’était sa grande passion, et qu’il n’y avait rien de plus important à ses yeux dans la vie, là, il aurait estimé que c’était lui, le type chelou. Il apprécie aussi sa sincérité quand il admet que ce qu’il vend, c’est globalement de la merde. En même temps, quand y a besoin de faire du porte-à-porte pour vendre un truc, c’est rarement bon signe, c’est, la plupart du temps, qu’on vend un produit de merde que les gens achèteront jamais si on vient pas les harceler avec devant leur porte.

Donc les présentations sont faites avec un peu plus de calme, et voilà, Sam a l’air de doucement comprendre la situation. Il a pas tort, tout ça, ça a pas grand-chose de logique, mais en même temps, eh bien… C’est pas comme si la logique était une denrée vraiment courante dans le monde où ils vivent à présent. Faut qu’ils acceptent de rien comprendre la plupart du temps parce que c’est pas les circonstances qui vont les aider à y voir plus clair, certainement pas. Klaus veut répondre un truc, mais Mutt le sauve sans doute d’une réponse gênante en débarquant avec une bière, que Klaus saisit aussitôt pour en boire une première gorgée.

C’est Mutt qui lui explique pourquoi il arrive à prendre cette situation à ce point sereinement au bout du compte. Faut dire qu’avec tous les trucs tordus qu’ils ont vus ou vécus, un sosie, c’est pas grand-chose, c’est même rien du tout quand on y réfléchir.

« Ça va pas le rassurer, ça », se marre Klaus quand Mutt affirme à Sam qu’il lui a fait le même coup lors de leur première rencontre.

Ça le fait doucement rire et il le prend très bien, mais en réalité, y aurait quand même de quoi le prendre pour un sacré pervers, en présentant les choses de cette manière.

« OK, je pose les questions… Enfin si ça te va de te farcir l’interrogatoire en bonne et due forme, hein ? » Il reprend en souriant. « Vas-y, parle-nous de ta famille. Tes parents sont comment ? T’as des frères et sœurs ? »