Te souviens-tu jusqu’à quelle génération remonte le service de ta famille auprès de Black ? Non c’est bien trop loin et tu n’as jamais eu l’idée de remettre en question ce que tu étais. Qu’ils soient bons ou pas, tu les servis avec plus ou moins de délicatesse et de silence mais t’as fait ce qu’on te demandait jusqu’à ce que tu sois transmis au jeune Regulus Black par Walburga, sa mère. Bien entendu tu restais aussi au service de ta chère maitresse, celle que tu vénérais avec une affection non visible comme ce sentiment n’était pas adapté, mais tu te devais de prendre soin de ton nouveau maitre qui fut, contre toute attente, le premier pour qui tu développas un véritable sentiment d’affection et une volonté farouche de le protéger. Regulus était particulièrement gentil avec toi, te considérant comme son égal et c’était agréablement nouveau car son frère ainé, Sirius, était loin d’être capable d’une telle chose et tu lui rendais au centuple la façon dont il se comportait vis-à-vis de toi. A quelle époque commenças-tu à lui vouer une haine féroce qui l’amènerait à sa mort ? Certainement celle-ci. Parce qu’il était suffisant et désagréable mais aussi parce que tu voyais Regulus plonger dans les ténèbres à cause de lui et de cette envie de compter un peu face à son frère. Quand il l’abandonna tu sus que tu ne pardonneras jamais rien à Sirius cela et un elfe n’oublie jamais.

Quand Regulus t’ordonna de partir rejoindre Voldemort car il avait besoin d’un elfe, tu le fis sans te poser de questions. Mais ton sort fut douloureux là bas et il aurait été définitif si tu n’avais pas autant de magie. Tu bus tout le poison du bassin pour qu’il puisse y laisser un de ses horcruxes mais, même si les inferi t’entourèrent pour te tuer, t’arrivas à te téléporter à ton maitre, lui expliquant ce qui s’était passé. A aucun moment dans ton esprit t’accusas Regulus de quoi que ce soit. Pour toi il n’était pas au courant et quand il t’ordonna de le mener de nouveau à la caverne tu réalisas que t’aurais du mourir là bas car la suite ne fut que pire. Tu assistas impuissant à l’échange du médaillon, récupérant le véritable, et voulus vous téléporter quand ton maitre t’ordonna de partir. Partir. Ne rien dire à Mère. Détruire le médaillon. C’était un ordre donc tu ne pus rien faire d’autre que transplaner en gardant l’image du seul être si bon avec toi entouré par les inferii. A ton retour tu n’étais plus que l’ombre de toi-même mais tu gardas tes ordres en tête et même si tu n’arrivais pas à détruire le médaillon -ton corps portant les nombreuses marques de toutes les fois où tu te fis mal de ne pas y arriver- tu restas silencieux sur le sort de Regulus.

Et puis Walburga disparut à son tour et tu laissas le square Grimmaud plein de poussières et de crasses. Tu n’avais plus personne à servir alors tu ne faisais plus rien, te maudissant de tant de choses avant que Sirius ne revienne. La pire plaie de ton existence. Aussi désagréable qu’avant tu lui rendis au centuple son comportement vis-à-vis de toi, surtout qu’il était toujours nourri par le sacrifice de Regulus. Vous vous détestiez et un jour où il te demanda de sortir car tu l’exaspérais et qu’il avait des plans à mener, tu pris l’ordre au pied de la lettre et transplana pour parler à Narcissa et Bellatrix qui étaient aussi de la famille. Gentilles avec toi, tu répondis à toutes leurs questions sur l’ordre et permis le plan qui amena la mort de Sirius. Des regrets ? Certainement pas. Enfin si quand tu vis que ton nouveau maitre était Harry Potter. Fallait-il vraiment que tu supportes cela encore longtemps ?

Sans surprise Harry fut aussi désagréable que son cher parrain et la cohabitation se passa mal jusqu’à ce qu’il t’envoie dans les cuisines de Poudlard pour servir avec un elfe débile : Dobby. Au moins il avait le mérite d’être gentil, c’était déjà pas mal. Tu devais surveiller Drago mais en aucun cas tu ne trahirais ta famille aussi tu ne pus que remarquer le comportement exemplaire du jeune homme et ne changeas pas d’idées. Quand tu revins enfin au square on te prit à part pour parler de Regulus. Tu ne voulais pas parler de ça mais tu n’avais pas le choix car ils avaient découvert qui était RAB écrit derrière le faux médaillon. Tu racontes alors ce que tu savais et le fait que tu n’avais jamais reussi à détruire le vrai et qu’il t’avait été volé. Tu voyais bien que ton maitre ne comprenait pas ce que tu avais fait mais tu t’en moquais, il était comme Sirius. C’est cette étrange sang de bourbe qui intervint en ta faveur et rendit Potter plus gentil vis à vis de toi. Quand celui-ci t’offrit le faux médaillon après avoir mené à bien la mission de Regulus, tu t’adoucis et, quand la bataille finale arriva, tu menas les elfes aux combats, en mémoire du seul que tu considérais presque comme un fils, toi qui n’en avais jamais eu… Les temps passèrent et tu servis Harry Potter encore un peu jusqu’à cette étrange lune rouge.

Quand cet astre se lève dans le ciel c’est en humain que tu apparais dans une ville inconnue. Sans tes capacités et dans la peau de ceux que tu sers normalement, tu passes les premiers mois à errer sans but, en haillon, dans la ville jusqu’à te faire remarquer par des associations qui viennent en aide aux personnes âgées. Ah non tu ne vas clairement pas supporter d’être collé dans une maison avec d’autres vieux aussi tu comprends qu’il va falloir que tu fasses un effort si tu veux qu’on te foute la paix. Tu trouves de l’aide grâce à un autre vieux bonhomme qui comprend que tu n’étais pas humain avant, te remet en état et t’explique comment ce monde fonctionne. Tu fais quelques emplois d’intendants mais, pour toi, personne ne pourra jamais être à la hauteur des Black aussi tu gagnes quelques mois de salaire et t’en vas à chaque fois, incapable de cacher ce que tu penses. Comprenant que la solitude est certainement ce qui te convient le mieux, tu loues une petite maison et fais un atelier au rez-de-chaussée. Tu t’es pris d’une passion pour la lecture et les casse-têtes depuis ton amitié avec celui qui t’a aidé et faire des plans et les créer te passionne tout autant. Quand tu commences à avoir quelques clients vraiment intéressés t’acceptes d’en vendre, réalisant le bénéfice que tu fais et qui te permet de continuer de payer ton loyer. Cela te permet d’être tranquille chez toi, sans personne, vivant dans de vieux souvenirs qui te réconfortent quelque peu jusqu’à aujourd’hui.