Gellert savait depuis toujours que son projet de révolutionner le monde des sorciers, mais aussi celui des moldus prendrait du temps, beaucoup de temps. Le changement qu'il souhaitait opérer aller changer le monde à jamais. De plus, sa quête pour les reliques de la mort avançait doucement et le blond se demandait parfois s'il parviendrait un jour à mettre la main sur les trois reliques. Mais ce que Gellert n'a jamais pris en considération, c'est le fait de se retrouver du jour au lendemain dans un autre univers que le sien. Et pourtant, c'est désormais bien sa réalité ici à Mad. Ce monde fonctionne étrangement, car la ville s'amuse par moment à jouer des tours à ses habitants. Au cours de ces deux dernières années, le sorcier a aussi eu l'occasion de rencontrer des personnes tout bonnement incroyables. Il existe d'autres formes de magie et de pouvoir que le mage noir n'aurait jamais soupçonné l'existence à vrai dire. S'il a très vite vu le potentiel à exploiter de ces personnes, un problème majeur s'est mis en travers de son chemin. Ce monde semble apparemment affecté les capacités des personnes. Il a mis ainsi plus de deux ans avant de retrouver une certaine partie de ses pouvoirs. Si désormais, il peut à nouveau utiliser ses sortilèges les plus puissants, il ne peut toujours pas transplaner ou avoir recours à l'occlumencie. Ne plus avoir la capacité de se téléporter d'un endroit à un autre l'ennuie beaucoup, mais il fait avec.
Au cours de ces dernières semaines, de nombreux évènements ont eu lieu et pas des moindres. D'abord, Gellert a retrouvé son vieil amant Albus. Si pour les deux tout est parfaitement clair que leur chemin ne peut pas se rejoindre à nouveau, leurs sentiments sont eux une toute autre histoire. Gellert a bien vu dans son regard et sa façon de le regarder qu'il lui témoigne toujours une certaine affection. Quant à lui même s'il tente de le nier, une part de lui le désire toujours également. Ils sont des amants maudits et quoi qu'ils fasse, ils vont devoir gérer leurs sentiments personnels pour continuer d'avancer. Ensuite, le blond a pu retrouver Queenie et avec son aide, il a commencé à recruter à nouveau en douce des partisans. Il doute de pouvoir rentrer un jour dans leur monde, alors autant rebâtir ici son empire. Comme il ne veut pas attirer l'attention sur lui pour le moment, il se fait discret dans ses agissements. De plus, il dispose d'une couverture en faisant croire à tous qu'il est un simple directeur d'une entreprise.
Ce jour-là, le mage noir se promène dans les environs d'Hogwarts. Il arrive par hasard à l'université et c'est alors qu'il se souvient que Queenie lui a parlé de jeunes sorciers de leur monde fréquentant cet endroit parfois. Il n'aurait aucun mal à se faire passer pour un professeur si jamais on lui pose des questions. Sa long manteau noir sur les épaules, le sorcier s'avance ainsi sur le campus de l'université. Différencier les sorciers des moldus dans ce monde n'est pas aisé, mais avec les bons sortilèges, cela ne lui prend que quelques instants. C'est ainsi que son regard se posa sur un jeune homme aux cheveux noirs. Grindelwald l'observa d'abord à distance avant de venir l'aborder lorsqu'il est certain qu’ils sont bel et bien seuls.
- Tu ne devrais pas être en cours ? lui demande-t-il sur un ton poli et amical.
Dernière édition par Gellert Grindelwald le Jeu 27 Jan 2022 - 18:13, édité 1 fois
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Ven 7 Jan 2022 - 19:23
Beautiful Darkness
feat. Grindelwald
Dans ce nouveau monde, Regulus aurait peut-être pu chercher et trouver sa voie, décider de faire des études, s’orienter vers l’un ou l’autre domaine qui lui aurait éventuellement promis une carrière plus ou moins brillante, quoi qu’à mille lieues de ses aspirations d’origine, mais il ne l’a pas voulu. Même s’il a fait beaucoup, beaucoup de progrès depuis son arrivée ici, notamment dans sa perception des Moldus, il garde tout de même de très sévères traces de son éducation, et cela se ressent dans son appréhension d’un enseignement qui serait typiquement moldu. Même aujourd’hui, il a encore des difficultés à accepter l’idée qu’un non-magique puisse se targuer de vouloir lui enseigner quoi que ce soit. Non, il ne se voyait pas étudier, et puis, quoi qu’il en soit, il est arrivé dans ce monde sans le sou, son besoin le plus direct avait été de se faire de l’argent.
Ah, son rapport à l’argent, c’est aussi une chose qui a singulièrement dû évoluer à partir du moment où il n’a plus pu compter sur la fortune des Black pour vivre confortablement. Il doit avouer que c’est là une chose qui, souvent, lui manque… en même temps que les membres de sa famille. Oui, son acariâtre de mère, qui doit pourtant le détester à l’heure qu’il est, lui manque tout autant que son crétin de frère… qui continue de lui manquer alors même qu’ils se sont retrouvés, parce que ces retrouvailles ont eu l’air de lui prouver qu’ils se sont perdus pour de bon. Bref, pas d’études pour lui, mais un poste de libraire auquel il a, contre toute attente, pris goût et qui l’a aidé à façonner un quotidien autrement rendu complexe par tous ces bouleversements qu’il a rencontré…
C’est plus tard, quand il a pris ses marques – et accessoirement retrouvé ses pouvoirs que Regulus a songé, par pure curiosité et par érudition, à suivre quelques cours en auditeur libre. Bon, quelques-uns seulement, il n’a pas le temps de beaucoup plus, mais au final, il y trouve son compte. Dans un monde aussi complexe par bien des aspects, c’est toute une histoire que de parvenir à réellement assimiler les connaissances nécessaires à la juste appréhension de ce qui nous entoure, et c’est ce à quoi Regulus veut s’appliquer. Alors qu’il quitte l’amphithéâtre, il se voit alpagué par un homme qui lui pose une question qui le prend de court.
« Je ne suis pas étudiant », répond Regulus, qui songe rapidement qu’il ferait peut-être mieux de ne rien répondre du tout. « Et quand bien même je le serais, ça ne vous regarderait pas », ajoute-t-il de ce ton absolument pas charmant qui l’a toujours bien aidé à garder les autres à l’écart.
Regulus n’en reste pas moins intrigué. Il a le sentiment que cet homme devrait lui dire quelque chose tout en étant convaincu de ne jamais l’avoir rencontré et ce constat ne manque pas de sérieusement le perturber. Il ne saurait dire dans quelles circonstances leurs chemins, même à distance, auraient pu se croiser, mais il y a chez cet homme quelque chose de… familier ?
Repérer les proies isolées et perdues - c'est encore mieux ça - c'est l'objectif numéro un. Ensuite, vient la partie la plus difficile. Enfin dépend pour qui. Pour Grindelwald, c'est sûrement la partie qu'il préfère à vrai dire. Orateur né, c'est sa spécialité de trouver les mots justes pour mieux appâter les personnes perdues. Il sait toujours quoi dire au bon moment. Parfois, il n'a pas besoin d'en dire trop pour convaincre les gens de rejoindre sa cause. Parfois, il lui faut utiliser son talent jusqu'au bout. Et dans la situation présente, Grindelwald pressent que le garçon ne sera pas si facile à convaincre. Il voit dans son regard qu'il possède une certaine obscurité en lui, raison pour laquelle il a probablement déjà une opinion toute faite pour les personnes comme lui. Seulement, il n'a sûrement jamais rencontré quelqu'un comme lui encore. Et Grindelwald échoue rarement lorsqu'il cible une personne. Il a généralement toujours raison. Et ce garçon deviendra son allié, même si ça prendra un peu de temps. Sa réponse, prévisible, l'amuse plus qu'autre chose. Il ne s'attendait absolument pas un seul instant à recevoir une réponse positive.
- Dans ce cas, tu n'as aucune urgence dans l'immédiat, je me trompe ?
Il observe le garçon avant de lui adresser un regard sympathique. Sympathique uniquement en apparence et dans le besoin, parce qu'en réalité, Gellert n'est pas sympathique. Il le sait très bien et cela lui convient parfaitement. Il n'a jamais été réellement quelqu'un de gentil. La gentilesse, il la laisse volontiers à des personnes qui sont faites pour cela, comme Albus par exemple. Lui, il est le genre d'homme à aller droit au but, sans avoir peur de mettre les bons mots sur le moment présent quitte à froisser ou blesser. Mais, il ne serait jamais devenu qui il est aujourd'hui autrement, n'est-ce pas ? S'adossant à un mur, le mage noir change finalement de tactique sans prévenir. Son regard se fait subitement plus compatissant, plus altruiste.
- Arrête-moi si je me trompe, mais tu as du mal à réellement trouver ta place ici, n'est-ce pas ? Tu ne sais comment t'ouvrir aux autres sans leur montrer tes véritables sentiments ? Tu te sens parfois et ça te ronge de l'intérieur de ne savoir comment t'y prendre, n'est-ce pas ?
Il poussa un profond soupire, exprimant une tristesse fausse bien sûr mais si bien jouée que pour n'importe qui, elle apparaît si réelle. Il penche un peu la tête sur le côté avant de se redresser et de s'approcher de Regulus. Il pose son regard sur lui comme on pose un regard sur quelqu'un dont a profondément pitié. Mais même s'il s'agit d'un masque, Grindelwald dans le fond n'en pense pas moins. Il éprouve une certaine empathie pour les sorciers ne sachant où se trouvent réellement leur place. Malgré ses actes violents, il a à coeur réellement de protéger son peuple.
- Je sais ce que tu ressens mon garçon. Je sais ce qu'on ressent lorsqu'on a l'impression que le monde entier est contre nous et que tout semble si injuste. Mais, je puis t'aider à devenir qui tu es destiné à être.
My brothers... my sisters. The clock is ticking faster. My dream, we who live, for truth, for love. The moment has come, to take our rightful place... in the world, where we wizards... are free. Join me... or die
Dernière édition par Gellert Grindelwald le Sam 14 Mai 2022 - 17:48, édité 2 fois
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Ven 28 Jan 2022 - 17:58
Beautiful Darkness
feat. Grindelwald
Regulus ne répond rien à la première question de son interlocuteur. La curiosité qu’il ressent à l’adresse de son interlocuteur le pousse à garder pour lui ses réflexions à brûle-pourpoint qui auraient clairement été en défaveur d’une conversation plus longue et plus soutenue. Il n’est pas sûr de gagner grand-chose à parler plus longuement avec cet homme, mais il l’intrigue du moins suffisamment pour qu’il fasse au moins l’effort de l’entendre. Dans le pire des cas, il est convaincu de pouvoir aisément couper court à la conversation sans demander son reste. C’est du moins ce dont il se persuade, parce qu’il n’a pas véritablement conscience d’à qui il a affaire. Dans le cas contraire, il est plus que certain qu’il agirait d’une manière autrement différente. Il prendrait la fuite. Mais il se rendrait évidemment compte de ce qui est quand il sera trop tard, quand il sera évidemment trop tard.
Regulus fronce légèrement les sourcils alors que son interlocuteur s’autorise alors une longue tirade qui le prend complètement au dépourvu. C’est vrai, ici, il a du mal à trouver sa place… d’un autre côté, il n’est sans doute pas le seul, et ce sentiment remontait, à vrai dire, à avant sa mort. A partir du moment où il a su qu’il ne serait plus à son aise ni parmi ceux qu’il avait choisi d’honorer et de servir, ni auprès de ceux dont il rejoignait la cause en trahissant son ancien maître. Bien sûr qu’il ne trouve pas sa place, puisqu’il n’en a nulle part. Et forcément, bien sûr, quand il est question de s’épancher sur ses sentiments, cela rend la chose d’autant plus compliquée, pour ne pas dire absolument impossible. Oui, ça le ronge de l’intérieur, et ça le perturbe. Pas autant cependant que de voir ses émotions mises à nu par un type qu’il ne connaît même pas et qui prétend le comprendre mieux qu’il ne se comprend lui-même. Eh bien ça promet…
Regulus a envie d’esquisser un léger mouvement de recul au moment de voir l’homme se rapprocher de lui, mais finalement, il ne bouge pas… Il ne comprend pas à qui il a affaire, et que ce type qu’il ne connaît même pas soit ainsi capable de lire en lui comme dans un livre ouvert le désarçonne complètement.
« Vous êtes qui exactement ? » répond Regulus qui fait mine de balayer les observations de son interlocuteur alors que chacune d’entre elles a su trouver un écho particulier en lui.
Est-ce vrai, que cet inconnu serait à même de l’aider à devenir cette version de lui-même qu’il peine à être, constamment entravé par des considérations qui l’empêchent de pleinement s’accomplir ? Sans doute que non et que cet homme charismatique procède à un exercice de persuasion éhonté… mais il est sûr qu’il est parvenu à une chose, et sans aucune difficulté : il est parvenu à l’intriguer, très clairement, si bien que Regulus se demande définitivement à qui il a affaire, et surtout ce que cet homme peut bien attendre de lui.
Beaucoup de personnes s'offusqueraient face à l'attitude je m'en fichisme de Regulus. Mais pas Grindelwald. Au contre, l'attitude du jeune garçon l'amuse. Il est loin d'être le premier à l'envoyer sur les roses et il ne sera pas non plus le dernier. Cela fait partie du jeu après tout. Il conçoit très bien qu'on accorde que peu d'intérêt et de crédit à un étranger sortit tout droit de nulle part. Il le sait même très bien en fait. Mais cela ne l'a jamais empêché de se montrer persistant et dans bien souvent des cas, il a eu gain de cause. Et ce garçon, il le voit à son regard qu'il ne demande qu'à être compris et écouté. Il est exactement le genre de recrus dont il a besoin dans ses rangs. Une fois ses idéaux implantés en lui, il deviendra un allié de poids malgré sa jeunesse. À vrai dire, il ne s'est jamais arrêté à l'âge Grindelwald. Déjà à 14 ans, il savait qu'il voulait révolutionner un jour le monde des sorciers. Depuis presque toujours, il a rêvé d'un monde où son peuple n'a plus à se terrer comme des rats et à craindre de révéler sa véritable nature.
- Un visionnaire ou un fou selon le point de vue que tu adoptes. Pour ma part, je dirai simplement que je suis un réaliste. Je veux protéger mon peuple, notre peuple. Je rêve d'un monde où les sorciers sont libres de vivre comme ils l'entendent sans craindre les représailles des Moldus.
Toujours adossé au mur, Grindelwald lance un regard profondément attristé - en apparence évidemment - à Regulus pour appuyer son empathie pour lui. Si cela n'est qu'une mascarade pour mieux l'amadouer, il éprouve sincèrement une certaine pitié pour lui. Au fond, il n'aime pas voir les siens malheureux. Il a sans cesse l'impression que les Moldus les écrasent ainsi de plus en plus. Car au fond, pourquoi les sorciers ont-il à se cacher et à avoir honte de ce qu'ils sont ? Pourquoi les Moldus doivent-ils continuer à les persécuter et à les traiter comme des monstres ? Le temps où on brûlait sur les bûchers les sorciers est révolu depuis longtemps. Aujourd'hui, Grindelwald estime que le temps est venu de libérer les siens de ces chaînes du passé et de se révéler pleinement. Les sorciers n'ont pas à avoir honte de leur magie. Ils sont des êtres humains au même titre que les Moldus.
- Aujourd'hui, je sais que ma venue à toi ainsi que mes paroles ne font pas sens. Mais demain, dans une semaine, dans un mois ou même dans une année, peut-être bien que tu auras envie de me revoir. Ce jour-là, tu sauras me trouver sans aucun doute. Je serai toujours là dans le coin.
Grindelwald ne compte pas importuner le jeune garçon, ce n'est pas comme cela qu'il le convaincra de le rejoindre. Non, il faut qu'il ait envie de lui-même et qu'il comprenne surtout que le rejoindre est la seule décision importante, pour lui, pour eux, pour l'avenir de leur peuple.
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Dernière édition par Gellert Grindelwald le Lun 14 Fév 2022 - 20:22, édité 1 fois
Invité
Ven 4 Fév 2022 - 21:27
Beautiful Darkness
feat. Grindelwald
Un visionnaire ou un fou, hein ? Pour le moment, Regulus aura tendance à le considérer comme un fou, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose en soi, il faut au moins ça pour aiguiser son intérêt. Et ça fonctionne. Regulus a beau se montrer tout à fait revêche, comme à son habitude, ça ne l’empêche pas d’écouter attentivement ce que son interlocuteur lui dit, et quelque part, il ne sait faire autrement que d’admettre que ses paroles, qu’elles soient très calculées ou non, trouvent un certain écho dans son esprit. Quand il parle de protéger son « peuple », Regulus comprend bien vite qu’il parle des sorciers, et c’est un discours qui, en premier lieu le rebute – parce que c’est ce même discours qu’il a trop longtemps cautionné, convaincu que les sorciers devaient dominé… et encore aujourd’hui, il garde quelques réflexes méprisables à ce sujet. Cependant, quelque chose a changé.
Ce quelque chose, c’est que des Moldus ont réussi à gagner autant son affection que son respect : Jo, Peter… pour rien au monde il ne sacrifierait à une cause qui les réduirait au silence ou les mettrait en danger… c’est du moins sa conviction, une conviction qui pourrait bien prendre du plomb dans l’aile pour peu qu’on lui adresse les bons arguments, et que l’on passe d’autres arguments sous silence. Oui, il admet que certains Moldus ne comprennent pas, et ne comprendront peut-être jamais. En revanche, il est impossible à ce stade d’affirmer qu’ils représentent une majorité… Et il s’en voit confus, désarmé.
Le regard que cet homme lui adresse est étrange, presque empathique, comme s’il pouvait voir en lui des choses que Regulus ne serait pas capable de voir lui-même. Il n’est pas sûr d’apprécier cela, il n’est pas sûr de vouloir que l’on puisse percer à jour ses émotions, si confuses soient-elles.
Ce qui le perturbe plus encore, c’est que cet homme a l’art de devancer les arguments qu’il n’a même pas l’occasion de formuler. Car en effet, ses paroles ne trouvent pas un écho suffisant en lui pour l’heure pour qu’il daigne lui donner raison, en revanche, elles trouvent un écho en lui malgré tout, et c’est chose infiniment perturbant, car pour la peine, il ne sait toujours pas qu’en faire.
« Vous arrivez trop tard », répond Regulus en regardant son interlocuteur. « Un autre sorcier avant vous a voulu me tenir un discours similaire, et j’ai été assez stupide pour l’écouter. C’est trop tard, maintenant. »
Ou plutôt, c’est ce qu’il croit, c’est ce qu’il croit vraiment, sur l’instant. Parce qu’il ne veut pas revivre le calvaire qu’il a déjà enduré. En revanche, il voudrait être libéré du calvaire qu’il endure encore : la menace constante que représente à ses yeux son ancien maître, dont il redoute terriblement les représailles, pas seulement celles qu’il pourrait lui faire subir, mais aussi à sa petite amie, à son colocataire… à son frère. Pour les protéger, il serait prêt à n’importe quoi, mais les extrêmes que son interlocuteur lui propose, il ne réalise pas encore qu’ils pourraient lui être salutaires.
Le mage noir sait qu’il passe aux yeux de Regulus pour un fou. C’est logiquement la première pensée qu’ils ont tous. Mais petit à petit ses paroles font sens et s’ancrent profondément. Alors, ils réalisent qu’il est la réponse, le seul espoir des sorciers parce que ses paroles ne sont pas que du vent. Il a de l’ambition Grindelwald, c’est certain mais surtout un rêve à accomplir. Un rêve qu’il aurait profondément aimé le réaliser avec son ami et amant d’autrefois, Albus Dumbledore. Mais la réalité n'est malheureusement pas toujours celle qu’on aurait voulu. Tant pis. Il réaliserait ce rêve sans lui, mais il le ferait pour eux afin que leur projet d’autrefois ne soit pas abandonné. Et pour ce faire, il a besoin de ce jeune homme qui saura amener sa pierre à l’édifice d’une façon ou d’une autre. Plus il réunit de partisans à ses côtés et plus il sera à même de parvenir à son but ultime. Ces alliés sont aussi une sécurité face à la résistance que lui oppose le campa adversaire. Il sait que beaucoup ne voient pas les choses sous le même angle que lui. Et malheureusement, tous ces sorciers devront mourir afin qu’il puisse mettre en place son nouveau régime. Il n’y a pas de victoire sans sacrifice, cela il l’a toujours su et Grindelwald est prêt à l’assumer. Après tout, tuer n’est pas un acte qui le rebute, ça n’a jamais été le cas.
- Il n’est jamais trop tard pour cela mon garçon. Il suffit d’écouter ton cœur et ton instinct.
Aujourd’hui, il pense en effet que c’est trop tard. Mais Grindelwald sait que ses paroles finiront par avoir un impact. Il le voit clairement dans le regard du garçon qu’il cherche toujours désespérément le chemin à suivre. Et si cet autre sorcier l’a déçu, lui ne le fera pas. Il ne déçoit jamais ses partisans. Une fois qu’il s’est assuré de la leur pleine allégeance, il prend soin d’eux et leur assure sa protection. Grindelwald est un homme réaliste, il sait qu’il doit protéger ses alliés tout comme sa quête prend du temps et qu’il lui faut se montrer patient.
Le mage noir a sa petite idée de quel sorcier il parle. Il a en effet entendu parler d’un certain Lord Voldemort qui aurait accédé au pouvoir quelques décennies après sa propre montée au pouvoir dans leur monde. Albus et lui s’étaient même retrouvés pour tenter de l’écarter. Aussi, il ne craint nullement ce potentiel concurrent. Ses objectifs sont d’ailleurs différents des siens. Finalement, il sait que les gens le choisiront plutôt lui que ce Voldemort. Et bientôt, ce garçon le réalisera également.
- Parce qu’il t’a promis le pouvoir, la gloire ? Moi, je ne vais pas te mentir. Je ne te promets rien de tout cela. Je veux juste que tu sois libre, que tu puisses être celui que tu désires être au plus profond de toi, c’est tout.
À nouveau, il pose sur Regulus son regard empathique. Quelque part, il maudit ce Voldemort car il n’a assurément rien compris au vrai pouvoir, à la vraie liberté. Et cela lui fait mal de savoir qu’il parvient à mentir aux gens. Lui la seule chose qu’il désire, c’est la sécurité et la liberté pour les sorciers dans un monde où ils n’ont plus à craindre les Moldus et les représailles de se révéler au grand jour.
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Dernière édition par Gellert Grindelwald le Sam 14 Mai 2022 - 17:16, édité 1 fois
Invité
Mer 16 Fév 2022 - 19:22
Beautiful Darkness
feat. Grindelwald
Écouter son cœur et son instinct, hein ? Alors, sur le papier, ça peut sembler très joli, mais dans les faits, il n’est pas spécialement convaincu qu’une telle démarche sache le mener où que ce soit. Parce qu’il n’est pas certain que son instinct ait jamais été de bon conseil, sinon, il ne serait sans doute pas mort dans ces circonstances, et si jeune. Quant à son cœur…. C’est compliqué, partagé qu’il est entre ses convictions et ce qu’il devrait mettre en mesure pour véritablement protéger les gens qu’il aime, et dans ce monde, des personnes qu’il est désireux de protéger, envers et contre tout, il y en a plus qu’il n’aurait été susceptible de le soupçonner en premier lieu. Pour les personnes comme son interlocuteur, si sûres de leurs décisions et de leurs convictions, sans doute que c’est d’une simplicité enfantine, mais lui-même n’est clairement pas dans le même cas de figure, et pour sa part, tout semble trop difficile, trop insupportable.
« Je ne veux plus de tout ça », répond catégoriquement Regulus quand son interlocuteur a le mérite d’une certaine franchise en affirmant qu’il ne lui promettra ni gloire, ni pouvoir.
Eh bien, c’est une bonne chose, car il ne court définitivement plus après. En fait, il n’a jamais couru après pour commencer. Oui, il a visé l’excellence et les honneurs, mais il ne l’a jamais vraiment fait pour lui-même, en fin de compte, il l’a fait parce que c’était ce qu’on attendait de lui, parce qu’il tenait à ce que sa famille soit fier de lui, parce que, oui, il voulait aussi réparer l’affront que Sirius avait fait à la famille tout entière en décidant de jouer les traîtres de bas étage. Aujourd’hui, il ne sait pas exactement à quoi il aspire : à la tranquillité d’esprit, sans doute, à ne plus vivre dans la peur permanente. Est-ce que ce serait vraiment ça, la liberté ? Est-ce que ce serait vraiment ça qu’il pourrait obtenir par l’intermédiaire de son interlocuteur ? Il en doute un peu, et pour cause, s’il constate très rapidement que son interlocuteur sait y faire avec les mots, il ne sait toujours pas à qui il a affaire plus précisément.
« Et pourquoi me faire ce genre de promesses ? Qu’est-ce que vous y gagneriez, vous, à ce que je puisse « être celui que je désire être au plus profond de moi » ? » répète Regulus qui n’est définitivement plus le jeune homme aveugle et crédule qu’il était autrefois, mais demeure néanmoins influençable, malgré tout, si l’on sait utiliser, avec lui, les bons arguments.
Pour l’heure, il est surtout incapable de savoir quel chemin serait vraiment susceptible autant de lui convenir à lui-même qu’à ceux qu’il désire protégé. Il n’est pas seulement partagé, il se sent infiniment perdu, et par bien des aspects englué dans un passé qu’il ne peut pas fuir suffisamment vite pour empêcher qu’il ne le rattrape : il le rattrape toujours.
Ce qu'il gagne dans l'histoire, lui ? C'est souvent la question qu'on lui pose. Les personnes moins naïves et plus réfléchies se doutent bien qu'il a quelque chose à gagner. Et c'est très simple. La promesse d'un monde meilleur pour les sorciers, voilà ce qu'il a, à gagner. Contrairement à ce Voldemort qui ne cherche qu'à tuer, détruire et prendre le pouvoir, lui ne veut que le bonheur et la liberté de son peuple. Il se moque bien si un sorcier a du sang moldu dans ses veines. Lui-même en possède, il ne fait aucun doute. Pour lui ce qui compte, c'est que son peuple n'ait plus à se cacher à cause des Moldus. Si les sorciers veulent épouser des Moldus, il s'en moque également. Il est simplement temps que les sorciers ne soient plus persécutés par les Moldus et qu'une nouvel ordre soit instauré, celui de son peuple. Alors qu'est-ce qu'il a, à gagner si Regulus peut être libre ? Eh bien un monde où les sorciers sont heureux et où lui sera acclamé par tous pour avoir libérer les siens. Le rêve qu'Albus et lui ont autrefois caressé, il le réalisera pour eux. D'une certaine manière, Gellert le fait pour Albus par amour. Il a beau prétendre être aller de l'avant, au fond, il l'aime toujours. Tout ce qu'il a entrepris jusqu'ici, il n'a fait que reprendre tout ce qu'ils ont projeté ensemble. Il s'est même permis de reprendre ses propres paroles « Pour le plus grand bien ».
- Une promesse d'un avenir meilleur pour notre peuple. Voilà ce que j'ai à gagner dans l'histoire. Je veux simplement que les nôtres puissent s'exprimer en toute liberté sans avoir honte de ce que nous sommes. N'est-ce pas que tu souhaites toi aussi ?
N'importe quel sorcier devrait le souhaiter. Et celui qui prétendra de ne pas le vouloir, ne fera que se mentir à lui-même. Comment peut-on être heureux en devant en permanence se cacher ? Comment peut-on être soit même en passant sa vie à mentir à une toute une population qui vit à vos côtés ? C'est impossible du point de vue de Gellert. Et quand on consulte les archives, les livres d'histoires, qu'est-ce qu'on retient ? Eh bien simplement qu'à travers les siècles, les sorciers ont toujours été mal vus et persécutés. Jamais on leur a laissé le bénéfice du doute. À chaque fois que l'un était pris en flagrant délit, on le condamnait aussitôt sur un bûcher, le laissant brûler dans d'atroces souffrances. Tout cela n'a donc que trop duré. Et un jour, le monde magique le remerciera de s'être sacrifié pour lui.
- Pourquoi les Moldus devraient vivre au grand jour, en nous imposant leurs guerres et conflits, tandis que nous sommes réduits à demeurer dans l'ombre ? Trouves-tu cela juste ? Équitable ?
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Dernière édition par Gellert Grindelwald le Jeu 26 Mai 2022 - 18:30, édité 1 fois
Invité
Mer 18 Mai 2022 - 19:40
Beautiful Darkness
feat. Grindelwald
Un avenir meilleur pour son peuple ? C’est sûr que présenté ainsi, il faudrait être bête pour ne pas avoir envie de saisir l’occasion, pas vrai… Oui, mais le problème, c’est que Regulus n’est plus vraiment certain de croire en cette distinction catégorique entre sorciers et non-sorciers, surtout dans un monde étrange où la magie est partout, et qui a rendu ces limites très floues. Certes, il est encore conditionné par son éducation, et ce n’est pas une chose qui serait susceptible d’être effacée d’un claquement de doigts. Il n’est pas certain de vouloir considérer les choses à si grande échelle. Égoïstement, ce qu’il souhaite avant tout et surtout, c’est qu’on le laisse tranquille : qu’on lui foute la paix et qu’il puisse mener une vie de planqué. S’il a décidé de rejoindre l’ordre du Phénix, ce n’est pas par profonde conviction politique, mais parce qu’il a besoin de voir le seigneur des ténèbres sortir de sa vie pour toujours… Il le veut pour pouvoir enfin vivre décemment, sans frôler constamment la paranoïa, en proie à l’incontrôlable crainte de perdre le peu qu’il avait réussi à trouver de joie et d’équilibre dans ce monde qui lui avait offert une seconde chance en même temps qu’une nouvelle vie.
« Je ne suis pas sûr d’être aussi idéaliste », reconnaît-il d’un ton qu’il veut volontairement distant. « Je veux juste qu’on me laisse tranquille. »
Mais ce serait mentir que de prétendre qu’il ne voudrait pas pouvoir assumer pleinement qui il est sans plus avoir besoin de se dissimuler, que ce soit au nom des circonstances ou par lui-même. Oui, bien sûr qu’il voudrait que cette scission entre sorciers et Moldus, dès le départ absurde, n’existe plus et ne soit plus rien d’autre qu’un lointain souvenir.
« C’est pas juste, c’est sûr, c’est pas équitable non plus, mais j’en ai ma claque, honnêtement, de risquer ma vie pour un monde que quelqu’un d’autre aura modelé à ma place de toute façon. » Il l’observe un instant. Il est trop amer, en réalité, pour savoir prendre en considération ses paroles, mais elles sauront pourtant trouver l’écho approprié en temps et en heure. « Je vous serais d’aucune utilité dans tous les cas. »
Sur ce point, il est tout à fait sûr de lui, et on lui ferait difficilement changer d’avis. Il n’a pas su servir le seigneur des ténèbres et il n’a pas non plus su servir les intérêts du camp opposé. Quels que puissent être ses choix, ils ne sont, visiblement, jamais franchement heureux, et il pourrait difficilement prétendre le contraire. Il a été tant balloté de fatalités en fatalités qu’il est à peine capable de savoir quelles sont encore ses propres convictions, partagé entre quelques regrets de son ancienne vie et le soulagement d’en être tout de même sorti. Il n’est pas certain de savoir prendre part à ces projets plus grand que lui. Il a davantage le sentiment d’y être entraîné quelque chose, à son corps défendant et sans savoir s’en préserver.
Il est clair que le garçon éprouve du ressentiment. Il est amer. Gellert devine donc aisément qu'il porte un lourd fardeau sur ses épaules, un passé dont il veut absolument s'en détacher à jamais. Le mage noir ne possède pas le privilège de lire dans les pensées comme Albus ou même Voldemort, mais il n'en a jamais réellement eu besoin pour comprendre son prochain. Aussi étrange que cela puisse paraître, il parvient aisément à déchiffrer les émotions des gens et à saisir leurs besoins, leurs buts. Et c'est souvent comme cela, en se montrant compatissant et prêt à les aider qu'il parvient à les convaincre de se rallier à sa cause. Depuis toujours, Gellert est un orateur né. Ses paroles sont belles, séduisantes et envoutantes. Les gens se confient ensuite souvent à lui, lui promettent leur soutien en échange de sa protection et d'un monde meilleur pour les sorciers. Mais dans ce monde où la magie est révélée au grand jour, les circonstances sont différents, il est vrai. Gellert n'a plus besoin de se battre pour briser un quelconque code puisqu'il n'en existe pas. À la place, il veut plutôt s'assurer que les sorciers ne seront jamais mis de côté ou exploités par les autres peuples. Oh certains pensent que c'est une campagne inutile, car jusqu'ici aucun conflit n'a vu le jour. Mais est-ce pour autant une promesse suffisante pour les sorciers dont leurs ancêtres ont souffert pendant des siècles et des siècles de persécution ? Non, ça ne sera jamais suffisant pour Gellert. Et puis, il a vu de ses propres yeux des individus possédant des super-pouvoirs, des gens voler dans le ciel ou même des magies différentes de la leur. Qui lui certifie alors que ces individus n'essaieront jamais de les opprimer comme l'ont fait les Moldus de leur monde ? Qui lui assure que ce Joker ne représente pas une menace à échelle nationale de ce monde ? Gellert a toujours été un homme prudent et minutieux. Et de toute de façon, ce Voldemort est une menace tout court puisqu'il veut s'emparer délibérément du pouvoir.
- Et tu as entièrement raison. Rien ne vaut la liberté, n'est-ce pas ?
Il est le premier à la vouloir cette liberté totale. Aussi loin qu'il s'en souvienne, il n'a jamais adhéré à ce que les sorciers soient contraints de vivre dans l'ombre et de respecter cette maudite loi. Et si pour le moment rien ne les menace ici, il préfère se tenir prêt à toute éventualité ou importunité. S'il peut prendre le pouvoir, il le fera sans hésiter, afin d'assurer leur survie.
- Je comprends ce que tu veux dire et c'est incroyablement injuste. Tu n'es qu'une victime de plus dans ce vaste monde. Mais tu te trompes sur un point. Chaque sorcier est précieux pour moi. Tu ne seras jamais inutile pour moi. Et si un jour tu as besoin d'aide, je serai là pour toi.
Gellert s'avance vers lui et pose une main réconfortante sur son épaule alors qu'il le regarde avec empathie. Il ne sait pas très bien pourquoi, mais il éprouve une certaine empathie réelle pour lui. Il se doute fortement que son passé est lié à ce Voldemort et il espère bien lui prouver que sa cause à lui, vaut bien mieux que régner simplement par la force et par la terreur. Pour le moment, il est certain que le garçon porte encore en lui les traces de ce passé peu agréable en lui. Il sera patient avec lui, très patient comme il sait l'être pour obtenir ce qu'il souhaite.
My brothers... my sisters. The clock is ticking faster. My dream, we who live, for truth, for love. The moment has come, to take our rightful place... in the world, where we wizards... are free. Join me... or die
Dernière édition par Gellert Grindelwald le Jeu 7 Juil 2022 - 16:33, édité 2 fois
Invité
Lun 30 Mai 2022 - 15:50
Beautiful Darkness
feat. Grindelwald
Regulus ne répond rien quand Grindelwald lui fait remarquer que rien ne vaut la liberté. Sans doute, oui, mais encore maintenant, et en dépit de tout ce dont il est parvenu à se détacher, le jeune homme continue de ne pas vraiment se sentir libre, en fin de compte… Il ne sait pas ce qu’il faudrait pour qu’il y parvienne vraiment. Il reste, quoi qu’il fasse et quoi qu’il puisse dire, entravé, comme pris entre deux feux. Il est et demeurera toujours le fruit d’une éducation de laquelle il ne sait se défaire et qui a fait de lui qui il était. Prisonnier de ses remords, de ses anciennes convictions, de son amertume… et plus encore de la peur qu’il ressent de peut-être devenir qui il pourrait être… c’est un pas qu’il devrait sauter, sans doute, mais un pas qu’il ne parvenait pas à franchir, comme si cela revenait à marcher sur un fil suspendu au-dessus du vide. Et lui, dans toute sa maladresse, finirait nécessairement par tomber, par faire une chute plus violente que tout ce que l’on pourrait bien soupçonner… Il est sûr de ça, et en même temps, il voudrait ça. La liberté, c’est peut-être nécessairement ça : un pas dans le vide, un saut dans l’inconnu. Et lui… eh bien… il est juste trop peureux, pas assez courageux pour ça.
Il y a quelque chose d’insidieux dans le discours de son interlocuteur. Regulus est suffisamment rationnel pour deviner que le mage noir a tout intérêt à lui servir les exactes paroles qu’il a envie d’entendre, et dans le même temps, bien que conscient de cela, une part de lui envisage qu’il soit au moins un peu sincère, malgré tout. Car c’est peut-être là le talent de cet homme dont le seigneur des ténèbres ne disposait absolument pas : il est non seulement capable de comprendre votre manière de penser, vos craintes et vos indécisions, mais il donne le sentiment d’y compatir. L’injustice qu’il évoque, Regulus la ressent profondément, presque malgré lui, plus fort que lui.
Il affirme que chaque précieux pour lui : est-ce vrai ? Regulus n’a que sa parole, et il sait à présent qu’une parole ne signifie pas grand-chose, pour les autres mais également pour lui, qui a trahi la sienne, de parole, et en a payé, naturellement, les plus amères conséquences… car il ne pouvait, au final, pas en être autrement. Et oui, c’est vrai que ce soit des mots qu’il a envie d’entendre : qu’il ne sera jamais inutile pur lui, qu’il peut être utile pour quelqu’un, mais il en doute. Le geste le plus noble qu’il ait jamais accompli n’a pas, après tout, servi à grand-chose, à bien y regarder, et il songe souvent que c’est à ça que sa vie ressemblera toujours.
« Je ne vois pas ce que vous pourriez faire pour moi », reprend-il.
Ce qui n’est pas tout à fait vrai… Il pourrait lui demander de le protéger, et de protéger ses proches du seigneur des ténèbres, il pourrait espérer une protection de sa part, qui sait ? Mais n’est-ce pas naïf que d’imaginer que ce serait véritablement possible ?
- Pour le moment, je ne puis manifestement pas faire grand-chose pour toi, c'est vrai. Les démons du passé contre lesquels tu te bats, c'est un combat que toi seul peut mener. Mais lorsque auras réussi à les terrasser, alors crois-moi ce jour-là, tu verras les choses différemment.
Il garde encore un certain moment sa main sur son épaule, avant de finalement la retirer lentement. Il ne quitte pas pour autant du regard le jeune sorcier. Il voit bien dans son regard qu'il se pose beaucoup de questions, certaines à coup sûr inutiles et d'autres qui détermineront ses décisions dans un avenir proche. Gellert ne connait pas très bien encore ce Voldemort, mais il en a suffisamment entendu parler et rencontré des personnes brisées à cause de lui pour comprendre qu'il est une menace à prendre très au sérieux. Il ne connait pas l'étendue de ses pouvoirs, mais il est néanmoins certain qu'il peut le battre en duel. Après tout aucun sorcier n'a su rivaliser avec lui, aucun sauf Albus Dumbledore. Et il sait mieux que quiconque qu'Albus a toujours été considéré comme étant le sorcier le plus puissant avec lui. Il doute également que ce mage noir ait poussé ses recherches aussi loin que les siennes. Contrairement à lui, Voldemort a exercé son règne de terreur uniquement en Angleterre, tandis que lui a su instauré la peur à échelle internationale. Pour l'instant, il n'est pas prêt de l'affronter, mais le jour viendra où ils auront à le faire. Et ce jour-là, Gellert compte bien se débarrasser de lui pour de bon.
- Je viens de te le dire, chaque sorcier compte pour moi, qui qu'il soit, quelles que soient ses origines. Aujourd'hui cela te semble étrange et tiré par les cheveux, mais un matin tu réaliseras à quel point tu es important et combien ton aide me sera précieuse. Alors, tu comprends le sens de mes paroles.
Gellert adresse un dernier regard empli de compassion au jeune sorcier, avant de se reculer. Son travail pour l'heure est terminée. Il n'a rien d'autre à lui dire pour le moment. Et jusqu'à ce qu'il décide de le retrouver, il fera preuve de patience. Il sait que tôt ou tard, il reviendra vers lui. Il ne peut pas certifier qu'il lui prêtera allégeance, mais il sait en revanche déjà que d'une façon ou d'une autre, il reviendra, poussé par la curiosité et le besoin de trouver des réponses. Il finit donc par lui tourner le dos, mais avant de s'en aller, il guette la réaction du garçon. Il ne bouge pas et Gellert sent son regard toujours pointé sur lui. Il esquisse un sourire. Il a beau prétendre ne pas être intéressé, la vérité c'est qu'il est déjà intrigué par lui.
- Je vais te laisser maintenant. Nos chemins se croiseront à nouveau. Je le sais.
Et sur ces derniers mots, Gellert s'en va, le laissant définitivement seul avec ses pensées. Il se réjouit déjà d'avance de leur prochaine rencontre.
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