(Abandonné) When darkness branches to your soul. - feat Regulus
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Sujet: (Abandonné) When darkness branches to your soul. - feat Regulus Ven 26 Mar - 12:22
When darkness branches to your soul.
Hogwarts Place. Le quartier faisait la part belle à la culture. Ben y passait le plus clair de son temps. Il appréciait le calme environnant, ainsi que les différents commerces établis en son sein. La bibliothèque était très certainement son lieu favori. Le jeune homme se perdait volontiers parmi les livres. Il arrivait au soleil levant et repartait sur un clair de lune. La notion du temps lui échappait tout à fait, lorsqu’il se plongeait entre les pages d’un nouvel ouvrage. Ben s’asseyait toujours à la même table, le visage caché derrière une imposante pile de bouquins. Les rayonnages lui semblaient infinis. Il ne savait où ils commençaient et où ils se terminaient. Il lui faudrait encore bien des années avant d’avoir parcouru l’intégralité du catalogue. Le temps lui importait peu. Cette préoccupation toute mortelle l’avait quitté au jour de son trépas. Ben ne venait pas pour le plaisir, il était là à dessein. Voilà deux ans, il avait rouvert les yeux en ce monde. Un monde qui lui était inconnu. Bon gré mal gré, il vivait ici-bas. Sa présence même n’avait aucun sens, tout comme cet univers. Il s’efforçait de l’appréhender au mieux approfondissant sans cesse ses connaissances. Avec le temps, cette soif de savoir était devenu un véritable objectif. Ben avait besoin d’un but, quel qu’il fût. Il s’était résigné à mener une existence dite normale, une vie répondant aux standards de ce monde.
Ben compulsait de nombreux ouvrages scientifiques et théoriques. L’astrophysique était son nouveau penchant. Dernièrement, il s’intéressait plus particulièrement à la notion d’espace-temps. Le principe du trou de ver éveillait son intérêt. Pour certains, le physicien Ludwig Flamm était le premier à avoir aborder cette théorie. Pour d’autres, Albert Einstein et Nathan Rosen en étaient les véritables "pères". Quelques mois plus tôt, ces noms ne lui auraient rien évoqué. Le jeune homme commençait à véritablement se familiariser avec la culture de son monde d’accueil. Cependant, pouvait-on vraiment appelé cela un monde ? La ville paraissait sans fin. Ben avait fini par admettre qu’il ne s’agissait peut-être pas d’une illusion. Les premiers mois, il cherchait à s’expliquer l’improbable. Sa mort n’avait rien de fictif. Il avait senti son corps se vider de toute substance. Pourquoi se trouvait-il ici, en apparence, plus vivant que jamais ? Comment ? Ben avait appris à se détacher de toutes les questions qui le hantaient. S’il ne voulait pas imploser, il lui fallait aussi vivre, respirer, tout simplement. Loin de ses préoccupations, le jeune homme se trouvait face à la devanture de La Rose Éternelle. Il en était un client assidu. La librairie possédait un fond intéressant. Parfois, Ben y dénichait des livres qu’il ne trouvait nulle part ailleurs. La bibliothèque comptait un nombre inimaginable d’ouvrages. Néanmoins, il arrivait que le bouquin tant convoité ait déjà été emprunté. Or, Ben n’était pas des plus patients. D’ailleurs, cela faisait près d’une semaine qu’il attendait le retour de Trous noirs et distorsions du temps, travaux signés Kip S. Thorne. Le brun ne comptait pas poireauter durant les trois dernières semaines de l’emprunt. Avec un peu de chance, la librairie aurait le "Graal" en stock. Sans hésiter, Ben poussa la porte du commerce. Quelques clients s’y trouvaient rassemblés. La pause déjeuner venait de se terminer. Il n’y avait pas grand monde à cette heure. Les gens s’en retournaient au travail. Immédiatement, Ben se dirigea vers le rayonnage qui l’intéressait. Il survola les différents étages du regard, sans trouver le fameux livre. Par trois fois, il scruta le présentoir. Ses sourcils se froncèrent légèrement, une pointe de frustration le gagnant. Le libraire incarnait sa dernière chance. Malgré lui, Ben avait pu passer à côté du bouquin. Dans le cas contraire, il leur restait peut-être un exemplaire en réserve. À défaut, il n’aurait qu’à le commander… Ben attendit son tour. Quand une mère de famille eut réglé ses achats, il s’avança près du comptoir. « Bonjour. Je cherche un ouvrage intitulé Trous noirs et distorsions du temps. L’auteur est Kip Thorne. Je ne l’ai pas trouvé par moi-même… L’auriez-vous en stock ? » Ben gardait les yeux rivés sur un petit bout de papier froissé, il y avait inscrit les références du livre. Après un instant, il releva le menton. Le libraire était un jeune homme aux cheveux sombres et au teint pâle. Ce n’était pas la première fois qu’il l’apercevait ou s’adressait à lui. Bien sûr, c’était toujours dans le cadre d’une transaction. Ben n’était pas très à l’aise en société, il demeurait un grand solitaire et peinait à échanger de façon naturelle. Quelque chose l’interpellait chez lui. Une étrange familiarité se dégageait de cet inconnu, comme si une ombre éthérée émanait aussi de lui. Il ne savait quoi en penser. Il avait songé à user de l’empathie de Force, sans jamais céder à la tentation.
Sujet: Re: (Abandonné) When darkness branches to your soul. - feat Regulus Ven 26 Mar - 19:35
When darkness branches to your soul.
La première fois qu'il avait mis les pieds dans cette librairie, c'était un Regulus égaré, désorienté, qui avait fouillé les rayonnages avec empressement et sans souci du désordre qu'il provoquait. Aujourd'hui, n'importe lequel de ses clients ferait preuve de la même agitation serait bien vite mis à la porte par votre serviteur, mais l'énergie du désespoir était alors puissante. Il avait eu besoin de comprendre où il était, pas dans cette intention que d'autres poursuivent encore de retourner chez lui, mais dans celle de s'assurer qu'aucun retour n'était possible, justement, qu'il était en sécurité, qu'il pouvait recommencer une nouvelle vie, sans la menace du mage noir contre qui il avait sacrifié sa vie, sans rien pour le ramener à l'horreur de ce qu'il avait vécu. Et il a été satisfait... oui et non. Aucun ouvrage de référence que l'on trouverait en devanture de Fleury & Botts, rien qui ressemble de près ou de loin à aucun des livres sur lesquels il ait jamais posé la main. Des volumes... atrocement moldus. Ce qu'il est lui-même, à présent. Rien moins que ce qu'il a toujours exécré, conspué. Un sale moldu. Pire, un cracmol.
Il a cherché, en premier lieu, à faire usage de sa baguette. Par tous les moyens, il a voulu en révéler la magie. Mais il s'est vite senti ridicule, à agiter en l'air ce qui n'était dorénavant qu'un bête bout de bois sans rien de particulier. Il la garde toujours avec lui, pourtant. Une espèce de vieux réflexe qu'il ne parvient pas à occulter, mais il s'est fait une raison malgré tout. Sa magie ne reviendra pas. Et plus il y pense, plus il songe que ce doit être là la condition sine qua non à son confort, à sa sécurité. Toute trace de magie occultée, le seigneur des ténèbres a moins de chances de le retrouver. La marque des ténèbres sur son avant-bras s'estompe. Peut-être finira-t-elle par disparaître ? Il ne cherche plus de réponses, il se planque. Il est lâche. Mais il estime s'être assez battu.
Cette vie manque incroyablement de tout ce qui a toujours compté pour lui, à commencer par sa famille (certes, il a retrouvé Andromeda, mais tous deux n'ont jamais été proches pour commencer). Il n'aurait jamais pensé mener un jour la vie de moldu parvenu. Maigre salaire, petit appartement minable, travail de stupide vendeur... Car cette librairie dans laquelle il avait provoqué un tel remue-ménage, par la force des choses, il y travaille. La compagnie des livres l'apaise. C'est ça le pire, il l'aime, son fichu boulot de parvenu. Lui-même ne saurait trop dire pourquoi. Un sentiment d'utilité, peut-être ?
Car tout est à refaire, ici. il est à l'abri, certes, mais il n'a plus rien, et le peu qu'il a construit tout ce temps semble relativement vain. Tout avait été si clair pour lui. Sa famille, l'honneur, la pureté du sang, une dévotion qui devait être totale au seigneur des ténèbres. Est-ce qu'on le punit de sa trahison ? Ou on le récompense de sa bravoure avec cette deuxième chance ? Dans un cas ou dans l'autre, le sens peine à se distinguer, et la routine est désagréable. Installé au comptoir de la petite boutique de livres, il considère le va-et-vient de clients, pas si nombreux que ça... Parfois il intervient, souvent il les laisse faire. On aura vu plus sociable, comme libraire. Certains de ses collègues corrigent le tir. Pas aujourd'hui, aujourd'hui, il est seul. Et c'est donc lui qui doit gérer la caisse, avec son flegme habituel. Le fameux flegme britannique ? Non, plutôt le flegme regulusien, qui aurait tendance à s'accompagner d'une certaine forme de mépris qu'il adresse aux autres mais qui au fond ne s'adresse qu'à lui-même : à celui qu'il a été et à celui qu'il ne parvient pas à devenir. C'est très machinalement qu'il emballe les bouquins (que des romances insipides à fausse tendance SM, de quoi faire frémir le coeur des ménagères... il paraît) qu'une cinquantenaire vient de lui payer. Pas le temps de souffler, un autre se pointe.
Celui-là, Regulus le reconnaît, c'est un régulier de la librairie. Pas pour autant que le jeune homme serait fichu de dire quels sont ses nom et prénom, s'il l'a un jour su. Il sait juste que le type est manifestement un grand lecteur, et pas un grand bavard. Ils ont ça en commun. "Je vais vous dire ça de suite", répond Regulus de la voix monocorde du type qui a oublié de sourire tout en se penchant sur son clavier pour chercher les références du livre en question dans la base de données de la librairie. La technologie moldue. Pis, la technologie moldue du vingt et unième siècle, tout un poème, ça aussi. Et le pire, c'est que Regulus est parvenu à s'y familiariser sans doute trop facilement. "On en a en stock, mais ils ont pas encore été ajoutés au rayonnage." Il aimerait bien s'arrêter sur cette seule affirmation, mais il reprend, un minimum commerçant. "Je vais vous chercher ça." Il s'absente un instant dans l'arrière-salle avant de revenir avec l'ouvrage en question, encore sous plastique, pour la peine, qu'il tend à son interlocuteur. "C'est pas trop mal", dit-il au sujet du livre en question, s'autorisant un commentaire personnel, chose qu'il fait rarement, mais cette lecture-là l'a marqué. Peut-être parce que c'est un des premiers livres sur lequel il a porté son attention en arrivant dans ce monde. "Enfin, tout dépend de ce qu'on recherche à la lecture, quoi", ajoute-t-il dans un haussement d'épaules (que quelqu'un décerne la palme du meilleur commerçant à cet individu).
Sujet: Re: (Abandonné) When darkness branches to your soul. - feat Regulus Mer 25 Aoû - 15:36
When darkness branches to your soul.
Ben se décarcassait pour un malheureux livre, parcourant la ville à hue et à dia. Il ne manquait pourtant pas de lecture. En plus des ouvrages qu’il empruntait à la bibliothèque, il possédait une conséquente collection. Les bouquins s’accumulaient. Il n’avait plus de place sur la malheureuse étagère en kit, achetée près d’un an auparavant. Le bois aggloméré ployait sous le poids des ouvrages. Les livres étaient donc entassés à même le sol. D’ailleurs… La Tour de Pise se faisait vacillante. Avant longtemps, elle embrasserait le sol et emporterait tout sur son passage, en un effet domino. Plutôt que d’attendre et pour un gain de place, Ben aurait pu se pourvoir de l’une de ces liseuses portables que l’on trouvait un peu partout. Il n’en avait pourtant jamais fait l’acquisition. Il leur préférait le contact du papier. N’était-ce pas antinomique pour lui qui venait d’une lointaine galaxie, dotée d’une technologie autrement plus avancée. Ben était né avec un datapad entre les mains. Une tablette lui aurait permis d’obtenir le bouquin tant convoité en un claquement de doigts, moyennant finance. Soit dit en passant, le prix du livre dématérialisé correspondait à son format papier, ce qu’il jugeait parfaitement illogique. Ben foulait donc le sol de La Rose Éternelle, déterminé à mettre la main sur les travaux du dénommé Kip Thorne. Peu importait les livres en sa possession, celui-ci l’intéressait plus particulièrement. Il ne pouvait attendre.
Non, Ben ne conversait jamais avec les commerçants. Il se montrait poli, mais s’en tenait au rôle du client, sans y ajouter la plus petite ligne. Certains ne s’en privaient pas. Ainsi des queues interminables se formaient à la caisse d’un supermarché, car madame unetelle vantait les exploits de son petit dernier auprès de monsieur Je m'en fiche comme de l'an 40. Des connexions sincères semblaient parfois s’établir, au-delà d’une stratégie purement commerciale. Celle qui poussait à l’intérêt feint pour vendre une deuxième pièce de viande à moins 50 pourcent : ma demoiselle ! D’aucuns tentaient de lui décrocher un sourire ou quelques mots supplémentaires. La vendeuse de sa pâtisserie ponctuait chaque fin de phrase d’une œillade et s’adressait à lui sur un ton caressant. L’attention de la jeune femme paraissait douteuse. Quoi qu’il en soit, Ben demeurait parfaitement impassible. Nul ne pouvait le dérider. Son libraire, pourtant, n’était pas de cette école. Il n'avait rien du charmeur invétéré. Ben ne trouvait pas les mots adéquats pour le décrire. Il était… Lointain. Comme indifférent à ceux qui l’entouraient… Pour autant qu’il puisse en juger. Peu causant, flegmatique, mais efficace… Il pianotait déjà sur son clavier pour vérifier les stocks. Ben ne demandait rien de plus. Il attendait le verdict. Son humeur dépendait d’un simple ordinateur. Elle serait assombrie, si la réponse venait à être négative. Bien sûr, il n’en montrerait rien. Mais sa frustration serait bien réelle. Fort heureusement, le bouquin s’avérait disponible. Ben en aurait presque esquissé un sourire. Le jeune homme, lui, partit en quête du livre concerné. « Merci. » lança-t-il. Il le vit alors disparaître dans la réserve. Solo en profita pour se débarrasser de son papier froissé, le jetant au fond de sa poche. Ben l’aurait oublié, un fois de retour chez lui. Il finirait disloqué en une infinité de petits morceaux, dans le filtre de son lave-linge. Le livre lui fut finalement tendu. Il se trouvait encore sous filme plastique. Le fils Solo le prit en mains, puis s’intéressa immédiatement à la quatrième de couverture. « Vous vous intéressez à l’astrophysique ? » Il posa son regard sur lui. C’était bien la première fois que la conversation déviait du : « Combien je vous dois ? » Les librairies comptaient parfois des ouvrages dotés d’un signet, sur lequel était inscrit une recommandation. Il était préférable de posséder le goût de la lecture, ne serait-ce que pour conseiller la clientèle. S’il en croyait le jeune homme, le bouquin n’était "pas trop mal". C’était à espérer pour un prix Nobel de physique. Ce que l’on cherche à la lecture... Un instant, il médita ces paroles. Ben traquait la compréhension d’un monde qui lui échappait. L’idée lui était insupportable. Il ne pourrait accepter d’être – une fois de plus – une vulgaire marionnette dont on tire les fils à sa guise. Les réponses ne viendraient pas des bouquins qu’il dévorait à n’en plus pouvoir. Ses lectures lui donnaient toutefois la vague illusion d’occuper son temps de façon utile. Provisoirement, il parvenait à tromper ses angoisses, muselant une colère grandissante. « Vous, qu’est-ce que vous y cherchiez ? » demanda-t-il de but en blanc, sans chercher à savoir si sa question était indiscrète. Sa main inoccupée brassa le contenu de son sac pour en sortir sa carte de crédit. La librairie paraissait bien calme. Se retournant, il ne vit aucun autre client derrière lui. « Si je puis me permettre, il est rare de vous voir discuter avec les clients. » Cette remarque était probablement brusque, elle aussi. D'un autre côté... Abrupte, sa franchise l'avait toujours été.
Sujet: Re: (Abandonné) When darkness branches to your soul. - feat Regulus Mer 25 Aoû - 22:59
When darkness branches to your soul.
Est-ce qu'il s'intéresse à l'astrophysique ? Oui, sans quoi il n'aurait pas lu ce livre de bout en bout, est-ce pour autant qu'il considérerait cela comme un domaine qui le passionne réellement ? Pas franchement. Il ne se serait sans doute pas intéressé d'aussi près à l'astrophysique s'il n'avait pas espéré y trouver la réponse à ses grands questionnements métaphysiques, ceux-là même qui devaient affecter, sans doute, tous ceux qui vivaient ici au détriment de la logique, plus encore si, comme lui, ils avaient goûté au souffle glacé de la Faucheuse, pour finalement être sauvé in extremis du plus funeste des sorts... si vraiment ils avaient été sauvés. Oui, s'il s'intéresse à l'astrophysique, c'est parce qu'il espère y trouver des réponses aux questions qui le taraudent, mais il ne pourra pas prétendre que l'essai est bien concluant pour l'heure. Oui, l'ouvrage, pour sûr, était complet et intéressant, mais il ne l'a pas éclairé aussi bien qu'il l'aurait voulu sur cet endroit, sa dynamique, sa fonction, sa raison d'être, et la raison de sa propre présence. C'était sans doute trop en demander d'un simple bouquin. Ou bien de quoi que ce soit. Ou encore de qui que ce soit.
Il hausse d'abord les épaules à la question de son interlocuteur. Ce n'est pas parce qu'il s'est permis une réflexion personnelle - fait très rare chez lui - sur l'ouvrage choisi par son le jeune homme que cela doit tenir lieu d'invitation à se tenir la jambe pendant des heures non plus. Il aurait peut-être tout intérêt à s'engager dans ce genre de débat avec des individus qui, justement, semblaient susceptibles de partager son point de vue, mais ce serait beaucoup lui demander, assurément. Alors il se contente d'abord de retrouver son rôle de commerçant de base et d'annoncer à son interlocuteur combien il lui doit. Mais alors que le jeune homme s'apprête à payer, il revient sur cette question qui est restée sans réponse. Qu'est-ce qu'il cherchait à la lecture de ce bouquin ?
"Rien que j'y ai trouvé", réplique-t-il de ce ton peu amène qui lui ressemble malheureusement un peu trop, et qui n'explicite évidemment rien quand il le faudrait pourtant.
Il ne peut pas se contenter de ses seules explications et décider qu'elles suffisent, et pourtant, il est bien tenté de le faire. Qu'est-ce que ça peut faire, qu'il détaille la chose ou non ? Est-ce que ça va seulement intéresser son interlocuteur ? Et pourquoi est-ce que ça l'intéresserait, de toute façon ? Parce qu'il a posé la question ? Bah... Au pire, maintenant qu'il a payé son bouquin, c'est pas grave de lui faire remarquer qu'il y trouvera pas ce qu'il recherche. Si c'est vraiment ce qu'il recherche. "Si vous espérez comprendre cet endroit ou les raisons de votres présence ici, vous venez de gaspiller votre argent", ajoute-t-il sans détour, toujours aussi bon commerçant.
Pourtant c'est faux. Regulus a beau être intelligent, il n'a pas la science infuse, loin de là, et il est tout à fait possible que son interlocuteur trouve dans cet ouvrage - pointu au demeurant, des pistes et interprétations que Regulus, de son côté, n'aura pas été capable d'envisager. Il est loin d'être le plus malin, moins encore quand il doit remettre en question sa perception de la réalité, une réalité qui n'a plus grand-chose à voir avec celle qu'il a connue, d'un point de vue spatial, temporel... du point de vue de l'appréhension de la magie en général et de sa magie en particulier. "Si je discute pas avec les clients, c'est parce que j'ai rien à leur dire", qu'il ajoute un peu sur la défensive sans trop savoir à quoi il doit sa remarque sur son absence - manifeste - de conversation vis-à-vis de ses clients. En même temps, il estime que ces moldus n'auront sans doute pas grand-chose à lui dire ou à lui apprendre, alors pourquoi s'embarrasserait-il à leur faire la conversation ? Ceci dit, il doit reconnaître que son interlocuteur l'intrigue. Il ne l'a pas formulé comme un reproche, plus comme une sorte... d'observation beaucoup trop honnête. "Qu'est-ce que ça peut bien vous faire ?"
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