Harlan Briggs & @Ander Munoz

Dépravation. Insouciance. Innocence. Tous ces mots pourraient parfaitement correspondre au jeune Briggs. Les habitudes ayant la vie dure, il fallait être honnête, Harlan ne pensait qu'à s'amuser, à vivre encore de sa jeunesse comme s'il pourrait la perdre du jour au lendemain. Quelque part avait-il tort ? Soyons honnêtes, au début de l'enfance tout est fait dans l'innocence, puis l'adolescence pointe le bout de son nez et commence ainsi les diverses expériences de la vie, et ce dans l'insouciance, puis vint le début de l'âge adulte où là on vous colle quelques responsabilités. Et c'est cette partie là qui posait quelque peu problème au jeune Briggs. Les responsabilités n'étaient pas pour lui, manquant de maturité, étant toujours coincé dans la spirale de l'insouciance.

Cette même insouciance qui le poussa inexplicablement dans des soirées, dans des boîtes de nuit et bien plus encore, le poussant à faire des rencontres qu'il ne devrait pas... Comme tombant nez à nez avec un dealer plus fort et plus malin que lui ne l'était déjà. Se laissant prendre dans la spirale infernale de la drogue et de ses effets. Comme un pauvre petit animal pris au piège. Allait-il bien plus souvent en soirées qu'il ne le faisait déjà auparavant ? Il y avait de fortes de chance, et en prime, il revenait assez souvent ici, dans le Pandemonium, pourtant là où ses rencontres les moins amicales avaient eu lieu. Peut-être changerait-il la donne un soir ? Peut-être même que ce serait ce soir-là ?

Pris dans son petit moment d'égarement, tandis qu'il s'approcha du bar afin de se commander un verre, il y mit comme un certain avant d'y parvenir. S'obligeant à se frayer un chemin parmi les corps de nombreuses personnes se déhanchant au rythme de la musique, titubant un peu car il avait déjà bu un peu trop de verres, et probablement ayant consommer un peu trop de substances illicites, il y parvint non sans mal. Il avait par inadvertence bousculé une personne. Il se tourna légèrement vers lui tout en prenant place sur un tabouret disponible.

« Désolé.. » Dit-il à son encontre. Pour une fois qu'il s'excusait un peu. Car ce n'était clairement pas dans ses habitudes, mais là c'était un peu de sa faute, n'est-ce pas ? Détaillant du regard le jeune homme à ses côtés, il ne pût s'empêcher de sourire. Il avait un certain charme. Il ne l'avait jamais vu, mais il croisait tellement de monde que peut-être qu'il ne s'en souvenait pas ? C'était une possibilité en tout cas. Il détourna le regard afin de se commander un coktail. Déposant ses coudes sur le comptoir du bar, Harlan déposa son menton au creux de ses paumes en soupirant faiblement. Començait-il un peu à avoir un mal de crâne ? Ou bien était-ce juste le volume sonore de la musique qui lui brouillait un peu l'esprit ? Ou son don qui merdait un peu ? Probablement tout ça à la fois.

Harlan Briggs & @Ander Munoz

Quelque peu éméché, ou totalement. Harlan avait mis un petit temps à s'installer convenablement sur ce tabouret. Il aurait pu s'asseoir à côté de la plaque et tomber cul sur le sol, que ça n'aurait rien eu de très étonnant. Mais non, son derrière avait bien atteint sa cible. Il avait besoin d'un verre ou plus. Et de prendre quelque chose histoire de faire taire ce bruit assourdissant tapant fortement dans ses pauvres tympans de loup. Il jeta un coup d'œil au gars de tout à l'heure. Et il en eut presque un sursaut. Il n'avait pas capté que le gars s'était retourné et l'avait suivi jusqu'ici. Il lui demanda s'il allait bien. Charmante attention se mit-il soudainement à penser. Il l'observa un peu plus intensément. Brun, plutôt grand, presque aussi grand que lui, à la chevelure quelque peu bouclée. Pas comme lui, mais suffisamment assez. Non. Il ne l'avait jamais vu auparavant. Et pourtant Harlan se rendait très souvent en boîte ou à des soirées par-ci, par-là.

« Oui, je crois. Je dois juste être trop défoncé. » Avouait-il sans aucune once de honte. Pourquoi devrait-il avoir honte de toute façon ? Ce n'était pas comme s'il s'agissait d'un crime après tout. Il était jeune et un jeune normalement constitué ne pensait qu'à s'amuser. C'était ce qu'il faisait. « Tu viens souvent ici ? » Demanda-t-il par curiosité. Lui oui, c'était son cas. Et il avait pourtant une bonne mémoire, mais peut-être que ce mec ne venait pas aussi souvent que lui, ce qui expliquerait la raison pour laquelle son visage ne lui disait rien.

Lorsqu'on lui servit enfin son cocktail, Birggs attrapa son verre et en but rapidement quelques gorgées. C'était rafraîchissant. Il ne se souvenait plus trop de ce qu'il avait commandé, mais tant que ça se buvait, qu'elle importance, pas vrai ? Il n'avait rien d'autre à faire pour la soirée de toute façon. Danser ? Non, là il n'en avait clairement aucune envie. Son copain ? Eh bien c'était un justicier et il était plutôt tel un petit oiseau de nuit à ce niveau, alors Harlan tâchait de ne pas le déranger sur certaines heures. Approximativement entre la tombée de la nuit et le lever du soleil. Il ne s'en plaignait guère, même si parfois il lui manquait. Il en était complètement accro. Plus accro qu'à sa drogue en tout cas, c'était un bon point. À cette pensée, il glissa l'une de ses mains dans la poche de sa veste. Ouais, il tatonnait un sachet, il était toujours là et suffisamment plein. Il ne le sortit pas pour autant, il s'en prendrait une petite traînée plus tard.  

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Il serait inutile de demander à Harlan d'être un peu plus responsable. Ça ne semblait pas vraiment être dans ses cordes. Il préférait nettement vivre dans l'insouciance. Parfois on l'enviait, car on rêvait d'être à sa place. Cette possibilité de vivre sa jeunesse avant que l'âge adulte ne vous rattrape et ne vous oblige à vivre - ou à survivre dans certains cas - avec des tas de nouvelles responsabilités. C'était une chose qui effrayait probablement le jeune Briggs. Et même s'il n'était point peureux de cette vie-là, il avait beaucoup à apprendre et surtout à résoudre des problèmes. Comme ses problèmes familiaux pour commencer. Chose difficile à faire lorsqu'il les fuyait plutôt que de s'y confronter. Et dans tous les cas, même s'il le voulait vraiment, Garrett n'était pas ici. Tout du moins, s'il y était, il était bien caché. Ou bien il ne voulait pas revoir ses jumeaux adoptés ?

Mais ce soir, il n'y pensait plus vraiment. Parce qu'il était trop défoncé pour se triturer l'esprit avec ce genre de conneries. Il n'avait même pas honte de lui, ni même de son état. Qu'est-ce que ça aurait changé de toute façon ? Tant que le jeune Briggs ne dépassa pas les limites, c'était tout ce qui comptait. Et par là, il voulait dire : tant qu'il ne trompait pas son petit copain, c'était le plus important. Il serait si idiot de faire une telle chose. Oui, parfois il aimait bien flirter, comme s'il voulait se prouver à lui-même qu'il valait encore quelque chose. Alors qu'en fait, ça n'avait aucun sens. Bien sûr qu'il valait quelque chose, quelque chose aux yeux des personnes qui l'appréciait pour qui il était, qui l'aimait. Et puis physiquement parlant, il valait toujours ce quelque chose. Il avait du charme à ne pas en douter un seul instant : plutôt grand, pour ne pas dire grand tout simplement, entre 1M85 et 1M90. Type caucasien. Cheveux bruns bouclés avec quelques reflets roux en fonction de la luminosité, des yeux plutôt clairs dans certains cas, sans parler de ses petites taches de rousseurs qui en faisaient craquer plus d'un à chaque fois. Il entretenait son corps à la musculation. Non, clairement, il le savait, il n'était pas dégueulasse à regarder. Autrement dit, le problème ne venait pas de son physique, mais bien de quelque part d'autres.

Il secoua faiblement la tête quant à la réponse et au retournement de sa propre question. « Je vadrouille dans plusieurs endroits. Une soirée chaque soir. Mais ici, j'ai dû y mettre les pieds au moins trois-quatre fois. » En même temps, c'était un endroit de prédilection pour certains dealers, et Harlan quand il avait besoin de sa petite dose, il savait très bien où chercher. « Moi c'est Harlan. » Il aurait pu ajouter qu'il était enchanté ou une connerie de ce genre. Mais ce n'était pas trop dans ses cordes d'être très poli, très courtois, avec une certaine politesse digne de l'ancien temps, ou un autre genre de connerie. Puis c'était des gosses, non ? Entre eux, y en avait-il vraiment besoin ? Il l'observa un peu plus, comme s'il le détaillait du regard. « Tu fais quoi dans la vie ? » Il n'était pas étudiant de sûr, sinon il l'aurait déjà croisé dans les couloirs de la fac. Enfin, théoriquement.

Harlan Briggs & @Ander Munoz

L'avantage - ou le désavantage en réalité - de ne pas avoir d'adultes sur le dos (pas encore tout du moins), c'est qu'Harlan avait l'impression d'être totalement libre. Une liberté qu'il avait acquise en arrivant ici, qu'il s'était empressé de tester assez rapidement. Accentuant par la même occasion son côté Junkie, pas sûr par conséquent que ce fut une réelle bonne idée. Plus fort que lui, il était déjà entré dans cette spirale infernale, ça n'avait fait que s'accentueur, rien de plus. En réalité, ça paraissait plutôt normal. Une suite parfaitement logique. Même son côté dragueur, charmeur, ça ne semblait pas vouloir s'arrêter, diminuer peut-être oui, car il avait un copain maintenant, et que par conséquent, il ne se voyait pas du tout, ne serait-ce qu'une seule seconde, le tromper. Ou lui faire le moindre mal. Il se mettait donc une limite à lui-même : flirter oui, mais sans jamais qu'il puisse y avoir un quelconque rapprochement, aussi réel soit-il. C'était bien trop dangereux. Bien que jusqu'à preuve du contraire, il s'en lassait très vite. Comme si les autres mecs n'avaient rien d'intéressant. Pas même un côté joueur, de quoi ennuyer le jeune Briggs. Même les effets de la drogue étaient bien plus drôles.

Quoi qu'il en soit, il devait faire avec, bien que ça n'avait rien à voir avec de l'exigence mais bel et bien de préférence. Il verrait par conséquent ce que donnerait cette soirée en compagnie de ce jeune homme. En tout cas, il n'avait pas l'air bien méchant, puisqu'il ne lui avait rien dit lorsqu'il l'avait bousculé accidentellement. Quoi que même s'il avait fait, pas sûr que ça aurait changé quoi que ce soit pour Harlan. Il haussa faiblement les épaules en reprenant quelques gorgées de sa boisson alcoolisée, comme s'il n'était pas suffisamment torché. « Disons plutôt que je me laisse mener par le vent. » Tiens, c'était amusant, le voilà poète ou philosophe. Il devrait picoler plus souvent, avec chance ça l'aiderait mieux dans ses cours. Il reposa son verre sur le comptoir et posant de nouveau son regard sur Ander. « C'est anglais. Ça vient de Hare Land qui était une terre en Angleterre. Une connerie du genre. » Qui voulait dire la terre des lièvres. Pour Harlan ça n'avait aucun sens, et puis il s'en fichait un peu, lui étant américain. Puis après quoi, et ce par simple curiosité, ou par envie de faire la conversation, l'américain lui avait demandé ce qu'il faisait dans la vie. Ce qui semblait être une fierté pour Ander, qui lui répondit du mannequinat. Harlan se sentait d'humeur à répondre une connerie. Ou plutôt, une moitié de vérité, et l'autre une moitié de questionnement. « Je suis étudiant en deuxième année en science et technologie. Mais je devrais peut-être envisagé de vendre mon corps, je gagnerais plus de fric qu'à étudier. » Non, bien sûr que non il ne le ferait jamais. C'était à la limite de la prostitution sinon. Et rappelons-le qu'il avait un copain, donc zéro intérêt en termes de couple. Ils ne tiendraient jamais le choc. Il devait être sacrément torché pour penser à ce genre de chose.

Harlan Briggs & @Ander Munoz

Il était facile de voir le mal-être chez une personne, tout du moins si on prêtait attention à celle que l'on avait en face de soi. Harlan n'irait pas jusqu'à dire que son compagnon d'un soir avait l'air d'être dans un certain mal-être, mais il était presque sûr qu'il était probablement du genre à noyer quelque chose en s'enfilant des verres d'alcool. Il pouvait malgré tout se tromper. Puis en cet instant, lui-même ferait pareil. Ou plutôt faisait de même, avec en prime une consommation de substances dites illicites, histoire de bien avoir l'esprit ailleurs que réellement présent sur Terre. Si toutefois ils étaient sur Terre. Ou peut-être était-ce une Terre parallèle ? Une autre planète ? Une autre temporalité ? Était-ce réellement le bon moment pour se poser ce genre de questions ? Non. En réalité, Harlan s'en moquait un peu de connaître la vérité, les mystères, le pourquoi du comment. Au moins, sans qu'il ne le sache, il avait ainsi évité la prison. Au moins il avait une chance d'essayer de vivre une vie plutôt normale, mais pour se faire, il faudrait qu'il puisse réussir à vaincre ses propres démons et résoudre des potentiels problèmes familiaux. Chaque chose en son temps, n'est-ce pas ?

C'était le train-train quotidien d'Harlan, de vivre au jour le jour, avec une parfaite insouciance, après tout pour quelle raison se prendre la tête, se torturer l'esprit ? Il était encore jeune, n'avait-il donc pas du temps devant lui, d'expérimenter et de trouver sa voie ? Certains pourraient le qualifier d'immature, d'inconscient, d'insouciant, qui ne faisait aucun effort pour s'assurer d'un bon avenir afin de s'en sortir dans la vie. Cependant lui, il le voyait différemment. Peut-être qu'un jour il se dirait qu'ils avaient eu raison, mais pour l'heure, il restait ancré sur ses positions. « J'aime croquer la vie à pleine dent, pourquoi se prendre la tête finalement ? » Il ne connaissait pas le brun à ses côtés, ni sa vie, encore moins son passé. Mais peut-être que lui voyait les choses différemment, c'était une possibilité après tout. « Tu ne commencerais pas à être un peu défoncé ou c'est moi ? » Demanda l'américain en lâchant un faible rire. C'était un poil culotté de dire les choses ainsi, alors que lui-même pourrait paraître défoncé, alcoolisé.

« C'est tout ce qui est domaine scientifique, avec une spécialisation en biologie animale. » Répondit Harlan en ayant oublié que parfois ils ne venaient pas forcément du même pays, et parfois même pas de la même planète et temporalité et que par conséquent, ils n'étudiaient pas tous les mêmes choses, ou bien à différentes échelles. « Qu'est-ce que l'éthique ? Et puis je suis majeure. Bon théoriquement, étant américain, je n'ai pas l'âge requis pour picoler, mais ce n'est qu'un détail. » Et oui, en réalité Harlan n'avait pas l'âge légal pour boire. Il n'avait pas encore vingt et un ans. Mais ici, qui irait lui demandait son âge ? Ça n'avait pas l'air de fonctionnait comme aux États-Unis, par conséquent il devait bien avouer qu'il en profitait un maximum. Peut-être un peu trop. « Mais merci pour le compliment, je le retiens. Et ça paie bien le mannequinat ? » Quoi ? S'il ne pouvait pas se la jouer dans le domaine de la prostitution, autant se servir de son corps autrement. Bon, certes, pour ce qui était de vendre son corps, c'était vraiment une blague, il en faisait assez comme ça, ce qui lui valait la réputation de queutard.