Mother knows best.A la fameuse tapisserie de la famille Black, une nouvelle tâche circulaire et sombre venait d'être ajoutée. Le tissage était encore brûlé par endroits et l'odeur des fils prenant feu fronçait toujours le nez de Walburga tandis que son regard, lui, ne se détachait plus de la marque qu'elle venait d'imposer par magie à la tapisserie. Là où la trace de brûlure subsistait, se trouvait quelques instants plus tôt encore le nom de son fils aîné, Sirius. Mais Sirius avait fait un choix, ce jour-ci, un choix qui lui avait ôté le droit de faire partie de cette famille. Un choix qui ne le désignait non plus comme son fils, mais comme un traître jetant l'opprobre sur tous les Black.
Dans son dos, n'ayant pas quitté son fauteuil favori, Orion s'était muré dans un silence glacial. La fureur qui l'avait animé au moment d'entendre l'annonce du départ de Sirius s'était apaisée mais Walburga connaissait suffisamment son époux pour savoir que ce calme était trompeur. Là où elle s'emportait facilement, Orion, lui, était plus flegmatique mais sa colère n'en était pas moins dangereuse.
Battant des cils, elle baissa lentement le bras tout en continuant de serrer fermement sa baguette. Elle venait de lancer le sort, si bien que le bout des fils de la tapisserie était toujours rougeoyant. Mais le temps pour elle de prendre une inspiration, voilà qu'ils étaient aussi noirs que cette noble famille.
Sirius venait de partir et Walburga, en bonne matriarche, aurait dû se contenter de froidement l'ôter de la tapisserie. Mais la manière dont elle venait de mettre feu au portrait de l'adolescent ainsi qu'à son nom n'était pas glaciale. C'était au contraire avec toute la puissance d'une rage éclatante qu'elle s'était précipitée sur cet objet et y avait déversé sa fureur. Pourtant, l'acte ne l'avait guère apaisée. Elle était encore tremblante, désœuvrée. Des larmes menaçaient d'humidifier son regard mais elle les refoula avec aigreur. Elle ne pleurerait pas un fils dont l'ingratitude venait de le condamner. Sirius ne faisait plus partie de la famille et elle aurait dû s'en réjouir. Mais elle ne se réjouissait pas, elle en était incapable et c'était là un aveu de faiblesse qu'elle désirait punir de la plus violente des manières.
Se retournant lentement, elle adressa à son époux un regard bref mais éloquent : ils parleraient, plus tard. Mais pour l'heure, Walburga porta son attention sur leur autre fils. Non, le seul fils qu'il leur reste. Regulus.
La sorcière s'avança vers le jeune Serpentard et posa une main sur son épaule.
- Allons dans ta chambre.
L'ordre était prononcé avec calme mais n'en restait pas moins un ordre. Walburga lâcha son fils et le précéda, savourant le temps qu'il leur fallut pour rejoindre le couloir et monter les escaliers. C'était un temps qui lui permettait de retrouver un semblant de neutralité, quoique son regard continue d'être voilé et sauvage et que ses mains continuent de trembler, ce qui lui fit serrer sa prise sur sa baguette magique au point où ses jointures en devinrent blanches.
Une fois dans la chambre de Regulus, la sorcière referma prudemment la porte derrière eux. Enfin, elle trouva la volonté de faire véritablement face à son fils, dont elle n'avait pas véritablement su croiser le regard jusque-là. Fronçant les sourcils, elle s'assit au bord du lit de l'adolescent et l'invita à prendre place à côté d'elle en tapotant la surface du lit.
Elle ne sut d'abord pas comment entamer la discussion. Après une hésitation, elle caressa distraitement les boucles sombres de Regulus. La détresse émotionnelle qu'elle ressentait la rendait plus tactile. Il ne lui restait plus qu'un fils, le seul qui soit capable de préserver le cœur brisé d'une mère sévère, mais dévouée. Sa main dériva et se posa délicatement sur la joue de son fils.
- Je sais que vous étiez proches. Mais j'aimerais que tu saches à quel point je suis fière de toi, Regulus. Nous traverserons cette épreuve ensemble. :copyright:️ 2981 12289 0
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Jeu 14 Juil - 20:16
Mother knows best
feat. Walburga
Retenir ses émotions, ses larmes comme ses éclats de rire, est une des leçons primordiales que l’on vous enseigne presque à la naissance quand vous êtes un Black, et plus encore si vous êtes l’enfant d’Orion et Walburga Black. Et en cet instant, Regulus est plus que jamais ravi d’avoir été aguerri à cet art parfois bien complexe résidant dans le fait de ne rien laisser paraître. Ses larmes, il les ravale, et sous ses airs impassibles, il dissimule le fait qu’en reniant pour de bon Sirius, en commettant l’acte symbolique de l’effacer de l’arbre généalogique familial, c’est son cœur que l’on arrache une bonne fois pour toutes.
C’était couru d’avance, Regulus le sait. Ce n’était qu’une question de temps. Le feu couvait sous la cendre depuis un moment déjà, et Regulus avait prié en son for intérieur pour que n’en découle aucune conséquence désastreuse, mais sans réelle conviction, en vérité. Sirius s’est écarté du droit chemin depuis longtemps, déjà. Sa répartition à Gryffondor, et les fréquentations désastreuses qui s’en sont suivies, ont été le début de la fin. Les années passants, Regulus ne reconnaissait plus son frère. Certes, il avait toujours été moins sage, moins discret, plus turbulent que son cadet, mais quand leurs jeux d’enfants leur offraient encore une complicité vouée à s’éteindre, Regulus avait été capable de se convaincre que rien ne changerait jamais, que même si les liens se distendraient peut-être entre eux, jamais, ô grand jamais, il ne perdrait son frère. Tu parles. Sirius avait fait son choix. Le choix de partir.
Le choix de l’abandonner.
Une multitude de sentiments se bousculent dans le cœur malmené de Regulus, la colère et la tristesse en tête. Il lui en veut d’être parti comme ça, sans un regard en arrière, il lui en veut de le laisser seul. Il lui en veut pour le mal qu’il fait subir à leurs parents, dont il sait que le mutisme dissimule, dans leur cas également, des sentiments plus douloureux qu’il n’y paraît. Terré dans un coin de la pièce, il reste aussi figé qu’une statue, du moins jusqu’à ce que sa mère porte son attention sur lui.
Regulus hoche simplement la tête quand Walburga suggère qu’ils se rendent dans sa chambre, et c’est dans le silence le plus pesant qu’il connaisse qu’il suit sa mère à travers les escaliers menant à sa chambre. Il n’ose s’asseoir quand il se retrouve seul avec sa mère dans sa pièce, sans la moindre idée de ce qui se passera à présent, ou de ce qu’elle a l’intention de lui dire. Un silence les enveloppe un moment, lourd, pesant, que Regulus n’envisage pas de rompre, attendant que sa mère prenne la parole. Ses paroles le touchent, lui vont droit au cœur. Elles lui font prendre pleinement conscience de la responsabilité qui est dorénavant la sienne.
« Ce qu’il a fait est impardonnable », répond-il comme s’il récitait un texte qu’il aurait révisé des dizaines de fois. « Je ferai ce qui est nécessaire pour réparer l’affront qu’il nous a fait à tous. Je ferai tout ce qu’il faudra. »
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Mar 26 Juil - 22:58
Mother knows best.Le mutisme de son fils aurait dû inquiéter Walburga, si Walburga avait été une mère attentive au bien-être de ses enfants. Car, plutôt que de s'en inquiéter, ce fut au contraire une immense source de fierté pour la sorcière. Regulus était son digne héritier. Il était brillant, il était imperturbable, et tout cela lui garantissait un avenir prometteur. Regulus serait un sorcier puissant, c'était une certitude qui, même en ce jour funeste, enorgueillissait le cœur froid de la matriarche des Black.
Le sourire qui para ses lèvres était si peu habituel qu'il en était inquiétant. Walburga Black n'était pas une femme qui souriait, ou très rarement. Et lorsqu'elle le faisait, ce n'était généralement pas un bon présage. Et pourtant, elle ne chercha pas à contenir ce sourire-là, qui révélait ses dents et donnait à son regard une lueur nouvelle. Il y avait de l'hystérie dans ce sourire. Et la promesse d'un tempérament qui pouvait causer de sérieux dommages, à tout moment.
- Bien. C'est très bien, mon fils.
La fierté qui teintait sa voix était bien réelle. Walburga se départit lentement de son sourire. Elle marqua un temps de pause avant de chercher le regard de Regulus du sien, souhaitant s'assurer qu'il était attentif. Il y avait un temps pour se réfugier derrière une apathie maintes et maintes fois pratiquée. Mais ce temps était passé.
- Sirius mérite tout malheur qui peut bien s'abattre sur lui à présent. C'est notre famille toute entière qu'il trahit en choisissant la fuite. Le sang des Black ne sera pas déshonoré par une telle couardise, mais pour cela... Il faut que nous soyons plus soudés que jamais. J'ai confiance en toi, Regulus. Je sais que tu feras la fierté de tes parents et de tes ancêtres. C'est à toi que revient la noble tâche de réparer les erreurs de ton frère.
A nouveau, ses lèvres se soulevèrent, quoique tellement brièvement, cette fois-ci, que ce pouvait sembler être une illusion. En revanche, l'intensité de ses yeux était bel et bien présente.
- Tu ne partiras pas, Regulus, n'est-ce pas ?
Il y avait un soupçon de démence contenue dans le ton de sa voix. Plus tôt, lorsque Sirius avait estimé qu'il était judicieux de s'adonner à quelques joutes verbales avant son départ, cette même démence s'était manifestée avec la plus grande des violences. Les hurlements de Walburga avaient été ponctués d'effusions de magie qui, par miracle, n'avaient atteint que les bibelots et meubles de la pièce.
Un sourire se dépose sur les lèvres de Regulus qui s’en inquiète presque immédiatement : les sourires, de sa part, ne sont jamais franchement bon signe. C’est que sa mère ne sourit presque jamais, et quand on découvre ce genre de sourire, large qui plus est, sur son visage, on peut s’attendre au pire. Il la capte sans l’identifier, cette lueur de folie dans le regard de sa mère, et c’est peut-être dans l’espoir de la contenir qu’il se sent disposé à lui promettre monts et merveilles, dans l’espoir surtout de contenir cette folie, et parce qu’il est le sentiment de pouvoir encore faire barrage entre elle et l’effondrement de sa santé psychologique, entre eux tous et l’effondrement certain de leur famille. La charge qui repose sur ses épaules pèse bien trop lourd pour l’adolescent qu’il est alors, mais il l’endosse malgré tout, la tête aussi haute qu’il le peut, s’abreuvant des compliments de sa mère avec une légère amertume. Regulus a toujours espéré faire la fierté de ses parents, mais il aurait voulu y parvenir dans des circonstances moins désastreuses et douloureuses, sans avoir à sacrifier son amitié déjà bien étiolée avec un frère qui lui a manqué bien avant ce jour, déjà.
Regulus hoche la tête, tentant d’afficher une conviction qui n’est que partielle quand sa mère affirme que Sirius mérite à présent tous les malheurs qui s’abattront sur lui. Si Regulus en veut profondément à son frère d’être parti sans même un regard en arrière, il se révèle bien incapable de lui souhaiter le moindre malheur malgré tout… Il est encore plus simple d’ignorer son nier, d’effacer son existence comme s’il n’avait jamais eu de frère, que d’afficher une haine qu’il ne ressent pas complètement. Sa mère a raison, ils doivent être soudés, à présent, et il le savait avant même que sa mère ne l’exprime de la sorte : oui, c’est à lui qu’il revient de réparer les erreurs commises par son frère, et il ne doit surtout pas faillir.
« Je ne partirai pas », confirme Regulus avec conviction, parce qu’il est en effet convaincu. « Jamais je n’abandonnerai ma famille, pour rien au monde », lui assure-t-il avec un sourire. « C’est promis », il reprend avec plus de douceur, comme s’il espérait par ces propos apaiser ce volcan prêt à rentrer en éruption. « Je ferai tout ce qui est nécessaire pour réparer notre honneur. Absolument tout. »
Il sait que pour réparer cet honneur, il faudra plus que des mots, il faudra des actes, et pas n’importe lesquels, mais Regulus s’y sent prêt, convaincu qu’il est surtout, de ne pas avoir le choix, de le devoir et donc de le vouloir – il ne fait pas vraiment de distinction entre les deux.
« Tout ira bien dorénavant. Il n’est plus là. Il ne peut plus nous nuire, ou nuire à notre nom. »
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Dim 7 Aoû - 15:09
Mother knows best.La conviction de Regulus permit à Walburga de passer outre ses craintes. Le visage fermé de la sorcière se détendit. Ce n'était pas par hasard que Regulus avait obtenu la place de fils favori. Il avait toujours su trouver les mots justes pour rassurer sa mère. Et il avait toujours su être suffisamment obéissant pour la satisfaire. Elle reconnaissait bien là le Serpentard qu'il était. Et elle en tirait une fierté qu'Orion aurait certainement désapprouvée, mais elle n'en avait cure. Lorsqu'il s'agissait de l'éducation de ses fils - de son unique fils, à présent -, Walburga obtenait toujours le dernier mot.
La promesse de Regulus acheva d'apaiser cette rage silencieuse qui n'avait pas eu le temps de se déchaîner. Le départ de Sirius n'était, tout compte fait, pas une mauvaise chose. Sans l'influence de son aîné, Regulus pourrait enfin se concentrer sur ce qui était attendu de lui. Il pourrait enfin s'appliquer à faire la fierté de cette famille qui avait déjà connu trop de fractures.
- Précisément, Regulus. Tout ira bien.
Walburga savait que ce qui était attendu de son fils cadet n'était pas une épreuve anodine. Elle savait combien il fallait être brave pour accepter de servir un sorcier aussi puissant que l'était le Seigneur des Ténèbres, tout cela au nom de sa famille. Mais elle était persuadée que Regulus, au-delà de rester fidèle à sa famille, avait tout à gagner à rejoindre les rangs des Mangemorts, tôt ou tard. Il gagnerait en puissance et deviendrait un sorcier aussi accompli que l'était son père. Il instaurerait le respect où qu'il se trouve et serait la parfaite incarnation de la noblesse et de la supériorité des Black. Il serait, en somme, le parfait héritier de ses parents. Et à son tour, un jour, il fonderait une famille.
- Ton père et moi sommes très fiers de toi. Il ne le dira pas, bien sûr, sourit-elle plus sincèrement.
L'évocation de son époux était toujours maîtrisée, chez elle. La décence et son éducation lui interdisaient de se montrer trop expansive au sujet de son mariage. Mais en cet instant, une tendresse discrète redonnait à son regard un semblant de clarté. Tant que Regulus et Orion étaient présents, tout irait bien.
- J'aimerais que tu te rapproches de ta cousine, Bellatrix. Cygnus m'assure qu'elle te permettra de rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres. :copyright:️ 2981 12289 0
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Mar 9 Aoû - 19:04
Mother knows best
feat. Walburga
Tout ira bien. Tout ira bien. Est-ce qu’à force de le dire et de se l’entendre répéter, cela finira par être le cas ? Regulus l’espère sincèrement, mais il cultive quelques doutes à ce sujet, en réalité. Il ne sait pas du tout s’il sera vraiment capable, dorénavant, de dire que tout ira bien et de le penser réellement. C’est encore trop frais dans son esprit. Les émotions se mélangent et se disputent la place d’honneur dans son cœur malmené, et aucune d’elle n’est heureuse : qu’il s’agisse de sa colère, de sa déception, de sa détresse ou encore de la pression qu’il sent peser à présent sur ses épaules, rien de tout ceci n’est franchement heureux, et rien de tout ceci ne saurait évidemment le convaincre du fait que tout ira effectivement bien.
Mais parce que c’est ce qu’on exige de lui, parce que ses parents seraient bien trop malheureux s’ils devaient perdre un deuxième fils, parce que Regulus a bien conscience du fait que plus rien ne reste ou presque à sa mère si ce n’est son époux souvent absent et son fils qui devait encaisser la dignité de deux personnes, eh bien cela serait à présent son mantra : tout ira bien. Tout ira bien, et il défendra l’honneur de sa famille. Tout ira bien, et leur famille sera préservée d’une humiliation supplémentaire. Tout ira bien. Sans Sirius.
Une fine esquisse de sourire se dépose sur les lèvres de Regulus au moment d’entendre sa mère lui assurer que son père et elle sont très fiers de lui. Il avait eu terriblement besoin d’entendre cela. De la part de sa mère, un tel compliment est précieux car il n’en reçoit pas si souvent. De la part de son père, un tel compliment est impossible car Orion Black n’a jamais été de ceux qui montrent quoi que ce soit de leurs émotions, et Regulus s’est fait une raison à ce sujet. Il a d’ailleurs beaucoup pris exemple sur son père sur ce point. Lui aussi s’efforce d’en montrer le moins possible de manière générale. Comme en cet instant d’ailleurs, car s’il devait s’abandonner aux émotions qu’il éprouve réellement, le résultat serait sans aucun doute catastrophique. C’est déjà dur, en réalité, de donner l’air de rien, mais il s’appuie sur ce qui est à sa portée, comme la tendresse qu’il discerne chez sa mère et qui le rassure. Pour elle, pour son réconfort, il s’assurera toujours d’être le fils qu’elle veut qu’il soit.
« Ce serait un véritable honneur », répond d’emblée Regulus quand sa mère lui suggère de se rapprocher de Bellatrix afin de pouvoir rejoindre les rangs du Seigneur des Ténèbres. Il n’a jamais eu d’atomes crochus avec sa cousine, mais il est convaincu du fait que c’est une bonne idée malgré tout. « Je m’y suis préparé, je sais que je suis prêt. »
Prêt à rendre sa famille fier de lui, prêt à risquer sa vie et son intégrité à ce titre.
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Jeu 25 Aoû - 18:14
Mother knows best.La réponse spontannée de Regulus acheva d'apaiser Walburga, qui ressentit un soulagement tel qu'elle se sentait presque... Euphorique, à présent que l'adrénaline de sa dispute avec Sirius et que la douleur de son départ s'estompaient. En se concentrant sur Regulus et sur son avenir, elle repoussait l'instant où il lui faudrait songer aux actions de Sirius et le maudire jusqu'à éprouver à son égard une rancoeur amère et tenace. Mais Regulus, malgré lui, avait toujours été un moyen, pour elle, de contenir ses élans les plus malsains et les plus emportés.
- Bien. Je contacterai ton oncle et ta tante afin que tu passes quelques jours chez eux.
Quelques jours qui feraient le plus grand bien à Regulus. L'influence de ses cousines ne pouvait qu'être bénéfique, après avoir passé autant d'années à observer les insolences et la rébellion de Sirius. Puis, lorsqu'il serait suffisamment âgé, lorsqu'il aurait fait ses preuves et rencontré le Seigneur des Ténèbres en personne, il recevrait sa marque... Et comblerait d'honneur sa famille. Redorerait leur nom.
Les doigts fins de Walburga jouèrent distraitement avec les boucles sombres de Regulus. Son regard était porté sur lui et pourtant, elle ne le regardait pas réellement. Elle était trop plongée dans ses pensées. Trop préoccupée. Mais la simple présence, calme et silencieuse de son fils, avait sur elle des effets si bénéfiques que cela aurait pu être le résultat d'une ancienne et mystérieuse magie.
Un bruit extérieur à cette pièce l'extirpa de ses songes. La porte du bureau où s'enfermait habituellement Orion venait de claquer. Walburga parut soucieuse. Elle craignait que ce départ ne plonge son époux dans une rage telle qu'il en délaisserait son autre fils... Ou sa femme. Réprimant un soupir, elle reporta son attention sur Regulus :
- C'est maintenant toi l'héritier des Black. Il te faudra répandre nos croyances sur ton passage. Deux Black dans les rangs du Seigneur des Ténèbres, c'est un honneur incommensurable, comprends-tu ? Je compte sur toi pour te rapprocher des bonnes personnes à ta rentrée prochaine.
Autrement dit, pour rester loin de son frère. C'était sans doute trop demander, au moins dans un premier temps, à ce fils dont l'âme était trop douce et avait toujours été trop clémente envers les preuves d'irrespect de Sirius. Mais Walburga faisait confiance à Regulus, qui avait toujours été un fils aimant et obéissant. Doué, de surcroît.
- Reste digne en présence de nos ennemis, et épanouis-toi auprès des nôtres. Penses-tu pouvoir faire cela pour moi ? :copyright:️ 2981 12289 0
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Mar 6 Sep - 21:10
Mother knows best
feat. Walburga
Regulus hoche la tête, sans conviction ni enthousiasme apparent, quand sa mère lui apprend qu’elle contactera son oncle et sa tante afin de convenir avec eux qu’il passe quelques jours chez eux, en compagnie de ses cousines, donc, et de Bellatrix en particulier. De l’avantage d’avoir été éduqué à montrer le moins possible ses émotions, positives comme négatives, son absence affichée de motivation peu passer pour une réserve toute naturelle quand, en réalité, il est surtout tout sauf enchanté à l’idée de devoir passer ne serait-ce que quelques heures (alors plusieurs jours, je ne vous dis pas) au sein de cette branche de la famille. Il n’est jamais très à l’aise en présence de Bellatrix. Il la trouve… étrange, mais pour l’honneur de sa famille, et parce qu’il comprend bien qu’il doit plus que jamais faire le nécessaire pour rendre les siens fiers et pour faire oublier la trahison de son frère, il fera ce qui lui est demandé.
Walburga le dit en peu de mots, mais des mots pour le moins éloquents. Sirius parti, Sirius évincé de la famille, il est dorénavant le seul et unique héritier des Black. Et c’est une lourde responsabilité. Il doit porter à lui seul les convictions de sa famille, et rejoindre le seigneur des ténèbres, dans ces circonstances, est la meilleure des choses à faire. Sur ce point, Regulus n’a pas vraiment besoin d’être convaincue, voilà longtemps qu’il le pense bel et bien. Pour lui, servir le Seigneur des ténèbres est en effet un honneur incommensurable, qui exige de nombreux sacrifices, certes, mais ce n’en est pas moins la chose à faire.
« Je ferai ce qui doit être fait », dit-il en se retenant de dire qu’il s’est toujours entouré des bonnes personnes quoi qu’il en soit. « Jamais je ne m’entourerais de personnes susceptibles de déshonorer notre famille ou de salir notre nom. »
C’est quelque chose qu’il pense, en effet. Dans tous les cas, son entourage, auprès de ses camarades de Serpentard, n’a toujours été composé que de sorciers de sang pur, partageant les mêmes convictions que lui. C’est sans doute pour ça, d’ailleurs, que leurs chemins se sont ainsi éloignés, avec Sirius… Leurs fréquentations respectives ont évidemment joué. Celles de Sirius l’on éloigné du droit chemin quand celles de Regulus l’y ont maintenu. Reste digne en présence de nos ennemis et épanouis-toi auprès des nôtres. Sur le principe, rien n’a l’air plus simple, vraiment. Mais dans les faits, c’est plus complexe. Surtout s’il doit à présent considérer son propre frère comme un ennemi.
« Tout ce qui me sera demandé de faire, si c’est pour l’honneur de la famille, je le ferai. C’est une promesse. »
Une promesse qui lui coûtera cher.
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Mar 11 Oct - 12:33
Mother knows best.Toutes les résolutions, toutes les promesses de Regulus apaisent progressivement son cœur tourmenté de mère qui vient de perdre son premier fils. Sirius et Walburga avaient eu leurs différends... Mais elle n'avait jamais songé, pas un seul instant, que la situation s'envenimerait au point d'avoir à assister à son départ. Au point d'avoir à le rayer de la tapisserie familiale et donc, de l'exclure à jamais de la famille. Sirius est son fils aîné... mais il ne l'est plus réellement. C'est une réalité qu'elle peine encore à appréhender, mais qui commence à se frayer un chemin dans son esprit qu'elle avait jusque-là soigneusement et froidement blindé. En se concentrant sur Regulus, c'est une fuite, une échappatoire que Walburga recherche. Et ça fonctionne. Mais les promesses qu'elle voulait entendre viennent d'être obtenues, Regulus semble lui aussi savoir où réside son devoir, à présent, et... Et il ne lui reste plus tant de paroles à ajouter pour prolonger l'instant. Elle l'aimerait, pourtant. Car dès l'instant où elle quittera cette chambre, elle sera confrontée à cette brutale réalité. Sirius est parti, et il ne reviendra plus. Jamais. Sa chambre, ses affaires, resteront en suspens, appartenant à un temps révolu. Cette simple pensée la glace de terreur tout autant qu'elle fait bouillir son sang d'une rage qu'elle ne contient que très difficilement.
Plongée dans cette ambivalence de sentiments, la sorcière s'efforce néanmoins de faire le vide dans son esprit, de contenir cette puissance magique qui ne demande qu'à être libérée pour détruire tout ce qui aurait le malheur de se trouver à proximité de sa fureur. Ce n'est finalement pas la violence qu'elle choisit, mais une douceur maladroite car peu pratiquée, en caressant doucement, avec hésitation, les cheveux sombres de Regulus.
- Tu es un bon fils, affirme-t-elle enfin, autant pour se rassurer, elle, que pour le complimenter, lui.
Elle sait, néanmoins, qu'elle peut compter sur lui. Là où Sirius aura jeté l'opprobre sur leur nom, Regulus, lui, rétablira leur honneur et les rendra fiers, formant un exemple à suivre pour les générations à venir, qui seront nombreuses, afin que la famille reste puissante, noble et prospère... De bien belles illusions, de bien naïves rêveries, mais auxquelles elle est pourtant forcée de se raccrocher pour ne pas sombrer dans la démence.
Finalement, c'est après avoir déposé un baiser sur le front de son fils qu'elle se relève et, se tenant droite et fière, lui adresse un dernier regard avant de lui tourner le dos.
- Prépare-toi pour le dîner.
La demande est limpide, le ton n'est pas aussi froid qu'il aurait dû l'être, mais le message est clair... ils apprendront désormais à vivre, tous les trois, sans Sirius... et ils ne doivent pas céder à la faiblesse de se morfondre inutilement.:copyright:️ 2981 12289 0
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(Terminé) Mother knows best. [Walburga & Regulus]
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