Find a maternal love | Mothra

Find a maternal love

a mother's love will never end it's there from the beginning to end --  feat. @Nim Mothra

Quand la solitude le prenait, quand il rêvait de silence, le jeune Briggs s'aventura dans la forêt. Certains pourraient la trouver effrayante, lui-même avait déjà eu peur en forêt lorsqu'il était enfant, mais c'était la seule chose qui semblait lui rappelait un peu chez lui, et surtout ses origines. Comme s'il espérait  trouver, au cœur de cette forêt, quelqu'un qui lui ressemblerait, ou tout simplement ses profonds désirs : ses parents biologiques. Ce qui n'était pas prêt d'arriver. En réalité, même si ses parents étaient présents sur cette île, ils ne se cacheraient pas dans les bois, il n'y aurait aucun intérêt, bien au contraire. Ce n'était que fantasme, rien de plus, un rêve de gamin qui ne l'avait jamais abandonné, pas même ici. Que serait-ce une vie sans espoir ? Même s'il n'était pas la personne la plus optimiste de l'histoire.

On pouvait lui reprocher tout un tas de chose : que c'était un petit arrogant, un fils ingrat, un junkie, un aimant à problème et tant d'autres. Il n'en resta pas moins un simple gosse qui ne désirait qu'une chose : l'amour de ses parents. Mais pas de parents adoptifs. Aussi merveilleux pouvaient-ils l'être, ce n'était pas ce dont avait besoin Harlan. Pire encore, l'amour maternel lui manquait cruellement. Peut-être que s'il en avait eu étant enfant, s'il avait été élevé autant pas une mère que par un père, alors il serait différent. Il ne serait pas celui qu'on trouverait grossier, à se camoufler derrière une telle carapace de petit merdeux. Son comportement n'était pas sans raison. Il y avait forcément quelque chose en lui dont il n'arrivait pas à en parler, se traduisant donc par ce genre de comportement, ni plus, ni moins. Juste un gosse paumé.

Peu de personnes pourraient dire l'avoir déjà vu pleurer. Hormis sa propre sœur, mais c'est tout. Il n'était pas réputé pour être démonstratif, même si son regard pouvait aisément le trahir. Il essayait toujours de rattraper le coup par des propos assez crus, comme s'il voulait qu'on lui fiche la paix. Contradictoire, puisqu'il aimerait qu'on daigne penser à lui, à l'aimer pour ce qu'il était. Assis sur un tas de d'herbe humide, un peu de mousses, le dos contre un tronc d'arbre et ce dans l'obscurité la plus totale, Harlan semblait perdu dans ses songes. Ne voulant pas trop penser à sa vie passée, ni même présente, ni même future. Quel avenir avait-il de toute façon ? Ce n'était pas vraiment une question qu'il se posa, préférant vivre dans l'insouciance, au jour le jour et advienne que pourra. Il pencha légèrement la tête sur le côté. Seuls ceux qui le connaissaient bien, qui connaissaient son secret, ce qu'il était, sauraient immédiatement qu'il écoutait. Mais pas simplement une écoute typiquement humaine, s'extasiant des bruits qu'offrirait la nature, mais bel et bien surnaturelle, une écoute qui lui permettait de percevoir des bruits, des sons que personne ne pourrait entendre. Et en cet instant précis, il entendit un battement de cœur, autre que le sien. Et comme s'il essayait de se rassurer, il tentait de savoir si c'était animal ou humain.

S'il devait choisir, il préférerait l'option animale, un humain à cette heure-ci dans une forêt, ça serait un peu flippant. Il était hésitant. Devait-il demander s'il y avait quelqu'un ? Si c'était un animal, ça le ferait fuir, si c'était une personne... Il avait un peu d'endurance, mais pas trop certain qu'il tiendrait sur plusieurs kilomètres le petit loup. « Il y a quelqu'un ? » Tentait-il malgré lui. Malgré son instinct qui lui disait de ne pas le faire, mais d'un côté, il voulait savoir. À ses risques et périls.

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Harlan s'était calmement relevé, et surtout avec méfiance. Il savait que trop bien qu'on était jamais trop prudent, surtout dans une forêt et davantage la nuit. Du coup, on pourrait se dire qu'il n'était pas très malin de s'y aventurer le soir. Il n'était plus cet enfant de neuf ans, qui en plein cœur d'une forêt s'était effrayé tout seul. Il venait à peine d'essayer de contrôler son don lorsqu'il avait entendu un grognement, et il s'était donc caché dans une sorte de petite grotte. Avant de faire face à un loup gris-blanc face à la sortie, tout du moins, entre Harlan et la sortie de cette grotte, mais ce loup ne lui avait fait aucun mal. Soit parce qu'il s'agissait d'un membre de sa famille, soit parce que le loup avait reniflé son côté loup-garou. Au choix. Et depuis, se rendre en forêt, depuis cet âge là, ça ne semblait plus trop l'effrayer, comme s'il savait que les canidés seraient toujours de son côté quoi qu'il arrive : loups, coyotes, même les chiens l'étaient. Alors, peut-être pensait-il ne rien craindre.

Pourtant, le plus à craindre n'était pas vraiment les animaux, mais les humains. Les pires de l'espèce. Harlan était bien plus souvent confronté à la méchanceté des hommes, qu'aux attaques animales. Alors, lorsqu'il vit cette jeune femme s'approcher, elle avait beau avoir un visage d'une douceur extrême, être une femme justement, et parlait sur un ton doux et calme, qu'il préférait malgré tout rester en retrait. Même une psychopathe pourrait paraître innocente et se révéler être une tueuse en série. Et il n'était pas certain d'être rassurée en voyant sa tenue, ni même son visage. Elle était belle, ne vous détrompez pas. Mais il ne savait pas trop à qui il avait à faire, ou à quoi ? Quoi qu'à y réfléchir, il préférait avoir à faire à une personne qui n'était pas tout à fait humaine, quelqu'un comme lui. Enfin, une créature, peu importe laquelle elle pouvait être.

« Non... Je... » Il faisait quoi déjà ? Promis il ne fumait pas un joint dans cette forêt. C'était peut-être un junkie, mais il n'était pas assez idiot pour faire cramer une forêt à cause de son envie de fumer. Il avait été élevé par un garde forestier après tout. « Je voulais rester un peu dans le silence de la nature. Vous êtes quoi ? » Pas une garde forestière en tout cas. Ou alors, quelle drôle de tenue pour faire ce job. Et en aucun cas il était désireux de lui manquer de respect. Mais s'il pouvait savoir, peut-être qu'il se méfierait un peu moins ?

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Harlan avait compris, par les années passer sur cette île, qu'il n'était plus le seul à être à moitié humain. Enfin, lui-même ne saurait réellement comment se décrire, juste que parfois il avait l'impression d'appartenir à deux mondes bien distincts. Sauf que lui, comparer à sa jumelle, il n'avait pas trop ce problème d'adaptation au monde humain. Il était plutôt sociable et ça l'aidait vraiment à ne pas trop se sentir seul, même si son comportement indiquait tout autre chose. Et la où la forêt pourrait en effrayer certains, lui il s'y voyait comme dans sa deuxième demeure, alors qu'en théorie c'était plutôt l'inverse, mais il ne s'en souvient pas. Il est né dans une forêt, sous une forme animale, mais on l'a emmené loin de tout ça, loin de ses parents, pour une vie humaine sans qu'on ne lui ait demandé son avis. C'était bien trop tard maintenant. La vie en forêt lui paraîtrait sauvage. Et c'est bien dommage. C'est comme quand une personne ramène un bébé animal chez soi, un renard, ou peu importe, et que ce dernier vit au milieu des hommes, se fait nourrir par les hommes, le remettre dans une telle zone sauvage, sans qu'il ait pu apprendre comment chasser par lui-même, serait le tuer à petit feu. Eh bien pour lui c'était pareil. De plus, on lui avait si souvent dit de garder son loup enfouit en lui, qu'il ne savait même plus comment faire.

« Je crois que je ne me sens plus à ma place nulle part... » Avoua-t-il comme s'il se demandait ce qu'adviendrait de son avenir. Peut-être était-ce également l'une des raisons principales de ne jamais révéler ce qu'il était réellement, ainsi il appartiendrait toujours à ces deux mondes ? L'un étant secret, l'autre étant sa vie de tous les jours. « J'ignore ce qu'est une titan, sans vous offenser. Mais un havre ? » Il ne voyait pas trop à quoi ça pouvait ressembler.

Il était resté tout de même en retrait, il avait constamment cette méfiance en lui, il n'y pouvait rien, c'était plus fort que lui. Peut-être à cause de son père adoptif après tout. Si à chaque fois qu'il essayait de faire confiance à quelqu'un, cette dernière lui plantait un couteau dans le dos, ça risquait d'être très délicat. « C'est gentil, mais vous ? Vous n'allez pas avoir froid du coup ? » S'il faisait froid, que même lui avec sa petite veste, car il n'était pas assez stupide tout de même pour se balader en tee-shirt la nuit, mais qu'il avait effectivement un peu froid, alors elle comment pouvait-elle ne pas ressentir ce besoin de se réchauffer ? En tout cas, il avait bien compris qu'elle ne lui voulait aucun mal, et l avait le don pour déceler les mensonges dans tous les cas.

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