Just a family [PV Robin de Locksley]

Henry avait plutôt passé une bonne journée. Les choses se passaient bien à l'école et il s'entendait de mieux en mieux avec Sarah. Il avait eu peur que son départ de l'orphelinat ne mette de la distance entre eux, mais Sarah n'était pas comme ça. Elle était contente pour lui qu'il ait retrouvé sa famille et puis, elle avait fini par avoir une famille elle aussi. Elle n'avait pas retrouvé son papa, mais elle avait été adoptée par une famille qui comportait énormément de monde. Il ne faisait aucun doute qu’elle allait retrouver, de cette façon, le bonheur de faire partie d'une belle famille. Il la reconduisait de temps en temps, quand elle le lui permettait.

Ce soir, il était seul pour rentrer à la maison. Comme ce n'était pas loin, ses mamans lui avaient permis de faire le chemin tout seul, mais il devait faire preuve de prudence. Il avait entendu dire qu'il se passait des choses non loin de l'école avec des personnes dangereuses. Heureusement, la maison qu'ils occupaient était de l'autre côté. Il n'avait donc jamais eu de problèmes personnellement pour le moment. Mais il n'était pas à l'abri d'une mauvaise rencontre et il faisait toujours attention aux personnes qui s'approchaient de lui. De toute façon, la méfiance était à l'œuvre. Il l'avait bien prouvé quand il était amnésique face à David.

Alors, quand il aperçut une jeune femme qui s'approchait dans sa direction comme si elle l'avait remarqué, il se trouva aussitôt sur ses gardes. Elle avait l'air plutôt inoffensive mais il n'était pas sûr de pouvoir s'y fier. Après, peut-être qu'il se trompait et que ce n'était pas lui qu'elle regardait. Pour le savoir, il n'y avait rien d'autre à faire qu’à avancer et passer à côté d'elle et il verrait bien si elle allait le solliciter. Si elle le faisait, il saurait exactement ce qu'elle voulait et il pourrait réagir en conséquence. Et si elle ne le faisait pas, il serait que ce n'était pas après lui qu'elle en avait. Dans les deux cas, il pourrait agir en conséquence.

Au bout d'un moment, il apparut clairement et nettement que la jeune femme s'avançait bien vers lui. Cela finit par ne plus être hésitant du tout et Henry était donc prêt à écouter, sans pour autant prendre pour argent comptant tout ce qu'il entendrait. La méfiance était la clé, ses deux mamans le lui avaient dit. Mais ça ne voulait pas dire qu'ils n'avaient pas le droit de faire connaissance avec qui que ce soit. Il devait juste se montrer prudent. En plus, depuis qu'ils étaient dans ce monde étrange et avant même que Henry recouvre la mémoire, il avait compris que la vérité pouvait être assez extraordinaire. Les gens pouvaient venir de votre passé ou de votre futur et vous ne le saviez pas.

Ce genre de choses pouvait avoir un intérêt particulièrement extraordinaire et permettre de rencontrer des membres de la famille morts depuis longtemps ou pas encore nés. Les intérêts, Henry les percevait d'une manière tout à fait précise et il n'avait aucun doute quant au fait que cela pouvait donner des rencontres particulièrement intéressantes. Mais ça c'était le bon côté. D'un autre côté, cela laissait la porte ouverte à une quantité incroyable d'arnaques et quand bien même la personne avait l'air gentille et bienveillante, ça ne voulait pas dire qu'elle était. Il était donc difficile de savoir exactement où se situait la vérité. Et lorsque cette femme affirma être la nièce de Regina, Henry la regarda avec suspicion.

« D'après ce que je sais, ma maman n'a pas de nièce, elle n'a même pas de sœur, alors comment se serait possible ? »

En réalité, ce serait tout à fait possible. Le spécialiste du livre de contes qu’était Henry savait pertinemment que celui-ci pouvait receler toutes sortes de mystères. Un enfant caché de Henry ou de Cora était totalement dans l'esprit du livre de conte. Il y avait quand même plus de chance pour que cela se passe du côté de Cora. Le père de Regina était un homme doux et il était peu probable qu'il se soit risqué dans une aventure et qu'il ait eu un enfant sans que cela se sache auprès des protagonistes. Toutes les hypothèses possible tournaient déjà dans la tête du jeune garçon, mais cela ne voulait pas dire que cette fille disait la vérité pour autant et il ne devait pas confondre possible et réel.

« Comment ça se fait que je n'aurai jamais entendu parler de toi ? »

Qu’elle dise la vérité ou pas, le fait qu'elle mentionne Storybrooke et la Forêt Enchantée en sachant très bien que Henry ne les avait pas encore mentionnés prouvait qu'elle venait bien de leur monde. Ça ne voulait pas forcément dire que c'était une personne de confiance. Il savait combien il pouvait y avoir de personnes dans leur monde qui étaient dangereuses et dont il ne fallait pas s'approcher mais elle venait bien de ce monde là. Il réfléchit pour se remémorer les derniers instants avant de voir la lune rouge. Le dernier souvenir qu'il avait avant qu'on ne les lui change se déroulait un an avant le moment où il avait vu la lune pour la première fois.

« J'étais pas à Storybrooke ni dans la Forêt Enchantée. J’étais à New York et je me souvenais pas de ma mère, enfin Regina qui m'a élevé. Je croyais que Emma m'avait gardée au lieu de me donner à l'adoption. C’est Regina qui m'a réveillée ici grâce au livre de contes. Du coup, le dernier souvenir que j'ai remonte un an auparavant alors qu'on venait de vaincre Peter Pan et qu'on a quitté la ville. Les autres sont tous rentrés et je n'en sais pas plus. »

Le fait qu'ils ne viennent pas de la même période ne semblait pas si étrange à Henry puisque Emma et Regina semblaient venir d'une période avant la sienne. Et si elle n'était pas encore apparue dans sa vie, il était totalement possible qu'elle dise la vérité sans qu’il puisse le savoir. De toute façon, il devrait en parler avec ses mères avant de pouvoir accepter ou non d'entretenir une relation avec cette personne. Il devait être méfiant. On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber et le fait d'être de la même famille ne changeait rien. Après tout, son arrière-grand-père avait bien essayé de l'assassiner.

Apparemment, Regina avait une sœur qu'elle ne connaissait pas et cette fille, ce serait son enfant. Les histoires de famille n'étaient donc pas encore assez compliquées comme ça. Ce qui était certain, c’était qu’il ne pouvait pas savoir si cette fille et sa mère étaient des alliées ou des ennemies. A partir de là, il était impossible de savoir s'il pouvait faire confiance à cette jeune femme ou pas. C'était si compliqué la vie lorsqu'on venait dans monde rempli de personnes qui pouvaient aussi bien se montrer malveillant et dangereux que doux et protecteur.

« Et c'est quoi cette sœur ? Comme personnage ? »

Ce n'était peut-être pas une bonne idée d'avoir précisé toute son histoire en sachant que cela donnerait des informations sur ses mères. Il n'y pensa qu'après coup, mais si elle n'était pas digne de confiance, il se pouvait bien que les informations qu'il venait de lui donner lui permettent de nuire à sa famille. En même temps, elle avait peut-être compris que Regina était ici, mais cela ne voulait pas dire qu'elle avait beaucoup d'informations et connaissant la méchante reine, il valait mieux ne pas s'y frotter, même si elle avait changé, compte-tenu du fait qu'elle avait toujours la capacité de protéger ceux qu'elle aimait.

« Oui, mais je ne crois pas qu’elle fera facilement confiance à n'importe qui. Je ne sais pas précisément d'où elle vient, mais je sais qu'elle m'a reconnu. C’est un peu le plus terrible, puisque je ne me souvenais pas d'elle. »

À l'époque, il n'aurait pas été autrement surpris qu’elle regrette de ne pas venir d'une époque où elle ne le connaissait pas. Elle n'aurait pas eu le cœur brisé en voyant qu'il ne savait absolument pas qui elle était. De fait, il n'était pas impossible qu’elle sache qu'elle avait une sœur, mais elle n'en avait pas parlé à Henry et ils n'avaient pas fait le point ce que l'un savait et pas l'autre. C’était d'ailleurs la même chose pour Emma. Il lui était donc impossible de savoir si l'une ou l'autre pouvait corroborer l'histoire de cette fille pour le moment. Si elle était vraiment sa cousine, et qu'elle était animée de bonnes intentions, il allait devoir le découvrir par lui-même.

Cela dit, la véritable nature de la mère de sa cousine prétendue ne donnait pas vraiment envie de lui faire confiance. On pouvait raisonnablement penser que la méchante sorcière de l'ouest n'était pas animée de bonnes intentions. Cela dit, ça ne voulait pas forcément dire grand chose a Storybrooke. Selon l'époque, sa propre mère pouvait être animée de bonne ou de mauvaises intentions. Si cette fille venait de suffisamment loin dans le futur, même dans le cas où sa mère serait une méchante, rien ne pouvait dire qu'elle n'avait pas changé d'une manière ou d'une autre. Les habitants de cette ville étaient doués pour offrir une rédemption aux méchants de contes de fée.

« Je ne la connais pas. Mais je dois dire que ça ne donne pas très confiance, comme identité », remarqua-t-il, dubitatif.

Henry était persuadé qu'il valait toujours mieux dire la vérité et c'était ce qu'il ferait, pour sa part, en ce qui concernait sa maman et l'expérience qu'il était en train de vivre. Il lui parlerait de sa cousine sans essayer de lui cacher qui elle prétendait être et la façon dont la rencontre s'était passée. Il n'y avait rien à craindre, à priori, puisqu'il n'avait rien de vraiment négatif à dire à son égard et qu'elle l'avait bien traité sans chercher à l'attaquer, mais il valait mieux être clair. Après, c'était vrai que quand on ne venait pas exactement de la même époque, ça pouvait poser des problèmes. Par exemple, le Henry qui vivait à l'époque précédent sa rencontre avec Emma se méfierait beaucoup plus de Regina que lui.

« Je lui dirai que nous nous sommes rencontrés mais comme tu ne m'as pas fait de mal, je ne crois pas que ça posera problème. En revanche, je ne sais pas si elle connaît ta maman, ni si elle s'en méfie. Elle ne m'en a jamais parlé. »

Mais il était bien placé pour savoir que sa mère avait de nombreux secrets. Il avait découvert beaucoup de choses, même après avoir lu le livre de fond en comble et encore maintenant, il était certain qu'il ne savait pas tout. D'ailleurs, il était tout à fait possible qu'elle lui cache certaines choses qu'elle avait faites simplement parce qu’elle en avait honte et on cherchait toujours à préserver ses enfants des mauvaises actions que l'on avait faites. Henry était persuadé d'être prêt à connaître la vérité mais ça ne voulait pas dire que c'était l'opinion que Regina avait de la situation et il était bien placé pour savoir qu'elle cherchait à le protéger par-dessus tout.

En tout cas, si elle disait la vérité, ça pourrait être très dur pour elle si sa mère ne venait pas de la bonne époque et qu'elle la rejetait. C’était un avantage qu'il avait sur la plupart des personnes autour de lui. Quelle que soit l'époque d'où elle venait, jamais Regina ne le repousserait. Quoi que. A la réflexion, si c'était avant Storybrooke, elle ne voudrait peut-être pas entendre parler de lui et cela lui ferait mal. Heureusement, elle était ici et il savait qu'elle l'avait reconnu. Il n'avait donc pas à s'inquiéter sur ce point. Sa cousine n'avait pas cette chance.

« Ca ne me dérangerait pas d'apprendre à te connaître, si mes mamans me le permettent. Je tiens à avoir d'abord leur accord. »