Plume, encre, parchemin. Il y a des choses qui ne peuvent pas changer quand on a vécu des dizaines voir des centaines d’années dans le monde sorcier et la technologie n’est pas compatible avec toi. Non pas que tu aies une quelconque capacité à l’influencer mais juste tu refuses de l’utiliser et tu es assez têtu pour que rien ni personne ne puisse te faire changer d’avis. Pas de téléphone, pas de paiement autre qu’en espèce, pas d’emmerdement. Et si on t’oblige par un quelconque moyen, tu ne le fais tout simplement pas, totalement braqué par l’idée même de l’obligation. On te dit que tu ne te facilites pas la tâche, tu réponds qu’il n’y a que les paresseux et les empotés qui ne sont pas capables de faire les choses par eux-mêmes. Et c’est parce que tu aimes l’odeur du vieux papier et de l’encre que t’as pris l’habitude de travailler tes nouveaux casse-têtes de cette façon. Oh tu n’as pas une belle écriture et tu fais des tâches d’encre un peu partout mais ce n’est pas grave, tu as besoin d’écrire et dessiner pour réfléchir et ce ne sont pas les tâches qui ornent tes mains qui y changent quoi que ce soit.
Ta petite maison dans Lockwood Hill ne paie pas de mine. Elle est étroite avec, au rez-de-chaussée, une pièce dans laquelle t’as rajouté quelques vitrines et un comptoir car c’est ta boutique. Elle n’est que rarement ouverte, il faut sonner pour ça et il faut aussi que tu sois disposé à parler, ce qui est rare. Au premier étage se trouve ton lieu de vie, encombré de bien des affaires car t’as gardé cette habitude d’entasser sans vraiment ranger. Au dernier étage se trouve ton bureau et c’est là que tu es quand la sonnette retentit.
« Pas le temps. »
Grommelles-tu avant de lever le nez de ton parchemin pour réaliser que c’est un rendez-vous que tu juges quand même important. Humpf… Tu te redresses alors, glissant le parchemin dans une pochette avec la plume. Tu descends doucement, prenant tout ton temps avant d’aller ouvrir à l’homme qui attend patiemment, ayant l’habitude de ton caractère. Tu le salues poliment mais brièvement avant de revenir à ton comptoir. Ca fait quelques temps que tu travailles avec lui, il est peintre et est l’artiste d’une grande partie des puzzles de ta boutique. Vous discutez des prochains dessins et il te laisse là quelques ébauches pour que tu les études. Tu lui donnes son pourcentage sur tes ventes même s’il fait ça plus pour le plaisir qu’autre chose.
« Bonne journée Kreattur. » « Oui oui… »
Tu ne l’écoutes déjà plus car t’es revenu à ton croquis et tu n’as d’ailleurs pas fait attention au fait qu’un jeune homme est rentré dans la boutique au moment où le peintre te saluait pour partir. C’est le bruit des pas qui te fait froncer les sourcils.
« La boutique n’est pas ouverte. »
Claques-tu sans douceur sans même regarder la personne. Dans tes vitrines, non loin de toi, se trouve un joli casse-tête en forme de médaillon avec un écriteau PAS A VENDRE devant. Une nostalgie de ta part, un objet du passé refait en bois et qui t’est cher mais que t’exposes avec le mince espoir qu'un jour, il te ramène une personne chère à ton cœur.
Regulus était déjà passé plus d’une fois à côté de la devanture de cette boutique, toujours fermée. Si ça n’avait pas été le cas, si on avait pu y entrer comme dans un moulin, probablement que Regulus n’aurait pas été si curieux de savoir ce que l’on pouvait bien y trouver, au-delà de sa vitrine. Mais voilà, le mystère qui entourait ce lieu, si infime ce mystère soit-il, l’avait toujours rendu terriblement curieux, si bien que, ce jour-là, en constatant que la porte de l’établissement était entrouvert, il n’avait pu s’empêcher d’aller y jeter un œil… Ce serait probablement vite vu, et Regulus repartirait les mains vides, mais voilà… La curiosité a beau être un vilain défaut, cela n’ôte rien au fait qu’il a tout de même envie d’y jeter un œil, et pour cette raison, quand un homme quitte les lieux, Regulus en profite pour, lui, entrer et faire son curieux.
On peut dire qu’il n’a pas à être déçu de l’accueil, l’homme qui se trouve sur place, et qui est probablement le gérant de la boutique, semble d’une humeur si massacrante que le jeune sorcier songe que les reproches qu’on lui fait à la librairie concernant son contact lamentable avec la clientèle, sont finalement exagérés. L’homme lui assure que la boutique est fermée. Bien sûr, Regulus ne le reconnaît pas. Comment le pourrait-il ? En revanche… sa voix lui est étrangement familière. Une voix qui éveille en lui un étrange sentiment de nostalgie.
« Désolé, j’étais seulement curieux, je suis passé plusieurs fois dans votre boutique, et… »
Regulus s’interrompt en plein dans ses explications quand il aperçoit un panneau accompagné d’un écriteau « Pas à vendre ». Une boutique qui n’ouvre jamais, où des articles ne sont là que pour être regardés en non achetés… Décidément, cette boutique et son gérant sont de plus en plus curieux. Cet homme n’a probablement pas le sens du commerce, c’est le moins que l’on puisse dire. Une fois de plus, plutôt que de s’intéresser à ce qui est à sa portée, c’est sur l’objet qu’il ne pourra pas acheter que l’attention de Regulus s’attarde plus longuement. Il fronce légèrement les sourcils, perturbé par la proximité qu’il trouve entre ce casse-tête et son médaillon… Mais c’est ridicule, n’est-ce pas ? Bien sûr, c’est ridicule, une coïncidence… Ou bien ? Il se sent étrangement attiré par ce casse-tête en bois, si bien qu’il en oublierait presque de s’excuser à nouveau avant de respecter la volonté du vendeur (qui ne doit pas vendre grand-chose) à être laissé seul.
« Qu’est-ce qui vous a inspiré cet objet… ? » il demande dans un souffle, plus troublé qu’il ne le voudrait.
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Argenti Knight
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Cette voix. Au fond de toi tu sens qu’elle te prend au cœur sans être capable de comprendre pourquoi et s’il y a bien une réaction automatique que t’as à ça c’est de te fermer encore plus aussi tu ralouilles lorsque le jeune homme parle. Parce que tu ne veux pas ressentir de sentiments, parce que tu ne veux pas non plus te faire de faux espoirs car tu as déjà ressenti ce pincement au cœur en voyant un jeune homme de la stature de Regulus devant toi ou en achetant des livres qu’il aurait aimé. Tu as découvert dans cette ville que certaines personnes mortes avaient une seconde chance alors pourquoi pas lui ? Mais pour un être aussi vieux que toi, les quatre années à l’espérer t’ont plus abimé le cœur qu’aider alors tu t’es refermé sur toi-même, déjà que tu n’étais pas le plus agréable des hommes.
Tu rejettes donc ce sentiment familier pour finir de noter ce que tu as pris au peintre ainsi qu’annoter les tests que tu dois faire. Tu soupires quand il te pose une question, ayant détecté du coin de l’œil qu’il s’était arrêté devant le médaillon. Mais c’est pas vrai, comment faut-il expliquer aux gens que tu veux la paix ? Puisqu’on te prend toujours pour un vieux crouton qui doit aller dans un hospice pour prendre soin de sa santé, est-ce que tout le monde ne veut justement pas y penser ? A ta santé… Bon tu vas très bien mais pour une fois que ça pourrait te servir à quelque chose d’être vieux, comme ça semble être un gros soucis pour les moldus. Tu pousses un second long soupir pour bien faire comprendre qu’on t’ennuie.
« Ma vie. »
C’est tout. Ta vie. Cet objet est toute ta vie. Il est ce pourquoi t’as failli mourir, ce pourquoi ton maitre adoré est mort, ce pourquoi ta maitresse n’a jamais compris la disparition de son fils, ce pourquoi tu n’as jamais été à la hauteur car tu as été incapable de respecter les derniers ordres de ton maitre. C’est ta vie et aussi ta souffrance et pourtant, oui, tu as eu besoin de le recréer comme pour conjurer le sort ou bien te souvenir de qui tu es. Ca dépend si on veut être optimiste ou pas.
« Ecoutez jeune homme, la boutique est fermée et… »
Et tu lèves enfin les yeux de son parchemin pour croiser le regard de l’opportun. Tu restes la bouche ouverte, sans finir ta phrase, détaillant les traits du jeune homme car tu ne peux pas l’oublier. Pas LUI. Et il est enfin devant toi, vivant.
« … Maitre Regulus… »
Tu n’es plus un vieil elfe de maison mais on n’oublie pas ses habitudes aussi facilement et tu l’as toujours appelé ainsi. Tu t’avances un peu pour mieux l’observer, avançant ta main car tu es désormais aussi grand que lui, pouvant te permettre ce genre de geste, enlevant une poussière invisible de son haut le temps de reprendre tes esprits, n’aimant pas te sentir aussi perdu soudainement. Tu finis par réaliser que tu dois paraitre étrange. Peut être ne se souvient il pas de toi... Après tout tu n’étais qu’un elfe de maison et les années aussi bien avec Sirius qu’Harry t’ont fait réaliser que vous n’étiez pas grand-chose pour les autres.
« Je suis Kreattur, votre ancien elfe de maison. »
Sa vie… Regulus frissonne alors que d’un ton si sévère, péremptoire, cet homme se contente de deux mots pour justifier ce qui lui aurait inspiré la confection de cet objet. Sauf que ce n’est pas possible. Ce n’est pas la vie de cet homme. C’est… la sienne. La vie qu’il a sacrifiée pour échanger ce médaillon contre un autre… et pour quel résultat ? Il soupire. Il voit bien qu’il n’obtiendra rien de la part du boutiquier réfractaire, mais quand ce dernier lui répète que la boutique est fermé, Regulus se se sent prêt à insister… Il se sent prêt à insister mais… Leurs regards se croisent et… c’est comme si… cet homme le reconnaissait. Et Regulus, lui aussi, pense reconnaître quelque chose de particulier chez lui sans pour autant comprendre véritablement d’où lui vient un tel sentiment. Il est convaincu de n’avoir jamais vu cette personne de toute son existence, mais il suffit de deux mots, deux petits mots, pour que les convictions du jeune sorcier s’effondrent presque aussitôt. Maître Regulus. Un seul individu, dans toute son existence, l’a un jour nommé de la sorte… mais… mais… Non, c’est impossible. Il rejette l’idée en bloc, comme si elle était la personne la plus ridicule qui puisse être. Pourtant, il finit par le lui confirmer…
« Kreattur…. », répète Regulus, abasourdi par cette nouvelle inattendue, et qui le laisse sans voix. « Comment est-ce que… ? »
Les questions se perdent avant même d’avoir franchi le seuil de ses lèvres, parce qu’il ne sait pas comment les exprimer. Comment se fait-il qu’il soit ici ? Comment se peut-il qu’il ait cette apparence ? La dernière fois qu’ils se sont vus…. Non, Regulus ne veut pas y penser. Oui, c’est un homme qu’il a sous les yeux, et non plus un elfe de maison… Est-ce cette ville qui l’a ainsi métamorphosé ? Probablement… Est-ce que ça a vraiment de l’importance à l’heure actuelle ? Pas vraiment… Regulus éprouve un soulagement sincère à le savoir ici, et surtout à le savoir en vie. Kreattur était un elfe de maison, un serviteur qui de par sa nature devait être considéré comme un individu de second rang aux yeux de Regulus, et peut-être, parfois, par facilité ou par habitude, Regulus l’avait-il considéré comme tel… Mais ça n’avait plus été le cas après l’avoir confié au seigneur des ténèbres et constaté ce que ce dernier avait osé lui faire. A sa manière, Kreattur était un autre membre de sa famille…
Et c’est sans doute pour cette raison que, sans même s’en rendre compte, il avait cédé à ce qui n’avait pourtant rien d’une habitude, et avait franchi les quelques pas qui les séparaient pour le prendre dans ses bras, lui qui n’est pourtant pas tactile, lui qui n’est pas de nature à savoir appréhender convenablement ses relations à autrui… Parce qu’il lui a manqué. Parce qu’il est soulagé, vraiment soulagé de le revoir.
« Je suis content que tu sois là », souffle-t-il doucement.
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Comment ? Toute la question est là. Comment peux-tu être un vieux bonhomme humain ? Comment ton jeune maitre peut se retrouver devant toi alors qu’il est mort dans d’atroces souffrances ? En réalité la première question est : Comment cette ville fonctionne t’elle ? Mais ce sont des questions très loin de ton esprit, surpris de voir Regulus parcourir le mètre qui vous sépare pour te serrer dans ses bras. Tu n’es pas tactile non plus, te dérobant toujours des gestes ou mouvements qu’on peut faire pour te toucher mais de lui tu l’acceptes. En vérité tu as toujours tout accepté de lui et c’est bien le seul pour qui tu pourrais remuer ciel et terre. En plus de Maitresse Walburga bien entendu, celle dont t’as essayé de protéger les affaires tant bien que mal de la haine de Sirius. Tu restes cependant quelques secondes un peu figé, n’ayant pas l’habitude de ça et n’ayant jamais eu ce genre d’étreinte de la part de ton jeune maitre, avant de tout simplement entourer ses épaules de tes bras pour lui rendre parce que tu es heureux. Et ce sentiment n’est pas commun pour toi, il est même beaucoup trop rare.
« Je suis heureux aussi de vous retrouver ici. »
Parce que ça veut dire qu’il est en vie et c’est le plus beau cadeau qu’on puisse te faire. Ta descente aux enfers avait été violente quand il était mort dans cette maudite caverne parce que tu t’en étais toujours voulu de ce qui s’était passé alors le voir de nouveau, loin des dangers d’autrefois te fait du bien. Tu ne sais pas si les choses peuvent recommencer ici mais nouveau monde = nouvelles règles. Ca tu l’as bien appris même si tu vis un peu en marge de la société.
Tu finis par te redresser un peu et poser tes mains sur ses épaules pour qu’il fasse de même. C’est un geste très doux pour toi qui ne l’es que rarement mais tu veux pouvoir le regarder de nouveau, souriant tendrement de pouvoir retrouver ses traits et tout ce qui fait lui. T’as du mal à réaliser qu’il est en face de toi... Pourtant tu l’as cherché, espérant de tout ton cœur qu’il puisse être en vie comme d’autres personnes qui avaient une seconde chance, mais entre le penser et le voir il y a un fossé et vraiment, rien ne pouvait te faire plus plaisir. Pour une fois en quatre ans, c’est le plus beau jour de ta vie.
« Avez-vous… quelques instants pour discuter ? »
T’aimerais avoir le temps de parler de tout ça, du passé comme du présent et savoir où il en est, ce qu’est sa situation actuelle. Tu sais qu’Il est là aussi car tu veilles sur la jeune Nagini depuis quelques temps déjà, réalisant que se côtoie tant de générations différentes de sorciers ici et des qui ne devraient pas se connaitre. C’est un bien étrange endroit. Si ton jeune maitre accepte de discuter avec toi, tu vas fermer la boutique pour être sûr que personne ne vienne vous déranger et lui fait signe de te suivre à l’étage, dans un petit appartement beaucoup trop encombré pour son bien être, que ce soit de livres ou de divers projets sur lesquels tu travailles. Par habitude tu vas lui préparer la boisson chaude qu’il aimait. On ne change pas les habitudes…
« Comment allez-vous ? »
Et ce n’est pas une question posée par politesse mais une qui permet bien des réponses. Tu n’as jamais été invasif car tu n’en avais pas le droit aussi tu fais pareil, posant des questions généralistes en espérant qu’il comprenne qu’il peut tout te dire, glissant une tasse chaude entre ses doigts en t’installant en face de lui.
Ça lui est venu tout seul. Comme ça, d’un coup. Regulus Black n’est certainement pas habitué à des démonstrations d’affection si grandes et si spontanées, et encore moins avec son elfe de maison. Mais les circonstances sont différentes… et surtout, Regulus ne peut pas oublier les circonstances dans lesquelles tous les deux se sont quittés. Elles restent imprimées dans son esprit. Alors oui, c’est très inhabituel de sa part, et il peut sentir que Kreatur lui-même n’est pas très à l’aise avec cet élan soudain, qui ne dure pourtant que quelques secondes. Qu’importe. Il est juste heureux de le revoir, de voir qu’il va bien, qu’il est en bonne santé… et qu’il semble avoir su se façonner une existence digne de ce nom dans un monde qui n’est pas forcément facile, et que l’on ne peut pas toujours appréhender aussi facilement, simplement, qu’on le voudrait. Ils sont ici, en vie et en bonne santé… Pour combien de temps ? C’est une autre question, à laquelle Regulus n’a absolument pas de réponse, mais sur laquelle il n’a guère trop envie de te concentrer, au risque de troubler des retrouvailles qu’il n’attendait pas le moins du monde, mais qui n’en sont que plus satisfaisantes.
« J’ai tout mon temps », confirme le jeune sorcier dans un hochement de tête quand Kreattur lui demande s’il a quelques instants pour discuter.
Il en a, oui, et ils ont probablement beaucoup de choses à se dire, tous les deux. Qu’est devenu Kreattur après sa mort – et surtout, après la mort de ses parents ? Il s’est retrouvé seul au square Grimmaurd, les derniers représentants de cette branche des Black ayant disparu… Etait-il resté seul tout ce temps ? Regulus songe au fardeau qu’il lui a imposé. Kreattur, à qui il avait imposé de conserver le médaillon de Serpentard à l’abri des convoitises du Seigneur des Ténèbres. Il n’est pas du tout serein avec ce constat, il n’est pas serein tout court, en fait. Mais il est trop tard à présent pour songer à ce qui aurait pu être. Ils peuvent en revanche se concentrer sur ce qui est maintenant. Regulus accepte donc la tasse de thé que Kreattur lui propose, et qu’il n’a pas oublié de préparer à son goût. Le jeune homme lui adresse un sourire de gratitude. La question que Kreattur lui pose alors peut sembler bien simple, elle est en réalité particulièrement complexe, et difficile à appréhender. Comment est-ce qu’il va ? La question est simple. La réponse est loin d’être évidente.
« Je vais… Dans l’ensemble, je vais bien. »
Dans l’ensemble, oui… Ce qui va bien dans sa vie… va particulièrement bien. Il est heureux, avec Peter, heureux comme il ne l’a jamais été. Il est heureux d’avoir retrouvé son frère, heureux d’avoir retrouvé ses parents… Mais ces retrouvailles sont particulièrement complexes et le placent dans une situation des plus inextricables. Et pour le reste. Il y a cette peur qui sans cesse lui tort les entrailles, et bien d’autres éléments, qui sont une source manifeste d’angoisse pour lui.
« Je travaille dans une librairie, j’ai pris mes repères…. » Il hésite. « Il est ici… Tu es au courant ? »
S’il ne l’était pas, il le fallait, car la présence du seigneur des Ténèbres pouvait aussi le mettre en danger.
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Tu prépare le thé en réfléchissant à ses retrouvailles qui te rendent heureux mais te laissent aussi pensif. Savoir que ton jeune maitre a une nouvelle chance de vivre sa vie est une bonne chose et même la plus merveilleuse que cette ville vous donne, mais tu sais aussi que tout n’est pas aussi simples car vous n’êtes pas les seuls à être apparus et tu n’as pas envie que tout recommence. Et tout est clair dans ton esprit en pensant à cela. Tu n’es plus un elfe de maison qui est obligé de répondre aux ordres -même si parfois t’as profité qu’ils ne soient pas particulièrement clairs-, tu es un homme avec son libre arbitre et tu as eu quatre longues années pour le comprendre, l’intégrer et l’accepter aussi ce jeune homme devant toi ne pourra pas refaire le passé. Tu ne le permettras pas aussi longtemps que ta vie courte d’humain te le permettra.
Tu reviens avec deux tasses et lui fais signe de s’installer, le faisant à ton tour doucement, callant bien ton dos. Il est fou que tu aies vécu si longtemps comme elfe sans connaitre la vieillesse et qu’ici tu sentes autant ton corps. Mais c’est ainsi et cette nouvelle vie te plait, quoique tu puisses en dire et surtout en râler.
« Je le sais oui. »
Réponds-tu simplement en soufflant sur ton thé pour le refroidir légèrement et pouvoir en boire une gorgée. Tu reposes ensuite la tasse sur un guéridon à ta gauche pour avoir les mains libres. Tu prends ton temps pour parler parce que tout ce que tu sais de lui est lié à Nagini mais tu as confiance en ton maitre pour lui raconter.
« Je veille sur une jeune femme qui est liée à lui donc je suis au courant de sa présence et de là où il se trouve. Mais je ne suis pas inquiet pour moi, je le suis surtout pour elle et vous désormais. Je suis un vieil homme ici, la vieillesse sera certainement bien plus efficace que lui mais je vous protégerai autant que je le peux. »
Et tu ne dis pas ça pour t’apitoyer sur ton sort mais juste par logique. Tu es vieux pour un humain, ton corps te le rappelle tous les matins mais tu veux être là aussi bien pour Nagini que pour Regulus puisque tu viens de le retrouver. C’est dans ces moments-là que tu aimerais pouvoir récupérer au moins ta magie. Si celle d’un sorcier est puissante, ce n’est rien à côté de celle d’un elfe de maison et tu serais bien plus efficace ainsi.
« Sait-il que vous êtes là ? »
Demandes-tu pour savoir à quoi t’attendre, avant de te permettre de poser la question qui te brule les lèvres.
« Avez-vous retrouvé des membres de votre famille ? Madame ? »
La seule personne à laquelle tu tiennes autant que Regulus et que t’as tant essayé de protéger après la disparition de ton jeune maitre et la prise de pouvoir de Sirius sur la demeure familiale.
Installé dans un fauteuil, il se saisit de sa tasse de thé en adressant à Kreattur un sourire de gratitude. Tandis qu’il trempe ses lèvres dans le liquide encore trop chaud, il ne peut s’empêcher de détailler les traits d’un visage étranger, dans lequel il cherche à trouver autant de familiarité que possible. Quelque chose, dans son regard, lui rappelle bel et bien son ancien elfe de maison, mais il reste étrange que de l’appréhender sous cette apparence… Et il devine que la chose a dû être tout aussi compliquée pour Kreattur lui-même. Ceci dit, cette boutique est bien la preuve qu’il ne s’en est pas si mal sorti, mieux que Regulus lui-même, peut-être, qui dans un certain nombre d’événements de sa vie, a définitivement l’impression d’avancer en tâtonnant.
Il frissonne au moment d’entendre Kreattur lui confirmer avoir conscience de la présence du seigneur des ténèbres en ces lieux. Au fond, c’est tant mieux, cela signifie qu’il y est préparé mentalement. Il fronce les sourcils, néanmoins, quand il lui dit veiller sur une jeune femme liée à lui. Une jeune femme liée à lui ? C’est-à-dire ? Il a peur de comprendre de qui il s’agit, redoutant immédiatement pour la sécurité de son interlocuteur.
« Cette jeune femme liée à lui… qui est-ce ? »
Et de quelle manière est-elle liée à lui, surtout. Naturellement, Regulus pense à l’entourage de mangemorts de Lord Voldemort. A ce titre, seul le nom de Bellatrix lui vient en tête, mais il sait que Kreattur ne l’aurait pas présentée ainsi s’il avait dû s’agir d’elle. Aussi le mystère reste-t-il entier… Mais il tient à le percer, afin de pouvoir comprendre enfin de quoi il doit retourner plus exactement. Ceci dit, l’ancien elfe semble autant concerné par sa sécurité à lui que l’inverse… et il y a probablement de quoi.
« Oui… il sait que je suis ici… » Il ne veut pas l’alarmer outre mesure, mais il ne veut pas lui cacher des informations importantes non plus. « Il m’a dans le colimateur, mais ne t’en fais pas, je suis entouré, il ne m’arrivera rien. »
Il s’efforce de se montrer confiant à ce sujet, mais la vérité, c’est qu’il est loin de l’être tout à fait. Non, il est même l’inverse de confiant, pour être honnête. Car plus les événements s’accumulent, plus la peur s’intensifie. Ceci dit, il est effectivement vrai qu’il est entouré, et bien entouré… suffisamment pour ne pas se sentir immédiatement menacé.
« Oui, mes parents sont là », dit-il en souriant, conscient de l’importance de cette nouvelle pour Kreattur. Il n’évoque pas Sirius, il devine que cette question ne le concerne pas vraiment, et c’est un sujet qu’il préfère s’éviter d’aborder. « Maman va être si heureuse de te revoir. Je te donnerai son adresse. »
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Tu n’as jamais rien caché à Regulus et il est l’être en qui tu as le plus confiance. Madame aussi à tout ton respect mais c’est encore autre chose parce que tu connais ses idées très arrêtées sur nombre de sujets même si elle a toujours été gentille avec toi. Ton jeune maitre est unique. Il a vécu beaucoup de choses qu’il a fait, de ton point de vue, plus par revanche que par véritable volonté mais au moment de prendre des décisions, il a toujours été juste, conscient de la valeur d’une vie qu’elle soit humaine ou non. Tu ne pourras jamais t’ôter de l’esprit ce dernier regard que vous avez échangé avant qu’il parte pour la caverne où tu as failli mourir et c’est ça qui fait qu’il est le seul être sur cette terre pour qui tu ferais absolument tout.
« Il est son maitre mais ici elle a une seconde chance tout comme vous. Elle vient souvent me tenir compagnie et m’a toujours fait penser à vous. Ce n’est pas une personne méchante, loin de là. »
Bien au contraire. Elle est juste coincée par sa nature de malédictus et le fait qu’elle ait un lien fort avec lui, lien qu’elle ne t’a jamais expliqué. Tu n’as jamais cherché à la faire parler de cela non plus, tu sais ce qu’est un lien entre maitre et serviteur et tu le respectes même si celui-ci, dans le cas de Nagini, ne peut qu’être néfaste pour la jeune femme. Cependant il y a des règles dans le monde magique qu’on ne peut pas toujours contrecarrer et c’est ainsi. La magie a aussi sa propre volonté.
Savoir qu’il est entouré te rassure et en même temps tu décèles autre chose dans ses yeux, un sentiment que tu as déjà vu au cours de sa jeunesse et le dernier jour de sa vie. Peut être te trompes-tu car ça fait longtemps que vous ne vous êtes pas vus mais cela t’inquiète. Veut-il te rassurer comme il l’a si souvent fait par le passé ?
« Ne me dites pas ça juste pour me rassurer, je préfère savoir exactement ce qui se passe pour m’y préparer et agir si c’est possible. »
Tu n’as pas beaucoup de moyens car tu n’as plus tes capacités magiques mais tu n’as jamais été un être qui avait envie d’être bercé d’illusions. Et si ta conscience du monde extérieur était limitée quand tu étais un elfe de maison, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Tu as eu quatre longues années pour dévorer tous les livres que tu pouvais et en apprendre plus. C’est aussi pour ça que tu t’exprimes mieux aujourd’hui et que t’es moins dans la confrontation que tu l’étais à l’époque, même si l’après grande bataille t’a aidé aussi à t’apaiser aux contacts des autres elfes.
Savoir que ta maitresse est présente dans la ville te faire serrer quelques instants le mouchoir de tissu que tu as dans la main sous le bonheur. C’est absolument merveilleux et tu sais que, pour elle, tu sortiras de ta tanière pour aller lui rendre visite. Cela fait si longtemps. Tu as besoin de la revoir comme elle était avant, loin de l’image du tableau qui souffrait tant des décisions de Sirius qui n’avait aucun respect pour elle. Tu avais tant essayé de la protéger.
« J’en serai heureux, je lui rendrai visite dès que je le pourrais. »
En espérant ne pas la déranger bien entendu mais tu y iras.
« Avez-vous besoin que je revienne à votre service ? »
C’est étrange de poser cette question alors que tu es un homme désormais et que, vu ton âge, ce serait plutôt à lui de te venir en aide mais les habitudes restent ancrées dans un être et s’il a besoin de toi, tu seras là.
Nagini… Regulus frissonne à la mention de ce nom, et il sert les poings… Il ne sait pas ce qu’il est supposé faire de cette information, il se contentera de la garder dans un coin de sa tête. Il sait qu’adresser le moindre avertissement à Kreattur à ce sujet ne servirait absolument rien – ce n’est pas comme si l’ancienne elfe de maison n’était pas d’ores et déjà au courant de tout. Peut-être que cette seconde chance était ce dont elle avait besoin tout comme il en avait besoin lui-même… il est certainement le moins bien placé pour juger à ce sujet, et ce n’est pas exactement comme s’il pouvait prétendre le contraire, évidemment… il est même on ne peut plus évident qu’il est le moins bien placé que l’on puisse concevoir.
« Je suppose que je peux me fier à ton jugement », dit-il seulement à son sujet, mais sa réserve n’en demeure pas moins évidente, et elle se lit assez clairement sur les traits de son visage. « Mais sois prudent quand même avec elle, d’accord… ? »
Ça ne plaît pas à Regulus, que Kreattur puisse se retrouver, directement ou indirectement, dans le giron du seigneur des ténèbres. Ne serait-ce que par son intermédiaire, ce sera forcément déjà le cas, et ça ne lui plaît pas… Regulus se souviendra toujours de ce qu’il avait éprouvé au moment de retrouver son elfe de maison complètement diminué, terrifié, tremblant, après qu’il l’ait confié à Voldemort, qui s’en était servi pour rejoindre cette grotte où, plus tard, Regulus perdrait la vie.
Et à ce sujet, d’ailleurs, Kreattur n’est bien évidemment pas dupe… comment aurait-il pu en être autrement ? Bien sûr qu’il n’allait pas croire son interlocuteur sur parole quand ce dernier lui affirmait qu’il était en sécurité alors qu’il avait ni plus ni moins que le sorcier le plus dangereux de tous les temps pour ennemi, lui qui ne disposait définitivement pas des armes nécessaires pour lui faire face.
« Le médaillon, tu sais… » Bien sûr que Kreattur sait de quoi il retourne, il ne peut pas avoir oublié ce médaillon qu’il lui a confié, dans un dernier souffle de vie, avant de s’abandonner aux bras décharnés des inferi. « … je l’ai récupéré…. C’était pas volontaire mais, bref, il est avec moi, et le seigneur des ténèbres le sait. »
Autant dire qu’il est, par conséquent, une cible idéale aux yeux de celui qu’il appelait maître autrefois, à son grand regret. Il n’en dit pas plus, il pense que ces mots sont bien suffisants à exprimer ce qu’il ressent véritablement et la nature du danger qui l’entoure. Alors il lui parle de sa mère, et il se sent touché quand il lui demande s’il pourrait avoir besoin de le voir revenir à son service. Cette suggestion le touche. Kreattur pourrait décider de négliger avec bonheur les fonctions auxquelles il était obligé, autrefois, et pourtant.
« Je devrais m’en sortir, mais… » Il hésite. « Je crois que maman aurait grand besoin de toi, plus que moi. » Il marque une pause. « Enfin… ce n’est ni un ordre, ni une obligation, hein… »
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Argenti Knight
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Tu n’es pas dupe de qui est Nagini, tu ne te vois cependant pas la repousser parce qu’elle est une malédictus et qu’elle est liée au seigneur des ténèbres. Tu sais pourquoi elle lui est si attachée car elle a eu l’occasion de t’en parler même si elle ne t’a pas tout dit et tu peux comprendre cette envie d’être proche du seul homme qui sera capable de la comprendre quand la transformation sera trop présente. Après tout, les elfes de maison ne sont pas connus pour s’intéresser à l’alignement des gens, ils prennent juste soin des gens qui les respectent et sont gentils avec eux. Regulus aurait été le plus terrible des mangemorts que tu l’aurais protégé de toute ton âme parce qu’il était un maître doux et bon avec toi. C’est ainsi. Tu trouves cette notion de bien et de mal inintéressante.
Quand il te parle du médaillon, tu comprends tout de suite le soucis. Ce fichu pendentif vous poursuivra toute votre vie, c’est pas possible. Tu ne peux t’empêcher de grommeler entre tes lèvres comme tu l’as souvent fait au cœur de la demeure Black. Ce n’est pas forcément audible, c’est un condensé plutôt grossier de tout ce que tu penses de cette histoire. Tu finis par en soupirer parce que ce qui est fait est fait et que jouer au vieux bougon ne servira à rien.
« Il a été détruit une fois, il peut l’être de nouveau. »
Voilà quelque chose de plus constructif que tout ce que t’as pu échapper quelques instants plus tôt. Tu te doutes que ce n’est pas si simple mais tu préfères penser à la protection de ton jeune maître, ce que tu feras toujours passer avant tout le reste.
« Je n’ai pas réussi à le faire moi, et je m’en excuse sincèrement, mais Harry l’a fait. Il m’a même offert sa copie. Peut être pouvons-nous garder le mien en leurre le temps de chercher comment il a été détruit. De mémoire c’était avec une épée mais j’étais loin des confidences qu’ils pouvaient se faire. »
Tu as mis un long moment à accepter la présence de Potter et de ses amis près de toi. Jusqu’à ce que celui-ci comprenne que recopier l’attitude de son parrain vis à vis de toi n’était pas la solution et que l’issue de moldu lui explique. Ensuite t’avais appris à mieux les connaître et mettre de côté tous les préjugés que t’avais entendu toute ton existence. On en revenait toujours au même : les elfes de maison se moquaient de beaucoup de choses tant qu’on savait prendre soin d’eux, ce que la jeune Hermione savait faire correctement.
« Je lui en parlerai. »
Tu ne sacrifieras pas la vie que tu as recréé ici pour Madame mais si elle a besoin d’aide, tu seras heureux de passer quelques heures chaque jour dans sa demeure. La famille Black, même si t’en es détaché par la force des évènements, reste importante pour toi et surtout ces deux êtres qui pourraient presque être de ta famille.
« Etes-vous heureux ? »
Car c’est le plus important pour toi, qu’il puisse être heureux pour cette seconde chance qu’il a.
Au fond, Regulus devine que ses conseils ne seront pas d’une grande utilité pour Kreattur. Certes, d’une certaine manière, et au regard de la relation qui était la leur autrefois, et qui était, qu’ils veuillent l’admettre ou non un rapport de domination, Kreattur accepterait peut-être d’obéir à un de ses ordres directs, par dévotion et par réflexe, s’il l’exigeait… mais il ne le fera pas. Il ne l’empêchera pas de prendre Nagini sous son aile s’il estime que c’est la chose à faire… Il n’empêche, il aurait préféré qu’il n’en soit rien, il préférerait que son ancien elfe de maison se tienne loin de ce qui a un rapport, de près ou de loin, avec le seigneur des Ténèbres… Mais… c’est probablement trop tard pour cela dans tous les cas. Cette conversation à elle seule suffit à le prouver, après tout.
Au moment de se confier sur les récents événements, sur le fait qu’il garde le médaillon de Serepntard en sa possession, il sait qu’il dépasse un seuil qui aurait pu ne pas être franchi, mais il ne se voyait pas lui en parler… d’autant plus que Kreattur a joué une part bien trop active dans cette histoire pour qu’il le maintienne dans l’ignorance. Ce ne serait pas juste envers lui. Oui, le médaillon avait été détruit par le passé, et Regulus espère de tout cœur qu’il pourra l’être à nouveau…
« Je sais, tu n’as pas à t’excuser pour ça, je n’aurais jamais dû te demander de faire ça, pour commencer », il répond alors, quand Kreattur s’excuse de n’avoir su détruire lui-même le médaillon. Il sait, plus ou moins, en substance, comment les choses se sont passées grâce aux témoignages recoupées au cours de la seule réunion de l’Ordre du Phénix à laquelle il ait osé assister. « Tu n’avais pas à subir ça », ajoute-t-il en matière d’excuse parfaitement maladroite.
Tout ça… Le fait d’être envoyé dans la caverne la première fois… le fait d’assister à sa mort sans rien pouvoir faire. A l’époque, focalisé sur ses projets, sur le désir profond de faire ce qui était juste, il avait… commis un certain nombre d’erreurs. Et en fin de compte, son sacrifice n’avait très probablement servi à rien, si ce n’est à faire du mal aux personnes autour d’elle.
Il n’en dit pas plus, il faudra que Kreattur lise entre les lignes, mais il en est largement capable. Regulus de son côté, se contente de hocher la tête quand Kreattur confirme qu’il ira trouver sa mère, ce qui le rassure tout de même. Que cette dernière accepte de l’admettre ou non, il ne fait aucun doute aux yeux de Regulus qu’elle a besoin du plus grand soutien à l’heure actuelle.
La question que l’ancien elfe lui pose ensuite a le don de le prendre au dépourvu. Est-ce qu’il est heureux ? La question est épineuse, mais il décide d’y répondre aussi sincèrement qu’il le peut.
« Tout n’est pas parfait. J’ai… peur constamment, et tellement de regrets, et de… » il ne sait même pas comment l’exprimer, ce sentiment de vouloir être plusieurs personnes en même temps pour concilier des épisodes de vie devenus inconciliables. Il détourne le regard. « Mais je suis heureux, oui. »
Parce qu’il n’est plus seul, parce qu’il a trouvé, à sa manière, une place bien à lui. Parce qu’il se sent aimé.
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Tu l’observes quand il répond totalement à côté du sujet de conversation. Enfin non, ce n’est pas tout à fait exact mais il ne répond à ce que tu proposes, se concentrant sur ce qu’il t’a dit il y a de nombreuses années : son ordre de partir et de le laisser là, de détruire le médaillon, de ne rien dire à Madame et de porter le poids de ce secret. Et pourtant tu ne lui en veux pas. Tu étais son elfe, tu étais à ses ordres et tu as fait ce qu’il t’a demandé. Pas que tu n’aies pas souffert de cela, bien au contraire car tu as été obligé d’abandonner le seul être que t’aimais sincèrement, mais c’était “normal” car c’était sa dernière volonté. Tu n’as pas besoin qu’il te dise cela et il peut lire sur son visage que tu ne comprends pas pourquoi il s’excuse.
« C’était un honneur que vous ayez assez confiance en moi pour me demander ça. Ce que j’ai subi par la suite n’était pas de votre fait. »
Tu as failli à ta tâche parce que tu n’as pas été malin pour le faire et pour voir qu’on se servait de toi. Pour ce qui est du reste, c’est son frère qui te l’a fait subir, pas lui, et ce n’est pas pour rien que t’as aidé à fomenter sa mort, ce que tu ne regrettes aucunement. Regulus reste irréprochable pour toi aussi tu ne restes pas sur ce sujet, préférant plutôt t’intéresser à lui. Pour ce qui est du médaillon, tu n’oublies pas pour autant ce qu’il vient de te dire et t'espères qu’il saura te trouver s’il a de nouveau besoin de toi mais tu ne reviens pas dessus. C’est son choix, ce médaillon est le sien, et tu ne peux pas choisir à sa place ce qu’il veut faire.
« Il ne faut pas regretter ce qui a été fait. Vous avez pris une décision, avec les informations que vous aviez à ce moment-là. Aujourd’hui vous avez une autre vie, une autre expérience de cela et vous devez avancer et faire de nouveaux choix. Ce ne seront pas les mêmes mais ils ne veulent pas dire que ceux d’avant étaient mauvais. L’histoire se serait quand même écrite et vous ne la connaissez pas. Ne cherchez pas le bien ou le mal, respectez ceux qui vous entourent et vous, c’est le plus important. »
Maintenant que tu peux parler librement et surtout que t’as appris à le faire à force d’apprentissage ces quatre dernières années, tu te permets de donner ton avis et de faire remarquer aux gens qu’il faut qu’ils arrêtent de se cacher derrière l’envie de faire le bien qui ne sera peut être pas si bénéfique que ça quand les années passeront. Il faut juste avancer comme on juge devoir le faire, respecter ceux qui vous entourent et c’est déjà le début de quelque chose.
« Je suis heureux que vous le soyez Maître Regulus, vous le méritez. »
Et si un vieil elfe comme toi le pense, n’est ce pas que le plus important ? T’en as vu passer des générations de Black et si Regulus est le seul sorcier à avoir su trouver une place dans ton existence, c’est qu’il le mérite.
« Le vieil homme que je suis devenu dans cette ville l’est aussi, surtout depuis que je vous sais en vie. »
Car c'était le plus grand drame de ta vie alors le voir en vie, face à toi, est le plus beau des cadeaux que ce monde puisse te faire.
Regulus est loin d’être d’accord avec les propos de Kreattur, mais il peut au moins admettre une chose, et c’est qu’on ne peut pas refaire le passé. Qu’importe la confiance qu’il avait placée en lui, il n’avait pas été à sa place en lui confiant une mission si brutale, et en lui imposant un spectacle si bouleversant. Tout ce qui se sera produit ensuite sera naturellement de son fait, c’est une chose dont le jeune sorcier restera convaincu, peu importe avec quelle énergie on voudra lui affirmer cela. Ça le bouleverse, ça le tourmente, si bien qu’il peine à véritablement s’ancrer convenablement à la discussion. Son ancien elfe de maison ne lui en veut pas, mais le jeune homme, de son côté, s’en veut pour deux, c’est plus fort que lui. Et ce sera le cas encore longtemps, car on ne se départit pas si aisément d’une chose qui nous a à la fois construite et détruite.
« Je ne sais pas comment j’ai tenu ces quatre dernières années sans nos conversations », remarque Regulus avec un fin sourire sincère, parce que c’est le cas. Les paroles de Kreattur sont sages et réconfortantes. C’était peut-être de sa part qu’il avait eu le plus besoin d’entendre ce discours… Oui, bien sûr, Peter, Sirius, et d’autres l’avaient encouragé à relativiser, mais Kreattur avait été le témoin et l’acteur de cette situation… Alors, tout naturellement, cette conversation a de quoi le toucher et l’émouvoir.
Il doit apprendre, oui, à contempler les choses sous un angle différent. Ce n’est certainement pas gagné, et ça demandera du temps, c’est certain, mais au moins, on l’y encourage, et pour lui, c’est un début pour le moins nécessaire, s’il ne veut pas se noyer plus que nécessaire dans des considérations qui finiront forcément par le dépasser.
« Ne m’appelle plus comme ça, maître Regulus. Je ne suis le maître de personne », dit-il toujours avec le même sourire.
Il garde ses propos en tête néanmoins. Oui, il mérite probablement d’être heureux, même s’il a pu en douter pour commencer. A présent, il doit surtout faire tout son possible afin que ce bonheur ne lui échappe pas. De son côté, il semble être heureux aussi, quand il l’affirme, il est presque impossible d’en douter, et ce constat fait doucement sourire le jeune homme.
« Parle-moi un peu de ta vie ici, en dehors de cette boutique, je veux dire. »
Kreattur est encore l’elfe de maison qu’il a connu, et en même temps, ce n’est plus le cas. Regulus s’efforce de trouver une balance, un point d’équilibre entre tous ces constats. Ils ont des choses à apprendre l’un de l’autre, et aussi une relation à réévaluer… sous un angle moins hiérarchique, sans doute.
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Un fin sourire naît aussi sur tes lèvres à sa confession car cela te fait plaisir. Il est vrai que Regulus a été le seul avec qui tu parlais longuement quand il était plus jeune, avant que ce seigneur des ténèbres ne vienne te le prendre et que cela entraîne tant de souffrances à tout le monde. Il était aussi le seul à s’intéresser à toi, te demander comment tu allais et te respecter, ce qui avait tissé un lien fort entre vous deux. Un lien que tu ressentais encore aujourd’hui, même sous cette nouvelle forme.
« Bien. »
Tu comprends sa demande. C’est vrai qu’il n’est plus ton maître dans cet étrange univers. Même si tu serais heureux de pouvoir l’aider à nouveau, comme d’aider Madame d’ailleurs, il n’y a plus ce lien si particulier qui lie un elfe à son maître. Tu es… libre… Tu n’irais pas le crier sur les toits comme pouvait le faire cet imbécile de Dobby mais c’est quelque chose que tu chéries. Pas forcément parce que tu peux vivre aujourd’hui comme tu le veux, mais parce que tu peux veiller sur les personnes qui compte pour toi, faire les actions que tu désires sans qu’on puisse s’en empêcher. Aujourd’hui tu n’accepterais plus ce médaillon et le départ du jeune homme devant toi. Oh non.
« Oh je ne sais que dire... »
Ça te prend un peu au dépourvu car tu n’as pas l’habitude qu’on te pose cette question. Tu ne côtoies pas beaucoup de gens à qui parler comme tu es assez secret et pas vraiment sociable aussi tu ne sais quoi dire sur tout ça. Regulus est bien le premier à s'intéresser à cela. Enfin non il y a aussi Nagini et Nicholas mais ils sont dans ta vie depuis ton arrivée ici donc l’exercice qu’il te demande est complexe et nouveau.
« J’ai trouvé cette petite maison où j’ai installé mon atelier une année après mon arrivée, grâce à l’aide d’un ami : Nicholas. J’ai profité d’avoir accès à plus de connaissances pour apprendre énormément et c’est tout. Je suis mieux chez moi donc j’y passe une grande partie de mon temps à créer, je ne me mêle pas vraiment de la vie de la ville. »
Et ça ne te dérange pas car t’es bien à vivre calmement dans ta petite maison mais tu n’as pas grand chose à raconter à Regulus de ce fait. Il sait que tu es ami avec Nagini et tu viens de lui “parler” de Nicholas donc il a le plus gros des informations.
Transcender le rapport hiérarchique qui existait entre eux à l’époque n’est pas si évident que cela. Même si Regulus avait toujours eu une sincère affection pour Kreattur autrefois, il serait hypocrite d’affirmer qu’ils étaient sur un pied d’égalité ou que Regulus le considérait tout à fait comme tel. Il restait un elfe de maison au service de sa famille, qui n’avait pas d’autre choix que de leur obéir parce que c’était dans sa nature, faire la transition vers autre chose est logiquement nécessaire, essentiel, même, et Regulus daigne finalement s’y conformer sans trop de difficulté. L’apparence de Kreattur y est pour beaucoup, il faut dire. Il trouverait bien étrange à présent pour lui d’être qualifié de « maître » par cet homme qui transpire la respectabilité – bien plus que lui. Sans oublier que pour avoir aussi endossé le rôle de serviteur, celui d’un sombre seigneur capable de sacrifier ses ouailles sans le moindre état d’âme, c’est un rôle qu’il ne saurait imputer à quiconque sans évident cas de conscience.
Pour cette raison, Regulus apprend à considérer son ancien elfe de maison non plus comme le loyal serviteur et confident qu’il était autrefois, mais comme un individu à part entière, qui a eu quatre années d’enveloppe humaine pour se façonner une existence différente. Il s’es trouvé une passion, en installant son atelier, et il s’est trouvé un ami, également, en la personne de ce Nicholas, et cela rassure le jeune sorcier qui, tout solitaire soit-il pour sa part, estime qu’il n’est jamais bon d’être totalement seul. Il a su trouver sa place, son équilibre et se façonner une individualité. Il a l’air de s’être trouvé, et Regulus en est heureux pour lui. A plus forte raison que lui-même, bien souvent, a encore le trop net sentiment de se chercher encore.
« Eh bien… travailler à la librairie, c’est pas trop mal. Je déteste parler aux clients mais ça me permet de lire beaucoup, donc c’est pas trop mal », il répond en retour quand son interlocuteur cherche à en apprendre plus, chose qu’il veut lui concéder, tout en redoutant, comme toujours, d’en dire trop. Pur produit de son éducation, définitivement façonné par elle, il a bien des difficultés à faire la part des choses. « Je partage un appart avec Peter, un ami qui… m’aide beaucoup et… »
Sa gorge se noue. C’est agaçant de ne jamais être totalement honnête avec les gens que l’on aime. Il avait ressenti cette même émotion en présence de sa mère, qui d’ailleurs n’avait pas franchement été dupe de ses laborieuses justifications. Mais dans le cas de Kreattur, c’est encore un peu différent.
« Enfin… c’est plus qu’un ami, en fait… »
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Ce n’est pas un exercice facile en effet mais tu comprends cette nécessité de transformer le rapport. Même si ta nature profonde ne pourra jamais changer et aura tendance à te pousser à les aider voir les servir, t’apprécies la vie que tu as trouvé depuis trois années maintenant, depuis que tu as cette petite maison. Tu as pu ainsi découvrir tout ce qui faisait la vie des écoliers de Poudlard où t’as servi de longues années : apprendre, et tu t’es découvert une passion. Rien de bien surprenant pour un elfe de maison de vouloir créer des choses comme votre magie est pratique et protectrice en grande partie mais faire fonctionner ses mains et passer des heures à faire travailler ton esprit sur des casse-têtes, t’ont permis de découvrir un autre monde de possibilité. Oui t’as évolué en trois ans mais t’avais déjà commencé après la disparition de Regulus, après avoir rencontré Harry, et après avoir “choisi” de combattre le seigneur des ténèbres, que tu combattras encore ici.
Sans surprise, tu apprends que le jeune homme n’est pas très sociable mais vous vous ressemblez bien pour cela. Il t’est complexe aussi de parler aux autres. Certainement pas pour les mêmes raisons, mais tu n’en éprouves tout simplement pas le besoin. Tu es bien dans ton petit monde avec tes créations et tes lectures. Tu es un vieil homme en plus et t’as découvert dans cette ville que c’était quelque chose de respecté et qui fait que les gens te laissent en paix, ce que t’apprécies largement. Plus besoin de servir les autres et de répondre à des demandes plus farfelues les unes que les autres comme tu pouvais avoir chez les Black puis à Poudlard.
Tu restes silencieux au reste de l’explication, heureux qu’il ne soit pas tout seul comme tu ne l’es pas toi non plus. Même si tu râles pour ta tranquillité, tu es toujours “heureux” de passer une soirée avec Nagini ou bien Nicholas. Pas pour les mêmes raisons car tu resteras toujours un vieux protecteur pour la jeune femme alors qu’avec ton ami c’est tout à fait autre chose. Même si vous êtes assez opposés, il t’apporte une paix agréable.
« Est-ce un problème ? »
Tu vois bien que cette histoire “d’ami” lui pose un soucis et tu veux comprendre exactement ce qui se passe dans son esprit. Quel que soit son lien avec ce “Peter” tu ne vois pas le soucis en vérité mais les elfes de maison sont connus pour être neutre et ne respecter que la valeur et la gentillesse d’une personne donc le fait que cela puisse être un “soucis” qu’il aime un homme ne te vient pas à l’esprit. T’es bien trop loin de ce genre de considérations que tu trouves “futiles”. N’y a t’il pas plus important dans la vie ?
La réaction de Kreattur n’est pas vraiment celle à laquelle Regulus s’attendait, mais justement parce qu’elle ne l’est pas, elle lui fait du bien. Terriblement conditionné, et depuis longtemps, par l’opinion d’une famille aux idéaux étriqués et traditionnalistes, il avait déjà eu du mal à se soustraire à sa propre éducation, alors accepter que les tourments qu’il affrontait n’effleurait même pas l’esprit de certains autres… c’était agréable et en même temps un peu perturbant pour lui, qui reste le fruit de son éducation, et qui ne changera pas si facilement, quand bien même chaque jour qui passe, aidé de son nouvel entourage, le jeune sorcier fait toujours plus de progrès.
« Ma mère ferait probablement une syncope si elle apprenait que son très cher fils s’est non seulement entiché d’une personne moldue mais qu’il ne risque certainement pas de lui offrir un héritier de sitôt », résume simplement Regulus afin de spécifier en quoi tout ceci reste un problème pour lui, dans son esprit.
Il a fait son choix, il a pris sa vie en mains et ses propres décisions, et il est heureux d’avoir eu ce courage. Pour rien au monde il ne quittera Peter, ce dernier lui fait bien trop de bien, et Regulus se sent complet et heureux en sa compagnie, mais il ne peut pour autant ignorer le fait que ses choix et décisions blesseront tout naturellement sa génitrice. Ses aveux, à mi-mots, qui ne concernaient qu’une infime part de son existence avaient déjà blessé Walburga, toute la vérité l’anéantirait probablement, et à cette pensée, le jeune sorcier se sent à la fois terriblement triste et atrocement impuissant.
Il se sent pris entre deux feux. Quand bien même il a trahi la cause qui était la sienne autrefois, et sait dans quel camp il doit se situer à présent, il ne sait faire ce choix sans en souffrir. A l’inverse de Sirius, il ne sait ressentir cette rancœur profonde et viscérale que ce dernier éprouve vis-à-vis de leur famille. Regulus a conscience de leurs nombreux torts, qu’il a perpétué lui-même pendant longtemps. Mais ils sont dans son sang, dans son cœur. Regulus les aime profondément, et il ne peut désirer une rupture nette entre eux, cette pensée lui tort de cœur. Quand il imagine son nom effacé de l’arbre généalogique comme l’avait été celui de son frère, ce n’est rien d’autre qu’insoutenable. Il ne peut pas vouloir cela. Il ne veut surtout pas cela.
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Tu restes silencieux face à la remarque de Regulus sur ta maîtresse. Oh tu connais bien les valeurs de la famille Black car ce sont les mêmes que nombre de familles de sang pur dans votre monde : le sang doit être sorcier et noble depuis de très nombreuses générations et il faut transmettre le nom. Ton jeune maître -enfin ce jeune homme face à toi- sort totalement des carcans que son éducation l’a poussé à suivre en vivant avec un homme moldu. Mais il était déjà sorti de tout cela depuis de longues années de toute façon. Ne prenait-il pas en compte la vie d’un elfe de maison là où nombre de tes congénères ont pris tant de coups voir sont morts ? N’a t’il pas choisi d’aller contre sa marque et permis, une génération plus tard, que tout se passe pour le mieux en Angleterre ? Certes les familles de sang pur ont perdu leur prestige mais qu’est ce face à la vie ? N’a t-il pas assez sacrifié sa vie ? Plein de questions se posent mais ce n’est pas à toi d’y répondre à vrai dire, car elles ne te concernent pas même si t’as ton avis sur la question.
« Votre mère a découvert ce que c’était de perdre ses enfants, je doute qu’elle puisse vraiment souffrir plus que cela. »
Et tu ne le souhaites à personne. Tu avais été témoin de la descente aux enfers de Walburga, tu étais l’oreille attentive à tout ce qu’elle ressentait et t’avais été à ses côtés jusqu’au bout. Tu es même le seul à l’avoir vu dans un état qu’elle n’aurait montré à personne et tu le gardes précieusement pour toi parce que c’est votre secret, ta promesse de respecter sa mémoire et la dignité de cette femme qui n’a peut-être pas fait les bons choix mais a souffert tous les maux de cette terre en perdant sa propre chaire.
« Je suis resté jusqu’au dernier souffle de votre mère Regulus et je peux vous assurer qu’elle vous aime bien plus que sa propre vie. Je ne dis pas qu’il sera facile de lui faire face quand elle l’apprendra mais je doute qu’elle vous rejette pour cela. Nous ne sommes plus dans notre monde, les années ont passé et vous avez une seconde chance. Faut-il vraiment se prendre plus la tête ? Je sais que c’est une particularité des humains et je ne la comprendrais jamais… »
Le vieil elfe que tu es ne comprend pas toutes les règles des humains qui oublient la première fondamentale de la vie : elle n’est pas éternelle et il faut la vivre. C’est peut être étrange d’entendre ça de la part d’un être qui a été asservi mais cela ne t’a jamais empêché d’avoir tes propres convictions et de les faire entendre haut et fort.
« J’aimerais éviter ça, justement », répond Regulus avec une fine esquisse de sourire alors que Kreattur lui fait remarquer que, à juste titre, après avoir perdu ses deux enfants, Walburga Black ne pouvait probablement pas souffrir plus que cela dans tous les cas.
Oui, c’est une réflexion qu’il s’est déjà faite, mais loin de le convaincre qu’elle accepterait, par conséquent, ses choix de vie, cela a eu l’effet absolument inverse sur lui. Justement, elle a souffert, elle s’est retrouvée seule, il l’a abandonnée… c’est comme ça qu’il le ressent… En ne correspondant pas à cette image qui aurait dû être la sienne, il a l’impression d’en rajouter encore une couche, et de faire plus de mal encore. Il voudrait lui revenir en étant parfaitement digne d’elle et de tout ce dont la vie l’avait privée… Peut-être qu’il a tort, sans doute, même, devrait-il tirer le meilleur bénéfice des conseils de son ancien elfe de maison… mais ça, c’est plus facile à dire qu’à faire.
Le cœur de Regulus se serre quand son interlocuteur lui apprend être resté auprès de sa mère jusqu’à son dernier souffle. Quelque part, il est heureux que Kreattur, tout ce temps, ait pu être là pour sa maîtresse, mais il regrette aussi que les choses se soient passées ainsi, car sa mère méritait une autre fin, elle méritait mieux que cette solitude profonde et violente. Sirius ne serait probablement pas d’accord, il affirmerait que Walburga avait mérité son sort, mais… Regulus aimera toujours sa mère, quoi qu’il advienne, et il y a des dizaines de choses qu’il aimerait pouvoir faire profondément. C’est parce qu’il veut le bonheur de sa mère, quoi qu’il advienne, qu’il marche à ce point sur des œufs à ce sujet… Au point de ne faire que dans la demi-mesure, à l’extrême… ce qui n’est pas nécessairement la meilleure chose, il en a bien conscience.
« Comme tu dis… C’est une particularité typiquement humaine… et c’est ma spécialité », il ajoute avec une esquisse de sourire quand Kreattur observe que plutôt que de se prendre la tête, il devrait seulement apprécier ses retrouvailles…
C’est vrai… Mais lui demander d’arrêter de se prendre la tête lui paraît presque aussi contre-intuitif que de lui demander d’arrêter de respirer. Il n’y arrivera probablement jamais, mais il peut au moins s’y efforcer… Pour cela, des personnalités positives et enthousiastes telles que celle de Peter ou empreintes de sagesse telle que celle de Kreattur lui rendent un très fier service. Oui, il finira par faire des efforts. Il finira par passer aux aveux… dans tous les cas, il n’aura pas le choix.
« Non, elle ne sait pas pourquoi j’ai disparu… Je ne suis pas sûr que ça servirait à grand-chose qu’elle l’apprenne. »
De manière générale, Regulus s’est gardé d’en parler. Si ce n’est à Peter. Même Sirius n’est pas au courant de toute l’histoire.
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Argenti Knight
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▿ Date de naissance : 29/05/1993
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▿ Avatar : Tom Busson
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▿ Disponibilités rp : 4/4
▿ Autre(s) compte(s) : Rose Tyler, Alucard Hellsing, Selina Kyle, Edwin Danforth, Missy Timelady, Wall E. Earth, Ben' Peter Parker, E. Aster Bunnymund, Jackie Estacado, Lucyna Kushinada, Wriothesley Cerberos, Mufasa Rock, Sif Spakona & Pan Cyllène.
Oh tu sais bien comment est ton jeune maître et tu ne le trouves pas si changé que ça malgré sa seconde vie. Enfin si. Il n’aurait certainement pas osé, avant cela, être en couple avec un jeune homme moldu mais peut-être est-ce aussi parce qu’il n’en aurait pas eu l’opportunité. Ici les codes ont changé. N’es-tu pas un homme après tout ? Un vieil homme libre, plein de douleurs que les vieux humains ont, alors que tu devrais être en elfe en hallion en train de les servir. C’est une inversion de vos habitudes bien étranges mais qui permettent à Regulus de pouvoir être heureux, tout en le coinçant de nouveau parce qu’il ne choisit pas ce qu’un sorcier de sang pur aurait normalement fait. Mais qui s’y intéresse ici ? Peu de monde à vrai dire.
Tu sais que lui dire de ne pas se prendre la tête ne fonctionnera pas mais, si tu ne le fais pas, qui le fera ? Aussi tu te permets, avec douceur, de faire passer quelques idées. Si tu es têtu, il l’est aussi terriblement mais d’une façon moins abrupte que toi et tu sais qu’il n’est pas si facile de changer. Après tout tu es certainement l’être le moins adaptable de ce monde mais, quand il faut, il n’y a pas toujours le choix ou alors ce n’est que vivre à moitié.
« Le passé ne se réécrit pas en effet mais je vous conseille, si je peux me permettre, d’aller au devant d’elle avant qu’elle n’apprenne autrement vos choix actuels. Ne serait-ce pas justement, une trahison que vous ne désirez pas lui faire ? »
Tu garderas le secret quant à toi parce que ce n’est pas à toi de dire quoi que ce soit à Madame. Tu peux les conseiller s’ils le désirent mais ce n’est pas à toi de te mêler de ce que l’un et l’autre ont besoin de se dire. De plus tu doutes sincèrement qu’elle soit aveugle. Ou alors elle a terriblement changé mais Walburga a toujours eu une intuition très aiguisée, voir même tranchante.
« Vous savez, Regulus, j’ai vécu de nombreuses années après vous, j’ai vu ce que le Lord voulait faire de notre monde. J’ai vu aussi beaucoup d’êtres, humains comme elfes, mourir de ses mains et de celles de ses sbires… Je sais que votre choix a entraîné votre mort et la solitude de Madame dont vous vous jugez coupable mais je pense sincèrement que sans ce que vous avez déclenché, il y aurait bien plus à déplorer que cela. Plus aucune liberté, plus aucun choix, plus rien qu’un tyran. J’aurais préféré mourir à votre place... »
Tu lui fais signe de te laisser terminer si jamais il a une réaction.
«… car je suis persuadé que vous auriez eu plus à transmettre que moi ensuite mais, quel ait été votre choix à cette époque, vous avez aidé les générations futures à le combattre et à faire de notre pays quelque chose de bien. Je sais l’attachement que vous avez envers Madame et les traditions mais, à aucun moment, vous n'avez été un faible sorcier. Bien au contraire. Vous êtes l’être le plus courageux que je connaisse et vous serez toujours un Black. De plus, je suis un vieil elfe assez têtu pour vous le répéter régulièrement. »
Oui, bien sûr, il est préférable qu’il parle à sa mère plutôt que de laisser cette dernière apprendre la vérité d’une autre manière. Walburga Black est tout sauf idiote, elle sait pertinemment que quelque chose se trame, quelque chose qui a des chances de lui déplaire. Elle le lui a fait comprendre avec ses mots quand ils se sont retrouvés, tous les deux… Il n’y échappera pas, c’est une certitude… Mais c’est si difficile… Il la trahit déjà par ses actes… Rendre tout ceci plus concret le terrifie… Il garde la mémoire vive de ce que fut la réaction de sa mère au départ de Sirius, et cela l’inquiète terriblement. Il ne veut pas devenir à son tour cet enfant dont on niera l’existence parce qu’il aura trahi sa famille… Mais il est trop tard quoi qu’il en soit… Ne lui en déplaise, il doit prendre ses responsabilités… Il n’a pas le choix. Une fois de plus, Kreattur n’est rien d’autre que la voix de la raison. Regulus sait qu’il doit l’entendre et surtout en tenir compte. Mais quand il le veut, il peut être sacrément borné… Et surtout angoissé, pour être honnête. Il est loin, très loin de se sentir rassuré en cet instant.
Regulus ne dit rien dans un premier temps, et c’est probablement tant mieux, car Kreattur ne tarde pas à poursuivre, évoquant toutes ces années qu’il aura vécues après sa mort, l’ascension au pouvoir du seigneur des ténèbres, les pertes bien trop nombreuses, le désarroi et le deuil insoutenable de sa mère… Et Regulus se sent honteux de ses propres états d’âme quand il ajoute qu’il aurait largement préféré mourir à sa place. Mais ce n’est pas comme ça que les choses devaient se passer, et si c’était à refaire… bon, Regulus ne se précipiterait pas vers une mort certaine pour qu’elle ne serve au final absolument à rien, mais il se sacrifierait à la place de Kreattur mille fois s’il le fallait. Pas que l’expérience lui ait franchement bénéficié sur le principe (quoique)… mais de tous les regrets qu’il a nourri au fil des années… celui d’avoir permis à Kreattur de rester en vie n’en est pas un… mais à quel prix ?
« Ce que j’ai fait n’a servi à rien… des gens ont risqué leur vie pour découvrir un médaillon factice, et pendant ce temps, tu devais endurer ce fardeau faute de pouvoir le détruire », résume Regulus quand Kreattur s’obstine à affirmer que ses actions auront pu être une source d’inspiration pour les générations futures. Il n’est pas capable de contempler les choses ainsi. Une part de lui le voudrait sincèrement, pourtant.
« Tu risques de devoir me le répéter beaucoup », répond Regulus avec un léger sourire en coin, quand Kreattur insiste concernant son courage, un courage que Regulus a du mal à se trouver la plupart du temps. « Je parlerai à maman. » Il marque une pause, hésitant… « Tu accepterais d’être là… quand je le ferai ? »
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« Un jour vous saurez voir ça autrement. De plus vous ne pouvez pas vous mettre à ma place donc vous ne pouvez savoir comment j’ai enduré ça. »
Mal c’est vrai car t’as vu le seul être qui t’ai considéré comme ton égal mourir et se sacrifier pour que ta vie à toi, celle d’un insignifiant elfe de maison, puisse continuer. T’as ensuite été incapable de détruire ce fichu médaillon parce que tu n’en avais tout simplement pas le pouvoir et que t’étais certainement l’elfe le plus obtu de cette planête pour avoir l’idée de demander de l’aide. Peut-être pense-t-il ne pas avoir fait le bon choix et être responsable de tout mais tu l’es aussi à ce moment-là mais qu’est ce que cela change aujourd’hui ? Rien. Vous devez faire avec les conséquences de vos décisions et c’est ainsi. Finalement, toi qui as vécu jusqu’à la fin de cette guerre et qui as découvert la liberté, le fait de travailler en étant payé, de prendre soin des autres et d’être respecté, t’es persuadé que chaque petite chose qui a été décidée le jour où il s’est sacrifié était important pour l’avenir. Peut être que les autres ont couru après un médaillon factice mais cela a aussi été une épine dans le pied de votre ennemi et c’est important. Tu défies quiconque de cracher sur ce qu’il a fait et ça, tu le défendras toujours farouchement.
« Comptez sur moi. »
Gromelles-tu quand il te confirme qu’il va falloir que tu répètes régulièrement ce que tu viens de dire. Personne n’est jamais venu à bout de ta mauvaise humeur et de ton entêtement et ce n’est pas ton jeune maître qui va y arriver. Il fait déjà partie des rares personnes avec qui tu parles plus que la moyenne et avec lesquelles t’es un être plus agréable, faut pas croire qu’il va faire des miracles non plus.
Tu restes silencieux à sa demande, pesant le pour et le contre à ce qu’il te demande. Tu te doutes que ça ne sera pas facile avec Madame. Certes t’espères qu’elle sache comprendre qu’elle a déjà perdu son fils une fois et qu’il serait ridicule de le perdre une seconde fois juste pour une histoire de sentiments et de noblesse, mais tu sais aussi qu’elle peut être fière. Toi qui l’as vu dépérir chaque jour, te confier tout ce qui était dans son cœur, t’es persuadé qu’elle est capable de voir au-delà de tout ça mais le fera-t-elle vraiment ? Tu pousses Regulus à y aller car il doit le faire pour avancer mais tu ne sais pas si ce que tu trouves logique le sera forcément pour Walburga. Pour toi l'honnêteté est importante mais tu ne réalises pas tout ce que ça peut déclencher.
« J’ai peur que ma présence déplaise à Madame. J’ai longuement vécu avec elle après vos disparitions et elle m’a même confié ses états d'âme, mais je reste un serviteur. J’ai peur que ma présence ne l’agace plus qu’elle ne vous aide. Cependant je peux vous accompagner et rester prendre un café le temps de cette réunion pour vous retrouver à la sortie. »
C’est certainement le meilleur compromis pour ne pas créer une tension plus forte qu’elle ne sera déjà.
« N’oubliez pas que vous devez penser à vous Regulus. Je sais que votre famille compte beaucoup pour vous comme pour moi mais vous avez un avenir ici, chérissez-le. Vous aussi vous aurez une famille à votre tour. »
Regulus s’abstient de tout commentaire quand l’ancien elfe de maison affirme qu’il ne peut en rien se mettre à sa place puisque lui-même n’a pas vécu sa situation, ne s’est pas retrouvé à sa place. Il a parfaitement raison, bien sûr. Le jeune sorcier est bien placé pour savoir combien il est désagréable ou simplement inapproprié d’essayer de s’accaparer les émotions des autres… Chaque expérience est unique, et une expérience aussi… complexe et douloureuse ne peut être improvisée ni comprise si facilement. Il s’évertuera donc de ne pas se mettre à la place de Kreattur plus que nécessaire, mais tout de même… Bien qu’il n’estime pas être la personne la plus empathique qui soit au monde, impossible pour lui de ne pas se sentir un tant soit peu touché malgré tout. Il sait qu’il a beaucoup d’effort à faire vis-à-vis de Kreattur. Même si Regulus n’était jamais tombé dans l’écueil de le considérer comme un esclave, mais bel et bien comme un individu à part entière, leur dynamique ne peut malgré tout qu’être altérée par l’apparence qu’il revêt à présent. Ce n’est pas une mauvaise chose, bien sûr… Mais c’est à prendre en considération malgré tout, et Regulus s’évertue à le faire.
Le sourire du jeune sorcier, à peine perceptible, se change en légère moue quand Kreattur affirme que sa présence ne sera pas du goût de sa mère… Il baisse les yeux… Il n’a peut-être pas tort, elle estimera sans doute qu’il n’a pas sa place dans cette conversation… et ce ne sera pas entièrement fax. Regulus doit trouver le courage d’assumer ses actes et ses émotions sans se dissimuler derrière qui que ce soit.
« Non, non, tu as raison… » Son estomac se noue.
C’est mieux si j’y vais seul. Même si cette perspective ne le ravit absolument pas, et surtout qu’il a très peur de se dérober au dernier moment et de ne pas oser dire ce qu’il a à dire. Il faut qu’il parvienne à déployer tout le courage qui pour le moment lui manque atrocement – plus facile à dire qu’à faire, bien sûr… Mais il le peut… et il le doit. Cette situation ne pouvait pas durer éternellement, et lui-même a trop longtemps fait mine de l’ignorer – il ne peut plus se le permettre.
« Je dois arrêter d’être lâche », ajoute-t-il plus à sa propre adresse qu’autre chose.
Il ne peut naviguer éternellement comme il le fait, entre deux eaux, et espérer que tout le monde n’y verra que du feu. La réalité est bien plus complexe… et elle se doit d’être adressée..
« Je n’ai pas envie de remplacer la famille que j’ai déjà… », confesse-t-il d’une voix tremblante.
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Tu n’es pas doué pour tout ça. T’as toujours été l’elfe à qui l'on parle mais pas pour avoir des conseils, juste pour pouvoir dire tout haut ce qu’on pensait et être sûr que personne ne le saurait puisque, par ta loyauté, tu n’en parlerais jamais. Oh tu avais outrepassé ça une fois avec Sirius mais ce n’est pas parce que vous serviez les sorciers qu’il fallait penser que vous n’étiez que des paillassons sur lequel on pouvait essuyer ses pieds sans aucune considération. Il avait été le seul de la famille Black à payer chèrement d’avoir été aussi méchant avec toi et tu ne regrettais absolument pas ce qui s’était passé.
Mais tu n’es donc pas celui qui sait donner correctement des conseils. Tu réagis selon ta logique pure qui est toujours neutre car les notions de bien et de mal te dépassent totalement, t’agis en fonction du comportement des gens à ton égard et de la protection que tu veux leur apporter. T’as compris en étant humain que tes nouveaux congénères sont bien plus complexes. Idiots même pour la majorité mais t’espères que ta maîtresse saura ne pas faire d’erreur face à son fils qui a tant sacrifié pour eux. Auras-tu raison ? Seul l’avenir le dira.
Maladroitement tu viens tapoter le dos de sa main de la tienne dans un geste pas très doux mais se voulant rassurant parce que t’es pas quelqu’un de très tactile, mais il parait qu’un geste vaut mieux qu’une parole. Enfin c’est ce que Nicholas te dit régulièrement, lui qui est si chaleureux.
« Ce n'est pas de la lâcheté que d’avoir peur. »
En tout cas tu juges que ça n’en est pas. Certes il n’a pas encore trouvé le courage d’affronter ses parents mais il y pense et il veut le faire. Il n’est pas parti à l’autre bout de la ville pour les fuir, ce qui serait bien plus de la lâcheté de ton point de vue.
« Ce n’est pas un remplacement, c'est une continuité. Même si je vous ai servi des années avant d’être au service de Potter puis de travailler à Poudlard, personne n’a jamais remplacé ma première famille, mais j’en ai découvert d’autres que j’ai eu envie de servir et de protéger. Vous ne pouvez pas stagner, pas à votre âge, vous devez avancer. Ne seriez-vous pas triste de perdre ce que vous construisez avec ce jeune homme ? Pourquoi vous sacrifiez de nouveau ? Vous jugez bien que c’était inutile quand vous l’avez fait pour le médaillon donc vous êtes vraiment prêt à le refaire ? »
C’est peut être trop direct mais t’es loin de le réaliser. Comme tu le disais, tu n’es pas le meilleur conseiller au monde.
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