(Terminé) I won't say anything [Ft. Carlos Reyes]

Harlan Briggs &   @Carlos Reyes  

Harlan pensait ne plus rien craindre des flics, tout du moins pas dans ce monde, surtout s'il ne faisait rien de mal. Mais fallait croire qu'en revanche, l'homophobie restait quelque chose d'innée chez les personnes, et plus encore du côté des policiers. Qu'en savait-il réellement ? Il essayait pourtant de les éviter un maximum, mais fallait croire que ce n'était pas toujours suffisant, ni même efficace. Il ne savait même pas ce qu'il serait advenu de lui, si son sauveur, comme il aimait si bien le nommer, n'avait pas été là pour mettre sa raclée à ce flic. C'était peut-être mal, mais Harlan n'avait pas cherché à comprendre, ni même à se demander ce qui était bien ou mal. Il en avait les notions, mais parfois il fallait bien que quelqu'un remette à sa place ceux qui pensaient qu'ils pouvaient tout faire sous prétexte qu'ils avaient un badge.

On lui avait certifié qu'il n'aurait plus de problème avec les flics, il y croyait, mais visiblement c'était sans compter sur un policier qui l'avait convoqué. Pour quelle raison ? Il n'en avait pas la moindre idée, et il n'était pas serein, ni même certain de vouloir y aller. Mais s'il ne s'y rendait pas, il avait peur qu'un flic se pointe à nouveau chez lui, et le malmène comme s'il n'était qu'une simple merde. Et comme il était bien trop sympa, hormis répondre, être arrogant, il ne se voyait pas se défendre, ou frapper un flic. Il avait tout de même été éduqué par son père pour y prêter attention, et il était pas assez stupide pour laisser l'occasion à un policier de l'arrêter pour "agression", même si parfois, un flic n'avait pas besoin d'excuse pour le faire.

Peu importait, Harlan se décida malgré tout à se rendre à cette convocation, sans avoir de motif réel, et il n'était vraiment pas rassuré. Parce que là, il pénétrait dans l'enceinte où il y avait bien plus de flics que de civils, et il n'y aurait personne pour l'aider si on venait à s'en prendre à lui encore une fois.

« Relativise.. Ils ne peuvent pas être tous mauvais, tous pourris.. » Se murmura-t-il à lui-même en prenant son courage à deux mains pour pénétrer dans l'enceinte de ce département de police. Il hésita quelques secondes, comme s'il voulait juste faire demi-tour et tant pis pour ce qui se passera par la suite. Oui, mais non, ils pourraient venir à lui directement, mauvaise idée donc. Il s'avança prudemment à l'accueil, ne sachant pas trop à qui s'adresser, et surtout en ayant constamment un regard par-dessus son épaule, comme s'il avait peur qu'on lui saute dessus.

« Bonjour.. Je viens suite à une convocation. » Dit-il dans un premier temps, bien que ça restait un mystère pour lui de savoir pour quelle raison on l'avait convoqué. Il espérait que cela n'ait rien avoir avec le flic qui s'était pris la raclée de sa vie. Parce qu'Harlan ne dirait rien à ce sujet, il ne fallait pas trop y compter.

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S'il avait la convocation ? Harlan le regarda un peu surpris, et fouina dans les poches de sa veste avant de trouver une feuille qu'il avait du plier et plier encore, et encore, si bien qu'elle était en petit morceau. Il la déplia alors, et vérifia que ce fût bien la fameuse convocation qu'il avait lu vite fait pour être totalement honnête. Fallait dire que les flics, il ne les aimait pas du tout, et que ça le faisait bien chier d'avoir été convoqué, même s'il avait une petite idée derrière la tête de la raison de cette dernière. Il n'était pas con non plus. Il finit donc par tendre le bout de papier au flic devant lui et il attendit patiemment. Il n'attendit pas longtemps finalement, puisqu'il l'invita directement à prendre place, par conséquent il s'assit en levant les yeux vers le plafond. Bien sûr qu'il voyait parfaitement de quoi il parlait.

« Oh ! Vous parlez de votre collègue homophobe, c'est ça ? » Répondit-il sur le qui-vive en haussant les épaules comme si que ce qui était arrivé ensuite était entièrement le problème du flic et non du sien.

Dans tous les cas, lui il n'avait rien fait, et on pouvait essayer de vérifier, Harlan n'avait aucun casier, même pas pour un petit délit de rien du tout. En revanche, il ne fallait pas trop compter sur lui pour balancer son crush, fallait pas trop lui en demander. Déjà, dans son monde, il n'avait pas balancé Cyrus alors qu'il avait été suspecté d'avoir allumé un incendie criminel, ce n'était clairement pas maintenant qu'il allait balancer le mec pour qui il craquait. Puis quoi encore ? Il ignorait si ce serait la seule question qu'on lui poserait, bien qu'il en doutait sincèrement, et ça le saoulait par avance, parce qu'il ne voulait pas faire sa tête de con, mais avec les flics, ce n'était tellement pas sa tasse de thé que c'était plus fort que lui. Dommage, il n'avait pas l'air bien méchant celui face à Harlan. Mais parfois ils cachaient bien leur jeu, alors il préféra s'en méfier malgré tout.

« En tout cas ce n'est pas moi. J'ai rien fait ! » Finit-il tout de même par dire, dans le doute que ce flic puisse penser le contraire, ou bien lui poser la question dans quelques secondes ou minutes. Après tout, c'était bien pour ça qu'il était là, non ? Harlan semblait toujours le premier suspect sur lequel on s'arrêtait, il ignorait la raison, surement causé par son comportement ou sa tête ? Il faisait un peu bad boy et il pouvait avoir une drôle de réputation, alors au final, ça ne semblait pas trop le surprendre. Harlan jeta un coup d'oeil aux alentours, pas forcément rassuré d'être en ces lieux. Un flic, quand il voulait lui tombait dessus, il le faisait n'importe où, même dans une salle d'interrogatoire, même chez lui, les enfoirés. À croire il n'était en sécurité nulle part.

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Parfois il était doué de réflexion, plutôt assez malin et surtout parce que son père adoptif lui avait appris à se débrouiller par lui-même, lui avait appris à comment gérer certaines plausibles situations. Mais parfois, il était un peu gauche, et ce n'était qu'au moment où ce fût trop tard qu'il comprit son erreur. Comme le fait de préciser qu'il n'y était pour rien dans l'histoire, pouvait paraître atrocement suspect. Même si c'était la stricte vérité. Les problèmes adoraient Harlan, comme s'il était un aimant à ce genre de choses. Et il ne faisait clairement pas l'unanimité auprès des flics, de toute évidence. Une fois, il pouvait se dire que peut-être c'était lui qui avait mal réagi, et encore, en remontant dans ses souvenirs, il n'avait fait que dire qu'il ne répondrait à aucune question, pas sans la présence d'un avocat. Donc finalement, il n'avait rien fait, ni rien dit de mal, n'est-ce pas ? Puis une seconde fois, encore, où là il n'avait toujours rien fait de mal. Et cette troisième fois, il y a quelques jours de cela. Décidément, les flics ne l'aimait tout simplement pas. Après, il ne saurait dire si c'était juste de l'homophobie ou autre chose. Il ne pouvait que tenter de se faire lui-même ses propres réflexions, ses propres théories.

« Je suppose oui. C'est toujours à moi que ça arrive ce genre de conneries. » Répondit-il sur un ton entre mi-vexé et mi-colérique. En même temps, qui pourrait lui en vouloir. Une fois, il pouvait l'accepter, mais plusieurs fois, il ne fallait tout de même pas pousser.

Ce qu'il pensait au début, comme quoi il pouvait paraître suspect en se mettant autant sur la défensive sans y avoir réfléchit correctement au préalable, arriva. Mais ce flic semblait plutôt patient et insista sur le fait qu'Harlan n'était pas là en tant que suspect mais juste en guise de témoin. Mais cela n'était clairement pas assez suffisant.

« Ouais. On me l'a déjà fait ce coup-là. Et vous savez ce qui s'est produit ? J'ai refusé de répondre sans la présence d'un avocat, et un flic m'a plaqué contre un mur en disant qu'il m'arrêtait pour agression, alors que je ne l'avait même pas touché. Alors permettez-moi d'en douter. » Et sans Garrett Briggs, ce Trent Miller lui aurait bien volontiers passer les menottes aux poignets.

Oui, Harlan était tendu et exagérément sur la défensive. Mais comment pouvait-il avoir confiance alors qu'on lui faisait sans cesse le même coup ? C'était juste impossible, si bien que lorsqu'il croisait un flic sur son chemin, il se retrouvait limite à changer de trottoir ou à faire demi-tour. Et si ce soir-là, son sauveur ne s'était pas pointé pour l'aider, il ne saurait dire ce qui se serait passé. Et il ne voulait même pas l'imaginer une seule seconde. On le sortait toujours d'affaire, la première fois ce fût son père, la seconde fois son frère, et cette fois-ci, son crush. Et il espérait fortement qu'il n'y aurait pas d'autres fois, il ne saurait pas autant chanceux à chaque fois que cela lui arrivait.

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Il était toujours évident d'avoir de bonnes paroles, mais cela ne suffisait clairement pas à Harlan pour mettre sa confiance chez un flic. Et encore, s'il n'avait pas déjà ce genre de problème avec une personne lambda, on pourrait se dire que ça allait, mais non, la confiance n'était pas une chose qu'il accordait aussi aisément à qui que ce soit, hormis sa soeur, et encore parfois il ne lui disait même pas tout. Mais c'était probablement plus un moyen de la protéger qu'autre chose, même s'il agissait tel un gros connard. Et il savait aussi que son comportement et son répondant ne l'aidait guère à calmer le jeu, mais il estimait qu'il ne faisait rien de mal à proprement parler, et encore moins quand il faisait face à un flic. Il n'était pas assez stupide pour oser faire quoi que ce soit. Damian s'en était chargé à sa place, et ce à deux reprises lui avait-il indiqué la dernière fois qu'il l'avait revu. Il l'avait déjà mis à terre lorsqu'il avait aidé Harlan, mais apparemment, il s'était ensuite rendu à l'hôpital pour lui asséner encore quelques coups histoire de bien lui faire comprendre de ne plus approcher le jeune Briggs. Et il était évident qu'Harlan n'allait pas balancer celui qui était devenu son crush entre temps. Alors il écouta les propos de ce très cher policier en hochant vaguement la tête, comme pour indiquer qu'il entendait ses mots, sa belle parole, mais sans non plus lui dire qu'il le croyait. Pas encore tout du moins.

« On verra.. » Murmura-t-il faiblement en baissant le regard. Il aurait pu utiliser son don pour savoir si ce flic lui mentait et s'il essayait de le berner, mais il était bien trop occupé à être dans sa phase de méfiance pour y penser là, tout de suite.

Harlan garda la tête basse durant tout son discours, qui au début sonnait tel un simple blabla supplémentaire pour lui, ce n'est que lorsqu'il entendit que lui aussi était gay et qu'il se ferait bien un plaisir de coincer l'un des siens homophobe, qu'il releva vivement la tête. Celle-là il ne l'aurait guère soupçonné. Non pas qu'il n'était pas comme un radar à gay, et puis entres jeunes c'était bien plus simple de savoir lequel l'était, ou au moins pouvait avoir un penchant pour un homme, alors qu'un adulte, qui plus est travaillant au sein de la police, il devait bien imaginer que peut-être, mieux valait-il pour lui de faire profil bas plutôt que de le chantonner à chaque fois qu'il ferait son entrée ici. Harlan soupira légèrement en détournant le regard, surtout parce qu'il jeta un coup d'oeil tout autour de lui, comme s'il avait un peu peur de voir débarquer le flic de la dernière fois avant de reporter toute son intention sur son interlocuteur.

« Je voulais juste rentrer chez moi ce soir-là après avoir passé la soirée dans une boîte branchée dans le quartier de Lockwood Hill. » Commençait-il par dire bien qu'il imaginait qu'il le savait déjà s'ils avaient retrouvé le flic là-bas. Bien que d'après Damian, ce n'était pas trop un quartier dans lequel ils aimaient venir, et que c'était vraiment pas de chance que le pauvre Harlan soit tombé dessus. Enfin, dans tous les cas, Harlan attirait facilement les problèmes, ils venaient à lui comme s'il était aimanté. « J'ai vu votre collègue adossé à sa voiture, et j'ai hésité à faire demi-tour. » Comme si lui-même avait tant été traumatisé par Miller, qu'il avait peur de voir un Miller à chaque coin de rue, mais ce soir-là, il avait laissé le bénéfice du doute, alors il s'était dit que tout était dans sa tête, que tous les flics ne devaient pas être tous les mêmes, qu'il ne faisait rien de mal hormis emprunter un trottoir pour rentrer chez lui. « Je suis passé devant, sans le regarder, sans lui adresser le moindre mot, mais il m'a quand-même interpellé. J'avais plutôt envie de me casser en courant pour être honnête. Au lieu de ça, je me suis retourné et comme il m'a demandé de venir près de lui, je l'ai fait tel un parfait petit idiot, et il m'a plaqué contre sa voiture, a commencé à vider mes poches et à foutre tout par terre, mon téléphone, le peu d'argent que j'avais sur moi, sans comprendre ce qu'il me voulait, ce qu'il cherchait vu qu'il ne disait rien. Et après ça, je ne sais pas, tout s'est juste passé trop vite, quelqu'un m'a juste aidé. »

Oui, il n'allait tout de même pas dire qui c'était, encore moins à quoi il ressemblait, combien même il le ferait, son cher cruch était à ce moment-là, sous son masque à faire son travail de justicier, donc il n'y avait pas non plus de description physique à faire. Ce qui l'arrangeait, il fallait bien être honnête.

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La drogue ? Harlan eut presque un sourire à l'entente de ces propos. Non, il n'en avait pas sur lui, c'était plutôt rare qu'il puisse se balader avec de la came sur lui, ou en tout cas pas en sortant d'une soirée puisqu'il aurait dans tous les cas consommé la totalité durant cette dernière. Mais il se contenta d'hocher la tête brièvement comme pour dire qu'il était en accord, tout du moins sur les termes qu'il semblait choisir avec intelligence. Comme s'il essayait d'établir une plausible relation de confiance en lui affirmant qu'un policer n'aurait pas dû faire ça. Ouais, du blabla, encore et toujours, pensait-il sans savoir quoi lui répondre sans être un peu trop brut de décoffrage. Cependant, il se retint, surtout parce que sa dernière phrase, ces derniers mots sur les justiciers l'interpella assez aisément. Il ne savait pas trop si c'était plus ou moins normal que les flics puissent être au courant, mais soit, dans le pire des cas tant qu'il ne lui sortait pas le nom de Damian, tout allait bien, non ? Il haussa les épaules.

« Oui.. Probablement un justicier. » Répondit-il en faisant comme s'il ne voyait absolument pas de quoi il parlait. Bien que sa manière d'y répondre pourrait laisser un peu perplexe, piètre menteur qu'il était. Mais il fit comme si que tout était parfaitement normal.

Dans son optique d'essayer de garder son petit mensonge crédible, comme quoi il n'avait rien vu. Il ne savait pas trop s'il réussirait à s'y tenir, si ça ne se verrait pas trop, parce que ça pouvait aussi se lire sur son visage qu'autant on l'entendrait au son de sa voix. Il avait trop tendance à s'emmêler les pinceaux. C'état vraiment le comble, il était un parfait petit détecteur de mensonge sur pattes, mais lui n'était même pas capable de mentir correctement. Pour le peu qu'il mentait en tout cas, il était un peu trop direct pour vouloir sans cesse passer par le mensonge. Il se mit soudainement à rire en secouant faiblement la tête, et se fit prendre par son propre jeu, comme à son habitude.

« Ouais, je ne roule pas des pelles à mes amis, mais je.. » Il se stoppa net dans sa réponse avant d'aller trop loin. Il allait finir par vraiment se faire avoir, si ce n'était pas déjà fait. Pourquoi avait-il dit ça ? Il ne pouvait pas non plus lui dire d'oublier ses propos, ça serait comme lui indiquer de justement bien faire attention à ce qu'il venait de lui dire.

Harlan essaya de faire comme si de rien était, ce qui était assez délicat comme exercice, et fit semblant d'écouter le reste de la conversation en observant son interlocuteur sortir une carte pour y inscrire quelque chose. Enfin semblant oui et non. Il comprenait parfaitement ses propos, c'était d'ailleurs assez étonnant comme proposition, mais ce n'était pas non plus une chose qui le mettrait facilement en confiance. C'était comme ce très cher Miller lorsque ce dernier lui avait annoncé qu'il pouvait se lever pour appeler son avocat.. Je ne suis plus très certain de vouloir me fier aux propos d'un flic, se dit-il à lui-même dans sa petite tête brune bouclée. Il finit néanmoins, avec une certaine hésitation, par prendre ce petit bout de carton, il lut rapidement le numéro de téléphone inscrit dessus avant de relever son regard vers le flic. Il n'avait pas une tête de méchant, il semblait faire tout son maximum pour établir un lien de confiance avec le jeune Briggs, mais Harlan restait toujours sur la défensive, c'était plus fort que lui. Il glissa tout de même la carte dans l'une des poches de sa veste.

« Je fais confiance en personne, hormis ma jumelle. » Répondit-il sur le moment. « Vous avez l'air sympa hein, mais c'est trop me demander que de faire confiance à quelqu'un qui bosse dans la police. »

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On pouvait dire qu'au moins avec son sauveur - comme il aimait tant le nommer - il avait un point en commun, non pas qu'Harlan dirait avoir une haine profonde pour les flics, pas comme Damian, mais il ne les aimait pas. Et il serait vraiment très compliqué de le faire changer d'avis, pas après ce qu'il avait vécu. Pas après Miller, et encore moins avec ce flic pourri dans ce monde. À la finalité, vous pouviez changer de monde, probablement même de temporalité que cela ne semblait pas changer grand chose. Les mondes étaient tous pareil. La différence peu appréciable, pas acceptable, une autorité abusant de son pouvoir, ayant des pourris dans leurs rangs. Et tant d'autres. Bref, rien qu'il pouvait envier autant dans son monde que celui-ci. Quelle serait sa vie ici ? Déjà que de base il ignorait ce qu'elle aurait été dans son propre monde, mais ici tout semblait si incertain. Pire encore, il avait sans cesse l'impression d'être seul. C'était peut-être pas le cas, mais sûrement que sans voir des têtes qu'il connaissait lui manquait, tout simplement. Voir des visages familiers avait un côté rassurant. Et même si avec son père adoptif leur relation était tendue, il avait au moins un paternel, un parent. Ici, il n'avait plus rien, sauf sa soeur, heureusement qu'elle était là, il perdrait bien trop rapidement pied.

Enfin, pour le coup il s'était fait avoir tout seul comme un pauvre imbécile. Il fallait toujours qu'il se trahisse d'une manière ou d'une autre. Pourquoi avait-il fallut qu'il dise ça ? Maintenant, il ne pouvait plus dire ne pas connaître ce justifier qu'il considérait à l'heure actuelle en tant que crush. Voire peut-être même un peu plus que cela, ce qui voulait donc signifier qu'il savait parfaitement qu'elle était son identité. Harlan pinça ses lèvres entres elles en haussant faiblement les épaules.

« Si vous voulez. » Répondit-il brièvement, parce qu'il était clair que ce n'était nullement pour le remercier s'il lui avait roulé une pelle. Surtout que ça c'était fait quelques jours plus tard, en l'ayant croisé par un total pur hasard dans une salle de sport. Alors que Damian voulait lui apprendre à se défendre - potentiellement en tout cas - Harlan n'en avait fait qu'à sa tête, il avait flirté avec, l'avait déconcentré et ça s'était finalisé par un roulage de pelle. Du Harlan tout craché. Il préférait nettement flirter avec un mec plutôt que de faire des choses censées être sérieuses.

Cette impression d'être seul.. Voilà quelque chose qui lui semblait si familier dans ce monde. Et les propos de ce flic avait un certain impact sur lui qu'il tâchait de garder cacher. Comme s'il essayait un masque inexpressif, ce qui ne devait pas vraiment fonctionner sur lui, car il ne savait pas faire ce genre de chose. Tout se lisait sur son visage, dans ses yeux, dans son comportement, dans sa façon de parler même. Tout le trahissait.

« C'est pire quand on est différent. On a l'impression de ne rentrer dans aucune case. Mais je tâcherais de m'en rappeler, merci. » Dans son cas, il avait plutôt peur que son secret soit dévoilé. C'était surtout ça le vrai problème dans le fond.. Ou pas que, il était vrai que découvrir que son père adoptif aurait pu être prêt à le tuer, lui et sa soeur, en cas de nécessité donnait une occasion à Harlan de ne plus jamais vouloir faire confiance en qui que ce soit.

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Le jeune Briggs ignora totalement ce à quoi pensait le flic. Mais de sûr, si Harlan semblait tel un pauvre gamin perdu, ce n'était clairement pas lié à son homosexualité. Non, ça il le vivait parfaitement bien. Il était ouvertement gay, il ne s'en était jamais caché, son père adoptif le savait très bien et ça ne le dérangeait nullement, sa soeur avait l'habitude de ses coups d'un soir, et ce même si parfois c'était un peu too much, et même sa mère biologique était au courant, même si Harlan ignorait qui elle était. Et jamais personne ne lui avait dit quoi que ce soit. Ses seules mésaventures, probablement lié à son orientation sexuelle, étaient avec des flics. Sûrement homophobes, il ne savait pas trop à dire vrai, et il n'avait pas essayé de le découvrir. En dehors de ces petites situations désobligeantes, il n'avait pas trop se plaindre à ce sujet. Non, le fond du problème, ce qui le rendait davantage différent encore, c'était sa condition de loup-garou. C'était ça qu'il voulait dire en indiquant ne pas avoir l'impression de rentrer dans l'une des cases dite normale.

En tout cas, il préféra nettement que le flic lui parle de son passé plutôt qu'il se penche sur le sujet justicier sur lequel Harlan refuserait catégoriquement d'y répondre. Ou de rester le plus éloigné possible de cette réponse : "Oui je le connais, je sais parfaitement qui il est, jusqu'à son prénom et nom." Il avait partagé son secret avec Damian comme un signe de gage envers lui ou plutôt comme pour indiquer : "Je connais ton secret, je te donne le mien." Basée donc sur une relation de confiance.

Harlan se tendit quelque peu lorsqu'il le vit se lever et se rapprocher. Encore probablement traumatisé par les deux derniers flics qui l'avait malmené pour un rien. Mais la seule et unique chose qui le rendait différent des deux autres, c'était sa manière de se rapprocher en douceur comme s'il avait peur d'effrayer un pauvre petit chiot. Le jeune Briggs l'observa comme prêt à fuir à toutes jambes si cela lui était nécessaire. Mais peut-être qu'il allait un peu vite en besogne, car la seule chose que fit son interlocuteur, c'était de lui raconter son histoire. Et c'était bien ce qu'il pensait, ce flic croyait qu'Harlan ne se sentait pas trop lui-même, ou bien que le fait d'être gay lui empêcha probablement de cocher certaines cases, mais ce n'était vraiment pas ça le problème. En soit, c'était probablement avenant et gentillet de sa part, et Harlan ne savait pas trop quoi à répondre à ça. Être lui-même ? Il ne pensait pas être devenu quelqu'un d'autre, pas qu'il sache en tout cas.

« Vous n'avez vraiment pas choisi le meilleur métier pour ça, sans vous offenser. » Répondit-il dans un premier temps. Et pour une fois il se montrait un peu plus poli qu'à l'accoutumer, parce qu'en général, sa façon de se comporter ou même de parler laisser vraiment à désirer. « Je suis moi-même, je l'ai toujours été, et je ne cache même pas le fait que je sois gay, je m'en fous de l'avis d'autrui sur mon orientation sexuelle. J'estime que ça ne regarde que moi. » Il aurait pu dire qu'il estimait que ce qu'il faisait de sa queue ou de son cul ne regardait que lui, mais il trouvait ça peut-être un peu trop cru de le dire à voix haute devant un flic. Du coup oui, c'était son secret, et aussi potentiellement le fait de rien savoir sur ses parents biologiques, et mieux encore le fait qu'il ait juste cette impression d'être seul. « Je pense.. Peut-être que je regrette un peu de ne pas avoir eu le temps de laisser une chance à mon père adoptif.. » Même si les torts pourraient être partagé, mais il avait bien vu que Garrett faisait de son mieux et qu'Harlan pensait en tout innocence avoir encore du temps avec lui. De jouer encore le fils ingrat, lui en faire baver encore quelques années et le laisser reprendre sa place de paternel au fur et à mesure. Il avait juste l'impression que maintenant c'était trop tard, et comme livré à lui-même, il avait dû se débrouiller tout seul et c'était une chose à laquelle il ne s'y était nullement préparé. Toujours à penser que le papounet serait toujours derrière lui, même si le jeune Briggs devait le repousser sans cesse.

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Une vie calme et paisible ? Harlan fouilla dans ses souvenirs les plus lointains, comme s'il essayait de trouver un moment de sa vie où tout semblait potentiellement banal, calme, paisible, reposant. Probablement ses années avant d'avoir neuf ans. Mais gamin on est plutôt dans l'innocence, dans l'insouciance , tout paraît simpliste et les seules choses dont un gamin se préoccupe sont les jeux avec les copains, l'école, les goûter d'anniversaire, en bref des trucs vraiment futiles aux yeux de beaucoup, mais qui sont importants pour un môme. Harlan avait probablement vécu tout ça, même s'il n'avait pas changé d'un poil : très sociable mais n'aimant guère se faire de vrais amis. Puis vint le jour où il commence à comprendre qu'il n'est pas comme les autres, qu'il a un don. En temps normal, la plupart des enfants font des trucs normaux avec leurs père, comme aller à la pêche, faire du vélo ou quelque chose dans ce genre-là. Harlan lui, il arpentait la forêt avec Garrett pour apprendre à contrôler son don et en connaître les limites. Il ne saurait dire à quel moment sa relation avec son père adoptif avait commencé à se détériorer. Probablement au début de l'adolescence, là où il commençait à se questionner sur lui, sur sa condition et donc ses parents biologiques. Comme s'il cherchait autre chose, comme s'il désirait connaître une vie de famille parmi les siens, ou juste une vie de famille tout court, la plus normale possible. Recevoir de l'amour parental. Oui, c'était probablement sa quête, et peut-être avait-il juste eu l'impression d'être incompris de Garrett. Dès qu'il pouvait parler un peu de son père biologique, c'était sans cesses des réponses négatives qu'il recevait. Cela le tendait complètement. En bref, non sa vie fût tout sauf paisible, pas à partir de ses neuf ans en tout cas. Aurait-il aimer connaître l'inverse ? Il n'en avait aucune idée.

« Je ne sais pas. Ne doit-on pas avoir connu ce genre de vie pour le savoir et la comparer ? »

Lui n'avait guère de point de comparaison, sa vie n'était pas comme les autres et elle ne le sera jamais. Alors oui, il avait un côté humain, donc il pouvait se fondre dans la masse, mais d'un côté, il avait tout de même cette impression de ne rentrer dans aucune case, que ce soit du côté humain, ou du côté loup. C'était comme avoir un pied dans chaque camp. Tirailler entre deux mondes.

« Je suis seul dans tous les cas. Je veux dire on est seuls, ma soeur et moi. » Répondit-il brièvement sans en dire trop. Avant ils pouvaient un minimum compter sur la présence de Garrett, et puis ils n'avaient pas vraiment besoin de cacher leur véritable nature, il était au courant depuis qu'ils étaient bébés. Mais dans ce monde, sans connaître qui que ce soit, ils ne pouvaient pas vraiment se permettre de telles choses.

Et en parlant de Garrett, Harlan aurait probablement désiré avoir une meilleure relation avec lui, même s'il ne saurait guère dire comment elle s'était détériorée. Ils avaient sûrement des torts partagé. Lorsque ça faisait trop longtemps que la relation est ainsi, on finit par totalement oublier la raison. Et de nature, vraisemblablement, rancunier, Harlan avait continué à lui en vouloir et à lui en faire voir de toutes les couleurs, jusqu'à lui dire que de toute façon ce n'était pas son père. Il ne se rendait absolument pas compte à quel point cela devait être blessant qu'un de ses deux enfants ne l'appellent même plus papa. Puisse le repousser comme s'il n'était qu'un vulgaire inconnu, ou une simple connaissance de passage dans leur vie.

« Je suis trop rancunier, je ne suis même pas certain que je pourrais lui donner cette chance.. Enfin peu importe. »

Oui, non, peut-être. Il le saurait sûrement le moment venu, enfin il supposait. Quatre ans c'était bien long, alors peut-être qu'en le revoyant ça lui ferait comme un déclic. Il n'en savait trop rien à l'heure actuelle, et il n'aimait pas trop y penser. Harlan releva son regard vers son interlocuteur. Venait-il de lui proposer de manger chez lui ? Manger chez un policier, voilà une idée qui pourrait bien le stresser. Et d'un autre côté, il devait bien avouer que le fait de manger un bon repas était vraiment alléchant. On ne pouvait pas dire que ces derniers temps il mangeait convenablement.

« Euh je.. » Commençait-il par dire, comme un peu pris au dépourvu. On ne lui avait jamais proposé une telle chose, encore moins depuis qu'il était dans ce monde. Et par un flic en prime. Un peu déstabilisant. Il finit par hausser les épaules. « Oui.. Pourquoi pas. » Dans le pire des cas, si c'était un traquenard, il le mordrai ou grifferait.. Enfin, il se défendrait comme il le pourrait quoi.

Harlan Briggs &   @Carlos Reyes  

Harlan n'était plus trop certain de comprendre où allait cette conversation, qu'elle en était le sens exacte de cette discussion ? De quoi se perdre un peu. Il n'était même pas sûr de comment ils en étaient arrivés à converser de la sorte. Cela venait-il de lui ou du flic ? Trouvait-il cela désagréable ou non ? À quand remontait sa dernière réelle conversation sérieuse avec quelqu'un ? Avec un adulte. Pas avec quelqu'un de son âge. Si a son âge on pouvait, toutefois, avoir de vrais sujets pour en discuter. Il se creusait la tête, peut-être pour pas grand chose, au point où il ne saurait même pas fichu de se dire à quand remontait sa dernière grande discussion avec Garrett, par exemple. Sûrement à jamais. Il ne lui avait guère laisser le temps de dire quoi que ce soit, de s'expliquer convenablement sans qu'Harlan décide de monter sur ses grands chevaux, ou de fuir. Harlan haussa faiblement les épaules.

« Je suis un aimant à problèmes. » Répondit-il sans grande conviction. Soit c'était lui qui les cherchait, soit les problèmes venaient à lui. Il ne savait plus trop à ce niveau-là.

Ah nous y voilà, pensa-t-il en levant les yeux au ciel. Pourquoi ça devait toujours être lui le problème ? Certes, il ne devait pas faciliter les choses, mais pourquoi toujours lui et non sa soeur, par exemple ? Parce que lui c'était le mec et elle la nana et qu'elle paraissait trop douce pour être caractérielle et faire des conneries ? Parce que lui préférait profiter de sa vie de jeune gamin comme le ferait un gosse typiquement normal ? Il croisa les bras, pas forcément heureux de la tournure que prenait cette conversation.

« J'sais pas, ça dépend ce que vous entendez par-là. Je ne vais pas faire confiance à n'importe qui, je suis pas assez con pour ça. »

Il avait peut être un très mauvais instinct de survie, mais fallait pas trop pousser non plus. Faire confiance aux gens ce n'était pas ce qu'il préférait. Non, la méfiance était de mise dans ce genre de cas. Dans son cas, dans leur cas lui et sa soeur. Toujours à vouloir protéger leur secret du mieux possible. Quoi qu'il avait l'impression que dans ce monde, ils n'étaient plus si seuls que ça. Plus seuls d'avoir des capacités extraordinaires, plus seuls d'être des loups-garous ou toute autre chose. Enfin, il ne savait pas trop si c'était fondé, il n'avait rencontré encore personne qui aurait eu ce genre de dons ou qui ne serait plus si humain. En tout cas, son crush était au courant pour lui, et ça ne semblait même pas le surprendre. Il devait avoir l'habitude de voir des personnes très différentes.

« Euh non.. Sans façon. »

Harlan parlait de ses sentiments ? Harlan mettant par écrit ce qu'il ressentait ? Voilà une chose bien difficile pour lui dans les deux cas. Non, il ne voulait rien faire de tout cela. Il se contenterait de laisser le temps couler, de le laisser faire les choses. Il ne savait pas trop où ça allait le mener, mais présentement mieux valait faire une chose après l'autre.

« Non, c'est bon, aucune préférence. »

Son copain oui, lui non. C'était un moitié loup après tout. Vous avez déjà vu un loup vegan vous ? Pas sûr que ça puisse exister. Harlan l'observa faire sans bouger de sa place. C'est vrai qu'il avait dit qu'il était gay, mais de là à penser que c'était carrément son fiancé.. Pourquoi pas. Il allait donc manger chez un flic, en compagnie d'un flic et de son mec. Qui l'aurait cru. Il ne savait pas trop ce que ça donnerait, et surtout s'il réussirait à se tenir convenablement, lui et son sale caractère.  

Harlan Briggs &   @Carlos Reyes  

Harlan ne saurait dire - et encore moins comprendre - ce que voulait faire le flic. Pourquoi il semblait si désireux de l'aider, de le conseiller alors que jusqu'à présent, ses collègues l'avait plutôt malmené. Le traitant tel un délinquant, alors que la seule chose qu'il pouvait vraiment faire était la prise de substances illicites, chose plutôt courant chez la plupart des jeunes. Et encore, on ne l'avait jamais pris la main dans le sac, donc pas sûr que ça soit une chose qui se sait vraiment. Et si on s'en prenait à lui juste pour le simple fait d'être lui-même, et d'être gay, c'était un gros problème. Au moins, l'avantage qu'il avait avec Carlos, c'est qu'il ne risquait pas de s'en prendre à lui pour cette raison, étant homosexuel lui aussi, d'après ses dires, et d'après ce que le jeune Briggs avait compris en tout cas. Dans un sens, c'était probablement rassurant, et que potentiellement, s'il avait vraiment un soucis de ce côté-ci, il pourrait se tourner vers lui ? Il ne savait pas trop s'il oserait en réalité. Et il y avait une chose qui pouvait aussi l'en empêcher, son crush n'aimait pas trop les flics - probablement à juste titre - mais du coup il ne se voyait pas trop faire appel à quelqu'un qui ne plaisait guère à Damian. C'était un poil compliqué. Il haussa faiblement les épaules en sortant de ses pensées, de ses questionnements.

« Vous voulez dire.. Quelqu'un comme vous ? »

La confiance était un concept qui échappait totalement à Harlan, et on ne pouvait pas trop l'en blâmer. Peut-être que dans ce monde, à force, petit à petit, ça finirait par changer, qu'il pourrait enfin un peu plus s'ouvrir, et avoir un minimum confiance en certaines personnes. En tout cas, en dehors de sa soeur et de Damian. Et encore, avait-il entièrement confiance en son crush ? C'était le début de leur histoire, c'était tout nouveau, autant pour lui que pour le justicier, car jamais Harlan n'était entré dans une relation sérieuse avant lui. Par conséquent, même s'il se montrait confiant face à lui, intérieurement, c'était la panique. Le jeune Briggs secoua faiblement la tête face aux propos de Carlos. Non, cela n'avait pas forcément de lien avec sa fierté.

« Ce n'est pas qu'une question de fierté, juste de confiance. De manque de confiance envers les autres. Alors forcément que si un inconnu veut m'aider, je vais plutôt trouver ça louche moi. » 

Enfin, dans quel domaine il ne trouverait rien de louche en réalité ? Il pouvait même trouver son propre père adoptif louche. Bon, quelque part, il n'avait pas entièrement tort. Il avait quand-même créé une arme pour tuer ses propres gamins juste au cas où. Comment pouvait-on espérer d'Harlan qu'il fasse un minimum d'efforts, si même dans son propre entourage il n'était pas certain de pouvoir faire confiance ? Il secoua faiblement la tête, très tenté de le dire à Carlos. Mais ça serait un peu étrange, alors il se contenta de juste hocher la tête tout en se relevant. Il ignorait ce qu'allait donner ce fameux repas au domicile de Carlos - ou au domicile de Carlos et de son mec - mais il n'allait pas tarder à la découvrir. Il se remémora quelque peu les paroles de Luna : ne pas être que con, savoir être sympa une fois de temps en temps. Il n'y avait aucune raison pour que cela ne se passe mal, n'est-ce pas ?