Le bal de Noël

Rp libre

Petite, j'adorais les princesses des contes de fées des sorciers. Je les enviais, dans leurs grandes robes vaporeuses et leur grands bal. Mais pourtant, j'avais bien grandi depuis, et j'étais devenue infirmière. On était loin de la vie de princesse que j'avais rêvé de vivre aux côtés de ma soeur lorsque je n'étais qu'une enfant, il fallait bien le dire. Mais je suis heureuse de vivre la vie que mène actuellement, cependant.

Mais une chose est sûre: lorsque j'ai entendu parlé du bal de Noël, j'avais sauté sur l'occasion pour réaliser un de mes rêves d'enfant. J'étais allée acheter une jolie robe de bal, plus pour moi-même que pour les autres. Et c'est ainsi que le jour J, je me rendais toute excitée au bal. Je n'avais personne pour m'y accompagner. La seule personne avec qui elle aurait voulu y aller, eh bien elle ne l'avait pas revue depuis qu'elle l'avait quittée, ce matin fatidique. Je m'étais alors dirigée vers le buffet, afin d'y prendre un verre. J'allais, pour le moment, regarder qui était présent et on verra par après. 

KoalaVolant

Spoiler:

S'il était prêt à supporter l'infernale Sophie qu'elle devenait en cette période pour rattraper les deux derniers Noël passés sans elle, il allait être servi. C'était le genre d'autorisation qu'il ne fallait pas lui donner deux fois. Il vint alors entourer l'un de ses bras autour de la taille de Sophie tout en ajoutant qu'il prendrait des jours de congés après Noël et qu'il comptait bien sur la présence de Sophie. Un sourire amusé se dessina alors sur ses lèvres à mesure où elle comprenait qu'il lui laissait toute la liberté de l'épuiser un maximum en échange de sa présence à ses côtés les jours qui suivraient. « Dis-toi que c'est presque comme si mes affaires étaient déjà prêtes ! » Hors de question qu'elle reste loin de lui aussi longtemps. Depuis qu'elle l'avait retrouvé, elle avait besoin de le voir chaque jour de peur qu'il ne disparaisse de nouveau. « Mais tu sais que tu ne pourras plus vraiment appeler ça des jours de repos si je reste avec toi ? » Parce que Sophie détestait rester en place alors elle risquait d'être insupportable s'ils restaient à ne rien faire pendant des jours et des jours. Au mieux, elle se plaindrait simplement de s'ennuyer à longueur de journée, en poussant de longs soupirs les yeux perdus dans le vide jusqu'à ce qu'il cède et lui propose de sortir un peu, au pire, il passerait ses journées à l'entendre parler, sans s'arrêter.

Sophie, donc, ne restait jamais à ne rien faire, l'ennui la rattrapant bien trop souvent. Camille en avait eu la preuve bien des fois ces presque trois dernières années où Sophie l'avait traînée absolument partout, Jean n'avait pas tort à ce propos. « Tu crois qu'elle ne me supporte plus ? » S'amusa Sophie aux mots de Jean, concernant Camille. « Je crois que même si tu en avais été dérangé, je ne t'aurais pas vraiment laisser le choix, tu sais ? » Lui lança Sophie, le regard plein de malice. Il n'était plus jamais question qu'elle le laisse tranquille. Il ne se débarrasserait plus jamais d'elle maintenant qu'elle l'avait retrouvé. Il allait devoir la supporter pour de très longues années.

Cette période rendait Sophie particulièrement joyeuse. Elle voulait tout faire et profiter de ses proches autant que possible. Alors, parce que Jean ne s'était toujours pas décidé à le lui demander, Sophie lui demanda s'il comptait bien passer le réveillon et le jour de Noël avec elle. Heureusement pour elle - et pour lui sans doute, qui évitait une Sophie de mauvaise humeur et boudeuse - il accepta. L'un comme l'autre n'avaient sans doute pas imaginé passer Noël séparés, pas après trois ans sans se voir. Et parce qu'elle comptait bien sur son aide et qu'elle voulait avoir son avis, elle lui demanda s'il n'était pas dérangé par l'idée que Camille et Madeleine se joignent à eux pour la soirée. Sophie n'oublia pas de préciser, également, qu'elle ne leur avait toujours pas demandé, ce qui ne manqua pas d'amuser Jean. Il était en train de se moquer d'elle ! « Je n'ai pas vraiment préparé... J'ai juste acheté quelques petites choses. » Beaucoup de petites choses aurait été plus exact, en réalité. Elle ne le prenait pas mal, simplement elle comprenait bien qu'il y avait toutes les raisons de rire de sa surprise qui risquait d'être gâchée si, comme Jean le craignait, ses soeurs avaient prévu des choses pour la soirée de Noël. « Tu m'agaces lorsque tu as raison ! » souffla Sophie, retrouvant son petit sourire amusé avant d'ajouter : « Si elles ont prévu quelque chose, ce que je n'espère pas, c'est toi qui seras obligé de rester chez moi pour m'aider à manger tout ce que j'ai acheté ! » Mais elle espérait de tout son coeur que ses soeurs seraient disponibles pour qu'ils puissent passer cette soirée tous ensemble - et pour que sa surprise ne tombe pas à l'eau, aussi.  

Dans l'idée de cette soirée de Noël donc, Sophie lui indiqua qu'il devait absolument cuisiner parce qu'elle ne savait pas cuisiner et n'avait pas l'intention d'apprendre à le faire un jour. Lorsqu'elle évoqua la journée de Jean, passée dans la cuisine, elle le sentit se figer, ce qui l'amusa beaucoup. « Alors je n'ai pas le droit de m'amuser pendant que tu me prépares de bonnes choses à manger ? » Plaisanta-t-elle, l'air faussement choqué lorsqu'il lui apprit que s'il acceptait de cuisiner, Sophie devrait rester avec lui. « Alors, je serai ton assistante, mais je te préviens que je suis capable de rater un plat juste en le regardant, alors ne m'en demande pas trop ! » Sophie et la cuisine, ce n'était pas une grande histoire d'amour, bien au contraire. Le seul don qu'elle avait lorsqu'elle était dans une cuisine était celui de tout rater. Il fallait d'ailleurs s'estimer heureux qu'elle n'ait jamais réussi à mettre le feu à la cuisine. C'était un véritable miracle. « J'ai acheté des choses qu'il suffit de réchauffer, tu n'auras pas à tout cuisiner, je pense à toi. » Elle aurait surtout eu l'air stupide de ne rien avoir à proposer à manger à ses invités si Jean ne cuisinait pas, lui non plus. « Tu fais tout toujours très bien, je ne vois pas pourquoi ce serait différent pour la cuisine ! » rétorqua-t-elle, sérieuse. « Et je te l'ai déjà dit, tu ne me déçois jamais. » ajouta-t-elle en venant l'embrasser au coin des lèvres. Il pouvait bien brûler le plat ou rater le dessert, elle n'en serait pas déçue pour autant. « Ils seront forcément meilleurs que ceux que j'achète tout fait et qui ont un goût particulièrement étrange ! » Si elle s'était habituée à la cuisine toute faite, si elle aimait particulièrement certains de ces plats, d'autres avaient un goût auquel elle ne s'habituait pas. Rien ne valait jamais les bons plats préparés à la maison.

Maintenant que la soirée du réveillon était prévue, Sophie eut une nouvelle idée : celle de danser, qu'importe la musique qui était jouée. Le regard amusé, elle demanda donc à Jean de terminer son verre rapidement. Il avait sans doute compris qu'elle avait une idée derrière la tête. Il la connaissait après tout et lorsqu'elle avait ce sourire, ce regard et qu'elle semblait tout à coup pressée, il était évident qu'elle était en train de manigancer quelque chose. Évidemment, comme elle lui avait demandé de se dépêcher, il prit volontairement tout son temps. « Prends ton temps... » souffla-t-elle alors, bien trop impatiente, comme toujours. Enfin, Jean termina son verre et le posa sur la table. Aussitôt, sans lui laisser une seconde, elle lui attrapa la main pour l'emmener vers le centre de la salle. Sans perdre plus de temps - puisqu'il leur en avait déjà fait perdre suffisamment en prenant tout son temps pour boire son verre - elle lui expliqua son idée. Puisque la musique qu'ils attendaient tous les deux ne semblait pas arriver, ils allaient danser maintenant. Nul besoin d'attendre autre chose, inutile de se montrer plus patients. Ils avaient envie de danser ? Il suffisait qu'ils fassent abstraction de la musique diffusée et qu'ils dansent. Tout simplement. Même si elle comptait bien lui offrir toutes les valses qu'il voulait dès qu'ils seraient rentrés, comme promis. « Pourquoi ? Pourquoi devrais-je apprendre à attendre alors que je peux avoir ce que je veux sans attendre ? Et je sais que tu aimes mon impatience ! » rétorqua-t-elle, joignant son rire au sien. Jean se rapprocha alors d'elle et déposa sa main dans son dos. Sophie, à son tour, vint poser sa main sur l'épaule de Jean et elle le laissa l'entraîner comme autrefois. « Peut-être pas tout, tu auras le droit de choisir quelque chose si ça te fait plaisir... » S'amusa-t-elle, reprenant aussitôt : « J'espère juste que tu as passé la journée à te reposer, j'ai bien l'intention de te faire courir partout ! » Les jours de repos qui suivraient, c'était une bonne chose, mais encore fallait-il avoir l'énergie pour supporter Sophie qui allait le traîner partout, toute la soirée. « La première chose que nous ferons, c'est le marché de Noël. Ils y vendent un délicieux chocolat chaud. Mais c'est tout ce que tu as le droit de savoir. » Si elle commençait à lui lister tout ce qu'elle aimerait faire, il prendrait sans doute la fuite dans l'instant.

Lily assiste à la scène, légèrement impuissante. Elle essaie pourtant de prévenir Sirius, de lui faire comprendre que ce soir, ce n'est pas le bon jour pour se prendre la tête avec son frère... Mais de toute évidence, il ne l'écoute pas, et n'en fera qu'à sa tête. Mais Regulus n'est pas sans reste et n'est pas très conciliant non plus, ce qui rend la tâche de Lily un peu trop ardue. "Sirius...", essaie-t-elle de nouveau de le prévenir, sa voix se faisant plus dure. Mais encore une fois, il ne semble même pas l'entendre, ce qui a le don de commencer à l'énerver. Et le tout prend une tournure encore pire qu'elle l'aurait imaginé, quand elle voit Regulus se mette à éclater de rire, ce qui n'est pas du tout son genre. Enfin, pas à sa connaissance ! Et surtout pas en public ! Rapidement, Lily comprend que Sirius a osé user de magie devant tout le monde et elle en est un peu choquée. La jeune femme qui est apparemment l'invitée de Regulus s'interpose et se met à discuter avec Sirius, qui était lui-même venu se présenter à elle, fier comme un paon. Lily, peu enclin a passer une mauvaise soirée, arrive derrière Sirius et l'attrape par l'oreille. Elle serre celle-ci entre ses doigts puis le force à se baisser afin qu'il soit à sa hauteur et lui dit avec un calme olympien : "Sirius, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué, nous ne sommes pas seuls, pour commencer. Ensuite, je te signale que tu m'as invitée ici pour qu'on passe une bonne soirée, pas pour que je te regarde jouer à qui fera pipi le plus loin avec ton frère ! Alors tu vas arrêter tes bêtises maintenant, sinon je risque de m'énerver. Je crois que tu te rappelles comment je suis, quand je suis en colère, non ?" Elle garde de longue seconde l'oreille de Sirius en otage, avant de le lâcher après s'être assurée qu'il a fait cesser le sortilège. Enfin, elle se tourne vers la jeune femme, qu'elle n'a encore jamais vue. "Bonsoir, je suis Lily. Excusez Sirius, il n'est pas comme ça d'habitude. C'est un gentil mais quand il tombe sur Regulus, allez savoir pourquoi, il se transforme en idiot...", dit-elle en coulant un regard courroucé vers son ami. Puis elle regarde Regulus et esquisse un sourire "Et bonsoir à toi aussi Regulus. Tu as l'air en forme."

Sophie avait hâte de vivre ces quelques jours coupés du monde, en compagnie de Jean. Ils avaient besoin de se retrouver, de discuter plus de quelques heures entre la fin de la journée et l'heure de se séparer pour que chacun rentre chez soi. Alors, aux yeux de Sophie, ces quelques jours seraient tout sauf des jours de repos pour ce pauvre Jean. Elle se connaissait et elle savait parfaitement qu'elle ne resterait pas en place aussi longtemps. Il lui fallait toujours être occupée et elle avait toujours besoin d'être active. Alors espérer qu'elle resterait bien sagement chez lui pour qu'il se repose, ce n'était qu'un rêve ! Si Sophie le mettait en garde, Jean ne semblait pas vraiment perturbé par cette information. Sans doute, s'imaginait-il capable de la calmer et de la contenir aussi longtemps ! Il était, après tout, l'un des seuls capable de l'apaiser ou de la calmer lorsqu'elle ne s'arrêtait plus, lorsqu'elle débordait de beaucoup trop d'énergie. Avec elle, il avait toujours été d'une patience incroyable, mais il se surestimait peut-être cette fois-ci - ou il la sous-estimait, elle. Jamais il ne pourrait réussir à contrôler ses impatiences une semaine entière. « Je ne compte pas emporter la moitié de la maison avec moi, sois rassuré ! » C'était presque faux. En réalité, elle en prenait toujours beaucoup trop par crainte de manquer de quelque chose, mais cette fois-ci, elle saurait se montrer raisonnable, simplement pour contredire Jean - parce qu'il s'agissait de l'une de ses activités préférées, ne pas donner raison à Jean. « Tu peux venir m'aider si tu veux, mais je peux t'assurer qu'il n'y aura qu'une valise. Ou deux. » Précisa-t-elle, amusée. « Et elles seront toutes petites en plus ! » Promit-elle, laissait déjà son imagination s'amuser à décider ce qu'elle emporterait pour se donner raison.

Comme bien souvent, Jean s'amusait et riait de Sophie, cette fois-ci parce qu'elle avait préparé la fête de Noël avant même d'avoir demandé à ses invités s'ils étaient disponibles. Sauf que, dans l'esprit de Sophie, leur demander aurait été gâcher la surprise, alors elle avait préféré se taire. « Oui, quelques petites choses ! » répondit-elle d'abord en fronçant les sourcils, bien qu'elle était davantage amusée par la situation que vexée. « Je n'en ai pas tant acheté ! » Rétorqua Sophie lorsqu'il affirma qu'ils auraient de quoi manger pendant une semaine ou deux. Elle avait peut-être un peu exagéré, mais pas autant qu'il semblait le dire ! Dans le pire des cas, comme la jeune femme venait de le souffler à Jean, s'il en restait trop - notamment si ses soeurs ne pouvaient pas venir - ils devraient changer leurs plans : Jean resterait chez Sophie pour l'aider à finir tout ce qu'elle avait acheté ! La réflexion de Jean amusa Sophie qui ne put réprimer son sourire amusé. « Surtout lorsque cette femme est la tienne, non ? » Son éducation avait bien dû lui apprendre que sa femme devait passer avant toutes les autres ! « Tu n'as pas toujours raison. » Souffla la jeune femme en voyant son air plein d'assurance alors qu'elle venait de lui faire remarquer qu'il était agaçant lorsqu'il avait raison. « Mais presque, je le reconnais. » Elle pouvait lui accorder ça ! Des deux, il était sans doute celui qui avait le plus souvent raison parce qu'il était celui qui réfléchissait le plus, qui raisonnait, qui n'agissait pas sous le coup de l'émotion ou avec impulsivité. Rarement, du moins. Pour toutes ces choses, il avait souvent raison. Et si Sophie était prête à reconnaître ce fait, jamais elle ne reconnaîtrait qu'il avait toujours raison.

Parce que Jean avait été réquisitionné pour faire la cuisine - sans vraiment donner son avis - Sophie se retrouvait contrainte de rester à ses côtés. Elle exigeait qu'il cuisine, il exigeait qu'elle reste avec lui. C'était un marché équitable, selon Sophie, même si elle s'en offusqua faussement avant de confirmer qu'elle resterait bien près de lui comme assistante. Sophie en profita alors pour préciser qu'il ne fallait pas trop lui en demander s'il voulait éviter de rater ses plats - plats qu'elle était capable de rater simplement en les regardant ! Comme à son habitude - et pour le plus grand bonheur de Sophie - Jean se moqua d'elle et la taquina en lui expliquant que s'il comptait lui demander de lui passer les ustensiles, il n'oublierait pas de ne pas lui demander les couteaux. Sophie était maladroite, mais pas à ce point ! « Tu sais que j'ai survécu seule, sans toi, pendant presque trois ans ! J'ai réussi, pendant tout ce temps, à ne pas me blesser trop gravement et à rester en vie. » Elle avait réussi quelques exploits malgré tout, comme se brûler en voulant goûter du chocolat fondu directement dans la casserole, encore sur le feu, alors qu'elle tentait de cuisiner un gâteau avec Camille, comme tomber dans les escaliers un nombre incalculable de fois parce qu'elle les descendait en courant, comme exploser son portable contre une table pour le faire refonctionner... Et il ne s'agissait que de quelques exemples pris au hasard. Alors, finalement, peut-être avait-il raison de ne pas vouloir lui confier un couteau. Elle risquait la bêtise accidentelle liée à sa maladresse ou la bêtise liée à l'une de ses mauvaises idées habituelles. Il serait dommage de gâcher cette fête de Noël juste pour ça. « Goûteuse ? Tu penses que je ne suis pas capable de ne toucher à rien pendant que tu cuisines ? » L'air faussement vexée, elle se mit finalement à rire, en ajoutant : « Je crois que tu me connais beaucoup trop. » Parce qu'il était évident que la gourmandise de Sophie la pousserait à goûter à tout.

D'après ses dires, Sophie semblait placer beaucoup trop d'espoirs en Jean et ses talents de cuisinier. Il craignait de ne pas être à la hauteur en préparant ce repas. Pourtant Sophie savait parfaitement qu'il ne la décevrait pas parce qu'il ne la décevait jamais. Qu'importe si le repas était raté, elle ne lui en voudrait pas pour ça. Il allait essayer et donner le meilleur de lui, elle le savait, et c'était tout ce qui comptait. Ils passeraient un moment ensemble, à partager quelque chose, rien n'avait plus d'importance aux yeux de Sophie que de passer du temps avec Jean. Elle insista alors en lui disant qu'il ne la décevait jamais, avant de venir embrasser le coin de ses lèvres. Plutôt que de le flatter, cette réflexion le fit rire parce qu'il considérait qu'elle exagérait, comme toujours. « Tu te moques de moi parce que j'ai confiance en toi ? » Rétorqua Sophie en croisant les bras. « Ça dépend qui cuisine ! » Sophie pouvait l'assurer. Cuisiner soi-même était bien meilleur, mais tout dépendait tout de même du cuisinier. Si Sophie était aux fourneaux, même les plats les plus immangeables des supermarchés devenaient des mets délicieux. « Tu vas pouvoir me cuisiner toutes les pizzas que tu veux lorsque je resterai chez toi ces prochains jours. » Là encore, elle ne lui laissait pas vraiment le choix. Maintenant qu'il lui avait donné envie de goûter à ces pizzas, il devait lui en faire, c'était obligatoire.

Maintenant que tout était réglé à propos de ce repas de Noël, Sophie voulait passer à autre chose. Elle demanda donc à Jean de terminer son verre plus rapidement, comme elle venait de le faire. Mais l'impatience de Sophie semblait amuser Jean qui prenait tout son temps pour terminer ce maudit verre. Il aimait jouer avec les nerfs de Sophie, c'était évident ! Alors lorsqu'il eut enfin terminé ce verre, Sophie l'entraîna aussitôt au centre de cette salle, pour danser. Jean voulait danser, la musique ne semblait pas changer ? Alors Sophie allait lui offrir cette danse qu'il désirait tant, qu'importe la musique qui passait ! Ils se mirent alors à danser, faisant abstraction totale de tout ce qui se passait autour d'eux. Silencieuse, la jeune femme observait Jean qui semblait perdu dans ses pensées. Elle ne l'interrompait pas, profitant simplement de cet instant. Elle l'interrogea simplement du regard lorsqu'il se mit à rire, sans insister puisqu'elle comprit qu'elle perdrait du temps à lui demander pourquoi, son regard était clair. Après tout, elle aurait tout le temps de l'interroger plus tard.

Revint alors le sujet de son impatience. Sophie n'était pas patiente - et elle ne l'avait jamais été - mais surtout, elle ne voyait pas l'intérêt de l'être. Après tout, si elle pouvait avoir ce qu'elle voulait, pourquoi attendre ? Pourquoi faire comme si ça n'avait pas la moindre importance alors qu'elle était agacée de cette attente ? Pour paraître mieux élevée ? Plus comme il faut ? Sophie s'encombrait bien trop peu de ce qu'on pouvait penser d'elle pour changer. « Alors je ferai preuve de patience, mais je n'arrêterai pas de me plaindre dans ces fameuses situations... » souffla Sophie, son regard en disant long sur à quel point tout cela l'amusait. Elle imaginait toutes les situations où elle devrait faire preuve de patience et, en réalité, il y en avait déjà beaucoup trop à son goût. Le meilleur exemple n'était-ce pas qu'elle avait été capable de montrer suffisamment de patience en attendant que Jean et elle soient enfin réunis ? « Je t'ai attendu presque trois ans, j'ai bien le droit de montrer un peu d'impatience à l'idée de partager des choses avec toi ! »  

Après tout, Jean aussi faisait preuve d'une certaine impatience. Ne lui demandait-il pas déjà ce qu'elle avait prévu pour le reste de la soirée alors qu'ils étaient encore en train de danser ? Ne pouvait-il pas attendre la fin de cette danse avant de connaître la suite du programme ? Sophie voyait ça comme un signe d'impatience qu'elle ne manquerait pas de lui rappeler la prochaine fois qu'il parlerait de son impatience à elle. Les occasions de lui reprocher étaient bien trop rares pour les oublier. A ses questions donc, Sophie lui répondit vaguement puisque, comme trop souvent, elle préférait garder la surprise. Elle lui dévoila néanmoins la première chose qu'ils feraient : se rendre au marché de Noël pour boire un chocolat chaud. A son tour, Jean profita de cette discussion pour proposer quelque chose et elle répondit d'un hochement de tête lorsqu'il lui demanda si elle avait déjà patiné, pour lui apprendre que oui. « Amusant parce que tu espères me voir tomber ? » Plaisanta-t-elle, même s'il était plus qu'évident que Sophie tomberait une fois ou deux, au moins. Sa hâte à vouloir aller plus vite que lui, à vouloir lui montrer comme elle était douée lui causerait sans aucun doute quelques chutes. « Si tu ne tiens pas ta promesse Jean, je t'en voudrai terriblement ! » Il lui avait promis la plus grosse peluche qu'il était possible de trouver, elle espérait bien qu'il tiendrait cette promesse, sans quoi elle n'oublierait pas de faire la tête un petit temps - juste quelques minutes - parce qu'elle aimait jouer de son mauvais caractère avec lui. « Je suis certaine aussi qu'on pourra trouver tout un tas de stand où ils vendront tout un tas de choses à manger parce que je veux goûter à tout pour décider de ce qui était le meilleur. » Et parce qu'elle avait déjà goûté à tout ou presque en venant les fois précédentes, elle savait comme les différents stands proposaient des choses appétissantes et qu'elle ne pourrait pas y résister.

L'incident était oublié, ce n'était qu'un terrible quiproquo qui n'aurait pas du avoir lieu et qu'on allait vite oublier. Bon, dans l'histoire, il s'en sort tout de même avec une joue endoloris alors qu'il était purement innocent et juste une victime, mais tant pis, ce n'était qu'une claque, il a connu bien pire. Le duo s'approcha du buffet histoire d'oublier ce qui vient de se passer et de pouvoir manger quelque chose. Les choses avaient été fais en grand pour ce bal de Noël. Beaucoup d'amuse bouche, de petite verrine, aussi bien salé que sucrée histoire qu'il y en ait pour tout les goûts.

Prenant une coupe de champagne qui avait l'air bien fraiche, il posa le verre contre sa peau rougie pour essayer d'atténuer le feu de celle-ci vis à vis de la main qui avait fais une rencontre brutale avec sa joue. Le fraicheur du verre faisait du bien, ça calmait un peu la douleur, même si c'était loin d'être très douloureux. Clairement, cette femme y avait mis toute sa force et n'y était pas allé avec le dos de la cuillère.

Voilà qu'Alex se rapproche un peu et tend la main vers le visage de Nick. Ce geste lui fait baisser sa main tenant la coupe et c'est la main de la demoiselle qui prend la place de cette dernière. Sa peau est fraiche, c'est apaisant, mais quand il se rend compte de son geste, son esprit s'embrume. Qu'est-ce qu'elle fait ? Cet instant semblait d'un coup si intime... Le monde tout autour de lui sembla s'envoler, le laissant totalement seul en la compagnie de la jolie brunette. Son regard noir se perdit dans le sien. Incapable de bouger et de réagir, il resta comme ça plusieurs secondes sans comprendre pourquoi son cœur semblait battre plus fort dans sa poitrine. Ce contact n'était pas désagréable, sauf qu'il ne savait pas du tout comment y réagir, trop perdu et trop peu habitué à autant de douceur.

Son cœur s'emballa d'avantage quand elle se rapprocha au point de poser ses lèvres sur sa joue endolorie. La douleur s'envola en un éclair et il eut l'impression d'être tout chamboulé. Perdu dans un flot étrange et inconnu de sentiment. Pire encore quand elle se retrouve à quelques centimètres de lui à le regarder après ce petit baiser sur la joue. Le temps sembla s'arrêter, se suspendre pour de bon, le plongeant dans un conflit interne. Celui de juste la regarder sans rien faire, sans rien dire ou de simplement se rapprocher encore plus d'elle. Son regard dévia dangereusement pendant une petite seconde sur ses lèvres si délicatement rosée. Ce qu'elles semblaient si jolies et attirantes, son esprit vagabonda même à se demander quel goût elles pouvaient bien avoir... Et si, il se rapprochait ? Et si, il se laissait aller à un baiser ? Mais, son subconscient résista, ne bougeant pas d'un iota. Elle brisa se rapprochement en s'éloignant. Pourtant, l'esprit de Nicolas resta plongé dans cet instant d'égarement encore deux secondes avant de revenir à la réalité. Alors qu'elle lui tournait le dos pour partir à la recherche d'une poche de glace, une de ses mains glissa jusqu'à sa joue, là où elle avait déposé son baiser pour caresser sa peau, comme si ceci pouvait lui rappeler la sensation si douce de son baiser.

Nicolas posa sa main sur l'épaule d'Alex et quand elle le regarda, il hocha négativement la tête pour lui indiquer qu'il n'avait pas besoin de cette poche de glace, ça allait déjà bien mieux. De plus, son cœur était encore perturbé par ce baiser, alors la douleur était devenue secondaire et lointaine. "On mange quelques toasts et on part à la recherche de Warwick ?" signe t'il pour qu'elle comprenne.

Depuis toujours, les relations avec les autres n'ont jamais été facile pour Nicolas. Rejeté, détesté, haïe... c'est difficile de s'intégrer dans une monde, dans une société quand on est le vilain petit canard. De part sa nature, on l'a toujours considéré comme un monstre ou à défaut comme une arme mortelle. C'est vrai, il a des capacités hors norme et largement au dessus des humains, c'est ce qui fait de lui un Indexé des plus redoutables. Lui n'est qu'une victime de la vie. A aucun moment Nick n'a demandé à voir le jour ainsi. Ce destin sordide, il ne l'a pas choisi, il s'est imposé à lui car il a vu le jour avec les mauvais gênes, une mère elle aussi crépusculaire, lui ayant transmis cela via son sang et ADN alors qu'il ne faisait que grandir en sécurité dans son ventre. Une vie simple et heureuse, ce n'était clairement pas sa destinée. Même son père lui a tourné le dos. Un sale type qui l'avait gardé juste pour se servir de lui avant de finalement l'abandonner. Qui rêve d'une telle vie ? Voilà pourquoi, le relationnel n'est pas un atout chez lui. C'est un solitaire, préférant observer le monde de loin, sans se lier aux autres. Même avec Warwick ça a été difficile. Les choix qu'il a fait n'ayant pas toujours été les bons. Quant à Alex... c'est à peine s'il sait ce qu'il fait. Depuis longtemps, il l'observait dans la rue, alors qu'elle se faisait frapper par ses clients, sans pour autant intervenir, car il aurait fais quoi ? Parler c'est pas son truc non plus, il s'est contenté de lâcher un mouchoir par la fenêtre pour qu'elle essuie le sang sur son visage. Pour vous, ça peut ressembler à pas grand chose, mais chez lui, c'est une attention grandiose, plus que quiconque ne peut en avoir venant de lui.

Alors ce soir, cette main posée sur sa joue, ce baiser au même endroit et l'effet que ça lui fait, ça lui demande de se remettre en question. Qu'est-ce qu'il ressent ? Pourquoi ça semble le toucher et le perturber autant ? C'est comme quand elle a été kidnappé, ça l'a fais devenir fou de rage. Personne ne touche à Alex, personne ! C'est étrange et il ne comprend pas. Du coup, il préfère l'ignorer, ne pas y trop y penser pour ne pas devenir une fois de plus fou.

Quand il arrête la demoiselle pour qu'elle cesse de trouver de la glace pour calmer le feu de la douleur à sa joue, elle s'excuse. Son regard neutre, un poil blasé, la fixe sans comprendre. Pourquoi fait-elle ça ? Son geste était certes étrange et surement pas compréhensible pour quelqu'un comme lui, mais il n'y avait pas de mal. Ses épaules se haussent doucement, comme pour dire "il n'y a pas de mal". Et c'est le cas. C'est vrai qu'il est distant depuis le kidnapping, c'est juste qu'il se sent coupable et si quelqu'un devrait s'excuser c'est lui. Tout ça, c'est sa faute ! Si elle a été ciblé, c'est parce qu'il devenait gênant à fouiner et mettre son nez partout. "T'as pas à t'excuser, t'as rien fais de mal. C'est moi ! J'ai juste peur qu'il t'arrive encore du mal par ma faute." Le tout était signé avec ses mains, pas trop vite pour qu'elle puisse le comprendre assez facilement. "Je m'en voudrais qu'on puisse te prendre une fois de plus pour cible à cause de moi." C'était la vérité, il ne supporterait pas ça. Clairement, elle fait partie des gens qui compte pour lui.

Le jeune homme hésita un instant et fouilla dans sa poche pour en sortir une petite pochette rouge en velours. C'était ce qu'il avait acheté juste avant de venir en traversant le marché de Noël. Ce joli collier qui lui avait fais penser à Alex. Un "double collier", un court en mode ras du coup et un plus long, les deux avec un pendentif différents représentant le soleil. (Le Collier) "Pour Noël !" tente t'il d'articuler en lui donnant ce petit cadeau. Une douce attention qui pourrait en dire beaucoup si seulement, il était capable de comprendre ses propres sentiments.

Plus Sophie parlait de cette journée du réveillon, plus elle avait hâte d'y être. Elle s'imaginait déjà assister Jean en cuisine, discuter et rire avec lui, profiter d'un repas partagé, ensemble. Puis viendrait le moment où ses soeurs débarqueraient avec leurs enfants, profitant ainsi, tous ensemble, d'une soirée de réveillon. Elle imaginait déjà les yeux pétillants des enfants impatients d'ouvrir leurs cadeaux. La joie de ses soeurs et de Jean lorsqu'ils se retrouveraient. Les rires et les souvenirs qu'ils se raconteraient sans doute autour de la table. Bien sûr, il y aurait des absents. Paul, le cousin de Sophie, Léon, le frère de Jean, Marguerite, leur amie à tous et leurs parents. Tous ces absents représenteraient un grand vide, c'était évident, mais ils seraient présents, avec eux, par leurs souvenirs et par ce qu'ils se remémoreraient. Et Sophie espérait que l'année prochaine, il n'y aurait plus aucun absent. Elle espérait que, l'année prochaine, ils puissent tous se réunir et partager ce moment en famille.

Mais pour l'heure, même si ces prévisions joyeuses la faisaient sourire, Jean se moquait d'elle et de ses trop nombreuses provisions pour le lendemain. Il n'avait encore rien vu que déjà il supposait qu'elle avait exagéré, comme à chaque fois. En réalité, il n'avait pas vraiment tort, mais Sophie ne lui avouerait pas aussi facilement. Peut-être avait-elle acheté trop de nourriture, oui. Et alors ? Il suffirait de changer leurs plans, de rester chez Sophie et de profiter de tout ça. Jean l'aiderait, évidemment, même si Sophie n'avait besoin de personne pour ingurgiter une quantité importante de nourriture en un temps record. « Quelle chance j'ai alors, de t'avoir épousé. » S'amusa Sophie tandis qu'il continuait à la faire danser sur cette musique qu'ils étaient les seuls à avoir en tête.

Jean ne pouvait décidément plus s'arrêter de se moquer d'elle. La taquinerie semblait être l'un de leur jeu préféré depuis qu'ils s'étaient retrouvés, comme autrefois, lorsqu'ils n'étaient encore que deux enfants. Que Sophie lui avoue avoir survécu trois ans, loin de lui, sans se blesser ou se tuer, le fit rire, comme si cette information relevait d'un miracle. « Bien plus que tu ne le penses ! » rétorqua-t-elle en fronçant les sourcils, consciente de son mensonge. La suite des mots de Jean confirma cette vérité. Sophie n'avait pas passé beaucoup de temps dans cette pièce, pas plus qu'il ne lui en fallait pour réchauffer un plat, prendre quelque chose dans le frigo ou tenter de cuisiner quelque chose - les premières semaines du moins - avant de se rendre compte que, décidément, la cuisine, ce n'était pas pour elle. « Ton manque de confiance fait plaisir à voir. » Si elle avait voulu paraître sérieuse, son amusement et son sourire ne laissaient aucun doute : elle se moquait bien des plaisanteries de Jean, elles l'amusaient. Heureusement pour elle, en effet, elle avait appris à se servir d'un micro-onde sans tout détruire et sans se blesser. En soi, il s'agissait déjà d'une petite victoire lors de son arrivée dans ce monde où tout lui était inconnu.

Ils continuèrent alors à discuter du rôle que Sophie tiendrait le lendemain pendant que Jean préparerait le repas. Il était évident que celui qu'il voulait lui donner lui convenait à merveilles. Goûteuse ! C'était le titre parfait pour grignoter tous les plats sans se faire rappeler à l'ordre toutes les deux minutes. Ils passèrent ensuite en revue l'impatience de Sophie. C'était un défaut dont beaucoup se plaignait, mais elle ne comptait, en aucun cas, changer. Elle était comme ça, c'était tout. Son impatience déplaisait ? Bien, tant pis pour les autres ! Pourquoi changer lorsqu'elle avait la possibilité de tout obtenir quand elle le voulait, ou presque ? Jean ne faisait-il pas preuve d'impatience, lui aussi, en cherchant à savoir ce qu'ils feraient de leur soirée alors même qu'ils étaient encore en train de danser ? A ses questions, donc, Sophie répondit brièvement, souhaitant garder la surprise de tout ce qu'elle avait prévu. « Tu me rattraperas, comme tu le fais toujours ! » souffla doucement la jeune femme, ajoutant presqu'aussitôt en retrouvant un air amusé : « Je compte bien te montrer que je suis plus rapide que toi sur une patinoire ! » Et lorsqu'il prendrait trop d'avance - s'il s'avérait être meilleur qu'elle - elle ferait semblant de tomber pour le ralentir et le dépasser.

Mais avant la patinoire, Sophie avait prévu de se rendre au marché de Noël. Elle avait hâte d'y déguster un délicieux chocolat chaud et de goûter à ce que chaque stand proposait. Elle avait tellement hâte de le traîner partout, de tout voir avec lui. Impatient, sans doute, Jean se stoppa dans leur danse, lui proposant de ne pas perdre davantage de temps pour s'y rendre. « Tu sais Jean, il va falloir apprendre à être patient ! » Lui murmura-t-elle, le regard plein de malice et de moquerie. « Allons-y alors ! J'ai hâte de te traîner partout et de t'épuiser totalement ! » Et d'avoir cette énorme peluche, et de boire ce chocolat. Ils avaient profité de ce bal, ils pouvaient désormais passer au reste de leur soirée et aux mille choses que Sophie avait prévues.