Une affaire d’histoire [Jean & Elijah]

Porter une affaire devant les tribunaux n’est jamais une tâche aisée mais il arrive parfois que cela se passe dans le calme et l’ordre. Ces situations aussi rares soient-elles sont plus qu’appréciables et elles me permettent alors de songer à cet endroit de façon plus sereine. C’était le cas de l’affaire du jour qui avait tourné court malgré l’aspect ésotérique de celle-ci. Les sorcières et la magie avaient également gagné ce monde… Mais dans le fond, est-ce vraiment étonnant lorsque l’on sait que le surnaturel fait partie des mœurs puisque tous les êtres présents ici et là, viennent d’autres mondes. Si cela n’est pas dû à un phénomène surnaturel, alors je n’aurais pas d’autres explications quant à l’origine de cette fameuse lune rouge et de ce fait la magie en est alors mon principal suspect.

La magie fait partie de moi depuis ma naissance, ma mère étant une sorcière et j’avais toujours en moi ces connaissances qui m'aidaient alors encore aujourd'hui. Il n’est pourtant pas donné à tout le monde d’avoir de telles connaissances d’autant plus que certains viennent de mondes dans lesquels les êtres surnaturels n’existent pas. C’était ce que je soupçonnais chez mon collègue et ami Jean de Rugès qui était un homme venu d’un autre temps certes mais dans un monde où la magie n’était même pas évoquée et les sombres créatures comme les vampires, encore moins.

Me dirigeant vers l’espace réservé aux avocats, je remarquais justement la présence de Jean en train sûrement d’étudier une affaire. Après un rapide signe amicale, je me dirige alors vers la cafetière pour me servir une tasse de ce liquide bien noir que j’affectionne tant depuis que je suis à nouveau humain. Après avoir bu une première gorgée dans ma tasse fumante, je me retourne donc et me dirige vers Jean afin de lui tenir compagnie. Ou peut-être que cela serait lui qui me tiendrait compagnie.

« Ainsi donc les sorcières existent ici dans ce monde. Le savais-tu ? »

Pour lui, j’étais un homme simple, un humain lambda, n’ayant que très peu de connaissances sur le monde surnaturel hormis ce que je lisais dans les livres. Il ne connaissait pas la vérité sur ma condition naturelle et en un sens cela me convenait bien. Pour lui, je n’étais pas un originel ou le noble Elijah. Non. Pour lui, j’étais juste moi, Elijah, un collègue et ami.