T'as toujours adoré Halloween : les décorations extravagantes, les films d'horreur, les histoires qui font peur au coin du feu. Tu peux pas dire que tu sois encore du genre très impressionnable après avoir passé des mois et des mois dans une jungle peuplée de dinosaures qui ont plus d'une fois failli ne faire qu'une bouchée de toi, mais tout ce folklore continue de te séduire malgré tout. Et au-delà de ça, t'as vraiment envie de faire la fête. Tu te dis que ça te fera forcément du bien. Et l'avantage des fêtes costumées, c'est que ça facilite le contact, ce qui n'est pas un moindre luxe pour toi (et bonus : tu pourras toujours filmer l'événement et en faire un vlog - on ne perd pas le nord, hein, Brooke). Déjà, on est dissimulé derrière son propre costume, et ensuite, on a directement un sujet de conversation avec les autres : "T'es déguisé en quoi ?" et hop, la conversation est lancée.

Toi, ton choix de costume ne surprendra personne puisque t'es déguisée... en raptor. Oui oui. Alors, c'est pas le pratique et le plus élégant, mais en même temps, c'était trop tentant. t'es assez fière de toi, t'as fait le costume toi-même. Le plus compliqué a été le maquillage, mais tu penses l'avoir pas mal réussi... Maintenant, la queue de ton costume traîne dans ton dos, et ça, c'est la définition même du pas pratique. Mais un raptor sans sa queue de raptor, ce serait pas un raptor, pas vrai ? Bon, t'as entendu des histoires comme quoi en fait ça aurait des plumes, ce genre de conneries. Peut-être que c'est vrai, hein, mais toi, t'en as vus en chair et en os, des raptors, et ils ne ressemblaient pas à des poulets déplumés.

C'est donc costumée que tu te rends devant la demeure où les festivités ont lieu. De l'extérieur, tu peux entendre les basses, les échos de voix, les signes que la fête bat déjà son plein. Très bien, très bien. Tu préfères ça, tu pourras t'incruster en toute discrétion dans la soirée. Bon, t'espères croiser des personnes que tu connais, quand même, mais tu verras ça plus tard. Alors que tu te trouves devant les escaliers, ton regard tombe sur une jeune femme en fauteuil roulant. Personne n'a ajouté de rampe d'accès à la bâtisse... Evidemment.

"Oui, bien sûr, attendez..."

Seule, t'arrivera à rien, mais tu réussis à alpaguer un type qui s'apprêtait à rentrer pour qu'il t'aide à monter le fauteuil avec toi. A deux, vous parvenez à aider la miss. Le type - déguisé en momie, mais on dirait juste qu'il s'est enroulé dans du papier toilette - s'est barré sans demander son reste. Toi, tu restes avec elle.

"Au fait, moi c'est Brooklyn, mais on m'appelle Brooke. J'adore ton costume ! Tu l'as fait toi-même ?"

Halloween. Tu t'en rappelais comme si c'était hier. Tu te souvenais des deux Halloween passés à Hawkins avec les garçons. Le premier avant que tu ne sois au courant de l'existence de monstres provenant d'un autre monde. Tu t'étais déguisée en tueur dans le film Halloween. Au deuxième Halloween vous aviez décidés de ne pas le fêter, après tout il s'était passé des choses vraiment étranges en ville. Cette année tu fêtais Halloween non pas à Hawkins mais dans une ville étrange où tu vivais depuis déjà deux ans. Tu étais perdue au début mais tu t'es habituée à cette ville étrange. Tu as rencontré des habitants de cette ville provenant tous de mondes différents.

Déguisée selon une certaine Jedi d'un film Star Wars, tu sortis de chez Pearl pour te diriger vers le lieu où se déroulait le bal. Une maison abandonnée dans la forêt. Tu suivais les différents invités pour ne pas te perdre. Là bas tu avais rendez vous avec Aelita, une amie du lycée aux cheveux roses. Tu ne lui avais pas encore demandé s'il s'agissait d'une teinture ou de ses cheveux naturels. Si c'était le cas, c'était bien la première fois que tu voyais une personne avec des cheveux naturellement roses. Une fois ton amie rejoint, vous vous dirigèrent à l'intérieur de la maison. Il y avait déjà pas mal de personnes présentent. Il y avait de la musique ainsi qu'un buffet salé et sucré. Ton amie, déguisée en zombie, te demanda si tu souhaitais danser ou faire un tour au buffet. Tu lui souris. "Je t'avoue que je préfère manger un p'tit truc avant de bouger sur le dancefloor !". Vous vous dirigèrent alors au buffet. Tu remarquas soudain un jeune homme que tu avais déjà rencontré auparavant. Dans une ruelle plus précisément. Il t'étais venu en aide alors que trois filles t'embêtaient violement. Tu t'avanças vers lui, lui posant une main sur l'épaule, évitant de toucher sa jarre de sable. "Gaara c'est toi ? Je te présente Aelita, une amie du lycée !". Tu te tournas alors vers elle.

Dire que Patrocle est nerveux est un genre d'euphémisme. En vrai, il est plus que stressé par la soirée de ce soir. Arriver dans un tout nouvel univers, être séparé de l'homme qu'il aimait.. tout ça, c'était déjà gros. Mais devoir se faire aux gens, à la technologie, aux moeurs totalement nouvelles également : ça, c'était un véritable défi ! Et il a l'impression de ne pas trop mal s'en sortir au quotidien, pour le moment. Il s'est plutôt bien acclimaté à sa nouvelle vie, bien que son coeur soit brisé de ne pas avoir retrouvé Achille. Heureusement que Peter, cet homme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, l'a trouvé peu de temps après son arrivée en ville. Celui ci s'est montré gentil, et l'a beaucoup aidé à s'habituer à tout ça. Il lui a appris la langue, l'a soutenu dans les moments difficiles... Bref, sans Peter, Patrocle ne s'en serait pas sorti et il lui en sera pour toujours reconnaissant !

C'est d'ailleurs pour cela que Patrocle a accepté de sortir ce soir, bien qu'incertain. Peter lui a assuré que ce serait génial et avait l'air tellement excité de se rendre à cette soirée que Patrocle n'a pas pu dire non. Il ne sait pas encore s'il s'y sentira à l'aise ou à sa place mais en tout cas, il compte bien tout faire pour s'amuser ! Justement déguisé en guerrier grec, Patrocle a l'impression de se retrouver projeté dans le passé, en voyant son reflet dans le miroir. Puis, une fois sur les lieux, il entend Peter le héler. Soulagé de trouver son ami, Patrocle sourit et le laisse le prendre dans ses bras. "C'est rien, j'ai déjà vécu pire que ça !" répond-il quand Peter s'excuse de lui avoir mis du maquillage partout. "Je vais bien, et toi ?" Quoi que. Patrocle ne sait pas trop pourquoi il demande, parce que c'est inscrit sur le visage de Peter à quel point celui-ci est content d'être là. Ensuite, il l'entraine vers un petit groupe de personnes, tous déguisés et les présente à un Patrocle un peu timide, qui les salue en retour avec un petit sourire poli et un signe de main tout aussi gentil. "Bonsoir !"

Code:

Bonsoir Lucifer. Je vais à la soirée Halloween, pour m'assurer que tout s'y passe bien. Si vous voulez me rejoindre je vous envoie l'adresse. Il faut être déguisé. Peut être à plus tard.
Chloé.

Sophie avait passé une bonne partie de l'après-midi avec Camille ici, à cette fête d'Halloween. Comme cette dernière ne souhaitait pas rester trop tard, notamment pour Georges qui était trop petit, Sophie avait accepté avec grand plaisir l'invitation de Sabrina pour l'accompagner au bal. Depuis peu, les deux amis vivaient ensemble, Sophie l'hébergeant depuis son départ de l'orphelinat. C'était si agréable de ne plus être seule dans une si grande maison, si agréable d'avoir de la compagnie à chaque instant, si agréable de ne plus voir toute cette maison vide.

Après avoir passé l'après-midi avec Camille et Georges - qui était épuisé - la jeune femme rejoignit enfin Sabrina à l'entrée de la maison hantée, à la nuit tombée, avec un peu de retard. La jeune fille pressa, malgré tout, un peu le pas pour rejoindre Sabrina. « Oh j'adore ton costume ! » Elle avait clairement l'impression d'avoir répété ça toute la journée. Et en même temps, elle le pensait. Elle avait bien vu Sabrina le confectionner, mais une fois sur elle, ce n'était plus vraiment la même chose. Il rendait vraiment bien, dans tous les cas. Elle trouvait son costume de vampire acheté dans une boutique du coin bien fade à côté de celui de Sabrina, mais peu importe. Tout ce qui comptait pour Sophie, en cet instant, était de s'amuser. Alors elle attrapa le bras de son amie, et ajouta : « J'espère qu'il ne se passera rien d'horrible. » référence à son passé et à ce qui était arrivé lors de la première fête d'Halloween dans cette ville. « J'ai hâte de goûter le buffet. » lança-t-elle tout en entraînant son amie à l'intérieur. La rousse se dirigea alors automatiquement vers la nourriture, attrapant deux ou trois choses à sa disposition. « Je suis morte de faim ! Je suis là depuis des heures et je n'ai quasiment rien mangé. » Ou presque. « Et toi, tu t'es bien amusée ? » Elle l'espérait parce que cette fête était vraiment géniale et connaissant Sabrina, elle avait dû s'amuser. « Pourquoi tu ne t'es pas déguisée en sorcière ? » chuchota-t-elle pour qu'elle soit la seule à entendre. Après tout, ça aurait été le déguisement parfait pour elle, selon Sabrina.

Avec un peu de retard, Sophie était enfin arrivée. Aussitôt, elle complimenta le costume de son amie et obtint, en retour, un compliment. Compliment qui la fit, évidemment, sourire. Sophie n'était jamais contre un compliment ou un mot gentil. Les costumes évoqués, Sophie partagea sa crainte de voir cette soirée tourner au cauchemar comme la précédente. Autant dire que si Sophie aimait se faire peur, cette fois-là, ça ne l'avait pas du tout amusé. Sabrina la rassura alors en lui assurant qu'elle ne risquait rien avec elle. Et Sophie se sentait presque fière de connaître ce secret que tous les autres, autour d'eux, ignoraient. « Tu as raison, je suis stupide d'avoir peur. » précisa-t-elle alors, aussitôt rassurée. Si au départ les pouvoirs de son amie l'avait effrayé, finalement, elle trouvait ça amusant et bien pratique. Elle s'y intéressait grandement, d'autant qu'il s'agissait d'une véritable nouveauté pour elle.

« Presque toujours, oui. » Répondit-elle avec le plus grand des sérieux quand Sabrina lui demanda si elle était toujours guidée par son estomac, pendant que Sophie la conduisait à l'intérieur vers le buffet. Elle avait alors aussitôt attrapé deux ou trois choses à grignoter, puis deux ou trois autres choses. Malgré tout, elle n'oubliait pas de s'intéresser à la journée de son amie et la questionna donc. « C'était génial ! On a testé les sculptures de citrouilles et d'autres activités qui étaient proposées ! » Lança-t-elle, grignotant un nouveau quelque chose, avant de reprendre. « J'ai fait, évidemment, la plus belle citrouille. » C'était une chose importante à préciser, vraie ou fausse. « Ça doit être tellement bien d'avoir son anniversaire en même temps qu'Halloween. C'est un peu comme si tout ça, c'était pour toi. » Lança-t-elle en désignant la fête.

Pendant que Sophie parlait et mangeait, elle remarqua que le regard de Sabrina était attiré par quelque chose, mais elle ne s'en soucia pas. A la place, elle se préoccupait de nouveau du costume de cette dernière, lui demandant pourquoi elle ne s'était pas déguisée en sorcière. Après tout, elle avait bien le droit d'être autre chose une fois dans l'année, mais la curiosité de Sophie l'emportait. La réponse de son amie était incompréhensible. Elle ne comprenait absolument pas de quoi elle parlait lorsqu'elle évoquait l'émissaire des Enfers. « Je croyais que tu étais une bonne sorcière ! Et tu me parles de l'Enfer... Ce n'est pas un peu incohérent ? Et c'est quoi cette autre partie ? » Non, elle ne se méfiait pas de son amie, mais elle ne comprenait pas où elle voulait en venir. Simplement. Elle s'imaginait alors que c'était encore une chose qu'elle ne pouvait pas comprendre.

Par la suite, Sabrina reprit la parole, après avoir salué de la main un homme qui leur faisait de grands gestes qu'elle ne comprenait pas. Sophie secoua alors la tête de haut en bas pour signifier qu'elle avait compris. Sabrina lui avait parlé de ses retrouvailles avec son père. Sans protester, amusée par la description que venait de faire son amie, elle la suivit sans avoir tellement le choix puisqu'elle la tenait par le bras. « Bonjour. » lança à son tour Sophie, observant l'homme et la femme à tour de rôle. Son amie la présenta alors à son père. Sophie tendit alors sa main pour serrer celle de l'homme. « Enchanté Monsieur Spellman. » lança Sophie, en personne bien élevée, imaginant en toute évidence qu'il s'agissait du nom du père sorcier de Sabrina et non du diable, dont elle ignorait l'existence et le lien avec Sabrina. Et, pour une fois, la rousse n'ajouta rien, elle qui était pourtant si bavarde en général.

Le regard n’arrivait pas jusqu’au ciel, voilé qu’il était par un entrelacs de branches épaisses à demi-feuillées. L’automne poursuivait son œuvre. Un tapis orangé jonchait un sol brut. La forêt de Lockwood Hill voyait son ramage mis à nu. Une vieille bâtisse occupait un carré de terre, une maison de toute évidence abandonnée. Il en avait pensé ainsi lors de sa découverte et son opinion n’avait pas varié. Aussi, Ben s’était étonné que l’on parlât d’organiser une soirée en son sein. Halloween... La fête incriminée n’existait pas en son monde. Il était un parfait néophyte, ignorant jusqu’au but même de cette étrange célébration. Derechef, les réponses lui étaient venues par l’intermédiaire de quelques âmes charitables et prolixes sur la question. Le mystère n’en était plus un. En définitive, le décor choisi faisait sens, car quoi de plus pertinent qu’une maison délabrée pour embrasser le thème de l’épouvante…  Bien qu’il eût reçu l’éclairage de ses pairs, Ben naviguait en terres inconnues. Il s’était contenté de suivre les rares indications fournies pour l’occasion. Un costume était de mise. Il avait sourcillé à ce détail. L’idée se déguiser ne pouvait que lui déplaire, faisant écho au passé et au masque qu’il s’entêtait alors à porter, vêtu de ses sombres étoffes qui lui conféraient une allure presque spectrale. Kylo Ren aurait été la parfaite incarnation de la grande faucheuse… Cela va sans dire, il n’était pas question pour lui d’endosser un pareil costume. S’il avait eu son mot à dire, Ben serait venu en tant que Ben, se gardant de toute fantaisie grotesque. Il ne prenait aucun plaisir à être là, mêlé à une foule qu’il toisait d’un œil dédaigneux, témoin de ses enfantillages – il le concevait comme tel. N’avaient-ils pas passé l’âge ? Le folklore n’arrivait guère à l’atteindre. Ben avait la dent dure et s’éveillait à cette conscience. Le constat ternissait davantage une humeur déjà maussade. Il n’aurait pas dû venir. Il aurait préféré qu’il en soit ainsi. Mais la curiosité et le soupçon l’avaient emporté… Une intuition l’amenait ici. Émanait-elle de la Force ou de sa propre pensée ? Il peinait à le dire. Quoi qu’il en soit, un sentiment diffus et impérieux l’avait guidé en ce lieu et il ne comptait pas en partir. Ben portait les murs, s’appuyant sans cesse contre eux. Il était un observateur silencieux. L’homme suivait l’oscillation régulière de l’assemblée et naviguait sur ses vagues capricieuses. Parfois, ses doigts effleuraient l’anneau qui cernait son annulaire gauche. Il jouait avec son alliance, songeant à une compagnie plus agréable. Sa femme lui manquait et il comptait bien la retrouver sitôt cette soirée achevée. Sans oser l’avouer, il aspirait à croiser un visage familier. N’importe qui, y compris ce foutu Poe Dameron… Il aurait au moins eu un exutoire en la personne de cet illustre imbécile au sourire tout droit sorti d’une pub Colgate. Mais il était mal aisé de reconnaître qui que ce fût dans cette nuée déguisée et masquée. Las, Ben trouva le chemin du buffet où il prit soin de se servir une tasse d’un punch probablement trop sucré. Il le gardait à la main en une sorte d’alibi. Il ne trompait personne, le brun n’avait assurément pas l’allure d’un pilier de bar. Sa venue serait peut-être vaine. Son intuition pourrait n’être rien de plus qu’un pressentiment infondé. Mais cela, seul l’avenir le lui dirait.

Costume porté par Ben:

Elle n'avait pas eu envie de rentrer, pas tout de suite. Après s'être plus que largement laissé aller lors d'une séance de cinéma qu'elles n'avaient fini par suivre que d'un oeil particulièrement distrait, Eve et Villanelle avaient discuté de la suite de la soirée. Du moins jusqu'à ce que celle-ci se décide à leur place. Un appel urgent obligeait Eve à s'éclipser, forçant Villanelle à demeurer seule. Ce qui aurait pu la décider à quitter les lieux et à rentrer chez elle, mais que nenni. La nuit était encore jeune, et elle avait beaucoup trop envie d'en profiter comme il se devait.

Donc elle avait décidé de se rendre au fameux bal organisé par "la ville" (cette entité improbable qui semblait parfois réfléchir à leur place), histoire de prendre un peu la température. Elle ne sait pas à quoi s'attendre en termes d'ambiance, mais elle verra bien. Tout à son avantage dans sa robe victorienne, elle compte bien s'amuser... Ou du moins essayer. La notion de divertissement ne s'observe pas chez elle de la même manière que pour la plupart. Il est au-delà de probable que cette soirée finisse tout bonnement par l'ennuyer, comme tout le reste doit finir, naturellement et invariablement, par l'ennuyer également.

Elle s'approprie, un temps, la piste de danse, et se déhanche au rythme d'une musique qui n'est pas forcément celle qu'elle préfère, mais qui a le mérite d'être suffisamment rythmée pour vous pousser à agiter vos bras et vos jambes sans trop réfléchir à vos mouvements. Elle ne cherche pas vraiment à se mêler à la foule, elle ne cherche pas à faire de nouvelles rencontres ou à sociabiliser, elle se contente d'être là, d'exister dans un espace étouffant d'individus costumés qui pour certains rient aux éclats, ont l'air de sincèrement, naturellement, légitimement s'amuser. Villanelle ne peut prétendre à rien de tel. Le sourire qu'elle vole à un danseur dont elle croise brièvement le regard passera peut-être pour convaincant, mais il n'a rien de réellement heureux.

Un morceau, deux, trois. Finalement, elle songe que les festivités manquent sans doute d'alcool. Elle s'approche donc du buffet et considère les mets qui y sont disposés, sans trop savoir dans quoi elle tapera en premier. Elle fourre un amuse-gueule dans sa bouche, le premier qui lui passe sur la main, avant de se saisir d'un verre et d'approcher le grand bol de punch qu'elle remplit généreusement tout en prêtant attention à l'homme debout face au buffet... Il a beau porter un costume - très élégant au passage -, il n'y a pas à y regarder très longtemps pour comprendre que ce type n'est pas du tout dans cet élément, ici, et contrairement à elle, elle n'est pas convaincue qu'il cherche seulement à faire illusion. De cette façon, il parvient à éveiller en elle suffisamment de curiosité pour qu'elle accepte de lui adresser la parole.

"Vous comptez boire votre verre ou vous allez vous contenter de le fixer ?"

Si cette fête était organisée pour Halloween, Sophie ne pouvait s'empêcher d'imaginer ce que ressentait la sorcière. En effet, pour elle, il ne s'agissait pas simplement de cette fête, mais également de son anniversaire. Aux yeux de Sophie, il devait être plus qu'agréable d'avoir ce genre de fête pour son anniversaire, même si comme le lui signalait Sabrina, tout ça n'était pas pour elle. « Peu importe, il te suffit d'imaginer que tout ça est pour toi. » Lança la rousse en haussant les épaules, avant de croquer dans une sorte de toast en forme de cercueil.  

Cette fête était, de toute façon, l'occasion de s'amuser. Peu importe le pourquoi elle avait été organisée. Elles pouvaient s'amuser, rire et se déguiser, sans oublier qu'il y avait un délicieux buffet. Que demander de plus ? Sophie s'interrogea d'ailleurs à propos du déguisement de son amie. Elle pensait, évidemment, qu'elle se costumerait en sorcière. Pourtant, elle avait choisi tout autre chose. Alors, par curiosité, Sophie la questionna. La sorcière lui évoqua alors une autre partie d'elle-même et l'Enfer, chose que la rousse ne comprenait pas. Quel était le lien entre Sabrina et l'Enfer ? N'était-elle pas censée être une bonne sorcière ? Dans tous les livres, les sorcières étaient les descendantes du diable, de l'Enfer et Sabrina lui avait assurée que ce n'était pas le cas. Sophie ne comprenait donc plus rien. A la réponse de la blonde, Sophie haussa les épaules, déçue de ne pas en apprendre davantage et de ne pas comprendre. Pourtant, la rousse n'insista pas cette fois-ci.

Elle n'en eut, de toute façon, pas le temps puisque Sabrina la tira jusqu'à deux inconnus. Il s'agissait en réalité du père de Sabrina et de l'une de ses amis. Tous échangèrent quelques mots. Habituellement si bavarde, Sophie restait étrangement silencieuse cette fois-ci. Sophie tendit sa main pour serrer celle du père de Sabrina, souriant à la plaisanterie de ce dernier. « C'est bien avec moi. » Répondit simplement la rousse, sans chercher à en dire plus comme elle aurait pu le faire en temps normal. Elle lança également qu'elle était ravie de le rencontrer, ce qui n'était pas faux, même s'il s'agissait plus d'une politesse qu'autre chose. Sophie comprit presque aussitôt qu'elle avait dit une bêtise avec les réactions qu'elles pouvaient observer chez ses interlocuteurs. Gênée, la rousse lança un regard rapide à son amie avant de reporter toute son attention sur le père de cette dernière. Lorsqu'il se présenta, expliquant qu'il ne portait pas le même nom que Sabrina, la rousse voulut répliquer quelque chose, mais Sabrina reprit la parole aussitôt, assurant que son père était en train de plaisanter. Pourtant Sophie n'était pas complètement stupide. Portait-il réellement ce nom qui évoquait les Enfers ? Ou peut-être plaisantait-il en cette nuit d'Halloween comme sa fille semblait le sous-entendre ?

Encore une fois, Sophie n'ajouta rien, laissant les choses se dire, les présentations se faire entre l'amie de ce Lucifer et Sabrina. Décidément, la situation était plus qu'étrange. Mais avant que plus de choses ne puissent être dites, Sabrina proposa d'aller chercher quelque chose à boire. Sophie ignorait si c'était une manière polie de les laisser tranquille, mais elle ne le prit pas ainsi. « Je veux bien un soda, s'il te plaît. » Et aussitôt la blonde partie, après la réponse de chacun, Sophie reprit, en s'adressant au père de Sabrina : « Vous vous appelez vraiment Lucifer Morningstar ? Comme le... Diable ? Ou alors c'était une blague ? »  Elle lança un regard à la femme, Chloé, qui se trouvait juste à côté pour guetter la moindre réaction. Peut-être portait-il ce nom parce que ses parents avaient un étrange sens de l'humour ? Peu importe, à aucun moment Sophie ne pouvait imaginer vivre avec la fille du diable et avoir face à elle ce dernier. Elle avait déjà accepté l'existence de la magie et des sorcières, il ne fallait pas trop lui en demander.