Let's build a little woodhouse together, like before. Can we? [Ft Paul D'Aubert]

▿ Date de naissance : 11/02/1993

Depuis que Sophie lui avait dit qu'elle avait revu Paul, Jean était très impatient de revoir le jeune homme. Il avait repassé dans sa tête tous les souvenirs qu'il avait de lui et ces souvenirs le faisait sourire. L'affection que Sophie avait en son cousin, même si quand elle était petite elle passait aussi son temps à se chamailler avec lui, était touchante. Paul, au contraire était toujours gentil et patient avec elle. C'était deux qualités que Jean avaient toujours partagé. Evidemment, Jean était conscient que Sophie voudrait organiser la rencontre de son cousin avec lui-même. Après tout, n'avait-elle pas organiser ses retrouvailles avec sa cousine Camille ? Il ne lui avait jamais dit qu'il savait ni qu'ils avaient cru l'apercevoir à l'ombre d'une ruelle non loin mais parce qu'il voulait qu'elle continue de croire qu'ils ne savaient pas qu'elle avait tout manigancé, ils savaient. Il s'était laissé invité à un repas à trois organisé par Sophie (et évidemment avec Jean en cuisinier particulier comme c'était une habitude que Sophie avait pris depuis Noël). Là, ils avaient longuement parlé ; Jean avait adoré retrouvé Paul et encore plus discuté des heures avec.

Il avait appris lors de ce dîner que Paul était constructeur de cabanes aujourd'hui et cela avait à peine surprit Jean à vrai dire. Il se souviendrait toujours des cabanes qu'ils avaient construits tous ensemble à Fleurville pendant l'été. Paul était extrêmement habile de ses mains – et il l'avait appris des indiens en grande partie mais pas que forcément. Il fallait aussi aimer travailler de ses mains et cela se voyait Paul aimait construire. Depuis quelques temps, Jean avait dans l'idée de faire construire un cabanon dans le fond de son jardin pour entreposer le matériel de jardinage et d'autres choses que l'on trouve en général dans les abris de jardin. Il le voulait assez grand quand même, comme une vraie maison miniature. Puisqu'il avait donc conservé le contact avec Paul depuis le dîner, Jean avait donc reprit contact avec afin de convenir d'un rendez-vous avec lui. Au delà de ce simple projet de cabanes, Jean était vraiment heureux de pouvoir le cousin de sa chère Sophie qu'il considérait presque comme un frère. Il avait hâte d'en savoir plus encore sur lui et sur sa vie ici mais il était triste qu'il n'ait pas retrouvé sa petite Marguerite ici.

Ainsi, Jean attendait ce jour-là qu'arrive Paul et pour le moment il était assis à la table de sa salle à manger où il travaillait. Il avait apporté l'un de ses dossiers du bureau : une situation assez particulière de harcèlement au boulot. Il avait apporté tout ce dont il avait besoin pour travailler et constituer un dossier solide à son client. Deux heures plus tard vers les onze heures trente, il venait tout juste de raccompagner sa femme de ménage à la porte qu'il entendit un nouveau coup de sonnette à la porte. Il sut aussitôt qu'il s'agissait de Paul puisqu'il n'y avait que lui qu'il attendait ce jour-là. Il s'était libéré toute l'après-midi du samedi. Ce fut donc avec un grand sourire rayonnant qu'il ouvrit sa porte afin d'accueillir son ami chez lui :

« Paul, tu es pile à l'heure, je vois qu'on a ça aussi en commun ! » dit-il tout en lui tendant la main pour lui offrir une poignée de mains chaleureuse. « Je suis enchanté de te revoir. Comment vas-tu cher Paul ? Vu l'heure, j'ai prévu de manger ensemble ce midi si ça ne te dérange pas. J'ai tout prévu. » Il le laissa ensuite rentrer chez lui.

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▿ Date de naissance : 04/02/1995

Let's build a little woodhouse together, like before. Can we?

Quand il avait retrouvé Sophie, cela avait été le déclencheur de bien d’autres retrouvailles. Paul avait été surpris de constater qu’une bonne partie de ses amis étaient présents ici. Sophie n’avait pas pu cacher à qui que ce soit qu’elle avait retrouvé son cousin. Bilan des courses, il avait retrouvé Jean et Camille assez rapidement. Pour Jean, c’était même assez simple car Sophie avait tout simplement organisé un repas tous les trois ensembles. Madeleine n’avait pas été avertie mais par une curieuse coïncidence, elle était tombée sur son dossier au bureau et avait demandé à s’en charger. Finalement, il avait retrouvé tout ce petit monde, même si Marguerite manquait encore.

Au cours du dîner avec Jean et Sophie, ils avaient échangé sur ce que chacun avait fait de sa vie dans ce monde. Paul n’avait pas été autrement surpris de voir Jean se consacrer à la défense des innocents. Cela lui ressemblait énormément et lui, Paul, aurait très bien pu en faire autant s’il n’avait pas pris à sa charge une jeune fille qu’il se devait de nourrir et d’habiller convenablement. L’urgence avait été de produire de l’argent et il y était parvenu. Il avait parfois du mal à tenir la barre tout seul, mais il se débrouillait. Il faisait de son mieux et s’en sortait généralement bien.

Il ne s’était cependant pas attendu à ce que Jean ait besoin de ses services. Son ami avait révélé avoir besoin d’un abri de jardin pour ses outils. Évidemment, Paul avait accepté de le lui construire. Il aurait eu bien du mal à refuser ça à son vieux camarade. Quand il frappa à la porte, Jean lui ouvrit avec un évident sourire. Il était ravi de l’avoir. Il lui proposa de déjeuner ensemble avant de pousser plus avant leur petit projet. Paul fit un sourire un peu malicieux. Il avait envie de taquiner un peu Jean avant de commencer le repas.

« Tiens, c’est curieux, je n’ai pas pour habitude de déjeuner avec les clients », plaisanta-t-il.

Il entra ensuite et étreignit son ami avec chaleur. Il était vraiment heureux de pouvoir passer un moment avec lui, surtout que cela faisait partie de son temps de travail. Il faisait coup double. Ce n’était pas la première fois qu’il s’amusait dans le cadre de son travail, mais il n’avait jamais eu autant de plaisir qu’en un projet avec un de ses amis comme il l’avait fait pour Camille et comme il allait le faire pour Jean à-présent. Un bon repas avant ne serait pas une mauvaise idée et puis, cela leur permettrait de discuter un peu entre amis.

« Comment vas-tu depuis l’autre soir, très cher Jean ? »

▿ Date de naissance : 11/02/1993

FT. @Paul d'Aubert

Quelle surprise cela avait été pour Jean de retrouver Paul il y a de cela quelques temps ! Il était tout autant impatient de ce rendez-vous qu'ils avaient planifié ensemble pour construire dans son jardin une cabane pour ses outils et son matériel. Jean ne serait pas le dernier à mettre la main à la pâte en tous cas, il était hors de question qu'il laisse Paul faire tout tout seul. Il n'avait jamais eu peur de s'impliquer dans tel jeu ou telle activité. Pour ce jour-là, il avait même tout prévu pour le midi. Il avait acheté tout ce qu'il fallait pour déjeuner ensemble. Le temps semblait accommodant alors ils pourraient même manger leur sandwich dehors. Quand il lui ouvrit la porte, lui offrant un sourire et une poignée de mains engageante, il s'écarta de sa porte pour laisser entrer le cousin de sa chère Sophie.

Devant son offre de déjeuner et la réponse qu'il lui fit, Jean écouta la réponse qu'il le fit soutire : « Mais vous ne déjeunez pas avec n'importe qui tous les jours non plus ? »

Après avoir refermé la porte de chez lui, Jean le mena alors pour une petite visite guidée de sa maison direction le salon pour discuter un peu plus avant de se mettre au travail. Ils avaient déjà eu de l'occasion de parler autour de la table de Sophie, ainsi Jean connaissait déjà certaines choses de la vie de Paul ici comme le fait qu'il n'avait pas retrouvé Marguerite ou bien qu'il avait adopté une jeune fille du nom de Mary. Il n'avait jamais douté du bon cœur de Paul même à l'époque.

« Ca va très bien. Et toi ? Comment va Mary ? » lui demanda t-il avant de poursuivre encore un peu. « J'ai fait une découverte l'autre jour. J'ai découvert cette magnifique poupée de porcelaine qui ressemblait tant à celle qu'avait Saphie dans le passé. Je n'ai pas pu m'empêcher de la lui acheter. »

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▿ Date de naissance : 04/02/1995

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Paul sourit doucement à Jean qui lui faisait remarquer qu’il ne dînait pas avec quelqu’un de spécial tous les jours. Il avait effectivement raison et ça lui manquait de ne pas régulièrement manger avec ses amis. Il était heureux que Jean lui ait proposé de dîner en sa compagnie. Quitte à travailler ensemble, autant en profiter. C’était l’avantage d’avoir retrouvé un ami dans cette ville. Et puis, malgré tout, c’était plus des filles que Paul avait retrouvé et c’était une bonne chose d’avoir un ami homme à fréquenter qui connaisse son enfance. Il en avait en tant qu’adulte, mais Jean, ce serait toujours particulier.

Il sourit durant la visite guidée que Jean lui fit de sa maison. Il était très fier, de toute évidence, de tout ce qu’il avait accompli. Il le pouvait. La maison était simple mais élégante et bien agencée. Il avait fait tout ce qu’il fallait pour qu’elle soit belle et accueillante. Paul songeait que Jean avait beaucoup de goût et avait su s’adapter à ce monde, peut-être même mieux que Paul ne le faisait lui-même. Il avait réussi à monter une entreprise, mais il ne faisait que survivre et il ne pouvait pas investir dans une maison comme celle dans laquelle il se trouvait.

« C’est vraiment joli chez toi. Tu as su bien agencer les choses. Tu n’as pas eu trop de mal à t’adapter à la modernité ? »

Jean lui annonça qu’il avait trouvé une poupée dans une échoppe qui lui avait fait pensé à celle que Sophie avaient quand elle était petite. Il lui demanda aussi des nouvelles de Mary. La jeune fille avait rencontré Jean et Sophie lors du dîner et tout s’était évidemment bien passé, mais Paul savait qu’il faudrait probablement du temps pour qu’elle se sente en familiarité avec ceux que lui voyait comme une famille. Il sourit tendrement en songeant au romantique qu’était Jean, voilà bien une chose qu’ils partageaient tous les deux. Et la jeune femme avait dû apprécier le présent qui lui avait été fait.

« Mary va bien. Elle me fait toujours profiter de sa bonne humeur. Sophie a dû être très touchée par ton présent. J’espère que ça lui rappelle de bons souvenirs. »

▿ Date de naissance : 11/02/1993

FT. @Paul d'Aubert

Cela faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vus, et il était hors de question pour Jean de ne pas profiter de l'occasion pour en apprendre plus sur ce qu'était devenu Paul dans ce nouveau monde. Il comptait donc mettre à profit le fait de travailler sur les plans d'une petite cabane dans le fond de son jardin avec lui pour en apprendre plus sur sa vie. Il lui avait déjà parlé de cette jeune fille qu'il avait adopté lors du dîner de réunion avec Sophie et trouvait cette intention très louable. Il n'était d'ailleurs pas étonné qu'il ait fait cela car Paul était foncièrement bon et généreux. Il avait d'ailleurs rencontré la jeune fille du nom de Marie lors de ce même repas et l'avait trouvé lui aussi absolument adorable. Il n'était pas surprit qu'elle ait gagné le cœur de leur cher Paul. Il était toutefois navré qu'il n'avait pas su retrouver sa chère petite Marguerite mais Jean avait bien retrouvé Sophie après trois ans sans avoir vu personne auparavant. Alors rien n'était perdu. Un jour il finirait peut-être par la retrouver et c'était d'ailleurs ce désir qu'il avait exprimé lorsqu'ils avaient parlé lors du repas chez Sophie.

Jean était heureux de pouvoir lui montrer le petit chez lui qu'il s'était fabriqué ici, ce petit cocon confortable qu'il aimait retrouver après chaque journée de travail bien que ce n'était pas aussi grand que l'ancienne demeure de Paris de ses parents où il avait grandi ou la maison de Sophie. Mais Jean savait se montrer modeste et seul la volonté de se sentir bien chez lui l'avait guidé pour avoir acheté cette maison. Il l'avait aimé d'office, son orientation au soleil, son petit jardin, ses pièces modestes mais spacieuses, le petit balcon à l'étage... Il l'avait meublé selon ses goûts et en recherchant des meubles d'époque histoire de se reconstruire un petit coin de l'époque de laquelle il venait. Jean fut heureux d'entendre Paul le féliciter sur l'arrangement de sa maison et il lui demanda aussi s'il n'avait pas eu de difficultés à s'adapter à la modernité.

« Cette maison, ça a été un peu un coup de cœur. Elle est très bien exposée et puis très agréable à vivre, facilement chauffable. Et puis j'avais besoin de pouvoir retrouver après le travail un petit coin qui me rappellerait d'où je venais... La plupart des meubles, ça m'a pris une éternité pour réussir à trouver les bons. Tu remarqueras pas contre si on entre dans le salon qu'il n'y a pas de télévision. Il y a l'exception du poste de radio mais pour ce qui est de la télévision, je n'en ai jamais vu l'intérêt. D'ailleurs si j'ai un téléphone portable c'est principalement pour le travail. » Bien sûr, aujourd'hui il y avait Sophie qui était venue se greffer à la liste de contacts ainsi que tous ceux qu'il avait retrouvé depuis donc en cela il ne possédait plus un portable uniquement pour le travail mais il ne restait pas non plus des heures au téléphone. Le téléphone, c'était pratique il fallait l'avouer. Quant à la télévision, non il n'avait pour elle aucun intérêt...

Alors qu'il lui parlait de la poupée qu'il avait découvert dans cette échoppe de magasins et il n'avait pas pu s'empêcher de le dire à Paul parce qu'il connaissait tellement Sophie qu'il devait savoir si un tel présent lui ferait plaisir encore aujourd'hui et bien qu'elle ait normalement quitté le tendre âge de l'enfance où l'on jouait aux poupées. L'avait-elle réellement quitté ? Pas vraiment, elle avait toujours gardé son esprit d'enfant. Elle agissait encore comme si elle en était une parfois ! En tous cas, il lui fallait partager son enthousiasme à l'idée d'avoir déniché ce parfait cadeau qui ressemblait tellement à sa poupée d'antan. Aux paroles de Paul, Jean crut comprendre qu'il pensait qu'il lui avait déjà donné la poupée.

« Je ne la lui ai pas encore donné. Cela ne saurait tarder. Je l'ai à l'étage si tu désires la voir. Tu connais bien Sophie, encore plus que moi. Ton opinion est donc fortement appréciable. Après toi, n'as-tu pas toi-même côtoyé cette fameuse poupée ? »

Son opinion lui importait beaucoup. Après, lui et Paul avaient toujours eu à cœur les meilleurs intérêts pour Sophie. Et qui sait, peut-être était-ce réellement la même poupée que la Ville avait fait réapparaître dans ce monde et peut-être que Jean avait été destiné à la retrouver ? Peut-être était-ce ainsi que l'on pouvait retrouver des objets de notre passé ici ?

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▿ Date de naissance : 04/02/1995

Let's build a little woodhouse together, like before. Can we?

Paul avait toujours associé à Jean un certain principe de simplicité et il n'était pas autrement surpris de constater que son ami n'avait pas forcément rempli sa demeure avec les nouvelles technologies que l'on pouvait trouver par ailleurs dans cette ville particulière. Paul l'avait fait un peu davantage, principalement pour gérer son entreprise, mais aussi parce que Mary pourrait peut-être avoir besoin de certaines choses. Mais elle non plus n'était pas vraiment au fait de ces dernières technologies et le père et la fille n'utilisaient pas tant que ça toutes ces choses qu'ils avaient acquises.

Il valait peut-être mieux un endroit comme celui-ci où les choses n'étaient tout simplement pas présentes. Au moins la pièce n'était pas peuplée d'artefacts inutiles. Il était vrai que le père et la fille essayaient d'acquérir davantage d'expertise sur leurs acquisitions afin de pouvoir s'en servir et ils se demandaient parfois si cela avait un réel intérêt ou si ces efforts étaient inutiles. Quelque part, ils n'avaient jamais eu besoin de tout ce bric-à-brac à l'endroit où ils avaient toujours vécu et ils se demandaient si c'était vraiment nécessaire pour vivre dans ce monde de maîtriser tous ces usages. De toute évidence, Jean s'en sortait bien sans.

« J'ai intégré quelques-uns de ses objets chez moi en me disant que ce serait utile pour Mary, mais elle n'a jamais beaucoup plus utilisé ces choses-là que nous et finalement, je me demande si c'était vraiment utile d'investir là-dedans. Certaines choses me sont utiles pour le boulot mais, pour le reste, ça fait finalement office de nids à poussière. »

Il n'avait pas fait que côtoyer la fameuse poupée que Sophie avait tellement aimé. Il avait participé à la plupart de ses déboires et également à son enterrement. Il avait aussi constaté qu’au moment où elle en avait eu vraiment besoin, Sophie était repartie chercher sa poupée afin d'obtenir une sorte de soutien et un rappel du dernier cadeau de sa mère. Il ne ferait aucun doute qu'une poupée neuve ressemblant à celle-là ferait sans doute beaucoup de biens à la jeune femme et Paul devait reconnaître qu'il était probablement l'un des mieux placés pour pouvoir savoir à quel point la trouvaille de Jean ressemblait à l'originale.

« Tu parles, j'étais là à son enterrement », déclara-t-il avec un faux sérieux avant de rire. « Cette pauvre poupée en a tellement vu. Et j'espère que Sophie sera un peu plus douce avec la deuxième version. Mais je suis d'accord pour de la voir, si tu veux. Je pourrais te dire si elle est fidèle à mon souvenir. »

▿ Date de naissance : 11/02/1993

FT. @Paul d'Aubert

Jean n'avait jamais vu l'utilité de remplir sa maison de certaines choses qui lui semblaient totalement inutiles d'avoir comme la télévision. C'est donc avec une certain fierté et surtout beaucoup de joie qu'il présentait sa maison à Paul et lui racontait que cela lui avait pris du temps pour réunir tous les meubles d'époque qui se trouvaient à présent chez lui. La maison qu'il s'était construit ici, il s'y sentait bien. Il s'y sentait chez lui. Au-dehors, il avait parfois encore quelques petits problèmes pour s'habituer à certains aspects de cette vie. Il ne comprenait pas l'utilité de toute cette technologie. Aujourd'hui, quand on se promenait dans la rue, c'était pour voir tout le monde accrochés constamment au boîtier qui leur servait de téléphones portables. Même quand ils ne l'utilisaient pas, ils l'avaient quand même en mains. Pourquoi ? Se demandait Jean, il n'en savait rien. Par habitude de toute évidence. Selon lui, mieux valait éviter de prendre certaines habitudes qui les empêchaient de participer activement à la vie réelle. Quand on était pris dans son écran de téléphone portable, il y avait forcément des choses qu'on ratait comme des rencontres qui pouvaient changer la vie ! Non, on pouvait passer à côté de beaucoup de choses. Enfin, les téléphones étaient une chose. Il y avait aussi d'autres choses dont Jean n'aurait jamais l'utilité pour. Comme les jeux videos.

Il entendit Paul lui répondre que, pensant certains outils seraient utiles à Mary, il avait investi dans ceux-ci mais il se demandait s'il avait vraiment bien fait car Mary ne les utilisaient pas forcément et elles étaient davantage un nid à poussière. Il en utilisait certaines pour le boulot quand même. Jean était content qu'au moins certaines lui étaient utiles pour le boulot. Et puis Jean avait quand même une imprimante et un fax. Pas chez lui mais au boulot alors il approuvait donc que la technologie avait quelques bons côtés.

« J'ai l'impression qu'on nous pousse dans ce genre de société moderne à acheter tout ce qu'on pourrait se passer facilement. Cette société de consommation pousse continuellement à nous faire croire qu'on a besoin de choses alors qu'en fait si on réfléchissait bien on en a pas besoin pour être heureux. Je préfère garder une vie simple, sans faire trop d'abus de ce côté car je pense que le bonheur ne se situe pas dans la technologie. Bien sûr.... J'ai une imprimante et un fax au travail donc je sais m'en servir. Tu as raison, certaines choses s'avèrent utiles et très bien pensées, il faut bien le dire cette société n'a pas que des mauvais côtés. Mais si les gens, les enfants, avaient moins de cette technologie ils sauraient davantage comment s'amuser véritablement. Comme nous on le faisait. » termina t-il avec un éclat de rire. « Et ça, Sophie n'était pas en reste d'idées nouvelles. »

Alors qu'ils discutaient de la poupée, Jean lui demanda s'il voulait la voir car il savait très bien que Paul l'avait côtoyé beaucoup plus que lui-même et il saurait lui dire si c'était vraiment ressemblant. Pour lui, elle l'était vraiment mais avoir l'avis de Paul lui ferait plaisir. Paul lui parla de l'enterrement de la poupée et il rit. Jean en avait entendu parler de Camille et Madeleine à l'époque ! Il en avait tellement rit et en même temps c'était tellement attendrissant et aussi du Sophie tout craché.

« Plus douce, je l'espère... J'espère vraiment qu'elle ne fera pas les mêmes bêtises avec, mais tu sais en même temps, c'est de Sophie dont on parle.. » Il l'adorait, mais voilà quoi. « Enfin Sophie ne serait pas Sophie si elle changeait ! » Il fit signe à son ami de la suivre jusqu'à l'étage tout en lui expliquant qu'en plus, la poupée avait les mêmes cheveux en bouclettes que la propre poupée de Sophie avait eu avant qu'elle ne les passe sous le fer à friser. Entrant dans sa chambre à la décoration à la fois sobre et à l'identique du reste de la maison, il se dirigea vers son armoire avant d'en sortir la petite boîte dans laquelle se trouvait la poupée. Il tendit la boîte à Paul, lui laissant tout loisir de l'ouvrir lui-même.

« Tu sais, je me demande même parfois si la ville n'a pas fait exprès de faire réapparaître des choses de notre passé. J'ai entendu parler que ce genre de choses étaient arrivées, donc qui sait, c'est peut-être la même poupée ? Et le fait que ce soit moi qui la trouve ne serait pas du tout une coïncidence... »

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▿ Date de naissance : 04/02/1995

Let's build a little woodhouse together, like before. Can we?

Cette ville s'intégrait dans ce que les habitants de ce monde avaient coutume d'appeler l'ère moderne. De fait, des personnes comme Paul ou Jean se trouvaient confrontés à ce qu'on appelait des facilités technologiques avec lesquels ils n'étaient pas familiarisés. Mais le constat qu'ils en faisaient démontrait bien que toute société avait ses avantages et ses inconvénients. Si les deux amis convenaient que cela pouvait être agréable de trouver rapidement les informations dont on avait besoin pour interagir plus facilement dans le cadre du travail, ni l’un ni l'autre n'avait vraiment l'impression que tous ces objets amélioraient vraiment leur vie privée.

En termes d'éducation, Jean avait raison. Il était dommage de priver les enfants des jeux tels qu'ils l'avaient vécu durant leur enfance. Leur imagination et leur inventivité étaient mises à l'épreuve et le jeune homme avait bien raison en disant que celle de Sophie était inépuisable. Même si les conséquences n’avaient pas toujours été les meilleurs, il devait reconnaître que ça ne les avait jamais empêchés de beaucoup s'amuser et que les souvenirs qu'ils en gardaient étaient inégalables. Fort heureusement, ils demeuraient libres de s’en passer s'ils préféraient.

« Sophie a toujours eu une imagination à toute épreuve. Je n'ai pas retenu l’ensemble de ses facéties, je le reconnais. Le pire, c'est que ce n'était jamais sans conséquence. Elle n'aurait pas pu trouver une idée qui ne se termine pas par une mésaventure ou une autre. Non, bien trop ennuyeux pour notre Sophie », dit-il en riant.

Les tortures infligées à sa poupée en étaient un excellent exemple. La fillette avait été incapable de prévoir que ce que ce qu'elle faisait subir à sa poupée aurait comme conséquence. Jean n’avait pas tort en disant que Sophie ne changeait pas complètement, mais ces sottises étaient davantage de la maladresse et de la méconnaissance que de la méchanceté. Aussi, maintenant qu'elle était une adulte, il paraissait logique de penser qu’elle n'irait pas jusqu'à torturer la malheureuse poupée. À son niveau, il était pourtant évident qu'elle aurait sûrement bien d'autres idées controversées. Peut-être rien d'aussi excessif, mais comme disait Jean, elle restait Sophie.

« Je crois que cette poupée a tout de même des chances de rester entières. Sophie ne change pas, mais elle est un peu mieux capable de prédire les conséquences de ses actes sur une pauvre poupée. »

Pendant que Jean se posait des questions sur la ville et sa manière de faire les choses, Paul sortit la poupée de son étui afin de l'observer. Il n'aurait pas pu jurer à 100% que la poupée était exactement celle que Sophie avait eue enfant, mais elle lui ressemblait beaucoup. Il ne pouvait nier que c'était une étrange coïncidence et que ce n'était pas la plus extraordinaire des particularités qu'il avait pu remarquer dans cette ville. Tout le monde semblait plus ou moins y trouver sa place, même sans être totalement à son aise et il semblerait que la majorité ne soit pas aussi perdus et dépaysé qu'ils auraient dû l'être. Alors une poupée qui réapparaissait n'était peut-être pas une si étrange affaire.

« j'ignore si c'est bien elle, mais elle lui ressemble beaucoup. je pense que Sophie sera vraiment ravie. En ce qui concerne cette ville, elle semble s'appuyer sur tant de principes étranges qu'une poupée qui réapparaît n'est pas le plus extraordinaire. J'ai entendu dire que les registres de la ville changeaient en fonction de la personne qui les lisait, comme si on ne pouvait pas à avoir accès à certaines informations avant que l'heure ne vienne, par exemple la présence de certains êtres chers. C'est bizarre non ? »

▿ Date de naissance : 11/02/1993

FT. @Paul d'Aubert

Ils étaient bien d'accord sur le caractère à Sophie et l'avaient toujours été. Jean s'esclaffa aux paroles de Paul qui parlait de l'imagination à toutes épreuves de Sophie. Ah cette Sophie ! S'ils ne l'avaient pas eu pour mettre de l'ambiance dans leurs jeux... Et bien sûr, aucune de ses inventions n'étaient sans conséquences. « Il aurait fallu l'inventer si elle n'avait pas existé. Un sacré paquet quand même cette sacrée Sophie ! » Mais c'était leur Sophie. Leur Sophie et ils ne l'échangeraient pour rien au monde. Ses bêtises étaient ds bêtises innocentes ; elle ne se rendait pas compte qu'elles pouvaient être méchantes. C'était ça le truc, par conséquent on ne pouvait pas lui en vouloir.

Il lui était arrivé d'être choqué par quelques gamins qui pleuraient ou réclamés tel ou tel jeux videos à leurs parents et pleurer jusqu'à ce qu'ils l'obtienne. Cela, Jean était catastrophé par une telle attitude. Il ne comprenait pas comment on pouvait être ainsi pour avoir un simple jeu alors qu'il y avait tant de possibilités d'amusement dehors. Courir, jouer, interargir avec les autres était bien mieux que de rester assis et avachi dans un canapé à jouer à un jeu qui d'un, énervait les enfants, et de deux ça abrutissait les enfants. Avant, ils savaient être créatifs et ne pas juste de cantonner à jouer à un jeu virtuel...

S'il avait des enfants un jour (enfin, ce qui n'était pas du tout sûr car il n'était pas certain que Sophie aimerait en avoir), et bien il enseignerait à ses enfants ce qu'était vraiment jouer. Oh oui, Jean pensait qu'il pourrait être un bon père... Si seulement... Si seulement ! Il n'avait encore jamais envisagé cette possibilité et puis ils venaient tout juste de se retrouver avec Sophie. Il ne souvenait plus s'ils en avaient déjà parlé dans leur monde peu après leur mariage... Ici pour le moment Jean lui avait promis d'être patient et il lui avait promis qu'ils travailleraient à retrouver ses souvenirs, mais Jean se demandait réellement s'il avait envie d'être père un jour.

« Dis-moi Paul, tu t'es déjà dis qu'un jour tu aurais des enfants ? »

Jean lui avait ensuite montré la poupée pour savoir si Paul pensait lui aussi qu'elle ressemblait à celle de Sophie. Jean observa Paul qui était en train d'ouvrir le carton de la boîte de la poupée pour y jeter un œil. Il était de son avis. Il ne savait pas si c'était la même mais en tous cas elle lui ressemblait beaucoup. Il le rassura ensuite sur le fait qu'il pensait que cette poupée aurait plus de chance de rester entière car aujourd'hui, elle avait grandi. Il était peu probable qu'à l'heure actuelle, elle lui refasse les mêmes misères...

« Je pense aussi. » rit-il. « Enfin, j'espère bien que la poupée ne finira pas dans un four micro-ondes dans lequel elle l'aurait oubliée... Sophie peut être très en l'air et ça ça n'a pas changé. Enfin on est d'accord sur ce fait au moins. La poupée lui plaira, c'est le plus important. » Il s'étonna et se demanda ensuite si la ville n'avait pas fait exprès de faire réapparaître la poupée pour que Jean la trouve à un moment qu'elle l'aurait décidé, et Jean écouta Paul lui répondre et lui parler des registres de la ville qui s'effaçait et changeaient selon la personne qui les consultaient. Franchement, cela ne l'étonnait même pas. Même les lieux changeaient ainsi que la cartographie de la ville, faisant apparaître et disparaître des endroits d'un jour à l'autre.

« C'est n'est en effet pas surprenant du tout, cela arrive même aux lieux de cette ville. Et cela veut dire que peut-être nos parents, » il s'interrompit, se rendant compte et se souvenant que les parents de Paul ne s'étaient jamais montrés vraiment comme des parents proches de leur enfant, d'où la raison pour laquelle Paul passait tout son temps à Réan quand ces derniers étaient à Paris ou ailleurs à profiter de la vie mondaine. « du moins je veux dire les autres êtres qui nous sont chers. Peut-être qu'ils sont là. Le mauvais caractère de Léon ne m'a jamais tant manqué si tu savais. »

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▿ Date de naissance : 04/02/1995

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Paul observait pensivement la poupée de Sophie en pensant à leur enfance, à leurs jeux, à tout ce qu’ils avaient partagé, à l’insouciance de l’enfance. Sophie en avait peut-être fait des belles, mais au moins, ils ne s’ennuyaient jamais avec elle. Elle était toujours prompte à inventer quelque nouveau jeu ou quelque nouvelle folie à faire d’une manière ou d’une autre. Sur le coup, toutes ne lui paraissaient pas amusantes, mais maintenant, en y repensant, il était nostalgique. Leur enfance avait été si riche d'expériences et d'aventures et désormais, il fallait affronter le sérieux de la vie en sachant très bien que les choses ne se résoudraient pas aussi facilement.

Il était donc plongé dans ses pensées lorsque la voix de Jean l'en sortit. Il lui demandait s'il avait envisagé un jour d'être père. Bien entendu, Paul avait Mary. Mais il se doutait bien que la question de son ami impliquait de faire des enfants qui serait vraiment les siens et non d'adopter une enfant déjà éduquée. Cette question orienta les pensées de Paul vers sa chère Marguerite qu’il n'avait pas encore retrouvée. Il ne pourrait jamais envisager de faire un enfant avec quelqu'un d'autre qu'elle. Elle était la seule qu'il pouvait accepter d'avoir dans sa vie et avec qui il pourrait construire une famille.

« Quand nous étions chez nous, et que j'avais Marguerite, oui. Mais maintenant que je suis seul ici, je crains que Mary soit la seule fille que j'aurai jamais. »

La question de savoir si la poupée allait finir dans le four à micro-ondes fit redescendre un peu le ton de la conversation. Paul afficha même un léger sourire en entendant la remarque de Jean. Il pouvait tellement s'imaginer Sophie en train de faire n'importe quoi avec sa poupée. Un petit sourire protecteur se dessina sur ses lèvres. Cela dit, il était convaincu qu'en tant qu’adulte, elle se montrerait moins désinvolte que ça quand même. De toute façon, il était probable que la poupée deviendrait principalement un objet exposé car elle n'avait plus vraiment l'âge de jouer avec.

« Il ne faut pas exagérer. Et puis, étant donné que c'est un cadeau de ta part, je ne serai pas autrement surpris qu’elle le garde précieusement en évidence sans y toucher ou le moins possible. Elle va vouloir le préserver. »

Paul sourit lorsque Jean se reprit après avoir mentionné les parents. Il était juste que ses parents ne manquaient pas vraiment à Paul car ils n'avaient jamais vraiment puis noué de liens proches avec eux. C’était son oncle et sa tante de Réan qui avaient davantage joué le rôle de parents. Mais cela ne voulait pas dire qu'il ne comprenait pas le désir de gens de retrouver les personnes de sa famille. Paul eut un petit sourire en pensant à Léon qui n'avait jamais été le plus courageux des hommes, quoi qu'il n’eût pas hésité en grandissant à intégrer l'armée. Mais il faisait partie de leur petite famille et à ce titre, il leur manquait.

« Ce serait merveilleux que nous puissions être tous réunis, mais j'imagine que ce n'est pas un choix que nous avons ou une décision que nous pouvons prendre nous-mêmes. Il nous faudra donc attendre de voir ce que cette ville à l'intention de nous offrir dans le futur. Pour ce qui est de Léon, il avait des défauts, mais Il n'empêche qu'il est ton frère et un ami pour moi. Et j'espère sincèrement que nous le reverrons. »

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FT. @Paul d'Aubert

Si Jean se posait beaucoup de questions sur celle des enfants, adoptés ou non, il désirait savoir l'opinion de Paul là-dessus. Il était personnellement dans le flou. Il aurait bien aimé en avoir un, il pensait qu'il serait un bon père mais avec Sophie ? Il n'en était pas sûr et il doutait que Sophie avait les mêmes désirs que lui. Elle avait certes bien grandi et évolué mais n'était encore qu'une enfant en elle alors avoir un enfant elle-même ? Jean partageait l'avis de Paul. Il ne pourrait de toutes façons jamais avoir d'autres enfants de quelqu'un autre que Sophie. Dans ce cas, outre en adopter un, il y avait fort à parier qu'il n'en aurait jamais. Si Sophie était à présent suffisamment responsable pour ne pas brûler sa poupée, était-elle réellement au point d'avoir un enfant ? Le voudrait-elle vraiment un jour ? Rien n'était moins sûr.

« Je comprends ton sentiment. Et bien, au moins tu as une fille avec toi même si elle est grande et déjà éduquée. Le plus important est l'attachement que vous avez l'un pour l'autre. » répondit-il après qu'il lui ait répondu. « Je crains fort que moi non plus je n'aurai jamais d'enfants de toutes façons à part si je décide d'en adopter un. Ce serait je crois la plus forte probabilité. »

Pour en revenir à la poupée, ils tombaient d'accord sur le fait qu'elle le traiterait sûrement mieux que celle qu'elle avait eu par le passé. Paul émit même qu'étant donné que c'était Jean qui la lui avait offert, elle la mettrait même en exposition voire en vitrine plutôt que de jouer avec et de l'habiller comme elle le faisait quand elle était enfant. Ou alors, de l'opinion de Jean, peut-être qu'elle la poserait sur son lit et irait dormir avec tous les soirs pour se réveiller avec à ses côtés. En quelques sortes, ce serait comme dormir dans les bras de Jean même s'il n'était pas là.

« Tu as peut-être raison ou alors la poser près de son lit pour dormir avec tous les soirs. J'en serai heureux si c'était le cas. » Après tout, faut-il nécessairement être un enfant pour encore dormir avec une peluche ou sa poupée favorite ? La signification d'un jouer pouvait être parfois tellement rassurante qu'on avait envie de la garder avec soi pour dormir, et même en étant adulte.

Alors qu'ils parlaient de leur famille ô combien nombreuses et qui pourtant se trouvait ô combien incomplète ici, Jean savait très bien que les parents de Paul ne lui manquait pas. En tant que jeune adulte, le commandant de Rosbourg lui manquerait sûrement beaucoup plus ainsi que la mère de la petite Marguerite. Même Blaise lui manquait sûrement bien plus que ses propres parents. Mr Et Me Réan avaient joué davantage le rôle de parents que ceux de Paul l'avait fait quand il était tout petit sinon. Pourtant, il était évident que Paul (avec le bon cœur qu'il avait) se réjouissait que ses amis retrouvent un jour leur famille au grand complet.

« Léon a son caractère comme tous, et pas des plus faciles, mais Sophie est-elle la plus facile d'entre nous aussi ? Ils ont tous les deux bon cœur et dans le cas de Léon il avait du mal à le montrer mais il a extrêmement bon coeur. Je crois que l'armée a eu une très bonne influence sur lui par la suite. De ce que je me souviens en tous cas... » Même de son frère il n'en avait que des bribes mais il aimerait ce qu'il devenait aujourd'hui. « Au fait, cette cabane, je crois que nous l'avons oublié. Nous parlons, nous parlons mais nous ne sommes toujours pas sortis dehors dans le jardin pour que je te montre l'endroit. Au fait, t'ai-je dit que j'ai un jour surprit un étrange docteur qui était entré dans mon jardin ? Et quand je dis le docteur c'est Docteur avec une majuscule. Tu ne devineras jamais ce qu'il était en train de faire lorsque je l'ai surprit. Il regardait mes buissons de fleurs où il y avait des coccinelles et il les prenait pour des extra-terrestres. Un drôle de personnage je te promet ! » Jean partit dans un éclat de rire alors que le souvenir lui revenait à l'esprit.

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Jean avait cette même faculté que lui à voir le positif en toute chose et à comprendre combien il pouvait être intéressant de mettre en avant une situation positive et heureuse et d’en oublier les aspects qui correspondaient moins à ce que l'on pouvait espérer. En l'occurrence, il était heureux d'avoir une fille, même si cela voulait dire qu'il ne l'avait pas connue bébé ni élevée depuis sa plus tendre enfance. Il éprouvait néanmoins un certain respect et une certaine amitié pour le père qu'il ne connaissait pas de son enfant adoptée, étant donné la façon dont il avait éduqué son enfant.

« Pour tout te dire, Mary est si bien élevée que je me sens une forte amitié pour son père, même si je ne l'ai jamais connu. Il doit être quelqu'un d'exceptionnel pour avoir une fille comme elle. »

Paul était beaucoup moins convaincu que Jean en ce qui concernait le fait de ne pas pouvoir avoir d'enfant. Il était persuadé que Sophie pourrait le surprendre en ayant envie de devenir mère un jour, à l'image de sa propre mère pour qui elle avait toujours eu beaucoup d'affection et de respect. Même quand elle faisait toutes sortes de bêtises, ça ne l'empêchait pas d'avoir pour sa maman une considération certaine et de vouloir lui ressembler. Cela dit, il savait que ce serait quelque chose de plus facile à faire si Madame de Réan réapparaissait auprès d'elle dans ce monde.

« Je pense que, quoi qu'il arrive, tu ne devrais pas renoncer à être père. Parce que je suis sûr que tu ferais un père fantastique et Sophie serait sûrement une incroyable maman. »

En tout cas, quelle que soit la manière dont elle décidait de mener sa vie, il était évident pour le jeune homme qu’il y avait peu de probabilités pour que cette nouvelle poupée subisse un sort similaire à l'ancienne que la fillette avait eue toute petite, tout simplement parce qu'elle avait grandi et qu'elle en ferait probablement un objet de souvenirs plutôt qu'un jouet. On ne jouait plus à la poupée quand on était adulte. Cela dit, ça ne surprendrait pas Paul plus que ça qu’elle dorme avec cette poupée quand même, surtout sachant que ce serait un cadeau de Jean.

« Je ne serais pas étonnée qu'elle le fasse, surtout sachant combien tu es précieux dans sa vie. »

Paul n'avait pas souvent eu l'occasion de mentionner Léon avec qui que ce soit. Ce n'était pas celui de leur groupe d'amis dont il était le plus proche et peu importait pour lui les défauts qu'il pouvait bien avoir, puisqu'il faisait partie de la famille et qu'il n'était pas foncièrement mauvais au fond de lui-même. Comme le disait Jean, il avait du cœur. Mais ce n'était pas pour ça qu'il pouvait facilement réussir à surmonter ce qui était difficile pour lui. C’était quelque chose que le jeune homme pouvait parfaitement comprendre et pour lequel il avait énormément d'empathie pour le frère de son ami.

« On ne peut décider de la façon dont notre caractère est forgé au départ, mais on peut se battre pour le dépasser si on estime que cela ne nous va pas. En ce sens, Léon a fait preuve de courage. Finalement, il est probablement la personne de nous tous qui a su le mieux retourner sa situation et ce n'est pas un mince exploit. »

Cette conversation achevée, Jean entraîna finalement Paul vers le jardin où il avait l'intention de lui faire construire cette fameuse cabane. Il était venu pour ça, au départ, et il ne savait même toujours pas si Jean avait une idée précise de ce qu'il voulait et de l'endroit où il voulait qu'elle soit construite. Voilà ce que c'était de retrouver des amis. On discutait et on en oubliait ce pourquoi on était venu au départ. Cela étant, le duo d'amis se dirigeait maintenant vers le jardin pendant que Jean lui racontait une étrange rencontre qu'il avait apparemment faite quelque temps auparavant.

« Des coccinelles extraterrestres ? Je savais que tu hébergeais des choses bizarres dans ton jardin, mais je ne m'attendais pas à ça », le taquina Paul en riant. « Cela dit, c'est une étrange coïncidence, mais une personne qui se dit s'appeler le Docteur a justement secouru Mary, il y a quelques temps. Elle avait failli se faire renverser. Je me demande si c'est le même homme. Ce n'est pas un nom très commun, du moins quand il s'agit d'un nom exclusivement et pas d'un titre. »

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FT. @Paul d'Aubert

Jean était allé montrer la poupée qu'il avait acheté pour Sophie, lui montrant combien elle était similaire à l'ancienne. Paul avait approuvé et lui avait dit également qu'il y avait une ressemblance frappante. Même si ce n'était pas exactement la même poupée (peut-être l'était-ce qui sait?) ils étaient tous deux persuadés que cela ferait plaisir à Sophie. Paul était celui avec qui Jean aimait le plus parler le plus de Sophie car ce dernier était sans nul doute celui qui la connaissait le plus. Il fut ensuite question de la jeune fille que Paul avait adopté et à ce sujet Jean lui disait que peu importait si ce n'était pas sa vraie fille et que seul comptait l'affection mutuelle qu'ils avaient l'un pour l'autre. Il avait très hâte de la rencontrer. D'ailleurs, concernant le sujet, Jean était lui-même persuadé qu'adopter un enfant serait sans doute le seul moyen pour lui d'avoir un enfant car il n'était pas certain du tout que cela plairait à Sophie. Il ne lui en avait pas vraiment parlé encore mais c'était de Sophie dont nous parlions ! C'était encore une enfant sur certains côtés ! Est-ce qu'elle serait prête un jour à en avoir un à elle ? Rien n'était moins sûr ! Jean écouta ce que Paul avait à dire à ce sujet et il hocha lentement de la tête en entendant qu'il ne devait pas perdre d'espoir concernant Sophie et qu'elle voudrait peut-être un jour devenir mère un jour, à l'image de sa maman. Il sourit devant le compliment qu'ils feraient sans doute tous deux des parents formidables. Sur cela Jean était convaincu. Il adorait les enfants. Il suffisait de voir comment il était avec les enfants de Camille et Madeleine alors imaginez s'il avait ses propres enfants un jour ?

« Je ne pourrai te dire. Ce serait vraiment génial si Sophie retrouvait un jour sa maman, elle qui avait tant d'affection pour elle et qui l'a perdue si jeune. »

Jean continua d'écouter Paul qui lui parlait au sujet de Marie et il lui disait qu'il se sentait extrêmement lié d'amitié avec le père de cette dernière même s'il ne le connaissait pas car cette dernière était extrêmement bien élevée. Jean comprenait tout à fait ce ressenti. « Je comprends. Tu crois qu'elle le retrouvera un jour ? Si c'est le cas et s'il est si sympathique que ça, je suis sûr qu'il sera extrêmement reconnaissant que tu te sois occupé de sa fille depuis son arrivée ici. Je suis certain même qu'il te laissera continuer à la voir comme tu le veux. Tu t'es souvent demandée ce qui se passerait si jamais elle le retrouvait un jour ? Ou sa mère d'origine ? Et toi, toujours pas de pistes sur la présence de Marguerite parmi nous ? » Il savait combien Paul avait grandi très affectueux de cette petite Marguerite depuis qu'elle était arrivée chez les Fleurville avec sa chère maman. Il était triste qu'il ne l'ait pas encore retrouvé mais qui sait, lui-même avait bien retrouvé Sophie ? Peut-être que Paul reverrait un jour Marguerite. A l'évocation de Léon, Jean aimait pourtant son frère malgré les divergences de caractère et d'opinion qu'ils avaient souvent eu et Jean acquiesça les sages paroles de Paul à son égard. Oui, Léon était sans doute celui qui avait le plus retourner sa situation.

Jean l'emmena alors vers le jardin alors qu'il rappelait la raison véritable de la venue de Paul aujourd'hui. Quand on venait de retrouver des amis ou de la famille, on aimait discuter jusqu'à en oublier la vraie raison de leur venue. Il y avait tant de choses à discuter et puis dans le fond ils avaient tout le temps d'aller dans le jardin ! Jean n'était pas pressé et ils pouvaient bien aller voir concernant cette cabane de jardin après le déjeuner. Tant que cela était avant la nuit ! Jean emmena ainsi Paul dans le jardin tout en lui narrant la petite aventure qu'il avait eu en rencontrant le Docteur. L'anecdote des coccinelles « extraterrestres » fit rire Paul qui poursuivit en lui disant qu'un Docteur avait secouru Marie il y a quelques temps et que c'était peut-être le même !

« Qui sait, il y en a peut-être plusieurs Docteurs ! Même si effectivement ce n'est pas un nom très commun... » Jean blaguait, même s'il ne pensait pas du tout avoir raison sur ce point et qu'en réalité il y en avait bien eu plusieurs. « Attends, décris-moi ton Docteur ? Marie te l'a t-elle décrit ? Je te dirai si c'est le mien aussi ! En tous cas, il aurait plu à Sophie ! Elle aurait adoré toutes les histoires qu'il a à raconter ! Il a tellement voyagé à travers le temps et l'espace... Il a une drôle de « soucoupe » appelé le Tardis. J'aimerai beaucoup la voir un jour. Je lui ai tellement posé de questions sur sa vie tu m'aurais vu ! »

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Il était vrai que pour être parent, Sophie aurait peut-être besoin des conseils de sa propre mère. Malheureusement, personne ne pouvait dire si elle la retrouverait un jour. Madame de Réan était morte, mais ici, ça n'empêchait pas l'espoir de pouvoir être encore permis. En revanche, l'espoir n'était pas une certitude et ici, il n'y avait de certitude qu’au moment où on se retrouvait face à face avec une personne et encore, la ville s'était parfois jouée de d'une manière assez cruel sur ce plan-là. Paul regarda Jean avec une tristesse dans le regard. Il savait combien son ami partageait la douleur de son épouse qui était aussi celle du jeune homme pour qui sa tante avait toujours été plus proche d'une mère que sa propre mère.

« Elle me manque beaucoup aussi. Je serai tellement heureux de pouvoir un jour la retrouver. »

La pensée que Mary retrouve sa famille biologique était à la fois source d'espoir et d'amertume pour Paul. Il serait ravi qu'elle les retrouve car il savait combien elle les aimait. Mais dans ce monde où il n'avait pas la seule femme avec qui il avait envie de construire une vie, Mary semblait sa seule chance d'avoir un enfant et il n'avait pas envie de la perdre. Il savait qu'il ne devait pas se montrer égoïste et continuait de souhaiter de tout son cœur que les proches de sa fille lui reviennent, mais il espérait vraiment qu'elle parvienne à lui garder une petite place dans son cœur et dans sa vie malgré tout.

« Aucune trace des Ingalls pour le moment. Mais il est impossible de savoir s'ils ne sont vraiment pas là ou si nous ne les avons pas retrouvés. En plus, on ne sait pas s’il n'y a pas d'autres gens qui arriveront un jour. Ça ne s'est pas produit pour le moment mais, on ne peut pas savoir ce que les prochaines lunes nous réserverons. Les dernières ont été assez prenantes pour ne pouvoir jurer de rien. C'est aussi mon espoir en ce qui concerne Marguerite. Je sais qu'elle pourrait déjà être là, mais la plupart de ce que je constate on me dit le contraire. Cela dit, l'idée que d'autres arrivées se fassent plus tard me donne un peu d'espoir. »

Il semblerait qu'un individu se faisant appeler le Docteur se soit introduit chez Jean et qu'il ait investi son jardin à la recherche de coccinelles extraterrestres. Paul n'était pas vraiment surpris que ça se soit terminé en débat philosophique sur le sujet des extraterrestres et du monde. Les deux jeunes hommes étaient tout aussi accueillants et l'étrangeté n'était pas une caractéristique qui pouvait les faire fuir, surtout dans une ville comme celle-ci où tout était tellement bizarre. De là à penser que Mary était tombée sur la même personne que Jean, c'était aller un peu vite mais ce serait facile à vérifier.

« Il était pas mal grand, les cheveux un peu longs, pas trop mais un peu plus long que La coupe à la garçonne classique, quoi. Il portait un costume avec un nœud papillon. »

Paul ne savait pas bien quoi dire de plus. Il avait une apparence, somme toute, assez ordinaire. C'était plutôt dans son comportement qu'il était extrêmement farfelu. mais l'idée de voyager et de découvrir toutes sortes de choses était évidemment fascinante. Paul n'avait jamais éprouvé le désir de voyager, ce qui était d'autant plus surprenant que ces parents avaient tellement eu ce désir toute leur vie qu'il l'avait laissé à sa tante. C'était peut-être parce qu'il n'avait pas envie de devenir comme eux et d'abandonner un jour ses enfants qu'il avait cette conception des choses mais il savait que Sophie aurait adoré partir à l'aventure, pour sa part.

« Je ne doute pas que s'il te propose un jour de venir visiter ce TARDIS, c'est ça ? Tu t'y précipiteras pour vivre d'extraordinaires aventures. Et avec Sophie, si tu le peux. »

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Jean était content que Paul ait au moins ici la présence d'une jeune adolescence qu'il pouvait appelé sa fille. Il se doutait que Marguerite lui manquait vraiment et en évoquant la mère à Sophie, il savait aussi qu'elle lui manquait aussi. Jean n'était pas sans savoir que les parents de Paul avaient très peu été présent pour son ami car chaque fois qu'il venait rendre visite à sa tante à Fleurville, Paul était toujours là, à Réan, sans ses parents. Son père, Mr de Rugès, lui avait parfois parlé des parents à Paul brièvement, lui disant qu'ils étaient très occupés à voyager partout en France et qu'ils n'aimaient pas trop s'embarrasser de leur fils. Jean ne comprenait pas cette attitude et s'était toujours trouvé chanceux d'avoir des parents tel qu'il l'avait. Jean lui-même n'avait croisé, de mémoire, qu'une seule fois les parents à Paul. Il s'était montré très courtois mais il ne les avaient pas aimés. Les D'Aubert avaient même l'air d'aimer plus les enfants des enfants que leur propre enfant ! Jean ne comprenait pas ce genre de comportement. Alors il compatissait vraiment avec Paul et était heureux qu'il ait ici quelqu'un qui puisse lui donner un point d'ancrage dans cette nouvelle vie (en l'absence de Marguerite). Paul lui apprit alors qu'ils n'avaient eu aucune nouvelles des Ingalls ici (la famille à Mary supposa Jean) mais qu'il gardait ouvert la possibilité qu'ils apparaissent ici un jour, même lors d'une prochaine lune. Que ce soit pour les Ingalls que pour Marguerite.

« Il me tarde de rencontrer cette Mary en tous cas. » dit-il encore. « Je suis sûr que c'est une jeune fille adorable et gentille comme tout. Je suis sûr que tu es aussi important pour elle qu'elle ne l'est pour toi et je suis certain qu'elle ne t'oubliera jamais même si elle retrouve ses parents un jour. »

A l'évocation de sa rencontre avec le Docteur qu'il avait fait, Paul était soudainement très enthousiaste. Comme un enfant à qui l'on venait d'offrir un nouveau jouet ou conter une aventure extraordinaire. Enfin, par à l'image d'un certain Ted Tonks dont il avait récemment fait la rencontré à tout hasard dans les rues de la ville car Jean avait quand même un peu plus de réserve et de tenue, mais son regard s'était mis à briller d'une petite lueur brillante et Paul connaissait Jean depuis longtemps ; il ne pouvait pas l'avoir manqué. Jean n'avait pas encore parlé à Sophie de rencontrer le Docteur mais il était certain qu'elle l'aimerait et serait extrêmement intéressée d'entendre ses récits !

D'un côté, tous ces voyages dans le temps et l'espace lui donnait le tournis. Il n'était pas habitué à ce genre de choses. Il venait du 19e siècle après tout. Ce n'était pas des sujets de conversation répandus ; c'était même des choses sur lesquelles on écrivait pas. Ce serait même très certainement considéré comme blasphème d'écrire là-dessus dans un livre. Rien que le fait de penser à voyager lui-même dans le temps ou dans l'espace lui faisait un peu peur et pourtant Jean n'était pas le genre de personnes qui prenait peur facilement. Il planifiait un de ces jours d'inviter le Docteur à un repas où il convierait également Sophie et pourquoi pas Paul si cela lui disait de le rencontrer ! Comme il s'y attendait, Paul fut intéressé d'entendre parler de son experience avec le Docteur et lui dit que Mary avait rencontré une personne qui se faisait appelé Docteur aussi. Cela lui faisait se poser alors quelques petites questions par curiosité. Etait-ce le même Docteur ? Il écouta alors la description que lui faisait Paul du « Docteur de Mary », les sourcils froncés, tentant de dessiner le portrait dans sa tête de ce la personne que Paul lui décrivait. Il demeura incertain jusqu'à la mention du nœud de papillon quoique ce n'était pas forcément un signe distinctif unique et que pleins de personnes pouvaient en porter. « Le mien aussi portait un nœud de papillon. » Cela devait donc être le même. Paul lui demanda alors si le Docteur viendrait lui proposer de visiter le « Tardis » et s'ils partirait à l'aventure avec lui, en emmenant Sophie bien sûr s'il le pouvait. Il était hors de question qu'il abandonne Sophie maintenant de toutes façons.

« … Vivre d'extraordinaires aventures tout en étant bloqué dans cette ville ? » lui demanda t-il alors en riant. Il se mit ensuite à réfléchir plus sérieusement à la question. « Mais si tel était possible, je t'avoue que je ne sais pas. Tout ça me ferait quand même un peu peur, pourtant je ne suis pas le moins courageux des hommes. Je ne doute pas que cela plaise à Sophie en revanche. Elle a toujours été une tête brûlée. Enfin, si on pouvait un jour sortir de la ville pour explorer autre chose ! » reprit-il en riant à nouveau. « Cependant, cela ne me déplairait pas d'au moins visiter ce fameux Tardis si on me le proposait ! Même si on ne peut voyager nul part ! Je suis trop curieux à ce sujet. »

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Même s'il n'était évidemment pas aussi proche de Jean qu'il pouvait l'être de Sophie, celui-ci était tout-de-même un grand ami et Paul souhaitait de tout son cœur qu'il devienne un véritable oncle pour sa fille. Connaissant le jeune homme, ce serait sans doute le cas, mais Paul devait reconnaître que sa fille était un sujet assez compliqué à évoquer pour lui parce qu'il savait qu'elle avait beau l’être de tout son cœur, il y avait quelque part une famille qu'elle aimait et dans laquelle elle avait toujours vécu qui aurait la priorité si jamais elle venait à se manifester. Il ne pouvait pas vraiment dire qu'il était à l'aise avec cette idée et il devait même avouer se sentir vulnérable. C'était peut-être idiot, mais il était persuadé qu'il risquait de la perdre un jour.

« Je sais qu'elle tient sincèrement à moi et je sais aussi qu'elle ne m'oubliera jamais, mais ce n'est quand-même pas la même chose lorsque votre fille ne l'est pas pour de vrai. J'ai toujours peur de finir par la perdre pour une raison ou pour une autre. C'est sans-doute idiot, je le sais, mais si ça devait arriver, je ne suis pas sûr que je m'en remettrai. »

Le problème était que sa fille, c'était tout ce qu'il avait. Il n'avait pas Marguerite et il lui semblait qu'il n'y avait aucun espoir pour qu'il soit père, un jour. Il savait qu'il ne pourrait aimer personne d'autre que Marguerite et que si elle n'était pas là pour être la mère de ses enfants, il n'y aurait pas d'autres femmes qui pourraient correspondre à ce qu'il souhaitait pour le futur. Peut-être que personne n'était irremplaçable mais pour Paul, Marguerite l'était et d'ailleurs, Mary aussi à sa manière.

Il était quand-même étonnant que le même Docteur se soit retrouvé à la fois auprès de Mary et dans le jardin de Jean. C'était une sacrée coïncidence mais dans cette ville, Paul avait appris que les coïncidences n’étaient pas vraiment totalement des coïncidences. On retrouvait ce que la ville voulait qu'on retrouve au moment où la ville le souhaitait. Peut-être que ça valait aussi pour le fait de rencontrer certaines personnes plutôt que d'autres. En tout cas, quelle que soit la force qui opérait ici, elle permettrait peut-être que certains d'entre eux fassent un voyage extraordinaire. Pourtant, il apparaissait que Jean ne semblait pas vraiment enthousiaste à la pensée de faire ce genre de choses.

« Et pourtant, je suis convaincu que Sophie serait ravie de partir à l'aventure avec ce vaisseau, tu ne crois pas ? Peut-être plus que nous deux réunis », dit-il pensivement en riant.

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