Un chien pour Mary [PV Sophie de Rean]

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

S’il y avait une chose que Paul détestait, c'était de demander quoi que ce soit à quelqu'un. Habitué à être indépendant et à se débrouiller tout seul, il n'avait jamais assumé d'être contraint à demander de l'aide. Même quand son père de cœur avait pris soin de lui, Paul avait fait tout ce qu'il pouvait pour l'aider et pour lui rendre la tâche plus facile. La simple idée de quémander un service lui était épouvantable et en arrivant dans cette ville, sa priorité avait été son indépendance financière afin de pouvoir veiller sur Mary et prendre soin d'elle. Il avait créé une entreprise qui marchait et s'il n'était pas riche, il parvenait à vivre.

Mais voilà, ses efforts ne suffiraient plus maintenant. La situation de Mary impliquait certains besoins que Paul ne pouvait se permettre. Et même s’il rechignait à réclamer de l'argent à qui que ce soit, il était une personne envers qui il pouvait supporter d'être redevable et c'était Sophie. Quand ils s'étaient revus, elle lui avait proposé ce coup de main qu’il avait eu la fierté de ne pas accepter. Mais la situation avait changé et il espérait qu'elle accepterait toujours de lui venir en aide. Il n'avait pas de doute réel, au fond, car il savait à quel point elle était généreuse pour les personnes qu'elle aimait. La difficulté était de verbaliser sa demande.

A la porte de chez elle, prêt à frapper, il lui fallait tout son courage pour ne pas s'enfuir en courant. Mais il lui suffit de voir le visage de la petite brunette pour savoir qu'il avait fait le bon choix en s'adressant à elle et qu'elle serait toujours la seule avec laquelle il ne pourrait avoir honte de se montrer aussi faible et désespéré qu'il l’était en ce moment. Elle était plus que sa cousine, elle était sa sœur et elle méritait qu'il lui fasse confiance. Alors qu'il se trouvait seul avec elle, et que sa voix tremblait légèrement, il parvint tout de même à formuler quelque chose qu'il n'aurait jamais cru pouvoir dire un jour.

« Sophie, j'ai besoin de toi. »

Un chien pour Mary [PV Sophie de Rean] Yvg9

▿ Date de naissance : 19/07/1996

S'il y avait bien une personne avec qui les choses n'avaient pas changé et ne changeraient sans doute jamais, c'était avec Paul. Pour Sophie, il avait toujours été comme un frère et le retrouver dans ce nouveau monde avait été une libération et une chance dont elle savait profiter. Elle était si heureuse qu'il soit là. Si heureuse de l'avoir dans sa vie. Si heureuse de pouvoir le voir à chaque fois qu'elle en avait envie ou besoin. Alors, à chaque fois qu'ils avaient l'occasion de passer un moment ensemble, Sophie en profitait comme s'il pouvait s'agir du dernier - on lui avait déjà pris son cousin par deux fois, elle avait appris sa leçon et savait que les gens qu'elle aimait pouvaient disparaître à tout instant.

Ce jour-là était un de ceux où Paul avait rendu visite à Sophie. Ils étaient seuls, tous les deux puisque Sophie était seule chez elle, actuellement. Et, comme à chaque fois, Sophie n'en finissait plus de sourire et d'apprécier chaque seconde. Pourtant, brutalement, le ton devint plus sérieux. Sophie ne s'y attendait pas, mais, avec son cousin, elle pouvait tout autant être la Sophie boudeuse, insupportable et enfantine comme pas possible que la Sophie sérieuse, prête à aider et adulte. Au ton de son cousin, la jeune femme savait qu'elle devait devenir cette deuxième Sophie. Installés tranquillement, Sophie prit un air davantage sérieux - sans se départir de son sourire pour autant, qu'elle voulait rassurant et encourageant, désormais. « Que se passe-t-il, Paul ? » Elle s'inquiétait, d'une certaine façon. Paul était rarement aussi formel et hésitait rarement lorsqu'il avait besoin de lui dire quelque chose. En revanche, elle savait bien qu'il avait du mal à demander de l'aide aux autres, comme s'il s'agissait d'une chose honteuse - ce que Sophie trouvait parfaitement stupide, plus encore lorsqu'il s'agissait de sa propre famille. Ils étaient unis, tous, et toujours prêts à s'aider les uns les autres, alors pourquoi se montrait-il si fier ? « Tu sais que tu peux tout me demander ? » Souffla-t-elle, pour l'encourager, lui montrer que ça ne la dérangeait pas de lui rendre service ou de l'écouter parler s'il avait un problème afin de lui rendre la tâche plus facile.

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

Pour une raison qui lui semblait un peu mystérieuse, Paul avait encore plus de mal à demander un service lorsqu'il s'agissait d'argent. Il n'avait jamais été en difficulté financière avant d'intégrer ce monde. Mais depuis qu'il était ici, il vivait avec Mary extrêmement chichement. Il n'avait pas pu faire autant d'économies qu'il aurait voulu car il devait réinvestir dans sa propre entreprise et s'il parvenait à boucler les fins de mois la grande majorité du temps, il n'avait pas assez de côté pour tout ce qui concernait les choses exceptionnelles comme ce qu’il était sur le point de demander à sa cousine.

Il ne s'y était résolu que parce qu’il savait que ce serait d'une aide extraordinaire à sa petite fille si elle en venait à perdre complètement la vue. Mais évidemment, pour comprendre ce qui se passait, Sophie avait déjà besoin de savoir que la fillette était en train de perdre ses yeux. C'était une chose dont il n'avait pas encore eu l'occasion de lui parler et avec laquelle il avait encore un peu de mal à trouver les mots. Il refusait lui-même à croire que tout était perdu pour son enfant et qu'elle ne retrouverait plus jamais le plaisir de voir sans souffrir et de retrouver une forme parfaite et complète.

Mais en attendant de le savoir, il voulait mettre son projet à exécution afin de permettre à son enfant d'avoir un animal de compagnie qui pourrait la guider si elle en avait besoin. Cependant, ce genre de chien coûtait cher sans oublier les leçons pour qu'il devienne un bon chien d'aveugle. Paul n'en avait clairement pas les moyens. Mais Sophie les avait et il était certain que, considérant Mary comme une nièce, elle aurait envie de participer à ce beau projet pour lui permettre d'avoir une vie plus douce et plus sécurisée si jamais elle en venait à devenir complètement aveugle.

« Mary a des soucis de santé. On n’en sait pas beaucoup plus pour l'instant, mais il se pourrait qu'elle perde complètement la vue si aucune solution n'est trouvée pour la guérir. Et je ne sais pas s’il sera possible d'empêcher cela, mais j'aimerais que sa vie soit belle malgré tout. »

Il savait que Sophie comprendrait. On était parfois obligé de viser le moindre mal au lieu de l’option la plus optimiste. Il était évident qu'il était impossible d'avoir des certitudes, mais s’il était possible d'améliorer un peu les espoirs de cette chère enfant, ce serait déjà une belle chose. Il était temps d'expliquer à sa cousine la nature exacte de son projet et d'attendre de voir si elle penserait que c'était une bonne idée. C’était tout-de-même une grosse responsabilité et il fallait que Mary puisse l’assumer, mais il était persuadé qu’elle était assez mûre pour cela. Il attendrait de voir si Sophie en pensait autant.

« Puisque je ne peux pas être sûr de réussir à sauver ses yeux, je voudrais lui offrir un petit chien, que je ferai éduquer pour qu'il puisse l'aider et la guider au quotidien. Mais un chiot de cette race coûte cher, sans parler des leçons spécifiques pour les chiens d'aveugle. Je me demandais si tu accepterais de m'aider à débloquer les fonds pour ce projet. »

▿ Date de naissance : 19/07/1996

Sophie avait peur de ce que son cousin redoutait tant de lui dire. Elle craignait évidemment qu'il n'ait une mauvaise nouvelle à lui annoncer, qu'il ne se passe quelque chose dont elle ignorait tout. Elle avait raison de craindre le comportement de son cousin, il se passait bel et bien quelque chose. Sophie tentait de le rassurer, de l'encourager, de le pousser à dévoiler ce qu'il avait à dire puisqu'elle sentait bien son hésitation et sa gêne - ce qu'elle trouvait ridicule, il ne devait pas y avoir la moindre gêne entre eux, ils étaient tout l'un pour l'autre, après tout. Alors, après les encouragements de Sophie, Paul se lança donc et expliqua sa difficile situation.

Paul expliqua donc que Mary avait des problèmes, même s'ils ne savaient pas encore quoi précisément, mais que cela concernait sa vue et qu'elle risquait de la perdre. Étrangement, Sophie restait particulièrement calme et contenait sa réaction - à cet aveu, son coeur se brisait à l'idée de voir cette petite fille que Paul aimait tant devenir aveugle, bien sûr, mais elle se contrôlait pour lui. « Je suis désolée... » Pour lui. Pour elle. C'était tout ce qu'elle était capable de souffler dans un premier temps. Elle n'avait, de toute façon, pas grand-chose d'autre à ajouter puisqu'elle sentait que son cousin n'avait pas fini de parler. Il n'était pas juste là pour expliquer, il voulait quelque chose. Elle le connaissait suffisamment pour savoir.

Evidemment qu'il voulait lui offrir la meilleure vie possible malgré la situation. Il aimait cette enfant et il voulait ce qu'il y avait de mieux pour elle - ou de moins pire, dans sa situation. Paul reprit très rapidement la parole pour expliquer plus précisément ce qu'il attendait de Sophie. Il voulait adopter un chien qui l'aiderait dans son quotidien si elle devait perdre la vue. Evidemment, ce genre de chien coûtait une petite fortune, tant à l'achat qu'avec les leçons qu'il fallait lui donner et Paul n'avait plus les moyens d'autrefois. « Oh, bien sûr Paul... » Souffla-t-elle, en lui attrapant la main pour la serrer dans la sienne. « Je paierai tout ce qu'il faut pour vous aider. » La question ne se posait même pas en réalité et si elle avait été au courant de la situation, elle se serait proposée elle-même, malgré la fierté de son cousin, pour lui éviter d'avoir à le demander. « Ne te fais aucun souci pour l'argent, que ce soit pour qu'elle puisse consulter les meilleurs spécialistes ou pour le chien. » Si Mary devait consulter tous les spécialistes de cette île, Sophie paierait chaque rendez-vous. Si finalement, le chien devenait la seule solution, elle paierait. Jamais elle ne laisserait Mary ou Paul dans une telle situation, sans les aider, alors qu'elle en avait les moyens. Ils étaient sa famille et Sophie avait peut-être beaucoup de défauts et elle était peut-être égoïste parfois, mais jamais pour ça. « Prends soin d'elle et ne te préoccupe pas du reste. » Assura-t-elle une fois encore, tant elle voulait qu'il comprenne qu'il n'y avait aucune honte à lui demander, qu'elle était d'accord et qu'elle n'avait aucune hésitation à venir en aide aux gens qu'elle aimait.

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

Il n’était pas facile de parler de ce qu’il avait appris de la santé de Mary. Paul avait du mal à l’accepter, et il supportait tout aussi mal de penser que sa fille allait devoir vivre avec le coût d’un tel fardeau. Si elle devenait aveugle, il lui serait plus compliqué de finir ses études et elle devrait sûrement limiter son projet de professeur aux enfants malvoyants également. Cela allait clairement compliquer sa vie et il savait qu’il n’arriverait pas à la lui faciliter sans un soutien de la part de quelqu’un que la ville avait mieux loti que lui. C’était le cas de Sophie.

Elle fut évidemment désolée en apprenant le sort terrible qui attendait la fillette que Paul avait adoptée. Elle s’était aussi attachée à celle qui était comme une nièce pour elle, et il était évident qu’elle voudrait lui venir en aide. Paul n’avait aucun doute sur la question et ce, même s’il était un peu mal à l’aise de lui demander. Il n’avait jamais eu à demander ce genre de chose, et il ne l’aurait jamais fait pour lui-même, mais pour sa fille, il était prêt à faire tous les sacrifices et à dépasser ce qui représentait une difficulté pour lui.

La réaction de Sophie alla au-delà de ses espoirs. Elle ne se posa aucune question et se déclara prête à tout payer pour le bien-être de Mary, qu’il s’agisse des meilleurs spécialistes ou du petit chien qu’il projetait de lui offrir pour Noël. Elle était généreuse et bonne, et Paul avait la certitude que la façon dont elle voyait Mary depuis leur rencontre en ajoutait un peu dans sa motivation à lui venir en aide. Il ne put se retenir de la prendre brièvement dans se bras pour la remercier. Il ne s’attendait pas à moins de sa part, mais il lui en était sincèrement reconnaissant.

« Merci ma Sophie. Nous sommes en train de consulter tous les spécialistes que nous pouvons. On nous a orientés vers un diagnosticien. Nous devons le rencontrer bientôt, mais je ne sais pas s’il pourra sauver ses yeux. »

En attendant, il voulait déjà profiter de fêtes pour démarrer le dressage du chiot. De toute façon, un petit être de ce genre dans leur vie serait un plus. Et si Sophie acceptait de l’aider à adopter le petit chien qu’il avait choisi, il était certain que Mary en ressentirait beaucoup de joie. Il avait déjà été au refuge afin de voir s’il y avait un chien qui correspondait à son besoin et il en avait trouvé un qu’il avait réservé en attendant de pouvoir en parler à Sophie. Il était temps de lui partager cela puisqu’elle allait y contribuer. Il sortit une photo et la tendit à la jeune femme.

« J’ai trouvé ce petit trésor. Je me suis dit que nous pourrions le lui offrir pour ce Noël, qu’en penses-tu ? »

Chiot:

▿ Date de naissance : 19/07/1996

Sophie était évidemment perdue face à la nouvelle que Paul était en train de lui apprendre. Il devait être si difficile pour lui d'avoir l'impression d'être impuissant face à une telle situation. Sophie ne pouvait que le comprendre et le soutenir. De toutes les façons possibles. Elle lui apporterait le soutien financier qu'il réclamait parce qu'il en avait besoin, mais elle lui apporterait aussi le soutien moral. A lui, comme à Mary. Parce que si Paul était son cousin, Mary était comme une nièce pour elle. Elle l'aimait autant qu'elle aimait les enfants de ses soeurs. Alors, pour la jeune fille aussi, elle ferait tout ce qu'elle peut, en la soutenant dans les étapes difficiles qui l'attendaient.

Alors, sans la moindre hésitation, Sophie accepta de payer le chien qui aiderait Mary, dans l'hypothèse où, malheureusement, cette dernière perdrait entièrement la vue. Elle promettait également de payer tout ce qui serait nécessaire pour elle, notamment les spécialistes qui pouvaient vite coûter très cher. Sophie avait la chance d'avoir les moyens pour cela, il serait profondément égoïste de refuser et de ne pas en faire profiter ceux qui en avaient besoin, plus encore lorsqu'il s'agissait de sa famille. Face aux mots de Sophie, Paul la serra dans ses bras. Sophie était heureuse de savoir qu'elle lui apportait un minimum de réconfort face à une telle épreuve. « S'il ne peut pas, nous consulterons tous les spécialistes de cet endroit, je te le promets. » Assura-t-elle avec sérieux et détermination. Si ce médecin-là n'y pouvait rien, d'autres le pourraient peut-être. Alors, si Mary était d'accord, bien évidemment, ils verront autant de médecins que cette île en comptait. « Nous n'abandonnerons pas avant d'être sûrs que... » qu'il n'y a rien à faire, aurait-elle aimé ajouter, mais sa voix s'étranglait et elle avait été incapable d'en dire davantage.

Paul, par la suite, avait sorti une photo du chien qu'il comptait offrir à sa fille. « Je suis certaine qu'il s'entendra très bien avec Mary. » Souffla-t-elle en observant la photo que son cousin lui avait tendue. Paul l'avait sans doute rencontré et elle ne doutait pas qu'il avait fait le bon choix. « Je peux aller le chercher avec toi, si tu veux. » Proposa la jeune femme. Puisque, d'une certaine façon, il allait s'agir de leur cadeau à tous les deux, elle pouvait bien l'accompagner. D'autant que ça lui ferait plaisir de faire ça avec Paul, de l'accompagner dans ses démarches, de l'aider. « Comment est-ce arrivé ? » Souffla-t-elle, sans trop oser. Sophie ne voulait pas paraître curieuse, mais elle avait envie de savoir par quoi ils avaient dû passer tous les deux et ce qui était en train de se passer pour l'enfant de Paul. « Pour Mary, je veux dire ? » Ajouta-t-elle, comme si c'était une chose nécessaire, comme si la question pouvait concerner quelqu'un d'autre.

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

Paul avait toujours su qu’il pouvait compter sur Sophie quand elle était auprès de lui, mais il n’aimait pas réclamer l’attention de qui que ce soit. Pourtant, pour Mary, il n’avait pas le choix. Il avait besoin du soutien de Sophie pour pouvoir lui donner ce dont elle avait besoin. Il était allé jusqu’à le demander parce que c’était nécessaire pour qu’elle puisse vivre une vie normale, quoi qu’il arrive. Il ne put s’empêcher de se sentir touché lorsqu’elle lui promit que Mary verrait tous les spécialistes, tous ceux qui pourraient peut-être lui venir en aide. Et si aucune solution n’était possible, elle l’aiderait pour que Mary vive bien.

« Merci, Sophie. C’est très précieux pour moi, ce que tu fais. Mary est… Elle est comme ma fille, tu sais. »

Paul avait déjà fait ses recherches Et sachant ce qu'il voulait et ce qu'il comptait demander à Sophie, il avait surtout cherché ce qui conviendrait le mieux pour le besoin qu'il avait. Évidemment, il avait choisi un bébé qui saurait toucher le cœur de l'adolescente. Il avait déjà imaginé le regard de sa fille au moment où ses yeux se porteraient sur cette petite boule de poils. Sophie sembla approuver son choix en affirmant que le petit être s'entendrait sûrement très bien avec la demoiselle. Il n'y avait aucun doute là-dessus.

« J'ai fait des recherches, et cette race semble être ce qui convient le mieux pour devenir chien d'aveugle. Ils sont extrêmement attentifs et bienveillants, à condition de recevoir une éducation appropriée évidemment. »

Sophie avait envie de venir chercher le chien avec lui et qu’ils l'offrent ensemble à Mary. Cela lui semblait une excellente idée. Sophie était sa plus fidèle acolyte depuis toujours et il savait à quel point cela lui plairait de partager ce genre de choses avec elle. Tant qu’à faire, autant mettre les choses en place tous les deux ensemble pour le bien-être de la jeune Mary. Indépendamment du besoin spécifique de l'adolescente, il était convaincu que lui aussi apprécierait la compagnie d’un nouveau petit compagnon.

« C'est une merveilleuse idée. Je suis certain que cela fera très plaisir à Mary de savoir que tu as participé à l'accueil de son petit chien. Tu sais combien elle est contente d'avoir une aussi grande famille au final. »

Sophie ne put s'empêcher de lui demander comment il était arrivé que la jeune fille en vienne à ne plus voir correctement. La vérité, c'était que Paul n'en savait rien et que c'était pour ça qu'ils allaient voir un diagnosticien. Apparemment, aucun médecin n'avait été capable de découvrir la cause sous-jacente du problème. Il fallait dire aussi qu’aucun examen n'avait été fait dans ce but et que seuls des ophtalmologistes avaient été consultés jusqu'à présent. Cela ne facilitait pas les choses. Mais ce médecin spécialisé trouverait peut-être quelque chose.

« On ne sait pas. C'est là tout le problème. Nous n'avons consulté que des ophtalmologistes, et le dernier que nous avons vu pense qu'il y a un problème sous-jacent et il ne sait pas ce que c'est. Ce spécialiste nous a été recommandé parce qu'il est apparemment très doué pour faire des diagnostics sur des cas complexes et les médecins ont pensé qu’il saurait peut-être trouver ce que Mary a. »

▿ Date de naissance : 19/07/1996

Sophie aimait Paul et parce que Paul aimait Mary, elle avait appris à l'aimer comme un membre de sa propre famille. Si Mary avait des problèmes, par conséquent, Sophie se sentait concernée et investie. Il n'était pas question que cette jeune fille soit privée des meilleurs soins parce que Paul n'en avait pas les moyens. Sophie les avait, elle, et elle avait toujours considéré qu'elle devait aider les autres, et plus encore sa famille, puisqu'elle en avait les moyens. Il était inutile de garder égoïstement son argent, elle n'en profiterait pas si elle finissait seule. « Je vois à quel point tu l'aimes. » Et c'était vrai. Il suffisait de l'entendre parler d'elle ou de voir son regard lorsqu'il évoquait ses difficultés pour comprendre à quel point il aimait cet enfant comme si elle était la sienne.

Paul avait déjà tout prévu, il ne manquait plus que ce chien qu'il voulait adopter pour Mary. Puisque Sophie voulait s'investir, elle voulait accompagner Paul pour l'adoption - et Sophie n'avait jamais su résister aux animaux, non plus. « Si tu penses que ça lui fera plaisir, alors ne perdons pas de temps. » Après tout, Sophie pouvait se montrer égoïste, parfois, mais rarement lorsque ça concernait des choses importantes à propos de sa famille. Pour eux, elle était prête à tout pour les voir heureux et les voir sourire. « Il faudra qu'on organise quelque chose tous ensemble, ça lui fera plaisir. » Puisqu'elle aimait cette grande famille, ils pouvaient se réunir tous ensemble pour montrer à Mary qu'ils étaient là, tous, et qu'ils l'aimaient.

Sophie était curieuse de comprendre toute la situation, afin de ne pas être maladroite d'une part, mais aussi simplement parce que tout ce qui concernait les siens l'intéressait. Alors, elle interrogeait Paul, qui n'en savait, malheureusement, pas beaucoup plus. « Je l'espère pour vous, dans ce cas. » Souffla Sophie, sincère. Elle espérait sincèrement que les raisons pourraient être découvertes et qu'il y aurait des solutions pour régler les problèmes que Mary rencontrait actuellement. Et comme l'avait dit Sophie, elle verrait tous les spécialistes pour ça. « Et si nous allions voir ce chien ? » S'exclama Sophie en se relevant. « J'ai hâte de voir Mary ! Et puis, sur le chemin, nous pourrions nous arrêter acheter quelque chose à manger ? Un gâteau ? Je crois que nous serons tous heureux de déguster un délicieux gâteau au chocolat, non ? Ou n'importe quoi d'autre, tu n'auras qu'à me dire ce qui plaira le plus à Mary. » Du moment où Sophie pouvait manger, ce que c'était importait peu.

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

On pouvait dire que Sophie avait des défauts, qu'elle pouvait parfois manquer de tact, mais quand il s'agissait de lui, il avait toujours su qu'il pouvait compter sur elle. S’il n’y avait qu’une seule personne pour qui elle ne se montrait vraiment jamais égoïste, c'était bien lui. Il en était extrêmement touché, d'autant qu'elle le lui prouvait une nouvelle fois on lui affirmant qu’elle voyait bien à quel point il aimait sa fille. Elle n'avait pas tort, il ne cachait rien de cet amour pour Mary et il aurait fait n'importe quoi, y-compris perdre sa propre vue pour lui donner la sienne. Mais évidemment, c'était impossible. Il pouvait seulement trouver le moyen de rendre sa vie moins difficile.

« Merci ma Sophie. »

Une fois que les choses étaient décidées, Sophie les mettait en place. Elle avait toujours fonctionné ainsi. Quelle que soit l'idée farfelue ou parfois discutable qu'elle pouvait avoir en tête, du moment où elle avait pris sa décision, elle ne tergiversait pas et directement, se lancer dans l'action. Non seulement, elle considéra que tout était décidé et qu'ils s'en tiendraient à ce plan, mais elle prévoyait déjà une réunion de soutien afin que Mary constate que toute la famille était derrière elle. Paul en était vraiment touché. Il avait du mal à contrôler son émotion, alors il se contenta d'un petit sourire et d'une voix hachée par l'émotion.

« Tu ne fais toujours pas les choses à moitié, ma Sophie. »

Ils s’en allèrent donc là où se trouvait le chiot de tout juste deux mois que Paul avait repéré. Il était déjà venu le voir pour faire connaissance et le petit animal le démontra en l'accueillant, la queue bien agitée, et en couvrant son visage d'une tendresse aussi excessive que pouvait l'être la tendresse et l'affection d'un jeune chiot. Il était clair qu’avant de se décider, Paul avait pu constater que l'animal lui était déjà attaché. Il décida de lui présenter Sophie que le petit être verrait sûrement souvent si la famille était amenée à se retrouver.

« Coucou trésor, je vois que tu es content de me voir. Moi aussi, je suis content. Figure-toi que je suis venu te chercher. Je te présente Sophie, elle fait partie de la famille. »

Le chiot toisa la jeune fille d'un air curieux et la renifla avant de donner un coup de langue sur sa main avec enthousiasme et de haleter la bouche grande ouverte, donnant l'impression qu'il souriait à grande bouche.

« Je ne lui ai pas encore donné de nom », expliqua Paul à Sophie. « Je voulais laisser Mary choisir le nom qui lui plairait. En revanche, pas de chocolat pour ce petit trésor, ça ne convient pas aux chiens. »

Il rit avec bonne humeur en flattant l'animal. Il ne faisait aucun doute que sa présence dans la famille ferait du bien à tout le monde.

▿ Date de naissance : 19/07/1996

Paul avait raison, Sophie ne faisait jamais les choses à moitié. Certains voyaient ce comportement d'un mauvais oeil et se trouvaient vite fatigués d'être en sa compagnie, parce qu'elle vivait toujours trop vite et trop intensément. D'autres l'appréciaient particulièrement pour ce trait de caractère, et Paul faisait partie de ceux-là. Pourquoi faire les choses à moitié lorsque l'on pouvait trop en faire ? Sophie voulait montrer à Mary à quel point elle était importante pour eux tous et qu'elle faisait partie de leur famille, quoi de mieux qu'organiser une grande fête pour ça ? Un moment agréable où toute la famille serait réunie ? Sophie avait hâte, rien qu'en pensant à cette idée, parce qu'elle imaginait déjà la joie sur le visage de la jeune fille et leur joie à tous d'être réunis, comme autrefois. « Jamais, je ne serais plus vraiment moi, sinon. » Précisa-t-elle, avec le sourire, fière de ce trait de caractère chez elle.

Sans perdre plus de temps, ils s'étaient mis en route. Heureusement, le trajet n’était pas trop long, puisque Sophie avait grande hâte de rencontrer ce petit animal qui ferait désormais partie de leur famille et de leur vie. Sophie avait toujours beaucoup aimé les animaux, mais elle n'avait jamais vraiment su le montrer - sauf avec son chat, depuis qu'elle était dans cette ville. A peine arrivés, le chiot montra à quel point il était heureux de revoir Paul, ce qui fit sourire Sophie tendrement. Ce chien était adorable et elle l'aimait déjà. Sophie, qui s'était agenouillée près de Paul, faisait la rencontre du chien à son tour et, parce qu'elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle le couvrait de caresses. « Tu as raison, puisqu'il sera à elle, c'est mieux si elle en décide elle-même. » Ce chien et Mary deviendraient des compagnons de jeu, il serait un soutien pour elle et un ami, alors il était logique quelque part que le choix du prénom lui revienne. « On lui trouvera des gourmandises aussi bonnes que le chocolat, mais qui lui conviennent. » Rétorqua Sophie, prête à acheter n'importe quoi pour ce petit être adorable. « Je l'aime déjà. » Rétorqua-t-elle, en se tournant vers Paul. « Vous viendrez nous voir souvent ? Avec lui, je veux dire ? » Non pas qu'elle n’était pas heureuse quand elle pouvait voir Mary et Paul, mais elle le serait davantage s'ils venaient accompagnés du chien qu'elle aimait déjà beaucoup et qu'elle espérait voir très souvent. « J'ai hâte de voir la réaction de Mary. » Qui devrait s'émerveiller et être heureuse de recevoir un tel cadeau, Sophie n'en doutait pas.

▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

Il était vrai que Sophie ne faisait jamais les choses à moitié mais cela faisait partie de son charme. Elle ne serait plus elle si elle perdait cette spontanéité qui avait toujours fait partie de sa vie et puisqu'elle pouvait se le permettre, Paul ne voyait pas pourquoi elle se priverait de faire les choses à sa manière. En ce qui le concernait, le fait d'avoir Sophie à ses côtés lui permettait de moins craindre l'avenir. De plus, elle ouvrait à sa fille des portes que lui-même n'avait pas les moyens de lui ouvrir. Sophie était peut-être excessive mais elle était généreuse et elle ne manquait pas de bienveillance. C’était avec tendresse que Paul retrouvait chez elle la Sophie qu’il avait connu étant enfant, agrémentée d'un rien de maturité qui lui donnait encore plus de charme.

« Je ne voudrais que tu changes pour rien au monde, ma Sophie. »

Il ne fallut évidemment pas longtemps pour que la brunette couvre de câlin le petit chien qu'il avait trouvé pour Mary. Elle craquait pour lui aussi sûrement que lui-même le faisait et probablement aussi clairement que sa fille le ferait d'ici peu de temps. Il la laissa profiter du festif petit être pendant quelques minutes. Après tout, c'était d'abord son cadeau à elle finalement puisque c'était l'argent de Sophie qui allait le payer. Paul se sentait parfaitement capable d'assumer les soins du chiot au quotidien, qu'il s'agisse de ses repas ou des soins vétérinaires mais l'achat initial et les leçons de dressage coûtaient vraiment extrêmement cher. Il aurait presque eu honte de la demande qu'il faisait à Sophie s'il n'avait pas su que dans le cas où il en aurait fait autrement, elle se serait très certainement vexée.

« Il y a toutes sortes de friandises pour chiens qui sont adaptés à leurs besoins et je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'il ne manquera pas d'être gâté, et ce même avant qu'il ne rencontre sa véritable maîtresse », affirma-t-il en lui jetant un regard malicieux.

Comme il le lui avait dit un peu plus tôt, elle ne faisait jamais les choses à moitié et il était évident qu'elle avait l'intention de célébrer une vraie fête aujourd'hui. Et puisqu'il allait falloir prendre à ce chiot tout le nécessaire pour qu'il soit parfaitement à l'aise dans sa nouvelle maison, Paul s'attendait à repartir avec plusieurs coussins tous plus confortables les uns que les autres, divers et variés jouets adaptés au chiot qu'il avait choisi et un bon nombre de friandises et de croquettes pour que son appétit soit rassasié. Il y avait une chose qui était certaine, c'était qu'il ne pourrait lui refuser de lui amener le chien pour qu'elle le cajole régulièrement.

« Ce serait bien dommage de venir sans lui alors que vous avez un magnifique jardin dans lequel il pourrait s'amuser comme un fou, tu ne trouves pas ? » demanda-t-il avec malice.

Tous les détails furent réglés en très peu de temps et il n'y avait plus qu'à aller faire les quelques courses avant de rentrer pile pour le moment où Mary rentrerait de l'école. Avoir sa tante Sophie et son nouveau petit chien en même temps serait sûrement une belle surprise pour la jeune fille qui avait bien besoin de positivité en ce moment.

▿ Date de naissance : 19/07/1996

Sophie n'avait pas l'intention de changer, alors tant mieux si sa famille continuait à l'accepter comme elle était, avec son mauvais caractère et ses défauts. Elle avait conscience d'être épuisante parfois, mais elle faisait des efforts sincères lorsqu'elle avait conscience d'ennuyer sa famille ou de les fatiguer un peu trop. Cependant, elle était toujours heureuse d'entendre qu'on ne voulait pas qu'elle change - déjà parce qu'elle n'avait pas envie de changer, mais aussi parce qu'elle avait besoin d'être rassurée, en permanence.

Le petit chien était devenu le centre de toute l'attention de Sophie. Elle le couvrait de câlins et l'aimait déjà comme s'il avait toujours fait partie de la famille. Sophie adorait les animaux, mais elle avait toujours eu une histoire trop compliquée avec eux. Elle ne savait pas les aimer comme il fallait, comme elle avait parfois beaucoup de mal à aimer les humains comme il le fallait. Tout était toujours trop et à trop vouloir bien faire, elle faisait pire que mieux. Mais elle tentait de faire les choses au mieux. Et pour faire les choses au mieux, la première chose était de gâter ce petit être autant que possible. « Tu as tout à fait raison ! Mais c'est pour son bien, tu sais. Il lui faut toutes les meilleures choses pour être heureux. » Affirma Sophie, consciente qu'elle allait trop en faire, comme toujours. Et elle en ferait trop à chaque fois qu'elle verrait cet adorable chien - ce qui, elle espérait, serait très fréquent. « Exactement, mon jardin sera parfait pour ça ! Il pourra courir et se défouler, tout en sécurité. » L'excuse parfaite pour les faire venir très régulièrement.

« Nous irons avec Mary acheter tout le nécessaire pour le petit chien. » Décida Sophie, un peu autoritaire comme elle savait l'être. « J'ai hâte qu'elle puisse voir son nouvel ami et puis, c'est à elle de choisir aussi. » Et Sophie ne manquerait pas d'ajouter au panier beaucoup trop de jouets ou de friandises. « Allez, presse le pas, Paul, j'ai hâte de voir la réaction de Mary. » Souffla-t-elle déjà devant la porte de ce dernier, la main sur la poignée, prête à ouvrir, alors qu'il était quelques pas derrière elle.

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Un chien pour Mary

Mary était très inquiète de savoir qu’elle perdait la vue et que pour l’heure, aucun spécialiste n’était capable de l’aider. Qu’il fallait poser un diagnostic pour peut-être pouvoir arrêter la progression de la cécité, mais qu’aucun ophtalmologiste en ville n’en avait été capable. Et parallèlement en classe, elle qui avait toujours été une excellente élève, elle avait de plus en plus en plus de mal à suivre. Et elle prenait donc involontairement du retard. Et c’était sans compter les frayeurs qu’elle s’était faite dans les rues de la ville et à la piscine à cause de sa vue. Elle savait que Paul ferait tout son possible pour la soutenir et l’aider, mais, elle ne s’ouvrait pour l’heure que très peu de ses craintes et interrogations pour la suite auprès de lui, refusant d’accroître celles de son père adoptif.
C’était d’ailleurs ce jour-là qu’elle en avait reparlé de sa situation avec son professeur d’Histoire, qui avait remarqué avant qu’elle n’eût changé de lunettes que sa vue avait baissé. Il avait essayé de la rassurer comme il le pouvait.
Sa journée de lycée avait continué et s’était terminée. Elle était donc rentrée, avec chance, sans trop d’encombres cette fois-ci. Heureusement, elle connaissait le trajet par cœur, cela lui facilitait les choses. Elle avait posé son sac et s’apprêtait à essayer tant bien que mal de rattraper une partie du retard qu’elle avait pris lorsqu’elle entendit des pas à l’extérieur. Regardant par la fenêtre, elle vit que Paul arrivait avec sa tante Sophie. Elle alla donc les accueillir et ouvrit la porte avant que Sophie ne le fît.

« Bonjour tante Sophie ! Bonjour Paul ! Je suis heureuse de te voir Sophie ! Comment vas-tu ? Et toi, Paul, depuis ce matin? Votre journée à tous les deux s’est bien passée ? » les accueillit-elle, avant de remarquer un chiot, de couleur sable, golden retriever.

Elle découvrirait qu’il s’agissait d’une femelle.

« Oh qu’il est mignon ce chiot ! » fit-elle en voyant, ne résistant pas à cajoler l’animal.

Là-bas, avec ses parents, toute la famille avait un chien. Il s’appelait Jack. Et même si c’était Laura qui l’avait nommé, tout le monde dans la famille l’adorait.

KoalaVolant

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▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

L'enthousiasme de Sophie, s'il était plus que prévisible, n’en demeurait pas moins extrêmement touchant. La jeune femme avait vraiment une facilité incroyable pour imaginer la meilleure façon de faire plaisir aux gens qu'elle aimait. Et le résultat n'était pas toujours à la hauteur de ce que l'on pourrait espérer au départ, mais elle y mettait tellement de cœur que celui de Paul était toujours extrêmement attendri. Justifier sa façon de gâter le petit chien de la manière dont elle le faisait prouvait sans aucune hésitation ce qu'il se disait en ce moment. Elle était vraiment des plus touchantes, il fallait le reconnaître.

« Je n'ai aucun doute sur le fait qu'il sera heureux, et j'ai encore moins de doutes sur le fait que tu y contribueras activement autant que tu le pourras. Tu es vraiment quelqu'un d'extraordinaire, ma Sophie. »

Elle prévoyait évidemment déjà de nombreuses visites et Paul savait que ces visites chez elle seraient un moment agréable pour le chien et même pour Mary qui pourraient jouer tous les deux dans le jardin. Et puis, il ne pourrait trouver de raisons valables pour éviter une visite à sa cousine et au bien-aimé de celle-ci, d'autant moins combien il les aimait tous les deux. Il était difficile de ne pas craquer sur une petite bouille comme ça et de ne pas avoir envie de lui offrir le monde et plus encore. Compte tenu du fait que c'était déjà ce qu'elle faisait pour Mary, il savait que leur famille allait beaucoup être influencée par la présence de Sophie dans leur vie, et d'une belle façon.

« Je te promets que nous te rendrons souvent visite. De toute façon, si Mary doit devenir aveugle, je tiens à ce qu'elle conserve dans son esprit le souvenir du visage des membres de sa famille. »

C’était dire à quel point il incluait son enfant dans leur famille mais il savait que ce n'était pas quelque chose qui soit en opposition avec la vision que Sophie avait de cette situation. Il sourit doucement en l'entendant prendre le contrôle de la situation et mentionner la façon dont elle voulait que les choses se passent. Sophie avait quelque chose d'autoritaire, mais elle était comme ça depuis toujours et Paul était habitué depuis longtemps à ne pas discuter ces consignes. Ce que Madame voulait, Madame l'obtenait. Il avait toujours été plus ou moins docile, même s’il voulait éviter de faire des choses interdites.

« Alors allons-y. Ramenons ce petit trésor dans sa nouvelle maison. »

Quand ils arrivèrent, ce fut pour constater que Mary était déjà à la maison et qu'elle attendait impatiemment le retour de son papa. Si elle ne s'attendait pas à ce que sa tante Sophie se trouve là aussi, il fut aussitôt évident pour tous les deux qu'elle était très heureuse de la revoir. Devant toutes ces questions pleines de curiosité, il se contenta de l'embrasser sur la joue afin de laisser Sophie et elle bavarder sans intervenir pour le moment. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu sa tante et elle tenait à ce que les deux filles profitent de nouer une certaine complicité. Mais quand Mary remarqua le chiot, ce fut le moment où il se décida à prendre la parole.

« Ce chiot est pour toi, ma chérie. C’est ta tante Sophie qui te l'offre. Il va recevoir une formation guide d'aveugle pour le cas où tu aurais besoin de lui, un jour, pour cela. Il faudra bien prendre soin de lui et l'éduquer comme il faut, n'est-ce pas ? Ce sera à toi de choisir son nom et ta tante se propose d'aller lui chercher tout le nécessaire avec toi. Ainsi, tu pourras choisir ces affaires. »

▿ Date de naissance : 19/07/1996

« Souviens-t'en la prochaine fois que je ferai une bêtise. » Souffla Sophie en souriant, alors que son cousin affirmait qu'elle était extraordinaire. Même si elle était particulièrement touchée par ce genre de réflexion, elle ne voulait pas répondre sérieusement. Sophie aimait savoir que ses proches étaient fiers d'elle et elle aimait entendre ce genre de compliments parce qu'elle avait l'impression d'enfin faire les choses bien, comme sa famille l'avait toujours voulu. « N'hésitez jamais, vous êtes chez vous. » Elle comprenait parfaitement ce que Paul voulait dire. Il était important pour Mary, si elle devait perdre la vue, d'avoir autant de souvenirs que possible. Et jamais Sophie ne les refuserait. Ils étaient chez elle, comme chez eux.

Sophie prenait donc la direction des opérations. Ils se rendirent chez Paul, où Mary se trouvait déjà, puisqu'elle ouvrit la porte avant que Sophie ne puisse l'ouvrir. « Mary ! » Souffla-t-elle avec un sourire aux lèvres, après l'accueil offert par la jeune fille. « Je vais bien. Et je suis heureuse de te voir, moi aussi. » Répondit-elle, sincère. « Et toi, comment vas-tu ? » Les salutations d'usage passées, Mary avait remarqué un petit détail particulièrement intéressant : le chiot. Aussitôt, elle s'en était approchée pour lui offrir toutes les caresses qu'il méritait. Paul lui expliqua donc les raisons de la présence de cet animal, tandis que Sophie restait silencieuse et écoutait. Lorsqu'il eut terminé, sans perdre de temps, elle avait ajouté à ses derniers mots. « Il va avoir besoin de tellement de choses ! Il faudrait faire une liste pour ne rien oublier. Et il ne faudrait pas oublier le plus important : les friandises. Des tas de friandises ! Mais il faudra lui en donner raisonnablement. » Pour Sophie, c'était l'occasion de partager un moment agréable avec une partie de sa famille et de faire plaisir à Mary en lui permettant d'offrir à ce petit chien tout ce qu'elle désirerait. Alors, évidemment, elle avait hâte.

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Un chien pour Mary

Mary avait donc accueilli Paul et Sophie avec un mélange de chaleur et de curiosité et répondu à l’embrassade de Paul.

« Ça va » répondit-elle sobrement à Sophie. Bien sûr, son moral n’était pas au beau fixe, bien sûr elle s’inquiétait toujours terriblement de ce que lui réservait l’avenir malgré les tentatives bienveillantes de son professeur d’Histoire de la rassurer à ce propos. Il n’avait malheureusement pas certaines des réponses dont elle avait besoin et elle le savait pertinemment. Mais, au moins, en se confiant à lui pourrait-elle éviter de communiquer son angoisse à Paul espérait-elle. Car elle savait bien que si elle craignait l’avenir lui aussi redoutait aussi pour elle ce qu’il adviendrait. Et puis, elle n’avait jamais été du genre à reconnaître que ça n’allait pas, même auprès de ses proches, de ceux en qui elle avait confiance, c’était généralement des mots qu’on ne parvenait à lui arracher de la bouche que lorsqu’il y avait urgence voire urgence vitale. Et encore, même dans ces circonstances-là, c’était difficile.
Si elle était parvenue à appeler Sophie « tante Sophie », appeler Paul, « papa », elle n’y parvenait pas. C’était son père adoptif, bien sûr, mais son papa, c’était et ce serait toujours Charles. Alors, elle l’appelait par son prénom.

Elle n’avait pas eu le temps de lui répondre que déjà, Sophie renchérissait, voulant absolument gâter le chiot. Elle sourit donc, amusée, face à la détermination de la jeune femme à offrir des friandises au chiot.

« Oh, merci, tante Sophie ! » fit-elle en lui sautant au cou pour l’embrasser, avant de se tourner vers Paul avec affection :

« Mais, je suis sûre que tu y es pour quelque chose aussi. »

Puis, s’adressant aux deux, leur répondant comme les interrogeant, elle reprit :

« Vous savez si c’est un mâle ou une femelle ? C’est essentiel pour choisir son prénom ! Oui, il lui faut de quoi manger et se sentir à son aise ici. »

Si intuitivement, elle pourrait vite savoir de quoi il aurait besoin pour son confort, elle était habituée à voir Charles utiliser des matériaux de récupération, fabriquer lui même le nécessaire. Et elle ne pensait pas au harnais ou au collier et à la laisse comme indispensable, trop habituée à avoir vu ses chiens se déplacer sans cela, les suivant. Quand par hasard là-bas, aux États-Unis, à son époque, il fallait en attacher un, son père utilisait une corde.

« Je crois que je te l’ai déjà raconté, Paul et je ne sais pas si tu le sais, Sophie, mais là-bas, à Walnut Grove, on avait un chien. Ma petite sœur, Laura, le considérait comme le sien et aimait à lui apprendre des tours, mais en vérité, c’était celui de la famille. Je sais comment on doit l’éduquer et je veillerai bien sur lui, bien entendu. Par contre, en friandises pour chiens, je n’y connais rien. »

Quand elle reprit la parole, ce fut pour les interroger:

« On y va maintenant ? »

Bien sûr, elle voulait que le chiot ne manquât de rien, mais s’ils partaient rapidement, elle devrait tout de même se couvrir, il ne faisait pas si chaud que cela. Et puis, elle voulait donner l’opportunité aux adultes de se poser un peu.

« Mais, vous voulez peut-être vous reposer un peu et boire quelque chose ? Un verre d’eau, un café ? » leur demanda-t-elle, jouant les petites maîtresses de maison comme elle en avait pris l’habitude avec Paul.

Être attentive aux autres était dans sa nature et présentement, ça lui permettait aussi de noyer ses angoisses.

KoalaVolant

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▿ Date de naissance : 04/02/1995

Un chien pour Mary

Paul eut un sourire attendri lorsque Sophie mentionna la possibilité d'une prochaine bêtise qui nécessiterait que l'on se rappelle ses talents extraordinaires pour compenser. Il n'avait jamais pensé que Sophie soit autre chose, même quand elle faisait des bêtises qui les faisaient punir tous les deux ou qui rendait une situation un peu étrange pour le jeune garçon qu'il était alors. Il avait toujours pensé que sa cousine était spéciale et il estimait avoir passé les meilleurs moments de sa vie auprès d'elle. Mais il ne le lui disait pas tous les jours. Il était plutôt pudique sur ses sentiments même s'il savait que la jeune femme en avait parfois besoin parce qu'elle manquait de confiance en elle.

En entrant dans la maison, il embrassa sa fille adoptive et la laissa dire bonjour à sa tante. La façon dont Sophie agissait avec la jeune fille faisait que Paul était extrêmement rassuré lorsqu'elles interagissaient toutes les deux. Il n'y avait que peu de personnes avec qui il estimerait que sa fille puisse être en totale sécurité. Évidemment, le chiot monopolisa bientôt toute l'attention et Sophie n'eut pas tôt fait de parler de friandises que celui-ci se précipita sur elle pour la solliciter, probablement persuadée qu'elle en avait déjà pour lui. Il pouffa avant de se rendre compte qu'il ne s'était même pas renseigné pour savoir s'il s'agissait d'un mâle ou d'une femelle.

« Ho… Je… euh… c'est une bonne question. Sophie, tu as le papier du chenil ? Je suppose qu'ils ont indiqué son sexe. »

Mary semblait impatiente de partir chercher toutes les petites affaires du chien, et Paul savait que Sophie avait aussi envie de s'en occuper rapidement. Il n'avait pas particulièrement soif et n'était pas particulièrement fatigué non plus. Il ne voyait donc pas de raison pour attendre. Il partagea un regard avec sa cousine pour s'assurer qu'elle était d'accord avec lui et finit par décider de lui laisser à confirmer ou pas ou si elle voulait boire un coup avant de partir.

« En ce qui me concerne, on y va quand vous voulez, les filles. »

▿ Date de naissance : 19/07/1996

« C'était son idée ! » Ne put-elle s'empêcher d'ajouter, tout en serrant Mary dans ses bras un instant, après qu'elle s'était jetée à son cou, alors que Paul évoquait la participation de Sophie en taisant la sienne - et puisque Mary avait déjà deviné qu'il y était évidemment pour quelque chose, autant le confirmer. Sophie était heureuse de tout ce qui était en train de se passer - bien sûr, elle n'oubliait pas les problèmes de Mary, mais elle ne voulait voir que le bonheur qui se dégageait de chacun d'eux, même si sur ce bonheur planait une ombre inquiétante. Elle voulait imprimer chaque instant de cette scène pour ne jamais l'oublier. Paul était si heureux d'offrir ce chiot à Mary qui en aurait peut-être grand besoin. Et Mary était si heureuse d'avoir un nouveau compagnon de jeu. Oui, Sophie ne pouvait être qu'heureuse de tout ce qu'elle était en train de voir.

A la demande de Mary, puis de Paul, Sophie fouilla les documents qu'ils avaient récupérés en même temps que le chien pour pouvoir répondre à la question. Après une minute, elle avait enfin trouvé et elle s'exclama : « C'est une femelle ! » Avec cette information, elle pourrait lui trouver plus facilement un nom, c'était certain. Puis, après lui avoir transmis l'information, Mary commença à évoquer son passé. Sophie ignorait presque tout d'elle, c'était un sujet qu'elles n'évoquaient pas souvent, mais elle était toujours ravie d'en apprendre davantage sur les gens qui comptaient pour elle. « Je suis certaine que tu t'en occuperas très bien ! Et tu pourras même lui apprendre des tours toi aussi, » comme sa soeur le faisait autrefois dans leur village. « Ne t'en fais pas, je ne m'y connais pas non plus, mais je suis certaine que nous trouverons quelqu'un pour nous renseigner ! » Sophie avait un chat et elle s'y connaissait donc plutôt bien pour eux - puisqu'elle avait tendance à trop gâter cet animal qui ne s'en plaignait évidemment jamais - mais elle ne connaissait pas grand-chose aux chiens. Cependant, elle n'avait pas d'inquiétudes à ce sujet, ils trouveraient toujours de quoi se renseigner ou quelqu'un.

D'ailleurs, la question du départ fut posée. Partaient-ils immédiatement ou non ? Mary proposait de se poser un peu pour boire quelque chose avant, peut-être parce qu'ils venaient tout juste d'arriver ? Sophie voyait son impatience, mais elle notait aussi avec quelle politesse et quelle attention elle se préoccupait d'eux et pas seulement de ses envies. Sophie échangea un regard avec Paul qui était prêt à partir tout de suite. Elle confirma d'un hochement de tête avant d'ajouter : « On peut y aller tout de suite ! Je sais que tu es impatiente et, pour ne pas te mentir, je le suis aussi ! » C'était toujours une joie de gâter ses proches. « Prends le temps dont tu as besoin pour te préparer, nous t'attendons. » Souffla Sophie en souriant avant de jeter un regard à Paul. Un regard qui lui montrait à quel point elle était heureuse de voir Mary heureuse à ce point.

▿ Date de naissance : 10/01/2007

Un chien pour Mary

Si Mary n’avait pas de doute quand à la participation active de sa tante Sophie dans l’acquisition de ce chiot, elle était pour autant persuadée que Paul y était également pour quelque chose. Ce dont elle eut bien vite la confirmation par sa tante.
Bien évidemment, il faudrait nommer cet adorable petit animal. Bien sûr, elle pouvait choisir un prénom mixte, mais elle aimait autant s’adapter au fait qu’il s’agissait soit d’un mâle, soit d’une femelle. Quand elle sut ce qu’il en était, elle réfléchit un peu, avant de penser à cet endroit, aux abords de Walnut Grove où ils s'étaient installés à leur arrivée dans le Minnesota et à la rivière qui coulait là. Elle savait quel nom choisir.

« Je l’appellerai donc Plum »

Prenant le chiot dans ses bras, elle lui dit :

« Tu as entendu? Tu t'appelles Plum »

Puis, elle reposa l'animal par terre et le laissa s'amuser.
Après quoi, elle avait partagé un pan de son enfance avec Paul et Sophie. Elle ne savait pas encore si elle apprendrait des tours ou non à Plum, ne voulant pas aller à l’encontre de son caractère pour des choses qui n’étaient pas indispensables.

« Ça dépendra un peu de son caractère je pense. Si je vois qu’elle n’a pas envie de faire des tours, comme ce n’est pas un apprentissage indispensable, je ne la forcerai pas. » répondit-elle sur ce point.

Elle fut très amusée de voir Plum quémander une friandise à Sophie, même si elle savait que ce n’était pas là un comportement à encourager.

Mary n’était pas la moins impatiente d’aller chercher le nécessaire pour sa nouvelle compagne. Mais, son père adoptif et sa tante pouvaient avoir soif ou être fatigués et elle tenait avant tout à respecter leur rythme et leurs besoins. Elle était même capable d’improviser un lit confortable pour le chiot pour la nuit avec ce dont ils disposaient déjà à la maison si cela était nécessaire.

Elle avait demandé quand ils partiraient et sourit tendrement aux réponses de Paul et Sophie.

« Je serai vite prête »

Après tout, elle n’avait pas grand-chose à faire. Rien ne trainait dans la maison, son sac du lycée était bien posé. Elle n’avait qu’à remettre son manteau et prendre ses clefs. Ce qu’elle fit en deux temps trois mouvements.

« Voilà ! Je suis prête ! Vous avez déjà repéré les commerces qui nous intéressent en ville ? Peut-être qu’il y en a un que tu préfères, Sophie, où tu vas acheter des friandises pour ton chat ? J’imagine que là où il y a ce qu’il faut pour les chats, il y a ce qu’il faut pour les chiens aussi »

Si elle venait de la même époque approximativement que Paul et Sophie, elle venait de la campagne américaine, alors, côté commerces, c’était limité. Ou alors, il fallait aller en ville et même là… Les commerces de l’époque dans le Minnesota n’étaient pas aussi variés que dans cette ville au XXIeme siècle.

KoalaVolant

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