(terminé) Matching Fates | Will, Eve & Villanelle

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Matching Fates

Qu'il n'ait pas été à l'initiative de ce dîner est à coup sûr la singularité première de cette soirée, qui intrigue d'autant plus Hannibal à en découvrir le déroulé. Il n'a pas eu besoin de longtemps, au gré des explications communiquées par Will, pour trouver à Eve Polastri et Oksana Astankova un intérêt tout singulier. Hannibal n'avait connu la collègue de Will que de nom, et ne s'en était pas fait d'opinion particulière (si ce n'est qu'il avait été étonné de découvrir à quel point elle avait su trouver grâce aux yeux de Will), ils avaient été invités à son mariage à venir, et Will avait eu l'air de sincèrement vouloir s'y rendre, ses a priori avaient cessé là, et la perspective de la rencontrer ainsi que sa fiancée avant le jour J avait déjà fait son chemin dans son esprit. Cela s'arrêtait là.

Avant qu'ils ne se trouvent une cible en commun et que, de fait, il prenne conscience de ce qui, peut-être inconsciemment, avait facilité l'amitié entre Eve et Will. Des trajectoires de vie terriblement similaires, et qui leur permettent certainement de s'identifier l'un à l'autre. Ajoutez à cela cet épisode de la Saint-Valentin que Will avait consenti à lui résumer à mi-mots et avec un embarras évident (qui a pour tout dire amusé Hannibal plus qu'autre chose - quoi qu'irrité tout de même sur certains points, en dépit des circonstances atténuantes), et l'on comprendra que la curiosité ait atteint son point d'orgue.

Ce dîner avait été une évidence à organiser sur plusieurs points : de façon pragmatique, c'est l'occasion de mettre au point une éventuelle stratégie concernant les Douze, cette organisations qu'ils ont tous quatre intérêt à démanteler, pour leur sécurité mais aussi pour leur satisfaction personnelle. Egalement parce qu'il estime qu'il était tant pour lui de faire la connaissance de ce couple atypique qui, il en a l'intuition, devrait probablement représenter une certaine source de divertissement à ses yeux.

La table élégamment mise, les petits plats dans les grands, comme toujours, un délicieux fumet se dégage de la cuisine. Si le repas en question ne sera pas au cœur même de leurs préoccupations, Hannibal conserve ce sens de l'accueil caractéristique qui a toujours fait de ses réceptions parmi les plus attendues. Quand l'on sonne à la porte, tout est prêt, et leurs convives sont prêtes à être accueillies dignement.

Un simple geste, une caresse tendre au creux de son dos, vient signaler à Will qu'il se propose d'aller ouvrir. Sur le palier, elles sont là. Il s'autorise à les détailler des yeux tout en les saluant.

"Bonsoir. Eve, je présume ? Et vous devez être Oksana. Ravi de vous rencontrer enfin. Entrez, soyez les bienvenus."

Il s'écarte poliment de l'encadrement de la porte pour les laisser entrer, tout en poursuivant de les observer avec une attention toute particulière. Comme pour percer à jour ces quelques secrets qu'il n'a pas encore découverts à leur sujet.

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▿ Date de naissance : 17/11/1984

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feat. Hannibal & Villaneve

S’il devine que la curiosité naturelle d’Hannibal l’invite à voir ce dîner d’un très bon œil et de s’impatienter à l’idée de faire la rencontre d’Eve et de sa fiancée, Will ne peut prétendre être aussi serein que lui à cette perspective. Pourtant, il l’avait été, dans un premier temps, au moment de lancer l’invitation auprès d’Eve. Ça lui avait même semblé si naturel que c’en était déconcertant. Des amis véritables, Will en avait eu très peu, et des amis avec qui il pouvait se permettre de se montrer aussi transparent qu’avec Eve, encore moins. Aucun, en réalité, à l’exception d’Hannibal qui, même quand ils se qualifiaient comme tels, n’avaient jamais été exactement cela l’un pour l’autre. Eve est capable de la comprendre sur un plan que beaucoup ne sauraient qu’effleurer, parce que leurs histoires et leurs parcours sont similaires et différents en même temps. Alors oui, il l’a invitée à sa table de bonne grâce, parce qu’il avait voulu qu’elle rencontre Hannibal, parce qu’il voulait rencontrer Oksana, et aussi, bien sûr, parce qu’au-delà du secret qui les unissait, ils étaient également liés par un secret commun… leur vendetta contre les Douze, qui nécessitaient qu’ils s’organisent.

En bref, oui, dans un premier temps, Will avait été presque… enthousiaste – dans la mesure où il est capable de l’être – à la perspective de ce dîner à quatre. Mais entre-temps, certaines choses s’étaient passées. La Saint-Valentin s’était passée… Will en garde un souvenir absurde et un peu horrifié. Quand il repense à ce qui s’est passé, il ne se reconnaît tout bonnement pas. Il y a beau avoir une explication rationnelle à cela, il ne se sent pas moins mal à l’aise au sujet de cette escapade qu’Hannibal lui a aisément pardonnée mais que lui-même ne se pardonne pas – pas tant parce qu’il a le sentiment d’avoir trahi les émotion d’Hannibal (il sait que ça n’a rien à voir), mais parce que l’idée d’avoir été aussi peu maître de lui-même, de ses pensées et de ses émotions, lui est particulièrement désagréable.

Depuis lors, il s’est arrangé pour échanger le moins possible avec Eve au bureau, fait presque impossible puisqu’ils avaient pris l’habitude de fonctionner en binôme, et il avait été même tenté d’annuler ce dîner, mais l’immaturité d’une telle démarche lui avait sauté aux yeux sans nécessité de rappel à l’ordre. Alors oui, ils en sont là, et tandis que Will achève de mettre la table en compagnie d’Hannibal et qu’un délicieux fumet – comme toujours – s’échappe de la cuisine, l’on sonne à la porte. Will ne se fait pas prier pour le laisser ouvrir. Malgré tout, il se doit bien de saluer leurs convives.

« Bonsoir, merci d’être venus. Enchanté de faire ta connaissance, Oksana, j’ai beaucoup entendu parler de toi. »
« Tu m’étonnes », fait Villanelle avec naturelle en s’imposant à l’intérieur tout en jetant un regard autour d’elle sans redouter la moindre indiscrétion, avant d’observer Will plus attentivement. « Ça va, il est pas dégueulasse », souffle-t-elle à l’adresse d’Eve comme si Will – et Hannibal également – n’étaient pas en mesure de l’entendre (mais si, complètement. « Bon, qu’est-ce qu’on mange ? »

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feat. Will, Hannibal et Villanelle

- Je te préviens, tu te tiens à carreaux ou je peux t'assurer que je prends le premier couteau qui me vient sous la main et-

La porte s'ouvrit au beau milieu du sermon qu'Eve faisait déjà subir à sa future épouse. Elle connaissait Villanelle, connaissait Will, et la description qui lui avait été faite d'Hannibal lui faisait craindre le pire dans le domaine des premières impressions. Et si habituellement elle aurait observé le spectacle avec une forme indéniable de satisfaction, ce soir-là, elle était nerveuse et souhaitait que la soirée se passe aussi bien que possible. D'autant plus qu'ils avaient des sujets importants à aborder.

Alors, elle accorda son entière attention à Hannibal tout en affichant un sourire courtois.

- Bonsoir Hannibal. Je suis ravie de faire enfin votre connaissance. Et Will. Bonsoir, j'espère que... que tu vas bien, fit-elle sans parvenir à réprimer une grimace d'inconfort.

Depuis l'épisode de la Saint-Valentin, ils avaient un accord tacite qui consistait à s'éviter. Mais en vérité, ils se comprenaient trop bien, et formaient une trop bonne équipe pour rester distants. Du moins l'espérait-elle. Eve n'était pas la plus douée pour se faire des amis, plus maintenant en tout cas, mais considérait son collègue avec un tel respect et une telle sympathie qu'elle ne pouvait que le traiter en tant qu'ami. Et, même si elle ne l'exprimait pas ouvertement, c'était une relation qui lui faisait du bien. Elle s'était longuement désespérée de l'impact qu'avait eu la présence flamboyante de Villanelle dans sa vie, et avait assisté trop passivement à l'éloignement progressif de ses proches. Elle avait choisi de s'isoler du reste du monde pour se consacrer à l'intensité de ce jeu qui s'était imposé entre elle et Villanelle. Mais à présent qu'elles s'étaient acceptées, à présent qu'elles étaient en paix avec la puissance de leur relation, Eve ressentait parfois le manque d'une relation tout autant fondée sur la compréhension, mais plus légère. Elle avait pardonné le meurtre de Bill, son ami le plus proche, à Villanelle. Mais Bill lui manquait tout de même cruellement. Et si, bien sûr, il n'était guère question de le remplacer par qui que ce soit, l'amitié restait une forme de relation qu'Eve appréciait tout particulièrement.

Pour toutes ces raisons, elle avait décidé de ne pas agir lâchement et de ne pas annuler cette soirée. Par ailleurs, même si Will l'évitait autant qu'elle l'évitait, Eve s'intéressait toujours à lui et à son bien-être. Et donc, tout naturellement, elle était curieuse de rencontrer Hannibal, dont elle avait tant entendu parler - à demi-mots, mais c'était déjà conséquent de la part d'un homme aussi peu loquace que Will.

Fort heureusement, Eve pouvait toujours compter sur sa chère et tendre fiancée pour la distraire de ses pensées et de ses doutes. Elle tourna vers Villanelle un regard lourd de reproches, d'autant plus lorsqu'elle se permit de commenter le physique de Will. Certes, elle avait prévenu Will dès que celui-ci avait soumis l'idée d'un dîner à quatre. Elle l'avait prévenu que Villanelle était dotée d'un tempérament qui pouvait surprendre, voire profondément agacer. Et elle avait insisté pour qu'il prévienne Hannibal. Mais si elle avait fini par être charmée par l'irrévérence de Villanelle, elle était particulièrement bien placée pour savoir à quel point cette manière de s'exprimer pouvait être crispante pour quiconque la côtoyait plus de quelques secondes. Elle adressa donc un sourire d'excuse à l'intention de Will et Hannibal, à défaut de pouvoir librement gronder sa fiancée, ce qui ne l'empêcha pas de lui pincer le bras pour lui signifier son mécontentement.

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feat. Hannigram & Eve

A la perspective de ce dîner, Villanelle avait été particulièrement impatiente. En soi, elle aurait pu être barbée d’avance à l’idée, tant ce genre de moment peut traîner en longueur et ne revêtir aucune forme d’intérêt, mais elle voit des dizaines de raisons de se réjouir de ce repas, et pas uniquement parce que – si elle se fie à la réputation de cet Hannibal qu’elle n’a donc jamais rencontré (mais sur qui elle s’est pas mal renseigné en revanche à partir du moment où elle a reçu ce contrat sur sa tête de la part des Douze, contrat qu’elle n’a pas honoré à la demande de sa fiancée) – le gars cuisine apparemment comme un dieu. Déjà, elle avait eu hâte de rencontrer Will Graham. Parce qu’elle en a entendu parler, de ce type… d’abord le collègue et seul ami d’Eve, ensuite le type qui s’était retrouvé dans le collimateur des Douze, enfin le gars dont le parcours semble étrangement similaire à celui d’Eve… Enfin, le type avec qui, dans un élan complètement fou et risible, sa fiancée s’était imaginer filer le parfait amour en compagnie de ses chiens.

Cette dernière information ne devrait peut-être pas la faire rire autant, mais à chaque fois qu’Eve fait ne serait-ce que l’évoquer, Villanelle ne peut s’en empêcher. Oh, jalouse, elle l’est pourtant, cruellement jalouse, même, mais outre le fait que sa folle partie de jambes en l’air avec Andréa ne lui permettait pas spécialement de se la ramener, l’embarras extrême ressenti par Eve à chaque fois que le sujet était mis sur le tapis était beaucoup trop irrésistible, vraiment. Ça lui passera sans doute, mais forcément, ça l’intrigue beaucoup de rencontrer enfin ce type.

Et au-delà de ça, le parcours de ce couple est assez fascinant. Elle a très, très envie d’apprendre à mieux les connaître, mais sans pour autant trahir sa nature première et en l’occurrence brute de décoffrage. Les avertissement d’Eve, loin de la dissuader, ont plutôt tendance à l’encourager, et donc, à peine leur a-t-on ouvert, son premier réflexe est de faire une remarque sur l’apparence de Will – en même temps, c’est vrai qu’il est pas dégueulasse – avant de demander ce qu’on mange (ils sont en partie là pour ça, non ?). Ce qui est certain, dans tous les cas, c’est que ça sent foutrement bon.

« Mais aoutch ! » grimace Villanelle quand Eve lui pince le bras avant de faire quelques pas de plus l’intérieur, jaugeant la décoration du coin de l’œil. « C’est canon chez vous », fait-elle en s’approchant de la table élégamment dressée, et qui lui donne l’impression de se trouver dans un restau de luxe. « On s’installe où on veut, pas vrai ? » Elle n’attend pas de réponse pour s’installer en tête de table, la place normalement occupée par Hannibal. « Bon, on mange d’abord où on joint l’utile à l’agréable et on rentre dans le vif du sujet direct ? » fait-elle en regardant les trois charmants psychopathes avec qui elle va passer sa soirée.

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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La première impression est cruciale. Elle ne dit certes pas tout d'un individu, mais elle en dit du moins assez pour s'en faire une excellente idée. Une première impression ne vous révèle pas ce que l'autre est profondément, mais l'image public la plus neutre, car pas encore biaisée par les circonstances. Et la première impression qu'il se fait du couple détonnant que forment Oksana et Eve est déjà assez tranchée. S'il ne lui faut pas longtemps pour prendre Eve en sympathie, chez qui il discerne quelques caractéristiques qui lui laissent entendre qu'il était tout naturel qu'elle s'entende avec Will.

Quant à Villanelle... elle est insupportable, rude, sévèrement impolie, sans-gêne... Autant dire qu'en ce qui la concerne, Hannibal ne retient que cette pensée contenue, celle que s'il n'était question de Will, il envisagerait très sérieusement de mettre Villanelle dans son assiette. Il l'envisage tout de même en partie, d'ailleurs, tandis que dans sa tête défilent les multiples manières dont il pourrait aissaisonner un ragout dont elle serait l'ingrédient d'honneur.

Entre Will et Eve, il ressent bien cette gêne toute naturelle étant donné ce qui s'est passé entre eux. Mais elle leur passera, et ces considérations presque enfantines finiront par être occultées par ce qui doit être le mot d'ordre de ce dîner, au-delà du fait de partager un bon repas - et quel repas, puisque l'homme envoyé par les Douze pour les réduire au silence, et que Will et lui ont tenu en respect, est évidemment mis à l'honneur.

Eve essaie tant qu'elle le peut de rattraper le comportement particulièrement détestable d'Oksana, mais ce qui est fait est fait, et ce qu'Hannibal peut voir, il peut difficilement l'ignorer (et il ne le veut pas particulièrement non plus, bien sûr). Ces compliments manquent de subtilité et d'élégance, il les balaie d'un revers, ne gratifiant pas même la jeune femme tandis qu'elle complimente les lieux.

"Sentez-vous libre de faire comme bon vous semble, il apparaît que ce soit dans vos habitudes", fait-il sans égard pour Villanelle, qui a l'air de s'en moquer franchement et s'installe sans aucune vergogne. Il l'ignore le temps de chercher l'entrée et de les servir, présentant son plat comme il en a l'habitude, remettant l'église au milieu du village pour peu que celle-ci ne s'effondre pas sur ses dévots. "Il me semble que nous avons beaucoup à nous dire", précise-t-il une fois installé à son tour, avant d'examiner la tablée face à lui. "Autant rentrer dans le vif du sujet."

Quitte à n'apprécier ce repas qu'à moitié. Mais c'est vrai, même si Hannibal avait été très curieux de rencontrer Eve Polastri, et qu'il aurait tout à fait été capable de la voir dans un cadre plus informel, ils ont une raison bien précise de se trouver là. Et ils n'ont pas forcément de temps à perdre. Les circonstances exigent d'eux qu'ils s'organisent, efficacement et rapidement.

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▿ Date de naissance : 17/11/1984

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feat. Hannigram & Eve

Une simple esquisse de sourire vient répondre à Eve quand cette dernière en vient aux politesses d’usage, sans savoir dissimuler cette gêne qu’il ressent tout autant, et qui pourra difficilement leur passer si Villanelle, de son côté, fait preuve d’une incivilité comme celle qu’elle affiche en cet instant, et que Will a du mal à trouver charmante. Et si Will ne saurait la trouver charmante, il ne peut que présumer de ce qu’Hannibal en pensera, lui qui est si à cheval sur la bienséance. Certes, Will Graham est certainement la preuve vivante des exceptions qu’il est capable de faire en la matière, mais Will a aussi conscience d’être un cas particulier. Enfin, l’attention qu’elle détourne à sa manière a au moins ce mérite de pousser Will à s’intéresser davantage à la compagne d’Eve qu’à cette dernière, et donc à se débarrasser de ce voile d’embarras qui continue de le couvrir s’il doit un peu trop songer à cette Saint-Valentin désastreuse et à ses conséquences (même si ces dernières ont fait plus de mal à son amour-propre qu’à quoi que ce soit d’autre en vérité).

Will détourne son attention de leurs invitées pour adresser un regard à Hannibal à la dérobée, comme une sorte d’avertissement : Eve et Villanelle sont intouchables, il l’a prévenu, et ce peu importe le degré d’animosité que la blonde pourrait être susceptible d’éveiller en lui. Il pense avoir une idée plutôt bonne des pensées qui lui viennent à l’esprit tandis que Villanelle poursuit sur sa lancée et s’installe à table sans vraiment attendre d’y être invitée avant de directement suggérer dans le vif du sujet. Ceci dit, peut-être qu’elle n’a pas ort, et que le meilleur moyen de véritablement engager cette conversation reste encore de ne pas tourner inutilement autour du pot. Après tout, ils savent qui ils sont et ils savent pourquoi ils sont présents ici (ce qui est en soi plutôt rare quand quelqu’un d’autre qu’eux deux se trouve autour de cette table – en dehors d’Abigail, cela va sans dire), il n’est sans doute pas bien nécessaire d’en passer par les politesses usuelles ou encore de prétendre que ce dîner ressemblerait à n’importe quelle soirée que des couples plus conventionnels prendraient la peine d’organiser.

La légère pique d’Hannibal adressée à Villanelle, que cette dernière ignore au passage sublimement, n’échappe pas à Will, mais ils semblent trouver un terrain d’entente quant au fait d’entrer dans le vif du sujet. C’est en partie un affront fait au repas qu’il a minutieusement préparé, Will le constate immédiatement en observant qu’il ne prend pas la peine, fait très rare chez lui, d’introduire leur repas en bonne et due forme. Ceci dit, puisqu’ils semblent tous d’accord sur ce point, Will s’immisce dans la brèche.

« Nous avons reçu la visite du tueur engagé par les Douze pour faire le travail que Villanelle a refusé », fait-il en tournant son regard vers Eve, réalisant avec un certain soulagement que dans ces circonstances, il devient soudainement moins embarrassant de lui parler.
« Eh oh, je suis juste à côté, sinon. »
« Nous n’avons pas été en mesure de l’interroger, en revanche. J’ai rassemblé les quelques éléments qu’on a pu trouver sur lui, mais ce n’est rien de particulièrement convaincant, en tout cas à première vue. »

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feat. Will, Hannibal et Villanelle

L'impolitesse pourtant habituelle de Villanelle, en ces circonstances, embarrassait anormalement Eve. Même si en vérité, elle n'avait pas besoin de sa fiancée pour cela. La situation avec Will était déjà bien assez embarrassante, et c'était même sans doute pour cette raison qu'Eve se sentait aussi peu sûre d'elle-même. Elle remarqua, bien sûr, l'agacement d'Hannibal, ainsi que celui de Will. Mais Villanelle avait raison, en dépit de ses manières : ils devaient aborder des sujets complexes et importants, autant commencer par cela.

Eve prit donc place sur la chaise qui se trouvait à la droite de sa fiancée pendant qu'Hannibal les servait. Et elle devait le reconnaître, l'entrée avait l'air délicieuse, même si elle avait l'estomac noué par la situation.

Néanmoins, la manière dont Will se tourna vers elle et le ton qu'il adopta, le même que celui qu'il employait au travail, apaisèrent sa nervosité. Il était plus simple de réellement se concentrer sur la conversation et de rebondir sur ses propos. Le calme avec lequel il mentionna la visite de cet autre tueur la fit sourire. Visiblement, ce tueur n'était pas de taille face à ces deux hommes.

- Je ne pense pas que ça aurait été réellement utile. Les tueurs engagés par les Douze en savent très peu sur l'organisation.

Elle tourna un regard d'excuse vers Villanelle, sachant que sa fiancée était directement concernée par ses explications et plus encore par celles qui suivirent.

- Les tueurs qu'ils engagent et forment sont des profils de personnes défavorisées, solitaires ou abandonnées, sans repère...

Des personnes vulnérables et influençables. Eve posa une main sur le genou de sa fiancée, sous la table, et pressa doucement. Elle ne voulait pas que le sujet soit inconfortable pour elle. Elle tenta donc d'enchaîner plus rapidement :

- On peut commencer par rassembler les informations que nous avons sur les membres que nous avons respectivement... Rencontrés. Le seul homme que nous ayons pu interroger, Villanelle et moi, ne s'est finalement pas révélé très utile. Mais nous avons un nom qui a son importance : Hélène. Son insistance à se rappeler à notre bon souvenir n'est pas anodine, j'en suis convaincue. Quel que soit son rôle, elle est au cœur de tout cela. Je me demande même si elle ne serait pas l'une des têtes pensantes. Mais ce que je ne comprends pas c'est... Pourquoi elle tient tant à te contrôler, fit-elle en se tournant vers Villanelle.

Elle marqua une pause, puis ajouta, plus bas :

- A nous contrôler. Tu lui as déjà résisté, et elle ne me connaît pas. Pas personnellement en tout cas.

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feat. Hannigram & Eve

Villanelle est sans-gêne, mais elle n’est pas idiote, ni dupe. Elle ne tarde pas à comprendre que son attitude incommode considérablement au moins un de leurs deux hôtes, et plutôt que de corriger son attitude, il ne lui donne que d’autant plus envie de forcer le trait, de tirer sur la corde. Le voir ainsi, dans cette attitude composé de maître de cérémonie impassible, lui donne nécessairement envie de fissurer le masque, à plus forte raison qu’elle sait que c’en est un. Cet homme est un assassin peut-être encore plus redoutable qu’elle ne l’est elle-même. Naturellement, il l’intrigue, naturellement, elle veut réveiller ses instincts les plus sombres… Il y a un rien de provocation dans son sourire quand elle vient s’installer à la place qui lui semble la plus agréable. Elle contemple tranquillement chaque détail de la table tandis qu’Hannibal observe qu’ils ont beaucoup à se dire, et qu’il sera préférable d’entrer dans le sujet. Peut-être se dit-il qu’il sera débarrassé plus vite de ses embarrassantes invitées. Sauf qu’ils ont beaucoup, beaucoup à se dire.

Et ce dîner va vite ressembler à un dîner d’affaire, à ce rythme, songe Villanelle, que ce constat n’arrange pas. Pas qu’elle ne soit pas d’avis qu’ils doivent discuter, loin de là. Mais à choisir, elle aurait bien aimé tailler tranquillement le bout de gras avant de se mettre en œuvre. Il y a tellement de questions qu’elle se pose sur leurs hôtes. Certes, Eve a répondu à certaines d’entre elles, mais pas toutes, sans doute parce qu’elle-même n’a pas les réponses. Elle écoute à moitié, le nez plongé dans son ensuite.

« Bordel ! T’as goûté ça ? C’est vachement bon », elle fait à l’adresse d’Eve en commentant le contenu de son assiette.

Malgré tout et contrairement à ce qu’elle laisse paraître, elle écoute, tandis que Will leur apprend qu’ils ont reçu la visite du tueur engagé par les Douze pour la remplacer… en parlant d’elle comme si elle n’était pas là. Oui, au fait, elle est juste à côté, sinon. Mais Will reprend. Ils n’ont pas pu l’interroger, n’ont pas pu rassembler d’éléments pertinents. C’est pas vraiment surprenant au fond.

« Vous l’avez refroidi comment ? C’est quoi votre méthode ? » elle demande en adressant alternativement des regards curieux au couple de tueurs, mais ses interrogations sont étouffées par les réflexions autrement plus pertinentes de sa compagne.

Elle est pragmatique, comme ils le sont tous dans ces circonstances… Villanelle reprend un peu de son sérieux quand Eve déroule ses explications, parce que ces explications la concernent, et la douce pression de sa main sur son genou lui fait plus de bien en cet instant qu’elle ne l’aurait présumer. Eve évoque Hélène et le rôle majeur qu’elle semble tenir dans leur organisation.

« J’ai peut-être tué la mauvaise personne, quelqu’un à qui elle tenait », suggère Villanelle dans un haussement d’épaules, peu convaincue par ses propres suggestions. « Faudrait qu’on retrouve Konstantin. On a plus de chances de mettre la main sur lui que sur Hélène, pour commencer, et ce serait déjà un début. »

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Le calme et la tempérance d'Hannibal ne l'abstient pas de porter sur leurs deux invitées un regard des plus attentifs et de déjà dresser de ces dernières un portrait des plus attentifs. Tout en demeurant attentif aux propos de Will, qui évoque auprès d'Eve et Villanelle leur rencontre malencontreuse avec le tueur engagé par les Douze, son regard inexpressif passe de l'une à l'autre, les jauge, et se forme une opinion, d'ores et déjà partiellement forgée par les a priori que ses conversations avec son partenaire lui avait soufflé. Son analyse - comme toujours - avait été la bonne.

A mesure qu'Eve s'exprime, Hannibal n'a aucun doute quant à ce que sont les raisons de leur entente, à elle et Will : elles crèvent, pour ainsi dire, les yeux. Il n'y a guère besoin de s'y attarder trop longuement pour qu'elles se fassent jour de manière assez éclatante. Il ne peut pas en dire autant de Villanelle dont il ignore volontairement les commentaires et les questions qu'il trouve excessivement déplacées.

Dès l'instant où il comprend que son absence absolue de gêne sera une offense trop grande à son souci de déférence, il décide ni plus ni moins que de l'ignorer pour reporter dorénavant sa pleine et entière attention sur Eve. Il n'estime pas, quoi qu'il en soit, que les éléments qu'elle ait à apporter revêtent une quelconque valeur ou une quelconque utilité à ses yeux. Ils ne représentent pas grand-chose, en fin de compte, et rien de bien révélateur, qui plus est. Eve, de son côté, est plus factuelle, et les hypothèses qu'elle avance ne manquent absolument pas d'intérêt.

"Le nom d'Hélène a aussi été prononcé par notre... ami", constate-t-il, faisant lui aussi le choix de la paraphrase réservée pour discuter de ces tueurs qui ont été froidement tués. "Ces tueurs sont des éléments dispensables, pour elle, elle les sème comme des mies de pain pour mieux nous guider - vous guider jusqu'à elle", remarque-t-il de son habituel ton calme avant de se satisfaire d'une nouvelle gorgée de vin. "Il serait un tort d'imaginer que les Douze tels que vous les avez connus répondent strictement à tout ce qu'ils ont été par le passé... Il se peut qu'il ne s'agisse que d'une dénomination illusoire, là pour dissimuler les actions d'une seule personne, en définitive. Ce qui justifierait que leurs manoeuvres semblent dorénavant si personnelles."

Il daigne enfin accepter de reconnaître l'existence de Villanelle au moment d'entendre cette dernière prononcer un nom, soit une information qu'il peut accepter de considérer comme utile. Ou partiellement utile, en tout cas.

"J'ai bien compris que les informations dont vous disposez concernant cette Hélène sont limitées... Mais chaque détail, même infime, pourra peut-être nous aider à y voir plus clair. De même, il est préférable que nous récoltions toutes les informations dont il est possible que nous disposions au sujet de ce... Konstantin", reprend-il en tournant vers Villanelle un regard qui tiendrait presque de l'avertissement.

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▿ Date de naissance : 17/11/1984

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feat. Hannigram & Eve

Si Will se sent incommodé par le comportement de Villanelle, ce n’est pas tant par son attitude en elle-même que par les pensées que cette dernière pourrait peut-être un peu trop naturellement inspirer à Hannibal, tout indéchiffrable soit-il – comme à son habitude. Rien ne laisse suggérer qu’il soit incommodé en quoi que ce soit, mais Will le connaît bien assez pour deviner que c’est bel et bien le cas. Cependant, la tempérance d’Eve compense largement les choses, et tant qu’ils savent en venir au vif du sujet, c’est tout ce qui importe. Car ils ont plus important à faire que de corriger les éventuels écarts de conduite de la blonde. Ils se doivent de discuter des Douze et de leurs progrès… Voire aussi de leur absence de progrès, en réalité.

Ainsi qu’ils l’affirment, ils n’ont guère pu obtenir grand-chose de leur victime, mais comme Eve le confirme, ils n’auraient très probablement, dans tous les cas, rien obtenu de probant quoi qu’il en soit. Il reste intéressant de retenir ce qu’Eve peut leur dire du profil privilégié par les Douze… même si donc, s’attaquer aux tueurs dans l’espoir d’en apprendre plus semble voué à un échec relatif. Cependant, ne serait-ce que rassembler les informations de tout un chacun semble un début. Cette Hélène est un nom connu, même s’il ne représente pas grand-chose. Et sur l’échiquier tel qu’il se présente pour l’heure, elle semble définitivement être l’élément le plus remarquable et le plus prometteur. Si ce n’est la tête pensante de l’organisation, un élément clé de cette dernière.

Hannibal laisse suggérer que l’organisation telle qu’Eve et Villanelle l’ont connue a très probablement évolué d’une manière très différente, qui laisserait donc suggérer que son degré de complexité d’antan n’est plus vraiment à prendre en considération dorénavant… Dans ce cas, cette Hélène pourrait-elle vraiment être aux commandes ? Et cette situation une simple vendetta personnelle destinée seulement à les intimider, pour une raison qu’elles ne sont pas capables de comprendre ou bien… qu’elles ont oublié.

« Peut-être… que l’acharnement de cette Hélène est liée à des actions qui se sont produites sans que vous soyez en mesure de vous en souvenir », observe-t-il d’un ton songeur, semblant davantage s’adresser à son assiette qu’à ses interlocutrices.

En pensées lui reviennent les paroles de Freddie Lounds au sujet du sort qui aurait été celui de Bedelia, un sort que ni lui, ni Hannibal n’auraient été en mesure de lui faire subir, et pourtant, il est à peu près certain du fait qu’elle ne mentait pas… S’ils devaient, en plus du reste, penser à ces possibilités alternatives qui auraient de quoi retourner le cerveau de n’importe qui, il est certain qu’ils ne sont pas prêts de trouver des réponses apaisées à leurs questions.

Mais peut-être faudrait-il avant cela rassembler les informations qu’ils n’ont pas encore. De cette Hélène, personne ne sait grand-chose, c’est acté, mais ce Konstantin évoqué par Villanelle semble, en revanche, incarner une piste que l’on pourrait qualifier d’intéressante… ou digne d’être poursuivie, en tout cas.

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feat. Will, Hannibal et Villanelle

Eve ne serait pas Eve si, même dans ces circonstances, elle ne se laissait pas un tantinet distraire par sa fiancée. Alors, quand celle-ci lui adressa directement la parole pour complimenter le plat, Eve ne se fit pas prier et goûta à son tour.

- Oh, oui, c'est délicieux, constata-t-elle de ce même air distrait.

Mais elle reprit presque immédiatement son sérieux et se concentra de nouveau sur la conversation, portant son regard tour à tour sur Villanelle, Will et Hannibal à mesure qu'ils s'exprimaient et détaillaient leurs hypothèses ou ajoutaient des détails au schéma déjà établi. L'intervention de Villanelle, d'abord, la laissa songeuse.

- Tu penses sincèrement que Konstantin pourrait nous être utile ? fit-elle d'un air dubitatif.

Certes, Konstantin avait longuement travaillé pour les Douze, mais Eve avait bien compris qu'en définitive, c'était avant tout lui-même qu'il servait. En bon opportuniste qu'il était, il n'hésitait pas à trahir et comploter pourvu que cela lui garantisse de survivre un jour de plus. Cependant, et malgré ses réserves, elle reconnaissait qu'il était bien le seul élément à pouvoir établir un lien entre eux et Hélène. Car si leurs suppositions étaient correctes, Hélène ne laisserait pas Villanelle l'approcher tant qu'elle ne l'aurait pas décidé.

Les réflexions d'Hannibal et de Will, elles aussi, contribuaient à ôter un peu de flou à toute cette histoire. Songeuse, Eve croisa le regard du psychiatre.

- Donc, pour résumer : Hélène se servirait du nom des Douze pour régler ses comptes avec nous, probablement pour des faits dont on ne se souvient pas. Ce qui veut dire... Que les Douze ne sont plus un aussi grand danger qu'autrefois. Et que notre cible... N'est plus l'organisation elle-même, mais Hélène.

Et, comme si le simple fait que Will ait prononcé la possibilité que des souvenirs leur échappent, Eve eut une pensée intrusive au moment de battre des cils. Comme si elle apercevait sous sa paupière l'image d'une femme ressemblant comme deux gouttes d'eau à Andréa Martel, l'agente de Villanelle. Et si c'était le cas, et que les descriptions de Villanelle étaient exactes... Alors Will avait raison.

Confuse, sourcils froncés, elle se tourna d'abord vers Will avant de reporter son attention sur Villanelle.

- Je crois qu'il a raison... Et je crois que j'ai déjà rencontré Hélène. J'ai cette impression dès qu'on en parle que... Que quelque chose m'échappe. Pas toi ?

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feat. Hannigram & Eve

Elle hausse les épaules quand Eve, dubitative, suggère que Konstantin ne serait pas forcément utile dans ces circonstances. Certes, elle n’a pas tort, mais ça n’empêche pas la jeune femme d’afficher une moue légèrement boudeuse, agacée que ce qu’elle estimait être la seule intervention pertinente de la soirée qu’elle avait eue soit sapée de la sorte. C’est du ton presque enfantin du gamin que l’on vient de réprimander qu’elle réplique à ce sujet.

« Ce serait pas mal d’au moins savoir ce qu’il sait, non ? on sait jamais… »

Mais elle n’insiste pas vraiment pour autant et préfère se concentrer sur le contenu de son assiette (au moins elle se régale, là-dessus il n’y a définitivement rien à redire), ce qui ne l’empêche pas de tendre l’oreille à tout ce qui se dit. Et elle doit reconnaître, sans être encore complètement convaincue, qu’elle ne trouve pas totalement aberrante la théorie qui est en train de doucement se laisser formuler autour de cette étrange tablée. Les Douze qui ne seraient plus exactement les Douze telle qu’ils furent, mais un nom récupéré par Hélène afin de… régler ses comptes avec elles ? Est-ce qu’elles en valent à ce point la peine (de qui se moque-t-on ? Bien sûr que oui)… en plus d’autres objectifs, sans doute, qui eux restent flous. Villanelle, pour tous les contrats qu’elle avait remplis ici, n'avait pas été en mesure de déterminer ce qui pouvait vraiment motiver ces meurtres. Pas que cela faisait toujours beaucoup plus de sens dans ce monde, mais à l’évidence, ici, la dynamique des Douze a changé… Peut-être parce que les Douze ne sont plus les Douze du tout, juste un nombre parmi tant d’autres.

Mais pourquoi cette acharnement de la part d’Hélène ? Villanelle ne veut pas croire qu’elle soit si peu au fait de ses souvenirs qu’elle ne soit pas en mesure de se remémorer quelque chose d’à ce point primordiale qui suggèrerait qu’elles soient la cible de cette chasse à l’homme.

« Je sais pas trop », qu’elle réplique tout d’abord, légèrement bougonne pour pas grand-chose quand Eve remarque que, de son côté, elle a l’impression que quelque chose lui échappe effectivement. Mais c’est faire preuve de mauvaise foi. Si, ça lui arrive aussi, de même que parfois, elle a le sentiment que ses rêves n’en sont pas complètement, même si elle n’arrive pas à les associer à des événements cohérents de son passé.

Est-ce qu’il se pourrait que cet endroit se joue de leur mémoire ? Cette pensée lui file clairement des frissons. Mais elle n’est pas à négliger pour autant.

« Bon, c’est peut-être possible. Mais on est supposé faire quoi, dans ce cas ? » Elle tourne son regard vers Hannibal. « Vous avez un truc de psychiatre pour ce genre de choses ? » demande-t-elle comme elle demanderait à un magicien de sortir un lapin de son chapeau, là, maintenant, tout de suite, juste parce qu’elle l’exige.

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Quand Will évoque la possibilité que l'acharnement de cette fameuse Hélène, qui semble définitivement devoir tenir un rôle moins qu'anodin dans l'affaire qui les réunit ce soir, soit lié à des actions de leur vie passée dont eux-mêmes n'auraient pas le souvenir, Hannibal sait pertinemment ce que Will a à l'esprit et ce qui laisse penser à ce dernier que cette hypothèse a de quoi être prise en considération. Elle fait écho à un mystère qu'ils n'ont pas encore tout à fait résolu. La parole de Freddie Lounds a pour bien des raisons de quoi être remise en question, mais les informations qu'elle a délivrées à Will au sujet de Bedelia ne sont pas de celles qu'ils peuvent se permettre de négliger. Elles déposent un voile d'incompréhension et de mystère sur une situation qui manque terriblement de clarté, il est vrai. Sur une situation dont Eve et Villanelle rencontrent peut-être un équivalent tout aussi dangereux. C'est une pensée désagréable que de songer que l'on n'aurait pas la maîtrise de sa mémoire et de ses propres souvenirs, mais si désagréable cette pensée soit-elle, la négliger ou la reléguer à un plan inférieur serait un risque démesuré. Que cela leur plaise ou non (et cette situation n'est au fond plaisante pour absolument personne), il semble important de regarder la situation en face, en admettre les contours les plus flous dans l'espoir de leur apporter une certaine netteté, même si cela doit être au mépris réel de ce qu'ont été nos convictions jusqu'alors.

Eve semble considérer cette hypothèse avec tout le sérieux qu'elle mérite, peut-être parce que, au fond, elle en avait déjà l'intuition elle-même. Ce n'est bien sûr qu'une possibilité, comme toutes les possibilités qui n'ont pas encore été démontrés par des expérimentations et des tests concrets, elle reste sujette à interprétations, voire à réfutations. Mais c'est une piste qui n'avait pas été abordée jusqu'alors, et parce qu'elle ne l'avait pas été, elle pouvait aisément être réfutée, ce qui n'est plus le cas à présent. Ils se doivent d'explorer jusqu'au bout cette hypothèse parce qu'elle est peut-être la meilleure. Ou en tout cas la meilleure qu'ils aient en réserve quoi qu'il en soit. Ils avancent dans un brouillard épais. Chaque hypothèse qu'ils articulent éclaire un fragment du chemin qu'ils doivent emprunter. C'est infime, bien sûr, et cela ne les empêchera pas nécessairement de faire un pas de trop vers le précipice... Mais c'est ce qu'ils ont de mieux.

A l'évidence, Eve est assez convaincue par l'hypothèse de Will, qui apparemment fait écho à ses propres sensations, peut-être à des réminiscences qu'elle n'avait pas été tout à fait en mesure de s'expliquer jusqu'alors. Elle se tourne vers Villanelle dans l'espoir d'un soutien probable, mais cette dernière semble plus réticente à se souvenir. Ou à admettre, peut-être, l'origine de sensations et d'impressions qu'elle partage pourtant bel et bien avec son interlocutrice. Le regard d'Hannibal passe longuement de l'une à l'autre pour finalement s'attarder sur la jeune tueuse quand cette dernière lui demande s'il n'aurait pas un "truc de psychiatre" pour encourager ces souvenirs, ou ces images en tout cas, à revenir à la surface. On ne reviendra pas sur le malheureux emploi de termes à ce point prosaïque. Hannibal fait le choix de se concentrer sur le fond plutôt que sur la forme. Avec Villanelle, il a rapidement compris que ce serait définitivement préférable.

"La psychiatrie repose en partie sur la mise à jour de ce mécanisme psychique qu'est le refoulement. Il serait éventuellement possible de révéler ces souvenirs pour le moment hors d'accès." Il tourne son regard vers Eve. "Du moins si c'est ce que vous souhaitez."

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▿ Date de naissance : 17/11/1984

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feat. Hannibal & Villaneve

Ils n’en sont qu’au stade des hypothèses, bien sûr, et toutes doivent être traitées avec la plus grande précaution, il serait cependant imprudent quoique confortable de passer à côté de la théorie à présent avancée et parfaitement résumée par Eve. Oui, il est très possible que les Douze ne remplissent pas les mêmes fonctions qu’autrefois et ne soient jamais qu’un nom derrière lequel cette Hélène se réfugierait afin de mener une vendetta personnelle… Peut-être que c’est un peu… hasardeux, comme hypothèse, mais cela ne semble pas impossible à Will, ça expliquerait cet acharnement dont le couple semble être la cible. Cela expliquerait peut-être même pour quelles raisons ce tueur avait pris Hannibal pour cible.

On pouvait admettre le fait qu’il se soit attaqué à la mauvaise personne, mais est-ce que s’attaquer à eux n’était pas encore, une fois de plus, une manière de s’attaquer à Eve et Villanelle ? Will garde cette réflexion pour lui-même, mais elle a de quoi le faire cogiter néanmoins. Reste cette histoire de souvenirs qu’elles auraient perdu. C’était s’appuyer sur des éléments particulièrement lointains et peu fiables que de rester sur de telles possibilités, et Will préférait d’ordinaire s’appuyer sur les preuves, même celles qui semblaient particulièrement lointaines, plutôt que sur un sentiment, un a priori… même si ces pressentiments pouvaient eux-mêmes avoir valeur de preuves en certains instants.

En tout cas, cette possibilité a bel et bien l’air d’interpeller Eve puisque cette dernière semble en effet rester sur l’impression que quelque chose lui échappe effectivement, et Will aurait tendance à penser la même chose de son côté. Le regard de Will passe d’elle à Villanelle. Cette dernière semble moins disposée à admettre cette possibilité, mais il y a dans son comportement des signes qui ne trompent pas vraiment quant au fait qu’elle admet également la validité d’une telle proposition. Elle en montre définitivement plus qu’elle n’en dit.

Est-ce que c’est bon signe ? En tout cas, ils mettent probablement le doigt sur quelque chose, en effet, et passer à côté serait une erreur. La blonde suggère ensuite, regard tourné vers Hannibal, qu’il pourrait avoir un « truc de psychiatre » à ce sujet. Une chose est certaine, il évitera de laisser les deux en tête à tête, Will peut sentir d’ici que les questionnements de la tueuse, ou plutôt le ton qu’elle emploie, lui déplaît.

Plutôt que de commenter quoi que ce soit de superflu, Will se contente d’écouter et ne dit rien. Il songe aux souvenirs qu’il a lui-même semble-t-il refoulés et redoute de reconquérir en même temps qu’il en caresse l’envie. Dans quelle optique se trouveront Eve et Villanelle ? Et est-ce que ces informations leur révéleront seulement quoi que ce soit, en fin de compte ?

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feat. Will, Hannibal et Villanelle

Eve avait passé tant de temps à tenter de comprendre le mode de pensée de sa fiancée qu'elle devinait chacune des pensées qui lui traversaient l'esprit en cet instant. Au vu de ce qu'elle décelait dans son attitude et dans sa manière de répondre, Villanelle commençait tout simplement à paniquer. Parce que la situation lui déplaisait. Et parce que, tout comme elle, elle ne supportait pas de ne pas avoir un contrôle total sur ses propres souvenirs.

Car cette hypothèse était de plus en plus irréfutable.

- Sans doute, concéda-t-elle après que Villanelle ait insisté au sujet de Konstantin.

Oui, cet agent... double ? triple ? était sans doute le mieux placé pour les informer. Si tant est qu'il accepte de leur donner les informations qu'elles souhaitaient, ce qui n'était pas gagné. Du tout. Konstantin était l'un de ces salauds qui pensaient à leur survie avant tout le reste. Il n'y avait aucune forme de loyauté, chez cet homme-là, qui avait même délaissé sa fille pour mieux survivre.

La manière dont sa fiancée interrogea Hannibal était sans aucun doute trop brusque et frontale, mais là encore, Villanelle avait raison. Si elles avaient bien quelques souvenirs à faire ressurgir, elles auraient très certainement besoin d'aide. Et Hannibal, de son côté, semblait connaître quelques solutions.

Mais... Tout en retournant le regard du psychiatre, Eve fut saisie d'un doute colossal. Elle était, pour des raisons évidentes, plus que réticente à l'idée que l'on fouille son esprit. Toutes ces histoires de psychologie, très peu pour elle. Sauf lorsqu'il s'agissait de la psychologie des criminelles et tueuses qui avaient tant fasciné son esprit, durant toutes ces années. C'était simple de vouloir sonder la psyché de tous ces êtres, c'était en revanche bien plus complexe que d'accepter de subir, à son tour, ce type de fouille psychologique.

Après un instant de réflexion, où elle ne cessa de dévisager le psychiatre, elle reprit finalement la parole, avec prudence :

- C'est l'une de nos seules pistes... Peut-on cependant totalement exclure la possibilité que ces souvenirs, s'ils existent bien, reviennent par eux-mêmes ?

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feat. Hannibal & Villaneve

Villanelle n’avait pas particulièrement envie de se laisser trifouiller le cerveau par un type qui pourrait être tenté de creuser un trou dans sa boîte crânienne pour boire son liquide cervical à la paille, mais il y a tout de même quelque chose de singulier dans toute cette situation, et qui continue de l’interroger au point qu’elle ne parvienne pas à faire abstraction. L’idée qu’elles puissent avoir une idée biaisée de leur présent car influencée par la perte de souvenirs cruciaux, qui pourraient être susceptibles de remettre en question partie ou totalité de leur relation, autant dire que ça ne lui plait pas. Le psy lui donne une réponse de psy… donc à dormir debout.

Et Villanelle, plutôt que de prêter plus d’attention au docteur Lecter, préfère encore reporter son attention en direction d’Eve, afin de se faire une idée de ce qu’elle pouvait bien penser. Villanelle est capable, du moins le pense-t-elle, de déchiffrer de nombreuses choses en un regard seulement adressé à la femme qu’elle aime, ça ne veut pas dire que ses talents en la matière sont imparables, et en l’occurrence, elle a le sentiment de constater un peu trop leurs limites.

Eve reconnaît que c’est probablement l’une des seules pistes qu’ils puissent explorer pour le moment. Probablement, oui, mais est-ce qu’ils peuvent, tous autant qu’ils sont, se fier à quoi que ce soit se trouvant dans leur cerveau fragilisé par les circonstances, à l’heure actuelle ? La question se pose plus que sérieusement, et Villanelle n’est pas certaine que cette réponse se trouve en présence de leurs étranges interlocuteurs autour d’un bon repas (putain de délicieux, même)… Bon, c’est elle qui avait parlé de trucs de psy, mais plus par curiosité qu’autre chose. Elle se fiche un peu qu’on fouille son cerveau, en fait, elle ne dirait pas non à une séance de psy (généralement c’est les psys, s’ils sont un peu intelligents, qui répondront non).

« Et s’ils reviennent pas ? Et s’ils reviennent n’importe quoi ? Ou si on nous a mis des faux souvenirs dans le cerveau ? C’est possible, pas vrai ? J’ai déjà entendu parler de ça… », elle constate en comprenant ceci dit qu’Eve préfère que leurs souvenirs, si tant est qu’ils existent vraiment, reviennent naturellement sans avoir besoin de leur courir après. Oui, ce serait sans doute le mieux. Même s’il y a peut-être des souvenirs dont on peut bien se passer.

Son regard se tourne vers les deux taciturnes de service, mais plus spécifiquement vers Hannibal. Graham n’est pas du genre bavard, ça, Villanelle l’a bien compris… Lecter peut-être un peu plus, encore faut-il accepter d’écouter ce qui, vu les circonstances, ne serait certes pas du luxe.

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Dim 2 Oct 2022 - 22:29

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"Je dois me ranger du côté de Villanelle sur ce point", observe Hannibal d'un ton neutre qui dissimule le mépris que le fait de prononcer une telle phrase évoque en lui, qui ne saurait adresser plus de respect à Villanelle qu'il ne s'efforce de lui en accorder en l'acceptant à sa table sans faire d'elle une addition de dernière minute à son menu très élaboré.

Bien sûr, il y a le contenu et la manière, et pour ce qui est des manières, Hannibal continue de trouver celles de Villanelle particulièrement déplaisantes, mais il peut bien admettre qu'elle soulève des points importants. Si Eve et sa compagne devaient vraiment être décidées à faire la lumière sur ces souvenirs confus sans lesquels il leur sera peut-être impossible de comprendre exactement la situation dans toute son ampleur. Les réticences d'Eve sont rationnelles néanmoins et compréhensibles.

Par beaucoup d'aspects auxquels il s'était attendus avant même de la rencontrer en se fiant à ce que Will avait pu lui dire d'elle, il s'était attendu à reconnaître en elle beaucoup de traits qu'il avait pris pour habitude d'attribuer à son fiancé, cette fois le prouve encore. Will observerait probablement la même réticence à cette sorte d'examen... même s'il en avait finalement supporté l'exercice - plus ou moins contre son gré - plus qu'il n'avait dû l'imaginer pour commencer. Alors oui, il comprend qu'Eve n'apprécie pas l'idée d'en passer par une des méthodes les plus connues en psychiatrie afin d'isoler et de décrypter ces fragments de mémoire qui lui filaient entre les doigts. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles, ils n'auraient probablement pas d'autre choix, et il était préférable de l'accepter plutôt que de se leurrer davantage à ce sujet.

"La corruption des souvenirs, notamment par processus d'interférence rétroactive, est une méthode viable, mais je ne pense pas que c'est ce à quoi vous avez affaire ici." Il se tourne vers Eve. "Je pourrais tenter de débloquer vos souvenirs, je ne garantis aucun résultats, bien sûr, mais d'excellents résultats ont déjà été obtenus dans le domaine par la technique de l'hypnose, notamment... mais bien sûr des méthodes telles que celle-ci exigent une certaine réceptivité de la part du patient."

Une réceptivité dont il n'est pas totalement certain qu'Eve sera capable de faire preuve étant donné ses réticences, qu'elle ne manque pas d'afficher de manière très directe.

"D'autres méthodes d'un ordre plus expérimental encore sont envisageable, mais j'ignore si je vous les conseillerais vraiment", ajoute-t-il d'un ton détendu avant de poser ses couverts de part et d'autre de son assiette à présent vide avant d'observer celles de ses convives afin de s'assurer que ce premier plat aura été savouré et apprécié à sa juste valeur. "Et si nous passions à la suite ?"

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Dim 16 Oct 2022 - 12:59

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feat. Hannibal & Villaneve

Will s’identifie sans mal – et comme bien souvent – au sentiment d’Eve, et c’est sans difficulté qu’il se sent capable de comprendre les tourments qui animent son esprit à la perspective de devoir sonder son inconscient à la recherche de souvenirs refoulés. Ces souvenirs pourraient bien revenir d’eux-mêmes, mais c’est une possibilité hasardeuse, voire dangereuse selon la manière dont ces souvenirs reviendront à la surface. Les suggestions de Villanelle semblent par certains aspects des plus fantasques, mais pour certaines d’entre elles, il semble en effet nécessaire de les prendre en considération, d’une manière ou d’une autre. Rien ne peut être mis de côté dans ces circonstances, et il est bien possible que les souvenirs confus et oubliés d’Eve comme de Villanelle soient une clé essentielle afin de comprendre exactement les intentions et motivations des Douze.

Quand Hannibal affirme se conformer au point de vue de Villanelle, Will ne peut s’empêcher de trouver cette affirmation incongrue, pas parce qu’il n’en comprend pas la raison, mais parce qu’il garde à l’esprit le fait que les occasions où les deux seront capables de s’entendre seront probablement rarissimes. Cette fois sera peut-être la dernière où Hannibal reconnaîtra à Villanelle qu’une de ses idées peut être valable.

Le psychiatre suggère plusieurs méthodes qui pourraient éventuellement permettre à Eve de faire le tri dans sa mémoire malmenée. Hannibal fait ici références à quelques méthodes peu conventionnelles, mais de sa part, il ne faut pas s’attendre à autre chose, en réalité, de la part de celui qui aura pris le plus malin des plaisirs à manipuler l’esprit fragile de l’homme qui aujourd’hui partage sa vie. Est-ce qu’il doit s’inquiéter qu’il choisisse de faire de même avec Eve. Devrait-il prévenir la principale concernée à ce sujet ? Peut-être bien, mais il n’en a guère l’intention. Le simple fait qu’il évoque ces méthodes expérimentales sans pour autant les imposer à Eve d’une manière qui lui donnerait le sentiment que seule cette solution est envisageable est déjà une sorte de faveur qu’il fait à leur invitée.

Will hoche simplement la tête quand Hannibal leur suggère de passer à la suite. Il n’irait pas affirmer qu’il a su réellement apprécier, jusqu’ici, le contenu de son assiette, quoi qu’il en soit, il y a des choses bien plus importantes dont ils doivent se soucier. Alors qu’Hannibal s’est éclipsé en cuisine, Will focalise son attention sur Eve.

« Souvenirs refoulés ou non, nous ne devrions pas laisser reposer toutes nos hypothèses là-dessus. Nous en tenir aux faits les plus tangibles nous évitera de nous éloigner en direction de théories peut-être trop hasardeuses. » Il marque une pause. « Il doit y avoir un moyen de piéger cette Hélène. D’attirer son attention », suggère-t-il, songeur, avançant cette possibilité en même temps qu’il se permet d’y réfléchir plus longuement de son côté…

C’est elle qu’ils doivent trouver, c’est elle qu’ils doivent cuisiner (au sens propre ou au figuré, ce sera à discuter plus tard). C’est sur elle qu’ils doivent se concentrer.

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feat. Will, Hannibal et Villanelle

Pour la première fois de cette soirée, sûrement la dernière, Villanelle et Hannibal semblent être d'accord. Eve, pourtant, continue d'afficher très ouvertement sa réticence, et se tourne vers sa fiancée lorsque celle-ci émet l'hypothèse que des souvenirs aient été corrompus.

- Je ne crois pas que ce dont on se souvient toutes les deux puisse avoir été... trafiqué. Si c'était le cas, nos versions différeraient trop, pas vrai ?

Bien sûr, il est fort probable qu'elles se souviennent toutes les deux de détails différents des différentes scènes qui ont forgé leur passé, mais tout de même, dans les grandes lignes... Elles semblent être sur la même longueur d'onde. Et puis... Emotionnellement, Eve veut croire qu'elle saurait faire la différence entre ce qui a été réellement vécu et ce qui n'est que le produit de son imagination ou de celle de quelqu'un d'autre, quelqu'un de mal intentionné.

Les méthodes énoncées par Hannibal sont intrigantes, mais là encore, Eve se montre tout particulièrement réticente. Elle est certaine que l'hypnose serait sur elle inefficace, tout comme elle est certaine qu'elle ne tient pas à tenter d'autres méthodes ou à jouer les cobayes, encore moins pour des souvenirs qui n'existent peut-être pas. C'est donc avec soulagement qu'elle se tourne vers Will lorsque celui-ci intervient. En effet, s'en tenir aux faits, c'est très précisément ce qu'Eve compte faire, et elle ne manque pas de lui adresser un sourire reconnaissant.

- Je ne la connais pas, malheureusement. Ou... je ne m'en souviens pas. Je ne sais pas ce qui peut attirer son attention, à part... Eh bien, à part toi, fait-elle en dirigeant son attention sur Villanelle. Tu es la seule à véritablement savoir qui elle est, et ce qu'elle veut. Et si elle a pris la peine de te réembaucher avant de s'en prendre plus directement à nous, alors... Alors peut-être que tu peux obtenir un face à face avec elle.

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feat. Hannibal & Villaneve

Villanelle réprime un bâillement ostensible au moment d’entendre le psychiatre en chef évoquer cette histoire de processus d’interféro-truc… elle aura à peine eu le temps de se réjouir de l’entendre affirmer qu’il est d’accord avec elle qu’il l’assomme déjà avec son fichu jargon… Elle est un peu tendue à l’évocation de l’hypnose. Elle n’associe ce genre de méthode à rien de rassurant – et pour cause, c’est une perte de contrôle, et ça, c’est pas du tout quelque chose d’engageant, loin de là, même. Pour ce qui est des autres méthodes, s’il en parle sans les décrire, Villanelle gage que ce n’est pas beaucoup plus rassurant non plus. Surtout qu’il joue la carte du mystère jusqu’au bout en décidant de passer au plat suivant. Eh bien super… merci pour rien, surtout.

Villanelle hausse les épaules aux propos d’Eve. Oui, techniquement, leurs versions différeraient, mais quelles sont leurs versions exactement ? Ce sont des images particulièrement floues qui s’alimentent et s’influencent entre elles faute de savoir leur donner une véritable cohérence, voilà ce que c’est… Dans le fond, Villanelle doit bien le reconnaître, elle ne sait juste pas quoi penser de tout ceci, et elle commence à se demander si elles ne se focaliseraient peut-être pas un peu trop là-dessus plutôt que de s’appuyer sur des éléments plus tangibles pour contrecarrer les Douze – peut-être aussi qu’elle veut occulter un maximum la réalité de cette situation, aussi… oui, ce dernier point est particulièrement probable, effectivement.

C’est Will qui revient à ces considérations plus concrètes au final, en affirmant qu’il doit bien y avoir un moyen de piéger Hélène et d’attirer son attention. Quelque part, c’est déjà chose faite, elles ont déjà attiré son attention, mais ce n’est pas encore assez. Et oui, Villanelle est probablement la plus susceptible d’attirer son attention, et elle est en effet la seule à l’avoir déjà vue, mais…

« Et comment je fais ça ? » réplique Villanelle, peu motivée à l’idée d’un face-à-face avec Hélène.

Pourtant, elle a effectivement raison. C’est le mieux qu’elle puisse faire pour parvenir à ses fins. A leurs fins.

« Faut garder en vie un de ses sbires et espérer qu’il lui transmette le message. Sauf qu’aucun de ceux à qui on a probablement accès ne sont situés suffisamment haut dans la hiérarchie pour que ça change quoi que ce soit, pas vrai ? »

Enfin, c’est ce qu’elle suppose, mais dans le fond, elle n’en sait rien. Si elle demande au plus bas de la conduire à un peu plus haut, qui la conduira à un peu plus haut… peut-être qu’elle pourrait bel et bien remonter les échelons.

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Mer 30 Nov 2022 - 10:22

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Hannibal peut donner raison à Will sur ce point : se focaliser uniquement sur l’hypothèse de souvenirs refoulés est une décision limitante qui pourrait même se révéler dangereuse. Si le psychiatre est persuadé que mettre à jour les mécanismes psychologiques qui auront à la fois provoqué cet éventuel refoulement et ces réminiscences est la bonne chose à faire, il est capable d’admettre, aussi, que ce n’est qu’une solution factice, et qui a ses limites. En attendant d’y voir plus clair, ils y gagneront davantage à ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Même si c’est une question qu’il ne faut pas cesser de se poser, il sera en effet plus appréciable de s’attarder sur des théories qui sauraient éventuellement être considérées comme moins « hasardeuses », ainsi que le formule Will avec son franc parler à toute épreuve. Hannibal est de l’avis de Eve à ce sujet malgré tout. Il approuve d’un hochement de tête quand elle suggère que si vraiment leurs esprits avaient été manipulés, leur version des faits serait différentes… Mais tant qu’ils ne savent pas qui aurait eu l’intérêt à trafiquer de tels souvenirs, et par quels moyens, il fallait, quoi qu’il en soit, prendre tout ceci avec de grandes pincettes.

La prochaine étape, alors ? Piéger cette Hélène, et attirer son attention. Le pourront-ils vraiment ? Cela vaut probablement le coup d’essayer quoi qu’il en soit, peu importe leurs chances de succès, qu’elles soient réelles ou non… La chance s’accueille comme une vieille amie dans bien des occasions. Mais dans certaines autres circonstances, la chance, également, se provoque. Pour Hannibal, il est évident que c’est bien le second cas de figure qui se voit imposé par les circonstances actuelles.

Pour parvenir à leurs fins, c’est évidemment vers Eve et Villanelle qu’ils doivent se tourner. Ils sont les mieux disposés – probablement – à réussir quoi que ce soit. Tout cela reste incertain, bien sûr, ils naviguent sur une mer inconnue… Mais l’équipage qui compose leur barque de fortune le rend plutôt confiant quant à ce que sera la suite des événements, et il ne pense pas devoir s’en inquiéter.

Quand il est question de déterminer ce qui serait susceptible d’attirer ou non l’attention d’Hélène, c’est vers Villanelle que l’attention de la profileuse se reporte bien vite. La seule à savoir qui elle est, celle qui a pris le risque de la réembaucher… Obtenir un face-à-face avec elle est donc une possibilité que la jeune femme puisse revoir cette femme et se confronter à elle en même temps qu’à ses exigences… c’est une démarche hasardeuse, mais elle pourrait effectivement porter ses fruits : le psychiatre veut croire dans leurs chances d’y parvenir.

"Je pense que garder l’un de ses sbires en vie sera sans effet", confirme Hannibal, daignant se ranger du côté de Villanelle, oui, certes, mais non sans un certain mépris, malgré tout, concernant ses suggestions. "Un corps convenablement préparé et exposé représentera probablement un message autrement plus clair." De sa serviette, Hannibal le coin de sa bouche. "Bien sûr, une telle manœuvre exige un semblant de… subtilité…"

Et le regard en biais qu’il adresse à Villanelle en dit long sur le peu de conviction qu’il est capable d’éprouver à l’idée qu’il en soit effectivement capable.

▿ Date de naissance : 17/11/1984

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feat. Hannibal & Villaneve

Attirer l’attention de cette Hélène, l’obliger à dévoiler davantage de ses cartes et de sortir de sa tanière, c’est bien évidemment un pari des plus dangereux. Tant qu’ils ne savent pas exactement de quelle façon elle opère, qui elle a su fédérer de son côté et la nature réelle de ses intentions, ils marchent très logiquement sur des yeux. Mais ils ne parviendront pas aux progrès escomptés s’ils n’envisagent pas, à un moment ou à un autre, à frapper d’un grand coup de pied dans la fourmilière. Sans doute n’ont-ils pas véritablement le choix, en réalité. C’est cela ou attendre le prochain coup, qui pourrait, va savoir, être fatal à Eve ou Villanelle. Ou même à Hannibal.

Eve avance, à juste titre, le fait que Villanelle est la plus disposée à attirer son attention, elle qui la connaît et qui a visiblement suffisamment suscité l’intérêt d’Hélène pour qu’elle prenne la décision de la réembaucher. Il n’est pas à exclure, en effet, que la blonde soit capable d’obtenir un face-à-face avec la fameuse Hélène. En s’y prenant bien. Ce n’est pas une certitude, certes, mais c’est une éventualité, en revanche. Et une éventualité à prendre en considération autant que nécessaire. Villanelle semble avoir quelques réserves sur la question malgré tout… Avant tout de même y aller d’une suggestion qui ne semble pas incohérente à Will, quoi qu’imparfaite.

Si l’on admet que les Douze fonctionnent sur un système de discrétion des plus absolus, suggérant que personne ne sait véritablement qui travaille au-dessus de soi en dehors de son interlocuteur le plus direct, alors ces personnes ne sauront certainement pas à qui s’adresser, ou bien faudra-t-il compter sur un bouche à oreille qui, là encore, rencontrera probablement ses limites, et ne leur garantit pas forcément non plus de parvenir à leurs fins.

Dans cet optique, Hannibal suggère en effet l’idée de ne pas garder ce sbire en vie mais, bien au contraire, d’en faire un tableau, quelque chose de suffisamment remarquable et mémorable pour que les principaux concernés ne puissent passer à côté d’une telle œuvre, et pour forcer un véritable dialogue. Evidemment, une méthode telle que celle-ci ne peut qu’avoir la faveur d’Hannibal… c’est ni plus ni moins que son mode opératoire le plus classique qu’il offre en cet instant à l’attention de ses interlocuteurs. C’est une suggestion qu’il ne saurait faire bien sûr sans laisser entendre à Villanelle qu’elle manque peut-être de la subtilité nécessaire pour une telle manœuvre.

« Ca va, c’est pas parce que je mange pas du foie gras à la fleur du sel sur son lit de truffe marinées à la suffisance mégalo que je suis pas capable de suivre un plan simple », s’agace aussitôt Villanelle, sous le regard silencieux de Will. « Mais j’imagine qu’il a pars tort, pas vrai ? » demande la Russe en se tournant alors vers sa compagne, en attente de son opinion.

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feat. Will, Hannibal et Villanelle

Attirer l'attention d'Hélène, ça semble simple sur le papier. Mais la réalité est toute autre. Elle n'a visiblement eu aucun mal à les trouver, elles, mais... De leur côté, elles peinent plus que de raison. C'est surprenant, en vérité, et même frustrant, pour elles qui avaient autrefois les moyens de trouver presque... n'importe qui. Villanelle l'avait retrouvée tellement de fois qu'elle ne les comptait plus, et elle-même avait eu l'aide d'une équipe compétente pour pister les personnes qu'elle recherchait. Mais maintenant... c'est comme si... elles étaient démunies. Et cette impression n'est pas agréable.

Plongée dans ses réflexions, Eve n'accorde que peu d'attention au duel de regards qui semble s'opérer entre Hannibal et Villanelle, laissant son propre regard se perdre dans le vide. Elle revient cependant à la réalité au moment d'entendre Hannibal affirmer qu'ils devraient soigneusement préparer un corps pour envoyer un message clair. L'idée est bonne, mais ce qu'il sous-entend lui fait froncer les sourcils. Villanelle ne tarde pas à se défendre par elle-même, ce qui n'empêche cependant pas Eve d'intervenir à son tour, d'un air plus calme :

- Les scènes de crime de Villanelle étaient parmi les plus impressionnantes que j'ai vues. Elle est brillante, elle a de la ressource, et ce serait une grave erreur de la sous-estimer.

Une étrange manière de la défendre, et un étrange compliment à lui adresser, mais... pour une raison qu'elle ne consent que très rarement à exprimer, c'est un fait qui lui tient à cœur. Ce sont les méthodes de Villanelle qui ont attiré son attention avant même qu'elles se rencontrent, ce sont ces mêmes méthodes qui ont continué de la séduire au fil du temps.

- Mais je suis d'accord avec toi, c'est la meilleure idée qui ait été exprimée ce soir, confirme-t-elle enfin en renvoyant son regard à Villanelle. On lui envoyer un message clair. Un message qui la provoquera suffisamment pour qu'elle prenne les choses en main. Pour qu'elle nous confronte sans passer par ses hommes de main... À supposer qu'elle ne cherchera plus à t'envoyer en mission, réfléchit-elle à voix haute en fixant sa fiancée.

Elle se tourne ensuite vers Will et Hannibal, les dévisageant tour à tour.

- Et vous seriez prêts à nous aider ?

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feat. Hannibal & Villaneve

Un large sourire étire les lèvres de Villanelle quand Eve prend sa défense de manière magistrale, apprenant à Hannibal qu’elle n’a certainement aucune leçon à recevoir de sa part, elle qui sait se montrer aussi brillante qu’efficace et qui maîtrise l’art du crime tout aussi bien, si ce n’est mieux, que leur amie cannibale. La blonde pourrait arguer qu’elle est tout à fait capable de se défendre toute seule, mais cette pensée ne lui traverse même pas l’esprit. Villanelle n’aime que trop entendre sa fiancée défendre ses intérêts. Et surtout, elle trouve à ce compliment en particulier (compliment pour le moins singulier, nous sommes d’accord) plaisant à entendre, il témoigne de l’admiration qu’Eve a toujours ressenti pour elle, ce depuis même avant qu’elles ne se rencontrent, et ça lui plaît.

« Exactement, je suis la meilleure », confirme Villanelle en adressant un large sourire arrogant, un sourire de gamine fière et orgueilleuse, à Hannibal, les bras croisés sur sa poitrine, le dos plus largement collé au dossier de sa chaise.

Oui, ce compliment lui plaît franchement, mais pour en revenir à des considérations plus concrètes, elle doit admettre que l’idée de transmettre un message clair à Hélène, par l’intermédiaire d’une scène de crime, n’est probablement pas si mauvaise. Si ce message est suffisamment clair et provocateur, alors Hélène sera contrainte de sortir de sa tanière. Bien sûr, ce plan comporte des failles, mais tous les plans en comportent. En attendant, c’est très probablement l’idée la plus structurée et la plus valable à laquelle ils sont parvenus à aboutir jusqu’ici, et ça ne coûte pas grand-chose de tenter le coup… Enfin si, ça coûte la vie d’un pauvre type choisi pour l’occasion, mais c’est pas comme si la vie de ce type avait la moindre importance aux yeux de la tueuse russe, après tout.

Le regard de Villanelle se tourne naturellement vers Will, puis Hannibal, elle les regarde successivement, alors qu’Eve leur demande s’ils seraient prêts à leur venir en aide. Si ça ne devait pas être le cas, la blonde affirmerait qu’elles seraient tout à fait capables de se débrouiller par elles-mêmes sans l’aide du duo de tueurs. Oui, mais la vérité&, c’est qu’elles ont tout de même besoin d’alliés. Il est plus que temps pour elles de se débarrasser des Douze, une bonne fois pour toutes. Hélène agit en toute impunité depuis beaucoup trop longtemps. Toute aide sera la bienvenue, même s’il n’est pas agréable de devoir la réclamer.

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Mar 21 Mar 2023 - 16:33

Matching Fates

Hannibal reste de marbre face aux réflexions de Villanelle qui ne font à ses yeux que confirmer assez largement ce qu’il pense d’ores et déjà d’elle. Cette femme manque singulièrement de raffinement, de finesse et de subtilité, et son comportement déplaisant et vulgaire a de quoi, à plus d’un titre, façonner son opinion sur elle. On peut être une excellente tueuse et agir de façon atrocement grossière, ce ne serait certainement pas du jamais-vu, et d’ailleurs il en a vu d’autres, mais cela ne l’encourage certainement pas à lui accorder une place de plus grande importance dans son estime et ça… ça, c’est une autre affaire, de toute évidence. Elle est, à l’évidence, vexée et agacé, mais le psychiatre n’en a cure, et c’est à peine si son regard perçant s’attarde sur elle alors qu’il reporte presque immédiatement son attention sur Eve afin d’entendre son opinion.

Bien sûr, cette dernière prend presque immédiatement le parti de sa fiancée. Hannibal ne s’en émeut pas, il s’attendait bel et bien à ce qu’elle défende bec et ongles les intérêts et les talents de sa compagne, et c’est ce qu’elle fait, affirmant que de toutes les scènes de crime qu’elle avait pu observer, celles de Villanelle comptaient parmi les plus impressionnantes. Qu’elle soit brillante et qu’elle ait de la ressource n’est pas réellement une chose qu’Hannibal remet en question. Son indiscipline et un éventuel manque de rigueur, en revanche, oui. Mais il ne fait aucun commentaire, il se contente d’afficher un sourire entendu, apprécier davantage la manière qu’Eve a de défendre sa compagne criminelle que les méthodes de cette dernière. Quant à la réflexion que Villanelle leur impose presque aussitôt, le cannibale fait mine de ne pas même l’avoir entendu. Il estime que cela vaut mieux.

Ce qu’il faut néanmoins retenir, au-delà de leurs conflits d’égos, c’est l’idée à laquelle ils semblent tous aboutir, et sur laquelle ils paraissent capables de se mettre d’accord. Attirer l’attention d’Hélène ou en tout cas de la personne, qui qu’elle soit, se trouvant à la tête des Douze en lui transmettra le message le plus clair et le plus évident possible, un message qu’il ou elle ne pourra pas ignorer, voilà ce qu’ils doivent chercher à faire. Et en effet, Hannibal se sent totalement impliqué. Et il a la ferme intention de faire les choses de la bonne manière, et de la façon la plus efficace possible.

"Nous sommes impliqués à présent", confirme Hannibal. "Vous pouvez compter sur notre aide, c’est une promesse."

Il parle au nom de Will, mais il se le permet en sachant pertinemment que son opinion ne sera pas différente. Dans le cas contraire, il n’aurait pas pris le parti, de lui-même, de mettre en place ce dîner, aussi ne contredira-t-il probablement pas son discours.

"Je tiens toujours mes promesses."

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