[Terminé] Film d'horreur || What's your favorite scary movie? [Villaneve]

Villanelle ne peut s'empêcher de dévorer Eve du regard tandis qu'elle l'admire dans son sublime costume, à la victorienne, tout sauf pratique, et pas complètement confortable, mais qui lui va définitivement comme un gant. C'est une victoire pour elle, et dont elle n'est pas peu fière, que d'être parvenue à la convaincre de porter ce déguisement spécifique, évidemment parfaitement assorti au sien, à l'organisation des célébrations d'Halloween organisées par la ville...  Il est absolument inconséquent et tout à fait malvenu de déambuler ainsi en tenues extravagantes alors qu'elles ont les Douze au train, mais outre le fait que Villanelle n'aurait en aucun cas accepter de s'interdire de vivre pour eux - et encore moins manqué une occasion si belle de porter la tenue la plus extravagante possible -, ses derniers arrangements avec les Douze, et dont elle s'est évidemment gardée de parler à Eve, devraient normalement prévenir la situation de dégénérer.

Non, clairement, Villanelle ne serait pas passée à côté de l'occasion de cet événement. Halloween est certainement la fête de l'année qu'elle préfère, et elle est pressée de se gaver de bonbons, de moquer les costumes de seconde main des enfants qui croiseront sa route et de leur filer quelques frayeurs si elle le peut (sinon, oui, elle est une adulte tout à fait accomplie), et de danser avec Eve durant le bal, aussi, comme au bon vieux temps.

Quand elles arrivent sur les lieux, Villanelle fait le tour des activités avec curiosité, sans savoir immédiatement sur laquelle s'arrêter. Si certaines lui inspirent, de par leur seule existence, l'ennui le plus profond qui puisse être, d'autres en revanche aiguisent son imagination, mais elle se décide finalement pour les films d'horreur. Elle ne saurait dire à quand remonte la dernière fois qu'elle s'est installé dans une salle de cinéma. Alors bon, là, c'est pas la même ambiance, c'est une vieille grande aménagée avec une toile tendue et un rétroprojecteur, et les chaises sont pas super pratiques (et le fait de devoir s'y installer avec leurs robes amples n'arrange évidemment rien, mais ça c'est une autre affaire). Elle leur a acheté des pop-corns et des bonbons avant de prendre place vers l'avant.

Elle n'a pas la moindre idée de ce qu'est le film diffusé, d'autant qu'elle sont arrivées en plein milieu. A première vue, ça a l'air d'être un slasher tout bête. Une bande d'adolescents partis faire du camping, et qui se retrouvent poursuivis par un fou psychopathe qui n'a sans doute pas de motif bien profond à ses actes. Villanelle tient à peine quelques minutes avant de se tourner vers Eve afin de lui adresser quelques commentaires, prononcés à son oreille, certes, mais assez fort pour que toute l'assistance puisse en profiter.

"Il est même pas fichu de tenir sa hache correctement, il tiendra pas plus de trois secondes."

Ce n'est certainement pas la réaction d'Eve qui va pousser Villanelle à agir autrement qu'elle ne le fait en cet instant. Si elle voit que cette dernière tente - vaguement - de faire preuve de plus de retenue qu'elle, ce n'est qu'en façade. Ni l'une ni l'autre ne se soucient vraiment, en cet instant, des personnes qui les entourent, et Villanelle a envie de dire que c'est une constante. Eve éclipse le reste du monde, c'est tout naturel, c'est Eve. Les autres font partie du décor, c'est bien, tant qu'ils ne se font pas trop remarquer tout de même (oui, il y a clairement deux poids deux mesures, mais c'est un état d'esprit que la jeune femme assume totalement malgré tout, et sans la moindre gêne, cela va sans dire).

Puisque Eve lui répond, la mannequin devient évidemment inarrêtable. Si elle a un public, même s'il n'est constitué que d'une seule personne (mais quelle personne, alors elle n'a clairement aucun intérêt à faire preuve de plus de retenue. Elle affiche une moue incertaine quand Eve lui rétorque que vu la cachette qu'a choisi l'autre abruti, il ne faudra sans doute pas longtemps pour qu'il se fasse démonter la figure. Elle n'a pas tort... Sa planque est tellement évidente que c'est limite miraculeux qu'il faille tant de longues minutes au tueur pour parvenir à frapper sa cible, sous des hurlements stridents et horrifiés.

"D'accord, d'accord, l'autre était particulièrement stupide... Mais il tient sa hache comme si c'était un bâton de majorette, il aurait jamais dû réussir son coup."

Non, clairement, il ne sert à rien de discuter le réalisme - ou l'absence de réalisme - d'une telle scène, mais ça n'empêche pas à Villanelle de le faire malgré tout.

"N'empêche que maintenant, ce con, il récupère pas sa hache ! Les armes c'est pas sur demande, abruti !" s'exclame-t-elle en constatant avec abattement que la hache restera donc plantée dans le crâne sanguinolant de la victime. Bien la perte de temps.

"Vous allez la fermer, oui ?" finit par s'exaspérer un type derrière eux, qui clairement, en a assez de leurs bavardages.

Villanelle se retourne vers lui et lui adresse le regard le plus désintéressé de la création, un vieux dégarni qui aurait sans doute une tête beaucoup plus mémorable si lui avait une hache coincée dans le crâne.

"Vous fermez là, si vous tenez à votre pop-corn", répond-elle en l'observant avec dédain.

Elle aurait pu dire complètement autre chose, l'homme pouvait déjà être satisfait qu'elle se contente de ça, très franchement. La jeune femme reporte son attention vers Eve et lève théâtralement les yeux au ciel pour manifester tout l'agacement profond que lui inspire le type dans leur dos. Ce n'est clairement pas ce qui va l'empêcher de poursuivre son petit commentaire détaillé comme bon lui semble.

« Il est peut-être pas encore trop tard pour arranger ça », suggère Villanelle avec un sourire au coin des lèvres quand Eve a la très bonne idée de suggérer de changer cette séance de cinéma en jeu à boire digne de ce nom, qui rendrait sans doute bien plus supportable le visionnage de cette daube chargée en hémoglobine.

Certes, elle n’est pas pressée de quitter sa place, mais la soirée est loin d’être finie encore, et ils vont passer des films en continu, alors rien ne les empêche de déserter le temps de récupérer une bouteille histoire de la boire en douce (ou pas si en douce que ça) face à un nouveau chef-d’œuvre du septième art. En attendant, le pop-corn et la compagnie d’Eve donnent déjà à la jeune femme bien des raisons d’apprécier sa séance. C’est tout ce qu’elle avait toujours voulu partager avec Eve, au fond : des moments de complicité pure comme celui-là, qui pourraient appartenir à n’importe qui mais qui n’appartenaient finalement qu’à elles, quitte à empiéter, certes, sur l’espace personnel d’autres personnes dont, pour le coup, elle se moquait plus que sacrément, il faut bien le dire.

Et le type derrière, visiblement, n’a pas envie de les laisser profiter tranquillement sous prétexte de ne pas, lui, pouvoir profiter. Il devient même rapidement agressif : personne ne l’a prévenu, à l’évidence, que c’est bien là la pire manière de régler quelque situation conflictuelle que ce soit avec Villanelle. Elle pourrait rompre son cou en seulement quelques secondes et retourner tranquillement à son visionnage… ce n’est pas l’envie qui lui manque… Mais on a dit qu’on était sage. Plus ou moins sage. Voilà que le type leur balance son seau de pop-corn dans le dos. Villanelle est prête à réagir, mais Eve est plus rapide et balance une bonne poignée de son propre pop-corn sur leur ennemi commun du moment. Cette riposte suscite définitivement l’hilarité de Villanelle, qui se délecte définitivement du spectacle. Quand Eve lui exhorte de s’asseoir et de se taire, le mec n’en mène plus large du tout. Villanelle adresse à Eve le sourire le plus fier du monde en cet instant. Bon sang, ce qu’elle l’aime.

Le calme reprend… le temps de quelques secondes, tandis que chacun a retrouvé sa place et accepté de ne plus sacrifié ses précieuses friandises. Quelques instants plus tard, Eve y va de ses commentaires, et cette fois, Villanelle ne fait définitivement plus mine de chuchoter avant de reprendre.

« Faire disparaître les corps, c’est stupide », répond-elle d’un ton sérieux, comme si elle allait donner un cours magistral sur la meilleure manière d’être une tueuse en série. « Déjà, il est retrouvé les trois quarts du temps, ensuite, on disperse toujours plus d’indices en voulant planquer le cadavre qu’en le laissant là où il est… » Elle hausse les épaules. « Ah bah, on détourne le regard cinq secondes et le type a trouvé une machette, la vie est bien faite, quand même. »

Les doigts d’Eve viennent s’entremêler aux siens, Villanelle laisse faire avec satisfaction et en profite pour venir poser sa tête sur l’épaule d’Eve. Le geste est simple, doux, d’une improbable innocence, mais la blonde adore ça à vrai dire. Parce que c’est Eve, uniquement parce que c’est elle. Ces manifestations si évidentes, si simples d’affection et de complicité sont une grande partie de ce qu’elle avait recherché avec elle, et y parvenir si facilement fait naître sur son visage le sourire le plus satisfait mais aussi le plus enfantin qu’on puisse imaginer. Un temps, elle a repris son calme et a cessé d’importuner ce qu’il reste de public pour cette séance (certains ont jeté l’éponge et ont décidé de revenir plus tard, quand l’intenable duo aurait décidé de lever le camp – pas de chance pour eux, ce n’est pas pour tout de suite). C’est finalement Eve qui reprend la parole, tout en caressant le dos de sa main du plat du pouce.

« Je parie qu’il va lui arracher le bras », répond-elle alors avec une certaine conviction, comme s’il y avait le moindre enjeu à leur petite manœuvre – évidemment, il n’y en a aucun (aucun qu’elles aient encore déterminé, en tout cas).

Son regard qui s’était un instant détourné de l’écran pour lever les yeux vers Eve, qu’elle ne cessera sans doute jamais d’admirer, se reporte sur la scène, et la tension – mal gérée – de cette dernière exige d’elles une certaine patience avant qu’elles aient le fin mot de l’histoire, ou du moins de cette histoire-ci, mais au final, Villanelle a la satisfaction de constater qu’elle a vu juste cette fois. Elle n’a pas l’expérience des films d’horreur comme ce peut être le cas pour Eve, ce ne sont du moins pas ses films de prédilection, mais elle commence à prendre le pli. Le tout est de parvenir à dépasser l’absurdité du scénario (ce qui n’est pas une mince affaire, certes). Quand elle voit l’assassin fou arracher le bras de sa victime dans un grognement d’outre-tombe, elle se redresse aussi sec, avec sur le visage l’expression la plus satisfaite qu’on puisse imaginer. Elle n’aurait sans doute pas affiché une expression différente si elle venait d’apprendre qu’elle avait gagné au Loto (mais son rapport à l’argent est assez particulier, il faut le reconnaître).

« YES ! JE L’AVAIS DIT ! »

Des murmures courroucés dans son dos sont très rapidement ignorés par l’ancienne tueuse à gages qui n’a pas grand-chose à faire des oreilles qu’elle n’a pas envisagé un seul instant de ménager.

« Tu sais quoi, on devrait vraiment corser notre séance », lui souffle-t-elle à l’oreille. « On a pas de bouteilles, mais… » Elle laisse glisser sa main sur la jambe d’Eve. « On peut s’arranger autrement. »

Il suffit de laisser faire leur imagination, et à l’une comme à l’autre, elle ne manque pas d’être débordante peu importe le cadre et le contexte, c’est même ce qui aurait tendance à les caractériser, en réalité.

Ce qu’elle suggère ? Elle pense ne pas avoir forcément besoin de l’articuler en mots pour qu’Eve ait totalement conscience de ce qu’elle peut éventuellement suggérer. Ici ou n’importe où ailleurs, qu’Eve soit à ses côtés ou non, l’imagination de la jeune femme s’enflamme toujours quand il est question d’elle, et en l’occurrence, si elle sait apprécier le simple fait de passer très tranquillement du temps à manger du popcorn devant un stupide film sanglant en commentant le tout, elle sait aussi qu’elles peuvent tout à fait employer leur temps d’une manière plus satisfaisante encore.

Bien sûr, le moment, et le lieu surtout, ne sont pas appropriés, mais c’est justement pour ça, parce que le lieu et l’endroit ne sont pas appropriés le moins du monde, que des envies plus indécentes encore lui traversent l’esprit. Et elle est convaincue qu’Eve est plus réceptive à ses suggestions qu’elle ne voudra bien le prétendre. Au-delà du regard vaguement réprobateur qu’elle lui adresse, elle voit bien, aussi, cette autre chose, ce quelque chose qu’elle a toujours discerné chez elle, l’envie, un désir de transgression qu’elle sait lui insuffler, qu’elle prend plaisir à lui insuffler et, surtout, qu’elle a toujours envie de pousser un peu plus loin, toujours plus loin, sans envisager, bien évidemment, que cela puisse aller trop loin. Il ne faut pas attendre de l’extravagante Villanelle qu’elle fasse dans la demi-mesure, ou dans la mesure tout court, en vérité.

Ce qu’elle suggère, c’est ce qui se lit sur le sourire en coin qu’elle affiche, dans la lueur dans ses yeux. Et elle décide que le plus simple, ce n’est pas tant de l’exprimer en actes qu’en gestes. Eve a déposé le seau de popcorns au sol. Elle fait bien, en effet, elle a parfaitement compris qu’il serait plus encombrant qu’autre chose. Villanelle se rapproche d’Eve plus qu’elle ne l’est déjà, se colle à elle de sorte que le mouvement de son bras valide ne puisse pas être perceptible par les personnes derrière elles qui, de toute manière, dans l’obscurité ambiante, n’y voient sans doute pas grand-chose. Sa main tente alors de se frayer un chemin entre les jambes d’Eve, à travers le tissu épais de sa robe.

La tâche est plus ardue qu’elle ne le voudrait, en réalité. A un moment, elle entend un cri perçant s’échapper de l’écran, mais elle ne se soucie plus le moins du sort des protagonistes qui meurent les uns après les autres sous les coups de hache, de machettes ou va savoir quelles autres armes au final pas si originales que ça. Elle ne se concentre plus que sur Eve, et sur les limites qu’elle peut s’autoriser à franchir en sa compagnie, peu importe les circonstances.

« Finalement, c’était une mauvaise idée, ces costumes », s’énerve-t-elle contre le tissu trop épais de la robe, qui l’empêche de faire les choses exactement comme elle le voudrait. Enfin, il lui en faudrait plus pour la décourager, cela dit, surtout quand elle a une idée dans la tête.

Est-ce que, si Eve avait été réticente à son initiative, Villanelle aurait calmé ses ardeurs et aurait accepté de se concentrer davantage sur le film ? Probablement que oui, mais elle en aurait été terriblement agacée néanmoins. Et elle aurait sûrement tiré la tête tout le long du film. Ce n’est pas ce qui se passe, néanmoins, et Eve se montre plus que réceptive… ce que Villanelle adore et ne fait qu’augmenter encore davantage ses envies, plus folles et plus nombreuses les unes que les autres. Oh que oui, ils ont définitivement tort, dans leur dos, de croire qu’elles se sont calmées. Au contraire, leur silence, leur discrétion, devrait plutôt les alarmer. Encore que… Eve sera-t-elle demeurer discrète ? Certainement, mais Villanelle caresse l’envie qu’elle ne puisse pas résister à l’envie d’exprimer le plaisir qu’elle n’attend que trop de lui procurer, costume ou pas costume.

Eve saisit son visage entre ses bras, l’embrasse avec une passion qu’elle ne lui avait jamais témoignée jusqu’ici, en public. Certes, tout le monde semble s’en moquer, et personne n’a vraiment l’air de le remarquer. Ce n’est pas important, ce qui importe, c’est la liberté, la liberté et la fougue avec lesquelles elles s’autorisent à vivre une relation qui n’aurait pas été ainsi possible en d’autres circonstances. Elles sont l’une à l’autre, et n’hésitent pas à le manifester. Naturellement, certes. Indécemment, un peu aussi. Beaucoup. Mais quelle importance. Elles ne causent de tort à personne, personne ne remarque rien. Et en attendant, elles peuvent savourer pleinement ce moment grapillé d’intimité. Que personne ne remarque rien, mais que tout le monde puisse remarquer, Villanelle doit bien admettre que cela a le don d’exciter son imagination plus encore.

« Je suis sexy tout le temps », se permet tout de même de répondre Villanelle avec un fin sourire au coin des lèvres.

Mais elle sait très bien ce qu’Eve entend par là, et elle est précisément du même avis. Elle ne regrette que superficiellement leur choix de costume. Pas le plus pratique, en revanche, elles sont tout ce que Villanelle aime : belles, extravagantes, élégantes… Eve aussi est particulièrement sexy dans sa tenue, et même si Villanelle ne lui rend pas son compliment, elle pense que la lueur qui brille dans son regard, et dans laquelle transparaît toutes ses intentions luxurieuses.

Elle n’ajoute rien de plus. A la plus, la jeune femme a la ferme intention de passer des intentions aux actes. Eve s’est positionnée de sorte à laisser à son amante un accès privilégiée entre ses jambes, et ses doigts s’y glissent avec expertise et insistance, tandis que son regard demeure intensément fixé sur Eve. Malgré la pénombre, elle ne veut manquer aucune expression sur son visage. Elle veut tout voir d’elle, elle veut pouvoir observer et savourer chacune de ses attitudes. Son plaisir fait son plaisir à elle. Et elle veut pouvoir en apprécier chaque signe, chaque manifestation. Ce qui se passe à l’écran n’a plus aucune forme d’importance pour elle. Seule Eve a de l’importance. Eve et personne d’autre.

Villanelle affiche un large sourire à la remarque d’Eve. Elle veut bien croire que la fête d’Halloween lui aille comme un gant : il y a tout ce qu’elle aime, dans cette fête : des tenues extravagantes, un imaginaire angoissant et des sucreries à n’en plus finir. Forcément qu’elle est dans son élément, dans ces circonstances. Et pour ce qui est d’avoir un petit côté flippant, elle sait qu’il faut l’entendre comme un compliment, car au fond, Eve l’apprécierait sans doute bien moins si elle n’était pas au moins un peu effrayée par elle. La fascination qu’elle a développée pour elle s’est aussi nourrie de sa dangerosité, et c’est une chose que Villanelle prend plaisir à lui rappeler de temps à autre, quand Eve ne se charge pas de le lui rappeler par elle-même.

« Juste un petit côté ? » réplique-t-elle d’un ton faussement déçu.

Mais elle sait qu’elle l’est juste ce qu’il faut. Et si Eve est loin d’être sérieuse en cet instant, Villanelle ne l’est pas davantage de son côté, et elle a encore moins envie de l’être quand elle voit Eve se mordiller la lèvre inférieure comme elle est en train de le faire. Elle a d’autant plus envie de l’embrasser à pleine bouche, mais pour l’heure, elle est accaparée à autre chose, et peu importe que le cadre ne soit définitivement pas approprié à cela – ou justement parce que le cadre n’est absolument pas approprié à cela –, elle a la plus ferme intention d’aller jusqu’au bout.

Son regard ne la quitte pas tandis qu’elle veut observer le plaisir gagner Eve progressivement. Elle voit sa poitrine se lever et s’abaisser plus lentement, tandis que son amante s’efforce de garder le contrôle de son souffle et de ne pas trahir les effets du plaisir que Villanelle lui procure, ou veut croire qu’elle ne peut que lui procurer, évidemment (parce que – eh, elle est douée, c’est tout, et avec Eve plus qu’avec n’importe qui d’autre, elle sait évidemment y faire).

Leurs regards se toisent, et dans les yeux d’Eve, Villanelle lit une lueur de défi. A l’évidence, elle ne doit pas poursuivre, de façon tout à fait certaine, elle doit s’arrêter là. Mais Villanelle n’a pas envie de s’arrêter là… Elle veut continuer, qu’importe que cela puisse leur causer du tort. En ce qui la concerne… elle s’en fiche. Pas qu’elle souhaite mettre Eve dans l’embarras ou dans une position qui serait inconfortable pour elle, mais elle est incapable de ne pas commencer quelque chose et de ne pas le finir. Alors, même si c’est indécent, et puisque Eve ne la retient pas très clairement, puisque pour le moment, elles ont su se faire oublier des personnes autour d’elles qui ne leur accordent plus la moindre importance, elle poursuit, avec l’intention d’aller absolument jusqu’au bout, à moins qu’Eve, d’un geste, plus que d’un regard, ne la retienne dans son entreprise.

Villanelle affiche un sourire tout à fait ravi et victorieux quand Eve lui confirme qu’à l’évidence, elle n’a guère besoin de la période d’Halloween pour se révéler angoissante… Elle pourrait l’être d’autant plus en ces circonstances que ce qu’il y a en elle de plus redoutablement dangereux peut s’autoriser à s’exprimer sans filtre (déjà qu’elle n’en a que trop peu) sous couvert d’une boutade charmante et innocente. Quoi qu’il en soit, elle aime oui, l’idée de pouvoir effrayer, y compris la femme qu’il partage sa vie, pas dans l’espoir d’avoir sur elle un ascendant motivé par l’intimidation, mais parce qu’elle sait que le danger qu’elle inspire a contribué à attirer l’attention de la profileuse, et d’attiser son désir pour commencer.

Et le désir est un chose qu’elle veut entretenir avec le plus grand soin, même si elle ne s’inquiète pas franchement qu’aucune forme de routine soit un jour capable de s’immiscer entre elles un jour, et ce même si cette même routine est un idéal qu’elle aurait tendance à chercher parfois, comme une consécration d’une normalité jamais atteinte ni acquise de sa part, détaché des considérations classiques des humains classiques par son absence d’émotion et d’humanité. Absence néanmoins plus que relative quand Eve se trouve dans les parages.

Villanelle, indifférente à quiconque pourrait les surprendre, décide corps et bien de céder jusqu’au bout à ses envies en satisfaisant celles de sa maîtresse, un sourire éloquent étirant ses lèvres alors qu’elle lisait dans le regard d’Eve un désir tel qu’il l’enflammait en retour. Plus elle se sent satisfaite de son effet, moins il faut attendre d’elle qu’elle ne fasse le choix de se montrer, d’un coup d’un seul, plus raisonnable… Eve ne l’y incite pas, Eve ne la retient pas. Un « non » catégorique de sa part est bien la seule chose qui serait susceptible de l’arrêter en cet instant, et puisqu’il n’advient pas – ce qu’elle savait pertinemment –, elle ne se laisse arrêter par rien, et ce encore moins quand les lèvres d’Eve viennent s’écraser contre les siennes, invitation à laquelle Villanelle ne peut évidemment que pleinement céder, l’embrassant avec toujours plus de sensualité et de langueur.

Ce n’est qu’après avoir laissé longuement ses lèvres embrasser les siennes, sa langue jouer de la sienne, ses dents mordiller doucement sa lèvre inférieure… sans avoir cessé, à aucun moment, ses caresses entre ses jambes, qu’elle rapproche ses lèvres de son oreille pour lui souffler doucement.

« On peut y aller si tu veux. C’est comme tu préfères », fait-elle avec une pointe de malice au creux de la voix.

Pour ce qui est du film (ou plutôt du nanard) dont l’intrigue leur échappe depuis un petit moment déjà, elles pourront bien décider de ne pas en voir la fin, ce n’est pas vraiment un problème. Ce qui, en revanche, peut les décider ou non à demeurer dans cette salle, ce sont les défis tacites qu’elles peuvent éventuellement être capables de s’imposer l’une à l’autre dans l’obscurité ambiante.

Le sourire de Villanelle se fait absolument ravi quand Eve lui somme de ne surtout pas s’arrêter maintenant. C’est que ça ressemblerait presque à un ordre, dis donc ! Et en l’occurrence, c’est une directive à laquelle la jeune femme ne peut que prendre le plus malin des plaisirs à obéir. Dans tous les cas, elle n’a pas franchement envie de s’arrêter maintenant. A l’évidence, elles sont allées trop loin, et même si rien ne les empêcherait de poursuivre la chose à l’abri des regards, il y a définitivement quelque chose de trop excitant, exaltant de le faire ici, à l’insu de tous, pour qu’elle s’arrête en si bon chemin.

Villanelle adore tout de cet instant, que ce soit la pression des doigts de son amante contre sa nuque, ou le souffle que ses paroles dépose tout contre ses lèvres. Son front posé contre le sien, elle garde les yeux ouverts tandis qu’Eve a fermé les siens, en position parfaite d’abandon. De cette manière, la jeune femme peut tout savourer des effets de ses caresses sur Eve, sa si parfaite Eve. Sa respiration de plus en plus rapide et saccadée en dit long sur les émotions qui la troublent et la parcourent.

En cet instant, absolument et uniquement concentrée sur Eve et tout le plaisir qu’elle peut lui procurer, elle a l’impression qu’elles sont seules au monde. Bien sûr, c’est entièrement faux, et les quelques commentaires murmurés autour d’elles concernant le film ou les bruitages du film lui-même devraient la rappeler au cadre de cet événement, mais pourrait-elle s’en moquer davantage ? Pas le moins du monde. Il n’y a qu’Eve qui compte. Comme toujours, il n’y a qu’elle qui compte.

Quand les yeux d’Eve se rouvrent, Villanelle y voit luire une lueur qu’elle commence à très bien connaître de sa part, quelque chose de passionné, de bestial, presque, un regard qu’elle n’adresse jamais qu’à elle et auquel – elle l’espère bien en tout cas – Niko n’a jamais eu droit pour sa part.

« D’abord toi », répond-elle, tout sauf indifférente alors qu’Eve suggère qu’elle pourrait prendre sa place. Mais Villanelle n’en a pas encore fini avec son amante. Après quoi, oui, elle sera incapable de résister à une telle invitation. « Et on fait ça ici. »

Elles y trouveraient peut-être davantage leur compte à poursuivre ailleurs, mais Villanelle n’en a pas l’ombre de la moindre envie. Elle a envie, très envie qu’elle s’abandonne l’une à l’autre dans le lieu le moins approprié qui puisse être… Leur relation n’a rien de véritablement appropriée pour commencer, alors autant pousser le vice jusqu’au bout, pas vrai ? C’est du moins ainsi que la jeune femme choisit de le concevoir.

Autoritaire, Villanelle n’a aucune difficulté à l’être, même si elle s’est très souvent retrouvée dans la situation de celle qui doit obéir – trop souvent, a-t-elle envie de dire. Oui, autoritaire, elle l’est, et elle prend plaisir à l’être en cet instant, à plus forte raison qu’elles en bénéficient toutes les deux. Elle veut avoir l’empire sur ses désirs, son cœur et ses actes, tout comme Eve a l’empire sur ses désirs, son cœur et ses actes.

Ce n’est qu’un sourire qui a accueilli la remarque d’Eve, bien trop accaparée par le regard brûlant d’Eve pour s’intéresser à quoi que ce soit d’autre. Elles se contemplent mutuellement, elles s’adorent, mutuellement. Par le simple regard, elles seraient sans doute capable de se procurer un plaisir au-delà de l’imaginable, mais autant ne pas faire les choses à moitié, pas vrai. Ses caresses, toujours plus précises, et elle poursuivait d’en apprécier chaque seconde, impatiente de voir Eve céder au paroxysme de son plaisir.

Quand Eve dépose son front contre son épaule, elle sait qu’elle est à deux doigts d’obtenir son dû. Et elle est prête, elle veut qu’Eve ne se retienne pas, ne se retienne plus, et savoure cet instant comme nul autre ne saurait le savourait. Villanelle sentit un gémissement mourir contre son cou, pas loin de son oreille, suffisamment discret pour que personne n’ait rien remarqué. Autour d’eux, on continue de commenter le film, quelques-uns semblent même s’intéresser sincèrement à son contenu, au premier degré. Aux yeux de Villanelle, ils n’existent pas, rien n’existe, elles sont dans leur bulle, dans un espace protégé qui n’appartient qu’à elles et où personne ne peut les atteindre.

Elle laisse plusieurs secondes s’écouler, le temps de laisser Eve reprendre son souffle et ses esprits, savourer ce moment à sa juste mesure, tout simplement. Apaisée, sereine, elle aime sentir Eve abandonnée à elle, si confiante qu’elle a remis son plaisir entre ses mains, où elle ne devrait pas le faire. Cet abandon mutuel qu’elles s’accordent l’une à l’autre est la preuve ultime de la confiance qu’elles sont capables de s’accorder.

Après un temps, où elle a fait mine de s’intéresser de nouveau au film pour constater qu’il ne reste dorénavant plus que deux adolescents sur le groupe de dix pour échapper à leur agresseur psychopathe, elle se penche vers Eve avant de souffler quelques mots à son oreille.

« Qu’est-ce que tu vas me faire, maintenant ? »

C’est que Villanelle ne perd évidemment pas le nord, pas le moins du monde, et qu’elle a bien l’intention de poursuivre comme bon leur semble, et sans envisager un seul instant d’arrêter, évidemment.

Un sourire amusé étire les lèvres de Villanelle d’un sourire quand son amante, pour toute réponse, se contente d’un simple « Tu verras ». Elle pourrait se sentir frustrée, peut-être, il n’en est évidemment rien. Parce que le mystère qu’elle entretient en cet instant rend la chose encore plus exaltante. Sans oublier que ce fond de mesquinerie qu’elle entend dans sa voix la rend, aux yeux de Villanelle, plus sexy que jamais, en réalité.

Elle hoche simplement la tête quand Eve lui demande de la laisser faire. Elle n’a pas le contrôle, et c’est là une position qui pourrait infiniment lui déplaire, mais puisqu’elle cède les rênes à Eve, ce n’est au final pas si difficile à accepter pour elle. Au contraire, même, car elle aime à voir quelles limites Eve peut être capable de franchir, pas parce que cela serait dans ses habitudes, mais parce qu’il est question d’elle, et d’elle uniquement. Alors oui, elle a bien l’intention de la laisser faire.

Sitôt que leurs lèvres se détachent l’une de l’autre, non sans s’être embrassées langoureusement au préalable (est-ce qu’il y a une autre manière de faire, en même temps ? Dès lors que les lèvres de Villanelle se posent sur celles d’Eve, c’est presque un supplice de ne serait-ce qu’envisager de les séparer). A l’évidence, grisée par son propre plaisir, Eve ne s’impose plus aucune limite, et Villanelle le comprend très vite à l’instant où Eve se place à genoux devant elle.

Dans l’obscurité ambiante, les spectateurs restants, tous trop concentrés sur le film, n’ont pas vraiment l’air de remarquer le manège ambiant, et elles sont stratégiquement placées pour ne pas éveiller trop de soupçons. Le moins que l’on puisse dire, néanmoins, c’est que Eve, en cet instant, se montre singulièrement aventureuse… et c’est une chose qu’il plaît terriblement à Villanelle de découvrir. Depuis qu’elles sont ensemble, elles n’ont de cesse que de repousser constamment leurs limites, pour le meilleur comme pour le pire. Comment faut-il, en l’occurrence, interpréter cette situation ci ? Villanelle parlerait très certainement d’un subtile mélange des deux.

Si la tueuse avait, l’instant d’avant, maudit la robe trop épaisse dont elles s’étaient attifées (quand bien même ça les rendait toutes deux terriblement sexy), en cet instant, elle s’en féliciterait plutôt, car on pourrait presque croire qu’elles avaient été choisies pour ce moment).

Villanelle se place dans la position la plus adéquate, autant que le permettent les circonstances, penche la tête en arrière et ferme les yeux. Ses doigts se crispent sur les bras de sa chaise à mesure que le plaisir qu’Eve sait si bien lui procurer s’intensifie. Elle doit se mordre la lèvre inférieure de plus en plus fort, presque jusqu’au sang, pour s’empêcher d’exprimer ce plaisir, même si quelque part, il serait tentant de s’en ficher définitivement.

Toute impulsive Villanelle peut-être bien être (et elle ne l’est pas qu’à moitié), elle veut se croire capable d’un self control à toute épreuve quand la situation l’exige, mais une situation comme celle-ci, c’est la première fois qu’elle en vit, et elle doit s’adapter aux circonstances et à une situation qu’elle a certes provoquée, mais qu’elle ne maîtrise pas pour autant. En cet instant, les rênes sont tout à la disposition de son amante, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne manque pas d’être particulièrement douée.

Il faut à Villanelle déployer des trésors de prise sur elle-même pour ne pas tout simplement laisser s’exprimer les émotions qui la submergent, motivées par un plaisir de plus en plus puissant. Eve sait y faire, ce n’est pas nouveau… à l’évidence, depuis qu’elles se sont trouvées, les deux femmes ne s’épargnent pas toutes les occasions possibles de se témoigner mutuellement leur affection certes, mais aussi le désir, bien souvent bestial, qu’elles ont l’une pour l’autre. Et pour cette raison, Eve sait aussi précisément quoi faire pour la rendre dingue, ce qui en ces circonstances bien particulières peut s’avérer tout à fait dangereux… Mais aussi particulièrement séduisant, une fois n’est pas coutume.

Villanelle a quelque part envie de verbaliser ce qu’elle ressent et de s’en foutre complètement, elle est même à deux doigts de craquer… Quelques soupirs irrépressibles, quelques très légers gémissements s’échappent de ses lèvres mais ils sont étouffés par le film qui, heureusement, est en lui-même particulièrement bruyant, entre les cris des jeunes écervelés et la musique infiniment tapageuse qui abusait des pleurs de violons. Néanmoins, quand le plaisir de Villanelle finit par atteindre son point d’orgue, le fait est que la Russe ne parvient tout simplement pas à la contrôler, et c’est clairement trop bruyamment qu’elle s’exclame.

« вот черт », s’exprime-t-elle en russe, bien trop forte pour être discrète, et pourra éventuellement attirer quelque regards sur elle, sur elles.

Mais bien loin de s’en sentir honteuse, gênée ou contrariée, Villanelle prend plutôt le parti de s’en amuser. Après tout, ce n’est rien, rien de grave en tout cas, et tant qu’à faire, autant en rire, pas vrai ? Ce qu’elle fait, d’ailleurs, s’attirant au passage quelques « chut » désapprobateurs.

« Quoi ? ça vous fait flipper, vous ? » qu’elle reprend plutôt que de se faire oublier afin de laisser à Eve l’opportunité de revenir discrètement s’installer à côté d’elle.

En même temps, à ses yeux, il n’y a pas de quoi en faire une maladie. De son côté, ceci dit, elle a les joues rouges, le cœur battant et le souffle coupé, et c’est définitivement tant mieux que les personnes autour aient pu l’entendre mais ne puissent pas la voir, encore moins de près. Le spectacle serait… des plus éloquents, disons.

Villanelle ne peut qu’admirer l’effort de discrétion d’Eve quand cette dernière vient retrouver sa place comme si de rien n’était. Elle ne peut s’empêcher d’afficher un sourire tandis qu’elle lui adresse un regard plus attentif. Quiconque pourrait, comme elle, observer son visage de suffisamment près remarquerait tous ces indices de ce qui venait juste d’arriver. Mais ce que la jeune femme préfère, c’est définitivement sa chevelure désordonnée dans laquelle elle ne peut s’empêcher de glisser les doigts quelques instants, pas tant pour les discipliner que pour se laisser le loisir de la détailler du regard.

Si quelqu’un a vraiment compris leur ménage, personne n’a osé en montrer quoi que ce soit ou s’en plaindre, et maintenant, elles ne sont pas bien différentes de n’importe quel couple amoureux qui profiterait du visionnage d’un film certes nanardesque, assise l’une contre l’autre, la tête de l’une posée sur l’épaule de l’autre. Les battements du cœur de Villanelle ne se calment pas tout à fait, même s’ils prennent un rythme un peu plus normal, petit à petit, la présence d’Eve tout contre elle impose tout de même un tambourinement plus frénétique, et qui est loin de lui déplaire.

En cet instant, elles vivent précisément tout ce que Villanelle a toujours voulu pour elle. Quand elle devait se fantasmer une vie de couple pour elles deux, c’était à quelque chose d’à peu près comme ça qu’elle aspirait, et elle adore constater qu’elle a eu raison, elle adore savoir que ce fantasme n’en est plus un, mais une réalité plus douce, encore.

Elle serre un peu plus fort la main d’Eve dans la sienne tandis qu’elle porte un regard plus attentif à l’écran dont elle s’est complètement désintéressée pendant plusieurs longues minutes. Elle n’est plus tout à fait certaine de se souvenir de quoi commençait le film pour commencer. Ce qui est sûr, c’est que sur toute la bande de gamins stupides, il n’y a plus qu’un survivant, preuve que le film touche bientôt à sa fin. Il semble satisfait, sourire aux lèvres. Est-ce qu’il aurait eu raison de l’assassin fou ? C’est ce que laisse supposer ce plan qui le laisse courir droit devant lui en riant aux éclats, mais c’est sans compter la silhouette que l’on découvre alors et qui regarde le jeune s’éloigner.

Et ça s’arrête comme ça, sur un générique particulièrement bruyant et lourdingue. Villanelle retient mentalement le nom du film. Elle le garderait en tête, elle a bien l’intention de le mémoriser pour y associer le souvenir de cette séance particulièrement… édifiante. Elle laisse le générique défiler et les spectateurs déserter les lieux petit à petit. Alors que les lumières se sont allumées, elle jurerait que certains leur jettent des regards en biais, mais elle ne pourrait pas s’en moquer davantage. Après un instant, elle tourne son attention vers Eve et vient lui souffler à l’oreille.

« Qu’est-ce que tu veux faire, maintenant ? »