Le weekend d'Andréa n'avait pas été de tout repos. Après avoir découvert la vérité au sujet de cette ville - du moins, une partie de la vérité, car elle restait mystérieuse pour l'intégralité de ses habitants -, le filtre qui l'empêchait jusque-là de se souvenir de son ancienne vie avait progressivement cédé. Elle avait été aidée par sa conversation avec Pearl, et nombreuses avaient été les fois où elle avait télépathiquement remercié cette dernière de lui avoir ouvert les yeux. Sans elle pour l'écouter et lui proposer des moyens d'action, elle aurait mille fois plus paniqué qu'elle ne l'avait fait dans ce salon de thé.
Mais il y avait certains aspects de sa vie passée qu'elle avait dû retrouver, resituer, et pour cela, elle ne pouvait pas se fier à Pearl, malgré la bienveillance de cette dernière. Elle s'était donc enfermée chez elle tout le weekend et avait noté frénétiquement la moindre bribe de souvenirs qui lui revenait à force de penser à tout ce qu'elle avait bien pu oublier. Tout ce dont elle avait réussi à se souvenir avait été noté, au prix de multiples jurons, hurlements de frustrations et arrachages de cheveux. Des réactions typiquement andréesques, donc. Rien d'alarmant.
Parmi ses souvenirs, elle avait principalement retenu des noms. Colette et Flora, bien sûr. Mais aussi Gabriel, Mathias, Camille, Hervé, Noémie... Arlette et Hicham, aussi. Des noms sur lesquels elle arrivait plus ou moins à mettre des visages, quelques bribes de conversation. Elle se souvenait qu'Hicham était le géniteur de Flora. Et il lui semblait se souvenir que la conception avait eu lieu lors d'un plan à trois qui avait tourné à une séance de coucherie qu'elle avait immédiatement regretté. Elle se souvenait que ses rapports avec Mathias étaient conflictuels, mais qu'elle avait des sentiments bien plus tendres pour Gabriel. Elle se souvenait de séances de cinéma passées en compagnie d'Arlette. Tous ces visages du passé, elle commençait à pouvoir placer un contexte pour chacun d'eux. La chronologie des quelques événements dont elle se souvenait restait flou et vague, mais c'était déjà un bon début.
Le weekend s'acheva, et avec ce lundi vint le retour de son obligation de travailler. Ce qui, dans le fond, n'était pas plus mal. Son travail, c'était sa passion. Et c'était une activité si exigeante en énergie que cela ne pourrait que lui changer les idées.
Elle passa la matinée à son bureau, à répondre aux mails et à rappeler les contacts qui avaient tenté de la joindre ces derniers jours. Quand vint l'après-midi, elle accueillit d'abord le réalisateur du film dont elle avait parlé à Villanelle, actrice prometteuse qu'elle comptait bien ajouter à son fichier de clients.
Lorsque vint l'heure du rendez-vous, elle était aussi pressée que stressée. Tout simplement car elle avait entendu parler du caractère de Villanelle et, surtout, avait eu l'occasion de s'en faire une bonne idée lors de leur conversation.
Mais, finalement, son assistante vint la prévenir de l'arrivée de l'actrice. Andréa quitta son bureau, passa devant la salle de réunion où elle avait laissé le réalisateur et vint accueillir la nouvelle venue à qui elle adressa un sourire cordial.
- Ah, vous voilà. Super.
Elle attendit que son assistante ait proposé une boisson à Villanelle avant de poursuivre :
- Vous êtes prête à le rencontrer ?
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Mar 7 Déc - 18:02
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Encore maintenant, Villanelle ne peut s’empêcher de se demander si elle n’est pas en train de se jeter dans elle ne sait quel piège stupide en acceptant ce nouveau rendez-vous avec celle qui brûle de devenir son agente. Elle sait qu’elle doit se raisonner, apparemment, les sosies, c’est monnaie courante dans cette ville infiniment étrange, donc avoir eu affaire au sosie d’Hélène, ce n’est pas la chose la plus bizarre qui pourrait lui arriver, n’empêche qu’elle continue d’être sur ses gardes. Dans le temps qui a succédé à leur première rencontre, Villanelle s’était renseignée par tous les moyens possibles au sujet de cette Andréa Martel, afin de s’assurer, au moins, qu’elle pouvait être légitime en tant qu’agente.
La réponse est que oui, elle a une très bonne réputation dans son milieu, vraiment bonne, même. On la dit féroce et intransigeante, mais du genre à se battre au nom de ses acteurs, et dans un milieu qui l’ennuie déjà, à savoir celui du cinéma, ce n’est sans doute pas du luxe si elle veut se défaire une bonne fois pour toutes de la plus que désagréable sensation de tourner en rond.
Bon, elle le sait, à présent qu’elle a repris du service auprès des Douze, continuer l’acting n’est pas forcément l’idée du siècle, d’une part parce que cela risque de contrarier son emploi du temps dans un cas comme dans l’autre, d’une part parce qu’un visage trop reconnaissable ne fait pas forcément une bonne tueuse quand on attend d’elle qu’elle remplisse ses missions discrètement. Est-ce que ça aura arrêté Villanelle en quoi que ce soit ? Pas franchement, non… Parce que pour l’instant, elle parvient assez bien à gérer les choses, et elle a envie de voir ce que peut avoir à lui offrir ces nouvelles perspectives. Andréa avait frappé fort avec elle, elle était parvenue, à sa propre surprise, à lui faire changer d’avis en presque un claquement de doigts. Avec un visage tel que le sien, pourtant, ça n’aurait pas dû être aussi simple, et ça n’aurait pas dû être gagné du tout.
Villanelle, poussée par la curiosité, s’est donc pointée au rendez-vous fixé par Andréa, superbement habillée pour l’occasion – comme elle l’est en n’importe quelle situation, en même temps. Après avoir commandé un café à l’assistante d’Andréa, elle reporte son attention sur cette dernière.
« C’est lui qui n’est pas prêt à me rencontrer », répond seulement Villanelle avec une insolente assurance. « C’est lui ? » elle demande sans politesse en le désignant du doigt alors qu’elle l’aperçoit depuis la porte vitrée de la salle de réunion. Elle n’attend pas la réponse d’Andréa pour rentrer, flamboyante, dans la salle de réunion. « Je n’ai pas besoin de me présenter, je présume », suggère-t-elle en venant s’installer à une chaise en face du réalisateur, plus que prête pour la conversation qui les attend, du moins le pense-t-elle.
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Jeu 9 Déc - 19:33
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
Villanelle semblait être en forme. En soi, Andréa supposait que c'était une bonne nouvelle. Si elle était venue, c'est que le rôle l'intéressait toujours. Mais l'attitude que l'actrice affichait commençait à inquiéter l'agente, qui connaissait la susceptibilité des gens des métiers du cinéma. Fort heureusement, Denis, le réalisateur, avait eu droit à un petit briefing de la part d'Andréa. Ok, elle est un peu bizarre. Mais tu verras, ça vaut le coup. Elle espérait ne pas s'être fourvoyée sur son compte.
- C'est lui, confirma-t-elle tout en questionnant ses choix de vie.
Elle savait que Denis en avait vu passer bien d'autres. Mais Villanelle avait cette insolence - que pour sa part elle trouvait charmante - qui lui permettait de considérer ce métier d'actrice avec un recul que ses compères n'avaient pas. Si du jour au lendemain elle voulait abandonner sa carrière, elle le ferait, Andréa en était certaine.
Espérant silencieusement que l'entretien se déroule du mieux possible, elle entra dans la salle de réunion à la suite de la jeune femme et s'assit à ses côtés pour faire face au réalisateur.
- Denis Lamarre, Villanelle, les présenta-t-elle tour à tour, pour la forme.
Denis était jeune, la trentaine. Réalisateur avec peu d'années de métier à son actif mais talentueux. Il commençait à se faire une place non-négligeable dans le milieu. Pour l'heure, il semblait être amusé par l'entrée de l'actrice. C'était, après tout, le type de fougue qu'il voulait retrouver chez son personnage principal.
- Vous avez lu le scénario non ? Qu'en avez-vous pensé ? l'interrogea-t-il sans se formaliser du manque de politesse de la jeune femme.
Andréa, attentive, les observait tour à tour. Elle veillait cependant à se placer légèrement en retrait, bras croisés, appuyée contre le dossier de sa chaise. Ce n'était, pour l'instant, pas à elle d'intervenir. A vrai dire, elle aurait même pu les laisser seuls tous les deux, mais elle craignait un débordement qui aurait pu être... Fâcheux.
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Dim 12 Déc - 17:26
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Villanelle ne se gêne pas pour dévisager l’homme déjà installé dans la salle de haut en bas, de bas en haut. Ce genre de choses ne se font pas, certes, mais Villanelle veut savoir à qui elle a affaire. Et si vraiment, elle doit bosser avec lui pour les mois qui viennent, autant qu’elle soit informée autant que possible, pas vrai ? Si elle avait dû ne pas le sentir directement, croyez bien qu’elle ne se serait pas privée de le dire. D’accord, ce genre de choses ne se disent pas, mais qu’en a-t-elle à faire, après tout. Elle ne compte pas renoncer à ses exigences, bien au contraire. Si elle décide de prendre une agente, c’est bien pour se permettre de l’être encore davantage, alors il ne faudra pas compter sur elle pour agir d’une autre manière.
L’homme se nomme donc Denis Lamarre. Peut-être bien que c’est une sommité dans son domaine, peut-être pas – il est jeune, sans doute que non. Villanelle a beau travailler dans le milieu, elle ne va pas prétendre posséder une culture cinématographique encyclopédique, ce serait même tout l’inverse. Elle peut même se révéler particulièrement inculte quand elle s’y met. Ce n’est clairement pas à son honneur, mais passons. En ce qui la concerne, elle n’avait pas l’intention de faire dans la dentelle et d’y passer par quatre chemins avec cet homme. Si certaines choses devaient lui déplaire, elle n’hésiterait absolument pas à en parler. Et même, elle prendrait un malin plaisir à lui mettre sous le nez ces « deux-trois choses » qu’elle devrait estimer ne pas être acceptables.
Le type n’a pas l’air de lui tenir rigueur de son entrée remarquée. Villanelle ne saurait dire si c’est une bonne chose ou non. Si elle l’amuse, elle se promet qu’il ne s’amusera pas bien longtemps, mais en attendant, il semble de bonne composition… Elle a vraiment l’impression qu’il a envie de bosser avec elle.
« J’ai pris quelques notes », déclare Villanelle qui sort de son sac à main ledit scénario marque-pagé d’un nombre beaucoup trop conséquent de post-it pour être honnête. Ceci dit, si à première vue, ça peut sembler chaotique, Villanelle est en vérité très emballée par ce qu’elle à lui, certaines notes n’ont vocation qu’à dire : « très drôle » ou « bien vu », rien d’autre. « C’est pas trop mal. Mais j’ai un doute sur le perso de Jason. Je sais pas. Je le trouve trop… » Elle hausse les épaules. « Sympathique ? »
Et qu’est-ce qu’il en a du dialogue, en plus ! Autant de temps d’écran qui ne peut pas lui être dévolu à elle. Forcément que ce n’est pas une perspective qu’elle trouve franchement engageante, loin, très loin de là.
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Jeu 16 Déc - 16:13
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
Le dialogue commençait, et pour l'heure, les choses semblaient se passer de manière presque cordiale. L'agente décelait chez la jeune femme une attitude presque suspicieuse, mais le réalisateur avait suffisamment de patience pour supporter son comportement.
Andréa haussa les sourcils d'un air impressionné. Sur ce point, elle rejoignait Villanelle. Jason avait déjà eu droit à des adaptations cinématographiques qui le mettaient en valeur. Pour un film qui devait se concentrer sur Médée, rendre Jason sympathique était presque un non-sens. Jason était, certes, un héros mythologique, mais il avait ses défauts et ses torts. Si Denis avait bel et bien l'intention de partager ce récit du point de vue de Médée, Jason ne pouvait pas avoir le beau rôle.
Intéressée par l'échange qui commençait à se construire entre le réalisateur et l'actrice, l'agente se redressa et les observa tour à tour, attentive à ce dialogue.
- Trop sympathique dans ses répliques, ou dans ses actions ? fit-il avec curiosité, visiblement sincère dans sa démarche d'obtenir l'avis de Villanelle.
Andréa tendit le bras et saisit le scénario qu'elle avait confié à l'actrice. Elle le feuilleta et lut quelques-unes des notes écrites par Villanelle, souriant en repérant les quelques mots destinés à approuver le scénario. Satisfaite d'avoir visiblement vu juste en supposant qu'une telle histoire intéresserait la jeune femme, elle referma le livret et le fit glisser pour qu'il revienne devant Villanelle.
Pendant ce temps, Denis prenait des notes. Soudainement, un homme et une femme firent irruption dans la salle de réunion. Le réalisateur les salua et les invita à s'asseoir. Andréa reconnut les deux scénaristes du film, qui se regardèrent d'un air éloquent en voyant le nombre de notes rédigées par l'actrice. Andréa, ne voulant pas que le dialogue entre réalisateur et comédienne prenne fin, se pencha vers Villanelle et lui présenta brièvement les deux nouveaux arrivés.
- Je peux le lui passer ? l'interrogea-t-elle ensuite en désignant le scénario.
Denis releva le nez des notes qu'il prenait et continua de poser ses questions, visiblement intrigué d'entendre ce que Villanelle avait à lui dire.
- Qu'avez-vous pensé du rôle des enfants ?
Invité
Ven 17 Déc - 20:10
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Loin de se fermer aux remarques de Villanelle, le jeune réalisateur semble prêt à les entendre et, évidemment, pour l’actrice, c’est un plus non négligeable. Elle est une comédienne difficile à gérer car elle est capricieuse et demande à être entendue peu importe les circonstances et les prétextes, pouvoir avoir affaire avec un réalisateur qui, dès l’écriture du scénario, était capable de remettre en question jusqu’à son script s’il devait ne pas convenir, elle trouve ça tout à fait remarquable. C’est aussi dangereux pour le jeune prodige du cinéma qui pourrait bien se laisser dévorer tout cru par Villanelle qui, quand vous lui céder votre main, voudra votre bras tout entier.
« Les deux », répond Villanelle sans hésitation et du tac au tac quand son interlocuteur lui demande si c’est dans ses répliques, ou dans ses actions, qu’elle avait trouvé Jason trop sympathiques. « C’est comme si, à chaque fois qu’il faisait une connerie, on lui trouvait directement une excuse pour justifier son comportement de grand connard égocentré. » Elle n’y va pas avec le dos de la cuillère, clairement, mais elle n’est pas là pour faire dans la dentelle, après tout, pas vrai ? Ce serait mal la connaître. « Le pire, c’est les scènes avec Glaucé… on dirait presque qu’il n’avait pas d’autre choix que de tromper Médée, que c’est elle qui l’a poussé dans les bras de cette femme. C’est trop facile. » Elle s’affale sur sa chaise. « J’ai surligné les lignes de dialogue les plus ridicules. En fait, si vous voulez mon avis, on devrait électer Glaucé du scénario. On a pas besoin de la voir ou de voir sa vie, on a juste besoin de savoir qu’elle existe, ça suffit. C’est pas l’histoire de Jason, c’est celle de Médée, on est bien d’accord ? »
Est-ce que Villanelle essaierait aussi d’avoir l’affiche pour elle toute seule ? Mais non, pensez-vous. Quoique… Elle s’apprête encore à ajouter autre chose quand un homme et une femme font leur entrée, elle n’a pas la moindre idée de qui ils sont, mais elle leur prête une attention relative dans tous les cas, c’est au réalisateur qu’elle s’adresse avant tout. Quand Andréa lui demande si elle peut montrer le scénario aux deux scénaristes, Villanelle hausse les épaules. Elle a dit ce qu’elle devait dire et fait les notes qu’elle devait faire, ça ne la dérange pas le moins du monde de les partager si cela peut aboutir à un quelconque résultat.
« Les enfants ça va, ils sont pas trop mal. Vous allez leur donner quel âge exactement, par contre ? Parce que les tout petits, c’est ingérable sur un plateau, croyez-moi, j’ai déjà dû gérer toute une armée de gamins, c’est les pires. »
Enfin non, c’est probablement elle, la pire, qui ne cesse encore et encore de se comporter en diva comme si le monde lui appartenait. Mais elle n’avait aucune intention de faire le moindre effort dans un autre sens.
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Invité
Sam 18 Déc - 11:22
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
- Je vois... Ce n'est pas le but du film, en effet. Mais il faut que Jason puisse se croire victime du destin. Même si le public, lui, doit pouvoir prendre le partie de Médée. Justifier les actions de Jason... Ce n'est pas mon intention, vous avez raison de me faire la remarque.
Il semblait sincère, quoique contrarié de se rendre compte si tard des ambiguïtés restantes dans son script. Il feuilleta les notes de la comédienne, hochant parfois la tête avec approbation.
- Le problème, c'est que Glaucé est déjà castée, bredouilla-t-il enfin, front plissé, en refermant le scénario. - Ouais mais attends, elle a raison. C'est qu'un petit rôle, en plus. Tu peux bien la caser autre part, ton actrice.
Andréa savait que l'actrice en question était la petite protégée de Denis. Sa filleule, ou sa nièce, elle ne savait plus les détails. Mais elle savait que ce qui importait réellement, c'était de la caser dans le film. Ayant bu un verre de trop la semaine précédente, quand ils s'étaient retrouvés pour discuter du film, le réalisateur lui avait confié que c'était une faveur pour un membre de sa famille que de permettre à cette jeune femme que d'apparaître à l'écran. Le réalisateur regrettait sans aucun doute de lui avoir partagé cette précision, à en juger par le regard de reproche qu'il lui adressa, auquel Andréa répondit par un sourire fier.
Il sembla hésiter, les regardant tour à tour avec cette même expression de profonde réflexion. Finalement, après avoir laissé passer un temps de silence, il interrogea de nouveau Villanelle avec incertitude :
- Vous pensez vraiment que ce serait plus efficace si Glaucé n'apparaissait pas ?
A cette éventualité, les deux scénaristes qui les avaient rejoints commencèrent à s'indigner à force de murmures peu discrets. Andréa haussa les sourcils et leur adressa un regard réprobateur, mais ce fut le réalisateur qui tempéra leur mécontentement en faisant un geste de la main destiné à les apaiser.
- Pour les enfants, on voudrait qu'ils aient dans les alentours de dix ans. Mais leurs scènes seront peu nombreuses, les règles pour les enfants acteurs ne nous autoriseraient pas à les avoir sur le plateau toute la journée.
Invité
Dim 19 Déc - 13:51
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
« Le problème avec ça, c’est que dès qu’un homme chouine au cinéma, tout le monde le prend en sympathie. Si Jason était une femme, ce serait pas un problème, on comprendrait directement, là, il va presque réussir à être attendrissant », remarque Villanelle à son interlocuteur quand ce dernier explique ce qu’il a voulu faire du personnage de Jason.
Elle apprécie que ce jeune homme accepte d’écouter son avis et d’en tenir compte. C’est peut-être parce qu’il est jeune, va savoir, mais elle ça l’arrange. C’est la première fois qu’elle peut avoir ce genre de dialogue ouvert avec un réalisateur… au sens où il s’agit d’un vrai dialogue. En temps norma, elle se contente de dire le fond de sa pensée et personne ne veut l’écouter. Ses idées pertinentes passent pour des caprices quand, aux yeux de Villanelle bien sûr, elles pourraient bel et bien sauver le film. Elle a bien compris l’intention du réalisateur concernant ce film, et c’est même pour cette raison qu’il l’intéresse autant, mais pour la peine, elle pense d’autant plus pouvoir donner son avis.
Elle hausse les épaules quand le réal tente de se défendre en observant que Glaucé est déjà castée. Mouais… il suffit de la décaster et le tour est joué. Elle a l’intention de dire quelque chose mais Andréa prend la parole avant elle. Et Villanelle doit définitivement lui reconnaître que c’est une très bonne agente. Elle défend ses intérêts becs et ongles, et tandis qu’elle lui donne raison (chose que Villanelle adore, tout naturellement, et fait remarquer qu’il pourra bien caser son actrice autre part), elle ne voit plus vraiment en cette femme le sosie perturbant d’Hélène mais bel et bien la charismatique et déterminée Andréa Martel, cette agente aux dents longues qui faisait parler d’elle dans le milieu, et maintenant, Villanelle n’a aucun mal à comprendre pourquoi.
« C’est sûr que ce sera plus efficace. Comme ça, les gens se l’imaginent comme ils le veulent, c’est beaucoup plus fort si elle est dépersonnalisée », insiste Villanelle qui, pour le coup, ne peut qu’être de l’avis de ne pas se laisser voler la vedette par une autre actrice. Tant qu’à faire, Villanelle a bien l’intention de crever l’écran. Certes, ce serait sans doute le cas même dans le rôle le plus médiocre qui puisse être, mais on se comprend. « Dix ans, ça passe encore. Bon, je les aurais eus – Médée les aurait eus super jeune, mais c’est la magie du ciné, pas vrai ? Me vieillissez pas trop à l’écran quand même, par contre. »
Ce serait dommage de gâcher une plastique comme la sienne sous des couches et des couches de maquillages, pas vrai ? D’ailleurs, c’est ce qu’elle répète toujours quand elle a l’impression que les maquilleurs ont la main trop lourde la concernant. Elle considère être une bonne actrice, n’empêche qu’elle pense aussi, par la même occasion, qu’elle serait tout à fait capable d’irradier par sa seule beauté et son seul charisme (pour l’humilité, on repassera).
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Invité
Mar 21 Déc - 14:25
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
Même si les propos de Villanelle étaient brusques et dénués de toute intention d'arrondir les angles, ils étaient justes. Et toutes les personnes présentes dans la pièce en avaient conscience. Si bien qu'un sourire entendu naquit sur les lèvres du réalisateur. Il s'en remettait à l'avis de la majorité féminine présente dans la salle de réunion.
- Entendu. Plus de Glaucé. Et nous tâcherons de revoir les répliques de Jason, ajouta-t-il à l'intention des deux scénaristes à ses côtés.
Il reporta son attention sur la jeune femme au sujet de l'âge des enfants, et donc de l'âge du personnage de Médée.
- Cela voudrait dire que Médée aurait eu ses enfants dans les alentours des dix-huit ans. C'est l'effet que nous recherchons pour ce rôle. Nous voulons accentuer la jeunesse du personnage, et la vitesse de l'évolution de sa relation avec Jason après que celui-ci l'ait séduite. La jeunesse de Médée est fondamentale, pour nous. La violence de ses actes et la détermination dont elle fait preuve n'en auront que plus d'impact.
Andréa, après avoir remarqué que la conversation était bien plus constructive que ce qu'elle avait pensé, observa tour à tour le réalisateur et l'actrice. Le fait qu'ils mentionnent l'âge du personnage principal était une aubaine pour la question qu'elle posa, presqu'innocemment :
- Et d'ailleurs, vous pourriez peut-être passer aux essais caméra, non ?
Denis lui adressa un regard qui en disait long quant au fait qu'il n'était pas dupe au sujet des intentions de l'agente. Cette dernière lui renvoya un sourire tout en haussant les épaules, assumant totalement l'insistance dont elle faisait preuve. Elle n'avait pas bataillé pour faire rencontrer ces deux-là sans qu'ils n'aillent jusqu'au bout. Elle voulait que Villanelle, tout comme le film, aient toutes leurs chances. C'était un projet auquel elle croyait. Tout comme elle croyait sincèrement au talent de la comédienne, quand bien même celle-ci ne soit pas encore sa cliente.
L'homme secoua doucement la tête avant de se tourner vers Villanelle :
- Seriez-vous disponible pour quelques essais ? Ce ne sera pas très long. J'aimerais vous voir devant la caméra, pour une ou deux scènes.
Invité
Lun 3 Jan - 15:17
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Villanelle doit admettre apprécier le sentiment de pouvoir que lui procure le fait de pouvoir prendre des décisions qui impactent directement le déroulement du film dans lequel elle doit jouer. L’une de ses grandes frustrations au moment de s’engager dans une telle carrière avait été de réaliser qu’elle était à la merci de tout le monde sur le plateau de tournage. Rarement, on laissait place à l’improvisation, rarement on lui laissait décider de ce qu’elle pourrait faire ou non de son personnage. Du moment où on lui imposait son maquillage et sa tenue à celui où elle se retrouvait sous le viseur des caméras, elle avait l’impression qu’on étouffait ce qui aurait dû être un merveilleux moyen d’expression artistique pour elle. Enfin, elle a le sentiment de pouvoir y changer quelque chose, et clairement, ça lui fait du bien : un bien fou, à vrai dire, et qu’elle savoure complètement.
Quand elle entend que l’on accepte de renoncer au personnage de Glaucé, elle ne dissimule rien de l’immense sourire satisfait qui orne ses lèvres, de même pour les répliques de Jason : elle a le sentiment d’avoir remporté une petite victoire, et après tout, ça reste pour le bien du film quand même, pas vrai ? Oui, c’est ce qu’elle considère, en tout cas, pour sa part.
Pour ce qui est des enfants de Médée, on confirme qu’elle les aura eus très jeunes, ce qui est plutôt cohérent concernant ce que cela doit avoir d’impact sur le tempérament du personnage et sur ses décisions. Accentuer sur sa jeunesse et la vitesse de l’évolution de sa relation avec Jason, ça lui plaît bien aussi. Même si le temps finira bien assez vite par la rattraper, elle tient à ce que sa beauté – qu’elle estime aussi naturelle qu’incontestable – sache tout naturellement être mise en valeur.
« Bon ben ça m’a l’air parfait », confirme Villanelle, tout à fait prête pour les essais caméras.
Tout à fait rodée à l’exercice, elle ne rechigne pas du tout à ces dits essais. Ce serait évidemment con que le réalisateur rebrousse chemin maintenant, ou décide de se servir de ces essais comme d’un prétexte pour ne pas l’engager parce qu’il n’aura pas apprécié ses observations, mais elle se permet d’être plutôt confiante, en réalité. Elle est convaincue, en ce qui la concerne, que les choses ne peuvent que tout à fait bien se passer.
« Bien sûr, c’est quand vous voulez », dit-elle-même si tentée de dire qu’il devrait la prendre sans essai, que c’est à prendre ou à laisser, mais non, elle n’ira pas jusque-là. « Qu’est-ce que vous voulez que je vous joue ? » demande-t-elle en utilisant un ton relativement professionnel, qui trancherai presque avec l’insolence affichée qu’elle arbore depuis les débuts de leur entretien.
Code by Laxy
Invité
Lun 3 Jan - 17:38
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
L'actrice reçue ce jour-ci à l'agence était bien gâtée par le réalisateur. Andréa ne s'était pas attendue à ce qu'il soit si conciliant avec Villanelle. Elle se mit à espérer, brièvement, que s'il venait à donner le rôle la jeune femme, celle-ci ne profite pas à outrance de cet ascendant. Elle supposa que ce serait son rôle que de modérer les possibles caprices de l'actrice si celle-ci acceptait finalement de devenir sa cliente. Il le faudrait, s'ils voulaient obtenir l'espoir de faire un bon film.
Pour l'heure, Villanelle acceptait enfin de jouer le jeu et acceptait donc les essais caméra. Ce qui était légèrement rassurant. Andréa intervint de nouveau, s'adressant d'abord au réalisateur puis à la globalité des personnes présentes dans la pièce :
- On a une salle, pour ça. Suivez-moi.
Elle se leva et leur tint la porte avant de les guider jusqu'au bout du couloir, puis dans une pièce où la lumière du jour était plus présente. Elle laissa Denis s'installer derrière une longue table, suivi de ses deux scénaristes, puis prit place à gauche du réalisateur pendant que celui-ci indiquait d'un geste de la main à Villanelle de s'approcher. Il lui tendit le scénario annoté par la comédienne et l'invita ensuite à se placer au centre de la pièce.
- Vous connaissez les dialogues. J'aimerais que vous jouiez la scène où Médée découvre l'adultère de Jason et le confronte à ce sujet. Sentez-vous libre d'improviser, c'est l'interprétation qui m'intéresse aujourd'hui. Vos idées au sujet du personnages sont excellentes, et précises. Je suis curieux de connaître votre interprétation de ce passage en particulier. Comprenez que, concernant le film, ce sera à partir de cette scène que tout se mettra en place. Médée, à ce moment de l'histoire, doit permettre de faire ressentir au spectateur aussi bien un sentiment d'horreur et d'effroi que de la compassion pour son sort.
Il prit son propre exemplaire du scénario et le posa à plat devant lui, ouvert à la page de la scène en question. Mais, plus intéressé par la jeune femme que par le texte, il releva les yeux vers elle et lui adressa un sourire avenant.
- Vous pouvez commencer. Je donnerai la réplique au besoin.
Invité
Mar 4 Jan - 22:30
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Villanelle est convaincue, on pourrait même dire qu’elle est séduite. C’est la première fois qu’on lui propose un projet dans lequel elle a le sentiment de pouvoir s’investir de bout en bout, et clairement, ça lui plaît. Ce n’est peut-être que de ça qu’il s’agit, et peut-être bien qu’au final, une fois dans le vif du sujet, elle constatera que ce tournage ressemble finalement à tous les autres, et elle s’ennuiera ferme. C’est malheureusement à prévoir : même le sujet le plus exaltant peut vite lui apparaître décourageant et très rapidement source de lassitude. Il suffit de répéter trop souvent une même scène, ou que l’on décide de corriger son attitude quand elle-même estimait qu’elle était très bien, son attitude, après tout.
Villanelle se lasse si rapidement que même le projet le plus personnel, dans lequel on saura l’impliquer autant que possible, a de bonnes chances de l’ennuyer profondément sur le long terme. Malgré tout, Villanelle accepte de tenter le coup. Dans tous les cas, il faut bien qu’elle gagne sa vie, autant avoir le sentiment de le faire, pour une fois, en appréciant ce qu’elle fait. Et si elle doit décider du jour au lendemain de faire un caprice de diva et de tout annuler, eh bien elle fera un caprice de diva et elle annulera tout. Fin de l’histoire. Pour le moment, elle est prête à passer les essais, et à ce stade de négociation (car c’est un peu de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas, de négociation ?), elle se sentirait particulièrement frustrée si les choses ne devaient pas se passer ainsi qu’elle le voudrait.
Ils arrivent donc dans une salle plus éclairée, et dans laquelle tout est mis à disposition pour mener les essais dans les meilleures conditions. Elle comprend qu’elle ne s’apprête pas à signer avec des amateurs qui se contenteraient de trois bouts de chandelle. Ils ont les moyens, et clairement, ça l’arrange plus que largement.
Elle connaît les dialogues, e effet, et elle connaît la scène. Et on choisit pour elle une de ses scènes préférées : la découverte de l’adultère, et la confrontation avec le mari trompeur. Elle est prête, elle sait exactement quelle émotion conférer dans cette situation… et le pire, étonnamment c’est qu’elle est capable de puiser dans des émotions qui lui sont propres, elle qui en a éprouvées si peu au cours de sa vie. La jalousie, la rage, la déception…. Autant d’émotions qu’elle a ressentie à cause d’Eve, grâce à Eve, entre autres émotions bien plus positives.
Alors après s’être raclée la gorge et positionnée comme il se doit, elle se lance. Et elle donne ce qu’elle a. Les répliques qu’elle délivre s’éloignent très largement de celles proposées, même si le fond reste le même, elle est satisfaite de se sentir être le personnage, et c’est finalement quelque chose qui lui arrive si rarement. Quand elle en a fini, elle ne peut s’empêcher de se sentir particulièrement satisfaite d’elle-même.
« Alors ? J’étais comment ? »
Code by Laxy
Invité
Jeu 6 Jan - 16:04
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
A peine Villanelle avait-elle commencé que c'était comme une évidence. Comme une apparition. La justesse de son interprétation était sidérante. Denis se leva pour allumer l'une des caméras, s'assurant de capturer ce moment. Tout le monde s'était tu pour laisser la place à l'improvisation de la comédienne. Andréa elle-même fut impressionnée.
Lorsque Médée - Villanelle - exprimait le plus de rage, elle était terrifiante. Entre ces moments de colère, elle était émouvante. C'était juste, et même si la comédienne s'écartait du dialogue, c'était cohérent. Andréa se fit la réflexion que Denis avait bien raison de filmer ce casting improvisé. Ce qui se passait sous leurs yeux était un phénomène rare, mais sublime.
- Vous étiez super, déclara Andréa avec un air ravi, même si on ne lui demandait pas son avis. - Oui. On a trouvé notre Médée.
Le réalisateur s'essuya les yeux, étonnamment humides. Puis il se leva et s'avança à grands pas vers Villanelle pour lui serrer la main avec enthousiasme. Il avait l'air extatique.
- C'est vous que je veux pour le rôle. Je vous ferai parvenir le contrat dès que possible.
Il lui serra à nouveau la main, incapable de contenir son émotion. Après quelques compliments prononcés à l'intention de la comédienne, et quelques détails protocolaires et techniques glissés à Andréa, il quitta la pièce, suivi de ses deux scénaristes.
Les deux femmes se retrouvèrent seules dans la pièce. Pour Denis, c'était une affaire conclue. Il n'avait cessé de répéter combien il était heureux, combien il avait enfin l'espoir de voir son projet se concrétiser. Andréa était certaine de recevoir prochainement le mail avec le contrat pour le rôle principal du film en pièce jointe. Mais il fallait encore que Villanelle accepte de signer un autre contrat, celui qui la désignerait officiellement comme l'un de ses talents.
L'agente, particulièrement satisfaite, mains dans les poches de son pantalon de tailleur, adressa à Villanelle un sourire avenant.
- Bon ben... Plutôt efficace, cette journée. Vous en avez pensé quoi ?
Invité
Sam 8 Jan - 9:01
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
« Je sais », répond Villanelle, satisfaite, quand Andréa lui dit qu’elle a été super, reléguant, comme bien souvent, l’humilité au placard (pourquoi s’en encombrer, après tout).
L’actrice a donné tout ce qu’elle avait, et visiblement, ça a plu. Cerise sur le gâteau, à elle aussi, ça lui a plu… Elle aime ce rôle qu’on lui offre d’incarner et qui lui colle doucement à la peau. Peut-être bien que ça ne durera pas, évidemment, mais en attendant, la jeune femme est absolument ravie de la performance qu’elle a donnée, et de la tournure que prend la situation. Elle est Médée, elle a réussi brillamment ses essais, et Villanelle est ravie. A la lecture du scénario, elle a été sûre et certaine de vouloir la jouer, comme ça ne lui était arrivé avec aucun autre rôle. Elle doit bien le reconnaître, Andréa est douée, très douée, même.
Elle voit que le réalisateur a presque la larme à l’œil. Bah, faut pas être émotif comme ça ! Enfin, ça le regarde, hein. Elle accepte la main tendue de Denis et la serre, elle lui adresse un sourire en affirmant que c’est elle qu’elle veut pour le rôle et personne d’autre. Le contrat lui parviendra bientôt, c’est dans la poche. Eh bien, impeccable. Villanelle peut même reconnaître être impatiente de commencer bientôt. On formule encore quelques compliments qu’elle accueille sans aucune modestie, et bientôt, le réalisateur et les deux scénaristes s’en vont. Une affaire rondement menée, en gros.
Bientôt, il n’y a plus qu’Andréa et elle dans la pièce. Pour cette fois, Villanelle accepte de ne plus voir en elle qu’Andréa Martel, l’agente inflexible et oublierait presque à quel point sa ressemblance avec Hélène est troublante. Elle arrive à la voir comme un individu à part entière et commence à accepter l’idée que cette femme ne cherche pas forcément à la rouler, mais tienne véritablement à ses intérêts. Oui, ça aura mis du temps pour qu’elle veuille bien le voir ainsi, mais c’est effectivement le cas.
« Je dois admettre que vous êtes efficace, comme agente », reconnaît Villanelle.
Elle est convaincue que c’est son talent qui a fait quatre-vingt-dix pour cent du boulot, mais les dix pour cent restants, ce pourcentage de négociations et de recherche du rôle idéal, elle le doit à Andréa, sans qui ce réalisateur si enthousiaste (et un peu malléable, aussi ? C’est une chose que Villanelle a gardé à l’esprit en songeant que ce serait sans doute plaisant à exploiter à l’avenir) n’aurait sans doute jamais entendu parler d’elle.
« Je suppose que nous aussi on va avoir un contrat à signer, pas vrai ? » suggère-t-elle en la toisant, convaincue que ledit contrat doit être quelque part dans ses affaires et qu’elle n’attendait que quelques mots de sa part pour le lui présenter et le lui faire signer.
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Lun 10 Jan - 16:10
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
Andréa accueillit le qualificatif que lui donnait Villanelle avec un sourire satisfait. Oui, elle était efficace, parce qu'elle était passionnée. Pour son agence, et pour ses clients, elle se démènerait toujours. Son métier, c'était sa seule stabilité. Son seul repère concret. C'était un métier qui ne ménageait pas ses nerfs et qui lui laissait peu de temps libre, mais c'était exactement ce qu'il lui fallait. Elle n'aimait pas être vulnérable. Malheureusement, c'était l'état dans lequel elle avait tendance à se retrouver lorsqu'elle avait l'occasion de rentrer chez elle et de se retrouver seule avec ses pensées et ses souvenirs imprécis. Mais pour contrer ce phénomène, elle avait d'autant plus tendance à ramener chez elle des conquêtes d'un soir dont elle oublierait le nom dès le lendemain. Les mauvaises habitudes ne se perdaient pas si facilement.
Elle attendit que les silhouettes du réalisateur et des scénaristes aient quitté le couloir pour préciser avec un sourire :
- Ils sont pas tous aussi... Conciliants. Nous avons eu de la chance.
Elle avait repéré que Villanelle en avait quelque peu profité. Elle aurait eu tort de s'en priver, elle-même s'était servi de l'incapacité de Denis à refuser franchement quoi que ce soit pour lui obtenir ce rendez-vous. Ce dernier n'aurait, d'ailleurs, pas pu mieux se passer. C'était donc, jusque-là, une excellente journée.
Et la satisfaction d'Andréa gagna en force après que Villanelle ait évoqué un autre contrat à signer. L'agente tenta de ne pas avoir l'air trop ravi, mais esquissa tout de même un sourire en coin. L'actrice avait l'air de s'en tenir à son engagement selon lequel elle envisagerait de devenir sa cliente. C'était bon signe.
- Exactement. Allons dans mon bureau.
Elle la fit passer devant elle, éteignit la lumière de cette pièce et en ferma la porte derrière elles avant de guider la comédienne jusque dans son bureau. Elle lui tint la porte, puis l'invita d'un geste de la main à prendre place pendant qu'elle-même s'installait dans son fauteuil.
- Ce n'est pas exactement ma spécialité, mais je peux également m'occuper de votre carrière de mannequin, si vous le désirez, lui proposa-t-elle en sortant du premier tiroir de son bureau le contrat préparé le matin même, qu'elle déposa devant Villanelle.
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Mar 11 Jan - 20:12
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Même si Villanelle ne roule pas sa bosse dans le domaine depuis aussi longtemps qu’Andréa – on pourrait même dire qu’elle est relativement novice avec ses deux ans et quelque d’expérience (même si elle est rapidement parvenue à se faire un nom, autant en bien qu’en mal d’ailleurs) –, Villanelle a déjà pu avoir le loisir de constater que les réalisateurs et scénaristes ne sont pas toujours très arrangeants, mais Andréa a tout de même su la présenter aux bonnes personnes, en étant convaincue que cela pourrait aboutir à un projet artistique digne de ce nom, et rien que pour cette raison, elle a clairement droit au respect de la jeune femme, qui pourtant ne l’accorde pas à la légère.
Vraiment, elle ne se serait absolument pas imaginée accepter de prendre une agente, mais il faut qu’elle le reconnaisse, ça reste bien pratique, et aussi, elle sait que ça l’empêchera de devoir, à l’avenir, chercher elle-même ses castings. Laisser quelqu’un d’autre jouer les intermédiaires, on ne va pas se le cacher, c’es quand même un gain de temps, et elle risque d’en manquer un peu par ailleurs à présent qu’elle a repris du service auprès des Douze, à contrecœur. Elle n’aime pas cette sensation, malgré tout, celle d’avoir accordé une sorte de victoire à ses interlocuteurs, une victoire qu’elle n’aurait pas voulu leur offrir pour autant. Mais en même temps, si elle y trouve son intérêt, elle peut tout de même tolérer un semblant de concession.
Alors Villanelle accepte bel et bien de suivre Andréa dans son bureau. Elle s’installe dans le fauteuil, en profite pour jeter un regard curieux autour d’elle, sans se retenir le moins du monde, sans hésiter un seul instant à se montrer éventuellement indiscrète. Elle veut ainsi se donner l’occasion d’en apprendre plus sur cette femme qui va prendre en mains sa carrière. Mais au final, elle ne trouve rien qui l’aiguille particulièrement ou qui l’aide à en comprendre plus au sujet de son interlocutrice.
« Vous avez des contacts dans le domaine ? » demande Villanelle, sur la réserve, quand son interlocutrice suggère de gérer sa carrière de mannequin.
En soi, si quelqu’un d’autre pouvait s’occuper de gérer ses shootings, elle ne dirait effectivement pas non, loin de là, mais elle voulait s’assurer que son interlocutrice saurait se montrer aussi professionnelle et efficace qu’elle ne l’était dans le milieu du cinéma. Elle estime que ce ne serait autrement pas très juste, surtout si Andréa devait exiger d’être payé encore davantage pour la peine. Et non, il n’en est évidemment pas question le moins du monde. Mais en même temps, elle devine aussi qu’Andréa a de la ressource, et sans doute plus d’un tour dans son sac.
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Invité
Mer 12 Jan - 16:43
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
La curiosité presque puérile dont faisait preuve l'actrice en toutes circonstances était une source d'interrogations, chez Andréa. Elle voyait la jeune femme comme une grande enfant au comportement capricieux et lunatique. Mais une grande enfant particulièrement douée dans ce qu'elle faisait. C'était aussi la preuve d'une certaine sensibilité, qui ne pouvait plus être contestée après qu'Andréa l'ait vue interpréter avec autant de justesse le rôle de Médée.
Pendant que Villanelle l'interrogeait, Andréa déposa un stylo devant elle, sur le contrat qui n'attendait qu'elle pour être signé. Elle posa ses mains jointes sur le bureau et, professionnelle, releva les yeux vers la jeune femme avant de lui répondre posément :
- J'en ai, oui. Dans ce métier, il vaut mieux avoir des contacts dans tous les domaines. Nombreux sont les acteurs qui aiment développer la diversité de leurs rôles et s'intéresser à d'autres disciplines.
Elle ne comptait pas influer sa décision par des sentiments ou des promesses illusoires. Elle se contentait de lui donner les faits, avec une transparence qu'elle considérait être nécessaire entre un agent et son client.
Elle s'humecta les lèvres, totalement investie dans son rôle d'agente. Elle percevait la réserve de Villanelle et la comprenait. C'était légitime que de vouloir être défendu dans chaque domaine avec la même efficacité. Alors afin de lui faciliter la décision, du moins elle l'espérait, elle continua de l'informer :
- Quoiqu'il en soit, mon travail sera de défendre votre carrière et votre image dans leur globalité. Si je vous pose la question, c'est avant tout pour des questions de préférences. Certains préfèrent avoir plusieurs agents, d'autres n'en veulent qu'un seul. C'est votre choix. Si vous préférez que je m'occupe exclusivement de votre carrière de comédienne, je pourrai éventuellement vous donner le numéro de quelques autres agents dans le mannequinat.
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Mar 18 Jan - 18:37
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Villanelle demeure sur la réserve en ce qui concerne le fait de faire également confiance à Andréa pour sa carrière dans le mannequinat. Certes, ce ne serait pas forcément un mal de faire d’une pierre, deux coups, elle ne peut évidemment pas dire le contraire, mais en même temps, elle ne veut pas qu’on lui ait pris la main dans l’espoir de récupérer le bras tout entier. Elle préfère par conséquent afficher une défiance qu’elle considère être de mise en la circonstance, et qu’elle pense que personne ne serait en droit de lui reprocher.
Ceci dit, Andréa a effectivement l’air sur d’elle, quand elle parle d’avoir des contacts dans le milieu, difficile de croire que ce n’est pas le cas, ce qui n’empêche pas la tueuse de conserver une certaine réserve malgré tout. Et pour cause, elle a bien vu de quelle assurance son interlocutrice pouvait être capable, alors elle a par conséquent aussi conscience du fait qu’elle a ici affaire au genre de femmes qui pourraient bien être capables de vous faire prendre des vessies pour des lanternes… Et si Villanelle aime duper son monde – c’est aussi pour cela qu’elle aime tant faire l’actrice, être dupée est quelque chose qu’elle apprécie beaucoup moins. Et oui, pour cette raison, elle reste malgré tout sur ses gardes.
Malgré tout, l’actrice la laisse poursuivre sans directement afficher davantage ses réserves qu’elle ne l’a déjà fait. Défendre sa carrière dans sa globalité, soit. C’est vrai que c’est plutôt tentant, et même, Villanelle aurait bien envie d’admettre qu’il serait totalement absurde de refuser alors que la jeune femme n’a plus vraiment de temps et d’énergie à consacrer à de nouveaux contrats alors qu’elle s’est de nouveau mise au service des Douze. Déjà que c’était un effort qu’elle daignait très peu fournir auparavant. Oui, c’est sans doute mieux comme ça.
« Non, ça ira, un agent, c’est déjà beaucoup », observe Villanelle avec négligence quand Andréa suggère, si la proposition ne lui convient pas, de la mettre en contact avec des agences de mannequinats. « On verra bien ce que vous donnez dans le domaine, après tout, et je pourrais toujours changer d’avis, au pire, pas vrai ? » dit-elle avec ce léger plaisir de garder une sorte d’ascendant sur son interlocutrice, de dominer la discussion, même si ce n’était pas elle qui faisait une offre à l’autre. « Ça change quelque chose par rapport à vos honoraires ? » demande ensuite la comédienne, curieuse de la réponse que pourra lui accorder son interlocutrice.
Très loin d’avoir des compétences dans le domaine, n’ayant jamais signé de contrats du genre, elle a néanmoins de l’expérience au moment de veiller à ce qu’on ne la lui mette pas à l’envers, et elle entend bien le prouver dans ces circonstances bien précises.
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Invité
Sam 22 Jan - 21:21
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
Andréa tenta d'accueillir la réponse finale de Villanelle avec neutralité. Un peu moins de concurrence, c'était mieux pour l'agence. Mais ce qui lui importait le plus, malgré tout, c'était le confort de son interlocutrice.
- Oui, votre contrat ne vous engage que tant que vous décidez de m'avoir comme agente. Dès l'instant où vous souhaitez partir, mettre fin à votre carrière ou aller chez un autre agent, rien ne vous empêche de le faire.
C'était pourquoi la grande majorité des agences veillaient au bien-être de leurs acteurs, allant jusqu'à accepter bien des situations rocambolesques pour les protéger ou les aider, et ce y compris pour leurs situations personnelles. Mais, déjà consciente que Villanelle avait une tendance aux caprices et aux exigences, Andréa se garda bien de lui donner le détail de tout ce qu'elle était capable de faire pour ses talents. Elle se souvenait de certaines situations de son ancienne vie qui, à présent qu'elle avait la distance nécessaire pour y réfléchir posément, n'auraient jamais dû se produire. Même si bien évidemment, il y avait eu de belles surprises parmi toutes les catastrophes.
La question des honoraires la fit sourire. La méfiance de son interlocutrice avait quelque chose de séduisant, pour une femme ambitieuse comme l'était Andréa. C'était signe de détermination et de férocité, des traits de caractère qui plaisaient à l'agente, très certainement parce qu'elle les possédait également par ailleurs. Même si, dans leur cas, elle aurait préféré pouvoir instaurer une relation de confiance. Elle ne faisait pas partie de ces agents qui pensaient que maintenir des distances et se montrer froid avec les comédiens était bénéfique. Au contraire. Ses acteurs, c'était un peu comme de grands enfants, un semblant de famille parfois qui certes pouvait la rendre folle, mais également l'émouvoir et lui faire vivre des instants inoubliables.
- Pas vraiment. C'est principalement calculé sur les contrats que j'arrive à vous obtenir, quel que soit le domaine en vérité. Ca vous garantit surtout que je ne vous encourage pas à laisser tomber le mannequinat pour vous consacrer uniquement au cinéma.
Invité
Dim 23 Jan - 17:58
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Villanelle apprécie d’entendre que son contrat ne l’attache pas à son agente au-delà du nécessaire, et qu’elle saura à même de s’en aller dès lors qu’elle le décidera. Elle est moins dépendante de son agence que son agence ne dépend d’elle, et à l’évidence, c’est un constat qu’elle ne manque pas d’apprécier, et d’apprécier beaucoup, même. Son dernier contrat était… terriblement exclusif, de ceux dont l’on ne s’exempte, techniquement, que les pieds devant. Elle est ravie d’avoir ce petit pouvoir, celui de pouvoir s’en aller aussitôt qu’elle en prendrait la décision. Et elle se connaît, Villanelle, du jour au lendemain, elle pourra décider de tout lâcher, juste comme ça, sur un coup de tête.
Enfin, ce n’est pas prévu au programme pour le moment. Certes, cette petite première approche l’a convaincue du sérieux d’Andréa en tant qu’agente artistique, et elle ne trouvera peut-être pas mieux dans son domaine, et oui, Villanelle ne veut que le meilleur, et par ailleurs, elles ont l’air de s’entendre, surtout parce qu’Andréa accepte d’entendre ce qu’elle a à dire, mais les choses peuvent changer rapidement… Mais bon, pour le moment, c’est très bien. Et par ailleurs, Villanelle n’oublie pas le fait que son interlocutrice est le portrait craché d’Hélène (comment l’oublier ?) – et se garder le portrait craché d’Hélène sous la main, ça peut définitivement ne pas être du luxe.
Maintenant, Villanelle veut s’assurer que son interlocutrice ne cherche pas à la lui faire à l’envers. Certes, il est logique qu’elle y trouve son compte et son bénéfice. Villanelle a tout de même besoin d’avoir affaire à une femme ambitieuse, soucieuse de faire décoller sa carrière au maximum, capable de véritablement la mener au plus haut et au plus loin. Et pour cela, il faut qu’elle n’ait pas froid aux yeux, et bien sûr, qu’elle en tire un certain bénéfice, véritablement. Mais en plus de son ambition, elle paraît tout de même tout à fait reglo, et Villanelle apprécie de l’entendre.
Elle lui apprend que ses honoraires son calculées sous la base de contrats qu’elle parviendra à obtenir, que ce soit en matière de cinéma ou de mannequinat. Très bon point, vraiment très bon point aux yeux d’Andréa.
« Après, le mannequinat, c’est pas franchement passionnant », observe Villanelle pour être tout à fait honnête avec son interlocutrice. « Je le fais surtout pour avoir des tenues à l’œil », ajoute-t-elle avec un honnêteté des plus totales.
Ce genre de choses ne se disent peut-être pas, mais Villanelle ne voit vraiment pas pourquoi elle s’en cacherait, puisque… eh bien après tout, c’est effectivement le cas.
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Invité
Lun 24 Jan - 17:19
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
L'honnêteté de Villanelle au sujet du mannequinat fit sourire Andréa, qui se redressa pour croiser son regard.
- Franchement, je suis pas étonnée. Souvent, les mannequins finissent par trop s'ennuyer, surtout lorqu'ils ont une carrière au cinéma en parallèle. C'est relativement fréquent qu'on ait des demandes pour les aider à se consacrer uniquement aux longs-métrages ou aux séries.
Elle lui exposait ces faits sur le ton de la conversation. A présent qu'elles se connaissaient un peu mieux et que, visiblement, elles allaient travailler ensemble, Andréa s'autorisait à être plus franche. Elle avait du mal à faire autrement, quoiqu'il en soit. Lorsqu'elle réfrénait ses commentaires ou ses réactions impulsives, ça n'était jamais longtemps. Ou sans succès, la plupart du temps.
Et donc, Villanelle aimait la mode. Surtout les vêtements de luxe, à en juger par toutes les tenues extravagantes qu'elle l'avait déjà vue porter.
- Vous savez que les marques de luxe prêtent souvent des tenues ou des bijoux aux actrices ? Elles sont rarement offertes, mais généralement vous pouvez les garder quelques jours malgré tout.
Quitte à aborder les avantages du métier, autant le faire jusqu'au bout.
- Et encore, parfois on reçoit des cadeaux qu valent une petite fortune ici pour les acteurs et les actrices. Parfois tellement qu'ils finissent par se lasser et ne plus venir les chercher.
Et à partir d'un moment, ces cadeaux disparaissaient comme par magie, habilement subtilisés par les plus rapides de l'agence.
Elle laissa de côté la discussion sur les bénéfices du métier d'acteur, baissant le regard sur le contrat qui la déclarait comme agente avant de relever les yeux vers Villanelle. Si le réalisateur qui était présent plus tôt était ouvertement emballé par la comédienne, Andréa ignorait toujours ce qu'il en était précisément du côté de celle-ci. Elle ne pensait pas se tromper en supposant qu'elle voulait bien jouer ce rôle, mais il valait mieux s'en assurer.
- D'ailleurs, entre vous et moi, vous comptez bien signer le contrat de Médée ?
Invité
Mer 26 Jan - 19:15
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Rien d’étonnant, en effet, aux yeux de Villanelle en tout cas, de préférer le métier d’acteur à celui de mannequin. Dans les deux cas, l’ennui peut guetter à votre porte, surtout quand on est aussi prompte à l’ennui qu’elle peut l’être, mais dans le premier bien plus rapidement que le second. Quand on est mannequin, on passe plus de temps à attendre qu’à faire quoi que ce soit, et le moment venu, on n’est plus que soumis à des directives très strictes qui ne laissent pas franchement la part belle à la liberté d’improvisation. Non, clairement, si Villanelle doit privilégier la comédie et oublier le mannequinat, ce ne sera pas un mal. Elle regrettera les jolies robes, mais au pire, elle pourra avoir le moyen de s’en payer d’autres – sans compter qu’au cours de certains shootings, on a véritablement voulu lui faire porter des tenues absolument immondes, qui ne valaient définitivement rien.
« Oh vraiment ? » demande Villanelle qui s’étonne de ne jamais avoir entendu parler de ces histoires de tenues et bijoux prêtés aux actrices, mais au final, ce n’est sans doute pas anormal, loin de là, elle ne s’est sans doute pas suffisamment distinguée encore pour attirer l’attention de ces dites marques de luxe.
Certes, elle aura peine à rendre une tenue prêtée, même si elle se satisfait très bien de ne jamais porter deux fois la même tenue (c’est juste une question de principe, au final), mais c’est bon à savoir quand même. Et il semble assez évident que si les cadeaux à son adresse doivent s’accumuler, elle sera exactement à l’image de ceux que décrit l’agente. Elle ne tardera pas à se lasser… mais elle veut avoir au moins l’occasion de se lasser. Elle ne spécifie rien de tout cela. Pour le moment, elle compte seulement sur Andréa pour lui proposer des projets aussi intéressants que celui de Médée, c’est sa priorité, le reste n’a pas grande importance en comparaison.
« Mais oui je vais le signer, son contrat », confirme Villanelle avec une certaine nonchalance. « Il a l’air bien, le film. » Elle considère Andréa du regard. « Vous croyez que si on le fait mariner un peu, il pourra m’offrir plus cher ? C’est qu’il a l’air de tenir à m’avoir dans son film ? »
Bah quoi, il serait dommage de ne pas tenter le coup, non ? Encore qu’à trop tirer sur la corde, on finit par tout perdre, mais ça a au moins le mérite de pimenter un peu le jeu, et c’est là une chose dont Villanelle, pour sa part, a particulièrement besoin pour trouver un semblant d’intérêt à ce qu’elle fait. C’est sûr qu’elle n’est pas simple à suivre, mais Villanelle sent qu’Andréa est capable de tenir la cadence pour sa part.
Code by Laxy
Invité
Mar 1 Fév - 17:34
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
Il n'était pas difficile de comprendre que Villanelle n'avait pas exercé ce métier avant de vivre sur cette île. Elle ne connaissait pas les codes, elle ne connaissait pas les petites habitudes ni les petites astuces et surtout, elle semblait improviser en permanence. Fort heureusement pour la comédienne, c'était sans doute ce qui ajoutait à son charme. Son jeu était semblable à celui que l'on aurait retrouvé chez des comédiens de théâtre. Elle avait certes une aisance naturelle pour ignorer le regard impitoyable des caméras, mais Andréa avait cerné chez elle une envie de s'accaparer l'attention du public également. Elle aimait jouer des rôles, cela ne faisait aucun doute. Mais aimait-elle sincèrement le cinéma ? Andréa en doutait. Elle espéra cependant que l'actrice ne finirait pas par en être écœurée à force de désillusions. En tant qu'agente, elle ferait tout son possible pour que cela n'arrive pas.
- Oui, vraiment. C'est tout bénéef' des deux côtés. Les marques y gagnent en popularité grâce à celle des actrices, et les actrices gagnent de super tenues et des accessoires que tout le monde leur envie.
Le milieu du cinéma pouvait être impitoyable, parfois. Et ce procédé en était une belle démonstration. C'était un échange de requin, selon Andréa. Mais un échange qui fonctionnait.
Elle éprouva un soulagement qu'elle ne dissimula même pas en obtenant la confirmation qu'elle allait signer le contrat. En effet, ce film a l'air bien. Et Villanelle serait parfaite dans ce rôle. Et de son côté d'agente, ça lui épargnait plusieurs prises de tête.
L'histoire aurait pu en rester là, si Villanelle n'avait pas fait cette dernière suggestion. Andréa eut une ébauche de sourire. La femme d'affaires qu'elle était pouvait amplement comprendre cette envie d'augmenter un peu son cachet. Elle pesa le pour et le contre puis, après un temps de silence, hocha doucement la tête.
- C'est possible. Je vais voir ce que je peux faire.
Ce ne devrait pas être si difficile, étant donné qu'elles avaient réussi à lui faire effacer un rôle entier. Il suffisait qu'Andréa argue que le rôle principal, féminin, devait être mieux payé que le rôle masculin et l'affaire était close.
- Avez-vous des questions ?
Invité
Ven 4 Fév - 18:38
"She plays Medea later this week"
feat. Andréa
Bon ben, Villanelle en découvre tous les jours. En même temps, elle n’est pas dans le milieu depuis bien longtemps. On n’avait sans doute pas dû la considérer comme suffisamment intéressante ou bankable (ou peut-être qu’on estimait qu’elle était un peu trop clivante, quelque chose dans ce goût-là) pour lui proposer de porter des tenues et des bijoux gratuitement, mais si elle peut obtenir ça en plus, c’est clairement un bonus dont elle ne va pas se priver, vous pensez bien. Elle garde donc cela à l’esprit, mais elle attend de voir tout de même. En temps et en heure, elle espère bien que les propos de son interlocutrice se confirmeront. Si avoir un agente peut lui permettre en prime de porter de la haute couture à l’œil, vous pensez bien qu’elle ne va certainement pas dire non.
Villanelle pourrait en rester là et se satisfaire de ce qu’Andréa lui propose, mais ce serait mal la connaître. Elle a la dent longue, et elle n’est pas si mauvaise quand il est question de négociations… Surtout, elle aime bien négocier, pour les jeux de pouvoir que ça implique nécessairement, et qu’elle a tendance à trouver assez divertissants, même si elle est capable de s’en lasser, de s’en lasser comme elle peut se lasser d’absolument tout le reste. Aussi, oui, si le réalisateur est prêt à débourser plus pour l’avoir dans son film, elle, de son côté, ne va certainement pas hésiter à faire ce qu’elle estimera jouable pour le faire raquer dans les règles de l’art.
Elle ne sait pas si Andréa est totalement convaincue, mais suffisamment en tout cas pour estimer que la chose était négociable. Villanelle hoche la tête avec un sourire ravi. En vérité, elle s’en fiche un peu, de ne pas être payée plus que le montant qui lui est déjà assuré, et même, elle tirerait sans doute la tête si, au final, elle devait passer à côté d’un rôle qui lui tient très franchement à cœur, et c’est sans doute la première fois qu’un rôle lui tient vraiment à cœur, au final. Bon, possible qu’elle change très vite d’avis, quand elle finira par s’ennuyer comme c’est bien trop souvent son cas, elle verra bien, au moins ça lui ouvre des perspectives nouvelles, des perspectives neuves, et ça lui fait du bien, l’air de rien. C’est peut-être quelque chose dont elle avait besoin, et c’est sans doute une bonne chose qu’Andréa fasse partie de sa vie… même si elle a un visage beaucoup trop familier, et qui en soi ne lui est pas le moins du monde agréable.
« C’est quoi la suite ? » demande alors Villanelle, très directe.
D’accord, elle en demande sans doute trop, mais quand oon lui demande si elle a des questions, bien sûr qu’elle va sauter sur l’occasion. D’accord, elle vient de décrocher un super rôle, mais ensuite ? Qu’est-ce qu’elle doit attendre ? Est-ce qu’Andréa a déjà réfléchi à d’autres projets pour elle ?
Code by Laxy
Invité
Dim 13 Fév - 0:27
"She plays Medea later
this week."
feat. Villanelle
L’impatience qu’elle devinait sous la question de Villanelle fit sourire Andréa, qui préparait déjà une liste mentale de tous les projets de sa connaissance qui pourraient intéresser son exigeante cliente. L’enthousiasme n’était pas, selon elle, un défaut. Mais les contrats avaient des subtilités, les emplois du temps de tournage aussi. Elle ne pouvait pas surcharger son actrice de contrats. Elle ne pouvait pas non plus l’épuiser, ou lui imposer trop de pression. Elle adopta alors une posture rassurante avant de lui répondre avec calme :
- Déjà ce rôle. Je pense qu’il va vous occuper pendant un certain temps. Et dans tous les cas, je vous tiendrai au courant. Je vous enverrai les castings à venir, les projets… Et lorsque vous en aurez besoin, vous pourrez me contacter par mail ou sur mon portable.
Elles formaient une équipe, à présent. Andréa devait veiller sur ses intérêts, si elle tenait à ce que Villanelle reste sa cliente. Ce qui impliquait qu’elle puisse rester joignable en toutes circonstances, même si elle ne tenait pas à ce que la capricieuse actrice découvre immédiatement l’étendue des efforts qu’Andréa était capable de déployer pour sauver les fesses de ses talents. Les scandales, les procès, les erreurs n’étaient hélas jamais loin… Et elle espérait vivement que Villanelle sache les éviter habilement.
Son regard était tourné vers l’écran de son ordinateur. Elle préparait déjà le fichier de sa nouvelle cliente. Pendant qu’elle tapait, elle continua de s’adresser à elle avec professionnalisme :
- D’ailleurs, ce serait bien que vous m’envoyiez par mail la liste des compétences qui pourraient vous aider à décrocher des rôles plus intéressants. Ça peut être plein de choses… Si vous maîtrisez certaines danses, ou le chant, la voltige… Si vous aimez faire vos propres cascades ou pas, aussi. Ce genre d’infos.
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[Terminé] "She plays Medea later this week" [Andréa & Villanelle]