Yours trulyEn cette belle matinée de printemps, Walburga Black s'installa au secrétaire qui faisait face à son lit et, après avoir savouré sa tasse de thé noir matinale, s'attela à rédiger ce qui ne serait que la première lettre de mécontentement de la journée. La première de près d'une dizaine d'autres.
Mon cher Hamilton,
Une fois de plus je constate que vous n'avez pas tenu compte de mes derniers commentaires. Ce n'est pourtant pas faute de vous consacrer de mon précieux temps dans l'optique de vous faire entendre raison. Mais puisque vous vous entêtez, il me faut recommencer. Veuillez donc trouver ci-dessous mes prises de notes et commentaires sur votre dernier ouvrage :
[...]
En d'autres termes, il est de nécessité publique que vous cessiez d'écrire ce tissu de mensonges et d'inepties. Ce n'est pas seulement une sottise, mais un véritable danger pour l'opinion publique. Les esprits de nos concitoyens sont influents, voyez-vous ? Bien sûr, vous le savez autant que moi. Pour cette raison, je trouve que votre attitude est terriblement irresponsable. De mon temps, vous auriez été enfermé pour moins que ça, et à raison. De telles idées sont dangereuses. Vous êtes sur le point de provoquer un immense chaos. L'ordre des choses est déjà établi, et doit le rester. C'est inhumain et absurde que de laisser entendre à une foule d'inférieurs qu'ils peuvent un jour rejoindre la catégorie des êtres supérieurs.
Aussi, faut-il être incompétent, lâche ou les deux pour avoir passé trois ans à travailler pour un maire supposé et ne l'avoir ni vu ni entendu ? C'est là un phénomène des plus étonnants qui me fait redouter que ne soyez à la tête de la plus dommageable des impostures. Je vous reconnais cependant d'avoir réussi à vous hisser à ce poste et d'avoir réussi à conserver votre position : commencez donc à vous en montrer digne.
De par votre fonction, il vous appartient de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour le bien commun de notre ville. Il se trouve, pourtant, qu’en choisissant de rédiger ces opinions, vous faites preuve de démagogie et d'un manque évident d'objectivité. Loin de partager votre point de vue, je rejette dans sa totalité ce nouveau torchon qui n’aura pour conséquence que d'aggraver la situation actuelle. Les rues de notre belle ville sont infestées d'immondices, de mutants et de créatures plus répugnantes les unes que les autres. Il est temps d'y mettre un terme, plutôt que d'encourager la masse populaire à prendre les armes.
J'espère que vous serez sensible aux critiques énoncées ci-dessus. Recevez, Monsieur, mes salutations distinguées.
Don't be shocked when your
history book mentions me
I will lay down my life if it sets us free
Eventually you'll see my ascendancy
Sujet: Re: (Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Dim 1 Mai - 10:14
Yours Truly
feat. Walburga
Chaque courrier que lui adressait Walburga Black était un coup d’aiguille planté dans son ego, et une raison de plus de la part d’Alexander de ne surtout pas souscrire à ses conseils et recommandations. Qui que soit cette femme, qu’il ne connaissait que par lettres interposées, il lui trouvait tous les défauts que l’on peut imaginer, une idéologie rance et détestable, et c’était, quelque part, toujours un plaisir pour lui que de l’envoyer promener de toutes les manières qu’il pouvait trouver. Au fond, même si chaque courrier de Mrs Black était plus déplaisant que le précédent, Alexander y prenait un certain goût, surtout parce qu’il lui permettait d’exercer sa plume d’une manière qu’il appréciait tout particulièrement. A l’ère du numérique, les lettres manuscrites étaient évidemment une denrée rare, et pouvoir encore gratter sa plume sur un papier (bon, plus souvent une dizaine de papiers, en ce qui le concerne) est quelque part un plaisir.
Très chère Walburga,
Vous courriers, comme toujours, me transportent d’une émotion qui oscille entre la simple circonspection et l’incrédulité la plus totale. Vous me taxez de menteur. Il n’est pourtant aucune ligne d’aucun de mes ouvrages qui n’ait fait l’objet de recherches nombreuses et sourcées, cherchez seulement à contredire un propos argumenté, vous vous en mordrez les doigts. J’ignore ce qui était d’usage de votre temps, mais je gage que mon temps précède le vôtre, et quand on vous y enfermait sans doute dans une cage dorée décorée du nombre indécent de vos privilèges, votre humble serviteur luttait pour l’indépendance de sa nation. Dussè-je un jour subir le courroux de cet injuste gouvernement en réponse à mes prises de paroles, je suis près à l’accepter, car les hommes peuvent être emprisonnés, les idées, elles, survivent aux hommes.
L’ordre des choses, dites-vous, est déjà établi, j’ai peine à comprendre ce que vous souhaitez entendre par là ? Si tout est dans l’ordre des choses, alors mes diatribes le sont également, ne pensez-vous pas ? Vous qui vous proclamez supérieure, je serai curieux d’entendre ce qui vous laisse supposer une telle chose. Si votre position si confortable vous offre d’observer vos concitoyens de haut, pourquoi gâcher votre encre à vous adresser à un écrivaillon tel que moi ? Ne pas savoir entendre que mon propos politique n’est pas supposé moins vous profiter mais nous profiter à tous m’interroge quant à ce que vous avez réellement compris de mes ouvrages, cependant, je m’admets curieux. En quoi estimez-vous être supérieure à aucun d’entre nous ?
Aussi, faut-il être incompétent, lâche ou les deux pour passer trois années à fustiger le travail des autres quand on demeure soi-même confortablement installé dans son chez-soi bâti de préjugés indéniablement nocifs. Nous serons d’accord sur ce point : j’ai tous les mérites à avoir su me hisser au poste où je me trouve, et je compte bien m’en montrer digne tant que j’y demeurerais. S’il vous échoit de redouter de perdre vos privilèges, envisagez peut-être de faire quelque chose d’utile ? Mais je doute que vous en ferez quoi que ce soit. Cela exigerait de marcher sur mes pas.
La politique, très chère, n’est jamais objective, elle repose nécessairement sur une vision personnelle de notre société, et je reconnais que ne pas obtenir l’aval d’extrémistes telle que vous me conforte dans la sincère satisfaction d’avoir su mettre dans mon dernier ouvrage précisément l’intention que je souhaitais.
Noyez votre aigreur dans le peu de jours heureux que vous pourrez encore couler.
Sujet: Re: (Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Mar 3 Mai - 17:35
Yours trulyMon cher Hamilton,
Quelle audace ! Sachez, Monsieur, que même mon défunt mari a attendu notre nuit de noces avant de se permettre de telles familiarités. Je vous prierai de respecter le nom de famille légué par mes aïeuls et d'employer celui-ci lors de nos échanges.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre dernier courrier. Savez-vous à quoi vous me faites penser ? A ces fourmis que, petite, je prenais plaisir à écraser sous le talon de mes bottines. Condamnées et pitoyables de lutte incessante mais inutile. Votre chute est inévitable, Hamilton. Cessez donc de vous débattre avant de finir sous d'autres bottines que les miennes.
Puisqu'il est question de pouvoir et de gouvernement, mon cher Hamilton, parlons-en. Le pouvoir se doit de rester entre les mains fiables d'un nombre limité d'individus, sans quoi il se dilapide. Que vous entendiez remettre le pouvoir de décision entre les mains d'un... "peuple" analphabète et incompétent n'est ni plus ni moins qu'une sottise. Cette quête d'équité n'a pas de fin. Ce ne sera jamais assez, comprenez-vous ? L'égalité des chances que vous entendez imposer n'est finalement qu'un droit d'échouer, lamentablement. C'est bien trop de responsabilités pour autant d'ignorants. Epargnez à cette population déjà fragilisée une amère désillusion. Un peuple n'a que le gouvernement qu'il mérite. Le chaos que vous êtes en train de propager entraînera des conséquences sévères pour ceux-là même que vous prétendez défendre. Les puissants règnent, c'est ainsi. Ce que vous proposez est une passion certes forte, mais vague. Vous vous brûlerez les ailes à vouloir saisir l'inaccessible.
Mais vous étiez curieux de savoir pourquoi je me qualifie de supérieure. Je gage que vous n'êtes pas en mesure de comprendre, ce qui n'est guère surprenant pour une vermine de votre nature. Mais je tenterai cependant de vous l'expliquer en des termes simples : je fais partie de la noble et très ancienne famille Black. Une famille de sorciers au Sang-Pur qui occupe bon nombre de positions d'influence et de pouvoir et ce, depuis des siècles. La société sorcière s'en est toujours superbement portée. Le seul tort de cette société aura été de tolérer la présence d'êtres impures tels que vous-même, écrivassier que vous êtes.
Aussi, ne prenez pas votre quête de reconnaissance sociale pour une réalité. Il n'y a aucun mérite à se hisser à un poste aussi peu convoité. Quant à votre prétendue utilité, je n'en constate guère les effets...
Don't be shocked when your
history book mentions me
I will lay down my life if it sets us free
Eventually you'll see my ascendancy
Sujet: Re: (Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Ven 6 Mai - 20:47
Yours Truly
feat. Walburga
Très chère Walburga,
Pensez-bien que les quelques sinistres activités qui ont mollement occupé votre nuit de noces ne m’intéressent guère même si je peux sans avoir à me renseigner plus avant en deviner la nature profondément malheureuse, comme l’a sans doute été aussi votre tendre époux au moment de réaliser qu’il vous était lié de toute éternité. Je n’ai pas plus de respect pour votre nom que je n’en ai pour votre personne. Aussi, chère Walburga, me permettrais-je de vous appeler comme bon me semble.
Savez-vous, chère Walburga, ce que les fourmis ont de fascinant autant que d’exceptionnelles ? Sans doute que non, il faudrait pour cela que vous sachiez vous concentrer sur autre chose que vous-même. Nous savons l’un et l’autre que c’est peine perdue. Les fourmis, donc, ces créatures aussi petites qu’elles sont intelligentes, ont ceci de remarquable qu’elles font société. Elles travaillent ensemble à un projet commun, et cela, très estimée Walburga, c’est une chose dont nous devrions bien souvent nous inspirer. Si tant est que je sois une fourmi à vos yeux, sachez que j’en suis fier et ne voudrais certainement pas la place de l’oppresseur qui balaie d’un coup de talon un travail communautaire et harmonieux. A mon échelle de fourmi, qui plus est, la chute que vous me prédisez ne devrait guère être douloureuse. Quand on part de très bas, on ne tombe pas de bien haut, mais quand on reste sur les hauteurs auxquelles on a toujours été habitué, gare à la brutale dégringolade.
Enfin vous me parlez de pouvoir et de gouvernement. Oh, Walburga, quel plaisir vous me faites ! Vous devez savoir, vous qui êtes une de mes lectrices les plus assidues, combien ces sujets me tiennent à cœur et combien il me plaît d’en discuter, y compris auprès de ceux qui les abordent sans rien y entendre. Qui sait, peut-être saurais-je insuffler un semblant de connaissance dans votre esprit étriqué ?
Présumer de l’analphabétisme et de l’incompétence du peuple que vous méprisez en dit long sur votre aveuglement. Qui donc est le plus idiot, celui qui, telle la vaillante fourmi, participe au bon équilibre de la société tout entière où celle qui, faute d’en voir l’intérêt, se laissera dévorer par elles à sa très belle mort ? L’égalité des chances est un droit d’échouer, comme j’aime lire ces mots. Serions-nous en train de tomber d’accord sur quelque chose ? Ce moment serait donc à marquer d’une croix blanche ! Le droit de réussir et d’échouer, le droit d’agir et de faire porter sa voix, le droit d’obtenir et de prendre à ceux qui en ont déjà trop… Ne vous en fait pas, mon amie Walburga, le moment venu, vous disposerez du même droit à l’échec que n’importe qui d’autre. Qui a décidé de faire des puissants les puissants qu’ils sont ? Posez-vous la question. Donnons la puissance à ceux qui n'en ont pas, alors eux aussi seront faits pour régner. C’est votre logique, pas la mienne. Vous me comparez à Icare, vous n’êtes pas la première… Peu m’importe d’avoir les ailes brûlées, d’autres apprendront à ma suite à déployer leurs ailes en s’épargnant d’approcher trop près le Soleil.
Très chère Walburga, si notable fut peut-être la famille Black, si pur peut-être fut votre sang, qu’un nom et des générations de mariages consanguins soient les seuls atouts dans votre manche ne vous donne malheureusement pas gagnante pour emporter la partie. Oh, comme je suis ravi de ne pas connaître le nom de mon père, au moins m’épargnerais-je de me reposer sur de si médiocres lauriers.
Sujet: Re: (Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Ven 20 Mai - 20:25
Yours trulyTrès cher Hamilton,
Une fois de plus, votre vulgarité n’a d’égale que votre arrogance. Soit, comblez vos désirs de grandeur et employez mon prénom. Vous n’en êtes pas digne, mais je ne suis guère étonnée qu’un rustre de votre espèce passe outre mon accord. Tant de belles paroles pour mieux dissimuler une brutalité similaire à celle de tout homme, n’est-ce pas ? Vous êtes de ceux qui prennent, pas de ceux qui demandent. Je constate qu’il en va de même pour votre relation avec les femmes. De plus, ne feriez-vous pas là une projection de votre propre mariage sur le mien ? J’en suis flattée mais là encore, votre ambition étouffe votre bon sens.
Par ailleurs, vous qui êtes si enthousiaste à l’égard des fourmis et de leur société… Ne sont-elles pas dirigées par une reine ? Ne sont-elles pas divisées en castes, ne sont-elles pas en majorité ouvrières et ne remplissent-elles pas chacune le rôle qui leur a été assigné à la naissance ? C’est précisément un schéma de société que je défends, et que vous condamnez. A moins que votre insistance à vous placer au même niveau que ces fourmis que vous chérissez tant ne soit finalement que le reflet de votre réelle idéologie.
Quant au bon équilibre de la société… N’en déplaise à vos belles rêveries, je n’observe aucun équilibre dans cette misérable ville, sur laquelle vous avez pourtant un pouvoir plus important que la majorité des êtres qui la peuplent. Donnez-donc la puissance à ceux qui en sont réellement dénués : je doute que les conséquences vous soient favorables. Le peuple dont je fais partie a, trop longtemps, craint la supériorité numérique du peuple dont vous êtes issu et s’est vu contraindre de taire sa nature et de se terrer par crainte de la violence et des massacres dont vous autres êtes si friands. Nos gouvernements ont longuement été constitués de pleutres de votre trempe qui nous ont privés du droit de nous défendre et de militer pour obtenir une véritable société où nous serions libres. Libres d’exister à la vue de tous. Mais le temps est venu de remédier à ce phénomène. Nous verrons alors si vous êtes toujours si prompt à défendre ce peuple que vous fantasmez.
Aussi, si vous ne vous reposez certes pas sur la dignité d’un nom, vous vous reposez bien sur une gloire d’antan et des idées aux limites si nombreuses qu'elles les rendent tristement peu fiables. Je plains, sincèrement, vos partisans.
Invoquer votre prénom en vain comme il me plaît à le faire ne m’a jusqu’ici fait pousser aucune aile, mais je ne m’en priverai pas jusqu’à ce qu’elles me viennent enfin, ainsi pourrais-je être l’égal d’Icare à qui vous aimez tant me comparer. Si tous les hommes sont à vos yeux d’une brutalité équivalente vous devriez sans doute vous épargner de quémander leur attention et mettre un terme immédiat à cet échange épistolaire qui, pour ma part, je l’avoue, me ravit. Puisque pour l’heure il n’en est rien, je tiens tout de même à vous assurer que je ne fais aucun cas de votre sexe et qu’un homme tenant un discours similaire au vôtre aurait reçu de ma part une réponse tout à fait équivalente. Soyez heureuse, donc, que je vous considère comme n’importe lequel de vos homologues masculins… Quant à mon mariage, très chère, il ne saurait certainement être moins épanoui, je le concède, en l’absence de ma chère et tendre, peut-être devrais-je en effet m’excuser sur ce point. Une attaque à ce point personnelle n’avait pas sa place dans notre échange – mais pensez bien qu’elle fut irrésistible.
Toutes les métaphores ont leurs limites, mais dois-je comprendre, en filigrane de votre discours, qu’en me comparant à une fourmi, vous pensiez pour commencer m’associer à l’idéologie qu’est la vôtre et me considérer comme votre alliée ? Oh, comme je voudrais m’en prétendre flatté, mais je suis bien trop honnête pour cela, j’en ai peur. J’admire cependant vos connaissances en la matière, je suppose que recluse dans votre antre sombre, à l’abri de vos privilèges artificiels, vous n’avez rien de mieux à faire que d’incommoder les honnêtes gens (je ne parle pas tant de moi que de tous ceux que vous missives doivent déconcerter davantage) et de vos renseigner sur nos amis les insectes. Ma foi, si elles ont besoin d’une souveraine, n’hésitez pas à postuler en temps que reine. Rien ne me plaît jamais davantage que de faire la nique aux têtes couronnées.
Vous-mêmes admettez qu’il n’y a aucune forme d’équilibre dans cette ville… Alors puisque vous admettez que le système est inéquitable, pourquoi trouver absurde que l’on se batte pour l’égalité ? Il ne s’agit pas de conférer la puissance à l’inexpérience mais de la répartir convenablement. Mais si vous avez lu mes livres convenablement (mais je ne doute pas que vous l’ayez fait assidûment), vous savez déjà cela, n’est-ce pas ? Vous savez, Walburga, plus je vous lis, plus j’ai le sentiment que nous ne voulons pas des choses si différentes. La liberté d’exister de chacun est précisément ce pourquoi je lutte… Le peuple n’est pas un tout indépendant des privilégiés. Vous êtes le peuple autant qu’eux, la différence est que vous voulez vous dissocier de la masse sous le prétexte d’une haute distinction morale et pécuniaire que je ne suis au passage pas certain que vous possédiez toujours. Votre histoire me toucherait presque, toute condescendante soit-elle.
Sujet: Re: (Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Mer 8 Juin - 18:31
Yours trulyArrogante vermine,
Je ne me donnerai pas la peine d'exiger des excuses pour réparer cet irrespect qui vous déshonore - car d'honneur, vous n'en avez point. Puisque ces échanges prennent une tournure personnelle et grossière, permettez-moi de m'abaisser à votre niveau et d'affirmer ceci : votre impureté vous rattrapera bientôt, très cher Alexander, et lorsque viendra le jour où votre ambition démesurée et votre effronterie seront punies, je serai aux premières loges pour assister à votre déconfiture. Ces propos sont-ils suffisamment clairs, ou dois-je en faire moi-même la démonstration ? Pensez-bien que rien ne me plairait tant que de vous donner un aperçu de ce qui vous attend lorsque d'autres, plus puissants, plus compétents que vous, prendront le pouvoir.
Voilà que mon éducation - dont vous manquez, certes, mais tout de même, un petit effort - alimente vos sempiternelles moqueries. Les connaissances dont je dispose me viennent de mes lectures, nombreuses. Peut-être seriez-vous sensible à une telle activité si vous ne vous contentiez pas de pratiquer l'onanisme en relisant, encore et encore, ces traits d'esprit dont vous vous targuez tant. Vous êtes doté d'un certain talent pour les mots et les formules efficaces, je vous le concède. Quel dommage que le fond doive en pâtir pour le bien de la forme. Du reste, vous vous méprenez sur mon compte : contrairement à vous, je sais où est ma place. Gardez-vous donc de m'associer à vos fantasmes libertins et monarchiques et trouvez-vous une autre reine à mépriser.
Ce que je souhaite, trivial insolent, c'est une société ordonnée, affranchie de ces idées illusoires d'égalité. Les individus ne naissent ni libres, ni égaux entre eux, et ne le seront jamais. Vous feriez une véritable faveur à vos nerfs si vous acceptiez cette réalité et cessiez de vous démener contre les filets qui vous retiennent à votre médiocrité. Gangrénez l'esprit de vos semblables d'idéaux illusoires si vous le souhaitez, mais ayez la pudeur de le faire là où votre ridicule sera moins frappant.
Don't be shocked when your
history book mentions me
I will lay down my life if it sets us free
Eventually you'll see my ascendancy
Sujet: Re: (Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Sam 11 Juin - 14:03
Yours Truly
feat. Walburga
Ô estimée Walburga,
Arrogante vermine, voilà un patronyme qu’il me plaît d’adopter. J’espère que vous ne me reprocherez pas d’en faire l’usage à mon propre compte. Quel dommage que vous usiez de votre verve et de votre venins à des fins liberticides, votre plume est délicieuse à lire, mais si mal employée. Vous avez tout à fait raison de n’exiger aucune excuse de ma part, car je n’ai l’intention de vous en adresser aucune. Quant à mon honneur, il vous plaira d’en penser ce que vous voulez, je suis tout à fait en phase avec mes propos et avec mes idées, et j’assumerai la moindre d’entre elles sans l’ombre d’une hésitation. Je ne crains nulle punition, et si je dois en subir, alors je l’accepterai, il y a un prix à payer pour tout, l’agiter comme une menace éventuelle est une manière bien vaine d’intimidation. Et je ne suis pas homme que l’on intimide.
Nous nous reconnaissons dans notre manière de jongler avec le verbe, dommage que ces points d’intérêt trouvent ici leur terme. Eussiez-vous été moins imbuvable, vous auriez sans doute été la plus plaisante des compagnie, et certainement la plus désopilante de mes amies. Je pourrai, bien sûr, me répandre en explications exhaustives, mais sans chercher à ne prêcher que les plus convertis, je pense bien être venu à bout de ce que je serais susceptible d’apprendre à un esprit tel que le vôtre, enfermés entre quatre murs de privilèges fantasmés qui vous laissent supposer que société ordonnée signifie société en souffrance, et qu’ordre rime avec oppression. La liberté et l’égalité sont des valeurs illusoires pour ceux qui s’enferment et dominent, mais quoi qu’il puisse en être, ce que je fais, je ne le fais pas pour vous.
Sans argument, vous vous suggérez supérieure, sans argument, vous admettez d’un humain fait de la même chair de et du même sang que n’importe quel autre qu’il ne puisse vous ressembler suffisamment pour accéder aux mêmes droits humains que vous-mêmes. Face à de tels a prioris, ma chère Walburga, je doute fort de savoir vous être bon à quoi que ce soit.
Au demeurant, j’apprécie de constater combien la notion d’illusion semble vous tenir à cœur quand il doit être question de réfuter le moindre de mes propos. L’illusion, vous ne la connaissez que trop bien, n’est-ce pas. Elle est sûrement votre plus fidèle compagne dans la campagne fidèle de sape que vous menez à l’égard… non pas de moi-même et de tout ce que je représente mais du monde dans son entier tant rien au monde ne sera jamais à même de vous satisfaire. En tant qu’éternels insatisfaits, là encore, nous aurions pu nous entendre. Seulement moi, je ne me satisfais pas de mon insatisfaction.
Veuillez agréer le respect de votre arrogante vermine,
Eussé-je été destituée d'une décennie, j'aurais pu penser - et redouter - que vous avez pris goût à nos échanges au point d'en user pour donner de la saveur à vos fantasmes les plus barbares ou, pis encore, que vous y avez pris goût au point de souhaiter que l'on converse de vive voix par simple plaisir de gorger votre arrogance de pensées libidineuses. C'est du moins ce que vos vaines tentatives pour nous trouver des ressemblances laissent entendre.
Une amitié avec vous ? Je n'en veux guère. Vous surestimez l'importance que je porte à notre correspondance. Qu'importe ce qui vous désole, je me satisfais très bien de ce que sont nos rapports : être en perpétuel désaccord avec vous est un loisir haletant, je vous l'accorde.
Mais là où vous me reprochez un manque d'argument, je n'en lis point dans votre lettre. Vous affirmez régulièrement, très cher, vous ne démontrez cependant que rarement. Vous n'êtes pas homme que l'on intimide, je vous crois volontiers, et compte sur ce trait de caractère pour vous offrir, un beau jour, la plus éminente surprise de votre existence, Alexander. Vous continuez, de peu, de m'amuser. C'est ce qui vous préserve, pour le moment. Je serai moins clémente lorsque viendra le temps où vous cesserez d'être divertissant.
Quel dommage, de plus, de constater combien vous continuez de vanter ce qui de toute évidence vous tient le plus à cœur : vous-même. Votre insatisfaction ne semble être comblée que par ce que vous êtes capable d'affirmer à votre propre sujet. S'agit-il d'un manque cruel d'assurance ou êtes-vous hâbleur de nature ?
Accordons-nous sur ce point : éternels insatisfaits que nous sommes, nous ne serons jamais satisfaits des réponses que notre correspondance nous apporte. Je vous annonce donc mettre fin à nos échanges épistolaires. Ne désespérez pas, mon arrogant adversaire, je continuerai assidûment de faire entendre raison aux citoyens. Indirectement, vous continuerez de pouvoir vous désoler de la manière dont nos différences surpassent nos ressemblances.
Accueil 
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Tumblr_os4pez93uA1wsk115o1_400](https://64.media.tumblr.com/882320a487562d83fec86bf7e0e0480e/tumblr_os4pez93uA1wsk115o1_400.gif)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] 4a15668f357058521d6ad3c963d07ca2b1366429](https://64.media.tumblr.com/ceaf6132d5723612bcd4c9b6c2699d6b/0fcc363f02313329-1e/s400x600/4a15668f357058521d6ad3c963d07ca2b1366429.gif)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Tumblr_os4j94O7Or1rdj2t4o2_400](https://64.media.tumblr.com/20c44de18931d56f51b5d5dcd12d4bd2/tumblr_os4j94O7Or1rdj2t4o2_400.jpg)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Tumblr_plggwqt9Ka1tcgt45o7_400](https://64.media.tumblr.com/2a00b06d665b19d20809d3aed7c653d4/tumblr_plggwqt9Ka1tcgt45o7_400.jpg)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Tumblr_os4j94O7Or1rdj2t4o5_400](https://64.media.tumblr.com/5b83a82d1071637c5167ae0292fa9774/tumblr_os4j94O7Or1rdj2t4o5_400.jpg)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Tumblr_os4j94O7Or1rdj2t4o3_400](https://64.media.tumblr.com/7e606552895f8a4ae30d1ad5a8cf32b7/tumblr_os4j94O7Or1rdj2t4o3_400.jpg)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Tumblr_os4pez93uA1wsk115o2_400](https://64.media.tumblr.com/133342c7eefa4c596a0a8f12b41749de/tumblr_os4pez93uA1wsk115o2_400.gif)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] 58590d3e8acaf85df7139a70ba4b1537b5ae3c03](https://64.media.tumblr.com/5d7d449bc0b84b8d20de982c3bc4ad2c/2ffb1969b6282ffd-57/s500x750/58590d3e8acaf85df7139a70ba4b1537b5ae3c03.gif)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Ezgif-2-c617077e4d](https://i.ibb.co/Pm1sfY7/ezgif-2-c617077e4d.gif)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] 1*Rel8PmbsmummbNlDum3CQQ](https://miro.medium.com/max/1000/1*Rel8PmbsmummbNlDum3CQQ.gif)
![(Terminé) Yours truly. [Walburga & Alexander] Tumblr_p3c2p5kK9S1reno64o1_500](https://64.media.tumblr.com/b1308e84d63246147fc886fbbad99355/tumblr_p3c2p5kK9S1reno64o1_500.jpg)
