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Mer 6 Avr 2022 - 18:07
Ne pas ouvrir aux inconnus
feat. Marisa
Si ses convictions politiques n’ont pas le moins du monde su être émoussées ni par sa mort, ni par son arrivée dans ce nouveau monde, ses certitudes en la matière, en ce qui concerne cette ville dont il ne saisit certes toujours pas la dynamique mais dont il pense commencer à comprendre la population, se sont nettement aiguisées, au gré de ses rencontres et de ses conversations en la matière. Qu’il ait dû faire face à de dangereux opposants politiques dont il ne saurait que désapprouver les méthodes ou, au contraire, à des esprits éclairés qui étaient parvenus à mettre de l’ordre dans ses propres pensées chaotiques, il sait à présent quel est le chemin qu’il doit emprunter. Si la route sera à l’évidence longue et escarpée, la perspective de la destination éveille en lui une sorte d’exaltation qui l’aura presque empêché de dormir ces derniers temps. Ses journées à la mairie, il les occupe à, de plus en plus assidûment, décortiquer un système auquel on ne lui laisse prendre qu’une part infime. Quant à ses soirées, il les consacre à ce qui pourrait s’apparenter à un plan de bataille si l’on doit seulement se fier aux divers documents qui tapissent l’intégralité de son bureau, où il passe le plus clair de son temps.
Bien souvent, c’est Lyra qui doit le rappeler à l’ordre quand de trop longues recherches lui auront fait oublier le temps qui passe, et bien souvent dépasser de plusieurs heures l’heure du dîner. Heureusement, l’adolescente est bien assez débrouillarde (terriblement débrouillarde pour son âge, même), et n’a pas tant besoin de lui que cela. Tant mieux, d’ailleurs, si son caractère avait été tout autre, elle se serait sans doute déjà plainte, et à juste titre, de négligence, et demandé à être conduite dans un autre foyer d’accueil.
Les raisons qui l’avaient poussé à recueillir cette petite restent obscures, à ses yeux, il ne saurait prétendre être approprié à un tel rôle. Il avait déjà eu tendance à négliger ses propres enfants (ce qui ne l’avait pas empêché de les aimer profondément, et d’être infiniment bouleversé par le décès de Phillip) par le passé, et si le but avait été de se rattraper, il est assez certain que c’est un échec. Peut-être est-ce du fait qu’elle ait semblé si déçu qu’il ne soit pas celui qu’il avait cru reconnaître en lui pour commencer ? Il ne saurait trop dire. Quoi qu’il en soit, il est dorénavant responsable d’elle, et si ses pensées sont un peu trop focalisées sur ses objectifs politiques, sa présence lui permet tout de même de renouer en partie avec ce quelque chose qui lui manque quand bien même il n’a pas su en valoriser l’importance trop longtemps dans sa vie : une famille. Si bien que quand Lyra se trouve en cours comme en cet instant et que lui-même travaille depuis chez lui, il en serait presque perturbé de ne pas entendre de mouvement à l’étage supérieur, où se situe la chambre der sa fille adoptive.
Tout à son ouvrage, cependant, il n’est pas à même d’entendre grand-chose à l’heure actuelle. Si bien qu’il faut que l’on frappe un certain nombre de fois avant qu’il ne comprenne que quelqu’un se trouve de l’autre côté de la porte. Abandonnant son bureau et ses recherches, Alexander se décide donc finalement à ouvrir, le tout pour trouver sur son palier une femme dont la prestance et l’élégance lui sautent immédiatement aux yeux, mais qu’il pense cependant ne jamais avoir vu de sa vie.
Dans ce monde, Marisa était libre de posséder ce titre de docteure qu'elle s'était empressée d'obtenir, libre de faire ses recherches sans peiner à trouver de financement, libre enfin de la nécessité de prétendre, chaque jour, adhérer à une idéologie qui n'était en vérité qu'une prison sophistiquée pour les femmes, plus encore pour les femmes ambitieuses. Et pourtant, même si elle n'avait pas hésité pour profiter, durant ces trois années, des opportunités qui s'offraient soudainement à elle, Marisa ne pouvait plus lutter contre sa nature. Ses recherches satisfaisaient amplement son besoin de stimulation intellectuelle et de découvertes, lui offrant autant de réponses que de nouvelles interrogations. Mais Marisa, malgré ses efforts, était incapable de se soustraire à deux envies impérieuses : celle de retrouver Lyra, d'abord et avant toute chose. Mais également celle d'assouvir sa soif de pouvoir, devenue d'autant plus vicieuse et impérieuse depuis qu'elle avait découvert les différences fondamentales de cette société avec celle qu'elle avait toujours connue.
Elle avait, bien sûr, entendu parler de ce maire que personne ne voyait. Naturellement, elle voulut le contacter pour mieux tenter de se servir de lui à ses avantages. Mais il était effectivement injoignable, et introuvable. En revanche, l'un des hommes qui travaillait pour lui, Alexander Hamilton, était hautement plus bavard et nettement moins discret. Marisa avait lu ses écrits politiques, s'était renseignée sur cet homme qui avait tant d'idées à énoncer, et avait fini par obtenir son adresse.
Elle venait donc de se présenter à son domicile, un sourire de façade ornant déjà sa figure. Et pourtant, lorsqu'il lui ouvrit, Marisa perdit aussitôt son sourire.
- M. Scoresby, crut-elle reconnaître. Quelle surprise. Et quelle déception. Je pensais faire face à M. Hamilton.
C'était une source de frustration, pour Marisa, qui s'était déjà préparée à déployer son grand numéro de charme pour s'attirer la sympathie d'Alexander Hamilton. Son regard brillait de la fureur qu'elle contenait à l'idée de devoir revoir ses ambitions à la baisse. Mais cette lueur démente prit une allure plus vicieuse lorsqu'elle prit conscience que la présence de Lee pouvait elle aussi être un atout des plus précieux, pour une cause infiniment plus importante que ne l'était son ascension politique.
Toujours persuadée de faire face à cette connaissance du passé, Marisa le toisa, sa posture passant d'une rigidité mécontente à une détente menaçante. Marisa s'avança et pénétra éhontément dans l'espace personnel de son interlocuteur.
- Passons l'étape des civilités et concentrons-nous sur l'essentiel. Reprenons notre discussion là où elle s'est arrêtée la dernière fois, voulez-vous ? Encore une fois, je vous le demande : où est Lyra ?l'interrogea-t-elle de sa voix froide, articulant chaque syllabe.
Car s'il était présent dans cette maudite ville, cela ne faisait plus aucun doute, pour Marisa. Lyra devait se trouver dans ce monde elle aussi. Et, connaissant sa fille, son premier réflexe serait de se tourner vers des hommes tels que Lee Scoresby, qu'elle semblait considérer comme une forme de père adoptif. Une aberration aux yeux de Marisa, mais cette dernière s'était déjà résignée à devoir refaire toute l'éducation de Lyra, pour son plus grand bien. Et cette éducation passait avant toute chose par la nécessité de lui faire changer de fréquentations.
Alexander Hamilton
▿ Ton univers : Hamilton: An American Musical
▿ Date de naissance : 11/01/1980
▿ Age : 44
▿ Métier : Ecrivain, chercheur en sciences politiques, polémiste, travaille pour un maire qu'il n'a jamais vu...
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur : I don't pretend to know the challenges we're facing. But I'm not afraid. Just let me stay here by your side. That would be enough.
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Mer 13 Avr 2022 - 20:26
Ne pas ouvrir aux inconnus
feat. Marisa
Alexander fronce les sourcils au moment d’entendre son interlocutrice l’appeler par un nom qui n’est pas le sien… qui ne lui appartient certes pas, mais qu’il connaît néanmoins, car on l’a déjà confondu avec cet homme. Lyra l’a déjà confondu avec cet homme. C’est d’ailleurs ainsi qu’ils se sont rencontrés, et sans doute parce qu’il possède le visage familier d’un homme en qui l’adolescente avait eu toute confiance qu’il avait fini par tenir ce rôle pour elle qu’aucun parent n’était jamais parvenu à endosser.
Lyra parle peu de sa vie passée, mais elle en dit assez pour qu’Alexander sache lire entre les lignes. Il a compris qu’elle a manqué de figures parentales stables dans son existence. Assez ironique qu’elle se soit tournée vers lui pour en obtenir un substitut, lui qui n’a jamais vraiment été le mari de l’année. Cette femme connaît donc son sosie.
Cette femme vient du même monde que Lyra… et le politicien comprend vite que si cette dernière avait eu beaucoup d’affection pour ce Lee Scoresby, ce n’est absolument pas le cas de cette femme dans le regard de laquelle il voit briller une inquiétante lueur de démence. La manière dont elle le toise a quelque chose d’anxyogène. Il veut dire quelque chose, mettre en lumière ce quiproquo, mais la femme ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit. Si, l’étape des civilités est essentielle, mais visiblement, cette femme a décidé d’en faire abstraction.
Qui que ce soit cette femme, il la ressent comme dangereuse. Il y a de véritables accents de menace dans cette voix d’une froideur glaciale qui lui demande où est l’adolescente. D’instinct, Alexander sait qu’il doit mentir. Qui que soit cet femme, il faut impérativement que l’adolescente ne croise pas sa route.
« Je ne sais pas de qui vous parlez », fait-il en retrouvant un peu de sa verve et de sa superbe. « Vous cherchiez Alexander Hamilton, et c’est bien de moi qu’il s’agit, je ne connais ni de Lyra, ni de M. Scoresby », fait-il en s’efforçant de soutenir ce regard glacial et qui le met mal à l’aise.
Il ne sait pas qui est cette femme, mais il va devoir l’apprendre. Il va devoir l’apprendre parce que c’est de cette manière qu’il parviendra à protéger Lyra de qui il estime être une menace évidente pour elle. Par ailleurs, ce n’est pas sa protégée mais bien lui qu’elle a voulu voir pour commencer, et cela rend Alexander des plus curieux. Comment avait-elle obtenu son adresse et pour quelle raison a-t-elle voulu le rencontrer ? C’est ce qu’il veut comprendre à présent, même s’il estime qu’il sera difficile de rendre leurs échanges courtois après une entrée en matière comme celle-ci.
Lorsque l'on avait passé l'entièreté de son existence à duper, trahir et manipuler, l'on savait reconnaître les signes de mensonge. Et, si le paraverbal de cet homme était déjà éloquent, sa manière de lui répondre était elle aussi douteuse.
Il affirmait qu'il n'était pas celui qu'elle recherchait, et même si elle eut la tentation de remettre sa parole en question, elle fut bien forcée de reconnaître que l'accent, pour commencer, n'était pas le même. De même que les détails cruciaux qui témoignaient du mode de vie de cet homme. Un explorateur n'était jamais aussi propre sur lui que ne l'était Alexander Hamilton.
Néanmoins, Marisa était certaine d'une chose : concernant Lyra, il mentait. Il avait fait le choix de rebondir sur cette information en premier, avant même de la reprendre sur son identité. S'il n'avait véritablement rien à cacher, il n'aurait pas accordé autant d'importance à cette "méprise". Par ailleurs, même si Marisa se trompait - ce dont elle doutait très sincèrement -, elle ne comptait quoiqu'il en soit pas se résigner de sitôt.
Dans un premier temps, elle privilégia l'approche diplomatique. Elle ne possédait pas dans cette ville la même réputation que dans son Londres natal, et même si la peur qu'elle inspirait naturellement lui manquait parfois, elle savourait également l'anonymat. Pour le moment. Elle se fendit donc d'un sourire courtois, trop large et trop artificiel pour être totalement rassurant.
- Le maire étant inaccessible, vous êtes notre seul repère. Or je mets un point d'honneur à connaître les dirigeants de notre ville, d'où ma visite. Vous prenez des décisions qui nous impactent tous, après tout. J'ignore cependant si vous êtes bien fiable, M. Hamilton.
Elle perdit son sourire sur cette dernière phrase. Son regard s'assombrit, son visage gagna en sévérité. Mais sa voix, elle, conserva ses accents doux et mélodieux, trompeurs de par leur apparente inoffensivité :
- Vous n'êtes peut-être pas Lee Scoresby, mais vous connaissez Lyra, n'est-ce pas ? Ne me mentez pas.
Pendant qu'elle s'exprimait, elle portait toute son attention sur l'homme qui lui faisait face, aux aguets du moindre indice silencieux, de la moindre tension qui puisse confirmer ses soupçons.
Alexander Hamilton
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Dim 24 Avr 2022 - 17:20
Ne pas ouvrir aux inconnus
feat. Marisa
Le sourire que cette femme avait déposé sur son visage avant d’articuler toute réponse a le don de lui faire froid dans le dos : c’est un sourire artificiel, Alexander est convaincu de cela, de même qu’il est convaincu, avant même qu’elle ne le lui confirme, qu’elle n’est absolument pas dupe de ses mensonges… malgré tout, il garde sa contenance. Il a déjà fait face à des adversaires parmi les plus coriaces, ce n’est pas cette femme, qu’il ne connaît ni d’Adam, ni d’Eve qui doit réussir à le déstabiliser. Ce n’est pas tant elle, d’ailleurs, qui le déstabilise que la situation dans son ensemble, parce qu’il n’est pas capable, pour l’heure, d’en comprendre les tenants et aboutissants. Cette femme lui inspire une grande défiance, mais par la même, elle lui inspire également une immense curiosité.
Il ne sait qu’être partiellement flatté par une remarque qui en d’autres circonstances aurait pu grandement lui plaire. Être un repère d’un point de vue politique et administratif, en ce qui concerne la gestion de cette ville étrange, c’est ce à quoi il s’emploie, à sa maigre échelle, évidemment limité par les circonstances, qui l’empêchent de progresser à sa guise, incapable qu’il est de mettre un nom et un visage sur le maire qui entend donner ses directives dans l’ombre, sans jamais être vu ou entendu – semble-t-il du moins – de quiconque.
« Je ne suis en rien décisionnaire de quoi que ce soit dans cette ville », réplique-t-il, agacé de ce qui est, à ses yeux, un aveu de faiblesse, car décisionnaire, il voudrait l’être effectivement. Mais dans ces circonstances, il préfère mettre immédiatement le hola sur cette situation, d’autant qu’il a clairement le sentiment qu’elle n’est pas là pour lui, quoi qu’elle ait pu dire : elle est là pour Lyra.
Et à l’évidence, il n’a pas su la convaincre… Sans surprise. Alexander est un grand orateur, il sait parfaitement s’exprimer quand il le faut, et il n’est pas le moins doué pour convaincre. Mais ainsi pris au dépourvu, il n’en a guère eu l’occasion, en fin de compte. Et ce n’est peut-être pas plus mal, car si sa confusion initiale ne lui donne pas l’avantage, elle lui permet de jauger le degré de dangerosité de son interlocutrice. Il émane d’elle une sorte d’autorité naturelle qui fait redouter à Alexander le pire en ce qui concerne Lyra.
« Je vous ai dit que je ne connaissais pas cette personne », réplique Alexander avec une sévérité équivalente au ton abordé par son interlocutrice. « De même que je ne vous connais pas. L’usage aurait voulu que vous vous présentiez avant tout autre chose, vous ne pensez pas ? »
En somme, il veut savoir à qui il a affaire plus exactement en cet instant.
Cet aveu eut le mérite de surprendre Marisa, qui continua de le fixer de son regard inquiétant, comme si elle guettait le moindre geste brusque pour s'en servir de prétexte pour lui bondir dessus.
- Vraiment ? Hm.
Alors il était inutile. Une profonde déception pour Marisa, qui n'en laissa cependant rien paraître mais décida de rebondir sur le sujet qui, finalement, l'intéressait le plus. S'il était inutile politiquement parlant, elle n'était plus intéressée par les mêmes jeux de pouvoir qu'autrefois. Dans cette ville, le fait qu'elle soit une femme n'était pas un aussi grand obstacle que dans un univers régi par l'Eglise et le Magisterium. Elle n'avait donc plus autant besoin du soutien d'alliés influents. Là où son interlocuteur détenait un certain pouvoir, en revanche, c'était dans sa détention de connaissances. Sa réaction était trop brusque, trop inégale pour qu'il soit honnête. Elle devait lui reconnaître qu'il se ressaisissait bien vite et qu'il devait être, dans des circonstances où il était préparé, un excellent orateur. Un excellent menteur. Mais Marisa était elle-même une excellente menteuse, trop excellente sans doute pour se laisser abuser.
Il insistait pour qu'elle se présente, et elle devait bien reconnaître que sa surprise lui avait fait oublier les règles les plus élémentaires de politesse. Elle hésita cependant à l'ignorer et à continuer de l'interroger avec brutalité, quitte à employer la manière forte. Mais là où le Magisterium la protégeait autrefois, les lois et règles de ce monde-ci étaient plus subtiles.
D'une voix teintée d'impatience, elle accepta finalement de se présenter :
- Marisa Coulter. Théologienne... Ou devrais-je dire "physicienne" dans ce monde.
Elle marqua une pause. Le sourire courtois, mais trop peu naturel qu'elle lui avait adressé s'estompa lentement. Lorsqu'elle reprit la parole, elle était mortellement sérieuse. Sa voix basse, cajoleuse, n'en était que plus menaçante.
- Lyra est ma fille. Elle a besoin de moi, besoin de ma protection, et cela fait bien trop longtemps que je suis à sa recherche pour que j'accepte que l'on me refuse des informations capitales à son sujet. Alors tentons une nouvelle fois, hm ? Comment connaissez-vous Lyra et savez-vous où elle se trouve ?
Alexander Hamilton
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Ven 3 Juin 2022 - 20:32
Ne pas ouvrir aux inconnus
feat. Marisa
Le regard que cette femme pose sur lui le met profondément mal à l’aise. C’est comme si elle le passait au crible, et il est loin, très loin d’apprécier cela. S’il conserve une attitude digne et composée, naturellement encouragée par l’habitude qu’il a pu conserver de faire face à des adversaires certes coriaces, mais en présence desquels il ne se démontait jamais, il ne demande malgré tout qu’à la voir quitter cet endroit. Savoir que cette femme en a après Lyra ne le rassure pas le moins du monde, loin s’en faut. S’il se sent tout à fait en mesure de la protéger, il prend néanmoins pour la toute première fois la mesure des menaces qui peuvent peser sur elle, et une jeune fille aussi jeune qu’elle ne devrait définitivement pas subir l’intrigante insistance de cette femme qui semble ne rien vouloir lâcher, envers et contre tout.
L’entendre se présenter ne servira sans doute à rien, si ce n’est peut-être à récolter des informations dignes d’intérêt par la suite, pour peu qu’elle daigne le laisser tranquille (sauf qu’elle a l’air du genre coriace – et il sait reconnaître les personnalités de cet acabit puisque lui-même en est un autre), certainement auprès de la principale concernée, que cette femme a tant l’air de vouloir retrouver. Il y a de l’impatience dans sa voie quand elle reprend la parole.
« Il y a un monde entre la physique et la théologie », observe Alexander en fronçant légèrement les sourcils.
Il a donc son nom, Marisa Coulter, mais cela, en fin de compte, ne l’avance pas à grand-chose. Elle avait affiché sur son visage un sourire empreint d’une certaine courtoisie, mais qu’Alexander était bien incapable de trouver rassurant ou aimable, pas plus que le ton de sa voix, certes cajoleur, mais qui n’en dissimulait pas moins une menace à peine dissimulée. Il l’avait bien compris, Marisa ne croyait pas dans ses mensonges. Il n’est pas en mesure de la duper. Mais pour rien au monde il ne se permettrait de parler de Lyra, au risque de la mettre en difficulté. En l’acceptant sous son toit, et même s’il ne l’avait pas formulé en ces termes – encore que cela avait peut-être été le cas, il pouvait se perdre en verbiage excessif quand il s’y mettant –, il lui avait assuré de veiller sur elle. Il ne veut pas trahir cette promesse, qu’elle ait été faite directement à l’adolescente ou qu’il ne se la soit faite qu’à lui-même.
Cette femme lui apprend que Lyra est sa fille. Est-ce possible ? Si c’est bien le cas, Alexander ne saurait souhaiter un parent pareil à aucun enfant. Certes, sa réaction pourrait bien être celle d’une mère désespérée qui veut enfin retrouver son enfant perdu de vue depuis trop longtemps, mais il n’y mettrait pas sa main à couper. Cette femme l’intrigue en même temps qu’il la trouverait presque… intimidante ? et pourtant, il lui en faut beaucoup pour se laisser intimider.
« Je regrette, sincèrement, que vous ne sachiez pas où se trouve votre fils. Je suis père moi aussi, je comprends votre douleur. Mais je me vois dans l’obligation de me répéter, madame Coulter, je ne connais pas de Lyra, et me le demander sur tous les ton possibles n’y changera absolument rien. »
La ressemblance frappante entre cet homme et Lee Scoresby ne plaidait pas en faveur d'Alexander. Marisa avait certes fait preuve d'une rare compassion en permettant à monsieur Scoresby de se libérer de ses chaînes, mais c'était uniquement parce qu'elle avait eu la certitude qu'il était apte à retrouver et à protéger Lyra. Elle avait en revanche de plus sérieux doutes concernant son interlocuteur, qu'elle continuait de fixer d'un regard qui ne perdait pas en intensité menaçante. Bien au contraire.
L'usage du terme de "monde" pour distinguer la physique de la théologie la fit sourire avec cynisme. Il y avait bien un monde entre ces disciplines, plus littéral que ne pouvait le soupçonner cet homme, sans doute.
- Pas exactement, non. De là où je viens, la théologie est le nom donné à ce que ce monde-ci nomme "physique", parfois "philosophie".
Mais elle n'était pas venue pour donner des cours sur l'Eglise, le Magisterium ou la Poussière, et elle n'avait certainement pas besoin de justifier ses propos quoiqu'il en soit.
Il était tenace, cela ne faisait aucun doute. Marisa ne l'écouta répéter qu'il ne connaissait pas Lyra que d'une oreille distraite, fixant le mur à ses côtés pour contenir un accès de rage qui aurait pu la rendre violente. Physiquement violente. Feignant néanmoins d'être sujette au plus grand des calmes, elle reporta son attention sur lui après qu'il ait mentionné le fait d'être parent lui aussi. Cette information, loin d'apaiser sa volonté, attisa au contraire cette force impétueuse qui s'emparait d'elle dès lors qu'il était question de sa fille.
- J'en déduis que vous n'avez pas retrouvé votre ou vos enfants. Si réellement vous comprenez ma douleur, vous saurez, je l'espère, vous montrer raisonnable.
Marisa songea à son ancienne vie, et à la facilité déconcertante qu'elle aurait eu, dans son monde, à extraire de son sac à main une arme à feu de taille modérée, mais suffisamment redoutable pour ôter une vie. Ou la rendre plus douloureuse. Son goût pour la torture était connu ou suspecté de tous autrefois. Dans cette ville, Marisa bénéficiait de l'anonymat. Il aurait été simple, si simple de briser chacun des os de cet Alexander jusqu'à ce que sa langue se délie.
Mais pour l'heure, elle suspecta qu'un tel comportement jouerait en sa défaveur dans son projet de retrouver sa fille. Ce fut donc pour cette raison qu'elle renonça à ses envies brutales. Un rictus para ses lèvres, accentuant l'allure glacial de ses yeux clairs. Si ses suspicions étaient fondées, alors la meilleure stratégie, en cet instant, était d'observer discrètement les allées et venues de ce quartier. Lyra finirait bien par pointer le bout de son nez.
- Soit. En ce cas, j'ai suffisamment abusé de votre temps, monsieur Hamilton.
Alexander Hamilton
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Dim 12 Juin 2022 - 14:08
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A la réponse de cette femme, Alexander ne fait pas plus de commentaire. Il pourrait en faire plus d’un, pourtant, et il n’est pas dans sa nature de se taire, mais il sent bien qu’il y a des choses qu’il sera préférable qu’il ne sache pas la concernant… Surtout, il a conscience de devoir écourter cette conversation autant que possible, pour des raisons évidentes. Alors soit, il entend bien que c’est avant tout une différence de termes, d’un monde à l’autre, qui fait qu’il n’associe pas le terme de théologie à la même chose que ce que désigne Mrs Coulter.
Il ne veut s’engager dans aucune forme de débat avec elle, pas parce que le débat lui fait peur mais parce que trop de virulence ne ferait qu’attiser les soupçons déjà plus que palpables de cette femme, soupçons qui ne manquent pas de mettre la pauvre Lyra en danger. Car oui, quoi que cette femme qui prétend être sa mère puisse lui vouloir, Alexander estime que cela ne présage vraiment rien de bon.
Alexander ne dit rien non plus quand son interlocutrice observe qu’il n’a sans doute pas retrouvé ses enfants. En effet, c’est le cas, il ne les a pas retrouvés, et s’il est capable de comprendre sa douleur, sur le papier, il n’est pas sûr qu’elles soient comparables malgré tout… Et si l’un des deux doit s’avérer déraisonnable, Alexander gage qu’il s’agit définitivement d’elle et non de lui, qui de par son insistance intimidante lui donne le sentiment de la menacer constamment à mots voilés… Et c’est une chose qu’Alexander ne saurait tolérer, et certainement pas accepter. Il peut comprendre la souffrance d’une mère privée de ses enfants, lui qui a perdu son fils de manière si brutale et si violente qu’il en garde une marque insupportable, une plaie qui n’a jamais complètement cicatrisée… Mais ce n’est pas assez.
« En effet, vous en avez abusé plus que nécessaire », confirme Alexander sans dissimuler son agacement. Elle ne le croit pas, il l’a bien compris, mais il ne s’évertuera pas à la convaincre pour autant, parce qu’il sent bien que les moyens de persuasion usuels ne fonctionnent pas avec une femme comme elle… ce qui n’a au passage définitivement rien de rassurant pour lui. « Je vous demanderai s’il vous plaît de ne plus vous présenter chez moi, peu importe sous quel prétexte. Nous n'avions rien à nous dire pour commencer, je doute que cela change à l’avenir », décrète-t-il en adressant à son interlocutrice un faux sourire aimable, mais qui en dit long sur ce qu’il pense véritablement.
Il y a une forme d’avertissement proche de la menace dans ses paroles. Quoi que cette femme puisse vouloir, il ne saura être question pour lui de la laisser approcher Lyra, de près ou de loin. Il s’en fait la promesse plus que solennelle.
Cet homme n'était peut-être pas Lee Scoresby, mais il partageait avec ce dernier des traits de caractère qui, déjà, le rendaient antipathique aux yeux de Mrs. Coulter. Parmi ces ressemblances, la volonté claire et évidente de protéger Lyra au péril de sa sûreté. Une qualité que Marisa pouvait lui reconnaître sans même en avoir obtenu la confirmation officielle, mais qui ne manquait tout de même pas de l'agacer. L'espace de quelques instants, Marisa contempla l'idée de faire subir à cet homme le même sort qu'à Lee Scoresby, qu'elle avait certes épargné suite à un rare sursaut de compassion, mais qu'elle avait à l'origine eu toutes les intentions de torturer jusqu'à obtenir les informations désirées.
L'agacement dont il faisait preuve à son égard lui donnait, en cet instant, de profondes envies de remédier à cette pitié éprouvée pour M. Scoresby. Ce serait simple. Si simple. L'effet de surprise lui donnerait l'avantage, et Marisa ne manquait pas de force physique et de brutalité, suffisantes pour maintenir un gitan à sa merci, suffisantes pour torturer une sorcière ou battre une innocente qui avait eu le malheur de lui rappeler sa monstruosité au mauvais moment. Les images violentes, sanglantes, invoquées par cette pulsion dévastatrice traversèrent son esprit, lui redonnant le sourire. Un sourire froid qui réhaussait la lueur de sadisme de son regard à la clarté démente.
- Prenez grand soin de vous, M. Hamilton, susurra-t-elle avec une douceur dangereuse, venimeuse.
L'avertissement qui s'était glissé dans les paroles de cet homme ne l'intéressait guère. Elle avait tenu tête à des forces bien plus tenaces que lui, avait dupé des hommes bien plus dangereux et en avait séduit tant d'autres. Qui qu'il soit, il connaissait Lyra, et c'était une certitude suffisante à ce qu'elle décrète qu'il ne lui attirait désormais aucune once de sympathie. Et qu'il serait surveillé, très attentivement.
Fière de ces pensées informulées, Marisa lui adressa un dernier regard lourd de menaces avant de lui tourner le dos, quittant son appartement aussi subitement qu'elle s'y était immiscée, claquant la porte derrière elle. Les faux-semblants n'avaient plus aucune raison d'être, étant donné la défiance absolue qui s'était installée entre eux.
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