(Terminé) Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood. [Eve & Villanelle, event Halloween]

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Cette ville a bien des défauts – dont celui, des plus notables, de n’avoir ni queue ni tête et de les placer face à leurs peurs, leurs contradictions, leur passé instable –, mais on doit reconnaître au fichu maire de cette fichue cité sans nom que pour ce qui est d’organiser des festivités en bonne et due forme, il n’y a rien de mieux que cet endroit. Les festivités d’Halloween de l’année passée avaient été particulièrement excitantes et intéressantes, et Villanelle est assez impatiente, elle doit le reconnaître, de se promener une fois de plus dans les rues de la ville vêtue d’un de ces costumes éblouissants qui attirera nécessairement l’attention, au bras de la plus belle femme qui soit, sa future femme.

Villanelle espère aussi, elle doit bien l’avouer, que cette soirée un peu originale et exceptionnelle aura le don de ressouder sa relation avec Eve, qu’elle a bien trop peur d’avoir fragilisé. Elle veut prouver à Eve combien elle compte pour elle, elle veut dissiper sa déception et son amertume, elle veut chasser ses propres doutes et ses propres inquiétudes. Elle veut se focaliser sur elles, et uniquement sur elles. Porter des costumes victoriens et jouer à se faire peur n’est pas forcément la solution la plus efficace pour ça, mais c’est celle que Villanelle a trouvé. Ce soir, elles seront des vampires, des prêtresses de la nuit avides de sang.

Villanelle se jauge de haut en bas, de bas en haut. Elle se trouve terriblement séduisante dans cette robe longue au corset parfaitement ajusté qui fait ressortir sa poitrine exactement comme elle le souhaitait. Tout en attendant l’arrivée d’Eve, qui finit de se préparer dans la salle de bains, elle considère chaque détaille de son maquillage. Un léger frisson la parcourt, qu’elle n’identifie pas tout de suite. C’est en considérant son reflet et en souriant au miroir qu’elle comprend. Avec une curiosité proche de la fascination, elle observe ses crocs de vampire, qui ne sont plus dorénavant une illusion grossière, mais ses véritables dents. De l’index, elle récupère le filet de faux sang qu’elle avait déposé à la commissure de ses lèvres… ce sang n’a plus le goût de la cerise et du chocolat, mais un délicieux goût d’hémoglobine et de revenez-y. Prenant doucement conscience des modifications de son corps, elle se découvre non pas froide, mais glaciale…

Elle devrait en avoir peur, peut-être ? Pas le moins du monde. Elle accepte sa condition subite avec une sorte de satisfaction des plus malsaine, ô combien heureuse de ce qu’elle est devenue, ô combien impatiente de déployer son plein potentiel. Quand Eve ressort de la salle de bains, Villanelle comprend tout de suite qu’elle partage exactement la même expérience. Et le même appétit insatiable. Elle aussi meurt de faim. Non, de soif.

« Tu es magnifique », observe Villanelle avec une fascination proche de la dévotion avant de glisser une main dans ses cheveux et d’embrasser ses lèvres, titillant ses canines de la pointe de la langue. « Allons manger un bout, suggère-t-elle, ses lèvres détachées des siennes, prenant sa main dans la sienne pour l’entraîner à l’extérieur.

Les rues sont agitées, animées. Beaucoup de curieux et un grand nombre de passants costumés, prêts à apprécier les festivités proposées par la ville.

« C’est buffet à volonté », rit doucement Villanelle. « Tu as une préférence ? »

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Le trait d’esprit d’Eve fait doucement glousser Villanelle qui semble en cet instant considérer cette vanne comme la plus amusante qu’elle ait jamais entendue de toute son existence, alors que la femme qui partage sa vie suggère qu’elles pourraient se nourrir d’un Chinois ou d’un Italien ce soir. A vrai dire, elle se sent tellement affamée, et tellement galvanisée par sa nouvelle condition qu’Oksana a envie de goûter à tout et à tout le monde. Elle veut profiter de sa nouvelle condition, qu’elles en profitent toutes les deux au maximum, qu’elle abuse de ce sang auquel elle rêve de goûter, jusqu’à l’ivresse. Elle se sent ceci dit déjà ivre, ivre de toutes les opportunités qui s’offrent à elle, ivre du pur sentiment de liberté qu’elle ressent en cet instant, et qui dépasse absolument tous les autres.

Quand Eve affirme qu’il y a trop de monde ici, Villanelle, un peu trop gourmande et armée du sentiment d’être invincible, a envie de répliquer que ce n’est finalement pas grand-chose, et que c’est comme un buffet à volonté, qui leur laisse l’embarras du choix. Mais elle sait, bien sûr, ce que Eve entend par là. Elles ont besoin d’un peu de tranquillité et d’intimité si elles veulent opérer sans être dérangées, d’une manière ou d’une autre. C’est sûr que cela va restreindre leurs choix, mais qu’importe. A l’heure actuelle, Villanelle a beaucoup trop soif, et elle se satisfera d’absolument tout du moment que c’est susceptible d’étancher cette même soif et de lui faire du bien, du moment que cela leur permet de tester leurs nouvelles aptitudes, toutes les deux.

« D’accord, on va faire ça », confirme-t-elle, quelque peu perturbée par la proximité de toutes ces gorges offertes dans lesquelles il lui suffirait de planter ses crocs… mais elle saura se montrer patiente. Parce que ça en vaut la peine, largement la peine, et parce qu’elle n’a pas envie de gâcher ou de bâcler ce moment, vraiment pas.

Elle garde la main de sa fiancée fermement serrée dans la sienne en même temps qu’elle bifurque dans une rue perpendiculaire à la rue principale. Elles ne trouvent personne pour commencer, mais elle peut entendre des éclats de rire à un angle de rue quelques mètres plus loin. Villanelle tourne vers Eve un regard amusé et lui suggère sans aucun mot d’y regarder de plus près. C’est en toute discrétion qu’elles parviennent à jeter un regard d’où proviennent les voix. Elles sont trois, trois filles passablement éméchées qui ne marchent pas très droit et parlent beaucoup trop fort.

« Ça le fait pour toi ? » demande-t-elle, un sourire carnassier aux lèvres, déjà convaincue de ce que sera la réponse de son interlocutrice.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Partir en chasse, toutes les deux, quelle meilleure activité pour ressouder leur couple, pas vrai ? D’accord, d’aucuns argueraient peut-être que n’importe quelle activité vaudrait probablement mieux que celle-ci, mais Villanelle, pour sa part, estime que cet étrange et inexplicable concours de circonstances était précisément ce dont elles avaient besoin pour se retrouver, pleinement, dans le sang. Parce qu’après tout, c’était bien comme ça que tout avait commencé, pas vrai ? Villanelle se sent fébrile, impatiente. Villanelle se sent affamée. Elle brûle d’envie de planter ses crocs, et le plus tôt sera le mieux, dans une gorge bien jeune encore… elle a l’impression de pouvoir entendre le sang circuler dans tous les corps qu’elle croise, une symphonie de globules rouges dont elle est pressée de savourer la mélodie. Villanelle a aussi le sentiment de ressentir l’excitation d’Eve, et si elle n’est pas totalement capable de savoir laquelle encourage l’autre, elle est seulement heureuse de constater qu’elles vivent cela ensemble, à deux, une expérience qui ne manquera pas de les marquer profondément… et pour combien de temps ? Villanelle n’en sait rien.

Au fond d’elle, elle garde l’étrange et inexplicable conscience que cet état n’est jamais que temporaire – raison de plus pour en profiter un maximum, donc. Et c’est donc ce qu’elles feront bel et bien. Elles se sont trouvées des proies qui lui paraissent parfaitement idéales. Le sourire carnassier de Villanelle s’élargit en entendant Eve lui affirmer que c’est parfait. Elle peut le constater à la lueur dans son regard : Eve le pense bel et bien, et Villanelle trouve cette pensée ô combien grisante. Elle aususi trouve cela parfait. Terriblement, définitivement, résolument parfait.

Prédatrices, dangereuses, elles se dirigent vers ces deux jeunes femmes. Il est temps d’agir. Comment s’y prendre ? En endormant leur méfiance dans un premier temps ou en décidant de s’attaquer à elles directement ? Villanelle est tentée de ne pas faire dans la dentelle le moins du monde et d’assouvir son appétit dans la seconde. Elle est heureuse de constater qu’Eve a l’air aussi de souscrire à la seconde option. Eve aide une des jeunes femmes, qui avait manqué tomber, à se redresser. Elle ne lâche pas sa prise. Villanelle lui adresse un regard éloquent en même temps qu’elle l’encourage à planter ses crocs dans sa jugulaire. Les deux proies restantes hurlent de terreur, mais pour l’une d’entre elles, il est trop tard pour prendre ses jambes à son cou.

Villanelle réalise rapidement qu’elle semble avoir acquis de remarquables réflexes grâce à sa nouvelle condition. En quelques gestes rapides, elle parvient à faire une clé de bras à cette blonde au cri suraigu qu’elle fait taire d’un coup de crocs. La saveur du sang coulant dans sa gorge… ce n’est comparable à rien d’autre. C’est… délicieux… si savoureux… Comme le meilleur des alcools. Quand enfin, à peine repue, elle laisse retomber le corps exsangue de sa victime au sol tel une vulgaire poupée de chiffon, elle reporte son attention sur Eve, le regard brillant.

« Alors ? »

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Le sourire de Villanelle, extatique, carnassier, s’élargit quand Eve commente l’expérience qu’elle vient de vivre, qu’elles viennent de vivre toutes les deux. Une expérience intense, vibrante, exceptionnelle, une expérience offerte par les circonstances, et qui ne s’explique pas le moins du monde. Eve n’a jamais connu ça de toutes son existence, à l’évidence, Villanelle non plus, mais à présent qu’elle a goûté au sang, au sens le plus concret du terme, elle n’a définitivement plus la moindre envie de s’en passer. Elle veut s’abreuver de ce liquide rouge jusqu’à l’abandon, jusqu’à l’ivresse. Elle veut toujours ressentir cette sensation bien trop vive, bien trop agréable pour avoir envie de s’en passer, de quelque manière que ce soit.

Ce sentiment de vigueur, de puissance… est à nulle autre pareille. Villanelle a le sentiment que tous ses sens sont à présent aiguisés, et elle aime terriblement ressentir si intensément, elle qui a eu tant de peine à ressentir quoi que ce soit avant qu’Eve ne croise sa route et ne lui fasse éprouver les choses d’une manière qui lui avait jusqu’alors semblé proprement incompréhensible. Tout est si clair à présent. C’est elles deux, elles deux et ces nouvelles sensations, elles deux et un festin d’hémoglobine… Elle voit difficilement comment elle pourrait en réclamer davantage. Non, elle ne pourrait clairement pas en réclamer davantage, c’est une certitude.

Eve est plus rapide qu’elle à réaliser précisément le désir qui ne manquait pas de sourdre en elle depuis plusieurs longues minutes déjà… Elle a terriblement envie d’elle, de sentir ses lèvres contre les siennes, d’apprécier le goût de ce sang étranger tout contre sa langue… Alors, quand Eve l’embrasse, Villanelle répond à ce baiser avec un plaisir définitivement non contenu. Elle la serre le plus fort possible encore tout contre elle, profitant de sa chaleur, mais également de toute ces sensations qui semblent elles aussi exacerbées dans ces situations. Elle se sent… affamée. Elle a faim de tout. Faim de nouvelles victimes, faim de ce sang chaud et délicieux qu’elle découvre comme étant le plus exquis des nectars, faim de sa fiancée, dont elle dévore les lèvres des siennes avec un appétit et une gourmandises qu’elle serait bien en peine de contenir.

« J’en veux plus », souffle-t-elle contre les lèvres d’Eve avec une exigence évidente, avant de les embrasser de nouveau, toujours plus passionnément, convaincue qu’elle ne fait que retranscrire, en mots et en gestes, précisément ce qu’Eve pense elle aussi.

Elle ne sait qu’être convaincue du fait qu’en cet instant plus que jamais, elles sont sur la même longueur d’ondes, et elles veulent précisément la même chose, toutes les deux. Elle en veut plus, et elle veut croire qu’Eve saura répondre à ses exigences mieux que n’importe qui d’autre en ce bas monde. Plus que jamais.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Quand Eve s’écarte légèrement d’elle, Villanelle se demande si Eve ne commence pas à nourrir des regrets ou une inquiétude quant à leur situation. Ce serait compréhensible, après tout. Elles ne sont définitivement pas dans leur état normal, toutes les deux, et quand bien même c’est un état on ne peut plus agréable, elles auraient peut-être tout intérêt à reprendre leurs esprits… oui, sauf que la tueuse n’en a pas la moindre envie. Bien au contraire, elle a envie de savourer intensément chaque sensation, et ce d’autant plus qu’elle redoute quelque peu de voir tout ceci la déserter, les déserter tôt ou tard. Elle le vit comme un plaisir éphémère, et qu’il faut savourer d’autant plus à sa juste valeur tant qu’il est possible de l’apprécier.

Mais finalement, après quelques secondes, Eve ne cherche pas à les raisonner ou à trouver une réponse tangible à cette situation compliquée. Non, à la place, elle fait une suggestion inattendue, humoristique, même, et qui arrache le plus carnassier des sourires à Villanelle, qui comprend immédiatement où Eve veut en venir. Villanelle contemple avec fascination le propre sourire de sa fiancée, dévoilant ses crocs vampiriques.

« Tu as toujours les meilleures idées du monde », confirme Villanelle en se rapprochant d’Eve afin de savourer encore davantage sa présence et cette situation. Elle a besoin de se sentir au plus près d’elle, afin de savourer un maximum cette situation qu’elle trouve aussi grisante que merveilleuse. Villanelle écrase ses lèvres sur celles d’Eve et l’embrasse avec la plus grande des passions. « Je t’aime », ajoute-t-elle, son souffle se déposant sur son visage.

Après quoi, elle serre sa main dans celle d’Eve et part en quête de victimes dignes de ce nom… Embarquer des créatures impressionnables chez elles… oh, ça ne doit pas être si difficile au fond… Il suffit de promettre une soirée digne de ce nom, et de l’alcool à volonté… Rien de mieux pour satisfaire la curiosité de quelques esprits aussi jeunes que déjà alcoolisés. Villanelle attire Eve jusqu’à un groupe de jeunes un peu trop bruyants, qui clairement, ne marchent déjà plus droit. Deux filles et un garçon, qui n’ont plus l’air de marcher très droit, déjà. Villanelle les aborde, elle les séduit en quelques mots… suggère connaître un bon plan, un endroit qui leur permettra de véritablement vivre le grand frisson… Ce n’est pas vraiment un mensonge, après tout… Le frisson n’est pas seulement celui auquel ils s’attendent.

« Frisson garanti, vous verrez », promet-elle avec un sourire cryptique avant d’ouvrir la marche afin de conduire leurs victimes jusqu’à l’appartement des deux jeunes femmes… Qui n’est guère très loin. En quelques minutes seulement, elles pourront savourer tranquillement le reste de leur repas.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Se familiariser avec leur nouvelle nature aurait pu être une expérience déroutante, voire angoissante, mais qu’il s’agisse d’Eve ou de Villanelle, toutes les deux le prennent avec une déconcertante facilité, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, comme si elles s’étaient toujours attendues à ce que les choses prennent cette tournure, comme si elles avaient simplement atteint la forme la plus accomplie d’elles-mêmes. Elles s’acceptent sans se poser la moindre question, elles s’acceptent avec évidence et avec plaisir, elles s’acceptent de la même manière qu’elles s’aiment… avec force, certitude et violence…. Un mélange subtil d’émotions aussi ravageuses que galvanisantes, et qui ne tardent pas à les définir.

Quel plaisir que de voir ces jeunes idiots tomber si facilement dans ses filets. Promettez à quelques jeunes déjà légèrement ivres de pouvoir boire à l’œil, beaucoup ne résistent pas longtemps à une telle opportunité. Il ne faut pas longtemps à Villanelle pour leur offrir, à elle et à son âme sœur, le menu de choix qu’elles attendaient impatiemment de déguster toutes les deux. Bien sûr, l’apéritif n’avait pas été si mal, mais leur appétit semble des plus insatiables. Elles ont besoin de plus encore, de beaucoup plus… Ces jeunes naïfs feront définitivement l’affaire. En se concentrant bien, Villanelle peut entendre, le sang battre à leurs tempes, et elle réalise que c’est certainement là l’un des sons les plus excitants qu’elle ait entendu de toute son existence.

La petite troupe est menée par les deux femmes jusqu’à leur chez-elles. Les jeunes, alors qu’ils s’installent sur le canapé du salon, et après que Villanelle ait soigneusement et minutieusement verrouillé toutes les issues, s’impatientent déjà, se demandant ce qu’ils pourront bien boire. La manière qu’ils ont de les croire à leur service quand c’est, en réalité, tout l’inverse, a nettement de quoi amuser la blonde, sans l’ombre d’un doute. Villanelle suit le regard d’Eve quand cette dernière lui fait comprendre vouloir s’attaquer au garçon du groupe. La blonde hoche la tête discrètement tout en se déplaçant vicieusement derrière le canapé, dévoilant dans le même temps ses canines acérées.

Villanelle attend un signal silencieux de la part de sa compagne. Dès qu’elle l’obtient, elle n’attend plus. Elle se penche avec la vivacité de l’éclair sur une jeune rousse qui n’a rien le temps de voir venir et plonge profondément ses crocs dans la chair de son cou. Les hurlements de la joyeuse assemblée – plus si joyeuse à présent, envahit petit à petit l’espace sous l’œil amusé de Villanelle, qui se repaît avec délice du sang encore chaud de sa victime… Plus rien ne compte si ce n’est cet appétit vorace, et le besoin, tenace, inaliénable, d’être rassasié à tout prix.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Alors qu’elle s’abreuve jusqu’à plus soif du sang chaud de sa victime, Villanelle peut sentir peser sur elle le regard gourmand et fasciné de sa fiancée… Rien ne plaît davantage à la Russe que cela. Elle aime être observée par elle, elle aime les émotions qu’elle devine lui inspirer, car elles se communiquent à elle presque naturellement. Il lui est aussi agréable de vider entièrement ce corps frêle, qui a cessé de se débattre à présent, de sa substance vitale que d’en savoir son amante la spectatrice, même si cette dernière ne tarde pas à passer à l’action à son tour.

Et tout comme Eve avait tout dévoré du spectacle un peu plus tôt, Villanelle savoure à son tour la vision de sa future épouse, sublime en dangereuse créature de la nuit. Sans quitter un seul instant le cou de sa victime, dont elle veut apprécier le sang jusqu’à la dernière goutte, quitte à s’en rendre malade, elle regarde Eve s’attarder sur le jeune homme qu’elle a pris pour cible pour y planter voracement le crocs. Bon sang (c’est le cas de le dire), ce qu’elle est belle, ainsi : elle s’affirme dans toute sa puissance. Sensuelle, tentatrice, létale… Villanelle désire Eve en toute circonstance, elle la désire avec une ardeur et une violence inextinguibles, mais elle a tout de même le sentiment, en cet instant, de ne jamais l’avoir désiré davantage.

Le silence s’installe un instant dans la pièce, un silence qui n’a rien de pensant, cependant. Ces corps exsangues abandonnés au sol sont le cadet des soucis de Villanelle, qui en cet instant n’a d’yeux que pour sa fiancée. Si elle reste un instant immobile et ne fait rien, la lueur qui anime ses prunelles en dit long sur l’état de furieuse excitation dans lequel elle se trouve. Cette situation lui plaît plus que de raison. Villanelle se sent… euphorique, elle a envie de gouter à tout et de tout vivre avec cette intensité irréelle qui décuple le moindre de ses désirs. Quand enfin, elle se rapproche d’Eve, un sourire carnassier aux lèvres, elle ne peut dissimuler l’état de presque ivresse dans lequel elle se trouve.

Avec un mélange de sensualité et de gourmandise, elle rapproche son visage de celui de son amante pour laper de la pointe de sa langue la fine et appétissante trainée de sang qui avait coulé au coin de ses lèvres. Lèvres qu’elle ne tarde pas à embrasser avec une passion violente et démesurée. Elle l’embrasse comme si sa vie en dépendait, mais est-elle seulement encore en vie ? Elle se sent dans une sorte d’entre-deux indescriptible, qui lui confère le sentiment d’être plus vivante que jamais.

« Mords-moi », souffle-t-elle contre ses lèvres d’un ton impérieux, ses mains glissant le long de son corps.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Villanelle se sent terriblement exaltée, et ses baisers envers Eve le prouvent… Il y a quelque chose de fondamentalement animal dans la manière dont elles se jettent sur les lèvres l’une de l’autre et recueillent sur leurs langues respectives le sang qu’elles ont ingurgité avec tant de plaisir et de satisfaction… C’est comme un festin qui n’aurait jamais de fin. Un festin dont elles se délecteront à deux. Villanelle se sent belle, elle se sent forte, elle se sent puissante.

Et elle n’a aucun doute quant au fait que ce sentiment est également partagé par son épouse. Et c’est un sentiment immensément agréable. Elles sont fortes, elles sont invulnérables, elles sont inarrêtables… et aussi, elles ont terriblement envie l’une de l’autre, dans des proportions incontestables… Villanelle se sent brûler de l’intérieur tant son corps appelle celui de sa fiancée… Elle ne peut définitivement pas résister à une attraction aussi forte. Elle ne l’a jamais pu. Et ce soir encore moins que d’ordinaire.

C’est avec le plus grand sérieux que la blonde ordonne à son amante de la mordre. Elle veut éprouver cette sensation, cette douleur, elle le veut si ce sont les crocs acérés de la femme qu’elle aime qui se plantent dans sa chair… Cette pensée la fait frissonner d’envie, de plaisir et de désir… Cette pensée la transcende et ne lui plait que trop. Villanelle soutient le regard de sa fiancée alors que cette dernière relève son menton du bout de l’index. Elle rejette volontairement la tête en arrière afin de dégager sa gorge afin de lui permettre d’apprécier son parfum. Elle rit légèrement au moment de sentir la caresse de sa langue contre sa gorge.

Un léger cri quitte ses lèvres au moment de sentir les crocs de son amante s’y enfoncer, mais elle ne se débat pas. Elle ne se débat pas le moins du monde. Elle aime tout dans cette situation. Elle aime terriblement cette blessure violente, elle aime terriblement la pression de ses doigts sur sa chevelure. Elle aime tout dans cette violence sensuelle qu’est celle de son amante. Elle se laisse faire, peut-être un peu trop, consciente qu’elle prend peut-être un risque plus inconsidéré que ce que sa nouvelle nature pourrait bien lui laisser présumer. Elle veut avoir confiance en Eve, envers et contre tout. Et surtout, elle se pense trop invulnérable pour être atteinte en quoi que ce soit par cette morsure vive et brutale.

« Alors, j’ai quel goût ? »

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Villanelle affiche un sourire à la fois amusé et carnassier quand Eve lui dit qu’elle est délicieuse… La morsure était douloureuse, plus douloureuse encore qu’elle ne le serait probablement pour un être humain normal, à présent que ses sens se retrouvent décuplées, mais la douleur est une information qu’elle gère également d’une autre manière à présent que sa nature est totalement différente.

Quand Eve lui apprend combien elle est délicieuse, elle est convaincue de l’être à bien des titres, et elle en est absolument ravie. On ne peut plus ravie, même… Elle le savoure avec un plaisir immense, totale, et quand, non sans malice, elle lui propose de recueillir son sang à même ses lèvres afin d’apprécier sa saveur… Cette idée la séduit terriblement, et elle ne se fait pas prier le moins du monde au moment d’embrasser sa fiancée à pleine bouche afin d’apprécier toutes ces saveurs ô combien exquises, et qui auront tôt fait de lui monter à la tête. Tout est nouveau, tout est exceptionnel, tout en vaut terriblement la peine… Et Villanelle veut tout. Absolument tout.

« Très, très mal », répond Villanelle avec un gigantesque sourire aux lèvres quand Eve lui demande tout de même si sa morsure l’a fait souffrir.

Mais elle se rend bien vite compte du fait qu’il n’y a pas vraiment d’inquiétude dans le regard de la femme qu’elle aime… Non, c’est une lueur bien différente que Villanelle contemple dans les prunelles d’Eve, quelque chose qui s’apparente à du sadisme pur et dire… A ce sadisme merveilleux qu’elle trouve si séduisant chez elle et qui a clairement le don de lui faire tourner la tête. La douleur n’est que satisfaisante quand elle est choisie, et surtout quand c’est Eve qui la lui procure. Les sensations qui en découlent sont électrisantes, pour ne pas dire incomparables.

Villanelle ne s’oppose pas aux gestes de son amante quand les mains de cette dernière viennent agripper ses hanches afin de l’obliger à faire plusieurs pas en arrière. Même si le jeu auquel elles brûlent toutes deux de s’adonner pourrait bien se révéler terriblement dangereux, autant pour l’une que pour l’autre, c’est définitivement là un jeu auquel l’une et l’autre brûlent de s’adonner… Et quand bien même les risques sont présents et à peine calculés, ils en valent la chandelle. Villanelle ne s’est jamais sentie plus en vie qu’au moment de ne plus être capable d’entendre son cœur battre, et au nom de cette sensation diaboliquement grisante, elle serait capable de tout donner d’elle-même.

« Est-ce que tu veux essayer ? » demande alors Villanelle avec une lueur de sincère excitation dans le regard, ne tardant pas à presque immédiatement expliciter son propos. « Est-ce que tu veux que je te morde ? »

Parce que Villanelle, elle, en brûle clairement d’envie.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Eve se montre sadique, malicieuse, vile… Ce sont des traits de caractère qui ne lui sont pas complètement étrangers, en réalité, mais qu’elle a toujours compensé par d’autres traits de caractère tendant à les étouffer. Ici et maintenant, elle est totalement désinhibée, à l’écoute de ses instincts les plus bas… Et Villanelle adore la voir ainsi… Elle se surprend à vouloir la voir apprécier, encore et encore, les tourments de cette nouvelle nature aussi dangereuse que grisante. Elle trouve dans la cruauté de sa fiancée autant de la douleur qu’elle lui fait éprouver une excitation grandissante. Elle la veut… Elle la veut à un point inexprimable. Elle veut tout, absolument tout d’elle. Sans condition, sans restriction aucune, avec le plus grand bonheur.

Leurs baisers sont gourmands. Passionnés. Urgents… Ils révèlent leurs pulsions charnelles, les plus admises comme les plus enfouies. Elles ne veulent rien se refuser, elles veulent s’abandonner. Elles veulent s’aimer dans la beauté comme dans l’horreur, elles veulent s’aimer et se savourer. Elles veulent s’adorer, un point c’est tout, et sans envisager un seul instant que les choses puissent se passer autrement. Sans le vouloir un seul instant. Villanelle découvre une Eve plus prédatrice que jamais… Et elle adore la voir ainsi. Elle aime immensément cette nouvelle opportunité de la redécouvrir… Et chaque aspect d’elle qu’elle peut découvrir ne font que lui confirmer à quel point elle l’aime… plus que tout, au-delà du raisonnable… Humaine ou vampire, qu’importe, Eve est la femme – la créature – de sa vie.

Elle veut lui rendre sa cruauté, sa douleur, son désir, sa passion… Elle veut que leurs sangs se mélangent et ne forment plus qu’un. Elle veut savourer ces nouvelles sensations dans toute leur intensité et sans la moindre réserve, avec force, détermination et une passion totale. Elle veut la mordre, elle veut la boire, elle veut la savourer de toutes les manières possibles et imaginables.

Eve accepte qu’elle lui rende la pareille, mais avant cela, elle lui demande d’attendre. Pas trop longtemps, espère Villanelle, car dans les circonstances présentes, elle sent que sa patience – déjà limitée en temps normal – atteindra très rapidement ses limites, mais Eve ne met pas longtemps à donner corps à sa requête en la faisant reculer sur le canapé pour venir s’installer directement à califourchon sur ses cuisses. Un sourire carnassier étire les lèvres de Villanelle, révélant toutes ses canines, avant que leurs lèvres ne se retrouvent et qu’elles s’embrassent de nouveau, avec la plus grande passion. Quand leurs lèvres se détachent l’une de l’autre, Villanelle glisse une main dans l’épaisse chevelure se son amante pour totalement dégager son cou et y mordre profondément, savourant avec une immense satisfaction le goût de son sang, qui est à l’image précise de tout ce qu’elle s’était imaginée. Sucré, délicieux, enivrant… En comparaison, le sang jusqu’alors goûté ressemblait à du vague vinaigre. Le sang d’Eve est la chose la plus merveilleuse qu’elle ait jamais goutée. Parfaite. Addictive.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Un long frisson parcourt l’échine de Villanelle. Elle ne saurait dire si c’est l’effet de son sang, légèrement fruité à ses lèvres, aussi enivrant que le meilleur des bons vins… ou bien si ce sont les mots qu’elle prononce si lascivement à son oreille qui la plongent dans un tel état de transe. Probablement les deux, en vérité… Elle aime les paroles que son amante prononce, elle aime en concevoir la sincérité la plus totale et absolue. Elle aime l’idée qu’elle se sente véritablement entière et libre à ses côtés… Car le sentiment est partagé. Villanelle ne s’est jamais sentie véritablement libre avant de connaître Eve. Il avait fallu qu’elle la connaisse, qu’elle la pourchasse, qu’elle se laisse pourchasser, qu’elle l’apprivoise pour avoir un avant-goût de cette liberté, que vient confirmer à présent chaque seconde qu’elles passent ensemble toutes les deux. Villanelle veut la même chose. Elle veut tout explorer tant que c’est en compagnie de celle dont elle se délecte en cet instant du sang…

Elle relève finalement le visage, étourdie, comme galvanisée, les lèvres rouges et un mince filet d’hémoglobine traçant une rai blanche sur son menton pâle. Ses dents aussi, sont légèrement rouges, quand elle lui adresse son sourire le plus sincère et conquis, son regard plongé dans le sien. Ce moment que d’autres auraient peut-être qualifié d’horrifiant, elle l’a trouvé beau, d’une beauté passionnelle, singulière, charnelle… Elle ne découvre jamais mieux Eve que quand elle les expose toutes deux à cette cruauté qui leur est propre autant à l’une qu’à l’autre…. Alors, c’est tout un sens nouveau qui semble se révéler sous son regard énamouré… Elle n’est pas le chaos, elle n’a pas le sentiment de l’être, en dépit de sa personnalité hautement chaotique, il est vrai… mais elle aime passionnément l’idée d’être son chaos, celle qui aura mis sa vie sens dessus dessous…. De même qu’elle aime le chaos qu’elles incarnent quand elles sont toutes les deux. Rien n’est susceptible d’égaler ou de concurrencer cela… et rien ne le devra jamais.

« Je suis à toi », répond Villanelle d’un ton égal, la voix tremblante d’émotion, avant d’agripper ses lèvres aux siennes comme si sa vien en dépendait. Elle l’embrasse avec fougue, presque avec détresse, avec tout ce qu’elle a un jour pu exprimer d’émotions envers elle… et il y en a tant… tant d’émotions vives, puissantes, brûlantes, pour certaines insoutenables, et qu’elle n’avait pas la nécessité d’étudier, d’imiter ou de feindre, parce qu’elle ressentait tout pleinement, avec une acuité réelle que semble encore devoir accentuer, et ce pleinement, son statut de créature de la nuit. « Mon amour », ajoute-t-elle, presque à bout de souffle. « J’ai envie de rester comme ça. »

Elle ne spécifie pas plus précisément ce qu’elle entend par là. Rester comme ça, tout contre son corps, oui… Rester comme ça, auprès d’elle, passionnée et amoureuse…. Rester un vampire, et avoir le sentiment de donner une dimension plus belle et plus profonde à une relation qui l’est déjà tant.

Love will have its sacrifices. No sacrifice without blood.

feat. Eve

Peut-être que si… Peut-être que les circonstances les obligerait à changer quelque chose… Peut-être même qu’elles n’auront pas le choix, mais pour le moment… elles peuvent au moins décider que tout ceci ne leur pose pas problème, et faire le choix de s’abandonner pleinement à toutes les sensations qui les domine, et qui rend leur expérience commune encore plus merveilleuse et plus belle. En effet, pour l’heure, rien ne les oblige à faire en sorte que les choses changent. Ce qu’elles peuvent décider, c’est d’apprécier ces choses à leur juste valeur, et c’est donc ce que fait Villanelle, qui prend d’autant plus de plaisir à cette situation qu’elle ne peut que constater à quel point son amante s’y abandonne avec autant de naturel. Elles aiment et s’aiment dans toute cette bestialité, dans toute cette animalité, dans cette effusion d’hémoglobine et tout est… parfaite.

Un long soupir d’aise s’échappe des lèvres satisfaites de Villanelle quand les doigts d’Eve viennent courir le long de ses épaules. Elle délasse doucement ses moscles et le fait parfaitement, avant de caresser sensuellement sa gorge, puis sa nuque. Elle semble vouloir la caresser et l’étrangler en même temps. Aucune de ces deux perspectives ne déplaît à Villanelle ni ne l’inquiète. Elle est à l’affût de tout ce que son amante, en cet instant bien précis, peut se sentir prête à lui accorder.

Le contact de sa peau contre la sienne a la saveur du bon vin. Tout est enivrant, chaque sensation est décuplée… Et Villanelle savoure, savoure… sans jamais vouloir que ça s’arrête, bien sûr. Tout est réel, tout est fort, tout est à l’image de l’ordinaire de leur relation passionnée et tumultueuse, et en même temps, tout est nouveau… Tout gagne une intensité telle qu’elle vous galvanise. Et il est impossible d’y échapper… ou d’en réchapper.

« Alors qu’est-ce que tu attends ? » demande Villanelle avec une lueur lubrique dans le regard quand, dans un souffle, Eve reconnaît avoir envie d’elle. « Prends-moi. » C’est une proposition, une offre suggérée avec une immense sensualité… mais ce n’est pas que cela, bien au contraire. Elle le met au défi, elle lui donne un ordre, elle veut qu’Eve ne se retienne en rien, et exprime la puissance, la violence de ses désirs et de ses envies, sur elle, sans hésiter ne serait-ce qu’une seule seconde. « Fais ce que tu voudras de moi. »

Qu’elle la prenne, qu’elle l’embrasse, qu’elle la caresse, qu’elle la morde, qu’elle lui fasse du bien ou du mal… elle est prête à tout aimer de lui.