(TERMINE) Quand le chasseur devient la proie [Guts]

Vivre dans cet endroit était un rien étrange. Ce monde était si différent du Midland... Les constructions avaient toutes une manière d'être érigés très peu original, sans parler de l'architecture qui lui semblait si fragile et terne. Ici, pas de mur en pierre, mais ce qu'il nomme communément du béton. Des murs lisses, sans imperfections, recouvert d'une couche de peinture, rendant les rues uniformes et sans charme. C'était étrange... Guts ne se sentait pas réellement chez lui. Tout était si différent de ce qu'il avait pu connaitre. Ici par de roi mais ce que l'on appel un Maire qui dirige de manière clémente la ville. Pas de contrée ennemie pour venir s'emparer de ce royaume. Non... rien... Juste une vie paisible et loin, très loin de ce qu'il avait vécu. Adieu les batailles sanglantes, adieu la pauvreté, adieu la royauté qui crachait sur les pauvres et bonjour à l'harmonie. La technologie développé est aussi différente de ce qu'il a connu. Ils ont des "voitures" ce sont des engins qui n'ont même pas besoin de chevaux pour avancer. Si ce n'est pas fou ! Et ces trucs que tout le monde possède... les smartphones ! Depuis qu'il est ici, le chevalier a dû apprendre et s'accoutumer à tout cela. Ce fut loin d'être facile et il toujours cette fameuse tendance à oublier son portable dont il ne sait se servir qu'à vingt pour cent... Oui, ce n'est pas terrible comme statistique, mais il ne s'intéresse pas vraiment à ce truc endiablé. Pour éviter de paraitre trop étrange, il vit dans la forêt, là un homme l'a prit sous son aile et lui a apprit les rudiments de ce monde. En fait, il lui a également enseigné le maniement des armes à feux, un type d'arme mortel bien différent de l'épée ou des arcs. C'est censé être plus rapide et bien plus mortel qu'une arme blanche en ayant l'avantage de la distance.

Dans cette nouvelle vie, c'est une sorte d'ermite qui ne se mélange pas aux autres. La solitude l'a toujours connu et il craint sans cesse que les démons ne l'attaque de nouveau. Après tout, il est toujours un sacrifié, en témoigne cette marque à l'arrière de son cou qui parfois devient douloureuse. Le jeune homme ne vient en ville que pour une chose, son travail : le meurtre. C'est loin d'être glorieux dit ainsi, mais il s'est recyclé en tant que tueur à gage. Qu'aurait pu faire un ancien mercenaire comme lui ? Le choix semblait évident et il ne se voyait pas rejoindre les "forces de l'ordre" et être commandé par d'autres. Disons que la période qu'il a vécu auprès de Griffith et tout ce qui s'en est suivi, l'ont vacciné contre tout ça. C'est un homme libre et il compte bien le rester.

On lui avait donné un contrat, celui d'assassiner une femme. L'idée ne lui plaisait pas. Non pas qu'il soit du genre sexiste ou qu'il partage l'adage de ne jamais frapper une femme... mais c'était toujours dérangeant, heureusement ce type de contrat était rare. L'adresse ou vivait la jeune femme lui avait été fournis et Guts avait jugé que s'était une bonne idée de s'y rendre pour la tuer sur place. C'est qu'il voulait s'épargner de longues heures à observer un endroit vide et suivre le moindres des mouvements de cette personne. Plus vite ça sera réglé, plus vite il sera tranquille. Ainsi, il était entré par effraction, sans fracasser la porte, mais par une fenêtre mal fermée, le tout avec la plus grande des discrétions. Un tour de l'appartement lui avait permis de reconnaitre les lieux, où se trouvait les issus et également de chercher si des armes trainaient par là. D'ailleurs, il avait trouvé un flingue sous un fauteuil, une bonne idée de cachette, mais pas assez bien pour avoir l'ancien membre des Faucons. Il eut même l'audace de jeter les plus grands couteaux de cuisine dans la poubelle, simple protection. Puis, il attendit, pendant des heures et des heures... Ce n'est que le bruit de la clef dans la serrure qui le mit en garde. Bien caché, il attendit et quand la cible vint s'installer sur le fauteuil, il ne fallut que quelques minutes pour qu'elle sente que quelque chose n'allait pas. Caché dans l'ombre, il se rapprocha du dos du siège dans le plus grand silence, une corde de piano entre les mains. C'était plus discret, aucun bruit et bien moins salissant, aucune goute de sang ! Puis, il passa la corde autour du cou de sa victime et commença à serrer sans même avoir pris le temps de lui montrer sa présence. A quoi bon parler... de toute manière elle allait mourir, non ?

Son objectif était simple, tuer cette femme, c'est ce pour quoi il était payé. Assassiner pour de l'argent... n'importe qui pourrait trouver ça horrible. Au final, être un tueur à gage, ne diffère pas beaucoup de son ancienne vie. Il fut d'abord un mercenaire, allant d'armée en armée pour aider, mais ce n'était pas parce que tel où tel camp lui plaisait. Les opinions politique ne l'ont jamais intéressé. S'il faisait ça, c'était uniquement pour gagner sa croute rien de plus. Puis, Griffith l'avait recruté... enfin peut-être vraiment donner ce terme ? A la base, c'est Guts qui avait dû se défendre contre plusieurs des hommes du Faucon qui venaient l'attaquer. Certes, au final c'est le chef qui l'avait vaincu, mais pas tué. Et au moment d'essayer de "gagner" sa liberté dans un duel contre le jeune homme, il avait échoué et ceci voulait dire : le servir. Le chevalier s'en été accommodé, il faisait parti d'une troupe, comme quand il était enfant, c'est ainsi qu'il gagnait sa vie, jusqu'à ce qu'il soit fatigué de suivre Griffith et son rêve qui n'avait pas le moindre intérêt. En gagnant contre lui, il avait ainsi gagné sa liberté qu'il avait perdu autrefois, ça après avoir mené de nombreuse bataille avec son ami. Ce fut une sorte de rupture dans sa vie et dans leur amitié, car après ça tout changea. Cependant sa vie était toujours emprunte de mort à devoir se battre encore et encore. Que ce soit dans son ancienne vie ou dans la nouvelle, il semblerait qu'il ne puisse pas échapper à ça : tuer, c'est la seule chose qu'il sait vraiment faire.

Cette femme, ça lui importait peu de la tuer sans qu'elle puisse se défendre. Autant faire ça rapidement pour en être débarrasser et oublier cette histoire. Guts s'attendait à une prise de panique, à ce qu'elle gesticule et tente d'hurler à l'aide comme un animal hurlant à la mort. Mais non, elle restait aussi calme, comme si la tempête ne pouvait pas créer la moindre vague. Bon, elle essayait quand même de se libérer, comme n'importe qui, mais sans le côté "alerte rouge, panique". Tout le monde n'a pas peur de la mort, à moins que la peur la sidère tellement qu'elle ne soit pas capable d'agir comme quelqu'un de normal. Sa bouche parvint à sortir quelques mots, c'était un peu haché et difficile à comprendre vu qu'il lui écrasé la trachée avec sa corde de piano, mais ceci ne l'empêcha pas de comprendre ce qu'elle demandait. La jeune femme cherchait à savoir qui commanditait ce meurtre. C'est vraiment tout ce qui l'intéressait à ce moment même ? En général, les gens demandent pitié. Ce fut un brin amusant, n'aurait-elle donc pas peur de la mort ? "Tu seras morte dans quelques minutes, ceci n'a pas la moindre importance." dit clairement sa voix rauque. Non, il n'est pas du genre à bavarder trop longtemps, encore moins quand il s'agit de tuer. A quoi lui servira cette information une fois dans l'autre monde ? A rien. Il se mit à serrer davantage, son corps était derrière le dossier du fauteuil, ça lui demandait de mettre un peu plus de force pour bien maintenir la jeune femme en place. Une seconde d'inattention et elle pourrait réussir à avancer un peu et ce qui lui donnerait l'occasion de se dégager. En étant là, en train de la tuer, il pensait à la lettre qu'il avait reçu et ce dénommé "K", c'est ainsi qu'était signé la lettre, qui demandait la mort de cette femme. Une simple lettre, de toute évidence cette personne voulait rester anonyme, il ne pourrait même pas donner son identité à la jeune femme. Son esprit voulait trouver une raison à cette demande. Pourquoi la tuer ? Qu'est-ce qu'elle avait fait de mal ? Serais-ce sa conscience qui était en train de le travailler ? Ces questions, l'avaient légèrement déconcentré, très légèrement...

Non, Guts n'avait clairement pas l'intention de parlementer avec elle et de lui conter une jolie histoire en lui disant qui était le coupable de ce meurtre commandité. Franchement, qu'est-ce que ça pouvait lui faire, elle allait mourir d'ici quelques minutes. Est-ce qu'elle veut son nom pour le retrouver ensuite en Enfer et le faire payer ? Qu'importe, de toute manière, il ignore tout du commanditaire, comme ça le problème est réglé. Même si elle insiste, il s'en fiche. Bon sang, c'est donc la seule chose qui la préoccupe, savoir qui veut la voir morte ? En ce moment même, il est en train de l'étranger et ça ne semble pas la perturber plus que ça. N'importe qui de censé demanderait pitié pour ne pas mourir. Enfin, la logique est les gens... Tout le monde ne réagit pas de la même façon, n'est-ce pas.

Malheureusement, un moment d'inattention et voilà qu'il relâche légèrement sa prise, juste assez pour qu'elle parvienne à s'en défaire. La corde lui glisse des mains et voilà la future morte à quelques mètres de lui qui tente de se remettre de ce qu'elle vient de subir. Elle prend son temps pour récupérer un peu l'oxygène qui venait précédemment à manquer pour lui poser une nouvelle question. Maintenant, elle veut savoir combien on le paye, c'est pas censé être privé ce genre de question ? Et voilà qu'elle le prend pour une type vénale qui ne fait que courir après l'argent. Oui, sa victime pensait clairement qu'en faisant monter les enchères elle pourrait l'acheter. Certes, il a toujours été mercenaire pour avoir de l'argent, mais c'était surtout pour vivre, ce n'était pas ce fichu boulot qui allait faire de lui un prince. Encore moins ici, dans ce nouveau monde où il vivait tel un ermite au milieu de la forêt. "Tu peux garder ton argent, j'en veux pas. J'ai une mission, je la finirais !" Un mercenaire doit savoir resté loyal envers la personne l'ayant payé. Sinon vous imaginez le champ de bataille ? Celui-ci se transformerait en grand champ de négociation où l'ennemi chercherait à acheter son adversaire pour gagner. Et puis, faire ce genre de chose, c'est la porte ouvert pour avoir ensuite une mauvaise réputation. En plus de ça, ne connaissant pas directement le commanditaire, il n'a pas la moindre envie que ceci lui retombe dessus. Non pas qu'il est peur qu'on puisse envoyer un tueur à gage pour le tuer. N'oublions pas que durant presque toute sa vie, il a dû se battre pour ne pas mourir. Alors, un peu plus ou un peu moins, il n'est clairement plus à ça près. D'autant plus que si ce ne sont pas des hordes de démons, ça devient limite un jeu d'enfant pour lui de ce battre. "Tu veux vraiment m'obliger à employer la manière forte..." souffle t'il quelque peu las de tout ça. Il rangea la corde dans sa poche, de toute manière, elle ne lui servira plus. Le jeune homme n'avait pas d'arme à proximité, mais ses poings étaient une arme particulièrement puissante. Sans peur, il se rapprocha d'elle, il n'avait pas spécialement l'air menaçant, ni même d'aimer particulièrement le fait de "tuer" ou de "faire du mal". Son poing s'approcha très rapidement du visage de la jeune femme, soit elle se le prenait de plein fouet, soit elle esquivait ou elle le bloquait...

L'homme était là pour sa mission et c'est tout. On lui avait demandé de tuer cette femme et il allait s'exécuter. Oui, il aurait pu la laisser en vie, accepter son argent sans rien dire et oublier ce contrat. Sauf que ce n'est pas dans les habitudes de Guts de faire ça. Certes, un mercenaire travail pour l'argent, mais accepter l'argent d'un autre et faire faux bon au commanditaire c'est avoir une mauvaise réputation. Et sincèrement, il n'a pas envie que tout le monde le sache. Dommage pour elle, il allait continuer sa mission jusqu'au bout et la personne ordonnant ce meurtre pour écrire "mission accompli" dans son petit livret de vengeance.

La femme lui avait glissé entre les mains, lui échappant pour sauter plus loin tel un kangourou qui fuit, mais reste car il veut tout de même ce battre. Oui, elle était surement aussi stupide que cette animal. La logique aurait voulu qu'elle prenne ces jambes à son cou pour fuir par la porte, la fenêtre ou même s'enfermer dans une pièce et appeler du secours. Sinon, elle aurait pu trouver un objet, pourquoi pas essayer de lui balancer cette machine à écrire qui se trouvait en décoration sur un meuble derrière elle ? Mais non, elle semblait déterminée à en découdre. Si ceci était son choix, alors d'accord, tant pis pour elle, elle goutera de sa force physique. Sans plus attendre, il tente un premier coup de poing et il ne fait que frôler ces vêtements. En fait, il s'en fiche d'avoir raté son coup, il y va tranquillement et ça lui permet de jauger son adversaire. Au moins, elle n'est pas quelqu'un de lambda. A son tour, elle passe à l'offensive et il recule pour échapper au coup de genou qui serait normalement venu pile entre ses jambes. Et sincèrement, il préfère qu'on laisse ses ustensiles tranquilles même s'il ne s'en sert pas vraiment en ce moment. En reculant, son pied c'est légèrement prit dans le tapis du salon ce qui causa un déséquilibre, il voulu se rattraper sur ce qu'il y avait à coté de lui, soit la télé, mais ce n'était pas un objet fixe et il bougea. Ceci le fit tomber en arrière. Une chute qu'il aurait clairement préféré faire sur un oreiller bien moelleux histoire que son derrière puisse encaisser le choc d'une manière plus confortable. Ce n'était pas le moment de penser à la douleur et il n'avait pas vraiment, c'était juste le coup et la surprise. Même pas une seconde après, il était de nouveau debout sur ses deux jambes.

Bon, elle n'avait pas froid aux yeux, prête à riposter. Cet assassinat sera plus intéressant qu'il ne l'imaginait. Heureusement qu'il n'a pas laissé passer son tour sur ce coup là, sinon il aurait loupé quelque chose d'intéressant ! Ce n'était pas le moment de rêvasser, après tout, Guts n'est pas venu ici pour siroter un verre d'eau mais bel et bien pour tuer la jeune femme. Ainsi, il fonça sur elle avec la ferme intention de la pousser contre le mur derrière elle et pourquoi pas faire couler le sang pour décorer le mur de jolies tâche couleur paprika. Au passage, il fit tomber des papiers, dont une pochette qui étaient posés sur un meuble, le désordre allait débuter et la police pourra facilement conclure à un combat dans cet appartement. Ceci pourrait l'arranger à faire passer ce meurtre pour un règlement de compte. La police pourrait même penser à un ou une amante jalouse d'une rupture venant se venger ? Au final, il s'en fout, ce n'est pas son problème et tout ce qui l'importe en ce moment, c'est de la tuer pour réussir son contrat. Ce mur, elle allait se le prendre, c'était presque sûr. A voir si elle sait encaisser les dégâts et se défendre après un tel choc. Il l'espère, car ça fait longtemps qu'il n'a pas eu de challenge depuis qu'il n'est plus dans le Midland.

Ce léger déséquilibre aurait pu lui couter cher. Lors d'un combat, il suffit de pas grand chose pour que la vie soit perdu. Ce fut une chance que la demoiselle n'ait pas le temps de riposter et que ce malheureux incident soit au final banal. Ceci le fait surement passer pour un idiot, doublé d'un con. D'ailleurs, Guts se demande comment il a pu être aussi nul et se prendre les pieds dans ce tapis. En soit, ce n'était pas sa faute, mais celle de ce truc, mais quand même. Des guerres et des combats il en avait vu beaucoup. Alors s'il perd à cause d'un morceau de tissus décoratif, plutôt que contre un apôtre surpuissant... c'est pire que la fin des haricots !

Ne se laissant pas trop distraire, il repart presque tout de suite à l'assaut. Inutile de perdre du temps et de lui laisser l'avantage. Le guerrier fonce sur elle prêt à en découvre une bonne fois pour toute. N'oublions pas qu'il n'est pas ici pour enfiler des perles, mais pour tuer cette femme parce qu'on l'a payé pour ça. Le choc est assez violent et il espère qu'il va pouvoir terminer son boulot tranquillement. Avant qu'il ne se redresse, il sent un objet taper lourdement contre son cou, juste à l'endroit de la marque de sacrifié. C'est douloureux et ça le sonne. Guts a au moins le réflexe de reculer d'un bon. Sa main droite vint se poser à l'endroit douloureux. Ceci lui rappel la douleur qui revenait à chaque fois, chaque nuit, quand les démons approchaient. Une sensation de brulure profonde et lancinante accompagné du saignement de sa cicatrice. Mais là, il en ressentait juste la brulure, elle ne saignait pas, après tout, il n'y avait pas de démon dans le coin pour venir l'attaquer dans l'espoir de le tuer. Le jeune homme s'était toujours demandé si sa mort compléterait d'une certaine manière le sacrifice de l'éclipse et si Femto en gagnerait davantage de puissance ? C'était là une question sans réponse, il ne l'avait même pas demandé au Skull Knight. "Ce n'était pas très sympa ça, je ne suis pas une Piñata !" lui lance t'il en la regardant. C'est marrant, dans son monde, ces objets n'existaient pas, il avait apprit leur utilité et existence ici. "Pourquoi ne pas te laisser mourir, ta résistance me fait bouillir !" grogne t'il. On lui avait dit que ça serait un travail facile. Personne n'avait indiqué qu'elle était du genre "dur à cuir". "Les gens normaux sont comme des animaux, ils prient et fuient. Mais toi, tu restes là... Pourquoi ?" Le seul genre de personne capable de rester dans une situation aussi dangereuse et perdu d'avance serait une personne comme lui, un guerrier, un soldat, quelqu'un n'ayant pas peur de se battre. Est-ce que comme Casca, elle était une combattante ? Son regard la détailla un peu plus, mais ces vêtements ne lui permettait pas spécialement de bien voir sa musculature. En même temps, les femmes n'ont pas des muscles aussi développé qu'un homme et on peut difficile comparer les autres à lui. A coté de beaucoup, Guts est un monstre, mais cette force, il l'a acquise pour sa survie, car les hordes démoniaques sont sans pitié. Après tout, dans son monde, elle lui avait prit un bras, qui est ici toujours et un œil qui lui n'a pas fait son retour. Mais le fait qu'il soit borgne n'a jamais été un handicap. Se redressant, il lâcha son cou encore un peu endolori, dans la main de la femme, il y avait toujours la petite statuette. Cela pourrait-être une bonne idée de la tuer avec ça, un peu comme une sorte de revanche...

Spoiler:

Quoi ? Elle n'est pas comme les autres ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que la personne qu'il ait à tuer ne fasse pas partie de la catégorie du commun des mortels. Oui, la plus grosse partie, celle qui ne fait que fuir en pleurant et criant quand quand quelqu'un cherche à le tuer. Ce même genre de personne incapable de se rebiffer contre son assaillant et même s'il parvient à le mettre à terre, il le laisse en vie pour prendre leurs jambes à leur cou et courir le plus loin et le plus vite possible et mourir plus tard bêtement car le tueur les aura retrouvé. Eh bien non, elle était plutôt du genre battante, un peu comme un soldat qui se battra jusqu'au bout pour rester en vie. On ne lui avait pas spécifié sur le contrat que sa cible allait lui donner du fil à retorde. Au final, n'est-ce pas plus amusant d'avoir un peu de challenge ? Au moins, ce n'était pas un meurtre banal qui s'exécute en deux secondes sans se salir les mains. Là, il pouvait ressentir une certaine adrénaline, la même que celle qu'il avait déjà connu sur les champs de bataille quand il était au côté de la troupe du Faucon.

Très vite, il comprit pourquoi elle n'était pas à classer chez "les normaux". D'après ces dires, elle était comme lui, une tueuse. What ? C'est quoi ce délire ? Pourquoi l'envoyer la tuer ? Qu'est-ce qu'elle a bien pu faire de mal pour qu'il soit missionné ? Bien sûr, ce petit détail important, personne ne le lui avait donné... Ben non, parce que tuer une tueuse c'est la même chose que de tuer une personne qui ne sait pas faire... Bordel, à l'avenir, il faudra qu'il pense à mieux détailler les contrats qu'on va lui proposer ou qu'il enquête avant pour éviter ce genre de surprise pas très agréable. "Tu pourrais tout aussi bien mentir... Et puis... si on envoie un tueur pour te tuer c'est que tu as dû sacrément merder ou désobéir à quelqu'un ?"
demande Guts qui voulait flâner quelques infos. Si on l'envoyait pour la tuer, un jour, on pourrait également demander à quelqu'un de le tuer. Alors, se rencarder pour savoir si elle sait la raison qui a poussé quelqu'un à l'envoyer, ça pourrait être une très bonne idée. "C'est quoi le problème ? T'as refusé de tuer ta dernière cible ? Franchement, tu crois que je vais t'épargner ? Si je te laisse vivre, c'est peut-être moi le prochain sur la liste, car j'aurais échoué..." Ce point n'était pas à prendre à la légère. Bien qu'il ne connaisse pas du tout le commanditaire, il aimerait éviter d'avoir une horde de tueur à gage voulant le tuer à ses trousses. Disons que sa vie est déjà bien assez merdique pour ne pas en rajouter. Parler ne voulait pas dire que le combat était terminé, alors il revint à la charge vers elle pour essayer de la frapper d'un droite au visage, suivi d'un uppercut du gauche. Un enchainement qu'on pourrait juger classique, mais brutal avec la force du chevalier.

Le fait qu'elle réponde avoir pas mal d'ennemis aurait presque fait rire Guts. Ceci confirmait ce qu'il imaginait. Si on l'avait envoyé pour la tuer, c'est bien que quelqu'un devait lui en vouloir pour X ou Y raison. Elle devait donc comprendre la situation, on l'avait missionné et il est difficile de faire marche arrière dans ce genre de situation. Refuser de la tuer alors qu'il se trouvait là, juste devant elle, à deux doigts de parvenir à l'envoyer vers un autre monde, ce serait tout de même idiot. Qu'est-ce qui pourrait d'ailleurs lui arriver, si jamais il refuse la mission ou l'échoue ? D'ailleurs, il émit l'idée à sa cible, si on l'avait envoyé, c'est peut-être parce qu'elle avait échoué une mission. Visiblement, ce n'était pas le cas, elle tuait toujours ces cibles. Dans ce cas, elle peut comprendre son adversaire ne peut tout simplement pas faire marche arrière lui aussi. C'est qu'il a bien assez de chose à gérer pour avoir en plus quelqu'un qui voudrait se venger de lui, car il n'a pas tué une cible. "Alors pourquoi je devrais refuser de te tuer ?" C'est un soldat, un guerrier à la base et la pitié ne fait pas spécialement partie de lui. Tuer des hommes qui ne font que leur boulot, c'était son propre boulot. Et même une fois une bataille gagnée, il n'était pas rare d'éliminer les derniers soldats vivants. Ainsi, le royaume attaqué, se retrouvait à la merci d'un autre et ne pouvait que se soumettre. Ce sont les durs lois de la guerre !

Toujours trop curieuse, la jeune femme voulait savoir qui l'envoyait. Peut-être devrait-il lui dire que la curiosité est un vilain défaut. Clairement, ce ne sont pas ces questions qui risquent de la sauver en ce moment. En plus, il n'est pas capable de répondre à ce qu'elle essayait de chercher. Veuve ou orphelin, comment pourrait-il savoir quel type de personne cherchait à se venger d'elle ? Il n'est pas devin et n'a jamais rencontré le commanditaire, en fait, il ne les rencontre jamais. C'est un message qu'on lui fait parvenir, il n'a qu'à accepter ou refuser, c'est tout et ça lui convient très bien ainsi.

Voulant la faire taire, il avait foncé sur elle et elle se prit un coup, par le plus tendre en plus de ça. Ce devait être douloureux, mais il n'était pas prêt à compatir pour elle. Après tout, elle n'est qu'une simple inconnue et il n'a aucun lien avec elle. Plutôt que de se concentrer sur le combat, elle continue son interrogatoire. Vraiment, elle n'avait aucune logique à ses yeux. Poser des questions plutôt que de se concentrer sur sa survie... aucune logique, vraiment ! Guts n'avait pas tellement fait attention aux supports qu'on lui avait envoyé, mais il se souvenait du "K" en guise de signature. Une signature qui lui était inconnue et rendait le tout énigmatique. Au début, il avait pensé que ce pouvait être un tour de la main de dieu, mais cette lettre ne correspondait à aucun des cinq. "Qu'est-ce que ça change si l'ordre d'assassinat était signé d'un "K" ? Je dois quand même te tuer. Ça ne te mèneras pas bien loin." Oui, il essayait de lui faire comprendre que parler ne la sauvera pas et qu'elle se mettait plus dans la merde qu'autre chose. Mais était-elle capable de comprendre ? Guts encaissa son coup, il le sentit un peu passer et remercia ses abdos d'être assez fort pour encaisser un coup pareille. Pas le passé, il avait connu des blessures pire que ça et il a toujours continué à se battre. Faillir devant un démon, c'était la mort assurée. "Tu ne fais que gagner du temps avec tes bavardages. J'ai aucun raison d'abandonner cette mission." Autant être clair avec elle, après tout, elle disait bien ne jamais refuser de tuer ces cibles, pourquoi devrait-il le faire ?

Cette mission d'assassinat n'avait vraiment rien à voir avec les autres. Il était tombé sur la cible qui avait le moins peur du monde et qui en plus voulait jouer à la causette. Comme si parler avec le Chevalier noir allait lui épargner la mort. C'était sa mission et savoir à présent qu'elle était une tueuse à gage ne lui faisait ni chaud, ni froid... Disons qu'il aurait aimé être averti avant, histoire d'être préparé à ça. Nous diront que ce sont les aléas du métier et que nous ne pouvons pas être au courant de tout. Alors, il va faire avec. Ce qu'elle pouvait être agaçante... Du coup, il était bien obligé de l'écouter et pour la faire terre, il espérait que ses réponses suffiraient. Mais pensez-vous vraiment que ce soit suffisamment efficace ? Que né-ni !!!!

Déjà, elle prononça des mots dans une langue qui lui était parfaitement inconnu. Ceci le fit arquer un sourcil, il n'aimait pas ça. Depuis tout à l'heure, elle lui cassait le oreiller à lui poser des questions et voilà qu'elle parle dans une langue incompréhensible, ce n'était pas bien sympa et limite en mode foutage de gueule. Sa gorge émit un grognement, le genre qui correspond à un mécontentement. Alors qu'elle l'attaquait, il résista et salua sa musculature pour être capable d'aussi bien encaisser. Heureusement qu'il avait vu le coup venir, en tout cas ça faisait moins mal que le cou qu'elle lui avait mis plus tôt avec le bibelot.

Contre tout attente, après avoir marmonné il ne sait trop quoi, elle se redressa vers lui avec un regard de chien battu implorant. Wow ! C'est quoi ça ? Est-ce qu'elle ne le prendrait pas pour mère Thérésa ? S'il est ici c'est pour la tuer, pas pour avoir pitié avec ce genre d'attitude bizarre. Sans détour, elle lui demanda de l'aide, enfin de l'aide... En gros, elle voulait une sorte de sursis. Est-ce qu'elle pensait vraiment que ceci était possible ? Qu'il la laisse aller tuer le type qui lui avait demandé de l'éliminer. De base, c'est pas son truc de faire ça. De plus, il n'a pas connaissance de ce mec. On lui a envoyé la demandé, il a répondu "OK" et le voilà devant elle. Alors, même s'il voudrait vraiment l'aider, il n'en a pas le pouvoir. "Et pourquoi je ferais ça ?" demande t-il. "C'est lui qui m'a demandé de vous tuer. Si je vous laisse partir, ou si je vous laisse le tuer... Comment va t'on me payer ?" Guts n'est pas le genre de type à courir après l'argent. Il a déjà une vie plus que modeste à vivre dans un pauvre chalet au milieu de la forêt. Mais il lui faut bien de quoi vivre, alors les meurtres, ça rapporte ! "Si vous échouez, c'est qui qu'on voudra tuer après ? C'est moi. Et j'ai bien assez de merde comme ça, pour ne pas avoir à gérer des connards qui voudraient me tuer par la suite." La laisse vivante, serait un gros risque et pour l'heure, elle n'a pas vraiment d'argument qu'il pourrait juger convainquant pour qu'il lui laisse la vie sauve. Vous le pensez dure en affaire ? C'est juste qu'il sait ce qu'il peut se passer. N'importe qui peut se retourner contre vous et il a déjà des ennemis dangereux avec Griffith et le reste de la God Hand, sans compter les démons. "Rendez moi service... laissez moi vous tuer !" Ce n'était pas une demande, mais plutôt un ordre. Son heure était venue, c'est ainsi, elle ferait mieux de l'accepter.

La payer ? Le payer plus ? Guts n'est pas le genre d'homme qui court après l'argent. S'il tue, c'est pour avoir de quoi vivre par la suite. Oui, il pourrait faire un boulot honnête et tout le monde serait content, mais dans le fond, il a toujours été un solitaire. De plus, la mort a toujours été proche de lui. Se battre et tuer c'est ce qu'il sait faire de mieux. Depuis qu'il a vu le jour, on l'a entrainé pour devenir ce qu'il est aujourd'hui. Né d'une mère pendue, il a survécu à une chute et une troupe de mercenaire l'a recueilli. C'était pourtant un bien mauvais présage, un gosse trouvé sous une femme pendue. Mais la femme du chef ne pouvant avoir d'enfant avait vu ça comme un signe. Est-ce que c'était une chance pour lui d'avoir été recueillit ? Difficile à dire... On ne peut pas dire qu'il ait vraiment reçu de l'amour de son père adoptif, seul sa mère adoptive avait vraiment de l'affection pour lui et une fois cette dernière morte, le pauvre Guts n'avait plus de réelle valeur aux yeux du chef. En fait, sa vie n'est qu'un enchainement d'évènement triste et tragique. De la survie pure et dure pour ne pas mourir trop tôt. Même lors de sa rencontre avec les Faucons, il aurait pu mourir, Griffith aurait pu le tuer, mais il a fait de lui, d'une certaine manière, son prisonnier, son serviteur. Leur relation était bien plus que ça, l'homme était devenu un ami, mais un ami ayant osé le trahir. Aujourd'hui, que pourrait-il faire de différent ? Devenir caissier ? Être commercial ? La confiance en les autres n'est plus à l'ordre du jour et il préfère vivre loin de tout. Alors, même si elle lui promet la richesse, ça ne l'intéresse pas plus que ça et ce que le fameux "K" paye pour cette mission lui convient. Mais comment faire comprendre ça à cette femme qui semble ignorer que l'argent ne l'attire pas plus que ça.

Cette femme... elle était décidée à tuer le commanditaire, la situation était plus qu'atypique et ceci parvint un peu à le décontenancer. "Vous croyez ça vous ? Juste parce que vous le décidez, vous allez vraiment le tuer ? Les choses ne son jamais aussi simple." Sur ce coup là, le chevalier noir sait de quoi il parle. Lui même court après un "fantôme" depuis trop longtemps à présent. Griffith... Femto depuis sa renaissance démoniaque au sein de la main de dieu. Guts c'est juré de se venger et de le tuer pour sa traitrise. Mais il faut avouer que s'il se retrouve face à lui, un choc se fera dans sa tête. Inexorablement, il verra cette scène devant les yeux, ce moment fatidique ou il détenait Casca, la violant sous yeux impuissants. Tout lui rappelait ce cauchemar qu'il ne parvient pas à oublier, tout comme le sang et les corps déchiquetés de leur compagnons tué par les hordes démoniaques des cinq membres de la God Hand. Les affronter, c'est ce qu'il doit faire, mais la chose n'est pas si facile et il ne doute pas que ce soit la même chose pour elle.

Histoire  d'essayer de le convaincre, elle était même prête à lui rendre service. Ah bon ? Et qu'est-ce qu'elle compte faire ? Le ménage chez lui ? faire la cuisine ? Il n'y a rien dans ce monde qui puisse lui rendre service. Peut-être qu'elle pourrait trouver des informations sur Griffith, Slan, Ubik, Void ou l'un des autres membres de ces terribles dieux. Mais il doute qu'elle y parvienne. De son côté, ça fait depuis l'éclipse qu'il les recherche et la seule qu'il a affronté sans pouvoir la tuer, c'était Slan. "Admettons que je ne te tue pas... J'ai mieux à faire que d'avoir un contrat sur ma tête et une dizaine de tueur à gage qui cherche à me tuer !" assure t-il à la jeune femme. "Je ne sais même pas où ce trouve la personne m'ayant engagé, c'est pas comme si je pouvais aller la voir et lui donner des explications." Bizarrement, il se mit à sourire, cette situation, c'était du grand n'importe quoi. Si Casca était là, elle lui mettrait surement un coup sur tête en le traitant d'idiot et elle aurait raison. "Toi et moi, on va trouver ce type. Je te conduirais à lui et tu te démerderas avec lui. Rien à foutre de vos histoires. Je veux juste mon argent et qu'on fiche la paix après ça. Sinon, je viendrais te tuer et lui aussi." En gros, c'était un très gros sursit qu'il lui donnait, mais ça impliquait une collaboration entre eux deux. En même temps, il ne veut pas un coup fourré de sa part, c'est pour ça qu'il va la garder à l’œil durant la période ou ils chercheront ce type qui n'a pas donné d'adresse. C'était à prendre ou à laisser, il ne donnera pas de meilleure chance à la jeune femme. Si elle refuse, eh bien ce sera simple, la mort arrivera pour elle.

Bon sang, mais qu'est-ce qu'il était en train de faire ? Essayer de négocier ? Non, il n'essayait pas, à la base, c'est elle qui l'avait lancé sur le chemin de la négociation et il n'était pas spécialement chaud pour ça. Sa venue ici, c'était dans l'unique but de la tuer, d'empocher son argent et fin de l'histoire. Voilà que l'histoire devenait beaucoup trop compliqué à son goût et cela malgré lui. Deviendrait-il du genre sentimental pour abdiquer de la sorte ? Non, ça n'avait rien à voir. Même si tuer a toujours fait parti de sa vie, il faut dire qu'être un tueur à gage n'était pas vraiment son truc. Tuer sur un champs de bataille, n'a rien à voir avec tuer sur la demande de quelqu'un. Dans une bataille, les soldats sont engagés, ils savent ce pourquoi ils se battent, la défense de leur royaume ou pour une cause qui leur semble juste. Tuer via à un contrat, c'est juste pour se faire de l'argent facile et parfois pour le plaisir de l'assassinat. Guts se souvient... un lointain souvenir où Griffith lui avait justement demandé de tuer le frère du roi. Un homme qui n'était pas le chef des Faucons et qui lui faisait de l'ombre. Le tuer, c'était faire un pas de plus vers son rêve futur de devenir un jour le roi. Pourquoi est-ce que Guts avait accepté ? Ouais, cet idiot avait accepté la mission sans vraiment broncher. Au final, il a bien tuer le frère du roi, mais le bruit avait attiré le fils de cet homme. Le chevalier avait pensé à un garde et n'avait pas hésité à enfoncer son épée dès que la porte c'était ouverte... Sous ses yeux horrifiés, il n'avait pu que constater le corps de ce petit garçon, effrayé, souffrant le martyr et crachant du sang. C'était son œuvre, son erreur et surtout son plus grand regret. Au final, cette négociation, c'était lui éviter de tuer pour rien.

La jeune femme tendait sa main vers lui, est-ce qu'elle voyait ça comme un signe de paix ou de contrat établi entre eux ? On ne peut pas vraiment dire que Guts soit du genre habitué aux coutumes de ce monde et de ces gens, alors il préféra ne rien faire. "Se serrer la pince ? Quelle drôle d'expression !" dit-il simplement sans pour autant s’exécuter. Voyant sa victoire et qu'elle n'allait pas mourir ce soir, elle voulait célébrer ça autour d'un verre. N'est-ce pas insensé et fou de vouloir faire ça avec la personne qui a été envoyé pour la tuer ? Cette femme était complétement folle ! "Si je bois, ça ne veut pas dire qu'on est ami," grogne t'il envers la jeune femme. Oui, il est du genre rustre, mais c'était un mercenaire et dans le fond, il l'est toujours, venant d'un monde aux mœurs totalement arriéré comparé à ce monde. La demoiselle continua en se présenta sous le nom de Villanelle. C'est bizarre, sur sa porte il était pourtant écrit Oksana Astankova, non ? "Pourquoi votre nom n'est pas le même que sur votre porte ?" Une simple question, mais il doutait s'être trompé, ses informations étaient bonnes et vu sa manière de négocier, il ne s'était pas trompé. Mais pourquoi cette autre identité ? "Je m'appelle Guts." Un nom bien loin d'être doux à entendre, ni avec une signification très sympathique. Mais c'est le nom qu'il a toujours eux, que son père adoptif lui avait donné. A croire qu'être le fils d'une pendue ne donne pas le privilège d'avoir un nom doux et joyeux. "Vous qui avez l'air si maligne, vous avez un plan ?" demande t-il. Qu'est-ce qu'elle compte faire ? Se faire passer pour morte pour retrouver l'homme qui veut la tuer ? Ou demander à Guts de dire qu'il a échoué ? Tout est possible, il aimerait juste savoir comment elle va s'y prendre. Après tout, il fait partit du plan.

Au moins, les deux étaient sur la même longueur d'onde, ni elle, ni lui, n'ont l'intention de devenir amis. On peut dire que l'amitié à un goût amer depuis la trahison de Griffith. Qui aurait cru que cet homme qu'il avait admiré et épaulé sacrifierait sa troupe pour obtenir de grand pouvoir. Certes, dans la suite de ses aventures, il avait rencontré d'autres personnes. Quelque part, ils sont tous devenus ses amis, mais une certaine distance et une froideur sont toujours restées. Guts est un solitaire et sa vie n'a qu'un seul but à présent, tuer le traite qui a fait du mal aux personnes qui comptaient pour lui et à Casca. Sans oublier la main de dieu, car ils sont à l'origine de tout ça. C'est une vengeance qu'il souhaite, ici, dans son monde, qu'importe, il la veut et il l'aura, le temps que ça prendra n'a au final pas d'importance. Sa cible, ou sa partenaire... en fait, comment doit-il la nommer à présent ? Qu'importe, ceci n'a pas vraiment d'importance. Elle lui demandait si du champagne lui allait. Du champquoi ? D'où il vient, cette boisson élaboré n'existe pas. Le vin, les différents tords boyaux ça il connait, mais le champtruc lui est totalement inconnu. "Connais pas..." dit-il simplement au risque de passer pour un ovni qui débarque sur cette planète. Mais n'oublions pas qu'il vient d'un monde ancien. Elle lui expliquera peut-être ce que c'est, à moins qu'elle ne décide de se moquer. Depuis deux ans qu'il est ici, il ne va que très peu en ville et dans les magasins, alors il n'a pas tellement cherché à savoir ce qu'ils buvaient dans ce monde. C'est surement là, une erreur de sa part, mais il se sent mieux loin de tout ce monde et se sent tellement mieux dans la forêt.

La raison pour laquelle le nom qu'on lui a donné ne figure par sur la boite à lettre de la jeune femme est toute simple, elle ne l'aime pas. Guts trouve ça un peu léger comme raison. A vrai dire, le jeune homme ne s'est jamais posé la question de savoir s'il aime ou pas le prénom qu'on lui a donné. De base, il n'avait même pas de nom de famille, mais cela était plutôt commun dans son monde. Les riches en avaient, mais les pauvres n'étaient pas grand chose. Vu la manière dont il a vu le jour et quel genre de personnage l'avait recueillit, il ne pouvait pas s'attendre à un nom de famille et encore moins un prénom qui en jette. Guts. C'était lourd et guttural. Sans oublier sa sinistre signification : entrailles. Son père adoptif à surement joué sur le fait qu'il vient des entrailles d'une femme pendu. Qu'importe, ça ne l'a jamais dérangé. "Je sais pas, je ne me suis jamais posé la question. C'est qu'un prénom, l'important c'est pas qu'il soit beau où moche, mais ce qu'on en fait et lui faire nous forger une réputation." Malgré lui, son prénom à très vite parcouru les terres du Midland, il était le mercenaire ayant tué à lui tout seul cent homme sans mourir dans une embuscade. Ceci avait contribué à sa renommé. Puis plus tard, bien après l'éclipse et à force d'affronter les hordes de démons, il est devenu Guts, le chevalier noir. Un prénom évolue au fil des années et de ce qu'on fait. De mercenaire, il était devenu un chevalier redouté, mais aussi la cible des démons. Une triste vie, sans grand bonheur, uniquement fait de sang, de chair, de boyaux, de combat, de douleur et de tristesse... Mais c'est sa vie, est-ce qu'il peut la détester parce qu'il est né sous de mauvais augures ?

Le tueur à gage n'avait pas l'intention de divaguer sur son prénom ou celui de Villanelle. Le plus important, c'était de connaitre le plan de sa "cible" pour arrêter le commanditaire de son assassinat. D'après ces dires, ce fameux "Konstantin" aurait une fille qu'elle comptait kidnapper. Sincèrement, c'est typiquement le genre de plan qu'il n'aime pas. Devoir utiliser une tierce personne pour parvenir à ces fins. Cette fille était innocente, elle n'avait clairement pas à souffrir pour les actes de son paternel. "Elle a rien a voir dans cette histoire. On a pas besoin de lui infliger un traumatisme. La gamine ne fait pas partie du plan !" Son ton était ferme, il n'avait pas l'intention de revenir là dessus. Hors de question de l'utiliser. Un autre plan pourrait se révéler tout aussi utile qu'un "kidnapping". "J'ai brulé l'ordre de mission, comme tout ceux que je reçois d'ailleurs." Le chevalier noir avait apprit qu'ici, il ne veut mieux pas garder des preuves. Alors, il se contente de lire avant de bruler les papiers pour qu'il n'en reste plus rien et que la police ne puisse pas avoir le moindre indice. Oui, c'est un homme prudent et méfiant. "Pourquoi ? Une information aurait pu nous aider ?" demande t-il. Il se souvient encore des détails et pas que de ce qu'il y avait écrit. Alors, sa mémoire peut encore aider.

Non, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'est le champagne. Guts espérait que ce soit un bon tord-boyaux comme il pouvait en boire dans le Midland, une boisson d'homme en somme. Le pauvre, il sera bien déçu quand il goutera cette alcool censé être délicat et festif qui ne lui fera pas grand chose. Mais les bulles risques d'être une sensation des plus étrange dans sa bouche. Enfin, il verra ça le moment venu, il n'est jamais trop tard pour découvrir tout un tas de choses. Le borgne prit le verre et observa la couleur dorée du liquide, en soit, ça n'avait rien d'étrange, mais les bulles sur la parois était un élément nouveau pour lui. Par contre, il décida d'attendre avant de boire, des fois que ce soit un piège et qu'elle cherche à l'empoisonner. Vous savez, on n'est jamais trop prudent dans ce monde ! La jeune femme commence à gouter à son verre et il en conclu qu'aucun poison n'a été ajouté dedans, du moins il espère. Le chevalier à une bonne constitution, il est fort et peu beaucoup encaisser, mais un empoissonnement reste risqué pour lui. Ses lèvres viennes goûter le "Champagne" et le goût ne lui explose pas les papilles, il trouve ça, insipide et terne, absolument pas fort et ne trouve pas que ça ressemble à de l'alcool. "C'est quoi ce truc ? C'est même pas fort... on peut pas appeler ça de l'alcool !" Oui, il s'offusquait de boire un truc pareille sous le nom "d'alcool". Clairement, il n'ira jamais acheter ça.


La conversation continua et le plus important et intéressant était donc de voir comment agir pour retrouver le commanditaire. Villanelle qui semblait bien le connaitre avait tout d’abord l'intention de kidnapper la fille de ce type. Sincèrement, ce n'était pas du goût du jeune homme de devoir s'en prendre à une enfant innocente. Ce n'était pas elle qui était dans l'histoire, mais son père, c'était donc lui la cible. Lui n'a nullement l'envie de s'en prendre à quelqu'un d'autre. En tête persiste le souvenir de cette nuit ou il avait tué ce pauvre gosse qui avait ouvert la porte. Un gamin innocent qui était le fils de l'oncle du roi. Le bruit de l'assassinat de son père l'avait fait venir et Guts avait sur-réagie en pensant que c'était un garde. C'est un souvenir qui le hante encore aujourd'hui, un terrible regret d'avoir tué ce pauvre gosse qui n'avait rien demandé et qui avait toute la vie devant lui. Ce soir là, il s'était vraiment sentit coupable, lâche et tel un meurtrier. C'était étrange, car des gens, il en avait tué des centaines lors des combats qu'il avait mené. Sauf que tuer un soldat ou un mercenaire était différent de tuer un enfant. C'est pour cette raison, que la gosse devait être épargnée, bon ou mauvais caractère, il ne ferait pas exception à cette règle. Un accident peut très vite arriver et ça serait dommage qu'un innocent de plus ne périsse. "Je m'en fiche, je m'en prends pas au môme. C'est ça ou je peux toujours te tuer. C'est toi qui voit..." lui dit-il comme un avertissement.

Ce problème était à présent réglé, la gamine sera en paix. Voilà qui lui convenait mieux. Ce qui les intéressaient, c'était le père de cette dernière. Villanelle pensait pouvoir trouver un indice sur l'ordre de mission, mais c'était tout ce qu'il y avait de plus simple. "Ce n'était pas écrit de manière manuscrite. Les lettres étaient..." Son regard balaya autour de lui et il trouva un magasine sur un meuble qu'il prit pour montrer à la jeune femme. "C'était comme ça, j'ai l'impression que plus personne n'écrit avec ces mains ici, c'est bizarre." A son époque et dans son monde, l'imprimerie n'existait pas. Les lettres, les livres, tout était de manière manuscrite, ce qui donnait un vrai charme aux objets. Quoi qu'il trouve ça amusant, toutes les types de formes de lettre possible avec ce type "d'écriture". "L'enveloppe était sur le pas de ma porte. J'imagine qu'on me l'a porté." Ceci laisse très peu d'indice. Mais, il y avait une chose non négligeable, un numéro de téléphone qu'il avait mit des jours à réussir à enregistrer dans cette petite boite qui faisait du bruit, soit le téléphone. "J'ai un numéro. Je l'ai dans ce truc." Là, il sortit son portable et le montra. Oui, il n'était pas de ce monde et avait dû mal à maitriser la technologie. Pour tout dire, il ne faisait pas le moindre effort pour l'apprivoiser, préférant rester loin de tout dans sa foret.