[Terminé] Saint-Valentin || Instant Crush [Andréa]

Instant Crush

feat. Andréa

Elle ne l’aurait pas forcément parié la première fois qu’elle s’était retrouvée face à ce réalisateur qui semblait à peu près à lui concéder tous ses caprices, mais une fois sur un tournage, le bougre sait montrer les crocs, et sait très précisément ce qu’il veut. Ça pourrait incommoder Villanelle, et ça l’incommode parfois, il faut quand même le dire. Mais elle préfère ça, parce que clairement, le gars à une vision, une direction, et quand elle joue, elle a l’impression que ça mène nulle part. Il arrive à obtenir le meilleur d’elle, et du reste du casting, si bien que pour la peine, ça ne se passe pas forcément trop mal avec eux non plus en fin de compte (ce qui serait pas loin d’être une première).

La journée est loin d’être finie, mais Villanelle se sent carrément vannée, elle estime qu’elle ne l’a pas volée, cette satanée pause, même si elle sait pertinemment que ce n’est que le temps de quelques minutes, et qu’elle ne va pas avoir beaucoup de temps pour autant, puisque son agente doit la retrouver dans sa loge. En l’attendant, elle se sert un verre d’eau. Entre les surcouches de maquillage, les lumières artificielles, l’énergie du jeu, on ne l’imagine peut-être pas, mais c’est quand même assez crevant, de jouer. Elle aurait bien envie d’un remontant, mais faute de trouver quoi que ce soit à son goût, elle se rabat sur un triste verre d’eau puisé au robinet, dont elle boit une première et innocente gorgée, avachie dans sa chaise, en attendant la venue d’Andréa. Quand on frappe à la porte, elle sait d’office que c’est elle.

« Entre ! »

Dès que l’agente passe la porte, il se passe, dans l’esprit de Villanelle, un phénomène étonnant. La jeune femme regarde Andréa… et elle a l’impression de la voir différemment, comme si elle posait ses yeux sur elle pour la toute première fois. Certes, Villanelle a toujours trouvé qu’Andréa était une très belle femme, mais il y a autre chose. Alors que Villanelle la regarde, elle a l’impression de la voir pour la première fois, et elle sent poindre en elle une émotion qu’elle ne s’estimait pas capable de ressentir en présence d’une femme qui ne soit pas Eve. Eve qui, en cet instant, semble s’être évaporée comme par magie que pour ne laisser place qu’à la seule image de cette femme qu’elle se découvre désirer plus qu’elle n’a jamais désiré personne.

« Ça me fait plaisir de te voir, Andréa », reprend-elle sans la lâcher des yeux, d’un ton devenu séducteur. « Installe-toi, je t’en prie. »

A cet instant, elle ne pense plus une seule seconde au travail. La seule chose qu’elle garde à l’esprit, c’est son intention claire et nette de séduire Andréa Martel. Si ce n’est déjà fait. Après tout, qui donc pourrait bien lui résister ?

Instant crush.

Les visites de tournage n'étaient pas toujours synonymes de bonnes nouvelles pour les agents. Le plus souvent, lorsqu'un acteur réclamait la présence de son agent sur le terrain, c'était pour se plaindre, faire des caprices, ou demander à ce que l'on répare ses bêtises. Mais, parfois, il fallait s'y résoudre et espérer qu'il ne s'agisse que d'une affaire de praticité et d'emploi du temps.

Andréa, en se rendant sur le tournage de Médée, tentait de se rassurer comme elle le pouvait. Aux dernières nouvelles, le réalisateur et l'actrice principale parvenaient à trouver des terrains d'entente. Et, surtout, le réalisateur s'affirmait suffisamment pour que Villanelle accepte de suivre ses demandes et ses indications. Ce qui n'était pas peu dire, si elle se fiait aux quelques échos entendus des derniers tournages de la comédienne, avant qu'elle ne devienne sa cliente.

Elle devait donc la retrouver. Avant de frapper à la porte de sa loge, cependant, Andréa voulut trouver un café. Elle se rendit donc dans la cantine du tournage, et repéra la table autour de laquelle tous les figurants s'étaient amassés. Mais, malgré ses recherches, elle ne trouva pas de café. Constatant que le temps pressait puisque la pause de son actrice ne s'éterniserait pas, elle râla mais se rabattit sur un gobelet d'eau qu'elle emporta avec elle.

Finalement, elle frappa à la porte de la loge de Villanelle et l'ouvrit en attendant à peine d'avoir obtenu la permission d'entrer.

- Salut, fit-elle en s'avançant de sa démarche énergique.

La remarque de l'actrice l'interloqua. Plus encore le ton employé pour lui adresser ces quelques mots. Car pour une femme qui avait tant été habituée à enchaîner les conquêtes d'un soir, une telle voix ne trompait pas. Mais... Ce ne pouvait qu'être le fruit de son imagination, hein ? Villanelle était fiancée, et par ailleurs, elles entretenaient une relation purement professionnelle. Qui avait d'ailleurs déjà été bien laborieuse à se mettre en place, étant donné l'animosité de la comédienne pour un prétendu sosie d'Andréa.

Estimant donc qu'elle se faisait des idées, l'agente fit le choix de s'installer dans le premier siège venu, verre d'eau en main, sans relever cette amabilité inhabituelle.

- Bon alors, comment ça se passe ce tournage ?

Instant Crush

feat. Andréa

Villanelle, en cet instant, n’a plus qu’un seul objectif à l’esprit, et il n’a rien de professionnel. Allez savoir pour quelles raisons elle s’était prise d’une affection si pérenne pour Eve, au point même de vouloir l’épouser, quand une femme de la trempe d’Andréa Martel se trouvait pourtant dans les parages. Belle, sûre d’elle, déterminée… que ne possède-t-elle pas que Villanelle ne puisse vouloir ? Elle le comprend en cet instant. Elle veut Andréa plus qu’elle ne voudra jamais aucune femme… Alors soit ! Ce qu’elle veut, la tueuse s’arrange généralement pour l’obtenir.

Elle ne voit définitivement pas pourquoi cette fois-ci devrait faire exception. Elle n’aurait sans doute que quelques mots à dire pour que le charme prenne. Après tout, Villanelle est à peu près convaincue que sa beauté n’a jamais laissé Andréa totalement indifférente… Elle ne fera que lui offrir ce qu’elle a sans doute secrètement souhaité. Mais pas par jeu, non. Le désir qu’elle se découvre pour son agente va bien au-delà de la volonté de la mettre dans son lit le temps d’une nuit. Elle veut pouvoir s’endormir dans ses bras toutes les nuits, et se réveiller à ses côtés tous les matins. Voilà ce qu’elle désire véritablement. Et pour cela, elle sait qu’il n’y a qu’une manière de faire, et c’est de montrer directe… Pourquoi en passer par quatre chemins quand, pourtant, leur attirance respective ne fait aucun doute ? Il est si évident, en cet instant, qu’elles étaient faites l’une pour l’autre.

« Très bien, très bien », répond Andréa en balayant de la main un sujet qui ne l’intéresse pas spécialement. « C’est pas pour ça que je voulais te voir », dit-elle en se redressant pour prendre le temps de verrouiller la porte de sa loge, afin de ne pas être embarrassée par la venue d’un quelconque gêneur.

A vrai dire, les raisons de la venue d’Andréa lui échappent en cet instant, et pour la peine, Villanelle veut croire que ce n’était pas bien important. Ce qui est important, en revanche, c’est ce qui va se jouer à présent.

« J’avais juste envie de passer un peu de temps avec toi », reprend-elle avec un fin sourire en contournant le siège où Andréa s’est installée pour déposer ses mains sur ses épaules et les masser doucement. « T’es tendue », observe-t-elle d’une voix d’une sensualité bien sûr appuyée, tout en poursuivant lascivement son massage. « Je vais arranger ça », reprend-elle d’un ton sans équivoque.

Pourquoi s’embarrasserait-elle à faire dans la subtilité, en même temps ? Elle n’a aucune intention de dissimuler ses intentions à Andréa, loin de là. Au contraire, elle compte bien se montrer aussi directe que ne l’exigent les circonstances.

Instant crush.

Le contact des mains de Villanelle sur ses épaules la fit se tendre immédiatement. Elle se redressa, yeux écarquillés. Si elle n’était pas déjà tendue, elle avait en revanche toutes les raisons de l’être en cet instant. Un tel geste n’était jamais anodin. Encore moins entre deux femmes attirantes, et qui savaient l’être. Et certainement pas lorsqu’un tel ton de voix était employé.

- Wow, ok. Tu me fais quoi, là ?

Elle avait déjà la réponse à cette question, bien sûr. Mais la situation lui semblait si improbable, si déconcertante, qu’elle ne pouvait s’empêcher de ressentir une profonde confusion au sujet de ces agissements. Certes, elle savait que Villanelle n’hésitait pas à user de son charme pour obtenir ce qu’elle désirait, et que c’était une femme attirante, qui était de plus attirée par les femmes. Mais elle était fiancée, et profondément amoureuse, à ce qu’elle en avait compris.

Et puis, pour sa part, si elle avait effectivement une réputation de séductrice, Andréa n’en avait pas moins certains principes. Pour commencer, pas de relations de travail – même si elle avait fait quelques exceptions, notamment en participant à un plan à trois qui avait mal tourné avec son patron de l’époque et une mannequin qui rejoignait les fichiers de l’agence. Et en séduisant la personne responsable du contrôle fiscal de son ancienne agence. Mais c’était du passé, tout cela. Elle était légèrement plus sage à présent. Et puis, le visage d’une certaine gemme s’immisçait déjà dans ses pensées et l’empêchait, quoiqu’il en soit, de céder à la tentation.

Afin de se donner le temps de trouver comment désamorcer la situation sans mettre en péril leurs relations de travail, Andréa prit une gorgée d’eau. Elle se sentait déjà mieux. Elle ne perdit pas davantage de temps et se redressa brusquement.

- Je ferais mieux de…

Elle venait de quitter son siège et de se tourner vers l’actrice. Mais, soudainement, les mots lui échappèrent. Elle fut frappée par la beauté colossale de la jeune femme. Le verre d’eau lui échappa des mains, mais elle n’en avait cure. Comment avait-elle seulement pu penser à résister aux avances de Villanelle ? Alors que cette dernière lui adressait ce sourire, ce regard, et s’exprimait avec une telle voix ?

- Tu sais quoi ? Tu as raison, ronronna-t-elle en affichant son sourire le plus charmeur.

Elle contourna son siège et ne s’embarrassa de pudeur avant de s’avancer vers la blonde et de la saisir par les hanches. Tout son corps vibrait du désir qu’elle ressentait pour elle. Mais pas seulement. Ses battements de cœur étaient anarchiques. Elle brûlait d’envie du désir de la satisfaire, de lui plaire…. A tout prix.

Sa main remonta le long de son bras. Son regard, lui, soutenait effrontément celui de la comédienne.

- J’étais très, très tendue… Mais tes doigts sont… Magiques.

Instant Crush

feat. Andréa

« Hey, détends-toi, tout va bien », répond Villanelle avec un doux sourire séducteur tandis qu’elle sent Andréa s’alarmer de son attitude.

Elle peut le comprendre, quelque part, il est vrai qu’elle avait dû se dire que s’il devait se passer quoi que ce soit entre elles, ce serait déjà arrivé, mais il n’est jamais trop tard, après tout, n’est-ce pas ? C’est ce qu’elle pense, en tout cas. Forcément, Villanelle l’a induite en erreur, de son côté, en évoquant ses fiançailles, et en lui laissant entendre qu’elle était très amoureuse de sa future épouse, mais à présent qu’elle se trouve en présence d’Andréa, elle prend pleinement conscience du fait qu’Eve n’avait été qu’une passade.

Ce qui l’avait intéressée, c’était de la séduire, mais c’était chose faite… Et qui sait si ce n’est pas, au fond, Andréa, la femme qu’il lui faut ? Elle est doucement en train de s’en convaincre tandis qu’elle découvre chez son agente un charme absolu qui à présent lui saute aux yeux. Andréa a besoin que Villanelle lui ouvre les yeux sur ce que leur relation pourra être… Si elle doit insister, elle le fera, mais aucune femme ne lui a jamais résisté, alors Andréa le fera encore moins. Elle sera bien obligée d’admettre, tôt ou tard, qu’elle a raison.

Alors, elle a bien l’intention, oui, de faire fi de la résistance de la belle agente et de lui faire comprendre ce qui est dans leur intérêt à tous les deux, de lui faire comprendre qu’elles sont faites l’une pour l’autre. Leur rencontre avait un sens plus profond que ce qu’elles avaient soupçonné en premier lieu : elles sont faites l’une pour l’autre, et il est impossible de lutter contre ce genre d’évidences. Mais finalement, elle n’a pas besoin de dire ou de faire quoi que ce soit. Sa réaction semble changer soudainement.

Villanelle ne s’intéresse pas vraiment aux raisons qui poussent soudainement Andréa à agir de la sorte, elle considère que c’est bien normal, que c’est dans l’ordre naturel des choses. Elle ne pouvait pas lutter contre son charme ravageur, et elle le lui prouve au moment de se rapprocher d’elle pour venir la saisir par les hanches… Jamais Villanelle n’a su trouver Andréa plus séduisante. En cet instant, elle est convaincue du fait qu’aucune femme au monde ne saurait être plus désirable. Elle n’a aucune pensée pour Eve au moment d’enrouler ses bras autour du cou d’Andréa. Et Eve, dans la position où elle se trouve actuellement, serait en vérité bien en peine de lui faire le moindre reproche.

« Il n’y a pas que mes doigts qui sont magiques », répond Villanelle avec un fin sourire avant de briser l’espace entre leurs lèvres pour lui adresser un baiser des plus passionnés.

Instant crush.

La phrase prononcée par Villanelle juste avant que cette dernière ne l'embrasse eut beaucoup de succès dans l'art d'émoustiller Andréa. Le baiser en lui-même était... Eh bien... Magique. L'agente y répondit aussitôt, avec tout autant de passion. Les maigres barrières de raison et de décence qui demeuraient étaient brisées par ce baiser auquel nulle n'aurait su résister.

Et qu'importe qu'elles entretiennent avant tout une relation professionnelle. Elle était agente, Villanelle était actrice. Eh bien ? Elles n'étaient pas obligées de crier leur attirance mutuelle sur tous les toits. Et même si elles venaient à le regretter... Ce qui se passait dans la loge restait dans la loge. Du moins en théorie. Car en cet instant, Andréa n'avait aucune envie que ce soit là le seul baiser qu'elles échangent. Et elle avait encore moins envie de se résigner à laisser Villanelle retourner à sa fiancée une fois la journée de travail achevée. Non... Elle la voulait pour elle. Uniquement pour elle. Et qu'importent les rumeurs et les mauvaises langues. Si cette aventure venait à se savoir, ce ne serait finalement pas si mal. C'était déjà arrivé, après tout, des relations entre agents et acteurs... C'était même fréquent. Et si Andréa s'était jusque-là targuée de ne pas avoir franchi ces limites, elle se disait en cet instant qu'il fallait bien un début à tout.

Ses mains baladeuses glissèrent bien rapidement jusqu'aux fesses de Villanelle. Elle mit fin au baiser, à la fois pour respirer, et pour lui adresser un sourire charmeur qui en disait long sur la luxure teintée de jeu et d'adoration qui s'était emparée d'elle.

Sans décoller son corps du sien, elle la guida jusqu'au siège occupé plus tôt et s'assit immédiatement sur ses cuisses, à califourchon, ses bras entourant son cou.

- Moi aussi j'ai quelques talents, l'informa-t-elle d'une voix suave.

Et sur ces mots, elle se pencha pour l'embrasser à son tour. C'était un baiser d'abord mordant, puis langoureux. Andréa l'embrassait comme si sa vie en dépendait. Et en vérité, c'était sa raison qui en dépendait. Comment avait-elle pu résister jusque-là ? Comment n'avait-elle pas décelé, plus tôt, tout ce qui faisait de Villanelle la femme parfaite pour elle ? Elles avaient tant de points communs... A commencer par le charisme. Et l'ambition. Et la séduction. Vraiment, plus elle y réfléchissait, plus elle s'apercevait qu'elles avaient déjà perdu un temps démentiel...

- J'ai envie de tout arracher, fit-elle en désignant les vêtements - le costume - de l'actrice.

Instant Crush

feat. Andréa

Comme elle s’y était attendue, leur baiser est absolument… magique, de ceux qui vous transportent ailleurs et vous donnent toujours envie de davantage. A se demander pour quelles raisons Villanelle avait tant attendu avant que d’embrasser Andréa, alors qu’elles travaillaient en étroite collaboration depuis un moment déjà. Sa relation avec Eve ? Elle a du mal à croire que ça puisse être la raison, tant cette dernière est loin dans son esprit en cet instant. Sa ressemblance avec Hélène, peut-être ? C’est une possibilité, mais si elle devait revoir Hélène, à présent, Villanelle est convaincue qu’elle l’a trouverait terriblement fade en comparaison de la femme qu’elle a sous les yeux. Non, tout compte fait, les deux n’ont absolument rien à voir.

Alors c’est peut-être seulement parce que, inconsciemment, elle savait qu’elle devait attendre le bon moment. Et le bon moment c’est, à l’évidence, maintenant, alors que leurs lèvres se découvrent et s’embrassent sans aucune pudeur, avec une curiosité et une langueur qui en disent long du désir qu’elles ont l’une pour l’autre et qu’elles s’autorisent enfin à exprimer… Encore que ce n’est pas seulement du désir, non, Villanelle est convaincue qu’il y a autre chose, et que ce qu’elle éprouve, ici et maintenant, est unique. Spécial. Le genre de relation que rien ne doit entraver, ni le fait que l’une soit l’agente de l’autre (ça, ça aurait presque un côté encore plus séduisant, en réalité), ni le fait que l’autre soit fiancée.

Un sourire mutin étire les lèvres de Villanelle quand elle sent ses mains se poser à ses fesses, baladeuses et manifestement avides de davantage (ça tombe bien, elles sont clairement sur la même longueur d’onde à ce sujet : mais aux yeux de Villanelle, il est évident qu’elles le seront à tous les sujets.

Elle se laisse entraînée sur sa chaise et s’y assieds en couvant Andréa d’un regard gourmand tandis que cette dernière vient s’installer sur ses cuisses avant de l’embrasser passionnément, langoureusement, ne dissimulant définitivement pas une impatience qui est complètement partagée. Les mains de Villanelle glissent dans le dos d’Andréa tandis qu’elle l’embrasse passionnément, avant de lui laisser entendre qu’elle a envie de lui arracher tous ses vêtements. Sauf que ce ne sont pas ses vêtements, c’est son costume. Est-ce que, pour autant, Villanelle en a quelque chose à faire ? Absolument pas, elle a même complètement oublié où elle se trouvait, à vrai dire. Et même si elle en avait conscience… quelle importance ? Le besoin de posséder Andréa, à ce moment précis, prend le pas sur à peu près tout le reste, et Villanelle se voit incapable de refuser quoi que ce soit à Andréa, pour tout dire, elle se sentirait autant capable de tuer que de mourir pour elle.

« Arrache tout », lui ordonne-t-elle alors, impérieuse et sans la moindre retenue, trop empressée, trop impatiente, pour se retenir.

Instant crush.

L'impatience d'Andréa était visiblement partagée. Et comment aurait-il pu en être autrement ? Ce n'était que folie, ce qu'elles faisaient là, mais un amour aussi impérieux que celui qui semblait les animer toutes deux n'attendait pas. Elles avaient déjà suffisamment attendu. Jusque-là, elles s'étaient imposées une prudence, une distance nécessaire à toute relation de travail saine et équitable. Mais au diable les conventions. Au diable le travail, même. Rien ne comptait plus que l'amour, et Andréa était certaine que c'était bien de l'amour qui la poussait à embrasser aussi passionnément la jeune femme tout en ayant la certitude que plus jamais elle ne désirerait d'autre corps, que nulle conversation ne serait meilleure que la sienne et qu'il n'y avait personne d'autre avec qui elle apprécierait passer des soirées à regarder des films. Elles étaient faites l'une pour l'autre, c'était une certitude.

Et si leur amour s'exprimait avec sensualité et férocité en cet instant, c'était tout simplement car elles avaient trop attendu. Andréa désirait Villanelle. Elle la désirait comme elle n'avait jamais désiré aucune autre femme avant elle, et comme elle ne pourrait jamais désiré aucune autre femme après ça.

L'ordre de l'actrice la fit sourire avec gourmandise.

- Ok Madame, faut pas me le dire deux fois.

Et, sans plus de prudence, elle porta les mains au décolleté de Villanelle, saisissant le tissu de son haut avant de le déchirer avec un engouement qui en disait long sur son impatience. Comme elle venait de l'annoncer, elle arracha littéralement le vêtement, et à vrai dire toute couche de vêtement jusqu'à poser les yeux sur la poitrine nue et parfaite de l'actrice.

Elle laissa tomber les bouts de tissu arrachés au sol, n'ayant plus aucune préoccupation pour la catastrophe que ce serait pour expliquer tout cela aux costumiers, ni pour la somme qu'elle allait devoir verser afin de rembourser le costume, ni même pour les problèmes de faux raccords que cela risquerait de causer. Non, tout ce qui comptait, c'était de pouvoir savourer le corps sublime de Villanelle et lui offrir tout le plaisir qu'elle méritait. L'actrice était une femme superbe, impérieuse et intense. Et Andréa voulait être à sa hauteur, à tout prix. Pour elle, elle aurait affronté toutes les conséquences possibles et imaginables, lui aurait décroché les plus grands rôles, aurait même délaissé ses clients pour se concentrer uniquement à Villanelle et sa carrière.

Il n'était plus temps d'être sage. Andréa se pencha et lui offrit un nouveau baiser, pendant que sa main droite s'attardait sur la poitrine révélée de l'actrice, lui offrant des caresses appuyées destinées à éveiller son épiderme et faire monter son désir.

Instant Crush

feat. Andréa

Plus rien ne compte sinon elle. Au fond, rien n’a sans doute jamais compté en dehors d’elle, mais c’est la première fois qu’elles en prennent si pleinement conscience. Va savoir ce qui a engendré ce déclic – et dans le fond, Villanelle s’en moque royalement – , ce qui importe, c’est qu’elles se sont trouvées. Et elles étaient faites pour se trouver, toutes les deux, en réalité, c’est une certitude. Et ce moment est le bon, celui où elles peuvent exprimer leur désir dans toute la bestialité qu’elles s’inspirent mutuellement. Bien sûr que quand Andréa suggère de lui arracher ses vêtement, elle ne peut définitivement pas dire non.

L’instant d’après, Andréa arrache son haut avec un délicieux empressement qui ne fait qu’accentuer sa propre impatience… Elle brûle de savourer davantage. Et elle est prête à s’abandonner à toutes ses envies les plus puissantes et les plus lubriques… Elle l’aime tellement, elle ressent un amour si puissant, si fort, qu’elle veut l’exprimer de toutes les manières possibles et imaginables. Leurs lèvres s’embrassent avec une avidité que seuls savent justifier les sentiments puissants, intenses, qu’elles osent enfin exprimer après les avoir gardé sous clé pendant beaucoup, beaucoup trop longtemps. Leurs langues s’entremêlent, ses dents mordillent légèrement sa lèvre inférieure, et ce sont bientôt de légers gémissement qu’elle étouffe contre ses lèvres tandis qu’elle savoure la caresse, sensible, délicieuse de ses doigts contre ses seins.

« Ne t’arrête surtout pas », dit-elle, le souffle court. « Tu es la femme la plus incroyable que j’ai jamais rencontrée, j’ai envie de toi à un point que tu ne peux même pas imaginer. »

Des paroles qui en réalité devraient être adressées à quelqu’un de complètement différent, mais Villanelle n’a plus une seule pensée pour elle : Andréa, la sublime, l’hypnotique, la merveilleuse Andréa accapare la moindre de ses pensées.

Villanelle, de son côté, ne tarde pas à déboutonner le pantalon d’Andréa pour venir glisser une main entre ses jambes. Elle est beaucoup trop impatiente, pressée. Elle veut voir le visage d’Andréa s’abandonner au plaisir le plus parfait qu’elle saura lui procurer. Elle veut sentir son corps se tendre sous l’effet du plaisir, elle veut qu’elle soupire à chacune de ses caresses, qu’elle finisse si étourdie de plaisir qu’elle ne voudra plus jamais qu’aucune autre main ne touche ce corps si parfait. Ses caresses entre ses jambes sont de plus en plus insistantes, motivées par les pensées toutes les plus affriolantes qui lui viennent à l’esprit.

Instant crush.

La caresse de ses doigts entre ses jambes était un délice qu’elle savourait déjà à sa juste valeur. La journée avait été longue, et pourtant, il suffisait de quelques-unes des caresses de cette femme superbe pour que, déjà, elle sente toute tension déserter ses muscles. Elle afficha un sourire ravi, visiblement charmée par l’empressement réciproque de l’actrice.

- T’es une féroce, toi, hein ?

Loin de lui en faire le reproche, elle semblait au contraire se complaire dans cette approche. Elle continua de l’embrasser, s’apercevant qu’elle ne désirait rien tant que partager le même souffle qu’elle et étouffer ses gémissements contre ses lèvres. Bientôt, ses baisers se firent mordants, à mesure que son excitation montait et prenait de l’ampleur. Bien sûr, Villanelle était une amante exceptionnelle. Elle n’en avait jamais douté.

Mais elle ne voulait pas être la seule à tirer autant de plaisir de ces instants qu’elle vivait comme la célébration de l’amour qu’elles se découvraient partager. L’une de ses mains quitta la poitrine de la jeune femme et s’insinua elle aussi sous le pantalon et le sous-vêtement de la blonde. Elle lui offrit des caresses appuyées mais lentes. Andréa était attentive à la moindre de ses réactions, prête à s’adapter au moindre souffle, au moindre gémissement plus expressif que les autres… Pendant que ses gémissements, à elle, prenaient de l’ampleur.

- T’es parfaite. Si seulement j’avais ouvert les yeux plus tôt…

Oui, si seulement. Elles avaient perdu tellement de temps, à se côtoyer sans permettre à leurs sentiments respectifs de s’exprimer. Elles franchissaient enfin le pas ce jour-ci, mais n’aurait-ce pas été merveilleux que de laisser cet amour si puissant qu’il en était douloureux éclater au grand jour, bien plus tôt ?

- Putain, j’ai tellement envie de toi,  soupira-t-elle en nichant son visage contre son cou.

Son parfum était entêtant. Elle ne résista pas à la tentation et mordit sa gorge, animée par le désir de marquer sa peau, de laisser entendre à quiconque tenterait de se mettre entre elles qu’elles s’appartenaient l’une l’autre et que jamais, plus jamais Andréa ne désirerait qui que ce soit d’autre.

Instant Crush

feat. Andréa

Villanelle adresse à Andréa un regard et un sourire qui en disent long quand Andréa suggère qu’elle est féroce, oh que oui, elle peut être ce qu’il y a de plus bestiale quand elle le décide, et en l’occurrence, elle est bien trop impatiente d’obéir à ses pulsions pour en passer par quatre chemins, elle a définitivement le sentiment qu’elles ont attendu beaucoup trop longtemps, et il ne peut pas être question d’attendre davantage, surtout pas. Non, bien au contraire, Villanelle a la ferme intention d’écouter chacune de ses pulsions, le moindre de ses désirs, et elle est intimement persuadée que son agente sera la dernière à s’en plaindre.

Ses baisers, toujours plus passionnés, toujours plus mordants, ne manquent pas de parler pour elle à ce titre, d’ailleurs, et Villanelle peut ressentir qu’elles éprouvent toutes deux une excitation similaire à la perspective d’aller plus loin. Les caresses d’Andréa lui décrochent un soupir d’aise qui bientôt se change en gémissement à mesure que ses doigts fraient un chemin entre ses jambes. Évidemment, c’est parfait. C’est parfait parce que cette situation est parfaite. Et cette situation est parfaite parce qu’elles sont parfaites, et ne cesseront jamais de l’être.

« C’était pile le bon moment », répond Villanelle avec un sourire quand Andréa se reproche de ne pas avoir ouvert les yeux plus tôt. Villanelle aussi regrette d’avoir été à ce point aveugle, mais ce n’est pas grave : l’essentiel, c’est qu’elles s’en rendent compte, à présent, et elles savent très précisément ce qu’il leur faut faire.

Oui, c’est pile le bon moment. Bon, le responsable du département costume et tous ceux qui attendraient bientôt qu’elle revienne en tournage n’en diraient sans doute pas autant, mais Villanelle s’en fiche, bien évidemment, elle est simplement heureuse de pouvoir vivre ce moment avec la parfaite Andréa. L’alchimie entre elle est si manifeste : elles ne peuvent pas lutter, c’est aussi simple que cela. Il n’est plus question de refouler leurs sentiments, leurs émotions, il est question de les embrasser pleinement et sans détour, comme leurs lèvres s’embrassent presque sans discontinuer, du moins jusqu’à ce que le visage d’Andréa vienne se loger au creux de son cou. Elle peut sentir son souffle contre son oreille quand elle lui laisse entendre à quel point elle a envie d’elle. Et bien sûr, c’est plus que réciproque.

« Alors prends moi comme tu n’as jamais pris aucune femme auparavant », répond Villanelle d’un ton de défi tandis qu’elle ressent la douce morsure d’Andréa contre sa gorge.

Toutes ces marques de possessivité, la manière dont elle laisse son empreinte au creux de ses chairs est une chose qui plaît terriblement à Villanelle. Mais en même temps, il n’y a définitivement rien qui déplaise à Villanelle en cet instant si cela doit venir d’Andréa. D’elle, elle accepterait absolument n’importe quoi.

Instant crush.

La conviction de Villanelle était contagieuse. Andréa, rassurée de l'entendre affirmer que c'était le bon moment, se laissa pleinement aller à la chaleur de leur étreinte et à l'intensité de leurs sentiments.

La réponse, défiante, de la comédienne l'aguicha tout particulièrement.

- Me dis pas des choses comme ça, Villanelle...

C'était un avertissement bien inutile en vérité. Sans violence ni rapidité, elle glissa une main derrière la nuque de la jeune femme. Ses doigts s'immiscèrent entre les mèches blondes et vinrent opprimer la chevelure, au plus près de son cuir chevelu. Elle tira sans excès, juste assez pour pouvoir l'encourager à s'avancer et à quitter le siège. Elle la guida jusqu'au sol où elle l'étendit avant de libérer ses cheveux et de se placer au-dessus d'elle, appuyée sur les avant-bras. Elle contempla son visage, appréciant à sa juste valeur la beauté de la comédienne tout autant que cet instant qu'elle se découvrait tant désirer.

Partagée entre la tendresse et la passion, elle eut un sourire et rejeta ses cheveux sur son épaule avec lascivité. Elle posa un genou entre les jambes de Villanelle et, lentement, se rapprocha jusqu'à pouvoir causer une friction entre ses jambes à l'aide de sa cuisse. Elle se redressa le temps de glisser une main sous le postérieur de la blonde afin de l'encourager à bouger les hanches et conquérir une partie de son plaisir. Puis, rendue fiévreuse par l'envie de posséder aussi bien le cœur que le corps de cette femme, Andréa se pencha et l'embrassa à pleine bouche, sans qu'aucune once de pudeur ou de retenue ne vienne troubler cet instant.

Pendant qu'elle continuait de l'embrasser langoureusement, elle laissa la main occupée à guider les mouvements de son amante remonter le long de son flanc puis se perdre sur sa poitrine. Elle honora un sein de ses caresses, s'attarda sur la pointe qu'elle tourmenta délicieusement du bout des doigts, puis mit finalement fin au baiser. Haletante, Andréa recula et, toujours penchée sur elle, laissa sa bouche remplacer ses doigts pour éveiller l'épiderme sensible de ses seins. Appliquée, elle ne lâcha pas la plus jeune du regard et resta au contraire attentive à la moindre de ses réactions, la fixant avec une intensité nouvelle.

Enfin, sa main droite se perdit entre les jambes de Villanelle et elle lui offrit alors des caresses plus appuyées, plus efficaces que la friction délivrée plus tôt par sa cuisse.

Instant Crush

feat. Andréa

Instant crush.

Instant Crush

feat. Andréa

Instant crush.

Alors, tout en la fixant d'un air complice, elle se redressa et posa un index sur ses propres lèvres tout en continuant de murmurer entre deux souffles courts :

- Attends, fais comme si t'étais pas là...

Trop tard. Puisqu'on ne trouvait pas l'actrice, on appelait l'agente. Et la sonnerie d'Andréa retentit à cet instant, sans aucune probabilité pour que la personne qui se trouvait de l'autre côté de la porte ne puisse l'ignorer. On frappa de nouveau à la porte, répéta le nom de Villanelle, ce qui acheva de convaincre Andréa, qui poussa un profond soupir avant de se relever.

Le costume de l'actrice était inutilisable, mais Andréa lui tendit des vêtements propres provenant de la penderie tout en soufflant :

- Rhabille-toi et vas-y. On se retrouve après.