Carrosse des temps modernes

feat. Mutty

Klaus a super mal, et ça ne l’aide pas vraiment à avoir une réaction très rationnelle en cet instant, mais le fait est qu’il n’en veut pas le moins du monde à Mutt pour autant. Oui, il a douillé, mais non, il ne va pas lui faire la gueule pour autant, il a juste envie de passer cet épisode sous silence et ne plus s’y attarder, en espérant que cette satanée douleur s’estompe très vite parce que putain, le coup avait beau ne pas avoir été volontaire, en attendant, il douille comme c’est pas permis. Plus ils reviendront là-dessus, moins ça l’aidera, pour le coup, donc il apprécierait clairement qu’ils passent à autre chose, et même si la perspective d’aller chercher un nouveau canapé, là, tout de suite, est loin de lui vendre du rêve, il se dit que c’est quand même mieux que rien, au final.

Le fait de voir Mutt à ce point confus et désolé l’aide quand même à mettre de l’eau dans son vin, à ignorer sa colère pour se calmer un peu. Parce que même si, vraiment, cette situation a été merdique de bout en bout, Mutt ne l’a clairement pas fait exprès, et Klaus le sait pertinemment. S’il s’emporte maintenant, il va mettre le feu aux poudres pour rien, et ses pauvres couilles ont suffisamment souffert pour qu’il ne s’invente pas encore d’autre façon de se les casser inutilement. Évidemment que Mutt est désolé, et comme il est à fleur de peau, Klaus sent qu’il est à deux doigts de pleurer. Ils seront deux, comme ça. Voir Mutt pleurer est un spectacle plus douloureux que de se faire accidentellement broyer les noix. Malheureusement, c’est un spectacle qui arrive un peu trop souvent, et Klaus a peur d’en être une fois de plus responsable en dépit de sa meilleure volonté.

Un léger silence, un peu trop pesant il est vrai, se fait tandis qu’ils bouclent tous deux leur ceinture et que la voiture se met en route, Klaus a juste besoin de laisser couler un peu de temps, c’est tout, et ensuite, ils pourront parler et délirer comme si de rien n’était, et sans avoir besoin de plus penser à rien d’autre : oui, ce sera parfait. Klaus a envie de rire et grimacer en même temps quand Mutt lui demande s’il peut regarder si ça va. Il grimace légèrement quand les doigts de Mutt se rapprochent de ses parties intimes.

« Je préfèrerais que tu les laisses gentiment se remettre pour l’instant », fait-il alors en récupérant la main de Mutt dans la sienne pour l’empêcher de poursuivre davantage. « T’inquiète, c’est rien, je douille là, mais c’est déjà en train de passer. » Il tourne son regard vers lui pour quand même lui adresser un sourire. « C’est rien, je te promets », se sent-il obligé d’ajouter avec plus de douceur, redoutant que Mutt fonde en larmes. « On se rattrapera tout à l’heure… Faudra bien inaugurer notre nouveau canapé après tout, pas vrai ? » ajoute-t-il avec un sourire malicieux.

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Mutt n’a pas besoin de s’excuser autant, mais Klaus apprécie tout de même qu’il le fasse, davantage pour l’insistance dont il avait fait preuve (même si c’était de la maladresse plus qu’autre chose, et Klaus le sait très bien) que pour l’épisode des couilles écrabouillées. D’ailleurs, la douleur commence déjà à s’apaiser un peu. D’ici peu, ce sera comme si rien ne s’était passé, et Klaus est à vrai dire assez impatient qu’ils puissent rire de cette situation. Ces temps derniers, tout, absolument tout est susceptible de virer au véritable drame, et Klaus n’aime pas spécialement ça. Les moments où ils sont capables de dédramatiser sont les meilleurs à ses yeux, et il a surtout envie de profiter de cela, en réussissant à faire fi de tous les autres, bien plus complexes et bien moins agréables. Bref, il est donc temps de partir à la recherche du sacrosaint canapé, dont il sera préférable de tester la résistance, histoire de s’assurer qu’il ne finisse pas comme le précédent (quoique, avec l’aide d’Indy, les chances sont quand même particulièrement maigres, il faut tout de même le noter).

Alors que le véhicule (que dis-je, le véhicule, le monstre, le mastodonte, le pachyderme dont la dimension n’aurait rien à envier aux dinos de Brooke – par pour rien qu’ils ont donné le nom de raptor à ce machin) se remet en marche, Mutt prend la parole après un temps de silence. Klaus tourne vers Mutt un tendre sourire. Il sait que Mutt est à fleur de peau ces derniers temps, il en a pertinemment conscience (en même temps, il aurait fallu qu’il vive dans une grotte – et absolument pas avec lui – pour ne pas clairement s’en rendre compte). Oui, il est à fleur de peau, et il a de bonnes raisons de l’être, Klaus n’a pas envie de lui en vouloir pour cela, d’autant que lui-même ne l’est pas forcément moins de son côté. Cette situation fait qu’il est sans doute lui aussi hypersensible à des choses qui ne devraient pas autant le toucher (sauf en ce qui concerne le coup dans les burnes, ça c’est absolument nature).

« Je sais, ne t’en fais pas », fait doucement Klaus en passant une main dans les cheveux de Mutt, le sourire le plus amoureux du monde aux lèvres. Même dans ces situations franchement merdiques, il ne sait rien ressentir que de l’amour pur et simple pour l’homme qui partage sa vie. « Et je t’aime aussi », ce qui est on ne peut plus vrai, et qu’il ne se lassera jamais de lui répéter.

Allez, autant passer à des sujets plus légers, comme ce canapé, un immense canapé, oui, histoire qu’ils puissent y accueillir un max de monde. Il ne fait aucun commentaire quand Mutt évoque son père. Peut-être qu’il devrait dire quelque chose ? Oui, peut-être bien, mais puisque rien ne lui vient, eh bien… eh bien il ne dit rien. Il se dit que ce sera toujours mieux que de déblatérer des conneries plus grosses que lui.

« Va falloir un canap convertibles, vu le nombre de gens qui viennent squatter chez nous, là », se marre-t-il doucement. « Et le genre bien résistant. » Il sourit en coin. « Si on se met à dormir dans le salon chaque fois qu’on aura la flemme de rejoindre le lit, notre chambre va devenir un no man’s land. »

La voiture se gare et ils peuvent sortir et rejoindre le magasin de meubles, direction le coin salon où les attendent un grand nombre de canapé.

« Bon, t’es prévenu, on quittera pas cet endroit tant que j’aurais pas posé mes fesses sur absolument tous les canapés qu’ils ont en vente. »

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« C’est vrai que magasin de meubles, on ne l’a pas encore décoché de la liste. »

Bon, en fait, ce n’était très probablement pas sur leur liste de départ, mais peu importe. S’ils peuvent ajouter des noms à la liste, ils n’ont pas de raisons de s’en priver. Ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent comme ils le veulent. Même si, bien sûr, passer de la théorie à la pratique n’est pas forcément si simple en revanche, parce que ce n’est pas comme si l’endroit allait être privatisé, et contrairement aux magasins de vêtements, il n’y a pas de cabine d’essayages de canapé pour qu’ils puissent se faire plaisir (et c’est franchement dommage)… Mais ils s’arrangeront, ils verront bien… Ses pauvres noix ramollies ne sont techniquement pas le principale obstacle qu’ils auront à franchir pour faire ce qu’ils veulent, même en essayant d’être discrets (d’autant plus que la discrétion n’est définitivement pas leur fort, clairement pas)… mais bon le challenge est suffisamment séduisant pour faire oublier à Klaus ce qui s’est passé un peu plus tôt.

« Avant de faire des plans sur la comète, attends déjà de voir si c’est possible, sinon on va s’exciter pour rien », fait-il d’un ton amusé tout en pénétrant dans le magasin en même temps que son fiancé. Ce qui n’est pas tant une manière de le dissuader que de lui faire comprendre que si jamais ils entrevoient une possibilité, alors il faudra la saisir immédiatement et sans aucune hésitation.

Une fois à l’intérieur, et même s’il n’avait pas été franchement ravi de se déplacer jusque-là, il joue complètement le jeu. Il s’amuse d’éléments de décorations qu’il trouve absolument dégueulasses, fait des commentaires sur les meubles qu’ils trouvent tout à fait stylés ou, à l’inverse, absolument horribles. Il prend le temps et la peine de lâcher un commentaire en passant sur à peu près toutes les chaises qu’il voit, comme si l’une des chaises en question pouvait finir par être jalouse si les autres ne lui foutaient pas la paix.

Et finalement, ils en arrivent aux rayons des fameux canapés, Klaus n’attend pas pour se précipiter directement sur le premier qu’il trouve en sautant littéralement dessus, sous le regard courroucé d’une vendeuse qu’il ignore sublimement.

« Faut bien tester leur solidité, pas vrai ? Alors y a pas mille façons de faire. » Klaus laisse ses augustes fesses rebondir sur le canapé en question qui fait un bruit de ressorts qui ne lui inspire pas confiance, alors il se précipite sur le suivant et pousse d’office un soupire d’aise. « J’ai l’impression que mes fesses flottent sur un nuage », fait-il, goguenard, en invitant Klaus, d’un geste de la main, à venir s’asseoir à côté de lui pour goûter au confort dudit canapé, clairement cent fois plus confortable que celui qui a rendu l’âme chez eux.

Mais ce n’est peut-être pas pour rien. Pas un seul instant Klaus n’envisage de regarder le prix du canapé en question, qui pourrait bien être cent fois plus confortable aussi parce qu’il serait cent fois plus cher.

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« Hey non, je suis pas d’accord ! » proteste Klaus quand Mutt est déjà en train de se plier à son avis sans même chercher à le discuter après s’être assis à côté de lui. Bon, il est convaincu que lui aussi est en train de sentir son postérieur nager dans une bulle de bonheur et de contentement (oui, on en est à ce point-là, parfaitement), mais ce n’est certainement pas une raison pour autant. « Faut qu’il nous plaise à tous les deux, ce canap, sinon ça sert à rien. »

En vérité, Klaus pourrait bien faire pression quant à son choix en faisant remarquer à Mutt que vu qu’il a choisi la giga-bagnole qui lui sert à présent de véhicule sans l’avoir consulté, il peut bien se permettre, de son côté, de leur choisir leur canapé. Sauf que non, la voiture reste celle de Mutt, alors que le canapé, c’est le leur à tous les deux. Et puis, techniquement, tout est à Mutt puisque c’est lui qui paie. Et à ce sujet, Klaus ne peut pas s’empêcher de tiquer quand Mutt récupère la fiche collée au canapé pour l’empêcher de regarder le prix dudit canapé. Au vu de ce qu’il affirme directement après, Mutt se doute qu’il doit coûter un bras. Tant pis l’épais nuage de bonheur et de contentement pour ses augustes fesses. Il va donc se contenter d’un canapé moins cher. Parce qu’il en a assez que Mutt prétende que l’argent n’est pas un souci quand il a trop souvent répété qu’ils étaient dans la dèche financièrement. Ça va leur retomber dessus tôt ou tard, il en est convaincu. Il ne sait déjà pas combien de temps il faudra plus précisément pour amortir le coup de la bagnole, ce serait faire trop de folies d’un coup.

« Y a bon investissement et bon investissement », rétorque Klaus avant de récupérer la fichette entre les coussins du canapé avant que Mutt ait eu le temps de l’en empêcher. Il écarquille grand les yeux en découvrant le prix en question. « Quand ton canapé coûte un SMIC, ça arrête d’être un bon investissement », fait-il en exagérant à peine.

D’accord, prendre de la basse qualité pour péter le canapé dans trois jours, sans façon, mais prendre un canap qui coûte presque mille balle pour que Indy finisse par en mordiller les bras, c’est autre chose.

« Bon, tant pis. » Il jette un regard autour d’eux, la pièce est raisonnablement vide et personne ne fait spécialement attention à eux. « Ça te dit qu’on le déplie, juste pour voir ce que ça donne ? Je suis prêt à parier que c’est plus confortable que notre lit. »

Il n’attend pas la réponse de Mutt pour directement se redresser sur ses deux pieds et inviter d’un geste de la main son fiancé à faire de même afin de lui permettre de déplier le canapé, révélant un matelas bien assez grand et confortable pour y tenir très confortablement à deux, et sauter directement dedans avant d’inviter Mutt à faire pareil en tapotant du plat de la main sur le matelas.

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Encore heureux que Klaus avait regardé, parce qu’au moins, Mutt semble renoncer à l’idée d’acheter ce canapé de luxe. Tant pis. C’est vrai qu’il est confortable, mais ils n’en mourront pas d’en prendre un qui soit un peu moins qualitatif, et ce ne sera pas à charge de revanche pour le tank non plus. C’est bien, oui, ils trouveront un juste milieu, et ce serait parfait. Et puis, ils n’ont pas besoin de dépenser des fortunes pour être heureux. Klaus a déjà l’impression de vivre dans le luxe le plus absolu du fait d’avoir un toit au-dessus de la tête toutes les nuits, il ne se verrait clairement pas demander davantage, il n’a pas envie ou besoin de davantage dans tous les cas.

« C’est pas la question », se contente de répondre Klaus en s’étalant plus que largement dans le canapé déplié alors que Mutt lui fait remarquer qu’il lui plaît bien, ce canapé, après tout.

En vérité, ce canapé/pieu est presque trop confortable pour eux. Ça n’a aucun sens d’avoir ça chez soi. Ce genre de canapés sont faits pour rester dans les magasins de meubles, où des abrutis comme eux se permettront de se vautrer dedans comme s’il leur appartenait, et ce serait dommage de priver à d’autres cette possibilité. Même si, vu les choses pas très nettes qui pouvaient se passer dans ce canapé, c’était quand même sans doute pas plus mal si d’autres ne venaient pas s’y étaler, surtout pas après notre couple de libidineux dont chaque activité ou presque devait se muer en jeu obscène… Ils ne peuvent tout simplement pas s’en empêcher.

Klaus rit de bon cœur avec Mutt quand ce dernier suggère qu’il faudrait vérifier qu’il soit tout aussi résistant que leur lit. Ah ça ! Clairement, on peut dire qu’il en a endurées, des choses, leur pieu. Ils l’ont malmené de tellement de manières possibles et imaginables que c’était assez miraculeux qu’il tienne encore en place en fin de compte.

« Oh, ce serait vraiment terrible qu’on nous surprenne », fait Mutt avec une lueur de malice dans le regard, une esquisse de sourire au coin des lèvres.

Bien sûr qu’ils ne devraient pas faire ça, surtout qu’ils sont absolument incapables d’être discrets, mais…

« On ne peut vraiment pas faire ça… », souffle-t-il en pure provocation contre les lèvres de Mutt avant de les embrasser pleinement. « Quelqu’un pourrait débarquer à tout moment », ajoute-t-il à voix très basse, entre deux baisers enflammées.

Ses paroles entrent en totale contradiction avec ses gestes qui en disent particulièrement long sur ce qu’il veut et pense véritablement. Ce qu’il veut et pense véritablement, c’est que le risque rend la chose véritablement plus excitante, et qu’il en a envie, très envie. Sa main, en guise d’illustration, vient glisser entre les jambes de Mutt et commencent à doucement flatter son intimité à travers le tissu de son pantalon.

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Gros moment de silence et d’embarras, presque immédiatement suivi d’un moment d’hilarité. Bon, il n’y a pas mort d’homme, et quand on y réfléchit, c’est quand même franchement comique, Klaus vient littéralement de souiller un canapé d’une valeur de mille balles parce que Mutt et lui sont incapables de se retenir, même dans un lieu public… C’est une connerie, mais une connerie innocente, et dans le fond, Klaus estime que c’est lui plus que le canapé qui en fera les frais au vu de la tache sur son pantalon et de l’inconfort physique qu’il ressent dans le même temps. Pas grave, le rire de Mutt est communicative, et il leur faut toujours plus de conneries à ajouter à la longue liste de leurs frasques alors, quelque part, ils sont plutôt gagnants.

Klaus ne se fait pas prier pour venir enrouler la veste de Mutt autour de sa taille. Il a le sentiment que c’est un peu flagrant, mais c’est sûrement parce qu’il sait très exactement quelle misère il tente de cacher. Pas grave, pas grave. A chaque problème sa solution. Une fois le canapé replié, il a l’air comme neuf, et personne ne pourrait se douter de ce qui vient tout juste de se passer. Bon, c’est pas très cool pour les suivants, mais d’une, ils sont sûrement pas les premiers à avoir pris du bon temps dans un magasin de meubles, et de deux, si t’as les moyens der te payer ce genre de canap, t’as les moyens de le nettoyer, fin de l’histoire. Rapidement, ils replient le canapé.

« Ni vu ni connu », souffle-t-il tandis que Mutt fait son grand numéro, attirant sans nécessité une maigre attention sur eux tout en commentant le canapé pour ne pas attirer les soupçons de la vendeuse qui, pour la peine, tourne vers eux un regard des plus suspicieux. Klaus aurait bien envie de répondre quelque chose, mais cette situation le fait tant marrer qu’il a presque envie de pleurer de rire, en cet instant, alors il a peu de chances de se montrer convaincant au moment de confirmer le propos de son fiancé.

Finalement, ils atterrissent au rayon salle de bains le temps de contenir leur hilarité respective.

« Avoir fait tout ce chemin et pris tous ces risques pour même pas acheter de canapé ? Tu déconnes ! Puis on leur doit bien ça », fait Klaus, la respiration saccadée par le fou rire qu’il a encore du mal à contenir alors que Mutt suggère qu’ils devraient peut-être s’en aller.

Mutt n’a absolument pas tort, ce serait sans doute même plus prudent. Mais d’un autre côté, ce serait pas encore plus suspect de partir sans meuble ? Et puis, ce sera chiant d’aller trouver un autre magasin de meubles où faire leurs emplettes alors qu’il y a tout ce qu’il faut dans celui-là.

« Puis on a toujours besoin d’un canapé… On se dépêche juste parce que sinon faudra que je teste leurs douches aussi, je colle c’est une horreur. »

Nouveau fou rire avant de rejoindre à nouveau le rayon salon où ils tournent autour de quelques canapés pour finalement en choisir un dans les standards. C’est en affichant des regards trop innocents pour être honnête qu’ils passent en caisse.

« Je serais pas mécontent de sortir d’ic… Aaaah qu’est-ce qu’il y a ? »

Deux vigiles leurs barrent la route, l’air profondément mécontents.

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Klaus pourra difficilement passer pour un génie du crime un jour. S’il espérait s’en tirer à bon compte en jouant les clients lambda et en faisant comme si de rien n’était, c’était sans compter sur le fait que quand on fait une grosse connerie, aussi grosse qu’eux, il y a rarement autre chose à la clé que des répercussions. Qu’on les ait docilement laissés faire les emplettes avant de décider de les interpeller était presque miraculeux, à ce stade, mais Klaus soupçonne qu’ils ont voulu qu’ils casquent un bon coup avant de leur infliger double peine ensuite, les vicieux.

Car oui, il devient rapidement évident que leurs cochonneries ne sont pas passées inaperçu. Si les réflexions de Mutt, qui suggère qu’ils auraient été bien incapables de planquer le moindre meuble dans leur fondement (il n’a pas eu le temps d’aller au bout de son explication mais on saisit l’esprit malgré tout) histoire de partir tranquille aurait sans doute fait rire Klaus s’il n’avait pas vite réalisé qu’ils étaient bel et bien dans la merde, et qu’ils ne s’en sortiraient pas si facilement. Clairement, ils ont intérêt à se calmer et à faire profil bas, parce que au vu de leurs antécédents, ni Klaus ni Mutt n’ont intérêt à ce que la police soit mêlée à tout ça.

Alors, même si l’idée lui déplaît au plus haut point, il se laisse conduire jusqu’à cette pièce d’une taille ridicule dans l’arrière-boutique. Klaus sent que Mutt panique mais il ne sait pas quoi dire pour le rassurer, parce que c’est effectivement ce qu’il pense lui aussi : oui, ils se sont fait prendre la main dans le sac (ou la main dans le pantalon, en l’occurrence, et ils ne peuvent rien faire d’autre que d’encaisser le blâme, en espérant qu’on n’allait quand même pas faire grand-chose de plus que de leur taper sur les doigts en leur faisant jurer de ne pas recommencer (comme des gamins qu’on aurait surpris à voler des bonbons, quoi – sauf qu’ils ne sont pas des gamins, et ce n’est pas franchement à ça qu’on les a surpris, tous les deux). Le couperet tombe, ils ont été filmés.

« Non mais… Non ! » tente de les défendre mollement Klaus tandis que Mutt se tasse sur sa chaise, les mains devant les yeux. « C’est absolument pas ce que vous croyez ! » Va dire ça à la tache de sperme sur mon pantalon. « Je fais des malaises ! Voilà, je fais des malaises, et là, je me sentais pas bien, fallait que je m’allonge, puis j’ai eu du mal à respirer, alors mon ami ici présent… » Mais qu’est-ce qu’il raconte ? Enfoncé dans ses explications, il ne le sait pas franchement lui-même. « Il a voulu me faire du bouche-à-bouche, et puis un massage euh… »

« Il faudra que votre partenaire réapprenne les fondamentaux du massage cardiaque », rétorque le type qui continue de les toiser fixement, l’air pas du tout amusé. « On est une enseigne respectable. Une enseigne familiale. Ce que vous avez fait à un prix. »

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Bon il aura essayé. Bien sûr, sa piètre tentative n’aura pas porté ses fruits : évidemment, ça ne devait pas être une surprise par les protagonistes de notre scène. Klaus ne sait pas pourquoi il a seulement essayé de baratiner plutôt que de s’écraser tout d’abord, mais il devine au fond qu’il l’a fait dans l’espoir de sauver un peu l’honneur de Mutt. Lui, sa dignité et sa réputation, il s’en fiche un peu. Ça fait un moment que de toute façon, sa réputation, s’il en a une, est au ras des pâquerettes. Quant à sa dignité, elle s’est barrée en vacances on ne sait où, le plus loin possible semble-t-il en tout cas de cette scène absurde. Bref, oui, ses manigances, bien évidemment, ne les mène nulle part, et ils n’ont d’autre choix à présent que d’assumer les conséquences de leurs actes. Il est assez évident que ça ne les réjouit pas plus l’un que l’autre, mais ils n’ont malheureusement pas le choix. C’est malheureusement une des grandes morales de l’existence : quand on fait de la merde quand c’est trop souvent leur cas, eh bien il faut assumer par derrière.

Alors c’est Mutt qui reprend la parole, admet qu’ils ont déconné et demande ce qu’ils peuvent faire en dédommagement. Malheureusement, ils ne peuvent pas y couper. Naturellement, le type leur dit qu’il est impossible de vendre le canapé en l’état. Klaus estime qu’ils exagèrent, il est convaincu que y en a plein pour, si ce n’est se masturber dessus, du moins venir allègrement y poser leurs chaussures boueuses et dégueulasses… il suffirait de nettoyer un bon coup, et ce serait gagné. Mais non, tu penses qu’ils vont vouloir le leur faire payer, le canapé-qui-coûte-un-smic. Pour eux, l’occasion est beaucoup trop belle.

Klaus grimace quand Mutt affirme qu’ils vont payer le dédommagement. Une fois de plus, Mutt va se ruiner, entre sa, la voiture, le canapé qu’ils ont déjà payé. Il a envie de contester, ou au moins de sortir l’argent de sa propre poche, mais le fait est que c’est là de l’argent qu’il ne possède tout simplement pas, et il pourra difficilement l’inventer… En son fort intérieur, il se promet de trouver un moyen de rembourser ce fichu canapé, mais sans l’annoncer à Mutt, sinon ils allaient se prendre la tête. Bon d’accord, l’argent, ça pousse pas sur les arbres (quoique quand il voit les dépenses de son fiancé, Klaus se pose la question, parfois), mais il pourra s’arranger, quitte à emprunter un peu partout avec des intérêt sur dix ans.

Bon, au lieu d’un canapé, ils en auront deux, mais ils devraient réussir à revendre un des deux, ce serait déjà ça de pris. Le gars quitte la pièce le temps de chercher un contrat. Klaus cherche Mutt du regard, regard que ce dernier lui refuse, tandis que le silence les enveloppe un peu trop longtemps.

« Mais je pense rien du tout », s’agace Klaus – ce qui en l’occurrence est vrai, parce qu’il ne sait vraiment pas quoi penser du tout. Mais visiblement, Mutt présume d’office que ça penser est à chier, et ça ça fait plaisir. « Je suis désolé. C’est ma faute, je suis vraiment trop con », ajoute-t-il simplement en détournant à son tour le regard. « Je voulais pas te mettre une fois de plus dans une situation de merde. »

Le gars revient, leur file le contrat, toutes les formalités à remplir. Vu le prix qu’ils vont débourser, la livraison est incluse, sous condition de ne plus jamais refoutre les pieds chez eux (t’inquiète, c’était pas prévu). Quand ils peuvent ressortir, Klaus se sent toujours aussi mal et coupable.

« Je vais trouver quelqu’un pour racheter le canap et… Hey, on a gagné un canapé de luxe, faut voir le bon côté des choses, pas vrai ? » tente-t-il, très peu sûr de lui.

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Il ne sert à rien de se sentir coupable. Enfin si, ça devrait sans doute leur servir à ne pas répéter les mêmes conneries, mais en l’occurrence, le mal est fait, et ils en sont aussi responsables l’un que l’autre, et Klaus s’en veut un peu de devoir laisser Mutt assumer pour eux deux parce que lui-même n’en a pas les moyens (lui-même n’a les moyens de rien, en fin de compte). Enfin, il se rattrapera, il ne sait pas comment, mais il se rattrapera. En attendant, ça lui fait du bien de juste sentir Mutt le prendre dans ses bras. Il en avait clairement besoin. Sans doute autant qu’en avait besoin son fiancé à l’heure actuelle. C’est sans doute pas plus mal qu’ils rentrent et profitent. Certes, ils ne pourront pas directement s’affaler sur un de leurs canapés tout neufs, mais ça viendra, en attendant, ils savent toujours trouver des endroits où s’étaler – et le plus souvent l’un sur l’autre, tant qu’à faire.

« Forcément que je me préoccupe de ça », fait quand même Klaus, qui ne s’attendait pas spécialement à ce que Mutt aborde de lui-même le sujet de l’argent.

Oui, évidemment qu’il s’en préoccupe, parce qu’il ne peut pas se contenter de voir Mutt dépenser des sommes astronomiques en accompagnant le tout d’un « T’inquiète » confiant alors que Klaus ne voit pas d’où peuvent venir de telles sommes. Il pourrait poursuivre, lui demander une bonne fois pour toutes d’où vient l’argent, mais il ne veut pas avoir ce genre d’engueulade qui va de nouveau finir mal et il aimerait bien éviter de se reprendre des remarques sur le fait qu’il n’en fout pas une, ou encore sur ses ongles de salope… Bref, oui, il veut éviter le massacre, raison pour laquelle il reprend très vite.

« Je sais que c’est pas une bonne chose et que ça nous fout constamment dans la merde mais… J’ai pas vraiment envie de mûrir », ajoute-t-il alors avec un sourire au coin des lèvres. « Je veux continuer à dire et faire de la merde avec toi pour le restant de mes jours », ajoute-t-il d’un ton absolument convaincu (parce que convaincu, il l’est en effet). « Je t’aime aussi », reprend-il, son regard dans le sien. Et oui, c’est clair qu’ils sont cinglés, mais eh… c’est aussi cette folie qui fait le sel et l’intérêt de leur relation. Et il a pas envie de renoncer ça. Il n’y renoncerait pour rien au monde, même. « J’en sais rien, je suis pas leurs infos-canapés », fait Klaus en haussant les épaules quand Mutt suggère que ses frangins en ont peut-être besoin. Peut-être que c’est un sujet qui aura été évoqué, mais dans ce cas, c’est un sujet que Klaus n’a pas jugé digne d’être retenu pour autant.

Une fois tous les deux installés dans le tank de Mutt (c’est dorénavant son nom, il faudra faire avec), Klaus tourne son regard vers son fiancé.

« Ouais, la douche ce sera vraiment, mais alors vraiment pas du luxe », confirme Klaus. « Enfin, j’ai déjà fait pire, tu sais… », ajoute-t-il d’un ton volontairement songeur. « Comme cette fois où je me suis retrouvé en tenue de soubrette entre cinq type. » Il hausse les épaules. « ça t’empêche pas de me rejoindre sous la douche, cela dit, y a de la place pour deux », reprend-il, ce qu’ils savent déjà tous deux pertinemment.

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« Ah. »

Klaus devrait peut-être se désoler de l’état dans lequel leu chien a mis le canapé de Diego et Five, mais bien loin de s’en inquiéter, il aurait plutôt tendance à trouver désopilante l’image de ses deux frères constatant le spectacle désastreux de leur appartement complètement ravagé par cette petite boule d’énergie et de chaos que pouvait être Indy quand ils s’y mettaient. Bon, ça veut dire qu’ils vont devoir leur offrir le canap et qu’ils pourront même pas compter sur le fait de revendre au moins des deux canaps (parce que s’il cherche à négocier avec Five – et même avec Diego –, Klaus sait pertinemment comment les choses vont se passer au bout du compte). Bref, autant ne pas se mettre la rate au court-bouillon par rapport à ça non plus, alors il ne dit rien et se contente de reprendre le cours de leur conversation au moment de monter dans la voiture.

Klaus ne s’attendait pas vraiment à la réaction de Mutt quand ce dernier lui dit ne pas vouloir le savoir dans ce genre de situations. Klaus est tellement habitué à parler légèrement de ses expériences sexuelles même les plus répugnantes qu’il n’a pas vraiment songé que celle-ci pourrait choquer ou déplaire à Mutt. Il pourrait peut-être s’en agacer, ce n’est pas le cas, parce qu’il aime l’intention qu’il entend derrière… et puis, Klaus n’a pas tort. Certes, Klaus et sa sexualité débridé ont fait tout un tas de choses franchement malsaines de façons complètement consentantes, mais il y a aussi beaucoup de cas de figure où il était juste trop défoncé pour savoir ce qui se passait vraiment, ou bien où il acceptait parce qu’on lui agitait la promesse d’une nuit de défonce (dans l’autre sens du terme après ça… au final, c’est une période assez sinistre de son existence dont il parle avec tant de légèreté qu’on pourrait presque oublié à quel point elle a été glauque, mais Ben, lui, pourrait certainement en attester mieux que personne).

« J’ai pas l’intention de recommencer, t’inquiète », fait Klaus avec douceur, ne cachant pas être touché par les paroles de son fiancé. « Y a que toi qui as le droit de me faire du sale », ajoute-t-il d’un ton entendu.

Ils se mettent en route et Klaus écoute d’une oreille distraite ce que Mutt suggère concernant le canapé qu’ils vont gracieusement refourguer aux frangins, avant que l’attention de Mutt soit attirer par un camion en face de chez eux.

« Bah putain, c’est du rapide, ils avaient vraiment hâte de s’en débarrasser », remarque Klaus qui pensait honnêtement qu’ils auraient plusieurs heures devant eux avant de se soucier de ça. Et… donc… « Attends… c’est légal de faire ça ? » fait Klaus en voyant le canapé posé pénard sur le trottoir, là où n’importe qui pourrait le chouraver. « Ils sont en train de nous entuber royalement, ouais… » Mais Klaus ne se sent pas d’humeur à affronter les mecs du magasin une fois de plus, alors tant pis, c’est parti pour se traîner le canapé jusqu’à l’appartement. « Bon allez, à trois on soulève. Un… Deux… Trois… Aoutch ! Putain mais ça pèse dix tonnes ce truc ! » fait-il en reposant ne canap presque aussitôt. « Bon attends, on recommence, j’étais pas vraiment prêt. « Un… Deux… Trois… »

Cette fois c’est bon. Mais il faut s’attendre à ce qu’il demande à faire des pauses toutes les deux secondes.

Carrosse des temps modernes

feat. Mutty

Klaus hausse les épaules, pour lui, les laisser se démerder de cette manière, c’est quand même une franchement basse vengeance. Ils ont assez payé pour leur merde, non ? Ils l’ont littéralement payé. C’était pas la peine de leur proposer de les livrer si c’était pour les entuber ensuite. Mais bon, ce n’est pas comme s’ils avaient d’autre chose que de faire avec, en même temps, parce que là, ils vont perdre plus de temps qu’autre chose, et on les menacera sans doute de les faire coffrer pour exhibitionnisme ou il ne sait quoi encore : autant en finir le plus rapidement possible – c’est encore le mieux qu’ils puissent faire. Alors bon, même si vraiment, il ne se sent pas d’humeur à faire un truc pareil… ils n’ont pas le choix… Sauf que Klaus a des bras de crevettes, alors ils ne sont pas sortis de l’auberge.

« Diego va se foutre de notre gueule jusqu’à la fin des temps, alors sans façon. » Il esquisse un sourire. « Si Luther avait été là, je lui aurais demandé direct, il l’aurait porté à un bras, ce putain de canap. »

Ils vont galérer, en tout cas Klaus va galérer, il n’est vraimen pas sportif, absolument pas costaud, et clairement, il aurait les bras et le dos en compote pour la semaine. La considération de Mutt lui plaît immensément, il aime la façon dont il se soucie de lui, mais en même temps, il a envie de réussir à se rendre un peu utile, et pour le moment, il a tout de même l’impression de ne pas y avoir franchement réussi.

Alors Klaus prend sur lui, les dents serrées, il a le sentiment qu’il se vide de toute sa transpiration, et il se sent de plus en plus dégueu… Quand Mutt lui annonce qu’ils sont proches du palier, il est proche d’abandonner, il parvient à tenir bon grâce aux efforts de Mutt, mais il était à deux doigts de laisser le meuble au beau milieu du canapé avant de décider de ne plus s’en soucier.

« C’était terrible », réplique Klaus quand Mutt essaie de suggérer le contraire. Il a le souffle coupé, il n’a aucune envie de continuer. « Abandonne-moi ici, j’en peux déjà plus », fait-il, en rajoutant naturellement une couche tout en s’affalant sur le canapé en question plutôt que de se remettre en marche. « Oh ! J’ai une idée ! J’aurais dû y penser avant, tiens… On emploie trois ou quatre macchabées et on le fait porter pour vous, ni vu ni connu, j’t’embrouille… Bon, ils sont pas forcément très fiables, et mes pouvoirs non plus mais comme ça, nous, en attendant, on est peinard », fait-il en s’adressant plus au plafond qu’à Mutt, allongé qu’il est sur le dos. « Putain, c’est vraiment le canapé le plus confortable sur lequel j’ai jamais posé mon auguste postérieur », fait-il avec un grand sourire.

Il n’est pas sûr que Mutt approuvera l’idée, surtout qu’elle est franchement bancale, mais en attendant, lui, il n’a plus envie de bouger.

Carrosse des temps modernes

feat. Mutty

Klaus pousse un soupir. En vérité, il a pas très envie d’utiliser ses pouvoirs, mais d’un autre côté, ses pouvoirs lui servent globalement à rien, alors pour une fois, ils auraient une vraie utilité… Enfin… potentiellement… il était tout aussi possible que les fantômes l’envoient chier et refusent catégoriquement de soulever son putain de fauteuil. Tant pis pour le plan B, alors. Ça l’aurait franchement arrangé, mais ça ne se fera pas… Alors il va falloir se remettre à l’ouvrage. Klaus en fait des caisses, mais bien évidemment qu’il va aider son fiancé, il n’avait pas été question de le laisser se démerder tout seul (de toute façon, c’est pas possible, selon lui), juste, il a besoin de faire une grosse pause et de râler un bon coup avant de s’y remettre. Sauf que Mutt est plus pressé que lui. Et il n’a pas tort, il n’y a qu’un étage à parcourir, et ce sera l’occasion de prendre une bonne douche.

Oui, d’accord, mais pour atteindre la douche en question, il a l’impression de devoir gravir le mont Everest. Oui, vraiment, il faudrait qu’il bosse son cardio, et qu’il entretienne ses muscles… mais que voulez-vous, en dehors du sport de chambre, y a pas beaucoup d’activités physiques qui l’intéressent, c’est comme ça. Et quand ils en auront fini avec ce fichu canapé, il oubliera très vite sa vague volonté de faire du sport. Encore faut-il qu’ils en viennent à bout, de ce satané canapé, et ça, c’est loin d’être chose faite. Bref, il veut souffler encore un peu, et il tarde à se lever de canapé, mais ça, c’est surtout parce qu’il ne s’imagine pas le moins du monde que Mutt va vraiment tenter de soulever le meuble tant qu’il sera étalé dessus.

« Mais attends juste cinq s… »

Il n’a pas le temps de finir sa phrase ou même de se redresser, car Mutt pousse un hurlement de l’enfer avant de s’écrouler au sol. Tous les jurons du dictionnaire y passent dans le processus. Klaus se redresse aussitôt, anxieux pour le pauvre Mutt qui s’est peut-être fait un tour de reins ou quelque chose du même acabit.

« Oh merde merde merde ! Je suis désolé, Mutty ! »

Bon, il n’a rien fait en soi, mais il se dit que s’il avait écouté Mutt direct plutôt que de faire sa feignasse, Mutt se serait pas fait mal.

« Attends, je vais t’aider à te relever ou tu vas t’asseoir… ou t’allonger, je sais pas ce qui peut te faire du bien », fait Klaus en se penchant vers Mutt pour qu’il puisse s’appuyer pour se redresser. « Quand on se fait un lumbago, j’crois qu’il faut s’allonger sur le dos, un truc du genre. Tu t’allonges un peu, je monte vite fait te chercher des antidouleurs, et si ça passe pas on t’appelle un médecin… ça va le faire, non ? » demande-t-il sans être sûr de lui le moins du monde. Il espère vraiment que ça va passer, il veut tout sauf devoir faire un nouveau tour à l’hosto.