Une journée bien productive pour Klaus : autrement dit, il n’en a pas branlé une de la journée (à part ce matin avant que Mutt ne parte en cours, mais vous n’aviez pas envie de connaître ce détail – sorry), et avait comaté sur le lit ou sur le canapé devant un programme débile à la télé. Il faut dire que la nuit avait été particulièrement agitée et ne leur avait pas exactement donné l’opportunité de se reposer… Ou plutôt, ils ne s’étaient pas donné l’opportunité de se reposer. Ils s’étaient promis une nuit blanche, à savourer la présence et le corps l’un de l’autre sans interruption, eh bien c’est précisément ce qu’ils se sont accordés. Et forcément, il a toute une nuit (particulièrement physique, qui plus est) à rattraper à présent… Il a admiré Mutt qui, en dépit de leurs folies de la veille, avait fait le choix d’enchaîner direct en se rendant à l’université. Il ne faut pas tant en attendre de sa part à lui… Et ça aurait sans doute duré comme ça jusqu’au retour de son mari anticipé : il aurait larvé dans l’appartement sans lever le petit doigt… Mais quand Klaus reçoit un message de Mutt, il se sent aussitôt réveillée.
Parce que les mots qu’il découvre sur son écran sont particulièrement alarmants, il faut le dire. Un entretien avec le doyen qui a mal tourné, d’accord, mais clairement, il n’y a pas que ça. « Ça va pas. » Klaus sait que ces mots ne sont pas à prendre à la légère, et pour cause, il n’est pas dans la nature de le dire, quand les choses ne vont pas : il préférera se draper dans sa fierté, trop soucieux d’aider les autres pour s’aider lui-même. C’est une de ses plus grandes inquiétudes avec Mutt, et Klaus le lui a signalé plusieurs fois : la peur qu’il fasse une connerie parce qu’il aura encaissé, encaissé, sans rien dire, sans rien faire. Si Klaus insiste tant pour que Mutt voie un psy, c’est pas pour l’emmerder, c’est parce qu’il sait que c’est nécessaire. Klaus peut souvent sembler à côté de la plaque, mais il ne l’est pas tant que ça. Pas de ce point de vue. Et puis, certains signes de dépression peuvent difficilement tromper quelqu’un qui en a souffert lui-même. Alors oui, Klaus à présent parfaitement réveillé s’inquiète terriblement pour Mutt.
Il n’attend pas d’avoir reçu un nouveau message pour s’habiller en toute vitesse avec les premières fringues qui lui tombent sous la main… Klaus, récupérant son téléphone une fois habillé est prêt à répondre à Mutt, qui vient de lui écrire qu’il doit le laisser seul, que ce n’est pas négociable et qu’il viendra, qu’il ne subit pas son état (et qu’il le subira bien plus en étant loin), que sa place est avec lui, mais au final, il n’a pas besoin de répondre quoi que ce soit. Parce que Mutt le sait, en fin de compte. Ses messages sont alarmants, mais au moins, Mutt veut bien de sa présence : Klaus n’en demande pas davantage de son côté, enfin si, il demande à ce que Mutt aille mieux.
Il se précipite à toute vitesse à l’extérieur quand Mutt lui donne sa localisation, Indy sur ses talons (le pauvre n’avait été sorti qu’une fois dans la journée, et c’était vraiment parce que Klaus en avait eu marre de ses gémissement et de ses « léchouilles » sur le visage. Il leur faut vingt bonnes minutes pour rejoindre la plage, cinq minutes de plus pour trouver Mutt, assis dans le sable, clope au bec, l’air absent. C’est Indy qui le repère en premier et qui se précipite dans sa direction, mais Klaus suit rapidement et n’attend pas que Mutt ait dit quoi que ce soit pour le prendre dans ses bras et le serrer contre lui aussi fort qu’il le peut (en tenant sa clope à l’écart, quand même.
« Je suis là », souffle-t-il en le gardant contre lui. « Je suis là, tout va bien. Tu vas tout me raconter, et ça va aller. »
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Il avait réussit à garder contenance en sortant du bureau du Doyen. Il avait fait un effort considérable de se tenir derrière son masque, sa colère n'ayant pas pu être contenu durant cet entretien. Et pour cause: il ne se sentait pas coupable d'avoir faire quoi que ce soit d'abusé ou de mal. Peut être avait il manqué de respect par le passé vis à vis du Doyen mais aujourd'hui, il avait voulu simplement suivre son cours, même à moitié endormi. Ses camarades de classe l'avaient emmerdé et il avait répliqué.
Et il devait faire quoi au juste ? Se taire et continuer d'encaisser ? La vie était injuste... Et avec ses souvenirs qui étaient revenu, c'était devenu encore plus insupportable à gérer. Les regards. L'injustice. Le fait d'être traité comme un moins que rien. Et même si la colère faisait face, c'était autre chose en lui qui le rongeait. Son manque de confiance en lui, ses blessures, elles étaient béantes. Et elles suintaient. Mutt avait mal et même si Klaus était là. Il avait l'impression de ne pas avoir de soutien réel face à ces injustices. Klaus ne pourrait rien faire, ses amis ne pourront rien faire, surtout si Sorrento a décidé de le renvoyer. Il trouverait le moyen. Mais Mutt ne voulait pas. Pas cette fois. Parce qu'au final, il avait l'impression de s'en sortir avec les cours, et qu'il était quand même à sa troisième année, il ne voulait pas s'arrêter là. Et... il aimait bien ce qu'il faisait. Il ne voulait pas décevoir encore ses proches et il avait envie d'apporter un bel avenir pour Klaus.
Les poings serrés, le regard fixe, le pas pressant, il arrive dans les premières toilettes de l'étage. Personne. C'était l'heure des cours. Mutt pousse la première porte, et ne peut s'empêcher de vomir dans la première cuvette. Son sac tombe sur le côté ensuite et il finit sur les fesses sur le sol, il claque la porte derrière lui au cas où une personne ne rentre. Ses mains tremblent, il n'arrive pas à les contrôler et il ne peut s'empêcher de pleurer.
Il se sent pitoyable, et il a envie de fuir. Mais il a pas le droit de penser ça. Jamais. Il ne devait pas faiblir. Mais il n'y arrivait pas à cet instant. Entre son père à l'hosto, les mensonges auprès de Klaus, -car il est pas con au point de ne pas se rendre compte qu'il faisait de la merde- l'histoire de la veille avec Dave... C'était une pression en plus qu'il aurait aimé ne pas avoir sur le dos. Il finit par prendre son téléphone et même avec difficulté, il arrive à envoyer un message à Klaus.
Toute son attention est tourné vers lui. Comme une bouée de sauvetage, comme un sauveur qui pourrait le ramener à la surface. Sans lui, il aurait déjà sombré, il le savait. Il en était persuadé. Mais il ne voulait pas lui faire subir son état. Alors qu'il lui avait offert la nuit la plus savoureuse de son existence. Le repêcher dans un tel état... Mais son appel à l'aide, il ne peut le contenir. Il n'arrivera pas à rester seul. Comme cette fois à l'hôpital où c'était Leia qui l'avait sorti de là. Il n'était pas loin de cet état là.
Alors il lui demanda de le rejoindre. Il ne voulait pas s'enfermer. Il voulait aller dehors, loin de murs qui l'enfermeraient et qui l'étoufferait. La plage était une bonne idée. Il essaye de se reprendre entre deux sanglots, il se frotte le visage. Il retrouve ses lunettes de soleil qu'il glisse sur son nez.
La suite est simple, il veut fuir la fac, alors il baisse la tête, ne veut croiser aucun regard et trace jusqu'à l'extérieur. Il marche jusqu'à trouver la plage la plus proche du quartier. Il y arrive finalement après plusieurs petites minutes. Il se laisse tomber les fesses dans le sable, le regard ailleurs, l'air de la mer, cette brise lui fait du bien malgré tout. Il a peut être un peu froid par cette période mais il s'en fout. Il est loin de tout, loin des regards, il veut oublier ses problèmes. Il s'allume une cigarette, ses mains tremblent toujours et prend sa dose de nicotine pour essayer de calmer ses nerfs.
Et alors que son esprit s'égare vers le large, il croit entendre un aboiement d'abord, il se retourne pour voir son chien -qui commence à bien grandir par ailleurs- lui foncer dessus pour venir lui lécher le visage.
" Indy... Pas le visage, on a dit... " Râle-t-il sans pour autant y mettre de la force. Sa main glisse plutôt sur sa tête pour la lui gratter. Bien entendu, Klaus arrive au même moment et il n'a le temps de rien faire qu'il lui tombe dans les bras et le sert fort contre lui.
Mutt ferme les yeux, profite de cet échange dont il avait tant besoin au final, même si celà n'allait pas tour régler il le sait. Mutt lui rend son étreinte avec force. Son coeur se sert, il s'en veut alors de lui causer autant de soucis. Il ressent son angoisse.
" T'es là. " Répète-t-il. " Ca va... Ca va... " Lui annonce-t-il simplement pour calmer le stress de l'homme qu'il aime. " Ca va mieux... " Il soupire, se recule un peu et prend le visage de Klaus dans ses mains. " La fatigue n'aide pas. On va dire ca comme ca... De toute manière, tu peux rien faire... " Il caresse son visage, mais ne peut pas s'empêcher de pleurer. " Tu peux rien faire... Je suis juste fatigué Klaus... Je suis fatigué et j'essaye de pas foutre le bordel en cours mais Sorrento me pourri la vie et il veut me virer... Il fait tout pour me pousser à bout... J'ai rien fait Klaus. J'étais juste fatigué, j'ai rien fait, je me suis un peu assoupi... Et ils se foutent tous de ma gueule. Y'en a un qui m'a appelé le suceur de queue, je lui ai juste balancé ma canette dans la gueule en cours... Parce que... Parce que... " Parce qu'il s'était mis en colère et qu'il n'a pas su se maitriser ? En même temps... Comment lui en vouloir... Le ton de Mutt voulait porter à la justification. Peut être pas envers Klaus mais envers lui même. Il voulait se persuadé que son manque de tact ou ses actes ne méritaient pas un tel chatiment, une telle colère venant du Doyen. " Ils ne me respectent pas... Et personne ne m'écoute... Et c'est encore pire depuis que mes souvenirs... que tout ça est revenu... " Comme s'il y avait des failles dans les défenses qu'il a mis des années à construire.
Moses.
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Klaus affiche une fine esquisse de sourire, pas franchement convaincu, quand Mutt lui assure que ça va… Parce qu’il sait que c’est faux, pire encore, qu’il dit ça pour le calmer lui, comme si c’étaient ses craintes et ses états d’âme qui devaient être prises en considération, ici et maintenant. Il est pourtant évident, aux yeux de Klaus, qu’il n’en est rien. C’est Mutt qui doit compter, et lui seul. Ceci dit, il accepte bel et bien de croire son fiancé quand ce dernier affirme qu’il va mieux en sa présence, parce qu’il veut croire que c’est définitivement une chose qui leur est commune. Ils ont besoin de la présence l’un de l’autre pour se sentir bien, pour se sentir mieux, et ce n’est tout simplement pas négociable.
Bien sûr, la fatigue n’a pas dû aider, mais on ne la lui fera pas, à Klaus, il connaît bien assez Mutt pour savoir que ce n’est pas que ça. La fatigue a peut-être aggravé le problème, mais la fatigue n’est pas le problème en soi… Pour le reste, il refuse d’entendre dire qu’il ne peut rien faire. Peut-être que c’est vrai, au fond, mais il refuse de voir les choses ainsi : s’il n’est pas capable de rendre heureux l’homme qu’il aime quand ce dernier est au fond du gouffre, alors à quoi peut-il bien servir, hein ? Bien sûr que Klaus peut faire quelque chose, il peut être là, il peut lui rendre le sourire, il peut lui rappeler qu’il n’est pas seul, peu importe les circonstances, il peut lui apporter de la douceur, de l’amour, de la considération. Il peut tout pour lui… donc il n’accepte pas que Mutt lui dise qu’il ne peut rien faire, même si son champ d’action est logiquement, nécessairement limité.
« C’est faux, moi je t’écoute », répond doucement Klaus. « Bon je sais, tu vas me dire, ça change rien, c’est pas ce que tu voulais dire mais… Tu peux me dire ce que vous vous êtes dit, tu peux me répéter ce que Sorrento t’a mis sur la gueule, si ça peut te faire du bien, et… je suis sûr que je peux t’aider, que je peux y faire quelque chose. » Ou peut-être que non et qu’il est en train de compliquer inutilement les choses. « On peut trouver des problèmes à toutes les situations, on est plus forts que tous les abrutis qui veulent nous mettre des bâtons dans les roues, pas vrai ? C’était le cas hier, ce sera le cas demain, et c’est le cas, là maintenant. Me laisse pas à l’écart de ça, d’accord ? Me dis pas que je peux rien faire. »
Klaus garde son regard ancré à celui de Mutt, plus que jamais, il voudrait être capable de voler directement la peine qu’il lit dans ses yeux pour la garder pour lui. Il déteste voir Mutt dans cet état. Ce n’est pas juste que ça lui brise le cœur, ça le lui arrache. Comment est-ce qu’il pourrait se sentir heureux en sentant que l’homme qu’il aime plus que tout au monde semble par instant si proche de sombrer.
« Je sais que tu dois en avoir marre que je te le dise mais… je continue de penser que ça empirera tant que t’iras pas voir un psy. »
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Oui, Klaus l'écoutait. C'était bien la première personne ici en qui il pouvait baser toute sa confiance. Depuis la première seconde où il l'avait vu, il avait ressenti ce lien. A la première seconde où ils avaient échangé, il s'était senti de nouveau vivant. Comme si ca avait toujours été une évidence, comme des retrouvailles. Il n'avait jamais ressenti ca pour personne d'autres. Jamais. Et peut être qu'au début, il avait pensé à un lien amical, mais celà c'était rapidement transformé en quelque chose d'autre. Il avait mis plus de temps que Klaus à le comprendre et l'accepter.
Mais à cet instant, il savait que c'était ce lien qu'ils avaient entre eux qui le sauvait au final. C'était grâce à Klaus qu'il gardait la tête hors de l'eau. Il écouta ses paroles qui se voulaient rassurantes mais ca n'arrêtera pas les larmes de Mutt à cet instant, car Klaus ne pouvait rien faire d'effectif au final.
" Il pense que je suis un emmerdeur. Il me prend pour un con, mais c'est pas le premier prof à faire ça. Il m'oblige à aller à ses cours de merde, alors que normalement j'ai pas à y aller, je peux juste passer mes partiels... C'est tout ce qui compte au final... mais je sais que si j'y vais pas... Il va encore plus me faire chier. Si j'avais sût je ne me serai pas levé ce matin... Si je l'ai fait c'est... "
C'est pour quoi au final ? Il le savait. Il avait peur. Il ne voulait pas que ce qu'il a vécu dans l'enfance recommence, et pourtant... Ca recommençait. Des airs de déjà vu avec Monty dans les parages, le Doyen sur la gueule, les bruits de couloir. Comme une boucle sans fin qui venait à lui pourrir la vie encore et encore. C'est la raison pour laquelle il avait fuit les cours. C'est la raison pour laquelle Mutt détestait le corps enseignant avec une haine sans nom. Qu'il avait tendance à ne pas les respecter.
" ... J'ai peur. " Il l'a lâché à Klaus. Il l'a dit. Il devait le dire. Il se met à sangloter plus fort si bien qu'il ne peut plus parler sur l'instant. Il glisse dans les bras de Klaus pour y trouver le réconfort, son visage se collant à son torse pour y trouver un havre de protection parce qu'il en avait besoin. " Ca recommence... Et Klaus... Tu peux pas empêcher mon renvoi... Tu peux pas empêcher tout ce qu'il se passe à la fac... Tout ça, tu peux rien faire. Ca va continuer... Je sais je suis pas seul mais... Il est le Doyen, je peux rien faire. Et après ça je vais faire quoi ? J'aurai plus rien... J'avais envie de le faire pour une fois, j'avais envie de passer mes diplômes J'ai envie de faire quelque chose de ma vie... "
Il essaye de se reprendre mais c'était plus fort que lui, il avait besoin de pleurer et d'évacuer. Il était à bout, il tremblait même dans les bras de Klaus. Il était clairement sous pression, et il savait qu'il ne pouvait pas se permettre de faiblir. Il allait devoir retourner à l'université, passer ses diplômes. Parce qu'une part de lui le voulait. Car il le méritait. Il était loin d'être le gamin stupide qu'on lui avait appris à être. Mais c'était de trop pour lui.
Klaus lui répète qu'il doit voir un psy car ca va pas. Une part de lui le sait. Il doit se bouger pour aller voir un professionnel, mais il avait l'impression d'être prisonnier de ses propres démons.
" Oui... Mais j'ai... " sa voix se brise. " J'y arrive pas... J'ai du mal à parler... Ca va être une personne que je ne connais pas... je peux pas leur raconter ça. J'ai pas envie... Parce que... " Ca le rendait honteux, il allait devoir se mettre à nu devant une personne qu'il connaissait à peine. Il en avait parlé que à Klaus et Peter. Parce qu'ils avaient toute sa confiance. " Je veux ma maman... Je sais pas où elle est... J'ai peur... Et pourquoi papa se réveille pas... J'ai besoin de lui... Il est jamais là quand j'ai vraiment besoin de lui. Ils m'ont abandonné... Ca fait trois ans, j'y arrive plus Klaus... J'ai besoin de toi. Parce que sinon j'ai plus rien... "
Ses démons sortent, c'était peut être un mal pour un bien. Mais ca avait besoin de sortir pour le moment. Il découvrait ses vrais faiblesses et le fait qu'il n'allait clairement pas bien. Il ne voulait pas faire subir ça à Klaus. Il savait qu'il le prendrait de pleins fouet, mais il avait besoin de se rattacher à lui au final. Son souffle était brisé par les sanglots, il avait du mal à reprendre sa respiration, mais il s'accrochait à Klaus pour ne pas finir de sombrer. Indy était revenu et chouinait près d'eux en s'inquiétant aussi de son maitre, sa truffe se faufilant dans le creux de la nuque de Mutt.
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Klaus a beau ne jamais avoir vraiment connaît le microcosme universitaire (ou même scolaire, en réalité) qu’à travers le prisme de séries ou de films stupides où les profs montaient sur leur bureau pour donner des leçons de vie à leurs élèves et où le petit intello au fond de la classe finissait irrémédiablement par se taper la jolie pom-pom girl avec qui il avait plus en commun qu’il n’y paraissait, il n’a pas besoin de connaître la réalité des faits pour savoir que ce qui arrive à Mutt est terriblement injuste. D’accord, Mutt est parfois (souvent) impulsif, et il a trop souvent tendance à parler pour ne rien dire, par la même occasion, mais clairement, il fait preuve de bonne volonté et il a envie de réussir : Klaus le constate à chaque fois qu’il le voit plancher sur ses cours avec sérieux, quitte à même réussir à l’envoyer promener quand Klaus se montre trop insistant pour le pousser à faire autre chose. Alors clairement, ce type qui l’oblige à se rendre à des cours auxquels il n’est pas obligé d’assister n’a aucune autre intention que de l’emmerder un maximum…
Klaus ne commente pas. Il pourrait lui montrer à quel point cette situation l’indigne, mais il préfère laisser Mutt parler. Quand il sent qu’il est prêt à parler à cœur ouvert, Klaus sait qu’il n’est pas de bon ton de l’interrompre, au risque de le voir se refermer comme une huître et de ne pas réussir à le voir s’exprimer de nouveau avec une telle transparence par la suite. L’entendre dire qu’il a peur lui sert le cœur, et l’entendre sangloter est pire que tout. Klaus sent doucement les larmes lui monter aux yeux à lui aussi. Il serre plus fort encore Mutt contre lui. D’accord, il n’a sans doute pas tort, comment est-ce qu’il pourrait empêcher ce qui se passe à la fac ? Klaus songe un instant qu’il devrait demander à son petit psychopathe de frangin à la tête d’étudiant de faire flipper le Doyen, il en serait pas capable.
« Tu serais capable de plein de choses, Mutt Jones, diplôme ou pas, ta vie ne s’arrêterait certainement pas si tu arrêtais tout, si tu te tournais vers autre chose, si tu décidais de laisser ça derrière toi pour faire autre chose. T’as clairement pas besoin de ça pour être quelqu’un, t’as pas besoin de ça non plus pour faire quelque chose de ta vie. » Avec douceur, il caresse doucement les cheveux de Mutt. « Mais je sais que ça te tient à cœur, alors on va trouver un moyen. C’est sûr que moi j’ai de tout petit bras, mais on peut bien trouver quelqu’un qui osera s’opposer au doyen à la fac et lui clouer le bec. Un autre prof ? Un inspecteur des impôts ? ça fait toujours flipper tout le monde, les inspecteurs des impôts… »
Lui-même ne sait pas vraiment ce qu’il dit, tout ce qu’il sait, c’est qu’il veut que Mutt se sente bien, se sente mieux, et c’est une chose qui importe plus que le reste à ses yeux. Sauf qu’il est impuissant, parce que ce qu’il lui faudrait, ce qu’il lui faudrait vraiment… C’est sa mère. C’est son père. Voir un psy, c’est certain, mais « oui mais » est toujours sa réponse dans ces moments-là.
« Ils ne t’ont pas abandonné, Mutty », répond doucement Klaus en serrant un peu plus fort Mutt contre lui. « Ils vont revenir, je suis sûre qu’il vont revenir. Ton père va sortir de l’hôpital, et on va retrouver ta mère aussi, je sais ça… Je sais, tu vas me dire que je peux pas te promettre ça, mais… » Il tente de contrôler ses propres sanglots, tandis qu’Indy se trouve une place entre eux. « Ils vont revenir, c’est tout. Et moi, en attendant, je serai là, je serai toujours là. Quoi qu’il arrive. »
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Il faisait pleurer Klaus. Bien sûr, ses paroles étaient poignantes et Mutt avait besoin de laisser sortir tout ce qu'il avait sur le cœur. Mais il était aussi têtu. Pour lui, il ne s'était pas tapé deux années et une troisième en cours pour tout envoyer chier. Et comme il l'a dit à Klaus: au final, il commençait à apprécier ce qu'il faisait. A ce niveau là d'étude, il se sentait un peu plus libre de ce qu'il voulait étudier et travailler. Ca pouvait sembler con, ca pouvait sortir de nulle part mais Mutt n'aimait pas rentrer dans les cases et qu'on lui dise ce qu'il doit faire. Celà se retranscrivait dans ses études.
" Mais je veux pas ça ! J'ai pas fait tout ça pour qu'on me fasse chier... " S'énerve-t-il. Non contre Klaus mais contre cette injustice. " J'ai eu du mal à reprendre mes études, et là... Putain... " Il se redresse pour capter le regard de Klaus même s'il est encore bouleversé. " Putain... Faut pas que l'ancêtre me l'entende dire mais... J'aime ce que je fais. J'ai envie de le faire. Et quoi ? Je vais retourner dans ce cercle vicieux comme à l'époque ? Et puis... Si je lâche tout encore une fois... Ca prouvera que je suis un moins que rien... Les gens comprennent pas que... Je marche pas comme ça. J'ai besoin qu'on me laisse faire mes trucs et ca ira. "
Car oui, il n'était pas fait pour un système scolaire de base, et il avait tellement de choses en tête, tellement de choses qu'il voulait exploiter en même temps... Mutt était loin d'être un con, mais putain les cours ca le faisait chier. Il se faisait royalement chier et personne ne voulait comprendre son vrai soucis. C'était pas le savoir ou encore les diplômes, c'était la façon dont c'était emmené. Il était bien meilleur en autodidacte qu'à devoir se coltiner des cours à rallonge avec des types qui se fichaient de sa gueule. Alors en attendant, il ne comprenait pas non plus ce qu'il se passait et au final, et bien il finissait par se complaire d'être l'incapable de service qui n'arrivait pas à avoir assez d'attention en cours.
Il ne peut s'empêcher de sourire et de rire doucement entre ses sanglots quand Klaus lui parle d'inspecteur des impôts.
" Inspect... T'es sérieux ? " Il se marre, ca lui fait un peu de bien au final. " Si y'a un prof qui m'a dit que je pouvais aller le voir, le professeur Dumbledore mais bon... J'ai du mal à faire confiance aux profs... Et tu comprendras. Mais... Ouais... Il m'a dit que je pouvais le trouver. "
Mutt souffrait encore clairement de sa blessure d'abandon et celà ressortait bien entendu dans les pires moments. Comme celui-ci. Les mots qu'il lâche, il ne les dira pas à n'importe qui. C'est juste parce que c'est Klaus. Et parce qu'il lit en lui comme dans un livre ouvert. Et qu'ils se comprennent plus que tout au monde. Alors peut être qu'il avait l'air d'un gamin perdu et au bout de sa vie. Mais c'était sa blessure d'enfance qui ressortait. Il avait encore beaucoup de choses à régler là dessus.
" S'il est arrivé un truc à ma mère... Je ne me le pardonnerais pas. " Lui avoue-t-il, même s'il en parle peu. Mais ca l'angoisse tellement qu'il préfère le mettre de côté. " J'ai l'impression que je fais pas assez, que je cherche pas assez... Et je comprends rien à ce qu'on fout ici. " Il se calme un peu et regarde Klaus qui lui promet d'être toujours là pour lui. " Mais je t'ai trouvé alors... Je suis désolé d'être comme ça Klaus. Je te promets d'essayer d'aller mieux. Tu... Si je dois aller voir un psy alors... je veux que tu m'accompagnes... Au moins au début. " Lui avoue-t-il pour se donner confiance.
Moses.
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Non, Klaus ne suggérait pas vraiment à Mutt de tout arrêter. Les paroles qu’il prononce, il n’a pas totalement besoin de le dire, parce que Klaus les sait déjà, en réalité. Il a bien vu que Mutt avait fini par prendre ses études à cœur. Il y a des choses avec lesquelles il ne triche pas, avec lesquelles il serait tout à fait incapable de tricher, c’est une certitude. Alors oui, parce qu’au final, il a envie d’aller jusqu’au bout et que ça lui plaît, Klaus ne veut pas que ça s’arrête, il essaie juste de lui faire comprendre, à sa manière un peu maladroite, que si tout devait bel et bien s’arrêter, sa vie ne s’arrêterait pas net pour autant. Mais c’est suggérer que c’est ce qui arrivera forcément, et Klaus ne veut pas ça, il veut, bien au contraire, penser que la situation n’est pas actée d’avance, et que même ce putain de doyen aux bras longs n’a pas tous les pouvoirs. Bon, il n’en sait fichtre rien, en fin de compte, mais il a besoin de croire que c’est le cas malgré tout.
Il affiche une esquisse de sourire, heureux, ou du moins un petit peu, d’avoir su décocher un léger rire à son fiancé quand ce dernier lui demande s’il est sérieux quand il parle d’inspecteur des impôts. Bon, presque sérieux, disons. Klaus entend alors un nom, un professeur qui lui a dit qu’il pouvait aller lui parler, le trouver.
« D’accord, t’as pas confiance aux profs, mais tu devrais au moins essayer de lui parler, tu crois pas ? S’il peut faire pencher la balance de ton côté, t’as rien à perdre dans tous les cas, pas vrai ? »
Dans les situations les plus catastrophiques, autant se tourner vers les solutions les plus désespérées, pas vrai. C’est du moins ainsi que Klaus, de son côté, décide de voir la chose. Bon, bien sûr, il n’est pas à la place de Mutt, et quoi qu’il fasse, il ne peut que ressentir sa souffrance sans pour autant suivre le même cheminement de pensées que lui, mais il ne peut que pointer du doigt des solutions éventuelles et espérer que Klaus acceptera de les prendre en considération… Malheureusement, il sait combien Mutt peut être borné.
« Je suis sûr que ta mère va bien », répond doucement Klaus, même si, dans le fond, il n’en sait fichtre rien, comme il n’est pas davantage sûr que le père de Mutt se réveillera un jour. Mais ils doivent continuer d’y croire, pas vrai ?
Pour ce qui est de ce qu’ils foutent ici, Klaus estime que même en cherchant très fort, ils ne trouveraient pas davantage… ce mystère en restera un tant que cette putain de ville l’aura décidé, et ça qu’importe si c’est contraire à leur plus stricte volonté.
« Mais oui, évidemment que je viendrai avec toi », répond Klaus, qui ressent un vent de soulagement s’emparer de lui au moment d’entendre Mutt suggérer d’aller effectivement voir un psy. « Puis… ça me fera pas de mal non plus, je sais », il reprend avec un fin sourire. « On est une équipe, tous les deux. Tes problèmes, c’est mes problèmes, ta douleur, c’est ma douleur, ta joie, c’est ma joie. Alors bon… » Il hausse les épaules. « Ton psy, c’est mon psy. »
Bon, ils vont éviter d'aller chez le psy-chopathe qui mange des humains, par contre.
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Au final, c'était aussi son passif qui le poussait... ou plutôt: ne le poussait pas à parler aux professeurs de ses soucis. Cette histoire avec Jackson était loin mais toujours autant présente. Il lui faudrait un peu de temps. Même si Mutt était plutôt du genre à foncer en ce qui concerne ses soucis qu'à reculer, quitte à passer un mauvais moment sur l'instant. Et Klaus l'aidait beaucoup dans sa manœuvre. Non, c'était plus que ça, son amour l'aidait. Il lui donnait la force nécessaire de se dépasser. Car il savait qu'il allait le soutenir quoi qu'il arrive. Il acquiesce d'abord silencieusement.
" Il faut... " Car il sait que c'est la vérité. " De toute manière, je n'ai pas le choix. Et au delà de ça... C'est la seule option que j'ai. "
Pas qu'il n'appréciait pas Dumbledore. Il l'aimait beaucoup mais on revient à ce qui était dit au dessus et en plus ce professeur avait visiblement la faculté à entrer dans sa tête, ce qu'il n'aimait pas du tout. Mutt voulait garder son petit jardin secret. C'était à lui de décider s'il allait parler de lui ou non. Et personne n'avait à s'immiscer là dedans. Il n'en parla pas à Klaus pourtant.
Il se redresse un peu et pose sa tête sur l'épaule de Klaus, son regard dans le vide lorsqu'il parle de sa mère. C'était une autre angoisse dont il ne voulait pas parler. Le chien était revenu se caler sur ses genoux et d'une main Mutt lui caresse la tête distraitement.
Mutt sait qu'il n'arriverait pas à aller chez le psy par lui même. Simplement parce qu'il fait un blocage et préfère faire autre chose que de se concentrer sur ses soucis. C'est bien plus facile de faire l'autruche. Et puis, il n'irait pas foutre du tout son nez là dedans à prendre un rendez vous par lui même. Ca il ne le dit pas à Klaus, mais s'il voulait qu'il y aille, il allait falloir lui imposer. Du moins pour le premier. Que ca soit Klaus ou autre personne de son entourage qui sait qu'il doit prendre rendez vous.
" On fait ca à deux alors. " Dit-il glissant ses mains dans les siennes. Il glisse un doigt sur leur bague jumelles qu'ils portent tous les deux fièrement. " A la vie, à la mort... C'est la promesse qu'on s'est faite. " Il ferme ensuite les yeux, se sentant quand même épuisé et profitant de la chaleur corporelle de Klaus et du chien. Peut être qu'il s'assoupit quelques secondes avant de redresser la tête, le regard vitreux. " J'ai pas envie de rentrer. " Annonce-t-il malgré la fatigue. " J'ai envie de passer une après midi avec toi à me promener. " Il montre la mer. " Je sais qu'elle est froide, mais j'y mettrai bien un orteil dedans et marcher le long avec toi main dans la main. Et puis, on se trouvera un p'tit bar sympa au bord de mer pour boire un cocktail -sans alcool bien sûr- et on en profitera pour manger un truc avant de rentrer ? Je suis sûr qu'on peut trouver un restau en bord de plage avec vu sur le coucher de soleil. " Il préfère se projeter à de belles choses comme ça, il en a besoin à cet instant. Ne pas rester enfermé à ressasser du négatif. Passer une après midi et une soirée en amoureux. Simple mais tellement vivifiant et agréable.
Moses.
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Klaus a l’impression qu’ils ont progressé au moins sur un point, mais c’est bien sûr parce qu’il se contente de prendre les paroles que lui adresse Mutt sans rien soupçonner de ce qu’elles dissimulent, ces choses qu’il ne lui dit pas pour le préserver, ou encore parce qu’il se ment à lui-même. Et peut-être aussi que Klaus n’entend que ce qu’il veut bien entendre, mais il se sent tellement soulagé d’entendre Mutt lui assurer qu’il est prêt à aller voir un psy s’ils y vont ensemble. C’est déjà le gros du chemin, ça ! D’accord, il aurait voulu que l’homme qu’il aime ne se retrouve pas dans une situation à ce point chaotique pour qu’une telle option s’impose d’autant plus douloureusement, mais rien ne se ferait, sans doute, sans un déclic, et des semblants de déclics, il y en avait eu tellement, pourtant.
« A la vie, à la mort », confirme Klaus avec un sourire tendre.
Prétendre qu’il est lui-même ravi d’aller voir un psy dans l’optique de soutenir Mutt (même s’il est assez évident qu’il en a besoin également) serait définitivement mentir, mais en même temps, il préfère largement en passer par là. Et puis, de manière générale, ça leur fera du bien, parce que même s’ils s’adorent, qu’ils s’aiment comme des fous tous les deux, ils restent une vaste portion de choses qu’ils ne savent pas communiquer de la bonne manière ou de communiquent tout bonnement pas, ça pourrait les faire mûrir, progresser dans leur relation, c’était bon à prendre aussi, pas vrai. Dans tous les cas, les promesses de Klaus sont d’or. A la vie, à la mort, c’est ce qu’il a affirmé et c’est toujours ce qu’il pense, en effet, et ça envers et contre tout, réellement.
Pendant un temps, ni l’un ni l’autre ne disent quoi que ce soit. Ils se contentent de savourer la présence l’un de l’autre, le bruit de la plage, la présence réconfortante d’Indy, aussi, qui est toujours le premier à vouloir réconforter ses maîtres quand il sent que ces derniers sont au bout du rouleau.
« Ça me paraît être un bon plan », confirme Klaus quand Mutt suggère qu’il a juste envie de se promener et de passer l’après-midi avec lui, de se promener main dans la main. « Bon, tu vas regretter d’avoir mis les pieds dans l’eau dans la seconde où on sera dedans mais », il hausse les épaules avec un sourire mutin. « Je suis pour. » Il serre un instant Mutt contre lui. « Après on rentre et tu te mets au lit, et tu me laisses te dorloter. Y a que toi et moi qui comptons, là, tout de suite. Tout le reste, c’est pas important. Juste nous. » Enfin non, c’est important, le reste aussi, mais ça fait du bien de prétendre le contraire, pas vrai. « Allez, le premier dans l’eau de sait payer le cocktail », dit-il avec énergie avant de se relever vivement pour courir sur la plage et se vautrer lamentablement dans le sable (peut-être qu’il est fatigué aussi, en fait).
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Finalement Mutt commençait à se calmer. Le bruit de la mer, la présence de Klaus, le fait d'être loin de l'université et Sorrento. Il pouvait respirer un peu. Et heureusement qu'il avait ces moment là, sinon il disjoncterait totalement. Mutt a alors toutes sortes d'idées pour passer un après midi agréable malgré tout. Il préférait laisser ses soucis de côté et de venir plutôt passer du bon temps avec Klaus. A vrai dire, ils sont très souvent collés à deux.
Il rit doucement lorsqu'il lui annonce qu'il va regretter d'avoir eu l'idée de se foutre dans l'eau de la mer qui doit être incroyablement froide. " Ca te donnera l'occasion de me réchauffer après. " Ouais, bon, un peu molo quand même car ils avaient grandement abusé la nuit dernière. Bien qu'ils avaient toujours du mal à se retenir. Mutt n'avait pas envie de rester enfermer quand même. Mais le temps que ca dure en extérieur, il serait bien.
" J'ai pas envie de... " Il sait que Klaus veut lui faire plaisir. " D'accord. " Dit-il dans un sourire quand même.
Il voit Klaus se lever et courir vers l'eau, mais le voit se vautrer au passage. Quant à Mutt, il avait pris son temps de se lever. Il rit quand il voit son fiancé se chopper un gadin avant d'accourir vers lui et se laisser tomber à côté pour l'aider à se relever. Quant à Indy, il trace jusqu'à l'eau sans se retourner en allant se baigner dedans allègrement.
" Doucement... " Il ne peut s'empêcher de rire avant d'attraper ses lèvres et les embrasser et le faire tomber dos sur le sable en s'allongeant sur lui. " Alors là... Je sais pas qui va gagner, mais ca ne sera pas toi. Indy a été plus rapide que nous pour le coup. " Il l'embrasse de nouveau jusqu'à ce que leur chien revienne vers eux pour venir les coller, totalement trempé et les lécher. Mutt le repousse en faisant la grimace. " Indy... Bouge de là bordel... " Le chien va alors pour se rouler dans le sable près d'eux, histoire que le sable lui colle bien au poil. Mutt ne peut s'empêcher de se marrer. " On va surtout passer l'après midi à laver le chien... " Mais c'est pas grave. C'était ce qu'il faisait leur vie. Le meilleur de leur vie. " On va oublier la baignade alors mais ca aurait pu me refiler un vilain rhume, ca m'aurait donné un prétexte de pas aller en cours dans les jours qui arrivent et que tu t'occupes entièrement de moi pour la semaine. Est-ce que ca sonne comme un plan machiavélique ? Hum... tout à fait. "
Mutt récupère ses lèvres et l'embrasse de nouveau comme si c'était quelque chose de nécessaire pour lui afin d'aller mieux. Tous les deux, collé l'un sur l'autre dans le sable à profiter simplement de l'instant présent. C'est tout ce dont Mutt avait besoin.
Moses.
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Klaus affiche un sourire mutin quand Mutt suggère que s’il doit attraper froid, il pourra toujours le réchauffer. Ils parlent beaucoup, mais en réalité, il est bien plus probable qu’ils ne fassent pas grand-chose dans tous les cas. Même nos deux lapins ont leurs limites, et en l’occurrence, il est assez évident que leurs corps respectifs ne les remercient pas pour la nuit de débauche absolue qu’ils ont passée la nuit précédente. Certes, Klaus n’échangerait pour rien au monde sa soirée de la veille, et il l’a trouvée en tout point exceptionnelle, mais oui, il n’est pas contre le fait d’y aller mollo et de savourer la présence l’un de l’autre sans… disons… se savourer l’un l’autre. Mais quelle importance, tant qu’ils sont ensemble, et tant que Mutt laisse à Klaus l’opportunité – nécessaire – de prendre soin de lui.
Klaus observe Mutt avec hésitation quand ce dernier affirme qu’il n’a pas envie… sans finir sa phrase. Klaus est bien incapable de savoir à quoi il fait référence plus précisément, et ça l’agace, parce qu’il songe qu’il a dit un truc de travers et que Mutt va préférer se taire plutôt que de lui dire quoi, pour lui faire plaisir à lui alors que c’est Klaus qui tient à remplir ce rôle. Il a envie d’insister mais il ne dit rien, essaye plutôt d’interpréter ce qu’il aurait pu dire de travers… le fait de suggérer de rentrer ensuite ? Peut-être, mais il n’a pas du tout parlé de rentrer tout de suite, il supposait surtout qu’avec la fatigue accumulée, Mutt serait content de pouvoir retrouver son lit et d’être dorloté. Mais soit, à tort peut-être, il ne pose pas de questions… à la place, il décide de se précipiter en direction de la mer, le tout pour se viander royalement dans le sable quelques instants plus tard. Indy, de son côté, loin de venir à sa rescousse, préfère largement se diriger directement vers l’eau. Eh bien super, on voit où va sa loyauté. Enfin, ceci dit, il gagne au change, puisque c’est Mutt qui accourt vers lui et finit par le surplomber avant de l’embrasser, allongé au-dessus de lui.
« J’accepte ma défaite », répond Klaus avec un sourire, entre deux baisers, tandis que Mutt lui fait remarquer qu’il a définitivement perdu le pari qu’il était seul à vouloir relever. Évidemment, Indy ne tarde pas à s’incruster, détrempé comme c’est pas permis.
Mutt parvient à l’éloigner, mais l’instant d’après, Indy se roule dans le sable.
« Mais non, on trouvera bien un coin d’eau où le laisser tremper », répond Klaus quand Mutt suggère qu’ils vont passer l’après-midi à laver le chien, tout en haussant les épaules. « Et tu sais, y a pas vraiment besoin d’être malade pour se faire porter pâle. » Il caresse doucement la joue de sa moitié. « Mon mari machiavélique. » Il sourit. « Je pense que c’est un bon plan, tu t’inventes une maladie de l’enfer, et moi je joue les infirmières et je reste à ton chevet pendant toute une semaine. »
Il hésite à le dire, mais en vérité, s’il n’est pas malade physiquement, ses troubles psychiques pourraient bel et bien justifier médicalement qu’il s’éloigne de la fac, sans avoir à inventer de prétexte… mais bon, déjà, il a plus ou moins réussi à cocher la case psy, chaque chose en son temps.
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Bon même s'il affichait son grand sourire, et qu'il mettait au point des combines, Mutt n'allait toujours pas bien dans le fond. Et même si l'instant était précieux en compagnie de Klaus et qu'il voulait qu'il dure pour toujours... Le fait de parler de la fac l'angoissait de nouveau. Le sourire de Mutt se fige une longue seconde et observe Klaus qui continue sur sa propre lancée. Mutt reste d'abord silencieux alors qu'une foule de choses lui traverse l'esprit.
" Ouais mais... " Dit-il en faisant une grimace. " J'ai déjà raté trop de cours je peux pas... "
Il finit par se glisser sur le côté pour s'allonger dans le sable et se passe les mains sur son visage.
" Je peux pas... Il faut que j'ai mes partiels... J'ai pas envie de tout faire foirer encore une fois. "
Mais en même temps, il avait la trouille. Il savait qu'en retournant à la fac il se jetait dans la gueule du loup, mais il n'avait pas le choix si ? Il aimerait tant que tout soit différent. En fait, il ne demande même plus à être populaire ou autre, il demande juste à ce qu'on lui foute la paix. Que le Doyen l'oublie, que ses camarades de classe l'oublie et il avait beau se foutre dans un coin et rien demander à personne, y'en avait toujours un pour venir le chercher.
Mutt savait se défendre. Il se foutait en colère mais après, c'est lui que les prof attrapaient. Et chaque jour où il mettait les pieds à la fac, il avait l'impression de baisser les bras petit à petit. Il perdait le goût de rencontrer des gens, de découvrir des choses. Peut être qu'il regrettait son père professeur dans les parages. Car au moins, il pourrait se dire qu'il aurait un endroit où se réfugier dans cette merde quand ca partait en couille. Et qu'importe qu'on le nomme le fils à papa, il s'en foutait aujourd'hui. Il voulait juste avoir la paix. Peut être resta-t-il trop longtemps à fixer le ciel mitigé grisonnant au dessus de leur tête. Il se perdait dans ses pensées. Il finit par se tourner vers Klaus et glissa sa main dans la sienne, avant de lui dire.
" J'ai l'air stupide hein ? "
Il restait surtout buté et quand il avait une idée en tête, il allait jusqu'au bout même si c'est pour se prendre un mur. Mais là, c'était plus qu'un mur. Il finit par s'asseoir dans le sable de nouveau.
" On va le boire ce cocktail ? " Il restait un peu ailleurs. Ses émotions continuaient de s'entrechoquer et c'était compréhensible. " J'ai envie de voir papa aussi au final avant de rentrer... " Lui avoue-t-il aussi, ne sachant pas si ca allait lui faire du bien ou plus de mal au final de voir son père dans un état pareil. " On redéposera Indy à l'appart en passant. Je sais le programme est moins glorieux d'un seul coup... Je suis désolé Klaus... "
Moses.
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Oui mais… Comme toujours. Oui, mais… Les suggestions de Klaus affleuraient à la surface des pensées de Mutt et rebondissaient vers nulle part, et en résultait le sentiment, pour Klaus, de ne jamais servir à rien pour Mutt. Ses idées n’étaient jamais bonnes, et toujours à nuancer. Il se sent si impuissant, si incapable d’avoir les mots justes. Il veut être présent pour son petit ami, il veut être capable de le rendre heureux et d’agir de sorte à rendre sa vie plus belle… Mais non, chacune de ses idées, même celles qui semblent juste, ne sont finalement pas assez bien.
Bon, d’accord, pas toutes ses idées, mais en l’occurrence, il est tellement… triste d’échouer une fois de plus à aider Mutt et à le rendre heureux qu’il en a le cœur serré. D’accord, il a trop de cours, mais ça ne sert à rien qu’il s’y rende si c’est pour se torturer mentalement. Faire un pas de côté, ce ne serait pas tout foirer, ce serait se mettre dans de meilleures dispositions pour réussir. Dans ces conditions, non seulement, il ne réussira pas à intégrer quoi que ce soit, mais en plus, les choses finiront mal pour lui. Mais qui est-il pour le conseiller en la matière, lui qui n’est bon à rien, qui n’a jamais fait ses études, lui l’assisté qui vit à ses crochets, le glandeur invétéré. Klaus ne veut pas argumenter, parce qu’il sait que ça ne servira à rien, et parce qu’il sait que ça ne servira à rien, il se sent bête, il se sent impuissant. Si Mutt était capable de se voir à travers ses yeux, même une fraction de seconde, il y a sans doute bien des choses qu’ils vivraient différemment. Mais ce n’est pas le cas…
Alors Klaus ne dit rien, il ne pousse pas même un soupir, il laisse Mutt digérer la chose autant de temps que nécessaire, le laisse apprécier le silence qui vaut sans doute mieux que ses conseils qui, eux, ne valent finalement rien, ce n’est que quand Mutt reprend la parole que Klaus répond à son tour, en affichant un sourire sur ses lèvres qui, il l’espère, ne laisse pas soupçonner à quel point son cœur est serré.
« Non, Mutt, tu n’as pas l’air stupide du tout, tu n’es jamais stupide », répond-il en tentant de garder le même sourire accroché à ses lèvres, quand bien même ce dernier a du mal à être aussi convaincant qu’il ne le voudrait.
Il hoche la tête quand Mutt suggère d’aller boire ce cocktail, bien conscient qu’il a la tête ailleurs, et bien conscient aussi que sa présence ne suffit pas à l’empêcher.
« Tu veux que je t’accompagne ? Je peux te laisser seul avec ton père, si tu préfères… et je ramène Indy sans que t’aies besoin de faire le détour », répond Klaus, qui ne veut pas s’imposer, ni être de trop. « Je me fiche de notre programme tant qu’il te fait du bien, Mutty. C’est tout ce qui compte pour moi, que tu sois bien, rien d’autre. »
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La dernière chose que Mutt voulait c'était que Klaus se sente mal. Alors il devait faire quoi ? Feinter le sourire ? Lui dire que ca allait ? Ca n'allait pas... C'était clair et net, et autant qu'il soit franc là dessus. Ca n'était pas la faute de Klaus. C'était une situation, un tout. Il ne pouvait pas y échapper. C'était devenu son quotidien et il devait gérer tout ca. Vivre avec lui actuellement, ca n'était pas évident et Klaus n'était pas au bout de ses surprises.
La présence de Klaus lui faisait du bien, même s'il montrait le contraire. Il voudrait se foutre la tête dans le sable et oublier ce qu'il y a autour. Mais non... Il ne pouvait pas. Il le savait et il allait devoir affronter ces années à l'université autant qu'il le devait pour aller jusqu'au bout de ses engagements.
" Je veux que tu restes avec moi. " Dit-il simplement et peut être abruptement. Il se tourne vers Klaus, il n'était pas dupe en voyant son regard. Il lui prend la main et la sert dans la sienne. " Tu sais que je t'aime ? " Dit-il la gorge nouée. Oui, il le savait, il passait sa vie à lui répéter. Il détourne la tête alors qu'une exclamation ironique sort du fond de sa gorge. " Mais je vais pas bien Klaus et j'ai l'impression que... rien n'a le pouvoir de me faire aller bien. " Il grimace, conscient à l'instant qu'il venait de dire quelque chose qui peut être mal interprété. " C'est pas ce que je veux dire... " Dit il en se pinçant le haut du nez. Il réajuste sa position, se place devant Klaus et lui prend le visage en coupe entre ses mains. " Je t'aime... Et... " Les larmes montent. " ... tu me fais tenir le coup. J'ai besoin de toi pour garder la tête hors de l'eau alors ne penses pas que tu ne sers à rien. On a déjà eu cette discussion et je sens que... je comprends que tu te sens impuissant. Mais tu préfères que je te mente et que je te dise que ça va bien ? Je veux être honnête avec toi et... ca fait mal. Tu peux pas effacer certaines choses Klaus mais tu peux être là. Mais j'ai des combats que je dois mener seul et je ne peux pas me montrer lâche. "
Il soupire longuement, et baisse la tête. Il laisse quelques larmes s'échapper de ses yeux. Il glisse ses mains dans la nuque de Klaus. Bon, d'accord, il était en train de lui mentir sur autre chose, mais... pour lui, c'était un combat personnel et une solution qu'il avait trouvé pour les aider tous les deux à faire face à l'adversité. Klaus se faisait déjà assez de soucis, il ne voulait pas en rajouter.
" Viens avec moi. On fera un détour, c'est pas grave. Je peux faire tous les détours de la terre du moment que tu es à mes côtés. Tu me donnes la foi. Tu ne me fais pas aller bien, tu me donnes le courage de continuer et d'avoir un but. Mon but c'est toi, c'est nous. Alors Klaus... range cette culpabilité quelque part et t'as juste un truc à faire: c'est m'aimer et rester à mes côtés. C'est le plus beau cadeau de la terre, tu sais ? " Il colle ses lèvres sur les siennes rapidement et caresse son visage.
Moses.
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Évidemment, parce que Mutt le connaît par cœur, il est capable de lire en lui comme dans un livre ouvert, et il a bien compris que ça ne va pas. Comment Klaus pourrait-il seulement prétendre le contraire ? Il ne peut pas se sentir bien quand il voit Mutt si mal sans pouvoir faire quoi que ce soit, et peut-être qu’il devrait juste l’accepter et taire ce sentiment d’impuissance, mais le fait est qu’il s’en sent positivement incapable. Il ne peut pas lutter contre cette émotion, ce qu’il doit s’efforcer de faire, en revanche, c’est étouffer cette émotion autant qu’il le peut afin que celle-ci se voie le moins possible et que Mutt n’ajoute pas à son fardeau l’obligation de le rassurer. Et pour ce qui était de l’aider, si ses suggestions directes ne fonctionnaient pas… peut-être qu’il est temps qu’il trouve des moyens détournés d’y parvenir.
Il sait que Mutt l’aime, bien sûr. S’il a bien une certitude en ce bas monde, c’est celle-ci, et personne ne pourrait, en aucun cas, lui laisser imaginer le contraire, c’est tout bonnement impossible. En revanche, il ne veut pas croire que rien n’a le pouvoir de le faire aller bien. Il y a des spécialistes, des vrais, qui sont là pour ça… et non, il ne le prend pas personnellement, il n’a pas la naïveté de croire que sa seule présence suffirait à faire le bonheur sans nuage de son fiancé, et il ne devrait même pas avoir se justifier de ça, comme il le fait dans la foulée, pourtant.
« J’ai pas dit que tu devais me mentir, mais tu peux comprendre aussi que… » Il cherche ses mots, il n’a pas envie de le vexer ou de le braquer, mais il songe que ça pourrait ne pas être chose facile, loin s’en faut. C’est la dernière chose qu’il veuille, mais il sait ce que ça donne quand ils se taisent. « J’ai l’impression que toutes mes suggestions pour t’aider à aller mieux ne valent rien pour toi… » Il pousse un soupir, détourne le regard pour poser, confortablement, les yeux sur Indy. « C’est pas un combat que tu dois mener seule, t’as tort de penser ça. Je sais que tu me crois pas, mais je suis sûre de ça… Et c’est pas une question d’être lâche ou pas, c’est pas lâche d’admettre qu’on peut pas tout assumer soi-même, ou juste qu’on est arrivé à bout et qu’on doit penser à soi plutôt que de satisfaire les autres. C’est courageux, au contraire. Tu pourrais mettre tes études en pause et y revenir plus tard quand tu iras mieux, ce serait pas un échec, ce serait juste… bien pour toi. »
Mais il s’en veut de dire tout ça, il a peur de pressuriser Mutt, ou de le déprimer encore davantage. Il a beau avoir grandi avec six frères et sœurs, c’est bien la première fois qu’il a à ce point la volonté de veiller sur quelqu’un d’autre, comme l’obligation impérieuse d’en prendre soin, et il commence doucement à comprendre ce que Ben a dû ressentir chaque fois qu’il tentait de le raisonner et que Klaus refusait catégoriquement d’écouter un traître mot de ses sermons.
« Je t’aime aussi, Mutty, je t’aime plus que tout, je veux pas que tu prennes mal ce que je viens de te dire. Je sais que je dois accepter que j’ai dépassé les limites de ce que je peux faire pour toi mais… t’en as fait tellement pour moi, ça a pas l’air juste, ça a pas l’air équitable, tu comprends ? »
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C'était le serpent qui se mordait la queue cette histoire, et chacun reprochait un truc à l'autre, alors que l'autre ne voulait que faire le maximum pour son bonheur. Et malheureusement, y'avait un truc qui foirait et ils n'arrivaient pas à se mettre d'accord. C'était frustrant que Klaus ne comprenne pas et ca énervait Mutt. Même s'il savait que c'était injuste et qu'il voyait bien que Klaus voulait faire au mieux pour lui.
Son rythme cardiaque s'accélère, il se redresse et trépigne sur place, il ne veut pas dire de bêtises mais dans cet état là, il est possible qu'il en dise.
" Klaus putain j'ai jamais dit et pensé ça... Mais... Mais... " Il en perd ses mots. Il essaye d'aligner ses pensées pour ne pas repartir dans une dispute comme ils ont l'habitude d'avoir ensemble. " Je veux juste essayer de te faire comprendre mais tu comprends pas... Je peux pas Klaus. Je peux pas repousser un truc que j'ai déjà trop repoussé. Après ça va être trop tard... Et j'ai pas envie merde. J'ai pas envie de donner raison à tout ça encore une fois... Je l'ai fait y'a 10 ans et je vais retourner dans ce cercle infernal ? NON ! Je peux pas Klaus sinon ça serait mon propre échec. J'ai déjà du mal à avoir confiance en moi alors imagine je laisse tomber ? " Il n'avait pas envie de donner à Sorrento de quoi gagner. Il n'en avait pas envie et... il y avait tellement de choses derrière cette reprise scolaire. Il arrivait en troisième année. Il était quand même vieux pour sa promo et il avait envie d'aller jusqu'au bout de ses études. Pas retarder et être juste à la traine... Il avait envie de se battre. Il était comme ça Mutt. Il baissait rarement les bras, et c'est aussi pour ça qu'aujourd'hui, il était encore en train de tenir le navire.
" Et... Je vois déjà mon père arriver avec ses grands discours sur les études et tout le reste. J'ai pas envie de le décevoir... Je ne peux pas le décevoir encore une fois... J'ai pas envie qu'il me tourne le dos... T'as beau dire tout ce que tu veux, tu ne le connais pas ! Tu sais pas comment il est et peut être que... En plus... Et déjà que j'ai... Parce que... "
Peur de décevoir son père plus rajouter sa sexualité à part ? Il s'y perd dans ses mots, ne sait pas les exprimer. C'était con comme réaction. Il lui avait fait la misère pour ne pas souffrir et au final, il avait toujours sû que c'était trop tard. Il lui a toujours dit qu'il n'était qu'un prof... Insignifiant et sans intérêt. Le genre de je sais tout chiant et lourd. Mais Mutt l'avait eu rapidement en respect. Et au final, il savait qu'il était fier d'être son fils mais... est-ce que son père était fier qu'il le soit ? Il avait peur que ca recommence et qu'il parte, et l'abandonne car il n'était pas à la hauteur de ses exigences. Mais ressasser sa sexualité en plus de tout ça, il ne sait pas si Klaus accepterait encore ce genre de discours à leur étape de la relation. Il l'avait imaginé ce scénario. Il avait vu un nombre incalculable de possibilité. Celle ou Indiana Jones accepterait avec un grand sourire heureux pour son fils... D'accord, il était en dernière option. Il le voyait avec sa mine des mauvais jours, avec des reproches... Toujours des reproches... Et il en avait marre des reproches. Il n'avait pas envie d'y penser. Et il n'avait pas envie de se prendre la tête avec Klaus, surtout après la mâtinée qu'il avait passé.
" Laisse tomber je sais pas comment tu vas le prendre... Alors je préfère me taire et m'engueuler avec toi c'est la dernière chose dont j'ai besoin là... C'est juste... pas le moment... "
Non c'était pas le moment, mais il y avait encore cette tonne de choses à régler et voilà que Klaus remettait cette histoire d'équité sur le tapis. Mutt se pince le haut du nez et grimace.
" Klaus putain... Mais je compte pas... T'as cru que je tenais un p'tit cahier en faisant des croix ? C'est ridicule et je m'en fous... Et tout ce que je t'offre ou je fais pour toi, ca me fait plaisir ! Je suis comme ça ! J'ai toujours été comme ça ! J'étais l'homme de la maison, je m'occupais de ma mère, j'ai besoin d'être aux commandes tu vois ? Et moi tu me combles avec ce que tu m'apportes ! Je t'appelle tu es la tout de suite... Tu crois que tu fais rien là ? Si t'etais pas je ferai quoi ? J'ai même pas envie d'y penser car si j'y pense... C'est... Non... "
Non, il se chasse cette vilaine pensée de la tête. Il ne veut même pas l'effleurer, il n'était pas comme ça lui. Il devait tenir debout quoi qu'il arrive... Et affronter la tempête. Et Klaus était à ses côtés. Alors il voulait quoi d'autre au final ? Mutt ne le comprenait pas.
" Qu'est ce que tu veux faire d'autre ? On va aller voir le psy à deux déjà... On est pas magicien, on peut pas changer le passé. Là tu m'as écouté ? J'ai dit que je voulais que tu viennes avec moi. Oui passer du temps avec toi. Mais j'ai aussi mes responsabilités, je ne peux pas les laisser de côté. Tu me tiens la main pendant que j'affronte la tempête ! C'est ce que tu fais... Alors ne dis pas que... tu sers à rien ou toutes ces conneries là putain ! C'est FAUX ! Et tout l'or du monde ne vaut pas la personne que tu es... Crois moi ! " Il prend une grande inspiration pour se reprendre et fini: " Et c'est toi qui m'as dit que quand ca va pas... Ca va pas... C'est comme ça et on doit l'accepter. On s'entre-aide mutuellement. Tu m'aides comme pas possible ! Mais je vais pas bien malgré tout ! Et tu me proposes toujours de belles choses, mais peut être que je ne suis pas à même de les accueillir au moment où tu me les offres ? " Il change alors de ton pour faire en sorte qu'il soit plus léger. " Mais si tu veux qu'on joue au médecin pervers ou à l'infirmière cochonne... Je veux bien, mais laisse moi au moins jusqu'à ce week-end... " Il tente un sourire pour essayer de relever l'atmosphère pesante. Cette petite vanne est en écho de la nuit qu'ils ont passé et qu'ils peut être besoin de mettre un peu le pied à l'étrier. Il glisse ses doigts dans ses cheveux puis derrière son oreille dans un sourire en essuyant une larme qui a fuité du coin de ses yeux.
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Klaus a peur que Mutt s’emporte ou se braque, les deux dernières choses qu’il veuille. Il se sent partagé, en réalité : il ne veut pas lui cacher le fond de sa pensée, parce qu’il sait que cela risquerait d’empirer la situation plus tard, s’il devait laisser éclater le fond de sa pensée au mauvais moment, et en même temps, il sait qu’il va s’exposer à des réponses qu’il connaît par cœur. Il suppose qu’il en est de même pour Mutt, Klaus peut deviner en avance les paroles et les réactions de l’homme qu’il aime, et ce n’est pas très rassurant quand il sent que tout ceci ne pourrait avoir que vocation à les éloigner plus que jamais.
« Je comprends… vraiment, je comprends… je peux comprendre et pas… être d’accord avec tout ? Je t’ai pas dit de tout arrêter, je t’ai dit de faire une pause, c’est pas du tout la même chose, c’est pour ton bien-être mentale, parce que je veux pas te voir tirer encore et encore sur la corde et la voir se briser sous mes yeux en me disant que j’aurais pu faire quelque chose. T’as l’air de penser que ton seul choix c’est de te précipiter dans le vide et d’espérer survivre à la chute, mais j’en suis pas si sûr, moi. Non, je suis même sûr du contraire. Que je peux te retenir de plonger… » Il grimace. « Désolé, je suis vraiment nul pour les métaphores. »
Pour lui, il ne sera pas trop tard s’il met ses études en pause, parce que de toute façon, ses études ne lui serviront à rien si elles le rendent malade… Peut-être qu’il n’a pas tort quant à l’impact que ça aurait sur sa confiance en lui mais… il a l’impression que ce sur quoi il compte pour retrouver confiance est précisément ce qui sape cette même confiance… Se battre oui, mais on ne se bat pas dans le vent… et encore moins si on n’en a plus la force, et Mutt a vraiment l’impression de le voir perdre cette force un peu plus à chaque instant plutôt que de la canaliser.
Klaus comprend aussi que son opinion ne fait pas le poids face à celle d’Indiana Jones, et pour le coup, il n’essaie pas de rivaliser. Klaus a envie de penser que son père sera plus tenté de veiller à la santé mentale de son fils que de l’envoyer au charbon, mais… eh, il ne le connaît pas. Peut-être, en effet, qu’il serait terriblement déçu si Mutt mettait ses études en pause, il lui tournerait le dos. Peut-être aussi qu’en apprenant leur relation, ce serait pareil. Klaus détourne le regard. Mutt n’a pas besoin d’en dire plus (et il en dit de toute façon trop en lui disant qu’il a pas envie de s’engueuler avec lui), il a très bien compris… Mutt aura beau dire, Klaus est une vraie source de problème, pour lui…
« J’ai jamais prétendu que tu comptais les points, c’est moi qui les compte. Tu peux quand même comprendre que je me sente redevable envers toi, non ? Tu as sauvé ma putain de vie alors si tu pense que pour moi c’est pas grand-chose… »
Ou pas une bonne raison d’essayer de sauver la sienne, de putain de vie… Car oui, c’est à ce stade-là… A nouveau, il lui sort qu’il est comme ça. Klaus déteste cette excuse, on peut tout justifier en disant qu’on est comme ça. D’accord, son instant protecteur, son besoin de tout gérer, est aussi une de ses plus belles qualités, mais ils donnent aussi l’impression de n’avoir aucune marge de manœuvre de son côté. Et non, le fait de répondre présent quand Mutt le lui demande, c’est juste la moindre des choses. Ce n’est rien, ce n’est pas à la hauteur de ce que Mutt a fait pour lui.
Qu’est-ce qu’il peut faire d’autre ? L’écouter quand il lui disait de ne pas se jeter dans la fosse aux lions, mais il ne se répétera pas… Il espère qu’ils iront effectivement le voir, ce psy, et que ce dernier abondera dans son sens et lui demandera d’être arrêté le temps nécessaire… Il est allé au bout de ce que sa parole peut… pas grand-chose au fond. Chaque fois qu’il entend Mutt répéter qu’il va mal, c’est une part de son cœur qu’on arrache. Lui tenir la main pendant qu’il affronte la tempête… mais pourquoi est-ce qu’il ne peut pas l’affronter avec lui ?
Klaus n’arrive qu’à se forcer à sourire quand Mutt, pour détendre l’atmosphère, parle de jouer au médecin pervers ou à l’infirmière cochonne… Il ne va pas bien, lui non plus. Ce n’est pas possible de prétendre le contraire. Ni de se dire que le plus utile qu’il puisse faire, c’est de le satisfaire sexuellement. C’est sans doute le maximum de ce qu’il soit capable de réussir dans leur relation.
« Ne me déteste pas pour ce que je viens de te dire. Tu as raison, à partir de maintenant je vais… Tenir ta main dans la tempête. Ce qui compte pour moi c’est que tu veuilles toujours que je la tienne. » Il tente une esquisse de sourire. « Je t’aime, je suis désolée, j’ai empiré ton état, avec mes réflexions à la con… » Il dépose un baiser sur sa joue. « Allez, viens, on va boire ce fichu cocktail. »
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Klaus et Mutt avaient un tas de choses à régler et ils passaient leur vie à éviter cette discussion, car elle finissait forcément par dégénérer. Comme la fois à l'hôpital, l'autre soir avec Dave. Et clairement, ca n'allait pas aller en s'arrangeant. Et les soucis actuels avaient tendance à appuyer là où ca n'allait pas. Et peut être à décupler les choses, mais il fallait être réaliste: ca n'allait pas durer éternellement. Jouer à l'autruche ca ne servait à rien.
Dans un sens, Mutt aussi comprenait Klaus, mais tout ce qu'il voulait, c'était lui faire plaisir le plus possible. Tout ce qu'il lui offrait était à l'image de l'amour qu'il lui donnait. C'était dingue d'aimer une personne comme ça... Mutt pouvait de base, s'attacher rapidement aux gens, mais avec Klaus ca avait été l'explosion. Et il n'y avait pas de mots pour ça. C'était autant une chose merveilleuse qu'un supplice à vivre.
" Klaus ! " Il ne veut pas qu'il pense qu'il va lâcher prise. Il prend son visage entre ses mains. " Ca ira. Je vais tenir le coup. Ca ira... " Essaye-t-il de le convaincre et se convaincre lui même. Il pensait avoir les épaules pour tenir. Tant qu'il avait l'amour de Klaus, ca irait. Car il avait cette force derrière lui. Il ne serait pas seul. Jamais. " Je veux juste te dire: t'es pas inutile. D'accord ? Tu joues un rôle bien plus présent que tu ne le penses... Arrête de te sous-estimer ! C'est ton truc ça toi aussi... Tu es cette personne formidable dont je suis tombé amoureux ! "
Il ne renchérit pas sur le fait qu'il doit prendre une pause. Il en avait pris déjà de trop. Louper le début de la rentrée... Puis la rentrée du second semestre... Il doit arrêter ses conneries. Et il faut qu'il se concentre sur son travail. Car il ne voyait plus que ça dans cette faculté de merde.
Mais ils n'avaient pas la même vision des choses sur le même évènement et Klaus lui avoue qu'il compte les points. Mutt roule des yeux, laissant une légère exaspération se faire voir sur son visage. Et quand il lui dit que lui sauver la vie ca n'est pas rien, il est obligé de répondre.
" C'est normal ! Et je le referai 100 fois ! C'est ce que font les gens qui s'aiment, ils prennent soin les uns des autres. Et je ferais toujours tout pour toi. Et je m'en fous de ce que j'aurai en retour car tu m'offres le plus beau cadeau: Ton amour. Et... tu m'as fait sortir du placard Klaus, si tu crois que ca n'est pas rien. "
Mutt s'en veut de créer un tel conflit en lui. Il grimace, il sent son coeur se nouer quand d'un seul coup Klaus rejette tout en bloc. Il sourit mais il voit que c'est pour lui faire plaisir. Mutt n'a pas envie de ça. Et il a pas envie que Klaus ressente quelconque culpabilité et encore plus quand il utilise des mots forts comme le détester. Ca touche le coeur de Mutt que Klaus puisse penser qu'il puisse en arriver là... " Jamais je pourrai te détester. C'est inconcevable. Je peux me foutre en colère, parce que je suis une putain de tête de con, mais jamais... Je veux pas que tu penses ça putain ! " C'était des mots forts et il espérait que Klaus les écoute et les entende. Quoi qu'il arrive, il aimerait Klaus, il ne pourrait jamais avoir d'animosité envers lui. Il était tout pour lui alors...
Mutt se redresse derrière Klaus. Il n'a pas envie que leur discussion se termine comme ça. " Klaus... " Lui souffle-t-il les larmes coulant sur son visage. Il passe ses bras autour de lui et le sert fort contre lui pour lui montrer à quel point il l'aime et à quel point il tient à lui. Il enfouie un instant son visage dans le creux de sa nuque avant de le relever et lui souffler dans l'oreille, une main glissant dans les cheveux de celui qu'il aimait plus que sa propre personne.
" Ne culpabilise pas. Je t'en prie. Et... " Il ferme les yeux. " ... J'ai encore des options hein ? Je vais aller voir ce prof et... on va aller voir quelqu'un. Un psy. J'ai encore des options... Et je te promets... " D'accord, ca pouvait être dangereux. " ... que si ca ne va pas et que je n'ai plus d'options... Je lâcherai prise... " Il glisse son visage pour le regarder dans les yeux et pose son front longuement sur le sien. " Pour toujours je tiendrai ta main... Même dans les pires tempêtes. Je ne te lâche pas Klaus... Mon coeur bat pour toi. "
Moses.
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Klaus voudrait savoir être totalement soulagé par les paroles de sa moitié, ce n’est pas tout à fait le cas. Mutt aura beau lui répéter que tout ira bien, il n’en aura la conviction que quand tout ira effectivement bien, et en attendant… eh bien, en attendant, il sait qu’il doit prendre de la distance avec toute cette situation, même si c’est loin, très loin d’être chose facile pour elle. Il sait, bien sûr, que Mutt est fort, et qu’il est capable d’en supporter beaucoup, mais il en endure déjà tellement… même la personne la plus tenace finit par ne plus tenir la distance au bout d’un moment. Klaus a peur que Mutt ne prenne conscience de ses limites que lorsqu’il sera trop tard, mais il sait aussi qu’il ne peut certainement pas en faire plus pour lui qu’il n’en a déjà fait à ce stade.
Il esquisse un fin sourire quand Mutt lui assure, son regard plongé dans le sien, qu’il n’était pas inutile… Mutt n’a sans doute pas tort, il a peut-être un peu trop tendance à se sous-estimer, mais en même temps, il faut reconnaître qu’il n’a jamais dépassé qui que ce soit en quoi que ce soit. Ses qualités ne sont pas rares, et ceux qui les possèdent dans son entourage en font toujours meilleur usage que lui. Ce constat ne l’aide pas spécialement à prendre de la distance par rapport à tout ça. Mais il aime tout de même entendre que Mutt le considère ainsi, comme quelqu’un de formidable. C’est grâce à lui, en vérité : il fait toujours ressortir le meilleur de ce qu’il y a en lui.
Pour lui, ce n’est pas si normal que ça, tout ce qu’il a fait pour lui, et tout le monde, c’est certain, n’en aurait pas fait autant pour lui. D’accord, peut-être que les gens qui s’aiment font ça, mais Klaus n’a que rarement été aimé de cette manière-là, alors tout ça, c’est compliqué, et la question, à ses yeux, n’est pas que Mutt en ait quelque chose à faire de lui offrir quelque chose en retour ou non, c’est juste… normal, ce n’est pas quelque chose qui est suffisant… De même, son amour, tout sincère et profond soit-il, n’a pas l’air suffisant, et c’est ce qu’il redoute parfois. Quant au fait de l’avoir fait sortir du placard, même si Klaus a envie de penser que c’est effectivement une excellente chose, au vu de tous les ennuis que ça a apporté à Mutt, il n’en est qu’à moitié convaincu, en fin de compte.
Klaus ne renchérit pas, il est allé au bout de ce qu’il pouvait dire, et il a trop peur d’une prise de tête incontrôlable. Il sait jusqu’où ils sont capables d’aller quand ils s’engueulent, tous les deux, et il ne veut certainement pas en arriver là, certainement pas au moment où Mutt a le plus besoin de lui, au final. Ça le rassure, oui, d’entendre l’homme qu’il aime le rassurer et lui promettre qu’il est inconcevable pour lui de le détester… Non, il exagère, bien sûr, il sait que Mutt ne le déteste pas, mais il a tellement peur de ne pas être à la hauteur des épreuves qu’il traverse.
Klaus accepte l’étreinte de Mutt comme un véritable soulagement : il en avait, très clairement, terriblement besoin. Il sent les larmes de l’homme qu’il aime contre sa joue. Ou peut-être sont-ce ses propres larmes ? Il n’en sait rien. Klaus sait juste qu’il resterait ainsi toute sa vie s’il le pouvait. Tout contre lui. Il affiche un fin sourire quand Mutt lui demande de ne pas culpabiliser, c’est trop lui demander. Mais déjà, il sait qu’ils ont progressé. Ils vont voir un psy ensemble, et qu’il lâchera prise si ses options doivent être épuisées. Ce genre de promesses sont dangereuses, mais Mutt décide de bel et bien le croire sur parole.
« Et le mien bat pour toi », répond doucement Klaus, dans un souffle, avant de glisser une main dans ses cheveux et de s’emparer de ses lèvres avec passion. « J’ai envie de me taper un gigantesque cocktail de fruits avec beaucoup de noix de coco et une petite ombrelle au-dessus du verre, tu crois qu’ils ont ça ? » il demande alors en glissant sa main dans la sienne, bien décidé à chasser les nuages pour les heures à venir, si possible. « Au fait, tu crois qu’ils accepteront Indy à l’intérieur ? » demande-t-il en considérant leur toutou, détrempé et couvert de sable.
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Mutt savait qu'ils n'allaient pas continuer à fuir de la sorte éternellement. Et s'ils voulaient préserver leur couple, ils devaient aller voir un professionnel. Pour Mutt ca restait important et pour Klaus aussi. Les choses avaient été dites mais pas encore assimilé tous les deux, ils devaient savoir ce qui n'allait pas pour avancer ensemble. Commencer par une thérapie de couple n'était pas forcément négatif, celà mettrait surement Mutt en confiance pour la suite.
Ils échangent un baiser passionné. Ils savent qu'ils ne régleront pas tout sur cette plage et peut être que les réactions de Mutt étaient disproportionné, le tout porté par le contre coup de son entretien avec Sorrento du matin.
Main dans la main, son fiancé/mari lui parle alors du cocktail qu'il a bien l'intention de boire. Mutt sourit tout en essuyant les dernières larmes. " Fais toi plaisir ! On va essayer de négocier ça. " Mutt baisse le regard vers le chien qui est sur leur talon et c'est vrai que leur toutou est un peu humide et couvert de sable. Mutt se marre doucement. " Il doit y avoir un bar avec une terrasse pas loin d'ici. Ils ont des coupes vents, et des bornes pour chauffer. Au pire, ca nous donnera l'occasion de se serrer l'un contre l'autre pour se réchauffer. " Dit-il malin à l'intention de Klaus.
En vérité, le bar n'était vraiment pas loin et ils y arrivent vite à pieds. Comme Mutt l'avait stipulé, il y avait bien cette terrasse. On les invite à s'installer, il se glisse sur une chaise à côté de Klaus et face à la mer. " J'espère que t'as pas froid. Sinon dis le moi je... " D'accord, son côté surprotecteur reprenait le dessus. " Bref... Tu me le dis hein ? " Il dépose un baiser sur la joue de Klaus. " Je t'aime. "
A vrai dire, c'est vrai qu'il était KO et avec l'escapade au bord de mer, il le ressentait un peu plus. Il se tasse un peu sur sa chaise en baillant. " Ha ouais... Faut qu'on regarde pour un nouveau canap' aussi... " Il rit doucement. " Je sais pas si tu veux qu'on aille voir après ou ca peut attendre la fin de semaine. Sinon faut que je regarde pour rafistoler ca en attendant. " Ca lui occupera l'esprit tiens... pas une mauvaise idée. Il ajoute. " Je pense que je vais voir pour une voiture aussi prochainement. C'est chiant de se taper la ville à pieds ou en transports. Faut que je regarde au garage si je peux pas nous trouver ça. "
La serveuse revient pour leur demander leur commande. Mutt ne s'embête pas au final, et la commande de Klaus sera la sienne aussi. Il se sent trop fatigué pour foutre son nez dans le menu. D'ailleurs, il glisse sa tête sur l'épaule de Klaus en laissant échapper un long soupir de contentement.
" Promis, je ferai pas de bêtises ce soir et j'irai au lit sans protester. " Dit-il en riant doucement comme un gamin.
Moses.
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« Arrête de prétendre qu’il nous faut des prétextes pour être constamment collés l’un à l’autre », plaisante Klaus avec un sourire malicieux quand Mutt suggère qu’ils pourront s’installer en terrasse malgré le froid de février, et en effet, en soi, ça ne dérange pas Klaus le moins du monde, même si au final, un bon chocolat chaud serait peut-être bien plus approprié qu’un gigantesque cocktail de fruits tropicaux.
Il ne leur faut pas longtemps pour rejoindre le bar le plus proche, où en effet, il y a tout ce qu’il faut pour les accueillir, ils ont des chaises, des parasols chauffants, et même des plaids pour couvrir leurs jambes, et c’est parfait. Klaus sourit en coin quand, d’office, Mutt lui demande de le prévenir s’il doit avoir trop froid. L’instinct surprotecteur de Mutt peut être agaçant dans certaines circonstances, mais dans des moments comme celui-là, ça le rend absolument adorable. Il n’a rien besoin de dire parce que Mutt se rend compte de lui-même qu’il n’a pas besoin d’en faire autant.
« Je t’aime aussi », répond Klaus avec un fin sourire. « Et ne t’en fais pas, c’est absolument parfait », reprend-il, ce qui est vrai. Il n’a pas particulièrement froid, et même, il se sent particulièrement bien.
La sérénité d’une mer qui a oublié de se déchaîner, en face d’eux, leur offre un spectacle apaisant. Klaus sent que la fatigue de Mutt, qui n’a pas dû être arrangée par toutes ces émotions fortes, est doucement en train de le rattrape. Tant mieux, s’il arrive à céder à la fatigue, c’est que l’angoisse, le stress et la colère ont définitivement perdu du terrain, et c’est ce qui compte. Il pourrait même piquer un roupillon, là, tout de suite, que Klaus ne le lui reprocherait pas le mins du monde. Le regarder dormir en sentant qu’il est un tant soit peu apaisé, il n’en demanderait définitivement pas davantage.
« Aujourd’hui, c’est repos, le canapé peut attendre, t’inquiète. Et je peux me charger d’essayer de le rafistoler aussi, tu sais ? » Il sourit. « Bon d’accord, c’est peut-être une bonne idée, ça. » Clairement, l’un des deux est plus bricoleur que l’autre, et ce n’est définitivement pas Klaus. « Dans le pire des cas on regardera la télé par terre et c’est moi qui te servirait de canapé », reprend-il d’un ton entendu. « T’es en train de réfléchir à beaucoup trop de projets d’un coup, attends d’avoir dormi pour ça. » Mutt a vendu sa moto et maintenant il voudrait acheter une voiture ? Klaus ne pense pas que ce soit spécialement une bonne idée. Mais bon, d’un autre côté, c’est son argent, Mutt peut en faire ce qu’il veut, d’autant que c’est définitivement lui qui sort le plus souvent de la maison.
Finalement, Klaus, encouragé par l’ambiance, abandonne les cocktails exotiques et demande bel et bien à la serveuse de leur servir deux chocolats chauds. Klaus caresse doucement le bras de Mutt tandis que ce dernier laisse reposer sa tête sur son épaule.
« Si tu essaies de m’approcher pour faire la moindre bêtise de ce genre, je te passerai un savon, compte sur moi », plaisante Klaus en reportant son attention sur le paysage qui s’étend devant eux.
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C'est vrai, ils n'avaient pas besoin de grand chose pour qu'ils se retrouvent l'un contre l'autre. Ils ne pouvaient pas s'en empêcher et ils se sentaient bien lorsqu'ils étaient comme ça. Simplement mais romantiquement. Ces petits instants qui aidaient Mutt dans son quotidien. Est-ce que Klaus s'en rendez compte ? Que ces instants étaient les plus importants de la terre pour lui. Que c'était Klaus qui les lui offrait ?
" C'est parfait. Et... c'est ce que tu m'offres Klaus. "
Il ne veut pas repartir sur la discussion mais il voulait lui faire comprendre que c'était ce qu'il cherchait aussi auprès de lui. Ce calme, cette sérénité, ce sentiment d'abandon, de lâcher prise, d'amour, de tendresse. Il oubliait ses soucis un instant. C'était son moment de repos. Quand il ressortirait de cette terrasse, peut être que ca sera différent mais en attendant.
Indy s'était installé à leurs pieds. Il semblait bien fatigué, à l'image de ses maitres. Mutt se cale sur la commande de Klaus qui prend un chocolat finalement. Ca allait leur faire du bien. Mutt relève le menton quand Klaus lui parle de rafistoler le canapé lui même.
" J'ai pas envie de finir aux urgences. " Il finit par un sourire pour le taquiner. " Non mais j'ai envie de le faire, ca m'occupera l'esprit. Bricoler, la mécanique, c'est ce qui me permet de me vider la tête. Et j'aime bien ça. " Lui avoue-t-il. Ca ne l'embêtait pas. " Et au pire on foutra les coussins par terre en attendant et on se vautrera dessus et... l'un sur l'autre aussi. " Il rigole. " C'est quand je suis fatigué que je réfléchis à tous ca... " Dit-il franchement. C'était bien comme ça que lui pourrissait son cerveau parfois.
Les yeux de Mutt se ferment contre l'épaule de Klaus, il est bien calé et il n'a pas envie de bouger. Il lui dit qu'il veille à ce qu'il dorme. Mutt rit doucement.
" En es tu sûr ? Pourrais tu résister ? " Dit il en relevant le menton et en fixant son regard dans le sien. " La vérité est que je suis trop crevé pour ça. Oui, je te l'avoue... "
La serveuse revient leur glisser leur commande. Mutt se redresse et s'étire en baillant avant de glisser ses doigts autour de sa boisson chaude. Il prend un temps pour ne pas se brûler en soufflant dessus.
Moses.
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Klaus hoche simplement la tête quand Mutt lui dit qu’il a envie d’essayer de réparer le canapé, parce que ça a le don de lui occuper l’esprit. Klaus ne veut pas lui ôter ça. Il trouve effectivement que c’est important qu’il sache trouver des activités dans lesquelles il s’épanouit et qui lui permettent de sortir la tête de l’eau. Ce n’est pas suffisant, bien sûr, mais ça peut faire partie de ces petits quelque chose qui lui feront du bien. Comme sa présence, tout compte fait, alors il n’a pas l’intention de lui retirer ça, certainement pas.
Et en attendant, lui, l’idée de mettre des coussins partout par terre et de se vautrer dedans, il doit reconnaître que ça lui plaît quand même beaucoup. Ça lui plaît même énormément… Sur un tas de coussin et l’un sur l’autre… Klaus affiche une esquisse de sourire quand Mutt fait remarquer que c’est son état de fatigue qui justifie qu’il se fasse toutes ces réflexions encore plus épuisantes… Il ne faut définitivement pas remercier son cerveau pour cela… Klaus espère quand même que Mutt finira par être sonné, histoire de pouvoir rattraper son temps de sommeil, chose dont il a diablement besoin.
« Je te résiste quand je veux », répond Klaus à Mutt sur un ton de défi, même si, en vérité… Klaus pourrait difficilement résister à Mutt… à moins d’être aussi crevé qu’il ne l’est maintenant. Certes, il a déjà plus dormi que son fiancé, mais ce n’est pas pour autant qu’il se sent au meilleur de sa forme. « Moi qui pensais que tu étais une force de la nature », fait mine d’être choqué, ensuite, Klaus, quand Mutt admet qu’il est quand même trop crevé pour ça. Tant mieux, parce qu’il s’était trouvé un quelconque regain d’énergie, Klaus aurait été tout à fait incapable de suivre, vraiment pas. C’était même complètement sûr et certain.
Finalement, la serveuse vient leur apporter leur chocolat chaud, et Klaus se saisit du sien avec gourmandise.
« A nos ébats enflammés », fait-il en entrechoquant leurs tasses dans un sourire malicieux avant de boire une première gorgée de ce délicieux breuvage qui a immédiatement le don de lui réchauffer le cœur et de lui faire le plus grand bien. Ce n’est qu’un réconfort temporaire, mais un réconfort plus que largement apprécié, malgré tout. « Tu sais que j’ai l’impression d’avoir mille ans ? J’ai des courbatures à des endroits de mon corps que je pensais même pas capables d’être courbaturés. » Il rit légèrement. « Faudra faire gaffe à l’hosto qu’ils décident pas de nous garder en observation en nous voyant totalement défoncés et à moitié opérationnels », fait-il entre deux gorgées de chocolat.
Honnêtement, après ça, il serait bien reparti chez eux pour juste aller dormir dans les bras l’un de l’autre, mais Klaus comprend que Mutt a besoin d’aller voir son père, alors il l’accompagnera… Il sait mieux que lui, pour l’heure, ce qui est susceptible de lui faire du bien, et Klaus veut qu’il aille bien, ou aussi bien que possible, c’est tout ce qui importe.
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Mutt se marre doucement quand Klaus lui dit qu'il lui résiste s'il veut. Mais c'est leurs parties génitales qui ne vont pas être du même avis. Mutt avait encore mal au cul, il faut le dire, de la veille, et son service trois pièces n'étaient pas tout frais non plus. Et à force, ils vont se chopper des démangeaisons. Et puis, la fatigue n'allait pas les laisser tranquille.
" Je te mets au défi... Mais pas ce soir... Ce soir ca sera roupillon... Enfin je pense que le soir va arriver très vite si tu veux mon avis. " Dit-il alors qu'il sait très bien que s'il s'allonge, il s'endormira à point fermé jusqu'au lendemain matin.
Mutt porte ensuite sa tasse à ses lèvres, alors que Klaus souhaite porter un toast à leur nuit de rêve qu'ils ont passé. Il éclate de rire, essaye de ne pas en foutre partout en cognant sa tasse contre la sienne. Il la porte à ses lèvres alors qu'il voit Indy lui faire de grands yeux. Il se secoue la tête et finit par attraper le gateau d'accompagnement pour lui refiler.
" Je devrai pas lui refiler de la bouffe comme ça, il va pas arrêter de réclamer... " Mais bon vu la bouille du chiot qui devenait aussi grand que la table elle-même... Et il n'avait pas fini sa croissance, c'était dur de résister. Indy savait y faire avec ses maitres qui avaient tendance à céder à tous ses caprices.
" Ne me parle pas de ça ! " Dit-il un sourire quand même aux lèvres, mais face à un évènement que Mutt ne veut pas se rappeler. Il n'en voulait pas à Klaus mais leur histoire d'anniversaire sous V restait quand même un sujet sensible. Il caresse le dos de la main de Klaus avec son pouce sur la table. " Au fait, toi ça va ? Je sais que j'y ai peut être été un peu fort à un moment donné... Je t'ai pas fait mal. " Klaus ne lui a rien dit et ne s'est pas plaint mais il ne voulait pas lui avoir fait du mal non plus et qu'il garde ça pour lui. Mutt continue de boire son chocolat tranquillement, il frissonne un peu sous le coup de la fatigue. Il n'allait pas trop tarder à l'hôpital, mais il avait besoin de voir son père de toute manière. Même s'il ne réagissait pas, il... en avait besoin. Il gardait l'espoir vain qu'un jour il arrive et le retrouve éveillé. Son regard se perd alors que son imagination lui joue des tours et qu'il se perd dans ce fantasme qui semble s'éloigner de plus en plus chaque jour. Ses paroles partent sur autre chose sans qu'il ne s'en rende compte, ses pensées prenant le dessus. Il était à moitié dans le gaz, donc c'était pas étonnant que ce qu'il se passe dans sa tête et ce qu'il y a autour se fondent pour créer une réalité altérée.
" Et puis... Tu l'as pas encore vu. Le soir de nouvel an tout est parti trop en couille et... Je devrai p'tet lui dire même s'il ne m'entend surement pas dans son sommeil. Pour... " Il lève un regard vers Klaus. " Pour nous deux... Et c'est ptet con mais j'espérais... " Putain il avait de ces idées aussi. Il se secoue la tête. " ... c'est une idée à la con, je ne devrai pas te demander ça, c'est abusé en plus. Le désespoir, ça donne des idées tordues parfois. " Vu que Klaus pouvait invoquer les morts, peut être qu'il pourrait parler à Indiana, même dans cet état là ? Sauf qu'il n'était pas mort alors... Il n'était sûr de rien et puis c'était peut être trop en demander à Klaus.
Moses.
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Effectivement, c’est sans doute présomptueux que de suggérer qu’ils vont attendre jusqu’au soir avant de s’endormir du sommeil du juste. Non, il est bien plus probable qu’ils finissent par s’écrouler immédiatement dès qu’ils seront installés à l’appartement, et c’est une idée qui plaît assez à Klaus, pour tout dire. Être chez eux, tranquillement, blottis l’un contre l’autre, bercés mutuellement par la lente respiration de l’autre : c’est clair que ça leur ferait du bien. La fatigue a des effets désastreux, et Klaus ne peut que constater en ce qui le concerne que la petite trentaine a frappé, il ne peut définitivement plus faire des folies de son corps une nuit entière et espérer être frais et dispo le lendemain.
« Tu dis toujours ça quand c’est déjà trop tard, de toute façon », répond Klaus en se marrant quand Mutt observe qu’il ne devrait pas filer de la bouffe à Indy comme il vient tout juste de le faire en lui passant le gâteau qui accompagnait sa tasse de chocolat. « C’est vrai que les chiens ressemblent à leur maître : Indy est comme toi. C’est impossible de te résister. »
Ce qui est vrai par certains aspects. Indy a le don de faire ses petits yeux de chiots battus qui font qu’on serait capable de lui donner le bon dieu sans confession.
« Désolé, je suis con, j’avais même pas pensé… » Il soupire et ne précise rien, rien qu’évoquer l’hôpital rappelait nécessairement à des souvenirs délicats et complets. Klaus n’avait pas spécialement voulu y faire référence mais… Il préfère ne rien dire. « Je t’avoue que j’ai le cul en compote, mais c’était pour la bonne cause », reprend-il alors pour occulter le sujet précédent quand il lui demande s’il ne lui a pas fait du mal. « Tu ne m’as pas fait mal. Au contraire, tu ne m’as fait que du bien. »
Comme d’habitude, en réalité. Car même si en certaines occasion, cette relation peut le faire souffrir, c’est qu’il souffre au nom de Mutt, mais pas du tout parce que Mutt lui aura fait du mal. Physiquement ou mentalement, il ne lui fait que le plus grand bien, un bien infini, véritablement.
Aller voir le père de Mutt reste au programme, ce que Klaus estime normal. D’ailleurs, lui aussi est curieux de le voir. Il ne dit rien, il sent que Mutt a quelque chose à dire, même si ce n’est pas exactement, et qu’il peine à trouver la meilleure façon de le formuler exactement. Lui parler de lui, d’accord. Klaus hésite à affirmer que son père serait capable de se réveiller dans le seul but de lui sauter à la gorge et que ça vaudrait peut-être le coup, mais il préfère ne rien dire, ce serait sans doute de mauvais goût.
« Vas-y, demande-moi ? Y a pas d’idées con », l’encourage Klaus. Ce qui en soi est complètement faux.
Les idées con, bien sûr que ça existe, parce qu’il en a soixante à la minute, c’est la vérité. Mais qu’elle soit con ou pas, Klaus a envie de savoir ce que Mutt peut bien vouloir lui demander. Dans tous les cas, Mutt peut tout lui dire, Klaus veut qu’il n’ait aucun doute à ce sujet.