C'est seulement après trois heures enfermés dans sa cuisine qu'il fini enfin par se dire qu'il avait fait de la merde. Il avait vu un peu trop gros et surtout trop compliqué. La folie des grandeurs. Klaus avait déteint sur lui. Ben avait eu la plutôt brillante idée d'organiser un repas de thanksgiving, histoire de réunir toute la famille. Afin que Grace puisse faire la rencontre de tout ses enfants, du moins ceux en ville et qu'elle puisse s'habituer à eux. Mais en plus de cela, Ben avait émis la possibilité que chacun puisse inviter un invité en plus. Ce qui voulait donc dire qu'il avait la responsabilité de faire un repas pour énormément de monde. Il avait fait toutes les courses nécessaires le matin même et était aux fourneaux depuis le début d'après-midi. Heureusement, il avait tout de même eu l'intelligence de confier certaines tâches. La jolie Love, qu'il avait eu le courage d'inviter, ramenait le dessert, bien que Ben avait prévu de faire un gâteau aux noix en plus, puisqu'apparemment il excellait à en faire. Il avait demandé à Diego de ramener le vin. Et pour Five, il lui avait demandé de ramener de quoi prendre un petit apéro avant. Et il avait sans hésitation éviter de demander quoi que ce soit à Klaus. Parce qu'il redoutait clairement de ce que celui-ci aurait pu ramener. Probablement un plat non identifié qui leur aurait valu de se retrouver à l'hôpital. Numéro six n'avait rien demandé non plus à Grace car il ne voulait pas l'embêter, mais celle-ci lui avait répondu que si il acceptait, elle viendrait en avance, histoire de l'aider en cuisine. Ce à quoi Ben avait répondu avec plaisir.

Il était dix-sept heures et les fourneaux tournaient aux ralentis. Il savait que sa mère devait bientôt arriver alors il abandonna son poste et partit se préparer. Il ne revint en cuisine que dix minutes après, vêtu d'une chemise noir et d'un simple pantalon tout aussi sombre. Et pour éviter de se tâcher, il remis son tablier. Puis il accueillis Grace qui venait tout juste de sonner à la porte de son appartement.

Pendant deux heures les deux mirent la main à la pate. Et par miracle, lorsque la sonnette retentit, la table était mise. Et un véritable festin se dressait dessus, une dinde bien dorée, de la farce, une sauce aux cranberries ainsi qu'une sauve gravy. Du pain de maïs tronait sur la table près des frites de patates douces et de la purée de pommes de terre. Et pour une petite touche de légumes, il y avait des épis de mais grillés. Le gâteau aux noix quant à lui cuisait doucement dans le four. Le jeune Hargreeves nettoya rapidement ses mains, retirant par la même occasion le tablier avant d'aller ouvrir aux premiers invités.

Avec l'autorisation de l'hôte de la soirée, Grace était arrivée plus tôt afin de l'aider à cuisiner.  Car oui, Ben l'avait invité pour un repas de thanksgiving avec le reste de la "famille". De ce qu'elle avait compris, il y avait deux enfants Hargreeves en plus ainsi que les conjoints de certains. Bref, cela allait faire un joli monde à rencontrer.
Elle avait bien parlé avec le jeune Five, par rapport à tout cela. Mais le syndrome de l'imposteur refusait de la lâcher, la plongeant dans un profond malaise. Le médecin n'était pas la maman qu'ils avaient connu, aimé et protégé. Elle était "l'originale". Celle dont Reginald s'était servit afin d'endormir la crainte de petits enfants, pour pouvoir les forcer à devenir des machines à son service.
Au fond, elle s'en voulait d'avoir indirectement participé au sinistre projet de Réginald.

Muette, elle tenta d'oublier tout cela en s'activant derrière les fourneaux. Tout comme son acolyte, elle avait enfilé un tablier par dessus sa jolie robe de soirée noire. Accompagné de petits bijoux et de talons hauts, c'était à la fois simple et élégant. En accord avec sa simplicité de cœur et sa facilité à gagner la sympathie d'autrui !
Le temps avait filé. Ce fut telle qu'elle sursauta en entendant la sonnette. N'étant pas chez elle, ce fut Ben qui ouvrit. La blonde, elle, ne put que se tenir droite et attendre. L'anxiété prit le dessus, mais elle ne le montra pas. Elle se contenta de planter son regard vers l'entrée, souriant aux arrivants.
Sans vraiment se rendre compte de l'importance qu'elle pouvait avoir pour ceux qu'elle allait "rencontrer".

- Bonsoir !

Au fond de toi, tu sais que tu aurais dû refuser l'invitation, pas parce qu'elle partait d'une mauvaise intention, mais parce que tu ne peux pas faire mine de ne pas comprendre ce qu'implique le fait de te pointer à une telle réunion de famille... comme une manière de t'y intégrer... d'officialiser ta relation avec Ben, peut-être ? Alors que vous-mêmes n'avez pas pris la peine de mettre des mots sur cette relation ? Oui, tu aurais dû freiner les choses, parce que tu sais très bien ce qui se passe quand tu vas trop vite en besogne... Mais non, quand Ben, tout sourire - ce sourire qui te fait terriblement fondre - t'as proposé de te joindre à ce dîner de Thanksgiving, tu as répondu ou avant même d'y réfléchir. Avant même de prendre la peine de considérer la question de plus près.

Et depuis, tu essaies de te raisonner, de te donner des excuses. Oui, tu t'emballes trop vite, mais Ben n'est définitivement pas comme tes ex-maris, et certainement pas comme Joe. Lui ne te fera jamais ce qu'il t'a fait, il n'est pas comme ça... Et toi-même, tu n'es plus la même. Et puis... pourquoi refuser ? Tu te sens si seule depuis ton arrivée en ville ! Tes amis se comptent sur les doigts d'une seule main, et tu n'as plus personne. Passer cette soirée seule, tu aurais ruminé. Parce que ton fils te manque, ton frère te manque... Non, c'est bien que tu puisses te changer les idées. Et puis, tu as senti que c'était important pour Ben, et t'as envie d'être là pour lui. Parce que t'es comme ça, Love, t'as le coeur sur la main... quoi que certains - qui ne sont de toute façon plus là pour parler - puissent en dire.

Alors, armée de ta pumpkin pie la plus raffinée (t'as passé des heures dedans, dans l'espoir de faire bonne impression), tu finis par sonner à la porte. Tu as collé un grand sourire sur tes lèvres en attendant qu'on t'ouvre, mais tu restes un peu nerveuse. Eh, la présentation à la famille, ce n'est pas rien, tout de même. Et Ben finit par t'ouvrir.

"Joyeux Thanksgiving ! ça sent diablement bon, dis-moi !" Tu déposes une bise sur sa joue et lui tend ta tarte format XXL. "J'espère que personne n'a d'allergie dans ta famille ? J'aurais peut-être dû te poser la question ?" Son regard se pose ensuite sur cette femme blonde qui ne semble pas beaucoup plus âgée que toi mais que tu devines être la "mère", dont Ben t'a un peu parlé... Tu as essayé de mémoriser, et la blonde, ce doit forcément être elle. "Vous devez être Grace ? Ravie de vous rencontrer, j'ai tellement entendu parler de vous ! Moi c'est Love. Je suis..." Qu'est-ce que tu es exactement, hein, Love ? "... l'amie de Ben."

On se rattrape aux branches comme on peut.

Une réunion de famille ! Ho joie ! Bon d'accord, ca ferait du bien à la petite bande de bras cassé de se réunir autour d'un bon repas de Thanksgiving et ca les aiderait à se rapprocher de nouveau. Connaitre la vie actuelle de chacun. Ils avaient trop tous vécu loin des uns et des autres. C'était le temps de pouvoir se rattraper. Five grognait mais il voyait ca d'un oeil plutôt positif en soit.

Diego et lui arrivèrent à l'heure. Five toqua plusieurs fois à la porte et elle s'ouvrit. Ils n'étaient pas les premiers. Grace était visiblement là, et une jeune femme aussi qu'il ne connaissait pas.

" Bonsoir. Joyeux Thanksgiving ! En espérant que celui-ci ne parte pas en couille. Quoi que le dernier que j'ai fait, c'était il y a... trop longtemps pour que je m'en souvienne. " Dit-il à Ben sarcastique mais sans être totalement sérieux. " Grace ! Ca me fait plaisir de vous voir ! " Five n'avait pas encore pris l'habitude de la tutoyer et de l'appeler maman. Il savait que ca n'était pas évident pour elle de s'adapter à tout ça mais le sourire qu'il lui gratifia était sincère. Il voulait qu'elle se sente à sa place. Il laisse Diego buguer face à la jeune femme comme d'habitude. Ne sachant pas s'il doit l'appeler maman ou pas. Five lui cogne l'épaule en se secouant la tête.

Il se tourne vers la jeune femme qu'il ne connait pas, fronce les sourcils et lui tend la main en se présentant:

" Five et l'autre con là, c'est Diego. " Diego râle en disant qu'il peut se présenter tout seul. L'amie de Ben ? Il l'observe, y'a un truc qui cloche. Ouais, Five avait tendance à être parfois un peu parano mais il avait tendance à ressentir les gens louches. Peut être parce qu'il l'était lui-même aussi non ? " Je vois... " Dit-il en continuant de la sonder du regard. Il se tourne de nouveau vers Ben et ajoute. " J'espère que Klaus va se pointer. Il a intérêt... "

J’étais fébrile à l’idée que l’on soit tous (ou presque) réunis pour Thanksgiving. Je n’arrivais pas à me souvenir la dernière fois où nous nous étions retrouvés autour d’une table pour partager un repas, et ce, peu importe l’occasion. Je ne savais pas à quoi m’attendre, mais peut-être que ces retrouvailles nous feraient un grand bien… Surtout que nos vies étaient éparpillées un peu partout depuis notre arrivée dans ce drôle d’endroit. Comme il s’agissait de jour de fête, je n’avais pas eu besoin de travailler au diner. J’avais alors commencé à me préparer vers la fin de l’après-midi, avant de me rendre chez Ben, puisque cette année, il était l’hôte de la soirée.

Arrivant à destination, j’ai frappé à la porte, avant que l’on m’ouvre. Une fois à l’intérieur, je me suis rendu compte que je n’étais pas la première arrivée, pour ne pas dire la dernière. D’un coup d’œil, j’ai remarqué que Klaus n’était pas encore là. Il était mieux de se pointer celui-là. « Bonsoir tout le monde! Joyeux Thanksgiving! » M’annonçais-je, m’approchant de mes frères. Un sourire s’est dessiné sur mon visage, lorsque j’ai aperçu le visage de Grace. « Maman, je suis si contente de te voir. » Ça avait été plus fort que moi. Je m’étais alors approchée d’elle pour la serrer dans mes bras. C'était étrange de la compter parmi nous, mais j'étais sincère lorsque je disais que j'étais contente de la voir. Elle m'avait manquée. Au bout d’un moment, je me suis reculée et je me suis aperçue qu’il y avait une jeune femme, dont le visage m’était totalement inconnu. « Bonjour, moi, c’est Allison. » Lui présentais-je ma main, en guise de présentation.

Klaus a bien conscience de faire vivre un petit enfer régulièrement à Mutt. Il y a ces moments incroyables, où toutes les planètes semblent alignées et où tout a l’air de devoir leur sourire, où Klaus réussit à se sentir convaincu du fait que tout ira bien dans le meilleur des mondes pour eux deux et que rien n’entachera leur bonheur, et puis il y a ces épisodes de crise, ces phases insupportables de manque intense, où Klaus ne se reconnaît plus lui-même quand il a complètement conscience de ce qui lui arrive, et c’est Mutt qui doit supporter tout ça.

Dernièrement, les épisodes de crise se sont multipliés et ont nettement empiré. Et pour cause, à ses problèmes s’ajoute un stress grandissant à l’approche des festivités qui doivent le réunir avec le reste de sa famille. Depuis son retour chez Mutt, après sa descente aux enfers, à laquelle plusieurs membres des Hargreeves ont assisté, impuissants, il n’est pas revenu vers eux, ne leur a donné que le strict minimum de nouvelles pour qu’ils sachent que tout était revenu à la normale, mais il n’avait pas osé les retrouver, pas après les avoir exposé à un tel état… C’est pas nouveau, vous me direz. Mais même s’ils l’avaient déjà vu dans bien des états, il sait que cette fois, il a vraiment dépassé les bornes. De ses interactions à cette période, il n’a qu’un très, très vague souvenir, mais il le sait malgré tout. Donc, première fois qu’il va revoir toute sa famille, réunie. Alors ça, plus la perspective de passer toute une soirée de ce type sans boire une goutte d’alcool, comment dire que ça aiguise son angoisse à un point assez inconcevable, pour le coup.

Heureusement, Mutt sera là lui aussi, et il compte clairement sur lui pour l’aider à gérer cette situation. Et parce que Mutt est le petit ami le plus parfait de l’univers, il a trouvé un excellent moyen de… le détendre avant qu’ils ne se rendent chez Ben. Résultat des courses, ils sont absolument à la bourre, mais… ça en valait la peine ? Klaus est là les mains vides (en temps normal, il aurait sans doute apporté une bouteille – qu’il aurait sans doute sifflée en chemin), mais au moins, il est là. Pour le reste de la famille, ce sera sûrement un exploit, déjà. Quand on lui ouvre, il affiche un grand sourire, décidé à pratiquer le « comme si de rien n’était ».

« Joyeux Thanksgiving, vous vous êtes pas trop ennuyés sans nous ? »

Il salue sa fratrie d’une accolade, s’arrête devant Grace comme devant la plus belle apparition de son existence.

« Je suis tellement heureux que tu sois là. »

Il ne cherche pas à savoir si ce geste va l’embarrasser ou non, il se précipite dans les bras de Grace et la serre aussi fort qu’il le peut contre lui. Avant de tourner son regard vers l’intruse de la pièce, qu’il jauge de haut en bas avec suspicion.

« T’es qui, toi ? »

Thanksgiving ! Le genre de fête de l'année qui peut réunir toute une famille et qui finit par tourner rapidement vinaigre si on n'y prend pas garde. Cette fois, ca n'était pas avec la famille de Mutt qu'allait se faire Thanksgiving mais celle de Klaus. Au moins, cette année, il ne serait pas seul et même si la nervosité de Klaus était contagieuse, il poussa son petit ami à aller de l'avant et d'accepter cette soirée. Il serait là, près de lui.

A côté de ça, oui, ca n'était pas facile et Klaus faisait de plus en plus souvent des crises. Mutt prenait sur lui et il savait qu'il ne devait pas céder dans ces moments là. Alors oui, ces derniers jours il n'avait pas beaucoup dormi, mais il ferait tout pour Klaus. Absolument tout.

Ils n'étaient clairement pas à l'heure et pour cause, Mutt avait tenu à ce que Klaus se détende à sa manière avant de prendre la route. Comme d'habitude, ils n'avaient pas capté l'heure et au final, ils avaient tracés jusqu'à chez Ben, qui n'habitait pas loin de chez eux visiblement. -comme le monde est petit- Donc pas de moto, juste leurs pieds et le temps de prendre l'air avant d'aller s'enfermer avec cette famille que Mutt allait bientôt découvrir.

Il connaissait déjà Five. Quant aux autres, pas du tout, c'était une première et il était nerveux aussi. Surement moins que Klaus à cet instant. Il pouvait le sentir. Il savait pourquoi. Il savait ce qu'il s'était passé et Mutt n'était pas non plus totalement indifférent à cela. Avant que la porte s'ouvre, Mutt glissa une main dans le dos de Klaus pour le rassurer.

Mutt le voit alors porter son éternel masque bon enfant qui cachait tout le reste. Le garçon entre plus timidement derrière Klaus, un sourire aux lèvres.

" Bonsoir tout le monde ! Joyeux Thanksgiving. "

Il parcourt du regard l'assemblée. Il espère ne pas être la bête de foire de la soirée. L'inconnu, mais visiblement Ben avait aussi ramené quelqu'un d'extérieur. Klaus prend dans ses bras une jeune femme blonde qui était sa mère d'après ses dire. Il le voit ensuite se tourner vers une jeune femme et l'alpaguer un peu durement. Bon... Okay... Il était là pour calmer le jeu non ? Et lui aussi, il était un plus un comme on dit. Il attrape le bras de Klaus pour attirer son attention et le tirer vers lui.

" ... ... Je m'appelle Mutt. Je suis avec... " Il n'avait pas l'intention de le cacher mais tout le monde était au courant. " Enfin, je suis le plus un de Klaus. " Il fait un signe de tête à la jeune femme à qui Klaus s'en était pris. " Excuse le. Il est surpris c'est tout. " Dit-il à Love en lui tendant la main pour la lui serrer et espérer que sa réflexion ne fasse pas mouche. " Alors on sera deux plus un. " Il se tourne vers Klaus, passe un bras affectueux autour de lui, l'embrasse sur la joue avant d'ajouter: " N'est-ce pas chéri ? "

Il lève le nez et ajoute. " En tout cas, ça sent drôlement bon par ici ! Ben ? C'est ça ? Klaus m'a beaucoup parlé de toi. " Il lui serre la main aussi. " Enfin... Je vous connais déjà tous un peu dans toutes vos histoires. Enfin... Five je le connais déjà pour... pour... " Un incident dont il ne veut pas admettre ici et maintenant. " Allison ? " Il serre la main d'Allison. " Grace, la maman de Klaus... " Il continue son tour. " Et Diego... "

Un sourire se dessina automatiquement lorsque son regard se déposa sur le doux visage de Love. Il était ravie qu'elle ait acceptée de se joindre à cette folle réunion. Apparemment il ne l'avait pas effrayé. Tant mieux. Ses joues se teintèrent de rouge lorsqu'elle déposa un baiser sur sa joue. « Non personne n'a d'allergie et tant que tu n'as pas mis de drogues dedans on est tranquille. Enfin si Klaus vient.» Il se mit à rire nerveusement en disant cela. Sérieusement il devait y avoir un truc qui clochait avec lui, pourquoi il parlait de drogue. Il regarda alors sa jolie... amie, discuter avec sa... mère. Ben retenu son souffle lorsque Love chercha à mettre un nom sur leur relation. Oui... Ils étaient amis, après tout Ben n'avait pas encore eu le courage de faire un pas romantique vers Love. Pourtant ce n'était pas l'envie qui manquait. Ben ouvrit ensuite la porte à deux de ses frères. Un rire s'échappa de ses lèvres suite à la remarque de Five. « Joyeux Thanksgiving à toi aussi ! C'est pas à moi qu'il faut dire ça, le dernier que j'ai eu c'était avant de mourir. Et tout les trucs de junkies avec Klaus ça compte pas, je pouvais pas manger !» Ben partagea une accolade avec Diego avant que celui-ci ne s'écarte de lui. Ben ne quitta pas son endroit proche de la porte, il savait qu'il devrait bientôt la rouvrir. Mais il observa d'un œil attentif l'interaction entre son frère et sa... Love. Il regarda alors Five et haussa les épaules. « C'est Klaus, on peut jamais être sûr.»

Puis ce fut au tour d'Allison d'arriver, Ben fut ravie de la voir. Ils savaient mutuellement qu'ils étaient en ville mais ils ne s'étaient pas encore revu depuis... depuis qu'il était mort. Il la pris alors dans ses bras à son arrivée. « Joyeux Thanksgiving Allison !» Puis il la laissa vagabonder comme elle le souhaitait.

Et après quelques minutes, Ben ouvrit la porte pour les derniers invités, les retardataires, bien qu'en soit il savait que ça serait le cas. Il rendit son accolade à son frère tout en fixant par dessus son épaule le jeune homme derrière Klaus. Le fameux Mutt. Un sourire étendit les lèvres de Ben. Du moins jusqu'à ce que Klaus ouvre à nouveau son clapet pour interroger de façon peu cordiale son invitée à lui. Ben fronce les sourcils et se rapproche de Love instinctivement, l'envie de la protéger lui brûlant les entrailles. Il fixa Mutt, il venait de gagner un point en essayant de calmer le jeu. Il lui serra la main, retrouvant partiellement son sourire. « Oh je pensais pourtant qu'il ne parlerait pas de son parasite de frère. Mais enchanté Mutt !»

Il laissa encore quelques instants les gens se saluer. Puis il porta ses couilles, il attrapa la tarte des mains de Love, la portant d'une main tandis qu'avec l'autre, il vint prendre la main de la jeune femme dans la sienne et porta son attention sur sa famille. « Je pense qu'on peut déjà aller dans la salle à manger et débuter ce repas !»

Le début de soirée commença plutôt bien, les invités arrivant doucement avant de se présenter. La blonde voyait bien qu'ils essayaient de l'intégrer dans le groupe, de la mettre le plus à l'aise possible. Et elle ne pouvait qu'être reconnaissante pour cela. Elle ressentait toujours ce malaise, en constatant que tous la connaissait alors qu'elle ne connaissait personne. Mais elle ne se laissa pas abattre, répondant à chacun en souriant.
La première à se présenter à elle fut une jolie brune. L'amie de Ben, d'après ses dires. Etrangement, la médecin avait du mal à le croire. Amis ? Rien que ça ? Elle arqua légèrement un sourcil, mais ne fit pas de commentaire. Elle ne voulait pas mettre un quelconque malaise durant cette soirée ! A la place, elle lui serra la main en souriant.

- Je suis bien Grace, en effet ! Ravie de te rencontrer, Love !

Elle était, sans doute, la seule qui allait l'accueillir chaleureusement au court de cette soirée. Mais cela, elle ne le remarquerait pas. La venus de ses nouveaux interlocuteurs ne l'aida pas !
Les suivants furent Five et Diego. Leurs présences eurent l'exploit de détendre Grace. C'était peut-être bête, mais voir des personnes qu'elle connaissait la rassurait un peu. Bien qu'ils ne s'étaient rencontré que peu de fois ! Elle répondit bien vite, portant son regard vers celui qu'elle n'avait pas pu revoir au moment voulu. Mais qui lui avait permit de rencontrer son plus jeune frère (oui, elle crois toujours que Five est plus jeune qu'il n'y parait).

- Moi aussi, ça me fait plaisir ! Et ... Ravie de te revoir, Diego !

Suite à cela, une autre personne vint lui faire ses salutations. Sauf qu'elle ne fit pas comme les autres, bien au contraire. Elle se précipita vers et la prit dans ses bras. Surprise, Grace compris qu'elle était une de ses "enfants". Sauf qu'elle ne l'avait encore jamais rencontrée. Elle ne connaissais même pas son nom !
Légèrement tremblante, elle l'entoura à son tour de ses bras. C'était ce dont elle avait besoin, n'est-ce pas ? Renouer le lien avec sa mère, qu'elle avait perdu par le passé ? Bien que la situation était encore trop étrange pour elle, la médecin ne fit aucune remarque. Il fallait juste qu'ils fassent connaissance, reconstituent le puzzle ensemble et se soutienne ... N'est-ce pas ?
Quand elles se séparèrent, elle put connaitre son prénom en l'écoutant se présenter à Love. Allison. Joli prénom !
Ce fut tout ce qu'elle put retenir, car un nouvel invité se plaça devant elle. Un jeune homme, plus grand qu'elle, qui semblait bouleverser en la voyant. Du moins, ce fut ce qu'elle eut le temps de voir. Avant qu'il ne lui offre, à son tour, un câlin. Deux étreintes en une soirée ! Elle savait que sa version robot avait nouée des liens avec ces personnes. Mais elle ne pensait pas qu'ils tenaient à elle à ce point ! La surprise passée, elle se dépêcha d'agir comme elle l'avait fait avec Allison. Elle lui caressa même doucement le dos, lui demandant silencieusement d'être gentil avec elle. Son propre geste la surpris. Mais elle ne put pas vraiment y penser, le compagnon de son "fils" les séparant et calmant le jeu. Il suffit, ensuite, que le dénommé Mutt se présente à chacun pour qu'elle passe à autre chose.

L'heure du diner finit alors par sonner. La blonde sourit en voyant les mains liées de Ben et Love, se doutant bien que quelque chose se construisait entre eux. Mais n'osant pas encore se lancer dans quoi que ce soit, elle se contenta de suivre silencieusement le groupe. Il était assez surprenant que la médecin réagisse de cette façon, étant plus une personne spontanée s'adaptant facilement à diverses situations. Mais à ce moment là, elle avait du mal. Etre parmi des gens qui vous connaissent sans que ce ne soit votre cas, ça ne peut que vous mettre un peu mal à l'aise. Mais elle fit de son mieux pour ne pas le montrer, contrôlant doucement sa respiration dans le but d'apaiser son coeur.
La soirée allait bien se passer. Il n'y avait pas de raison pour justifier le contraire !

Quand Five débarque, tu es à la fois amusée et intriguée. Il ressemble à ce que Ben t'en avait dit, mais il faut le voir pour le croire. Ce qui est certain, c'est qu'une personnalité telle que la sienne ne pourrait en aucun cas passer inaperçue, là-dessus aucun doute possible. Il se présente à toi, et t'as l'impression de cerner une sorte de... défiance... ? Ou bien il te passe au crible, va savoir ? Dans tous les cas, tu gardes le sourire et tu restes courtoise. Tu leur adresses des "enchantée", à lui comme à "l'autre con" de Diego, selon les dires de son frère. Tu n'es pas sûre d'être si enchantée que ça, tu te demandes sérieusement si tu ne vas pas être mise à l'épreuve par l'ensemble de la fratrie tout du long, mais tu fais ce que tu peux pour ne pas te laisser décontenancer.

T'as du caractère, Love, il t'en faut plus pour perdre tes moyens, après tout... et s'ils doivent faire barrage entre toi et Ben, c'est eux qui, les premiers, ne tarderont pas à le regretter. Tu fais preuve de la même courtoisie envers Allison, en qui tu as le sentiment que tu pourrais facilement te trouver une alliée. Elle te semble en tout cas décidée à t'accueillir dans les meilleures conditions.

On avait évoqué le retard éventuel du fameux Klaus, eh bien ça n'a pas manqué, et à peine il arrive, flanqué de son petit ami, que tu comprends très vite que tu as affaire à une autre forte personnalité. Pas le même genre que Five, certes, mais qui te considère lui aussi d'une manière qui ne te plaît pas du tout. Quand Ben t'as parlé de son frère et de leur histoire, t'as irrésistiblement pensé à ta propre relation avec Forty, mais tu n'es pas sûre de reconnaître grand-chose de Forty en Klaus, tout compte fait. Quoique... Tu n'aimes pas la manière dont il s'adresse à toi, et même si Mutt, le petit ami, rattrape le coup, tu retiens quand même.

"Merci, j'aurais moins le sentiment d'être une pièce rapportée, comme ça", tu dis à l'adresse de Mutt qui se présente comme un + 1 et un allié. "Love, le... + 1 de Ben", tu ajoutes en reprenant les termes de Mutt.

Et ce dernier reprend en reconnaissant et saluant tout le monde, ce qui te permet de te faire oublier un instant, même si tu adresses de regards en biais à Klaus. Tu l'identifies immédiatement comme la menace, et tu ne penses pas te tromper. Tu ne retomberas pas dans tes vieux travers, tu te l'es promis, mais... Parfois, aux grands maux les grands remèdes, pas vrai ?

Ben t'apaise en serrant sa main dans la tienne avant de proposer que vous passiez à table, très bonne idée.

"Excellente idée ! Je me suis affamée toute la journée pour pouvoir me goinfrer toute la soirée", tu dis avec humour avant de t'installer autour de l table. "Est-ce que vous avez cette tradition ? On fait un tour de table et chacun dit pourquoi il est reconnaissant ?" tu suggères.

Mutt aura beau chercher à arrondir les angles, pour Klaus, ça ne change pas grand-chose, il ne peut qu’être hostile à la présence de Love, et il continuera clairement de l’être tant que cette dernière ne lui aura pas prouvé qu’elle est digne de confiance. Ça n’a pourtant rien à voir avec son passé ou son caractère (s’il était au courant, alors là !), il a seulement du mal à supporter cette nouvelle présence dans la vie de son frangin, cette présence qui n’est pas lui. De la possessivité mal placée qu’il n’a vraiment aucun droit d’exprimer dans de telles circonstances, mais ça, c’est encore autre chose. Alors bon, si ça amuse Mutt de jouer la carte du plus un comme s’ils étaient en train de jouer au Uno, c’est son problème, Klaus, de son côté, considère que c’est différent, Mutt n’est pas juste son plus un, il est l’homme de sa vie, alors que Love… si ça se trouve, d’ici quelques semaines, on ne se souviendra d’elle qu’à cause de son prénom chelou grâce auquel ils pourront faire tout un tas de jeux de mots pourris, les moins élégants si possible, hein.

« Tu me connais si mal après m’avoir parasité pendant si longtemps, ça me fend le cœur », fait Klaus d’un ton faussement offusqué quand Ben fait remarquer à Mutt qu’il ne s’attendait pas forcément à ce que Klaus lui ait parlé de lui.

Tu m’étonnes qu’il a eu de quoi avoir des doutes. Quand Ben lui collait au train H24, Klaus omettait de parler de son fantôme de compagnie à qui que ce soit, y compris auprès de sa fratrie, mais la donne avait changé. Par la force des choses, maintenant que Ben ne lui colle pas au train constamment, eh bien, le fait est que Klaus parle de lui très régulièrement. En même temps, au moment de parler de sa vie, difficile de ne pas parler de Ben, il n’y a quasiment aucun souvenir qu’il ne sache rattacher à Ben, peu importe l’énergie qur’il aurait voulu mettre à l’ignorer, et il n’en mettait pas tant que ça.

Alors qu’ils s’installent autour de la table, le regard de Klaus croise régulièrement celui de Love : si un regard pouvait tuer… difficile de dire qui aurait tiré le premier, mais ça aurait été un bain de sang. Peut-être qu’ils ont plus en commun qu’ils ne se l’imaginent ? En tout cas, leur possessivité envers Klaus, c’est déjà une chose absolument évidente. Il se marre franchement quand Love suggère de respecter une de ces traditions à la noix typiques de la période.

« Et après quoi ? On prie le petit Jésus ? » il réplique alors, franchement désagréable. « Bon allez, je suis gentil, je commence. » Il lance un regard à Ben qui pourrait se traduire par « Regarde, je fais des efforts », mais Ben le premier serait incapable de s’y laisser prendre, évidemment. « Je suis reconnaissant d’avoir retrouvé ma famille et d’être avec les gens que j’aime – oh, et avec une sinistre inconnue au nom bizarre. »

Allison fut celle qui arriva ensuite. Puis ce fut bien entendu au tour des retardataires. Klaus et Mutt. Pourquoi il fallait que Klaus ait cette envie irrépressible de le toucher ou de lui faire un câlin ? Un bonjour ca suffit. Il reste comme un piquet quand celui-ci le prend dans ses bras en grimaçant. Par contre, la suite devenait vachement plus intéressante. -est-ce que Five était en manque de sensation forte ? il se pourrait bien.-

Mais il ne dit rien pour l'heure. Il constate la véhémence de Klaus envers Love. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, ses yeux se plissent un peu sadiquement. Il regarde Mutt intervenir. Five aimait rarement les gens, mais pour savoir supporter Klaus comme ça, il fallait avoir du courage. Ce mec là n'en manquait pas. Mais au delà de la crise existentielle de Klaus, Five était entré en mode observateur.

Et il l'observait la Love. Il connaissait cette aura. Il ne pouvait pas juger car il n'était surement pas mieux qu'elle. Un sixième sens de tueur ? Surement... Mais le soucis, c'est de voir cette aura trainer un peu trop près de son frangin. Mais Five n'était pas stupide.

Il alla s'installer à table avec les autres. Les hostilités reprirent rapidement. Five fait d'abord un signe négatif de la tête à Klaus en soupirant. " Dit le mec qui s'est pris pour le gourou d'une secte... Vu le flot de conneries que tu sors à la seconde, ca m'étonne que tu aies trouvé des cons pour t'écouter... Ha mais oui... C'est vrai... C'est parce qu'ils étaient cons... A ton effigie ! " Ne peut s'empêcher de lancer Five dans un sourire provocateur à Klaus. D'accord, il n'aidait pas. " Je t'en prie... J'en ai rien à foutre de toutes ces merdes de mon côté... J'ai rien à dire ! " Dit-il en attrapant le vin devant lui et en servant sa propre personne sans demander à quiconque qui en veut. Il porta le verre à ses lèvres, en but une longue gorgée quand Klaus fini sa petite réplique.

" Klaus ? " Dit il avant de regarder tout le monde. " Non, continue... J'ai envie de te voir te faire péter la gueule. Ca risque d'être drôle. " Il regarde Love. " Je suis d'accord pour le nom par contre. Tes parents avaient tendance à regarder des sitcoms pour attardés mentaux ? Faut pas avoir honte, regarde: on a tous des numéros en guise de prénoms et ils ont tous eu tellement honte qu'ils en ont choisi un nouveau. Sauf moi ! A vrai dire quand on est bloqué dans un univers post apocalyptique, on a pas trop le temps de penser à se trouver un prénom. " Il acquiesce, content de sa propre réflexion avant de reporter son verre à ses lèvres.

D'accord, il avait été prévenu... Et puis... Mutt connaissait bien les prises de becs autour d'une table qui pouvait vite dégéré. Et souvent il en était la cause, si ca n'est pas Indiana pour lancer les hostilités. Mais là, c'était gênant... Très gênant... Il prit place à côté de Klaus, et il sentait qu'il ne démordait pas. A la première phrase, Mutt se tassa un peu sur sa chaise en faisant des yeux ronds. Putain... Klaus merde... Il se râcla un peu la gorge, mais ce son fut étouffé par Five qui renchérit en cherchant son frère.

Mutt ne s'en mêlera pas. C'est pas ses histoires et c'était le lot d'une fraternité. Et il n'était qu'un invité après tout non ? Il laisse Klaus continuer, son regard tourné vers lui mais visiblement, il n'arriva pas à s'arrêter à temps pour ne pas dire de merde. Mutt glissa sa main sur la cuisse et serra pour le pincer afin qu'il ferme sa gueule, en lui faisant une grimace équivoque en mode " Ferme ta gueule. "

Five renchérit... Putain... Vu les regards autour de la table, ca risquait de partir en live très rapidement. Mutt eut un rire qui sonna très faux soudainement et bruyamment, d'un air clairement gêné.

" HAHAHA ! " Il essayait d'attirer l'attention. " Ca veut dire que c'est pas trop grave au final... On a juste tous des noms pourris en fait ! Mutt c'est pas mon vrai nom non plus ! En fait, moi, c'est Henry ! Et puis, qui s'appelle Mutt ? C'est débile hein ? Pffff... Mieux vaut en rire ! " Il repince la cuisse de Klaus pour éviter qu'il se la ramène, il souffle entre ses dents pour son conjoint. " Ferme la s'il te plait... "

S'en suivit un grand malaise de sa part. Il regarda la bouteille de vin en face de Five et avait grandement envie de se l'enfiler pour faire passer cette merde. Il se retint néanmoins.

Ben avait beau être patient, suffisait de voir le nombre de connerie qu'il avait supporté en restant avec Klaus, mais disons que les piques lancés envers son invitée pouvait le faire dérailler. Est ce que Ben avait dit quoi que ce soit à propos de Mutt ? Non. Parce qu'il était poli et surtout il n'avait rien contre le jeune Jones. Il appréciait même qu'il essaye de calmer la situation. Ben porta sa main à là où son cœur se trouvait et pris un air faussement blessé. « Et ça me fends le cœur que tu continues de dire que je t’ai parasité quand on sait que c’est de ta faute si je suis resté ! »

Numéro six aurait aimé pouvoir voir l'avenir et voir à quel point le diner allait partir en sucette, il n'aurait jamais invité Love ou bien il n'aurait juste pas organiser un tel repas. Sauf qu'il était juste lui, sans pouvoir ainsi et il allait devoir subir tout ce qui suivit. Ben fronça les sourcils en voyant la réaction de son frangin alors que Love essayait de faire de son mieux pour rentrer dans la famille. Sans surprise, il se mit à hausser la voix à la fin des paroles de son frère. « Oh mais putain Klaus t’es sérieux ? Tu peux pas être respectueux deux secondes ? » Il se calma quelques secondes, principalement parce qu'il pris la main de Love dans la sienne sous la table. « Merci Five… Enfin je crois. »

Puis sans trop de surprise les choses dégénérèrent encore plus. Ben soupira, lâchant la main de la jolie demoiselle à ses côtés, cachant son visage entre ses mains. Il était entrain d'essayer de ne pas exploser, il détestait déjà que Love ait à voir tout ça, il ne voulait pas qu'en plus elle le voit péter un câble. Cependant, il se sentit obligé de reprendre la parole. Posant ses mains sur la table il se leva vivement. Fixant à tour de rôle Klaus et Five. « Mais vous êtes sérieux ? Vous pouvez pas vous tenir deux minutes ? Vous êtes obligés de montrer à quel point on est une famille de dégénérés ?! » Il ne réagit pas tout de suite à la remarque de Mutt. Continuant sur sa lancée. « Honte ? Là tu te fous de la gueule du monde Five ! Déjà c’est maman qui nous a renommé. Et désolé de ne pas avoir envie de continuer de me faire appeler par la manière dont notre père nous a nommé, ce connard qui m’a mené à ma mort ! » Il pris une grande inspiration avant de reprendre sa place assis. Il regarda alors le compagnon de son frère et lui adressa un léger sourire. « Mutt, tu ne peux pas faire pire que nous là-dessus, Five a raison pour une chose, on est seulement des chiffres de base. Ça bats Mutt ou Henry. »

Le repas n'avait même pas commencé et la situation devenait déjà très bizarre. Love ne semblait pas être la bienvenue, surtout du côté de Klaus. Elle avait, pourtant, l'air d'une jeune fille adorable et polie. Elle faisait de son mieux pour s'intégrer dans la conversation, pour mettre les autres à l'aise. Pourquoi un tel acharnement, sur elle en particulier ? Si c'était parce qu'elle n'était pas de la famille, elle n'était pas la seule. Mutt ne l'était pas officiellement, non plus. Même Grace ne l'était pas. Et ils auraient beau dire le contraire, c'était la vérité. Le médecin n'était qu'une copie de leur mère, une femme qui semblait importante pour eux. Elle ne la remplacerait jamais, peu importe ce qu'ils diraient là dessus.
Que pouvait avoir Love pour recevoir une telle hostilité ?

Heureusement pour la brune, Ben ne se gêna pas pour prendre sa défense. Elle allait en avoir besoin, puisque Five partit lui aussi à la charge. Un verre de vin à la main (Grace ne put s'empêcher de froncer les sourcils en le voyant faire), il commença à faire des réflexions sur son prénom. Ajoutant même que les enfants Hargreeves portait un chiffre comme prénom, avant de finalement le changer pour un plus classique. La blonde ne s'était toujours pas remise de cette information. Qui prendrait un chiffre pour nommer son enfant ? Qu'il soit adopté ou non, on s'en fiche ! Il restait l'enfant qu'on avait désiré, pour l'élever et l'aider à grandir ! Comment pouvait-il avancer dans de bonne condition, avec un départ pareil ?!
Mais ce n'était pas le moment de s'attarder là dessus !

Ben finit par craquer, reprochant à ses frères de les faire passer pour des dégénérés. Il fit aussi remarquer que leurs nouveaux prénoms avaient été choisit par leur mère, effaçant ainsi la théorie comme quoi ils avaient changé de nom par honte. Elle le regarda reprendre place sur son siège, peinée. Les choses n'auraient pas du se passer ainsi. Elle savait que Ben avait attendu cette soirée, heureux de pouvoir passer à nouveau du temps avec sa famille. Il avait, sans doute, espérait que ce monde leur permettrait de vivre une vie meilleur, loin des épreuves qu'ils avaient du subir à une époque. Bien qu'elle n'était pas à côté de lui, elle lui envoya tout son soutien par le regard.
Et avant que qui que ce soit ne relance le débat, elle parla.

- Je trouve que c'est un jolie nom, Love. Tout comme Henri, qui reste un prénom très répendu et apprécié. Leurs parents n'ont pas du les nommer ainsi, sans une raison particulière ! Tout comme votre mère n'a pas du choisir vos nouveau noms au hasard ...

Elle avala ensuite une gorgée de son verre, regardant les Hargreeves un part un. En particulier Klaus, qui semblait bien déterminé à rappeler que la pâtissière était une pièce rapporté. Soit, on pouvait dire qu'elle l'était. Mais s'il voulait continuer sur cette voix, il allait aussi devoir inclure son amoureux et celle qui considérait comme sa mère. Parce qu'ils n'étaient, tout les deux, pas en reste.
Elle lança ensuite un regard à Ben et Love, leur souriant avant de se lever.

- Je pense qu'on peut passer les remerciements et commencer à servir des plats ? On pourra toujours exprimer notre gratitude plus tard, si jamais quelque chose nous vient au court de la soirée !

Tu essaies de t'intégrer comme tu le peux, et du mieux que tu le peux. Tu n'as aucune envie de te laisser démonter ou de t'écraser, tu es convaincue que ce n'est pas ainsi que tu sauras faire apprécier ta personnalité. Ce n'est pas gagné, mais pour toi, réussir à adoucir Klaus, c'est la priorité. Même si tu es touchée de voir Ben prendre ta défense, tu te doutes que l'opinion de son frère compte pour lui, et tu as la ferme intention de lui prouver que cette opinion compte pour toi également... même si, si cela ne tenait qu'à toi, tu ne prendrais pas autant de pincettes... Tu sais prendre sur toi quand tu le veux, Love... et on n'imagine pas ce que ça donne quand tu perds ton sang froid. Il vaut mieux que personne ici n'en sache quoi que ce soit, d'ailleurs. Donc en revenir à ces bonnes vieilles traditions de Thanksgiving, ça t'avait paru approprié, mais tu t'étais sérieusement plantée, n'est-ce pas, Love ? Et dans les grandes largeurs. Parce que Klaus ne te laisse rien passer. Tu grimaces mais tu te composes le calme que tu peux au moment de répondre. Pense à Ben. Pense à Ben et ça ira.

"Je ne serai plus une inconnue quand tu auras appris à me connaître", tu fais, prête à tourner la page sur tout ça, mais t'as de la chance qu'autour de toi, on veuille prendre ta défense. Enfin, prendre ta défense, c'est relatif. Il est toujours aussi vulgaire, le gosse, ou bien c'est un privilège qui t'est réservé, là, de suite, parce qu'ils auraient pu se l'épargner. Tu ne relèves pas, cependant, parce que tu sais bien quelle est la singularité de ton nom. "Vous vous seriez bien entendus avec mon frère", tu décides de faire comme si cette conversation était plaisante pour toi (elle ne l'est pas du tout). "Il s'appelait Forty", tu fais alors avant de te tourner vers Ben... "Je crois qu'il y a encore quelques wagons qu'il faut que je raccorde", tu fais concernant Five et toutes ces histoires d'apocalypse. "J'aime bien Mutt, moi - comme prénom, je veux dire", tu ajoutes à l'adresse du concerné. Heureusement qu'il est avec Klaus, il te facilite la tâche. Une sorte de solidarité entre plus un qui n'est pas du luxe. "Bonne idée", tu fais à l'adresse de Grace (qui porte bien son nom) quand elle suggère que pour exprimer leur gratitude, ça pourra attendre. "Là j'ai plus rien qui me vienne", tu fais en tournant un regard appuyé vers Klaus. "Et je meurs de faim."

D’accord, attaquer Love sur son prénom, ce n’était ni très fin, ni très intelligent, mais Klaus n’a jamais prétendu que la finesse – ou l’intelligence – faisaient véritablement partie de ses attributions. Il a juste envie de l’attaquer parce que sa présence l’insupporte, sous aucun autre motif, évidemment, que celui d’une jalousie absolument mal placé, il doit le reconnaître. Alors comme il ne sait rien d’elle, il l’a attaquée sur une des rares choses qu’il sait, à savoir son nom, et ça n’a évidemment pas coupé, l’instant d’après, il se prend pléthore de réflexions de la part de Five, qu’il prend soin d’ignorer pour la plupart, parce qu’à force d’entendre constamment un monceau d’insultes s’échapper des lèvres de son frères, son attention se fait sélective, et il ne retient plus que les mots et les informations qu’il veut bien entendre, en faisant totalement abstraction du reste.

Alors, ce qu’il retient, pour le coup, c’est que Five se range de son côté en faisant effectivement remarquer à quel point son nom est ridicule – ce n’est tout de même pas leur faute si c’est le cas, pas, vrai ? Bon ceci dit, avec leurs nom-numéros, c’est définitivement l’hôpital qui se fout de la charité, et c’est vrai, maintenant qu’il y pense, que Mutt, quand on y réfléchit… Mais Mutty, c’est Mutty… il pourrait bien s’appeler Alphonse ou Petrovio que ça deviendraient les noms les plus beaux et les plus harmonieux de la terre pour lui.

« J’ai fini, t’en fais pas, j’ai dit ce que j’avais à dire, je me tais », fait-il à voix basse à l’adresse de Mutt quand ce dernier l’exhorte à le faire – mais s’il le dit, ce n’est pas pour autant qu’il le pense, et encore moins pour autant qu’il en a l’intention… Juste, il veut bien faire un effort, mais en fonction de la réaction de Love et de la tablée, il pourrait rapidement changer d’avis, avec toute l’impulsivité qui ne le caractérise que trop bien. « Je suis super respectueux, qu’est-ce que tu racontes ? » fait mine de s’offusquer Klaus en se tournant vers Ben, qui s’en prend à lui – à juste titre. « Si j’avais voulu être irrespectueux je lui aurais dit qu’elle est pâle comme un cadavre, et pourtant, j’en ai vu des macchabées. »

Admirons la qualité de ses résolutions qui auront à peu près duré deux secondes – et encore, en étant gentil. Klaus n’en dit pas plus, cependant, c’est étrange de voir Ben se mettre dans tous ses états pour… une fille… Bon, ceci dit, il aurait dû le voir venir, la dernière fois qu’il s’était intéressé à une fille, il s’était arrangé pour le posséder, alors il devrait le savoir, que Ben Hargreeves ne recule devant rien. Klaus en serait presque admiratif s’il n’était pas offusqué. Après tout, c’est pour lui qu’il fait et dit tout ça (oui, oui, on y croit).

Heureusement, Grace est là pour apaiser un peu les tensions, et même si elle ne prend absolument pas – à juste titre – son parti, ça fait tellement du bien à Klaus de la retrouver qu’il ne se voit rien dire si ce n’est la regarder avec une certaine admiration. Elle a raison, au demeurant, ça semble quand même mieux de passer l’étape des remerciements, pour le coup.

Klaus lève quand même les yeux au ciel quand Love suggère qu’elle ne sera plus une inconnue quand elle aura appris à la connaître. Pas de bol, il ne compte pas leur donner cette occasion. Il pouffe légèrement quand elle leur apprend le nom de son frère, mais c’est tout, et lui adresse un regard suspect quand elle dit bien aimer Mutt… Allez, maintenant que le ton est donné, c’est l’heure de manger.

Ce repas était une vaste blague, comme tous les repas de famille. Five se fichait royalement de ce que pensait son entourage et encore plus madame je suis trop sympa pour être honnête. Car ouais, elle ne se démonte pas la nana. Toute personne normale aurait répliqué. Bon Klaus lui tape sur le système aussi, même s'ils semblent du même avis.

" Mais on EST une famille de dégénérés mon cher Ben. Et encore on a pas Luther pour nous finaliser le tableau. Rien de mieux qu'un gros macaque sans cervelle qui nous aurait ramené sa pseudo sciences de chef de soit disant famille. "

Ca n'est pas les remarques de Five, ou de Grace qui allait le calmer. Five était du genre indépendant et si le repas lui cassait trop les couilles, il allait simplement se téléporter ailleurs et ils se démerderaient. Bonne chose néanmoins: le choix du vin est divin. Il peut se rattraper là dessus. Quand tout le monde parle de tous leurs fabuleux prénoms choisis et aidé par Grace, Five ne peut lancer d'une manière sarcastique.

" Tout le monde sauf moi. Mais ne vous vous lamentez pas sur mon sort, ca me va parfaitement. Et quand on aura fini cette fabuleuse discussion sur les prénoms de chacun et dont tout le monde s'en bats les couilles. Parce que oui, c'est mignon la façon dont vous avez tous à vous justifier pour faire remonter le niveau de cette table mais c'est trop tard. On pourra peut être se servir ? " Il fait son large sourire dont il avait le secret. " Et ca permettra à certains de fermer leur grande bouche et dire de la merde. N'est-ce pas Klaus ? Ho si ! " Il tapote du doigt la table, repose son verre de vin et tout en fixant Love lui ajoute en direct. " C'est qu'elle serait à tendance psychopathe celle là. " Dit-il en écho sur le fait qu'il l'ait ouvertement insulté et Klaus aussi mais elle n'a pas réagit. D'ailleurs Klaus en rajoute une couche. Five se marre en retournant à son verre de vin.  

" Hey Ben ca fait quoi d'être acteur aujourd'hui, ca change d'être spectateur... " Il allait p'tet un peu loin pour le coup.

Mutt avait envie de disparaitre sous la table. Il essayait de faire passer le malaise et d'aller au delà de ça. Le prénom de Mutt avait son histoire comme le fait qu'il l'ait délaissé pour un autre. C'était le nom de son père, et de son grand père avant lui. " C'est celui de mon père et de mon grand père. C'est visiblement une tradition. " Essaye-t-il pour qu'ils s'éloignent du sujet de la pauvre Love. Empathique il était mal pour elle. Bien qu'elle gardait bonne figure devant tout le monde et de tenir la barque. C'était vraiment chaotique autour de la table. Et Ben était en train de s'échauffer. " Merci Love. C'est dommage que ton frère ne puisse pas être parmi nous. " Dit-il gentiment et poliment pour essayer de la mettre mieux à l'aise.

Klaus lui annonce qu'il va se taire, mais renchérit très rapidement après par une autre remarque. Bon, là, Mutt commence à sentir la colère monter. Et si tout le monde garde une certaine gêne et un certain civisme, Mutt en a marre de voir Klaus et Five faire de la merde. Bon Five est une chose, mais son copain c'en est une autre.

" Je t'ai demandé d'arrêter. " Lui dit-il plus ouvertement en se tournant vers lui et en le regardant droit dans les yeux. " Ca devient gênant là... " Mutt finit par se secouer la tête, laisse tomber sa serviette sur la table avant de se lever.

" Excusez moi, je vais prendre l'air un moment... " En se levant il donne un coup dans la chaise de Klaus. " ... Avec Klaus. " Il lui fait les gros yeux. " Soit tu me suis, soit tu dors dans le canap' ce soir. " Il ne se cachait pas, mais en même temps, c'est pas comme si ca fusait déjà dans tous les sens. Mutt va pour sortir de la pièce, trouve un petit balcon pour sortir là. Il s'empresse de sortir une clope qu'il glisse entre ses lèvres. Il attend que Klaus arrive avant de lui dire tout en relâchant la fumée qu'il a dans la bouche. " C'est quoi ça ? Que tu me tapes tes crises à la maison parce que t'es en manque okay... je suis prêt à gérer, je m'en fous, c'est mon soucis... mais la pauvre Love a rien demandé. J'essaye de m'intégrer dans ta famille comme elle... Tu veux aussi qu'on me considère comme ça ? Qu'on me balance de la merde dans la gueule non stop ? Tu sais quoi ? Tu vas aller présenter tes excuses en revenant à table, sinon je me casse là tout de suite pour éviter de continuer à assister à ce massacre, et tu dormiras sur le canap j'en ai rien à foutre Klaus Hargreeves. "

Il reprend une grande latte de sa cigarette d'une main tremblante en espérant que la nicotine calme ses nerfs qui étaient déjà bien trop mis à mal.