Évidemment, que Klaus va présenter toute sa fratrie à Nathan. C’est normal, après tout, parce que bon, ils auraient pu être ses frères et sœurs à lui aussi. Ils font partie de la même famille, c’est normal. Et puis, vu que Klaus les aime à la folie, même s’ils lui tapent constamment sur le système, c’est sûr que Nathan va les adorer. Et il est curieux de voir comment il se comportera avec eux, ce genre de choses. Ça va être un truc de fou ! Bon, ça a pas besoin d’être tout de suite, ça peut bien attendre, mais quand même, il a hâte de leur donner cette occasion. Ça va être incroyable, il en est absolument sûr.
Enfin, peut-être qu’ils vont trop vite en besogne et qu’ils devraient déjà vérifier qu’ils ont le même ADN ? Peut-être bien. Dans le fond, il faudrait quand même qu’ils aient des preuves concrètes avant de se monter la tête, comme ça… Possible mais bon, en même temps, il est tellement sûr de lui. Regardez-le ! Regardez-les ! Comment est-ce qu’il pourrait subsister le moindre doute, en l’occurrence ? On sait jamais, d’accord, parce que cet endroit est bizarre, mais on en parle, du fait qu’ils ont les mêmes pouvoirs, les deux ? Y a forcément une raison à ça, c’est obligatoire qu’il y a une raison. En fait, il se monte tellement la tête avec ça qu’il serait beaucoup trop déçu si ses convictions devaient être contrariées, là, tout de suite.
Enfin bon, faut quand même tenter le coup des cotons-tiges, comme dans les films policiers, et si l’intérieur de la bouche, ça marche pas parce qu’ils auront trop bu, ils pourront s’y prendre d’une autre manière… Toutes les suggestions de Nathan lui paraissent tenir du pur génie en cet instant. Est-ce que, un peu plus sobre, il réaliserait qu’il sont aussi cons l’un que l’autre. « Y a pas d’alcool, pour l’instant ! » remarque Klaus d’un ton savant quand Nathan suggère qu’il pourront se frotter le fondement. « T’as déjà testé les suppos à la vodka ? C’est un truc de dingue, t’imagines même pas », il dit, absolument fier de lui. Beaucoup, beaucoup trop fier de lui, en fait.
Et c’est en discutant d’absolument tous ces sujets totalement absurdes qu’ils atteignent l’appartement.
« Non, j’ai pas oublié les courses, j’ai juste eu pluuuus important, tu vas comprendre », dit Klaus en se précipitant dans les bras de Mutt pour coller un baiser sur ses lèvres.
Pendant ce temps, Nathan commente l’apparence de Mutt. Klaus lui adresse un regard qui pourrait se traduire par un « t’as vu ? ». Et évidemment, Nathan enchaîne sur l’idée du plan à trois, ce qui fait marrer Klaus.
« Mais noooon ! Attends… la cuisine est au fond là-bas, tu peux fouiller, tu vas trouver les bouteilles, d’accord ? »
Puis de se tourner son regard vers Mutt. « Attends, je sais ce que tu penses, mais tu vas comprendre. C’est pas juste mon sosie, c’est moi. Tu comprends ? C’est moi si le vieux Reggie était pas venu me chercher. Je sais, je sais hein, c’est dingue, mais je te jure que c’est vrai, et en plus on avait pas encore bu quand on a compris ça, donc tu vois, c’est forcément vrai. » Il réprime un rot. « Il est tout pareil que moi, même pouvoir et tout. »
" Le suppo à la Vodka ? Démeeeeennnnt ! " Réponds Nathan qui pensait réellement à cet instant que c'était l'idée du siècle. Oui, niveau conneries, ils faisaient clairement la paire ces deux là.
Ils arrivent à l'appartement, et visiblement Mutt tire la tronche. Mais en réalité, il y a de quoi. Klaus n'a pas fait les courses, et il rentre dans un état plutôt avancé d'alcoolémie. Avec un autre lui, tout aussi... joyeux. Et Mutt était trop sobre pour les suivre dans leur délire et clairement, il n'en avait pas envie. Demain, il avait un cours important et se foutre une murge la veille... Comprendre ? Comprendre quoi ?
" Comprendre quoi ? Que la thune que je t'ai passé a servi à te torcher la gueule ? " Klaus colle ses lèvres sur les siennes. Mutt grimace et a un léger mouvement de recul, face à l'haleine de son petit ami. Visiblement, son double semble à fond dans son plan à trois et Klaus se marre. Ce qui ne fait pas marrer Mutt. Simplement parce qu'il est en colère que Klaus soit à la bourre, sans ses courses et... Enfin bref, y'a de quoi être en colère, il faut l'avouer.
Klaus envoi son double aller chercher des bouteilles d'alcool dans le fond alors qu'il lui sert un discours alors que Nathan s'éloigne un sourire niais vers la cuisine. Mutt écoute les élucubrations de son interlocuteur. Il lui sert un truc un peu tiré par les cheveux. Mutt souffle longuement.
" Putain Klaus... Je... Je m'en fous. Tu peux pas savoir à quel point je m'en cogne là tout de suite... J'aurai dû me douter que t'étais parti faire une connerie... Quand tu réponds pas à mes messages, c'est forcément que tu vas rentrer dans cet état là. On en rediscutera quand tu seras sobre... Démerde toi avec... " Il entend alors un sale bruit dans la cuisine. " Fais chier... " Lance-t-il en se précipitant là bas, et il constate une bouteille renversé sur la table sur... ses cours que Nathan regarde les bras levé d'un air désolé et hilare à la fois. " Putain mes cours... Vous me faites chier sérieusement là. "
Encore moins d'humeur à discuter. Mutt pousse Nathan sur le côté et éponge ses affaires, referme son ordinateur pour le tirer du carnage. Heureusement, il était sauf. Il les rassemble et s'en va en prenant tout sous le bras. Nathan s'approche de Klaus et lui dit en sortant un autre pack style de rien:
" Il est tout le temps comme ça ? Parce qu'il a pas l'air drôle... Je suis sûr qu'un p'tit plan cul ca le ferait se détendre... - Fuck off ! " Claque Mutt en revenant dans un sourire ironique. Nathan grimace en le regardant en mode C'est quoi ton soucis ? " Bon le duo copie conforme, je dois finir de bosser... Donc je vais me foutre dans ce coin de table là bas. Hors de question que je vous laisse sans surveillance... Vous me faites pas chier... Klaus, tu prendras tout ca sous ta responsabilité. " Il espérait pouvoir rester dans la même pièce car voyant les deux cas devant lui Mutt avait sérieusement un doute sur le fait qu'il puisse bosser convenablement. " Cherchez pas, y'a plus rien que des nouilles instantanées et des yaourts au sucre. Hey ouais... Quand je dis qu'il faut aller faire des courses, c'est pas pour faire joli. "
Mutt était il en train de penser à leur commander à manger ? Il n'avait même pas confiance dans l'idée de les laisser faire leur nouilles dans cet état là. Il commence à reculer de la cuisine, son PC sous le bras et ne les regardant tour à tour. Nathan lâche quand même un peu provocateur à Mutt avant de porter sa nouvelle bouteille de bière aux lèvres:
" T'en fais pas chéri, on s'occupe de tout. " Mutt fait la grimace, pointe du doigt Nathan. " M'appelles pas comme ça. " - " Est-ce que techniquement ca marche pas... " - " Aucun techniquement, on couche pas ensemble, on a aucun lien de parenté, tu m'appelles pas comme ça. "
Bon bon bon… Mutt a pas l’air content du tout de la tournure de la situation, et Klaus doit bien reconnaître qu’il a vraiment du mal à comprendre pourquoi. Il pensait qu’il serait enthousiaste, qu’il serait totalement halluciné par la nouvelle de l’existence d’un double venu d’un passé alternatif… A partir de là, qu’est-ce qu’on en a à battre des courses, hein ? Du coup, qu’il réponde comme ça, de but en blanc, qu’il s’en cogne alors que lui-même était si heureux de lui apprendre la nouvelle, ça le vexe comme un pou, lui qui est clairement trop bourré à l’heure actuelle pour comprendre ce qui mérite tant de colère de la part de son petit ami. Et ça ne s’arrange pas quand Nathan renverse une bouteille sur les cours de Mutt. « Rooo ça va, il a pas fait exprès ! » commente Klaus, qui n’a pas l’intention de laisser Mutt gâcher son enthousiasme sous le prétexte qu’il est d’humeur ronchonne. « Je te jure, d’habitude c’est le mec le plus cool et le plus adorable de l’univers, je sais pas ce qu’il a, là », soupire Klaus qui s’adresse à Nathan comme si Mutt n’était pas là.
Et il s’énerve d’autant plus. Clairement, il a un vrai problème avec eux, et Klaus se sent franchement triste de voir que Mutt est décidé à bosser et à râler quand il pourrait juste… s’éclater avec eux ? Enfin, c’est son problème, c’est clairement pas ce qui va les empêcher de passer une bonne soirée, loin de là. « Et c’est très bon les yaourts et les nouilles instantanées », il ajoute avec un grand sourire, bien décidé à ne pas se laisser démonter. « Le calcule pas, Nathan. Je suis désolé, vraiment. J’étais impatient de te faire rencontrer l’homme de ma vie, mais apparemment, l’homme de ma vie se branle royal qu’on soit en train de vivre l’un des moments les plus importants de notre existence », dit-il à voix beaucoup trop forte (parce que bourré et pour que Mutt ne puisse évidemment que l’entendre (même s’il l’aurait entendu dans tous les cas). « Tu prépares les nouilles, dis ? Je vais chercher les cotons-tiges », dit-il plein d’entrain. « Oh, et je vais voir si on a des suppos dans la boite à pharmacie. Je crois pas mais on sait jamais, pas vrai ? »
Alors qu’il se dirige vers la salle de bain, il adresse un regard à Mutt.
« Faut vraiment que tu te détendes, c’est dingue ça, t’es même pas fichu d’être content pour moi », il lui dit avant de disparaître dans la salle de bains, en quête de tout ce qu’il leur faudrait pour réussir un test ADN en bonne et due forme – comme s’ils avaient la moindre idée de comment c’était supposé se passer.
Il est sur un petit nuage alcoolisé où tout lui semble possible, et c’est vraiment tout ce qu’elle a à l’esprit en cet instant précis, il n’a pas envie de laisser la moindre mauvaise pensée interférer.
Mutt était remonté. C'était un cumul de certaines choses et il sentait que ca allait continuer à dégénérer. Peut être qu'il aurait apprécié Nathan dans d'autres circonstances donc il essayait de se contenir pour ne pas passer pour le gros con de service. Mais Klaus en rajoutait des couches... Et doucement, il commençait à ruminer.
Pendant ce temps, Nathan se dirigea vers les paquets de nouilles et se mit à tourner en rond dans la cuisine. Il ouvrait tous les placards, et foutait un bordel pas possible. Mutt entendait le bruit de casseroles mais son attention était attiré par Klaus qui venait clairement de le chercher ouvertement. Alors qu'il allait ouvrir son ordinateur, il se tourne vers lui... Coton tige ? Suppo ? Pour faire quoi ? Il va faire quoi ce con ?
Mutt le suit stratégiquement et il sent qu'il va finir par faire ca toute la soirée, et ne pourra pas se concentrer sur son travail. La plaie d'être sobre quand tout part en vrille autour de suite, et surtout quand tu es le mec qui doit tout gérer...
" Klaus... " Il l'attrape dans la salle de bain et ferme le placard d'une main alors qu'il commence à foutre son nez dedans. " Tu veux faire quoi avec tes cotons tiges et tes suppos là ? Attends, mais... C'est bon, j'en ai marre... " Il claque la porte de la salle de bain pour parler en privé à son petit ami. Il lui prend son visage et reprend. " T'es bourré ! Je me suis inquiété parce que t'es pas fichu de regarder ton téléphone... Et t'as même pas pris les courses. Tu veux que je réagisse comment ? Et ce type là... Ouais, il te ressemble mais tu le connais ? "
A cet instant, un gros bruit dans la cuisine se fait entendre. De... quelque chose qui explose par terre. Mutt ferme les yeux, les narines frémissantes.
" Je dois pas me mettre en colère... Je dois pas me... mais... mais... " Il secoue Klaus en le prenant par les épaules pour qu'il l'écoute. " KLAUS ! Je dois bosser ce soir... S'il te plait, c'est important alors me fout pas la merde... Maintenant allons voir comment ton autre toi se démerde dans la cuisine, mais je suppose qu'il y a déjà quelque chose de cassé là... "
Mutt ouvre la porte à la volé et retourne vers la cuisine en voyant des assiettes explosées sur le sol. Nathan au milieu lève les bras comme s'il était pris au dépourvu.
" Les mains en l'air, ca a juste glissé ! "
Une dernière chose que Mutt veut: c'est finir aux urgences alors bon...
" Personne ne touche à rien. Je vais ramasser. Prenez des bières. Posez vos fesses quelque part, je vais les faire vos nouilles... avant que l'appart ne prenne feu. " Dit-il en colère avant d'aller trouver un balai dans le cagibi près de l'entrée.
« Si je te le dis, tu vas refuser », répond seulement Klaus quand Mutt l’interroge sur ce qu’il compte faire de cotons-tiges ou de suppos. Non, c’est sûr qu’il va casser leur groove, visiblement, il est de mauvais poil, donc ça sert vraiment à rien d’en discuter avec lui.
Et d’accord, c’est vrai que rentrer bourré, c’est pas idéal, et jamais il n’a voulu inquiéter Mutt, et là-dessus, il peut le comprendre. C’est juste qu’il a été pris dans le moment, dans l’intensité de cette rencontre, et il avait pas du tout réalisé qu’il pourrait éventuellement inquiéter Mutt. Ceci dit, puisqu’il est là et qu’il va bien, même s’il a, c’est vrai, un coup dans le nez, il se dit que normalement, il devrait juste être rassuré et être content de faire la même découverte que lui. Son lui du passé, c’est pas incroyable, ça ? Si, bien sûr que c’est incroyable.
« Je le connais par cœur puisque c’est moi, je te dis », répond Klaus avec une assurance qui ressemblerait presque à du défi. Il n’a pas l’intention de transiger là-dessus, certainement pas. Il a besoin que Mutt comprenne que c’est important pour lui, bien plus que des courses ou que quoi que ce soit d’autre. « Tu me crois, pas vrai ? Je te jure que je suis sûr de ce que je te dis, vraiment ! On est les mêmes ! Et c’est pas ce qui est arrivé de plus dingue ici, pas vrai ? » il ajoute toujours dans l’espoir de convaincre son petit ami. « J’ai besoin que tu me croies… et si jamais, figure-toi qu’on a l’intention de faire un test ADN, tu vois on est pas con. »
Enfin si, ils sont complètement stupides… ils ont l’intention, en toute intelligence, de se foutre des cotons-tiges dans le cul et de les envoyer par la poste, c’est la chose la plus stupide au monde, il faut quand même le souligner. Mais en attendant, il est convaincu d’avoir mouché Mutt avec un argument imparable, et il espère que ça aura le mérite de dérider un peu Mutt. Sauf que c’est pas gagné. C’est encore moins gagné quand du vacarme vient les interrompre depuis la cuisine.
« Je te fous pas dans la merde, j’ai jamais dit que tu pouvais pas bosser. Mais pour moi aussi c’est important, ça, figure-toi. »
Quand ils rentrent dans la cuisine, Nathan a défoncé leurs assiettes. Klaus s’apprête déjà à ramasser, mais Mutt les retient. Pendant que Mutt s’occupe finalement de nettoyer, Klaus entraîne Nathan dans le salon par le poignet, deux bières dans sa main vacante qu’il dépose sur la table basse.
« Je reviens de suite. »
Klaus s’éclipse le temps de fouiller la salle de bain, il ne trouve pas de suppos mais mets quand même la main sur une boîte de cotons-tiges.
« J’en ai trouvé c’est bon ! » fait Klaus en agitant les cotons-tiges comme un trésor. « On finit nos bières et on fait ça ? » il dit en s’affalant à côté de lui. « Et t’inquiète pas pour les assiettes, elles étaient moches de toute façon. »
De prime abord, ca commençait bien le "si j'te l'dis tu vas refuser. " Ca n'était pas du tout pour inquiéter ce pauvre Nathan. Klaus était dans un pseudo délire. Mutt ne savait pas quoi en penser et il ne voulait pas l'écouter, car il était torché et que de son côté, il était en colère. Donc la communication restait totalement inutile. Mutt voulait un maximum éviter que ca parte trop en couille.
" Ouais, ouais... " Dit Mutt en fronçant les sourcils. " C'est pas le soucis que je ne te crois pas ou... Juste... Fais pas le con d'accord ? Et te fais pas embobiner Klaus... "
Pas qu'il n'avait pas confiance en Nathan. C'était qu'un jeune homme visiblement pleins de vie et qui ressemblait vraiment à Klaus pour le coup. En plus... hormonal. Ouais, c'est possible ça... On va dire que les fleurons de l'adolescence n'était pas loin.
" On en rediscutera quand tu seras sobre et qu'on aura évité le drame. " Il répond à la suite. " Attends... Si tu me casses les couilles encore à minuit, je te la refous dans la gueule celle là. J'ai des exams à passer figure toi... Y'a un temps pour s'amuser, et y'a un temps pour bosser. " Bordel... Il se mettait à parler comme son père là. Bref...
Ils retournent dans la cuisine pour constater un Nathan qui a explosé les assiettes. Mutt empêche Klaus d'aller ramasser. Dans son état, Mutt préférait s'en occuper alors il alla chercher le balais, laissa les deux énergumènes aller se vautrer gentiment dans le canapé pendant qu'il se tapait tout le boulot. Mais bien sûr... En même temps c'est qu'il leur avait demandé non ? Donc normal... Ca n'était pas pour améliorer son humeur.
Nathan suivait le mouvement en allant s'avachir dans le canapé. Il attrape la bière que Klaus lui tend et sourit face aux coton-tige qu'il a en main.
" Tu crois qu'il en faut combien pour que ca marche ? " Demande Nathan, grandement intéressé. Il se boit une longue gorgée d'alcool avant de poser ca sur la table basse. " On en était où ? On se faisait un truc là qu'on devait avouer l'un à l'autre. Sinon, on trouve un autre jeu sympa ? J'ai une idée. " Dit il d'un seul coup enthousiaste. " On va jouer au boire au se déshabiller. Faut une pièce, c'est tout con... Tu devines sur quel côté tombe la pièce. Si tu gagnes, tu passes ton tour, si tu perds, l'adversaire décide si tu retires ou si tu bois. Ca te va ? On va trop se marrer et comme ça on se tape nos cotons tiges entre deux ? " Il cherche dans ses poches mais bien sûr il était fauché.
Mutt revient de la cuisine, l'air toujours aussi maussade.
" Bon, reste bœuf ou poulet... " Dit il d'un air las. " M'en fous ! " Lui balance Nathan. " Dis t'as pas une pièce qui traine ? " Mutt regarde longuement Klaus. " Fais lui ses poches à lui. S'il lui reste de la monnaie sur tout ce que je lui ai donné. " Il repart dans la cuisine d'un air là. " Hey... Tu devrai pas faire cette tête là, viens jouer avec nous. " Mutt regarde au dessus de son épaule en haussant les sourcils et continue sa route.
« Je me fais pas embobiner, je suis pas complètement stupide », s’offusque Klaus comme si l’idée était tout à fait absurde, alors qu’en vérité, Klaus et Nathan sont bel et bien en train de se faire embobiner. L’un par l’autre. Parce que si, quand même, quand ils s’y mettent, et encore plus quand ils sont bourrés, ils ne transpirent définitivement pas l’intelligence, autant l’un que l’autre.
C’est un fait, Klaus est assez vexé que Mutt ne soit pas capable d’accueillir la situation comme il s’attendait à ce qu’il le fasse. Forcément, dans l’état d’ébriété avancée où il se trouve, il a vraiment l’impression, en ce qui le concerne, d’avoir découvert le Graal en la présence de son lui du passé. Il ne voit pas comment on pourrait le vivre autrement qu’avec le plus grand enthousiasme qui puisse être. Quand il sera un peu plus sobre, et même s’il ne compte pas lâcher ces histoires de passé alternatif, il sera éventuellement capable d’admettre qu’il a dépassé les bornes, mais pour le moment, ils en sont encore bien loin, et Klaus, en ce qui le concerne, n’est pas forcément décidé à faire beaucoup d’efforts, il faut quand même le reconnaître.
« Oui, y a un temps pour s’amuser et un temps pour bosser, et quand on apprend une grande nouvelle qui vous change la vie, aux dernières nouvelles, c’est pas un temps pour bosser, mais bon, t’as choisi t’as choisi, écoute », répond Klaus qui sera incapable de débattre avec Mutt, là, tout de suite. « T’es mignon quand t’es sérieux, mais là t’es lourd. »
Il ne dit rien d’autre parce que le vacarme venu de la cuisine les oblige à mettre un terme à leur petite « querelle d’amoureux » pour reporter leur attention sur Nathan. Allez, on oublie tout ça et on se fourre des cotons-tiges dans le cul, y a… des priorités, dans la vie, on va dire.
« J’sais pas », admet Klaus dans un haussement d’épaules. « Dans le doute on devrait tous les utiliser, comme ça on est sûr. Puis on peut rajouter nos cheveux, aussi, comme ça on en a le plus possible », suggère Klaus complètement jeté entre deux gorgées de bière.
Pendant ce temps, Nathan lui suggère un nouveau jeu. Le truc le plus con de la terre, deviner de quel côté la pièce va tomber, boire ou se déshabiller. Bah, c’est innocent.
« Même si tu finis à poil dans le salon, y aura toujours pas de plan à trois, tu sais », réplique Klaus qui estime quand même nécessaire de le préciser, parce qu’il est sûr que Nathan n’a toujours pas oublié son idée à l’heure actuelle. « Mutty ! Steuplait, reste avec nous », dit Klaus en fouillant le fond de ses poches et en trouvant effectivement une pièce. En voyant l’air las qu’affiche son petit ami, Klaus a le cœur qui se serre. Il aime pas le voir comme ça, et l’air de rien, il commence à gentiment culpabiliser. « Je te promets que si tu joues avec nous, dans une heure, Nathan est rentré chez lui et toi tu pourras bosser tranquille. » Il se lève pour lui tirer le bras. « S’il te plait… j’ai envie que t’apprennes à le connaître, et qu’il apprenne à te connaître, c’est important pour moi. Steuplaît steuplaît steuplaît !! »
Bon, le message est passé. Pas de plan à trois. Nathan avait pigé... Putain, mais il devenait coincé avec l'âge en fait ? Fais chier... Il grimace un peu et fait une moue d'adolescent qu'on réprimande avant de lancer ouvertement. " Ouais bah... C'pas cool... Il y a certains besoins que mon corps réclame qui ne peuvent qu'être assouvi en groupe. Toi tu t'en fous, tu l'as déjà eu ton plan à trois... " Mais il ne garde pas une mauvaise humeur, c'était histoire de répliquer.
Mutt revient pour leur demander leur goût en matière de nouilles. Nathan répond, et Klaus insiste pour qu'il reste. Bon quand Klaus assure que Nathan serait rentré dans une heure, il fait une grimace et le regarde avant de répondre du tac au tac:
" J'ai pas de maison. T'as dit que je pouvais dormir ici. "
Mutt se fige et se tourne vers eux. De mieux en mieux... Il ne dit rien en observant les deux zouaves complètement déchiré. Oui, la nuit allait être très longue pour lui. Klaus revient à la charge en arrivant et en lui tirant le bras. Bon, d'accord, Klaus n'était pas méchant et ca a eu le don de calmer sa colère, mais Mutt n'était pas au même niveau qu'eux là et hors de question qu'il se foute une murge... Il devait vraiment bosser après.
" Klaus putain... Je dois bosser ? Tu comprends ça ? " Il soupire et l'attrape par les épaules pour qu'il lui fasse face. " J'ai rien contre Nathan, vos délires et tout... Enfin... Là vous me gavez un peu... " Il prend son visage entre ses mains. " J'ai des exams à passer. Je dois les réussir c'est pour mon avenir... Pour nous que je le fais... " Putain il parlait vraiment comme son père là. " Bon... Je finis de faire vos nouilles là, 30 minutes et après vous me laissez tranquille... Et je reste au soft ! "
Il repart vers la cuisine en râlant entre ses dents. Qu'est ce qu'il ne ferait pas pour Klaus... Nathan fait un large sourire victorieux à Klaus... Il avait déjà la pièce entre ses doigts.
« Mais toi aussi, tu l’auras, t’inquiète donc pas, tout vient à point à qui sait attendre », répond Klaus d’un ton philosophe (du genre philosophe bourré, évidemment), quand Nathan tire la tronche parce que l’idée du plan à trois lui est refusée de toutes les manières possibles.
Il va pas le dire tout de suite, mais la mentalité de Nathan lui plaît carrément, ceci dit, c’est pas pour autant qu’il va céder à ce caprice en particulier. Que nenni, il n’en est absolument pas question. Et alors que Klaus s’évertue à rassurer Mutt sur la présence de Nathan chez eux, il a peut-être oublié un détail d’importance, qui est qu’il a promis un peu plus tôt à Nathan, qui n’a nulle part où aller, qu’il pourra squatter chez eux.
« Ah oui, merde, c’est vrai ! » Il adresse un sourire désolé à Nathan et un air de chien battu à Mutt. Il allait quand même pas le mettre à la porte, pas vrai ? Le pauvre qui n’a nulle part où aller ! L’abandonner, ça reviendrait clairement à s’abandonner lui-même, c’est bien évidemment hors de question. Alors bon, oui, évidemment que Nathan va pouvoir rester ! De toute façon, il a le droit aussi de décider qui squatte chez eux, non ? Bon, techniquement non, vu qu’il ne paye aucun loyer, mais vous avez compris l’idée, j’imagine.
« Oui bah oui j’ai compris que tu devais bosser, t’arrêtes pas de le répéter, et honnêtement, c’est un peu chiant, on est bourrés, pas sourds », réplique Klaus avant de se marrer grassement comme si sa blague était vraiment drôle et pas d’un infini mauvais goût. « Toi tu nous gaves », réplique-t-il, parfaitement gamin, quand Mutt remarque qu’ils le gavent un peu. « Et c’est pas des délires, putaiiiin... », ajoute-t-il sur le ton de la complainte.
Comme lui-même en cet instant se fiche clairement des exams que Mutt doit passer, c’est un fait. En même temps, il trouve ça un peu facile de prétendre que c’est pour leur avenir qu’il fait ça. Klaus trouve ça un peu facile. Bientôt il allait commencer à dire que c’était lui qui endossait leur avenir à tous les deux sur ses seules épaules, et ça… Peut-être même que c’est ce qu’il pense, dans le fond… Bon, peu importe, il est déchiré et il a pas envie de se prendre la tête, en vrai. Mais finalement, il leur laisse trente minutes avant de préciser qu’il restera aux soft, ben voyons.
« Il va jouer avec nous », répond Klaus d’un ton conspirateur avant de s’installer avec Nathan. « Il dit qu’il veut rester aux soft, mais ça, c’est ce qu’il croit, faut juste qu’on arrive à le détendre un peu, tranquillement, et le tour est joué », ajoute-t-il, ravi, convaincu que charger le verre de Mutt d’alcool sera susceptible de passer inaperçu. « Honneur aux jeunes, tu commences. »
Mutt faisait preuve d'un self control incroyable et si vous le connaissez un peu, ca n'est pas rien. C'était surement parce qu'il savait que son petit copain était totalement bourré, qu'il ne mesurait pas ses paroles... Et qu'en plus il a un minilui pour continuer de le pousser dans ses conneries. Mais fallait pas continuer de le pousser sur cette pente là. La patience avait ses limites...
" Je sais que t'es totalement torché mais t'en fais pas, on en reparlera demain... Je vais pas en rester là Klaus Hargreeves ! " Lui dit-il en le pointant d'un doigt d'un air revêche.
Mutt ne savait même plus s'il devait squatter avec lui ou pas. Il surprit Nathan en train de mater son cul sans détour en passant.
" Je vais chercher vos nouilles... " Finit-il de dire en quittant la pièce. Bah oui, il ne pouvait pas s'empêcher de s'occuper d'eux même s'il était furax. C'était dans la nature de Mutt... Mutt revint et claqua les nouilles sur la table basse. " Vous vous démerdez. "
Il se laisse tomber à côté de Klaus dans le canapé, avec une canette de Coca qu'il a dans la main. Il regarde Klaus de manière suspicieuse.
" Tu t'en approches même pas, je la quitte pas des yeux, celle-là. "
La vérité, c'est que le garçon était plus en train de les surveiller que de s'amuser clairement. Et puis, si ca peut les calmer... Enfin... C'est croire à des chimères ça. Klaus propose à Nathan de commencer. Le garçon attrapa la pièce, il prend un air inspiré en se concentrant... Mutt haussa les sourcils et se retint de ne pas lever les yeux au ciel.
" FACE ! "
Il lance la pièce en l'air, il la rattrape et la retourne sur le dos de sa main. Il retire sa main et c'est bien face. Nathan se met alors à se trémousser en faisant des singeries.
" J'ai gagnéééé ! Allez... A toi ! "
Il tend la pièce à Mutt qui la regarde longuement.
" Vous faites chier... Je bois rien d'autre que mon Coca je te préviens... " Mutt attrapa la pièce. " Pile... " et lança la pièce sans grand engouement. Il la rattrape et la pose sur la table basse. " Fais chier... " C'était raté pour le coup. " Je bois ? " - " Nan c'est nous qui décidons si tu bois ou te dessapes. Et vu que t'es pas drôle avec ton soft là... Tu retires un truc. " Mutt se tourne vers Klaus. " Il me mates le cul depuis tout à l'heure je te signale et toi ? Tu vas laisser faire ? " - " Ouais bah fallait être plus drôle ! Ca va peut être te détendre le string un peu. " - " Je te parle pas à toi, je parle à lui là ! Et t'es encore chez moi, si tu veux, tu peux te tirer aussi... " Nathan se met alors se marrer en se roulant par terre. Se foutait-il de sa gueule ? Mutt serra les dents, d'accord... Il avait envie d'éclater la gueule de ce gosse, histoire de lui apprendre le respect. Enfin gosse... Il devait pas être beaucoup moins âgé que lui.
Klaus fait totalement fi des menaces de Mutt, clairement trop déchiré pour en avoir quoi que ce soit à faire en cet instant. Légèrement moins éméché, il serait sans doute capable d’admettre qu’il avait dépassé certaines bornes, mais pour le moment, il n’en est rien, et il se contente de se sentir franchement déçu par le comportement de son petit ami, qu’il ne réussit tout bonnement pas à comprendre. Bon, au moins, il a accepté de préparer leurs nouilles instantanées, ce qui est déjà pas mal, après tout. Klaus lève les yeux au ciel quand Mutt se pose, sa canette de Coca à la main et lui assure qu’il l’a à l’œil. Ouais ouais, ça reste à voir. Klaus est convaincu qu’avec la complicité de Nathan, il n’aura vraiment aucune difficulté à faire comme bon lui semble et à mettre ce qu’il veut dans ladite canette s’il le décide.
Nathan commence le jeu. Il attrape la pièce, l’air beaucoup trop concentré pour ce qu’il est en train de faire. Il a gagné, il est tombé sur face. Klaus applaudit des deux mains comme si c’était le spectacle le plus incroyable auquel il ait jamais assisté (spoiler alert : absolument pas). Nathan tend ensuite la pièce à Mutt, mais sans surprise, ce dernier a pas l’air motivé à jouer (qui est surpris, hein ?). Malgré tout, il finit par daigner jouer, il affirme qu’il boira rien, mais ça, c’est ce qu’il dit maintenant, Klaus, de son côté, est absolument certain qu’il réussira à lui faire changer d’avis. C’est pas gagné, certes, mais ils l’auront à l’usure, c’est obligé. Là il tire la tête, mais après un ou deux verres, il verra les choses différemment. C’est ce que Klaus a envie de croire en tout cas.
« Rooo ça va, c’est pas de sa faute si t’as un beau cul. N’importe qui de sensé te materait les fesses, et figure-toi qu’on a les mêmes goûts, donc c’est plutôt logique. » Il se rapproche de Mutt et passe une main dans ses cheveux, non sans se marrer, pas tant parce que la situation est hilarante que parce que le rire de Nathan est absolument communicatif. « Allez, tu peux juste retirer une de tes chaussettes, y a pas besoin d’en faire tout un plat, non plus. C’est marrant, tu trouves pas que c’est marrant ? » Déjà, il accepte de jouer avec eux, alors il va Il se tourne vers Nathan. « Et si tu le mets à la porte, tu me mets à la porte. Littéralement. » Avant de jouer à son tour, il s’engouffre plusieurs bouchées de pâtes sans le moindre début de commencement d’élégance. « Bon allez, c’est à mon tour ! » ajoute-t-il d’un ton décidé, la bouche encore pleine. « Face ! »
Il lance la pièce, mais visiblement, il a pas de bol, elle tombe du côté pile. Klaus affiche une moue ce qu’il y a de plus déçue.
« Fais chier ! » soupire-t-il. « Bon allez, je me désape quand même, par solidarité », déclare-t-il en retirant son T-shirt d’entrée de jeu.
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Est ce que Mutt entendait bien ce que disait Klaus a cet instant ? Sa colère monta d'un cran et il n'avait clairement plus envie de rire. Le pied de Mutt tapait d'une manière nerveuse le sol, son genoux vibrant sous un stress et une colère qu'il avait de plus en plus de mal à contenir. Même quand Klaus passa une main dans ses cheveux, il fit un mouvement de recul de sa tête, signe que son irritabilité était dans un état avancé.
" Donc mon cul est une vitrine c'est ce que tu veux me dire ? Charmant..." Il savait que Klaus allait répliquer sévèrement...
Klaus était torché... Il devait se le répéter... Mais putain, ça allait trop loin. Encore plus quand les deux semblaient royalement se foutre de sa gueule. Et quand Klaus retira direct son t-shirt, Mutt du réagir.
" C'est bon ça va j'en ai ma claque... " Il claqua sa canette violemment sur la table basse si bien que du Coca explosa un peu partout sur la table. Il se lève comme une furie en prenant une certaine distance avec les deux energumenes sous peine d'en prendre un pour taper sur l'autre.
" Fous toi à poil direct pendant que tu y es là ! " Il montre Nathan de sa main. " Tu le connais pas... Tu l'invites à pioncer chez nous... " Bon okay il avait fait pareil avec Klaus aussi... Mais il devait être dans le même état que Klaus quand il l'a rencontré. " Et t'es à deux doigts de te dessaper pour te foutre à poil devant lui ? Et ne me parle pas que c'est mini toi ou je sais pas quoi comme connerie de mec defoncé !!! C'est pas parce qu'il te ressemble qu'il est TOI ! T'es torché... Arrête tes conneries putain ! J'ai été bien gentil jusqu'à present, je vous ai même fait à bouffer... "
Nathan se met à pouffer de rire en voyant la scène de ménage qui se présentait alors... Pourquoi ? Il était trop bourré pour comprendre. " Pourquoi tu te marres toi ? Je peux encore te faire bouffer tes nouilles par le cul. " Nathan fait une mine qui voulait clairement qu'il se foute de sa gueule. " Ouuuuuhhhh j'ai peur... " Dit il ironique en levant les deux mains en l'air. Mutt pietina sur place en serrant les poings. Il avait clairement envie d'en coller une à Nathan et son manque de respect certain mais s'il faisait ça, Klaus n'allait pas bien réagir du tout... Enfin... A ce rythme. " Vous savez quoi ? Sinon ton mini toi version cassos va finir le front dans le bois de la table basse là... Vous vous demerdez. Je vais dans la chambre pour bosser et tu restes avec ton nouvel ami. Fous toi à poil.... Je m'en cogne mais je te préviens Klaus Hargreeves... " Il le pointe d'un doigt accusateur qui n'est pas sans en rappeler celui d'un certain paternel. " Tu vas dormir sur le canapé ce soir... Et demain... On en rediscutera et je t'assure que gueule de bois ou pas, je vais t'en foutre pleins la gueule. "
Dernier regard noir avant d'attraper son ordinateur et ses livres. Il claque la porte de la chambre violemment derrière lui. Nathan regarde Klaus avec des yeux ronds et siffle longuement.
Moses.
I'm tired of being what you want me to be. Feeling so faithless, lost under the surface.
Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.
« Rooooh mais non, tu comprends tout de travers ! T’es pas bourré, pourtant ! » réplique Klaus quand Mutt, perdant clairement patience, fait remarquer qu’il a pris son cul pour une vitrine.
Klaus, lui, l’est clairement, bourré, si bien qu’il n’a pas la moindre conscience de la portée de ce qu’il dit ou de ce qu’il fait. Il est convaincu à tout instant d’être dans son bon droit, tout comme quand il décide de retirer son tee-shirt. Lui, il n’a pas le sentiment de se désaper devant un inconnu, puisqu’il connaît Nathan. Enfin plus ou moins. Enfin, disons que se foutre à poil devant lui, ça revient selon lui à se foutre à pol devant le miroir, donc forcément, il s’en fout un peu.
« Mais je me tue à te dire que je le connais, c’est toi qui y comprends rien ! Si t’es pas fichu de me croire, écoute… », soupire Klaus qui en a assez de débattre, en réalité. Tout ça, c’est un dialogue de sourd. Klaus, qui pensait que Mutt allait être super ravi, se retrouve à supporter le plus total désenchantement, clairement. Dans sa tête, en amenant Nathan ici, c’est clairement pas comme ça que les choses devaient se passer, et forcément, il s’en retrouve un peu con, et surtout très déçu.
Et voilà que Mutt pète un câble définitif, et se retrouve à les engueuler et à menacer Klaus par-dessus le marché, qui est heureusement trop défoncé pour se sentir blessé ou vexé. Non, il décide qu’il s’en moque et que ça lui fait absolument rien - le lendemain, il ne pensera plus pareil.
« Booouh c’est terrible, je vais devoir dormir sur le canapé, moi qui mourrait d’envie de dormir avec toi cette nuit après que tu m’aies traité comme le dernier des cons », fait mine de geindre Klaus en suivant Mutt du regard tandis que ce dernier embarque son ordi et ses livres et claque violemment la porte de la chambre derrière lui. « Je sais pas ce qu’il a ce soir, je te jure qu’i lest pas comme ça en temps normal », soupire-t-il en reportant son attention sur Nathan. « Bon, tu sais quoi ? On s’en fout ! Le rabat-joie de service est parti, on va pouvoir continuer notre jeu tranquille. »
Et c’est ce que le duo de sosie parfaitement déchiré décide de faire… tout en buvant trop, en riant trop fort et en décidant, à un moment ou à un autre, de frotter des cotons-tiges à des endroits indus de leur anatomie avec, en plus de ça et en dépit du bon sens et du ridicule de la situation ont, sur le moment, le sentiment d’être ni plus ni moins que des putains de génies – oui, vraiment, ils sont attaqués à ce point-là. Le lendemain, on les retrouvera tous les deux affalés sur le canapé, à moitié à poil et la bave aux lèvres, entourés de cotons-tiges et de cadavres de bouteilles. Clairement, il n’y en a pas un pour rattraper l’autre.