▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Il fallait être franc, Mutt passait de très mauvaises nuits depuis cinq jours… Non, la fameuse soirée ne passait vraiment pas, et il passait ses journées à gémir dans un coin, très souvent plié en deux. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il n’avait pas été aux toilettes depuis. Car non, ca passait pas. Plus rien du tout ne passait, que ça soit dans un sens ou dans l’autre. La douleur était trop vive et ses sphincters mis à mal, refusaient de répondre. C’était une vraie torture.
Alors oui, Mutt commençait à se taper un mal de bide de tous les diables avec cette merde. Mais il était trop fier pour le dire, trop fier pour aller à l’hôpital et raconter sa mésaventure. Quand Klaus était là, il essayait de ne pas trop se plaindre et souffrait en silence mais il ne savait pas s’il allait tenir encore longtemps. Il fallait aussi ajouter qu’il saignait aussi pas mal par là quand il prenait une douche ou quand il essayait d’aller aux toilettes. C’est le seul truc qui voulait sortir de là et clairement, ca n’était pas rassurant du tout.
Pour l’heure, il regrettait cette soirée, cette prise de V. Il n’aurait jamais dû. Et Klaus qui se faisait très absent en ce moment… Trop absent… Mutt n’aimait pas ça et son cerveau se tapait des films grandioses. Où est-ce qu’il allait ? Qu’est-ce qu’il foutait ? Est-ce qu’il le fuyait ? Est-ce parce qu’il ne pouvait plus rien faire ? Qu’il ne pouvait plus le contenter sexuellement ? Il en avait marre qu’ils se cachent tous les deux ? Il a rencontré quelqu’un d’autre ? Il se sentait comme un boulet… Et en plus il n’allait pas bien. Non, à ce niveau là, les antalgiques ne faisaient plus effet…
Il s’était endormi vaguement dans le canapé, plié en deux, comme il pouvait pour se soulager… Il ne regardait pas vraiment la télévision qui déroulait des programmes sans intérêts… Fallait le dire… Il avait de grosses suées sur le front qui montrait à quel point, il ne se sentait pas bien du tout. La porte qui claqua le fit ouvrir les yeux de son coma. Il vit Klaus passer par là.
« T’étais où ? » Demande-t-il la voix roque. « T’étais où ? » Répéta-t-il en se trainant d’abord les genoux sur le sol pour ensuite pouvoir se redresser comme il le pouvait, ne pouvant décidément pas se tenir comme une personne en forme, et courir après Klaus comme après sa drogue. C’était idiot, mais il avait peur de le perdre à l’instant… Son cerveau avait tapé toute sorte de films depuis plusieurs jours et là… Il était à bout. Surtout qu’il dormait à peine. D’ailleurs, ses yeux étaient explosés, il s’approcha de Klaus et accrocha ses deux mains désespérément à son bras. S’il devait perdre Klaus pour… un truc stupide, ou parce qu’il ne pouvait plus assouvir leur pulsion… Ou parce qu’il avait perdu patience avec lui… Non, il ne le supporterait pas. Il savait qu’il avait été trop loin dans son attachement, dans ses propres sentiments. Comme s’il avait besoin de lui, presque tout le temps… C’était limite un attachement toxique et il le savait à ce niveau là ou… Il était fatigué, émotionnellement fragile, et il était loin d’avoir une grande forme alors oui… Il montait rapidement en pression.
Il vit dans son regard quelque chose de louche. Il lui cachait quelque chose. Oui, il pouvait le sentir. Il le voyait dans le fond de ses yeux. Mais quoi ? Un autre amant ? La peur se fit un peu plus vile. « Tu ne me caches rien hein ? Klaus ? Dis moi… » Mon dieu, il se sentait tellement stupide mais c’était plus fort que lui. Ses cellules voulaient toute l’attention de Klaus à cet instant. « Je te promets que quand ça ira mieux, on fera pleins de tru… » Il se secoua la tête et ferma les yeux en grimaçant, sous la douleur vive de son mal de ventre en se pliant en deux en gémissant. « Ca va passer… Ca va passer… »
Il n’avait rien dit à Klaus concernant ses symptômes mais il pouvait de moins en moins les cacher. Comme son mal de ventre qui devenait insupportable et qui le lançait parfois un peu plus fort de temps à autre. Il ne mangeait donc plus rien pour éviter d’aggraver les choses. Il ne faisait que boire de l’eau. Il respira longuement, en attendant que ça passe avant de se redresser la larme à l’œil.
« Je reviens… » Dit-il en allant vers les toilettes. Il poussa rapidement la porte et la claqua derrière lui. Il se laissa tomber sur la cuvette alors qu’un long blanc tomba dans l’appartement. D’accord, c’était très glam comme façon d’agir mais en même temps, ils vivaient ensemble non ? Alors ils pouvaient prétendre qu’ils pouvaient tout constater de leur intimité. Et Klaus avait déjà ramassé son vomi alors bon…
Le garçon essaya vivement d’évacuer ses intestins en vain… Il n’y arrivait pas et il était venu à se mordre la manche de son sweat pour éviter de laisser échapper des gémissements de douleur pour ne pas alerter Klaus. Il finit par reprendre son souffle en posant son front contre le mur. Il essaya de se retenir mais il laissa échapper un sanglot sonore, qu’il étouffa vivement dans ses mains. Non, il ne voulait pas alerter Klaus, mais il ne se rendait pas compte qu’il lui donnait déjà un spectacle absolument misérable.
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Il reste comme un con devant la porte de l’appartement. Comme à chaque fois qu’il revient d’une de ses longues et inexplicables sorties, il culpabilise, à mort. Il sait qu’il devrait pas faire ça, il sait qu’il devrait arrêter… Mais il y arrive pas. Quand plus aucune trace de V ne circule dans son organisme, il songe au moment où il pourra récupérer une nouvelle dose, il n’est pas un l’instant présent, et pour cause, l’instant présent lui paraît morne, sans saveur… Il se sent diminué, comme s’il n’était plus que la moitié, non, le dixième de lui-même, et ça le frustre, tout comme le frustre le fait, quand il rentre à l’appartement, de toujours trouver un Mutt mal en point. Et oui, c’est vrai, pour parler trivialement, ça lui manque aussi de ne plus être intime avec lui. Il sait que c’est horrible de penser ça, vraiment, il le sait. Mais dernièrement, à chaque fois qu’il voit Mutt, la culpabilité et la frustration le ronge tellement qu’il serait capable de se refermer comme une huître, et il préfère encore prendre la tangente plutôt que d’avoir une vraie conversation avec lui. C’est vraiment pas cool de faire ça, il le sait bien… Et le pire, c’est que quand ils sont pas ensemble, Mutt lui manque, mais quand ils sont tous les deux… Il passe son temps à lui mentir, et ça n’aide pas, et à avoir son attention fixée sur la possibilité d’un nouveau trip.
Il avait donc attendu d’être parfaitement redescendu pour retrouver l’appartement, et maintenant, il hésite à rentrer, parce qu’il sait qu’il va devoir supporter les regards et réflexions accusatrices de Mutt, et qu’il ne les aura pas volées. La preuve, il a à peine fait un pas à l’intérieur, déjà, que Mutt lui demande où il a bien pu passer. Une grimace passe sur son visage, qu’il dissimule rapidement. Il est dans un état terrible, et le voir ainsi fait oublier un instant à Klaus toutes ses préoccupations personnelles. Ça lui arrache le cœur de le voir comme ça… Il file un mauvais coton, il le sait, mais ça change rien à son besoin d’avoir Mutt auprès de lui, il voudrait seulement… que ses deux addictions soient compatibles. Elles avaient eu l’air de l’être tellement cette fameuse nuit. « Mais non je te cache rien », répond Klaus, peut-être un peu trop sur la défensive pour être crédible. Mais évidemment, il ne peut pas lui dire la vérité. C’est un crève-cœur de lui mentir, mais il ne peut rien lui dire. Ou en tout cas, il a décidé qu’il ne pouvait rien lui dire, ce qui revient à peu près au même. « J’étais avec Meg, tu sais, la styliste, on a pris des photos, elle m’a fait essayer des tenues, c’est tout. »
Est-ce qu’il se cache derrière le fait d’avoir potentiellement un vague emploi (mettre de gros guillemets ici parce que la Meg n’a pas franchement l’air très fiable) pour se donner une légitimité et justifier ses absences à répétition ? Oui, tout à fait, c’est ce qu’il fait… C’est toujours mieux que d’accuser des reproches qu’il ne se sent pas capable d’encaisser. Il n’est pas sûr, dans tous les cas, qu’il l’ait entendu, car Klaus le voit littéralement se tordre de douleur. En temps normal, Klaus sent bien que Mutt prend sur lui pour ne pas l’inquiéter, c’est pas pour autant qu’il est dupe (même s’il est trop souvent absent pour mesurer l’étendue des dégâts), clairement, il est au bout de sa vie, et c’en devient clairement alarmant. Est-ce que Klaus aurait pu intervenir plus tôt s’il avait été suffisamment présent pour comprendre que ça avait pris ces proportions ? Sans doute. Il l’entend lutter contre la douleur depuis les toilettes. Non, c’est vraiment plus possible. Sans prévenir, il ouvre la porte des toilettes, tant pis si c’est pour constater le spectacle le moins sexy de la terre.
« Bon, ça suffit, je m’en fous de ce que tu penses, Mutt, mais on va à l’hosto, tout de suite, et tu discutes pas. Je te laisse pas dans cet état. »
Sauf que c’est déjà ce qu’il a fait. Pendant cinq jours. Il l’a laissé dans cet état.
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▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
Le front posé contre le mur des toilettes. Il essayait quand même de tenter le tout pour le tout car même con comme il était il savait que ça pouvait relativement dégénérer cette histoire. Mais ça lui faisait trop mal , vraiment trop mal... Et pourtant Mutt n'était pas du genre fragile et douillet.
Puis Klaus ouvrit la porte en grand, Mutt releva la tête, les yeux pleins de larmes. " Mais... " Dit il en matière de contestation et se sentant pour le coup vraiment gêné. " Sors de là... " Mais Klaus semblait déterminé à le faire sortir de là. Mutt ronchonna tout en gemissant. " Klaus... Non... Je peux pas... On va leur dire quoi ?... " Mais Klaus semblait déterminé. " Tu peux au moins me laisser m'essuyer et m'habiller s'il te plaît ? " Dit il en reclaquant la porte pour faire ce qu'il avait à faire. Et oui il saignait toujours pas mal. Fais chier.
Il sortit de là, alla se laver les mains et enfila un jogging comme il le pouvait et enfila un sweat. Il avait pas l'air glamour pour un sous mais là son apparence lui importait tellement pas. -oui ça ne lui ressemble pas- Il se posa devant la porte en réfléchissant à un bobard a raconter au doc mais... Il avait du mal à réfléchir. Il suivit Klaus piteusement jusque dehors, les mains dans les poches. Ils attendent le taxi. Mutt avait relevé sa capuche sur sa tête incroyablement calme mais se concentrant pour ne pas laisser transparaitre la douleur en public. Il serra les dents de temps à autre pour se contenir. Il était un peu en colère pour le coup et ça se voyait sur son visage. Klaus était parti je ne sais ou... En le laissant la et il revenait pour le tirer à un endroit où il ne voulait pas aller... Oui, Mutt était passé de l'inquiétude à la rumination.
Ils arrivent à l'hôpital et Mutt se traîne jusqu'à l'acceuil. La nana leva un regard vers eux. Mutt détourna le regard et ne dit rien. Non, il se sentait trop con, il se braqua littéralement en se mettant dos à elle, son visage totalement fermé. " Vas y, tu m'as dit qu'on irait. On y est... " Ce fut à ce moment qu'il eut une nouvelle contraction de ses intestins qui le fit se plier en deux. Mutt serra les dents pour ne pas lâcher une complainte. " Fais chier putain... " Dit il plié en deux en s'aggripant au bras de Klaus, avant de commencer à pleurer de douleur en posant son front contre le bras de celui-ci. Oui, bon l'urgence était la et il n'avait pas besoin de faire des mains et des pieds pour l'expliquer.
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« On va leur dire la vérité », réplique Klaus qui veut bien croire que la situation soit pas confortable pour Mutt, mais toujours plus confortable quand même que de ne pas être capable de s’asseoir sur ses propres fesses. « T’inquiète, personne à l’hosto n’ira répéter ton terriiiiible secret, et crois-moi, ils en ont vu d’autres, ils en auront absolument rien à battre de nos histoires, et toi, en attendant, tu arrêteras de te traîner dans l’appartement comme une âme en peine. »
C’était dit pour son bien, mais en y mettant clairement aucune forme, et le manque de patience de Klaus dans cette situation, clairement accentuée par la sensation de manque qu’il éprouve en cet instant, n’arrange définitivement rien à l’affaire, c’est même tout l’inverse. Dans tous les cas, il n’a pas l’intention de laisser le choix à Mutt. Ils ont clairement abusé (oui, Klaus aussi, il se range clairement dans le lot) tous les deux en attendant aussi longtemps, il est clairement temps de se rattraper, maintenant. La connerie a clairement assez duré. Donc bon, ils ont mieux à faire que de se poser mille questions quant à ce que sera la réaction des médecins à leur adresse, il faut juste qu’ils interviennent. De toute évidence, si l’état de Mutt ne s’arrange pas maintenant, il ne va pas s’arranger plus tard, ça risque même d’être encore pire, donc… « Bon allez, sors vite de là », ajoute-t-il simplement en l’attendant non loin de la porte, le temps qu’il s’habille et le rejoigne.
Il appelle un taxi dans la foulée, histoire de donner à Mutt le moins de solutions de repli possibles. Tout en l’attendant, il ne peut s’empêcher de taper du pied, signe d’une nervosité qu’il n’arrive pas à contrôler aussi bien qu’il le voudrait. Il suffirait peut-être d’une microgoutte de V pour qu’il reprenne du poil de la bête, mais il réussit à chasser cette pensée de son esprit. Au moins, Mutt accepte de le suivre dehors, et ils montent ensemble dans le taxi qui les conduit jusqu’aux urgences. A l’accueil Mutt fait preuve d’une mauvaise volonté manifeste, et Klaus doit reconnaître se sentir assez singulièrement agacé de le voir à ce point déterminé à n’obtenir l’aide de personne quant à côté de ça, il souffre le martyre. Ils peuvent facilement partir en vrille, tous les deux, mais là, Klaus sait qu’il ne faudrait pas grand-chose pour mettre le feu aux poudres, parce que dans l’état où il est présentement, son niveau de patience est en-dessous de zéro.
« Faut que vous nous laissiez vite voir un toubib, je crois que ça se voit, ça urge », remarque Klaus à la dame de l’accueil qui, en tournant son regard vers Mutt, plié en deux de douleur, qui clairement faisait peine à voir.
Elle les fait s’installer dans la salle d’attente et leur assure qu’on les prendra en charge au plus vite… Il faut quand même qu’ils attendent plusieurs dizaines de minutes, au cours desquelles Klaus a minutieusement rongé tous ses ongles pour qu’un médecin vienne les chercher et les conduise en salle d’auscultation, non sans demander des précisions sur ce qui est arrivé au pauvre Mutt. Klaus n’attend pas l’aval de Mutt pour mettre les pieds dans le plat.
« Une sodomie qui a mal tourné, j’y suis allé un peu fort. Mais on était complètement défoncés alors… »
D’accord, il aurait pu être un peu plus subtile que ça mais en même temps… Bah, dis comme ça ou autrement, au moins le doc sait à quoi s’en tenir. Ce dernier les regarde successivement, et on ne peut clairement pas dire que ce regard transpire la bienveillance. Il reste tout de même très professionnel au moment de prendre la parole. « Je vais devoir vous osculter », dit-il en tournant son regard vers Mutt. « Vous préférez peut-être que votre… ami… attende dehors ? »
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Ca urgeait... Oui, ca faisait même plusieurs jours que ca urgeait. Mais ils étaient totalement inconscient... Que voulez vous ? Ou alors il y a des circonstances qui ont fait que ca a mené à un délire à ce point... chaotique ? Mutt était flippé de sa réputation et de l'image qu'il renvoyait. Il avait peur de l'humiliation, c'était une de ses phobies principales et voilà que par ses conneries, il devait les assumer.
Et franchement... Klaus n'aidait. Mais alors ABSOLUMENT pas. Il lui parlait assez sèchement, il n'était pas du tout patient avec lu. En même temps, s'il n'avait pas passé autant de temps dehors à faire je ne sais quoi, il aurait bien vu qu'il n'allait pas bien. Alors ouais, il notait et il se disait intérieurement qu'il était culotté de lui balancer ca comme ça. Mais il ne dit rien, il avait d'autres préoccupations.
Il tint son mal en salle d'attente, il pouvait bien attendre encore un peu... De toute manière, au point où il en était, puis on les conduit dans une salle d'occultation où ils firent face à un médecin. Mutt avait les mains moites, et cherchait encore ce qu'il allait dire au médecin pour ne pas passer pour un con que Klaus, mais celui-ci pris la parole de manière brutale. Mutt tourna les yeux vers Klaus, l'air paniqué et un peu perdu. Mais celui-ci ne semblait pas choqué pour le moins du monde. Mutt sentit un gros nœud à la gorge le prendre, il était en train de paniquer en plus de tout le reste... Il baissa les yeux quand le médecin lui demanda ce qu'il voulait. Si Klaus... voulait rester ou pas.
Humiliation, c'est ce qu'il retenait. Il se sentait humilié, et le seul soutien qu'il voulait avoir l'avait trainé avec une telle froideur qu'il se sentait paumé et il se mit tout simplement à sangloter et se mettre à pleurer à chaudes larmes, en tremblant légèrement. Le médecin était encore plus froid et le fixait comme s'il était un attardé inutile. Ce qui ne l'aida absolument.
Mutt était aussi en rage mais à cet instant, il ne voulait absolument pas se retrouver seul. Klaus était la seule chose qui lui permettait de pas partir en crise de panique, si celui-ci voulait bien être un peu plus conciliant avec lui. Le médecin perdit un peu patience.
" Vous savez, j'ai une salle d'attente remplie et j'ai pas que ça à faire... "
Mutt s'agrippa à la manche de Klaus en continuant de pleurer comme un gosse qui refusait d'obtempérer et commençant à faire un caprice.
" Je veux pas... Je veux pas... " Il suppliait Klaus du regard. Le toubib fit claquer ses gants en latex pour montrer qu'il les attendait. Mutt dit entre deux sanglots à Klaus avec un léger air rageur sous jacent qu'il contenait tant bien que mal. " Je le retiens ça... " Il avait envie de lui dire qu'il le détestait et voulait disjoncter là tout de suite, mais il savait qu'il lui tournerait le dos donc il se retint de toutes ses forces. Non, il ne voulait pas être seul pendant... ça... " Tiens moi la main... Tu restes là jusqu'au bout... Jusqu'au bout... Je t'interdis de partir. "
Sans regarder le médecin sinon il savait qu'il allait se défiler, il commença à optempérer et retira ce qu'il devait pour se mettre à nu et s'allongea sur le ventre sur la table, non sans difficulté. La honte l'envahit comme jamais... Ca lui rappelait même des mauvais souvenirs d'école, il essaya de se les chasser... Oui, une scolarité difficile pouvait vous revenir en pleine figure à n'importe quand. Même s'il n'avait jamais parlé de certaines choses à Klaus... Il savait quand même qu'il avait un soucis avec tout ce qui est d'ordre image de lui...
" Ca fait combien de temps que vous êtes comme ça ? " Demande le médecin en le voyant se tenir le ventre.
Mutt avait fermé les yeux et serré les dents, il dit entre deux pleurs. Il attrapa la main de Klaus pour qu'il le soutienne, assez fermement.
" 5 jours... - Il était temps... Je suppose que vous n'arrivez plus à aller aux toilettes ?Sans blague Einstein... - Non. "
Mutt savait que le pire était encore à venir, vu qu'il n'avait pas encore été voir le problème en lui-même. Il souffla un grand coup et serra la main autour de celle de Klaus.
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Bien sûr que voir Mutt à ce point mal lui fait mal au cœur, bien sûr que, de le voir sangloter de la sorte, il s’en veut atrocement de son comportement, mais est-ce que, pour autant, il cherche à modifier son attitude ? A vrai dire non. Parce que s’il se sent mal à l’idée que Mutt soit aussi, mal, cette pensée exacerbe aussi une autre sorte d’émotion en lui. Il est énervé, énervé contre lui-même surtout, mais c’est Mutt qui doit en faire les frais. Il n’a la patience de rien. Il voudrait se réfugier dans un monde imaginaire où il aurait le contrôle de sa vie, de leurs vies à tous les deux, et où il parviendrait à aider Mutt dont il ne sait qu’aggraver chaque situation quand ce n’est pas lui qui la provoque. Pourquoi est-ce qu’il reste seulement avec lui d’ailleurs. Il lui en veut de l’avoir mis dans cet état, c’est évident, et en plus de ça, maintenant, en plus de le détester en sourdine depuis plusieurs jours, il lui fait comprendre une fois de plus à quel point il a honte de lui… Est-ce que l’état de manque aurait tendance à le rendre paranoïaque ? Ouais, peut-être un peu. Est-ce que pendant qu’ils s’adressent au doc, il ne peut s’empêcher de zyeuter l’armoire à pharmacie dans son dos ? Ouais… c’est très probable…
Et quand le médecin avait suggéré qu’il pourrait sortir de la pièce… Ouais, il y a pensé très fort. Pas parce qu’il a envie d’abandonner Mutt, pas du tout – il n’en donne absolument pas l’impression en cet instant, mais même comme ça, même dans cet état, il voudrait le suivre jusqu’au bout du monde –, mais juste pour reprendre une microdose, juste de quoi récupérer le contrôle, quitte à prendre le risque que ça se voie… mais en même temps, ça se voit aussi qu’il est en manque, n’est-ce pas ? Ou bien pas du tout, mais lui se sent si démuni et si nerveux qu’il a l’impression que c’est inscrit sur son visage, comme noté à l’encre noire sur son nez. Forcément que Mutt sait, c’est pour ça qu’il s’agace contre lui (et pas du tout parce qu’il se comporte comme un connard, voyons).
Klaus n’y met pas beaucoup de volonté au moment d’accepter de tenir la main de Mutt. Il pourrait lui parler avec douceur, lui dire des choses rassurantes, tenter de l’apaiser, s’il était dans son état normal, c’est ce qu’il ferait, et il s’excuserait un milliard de fois de l’avoir laissé comme ça si longtemps, et il lui promettrait qu’il prendrait soin de lui, et il en avait envie… mais en même temps, il avait aussi envie de disparaître de cette pièce pour de bon. Et pourquoi le rassurer, l’apaiser, alors que ça fait cinq jours que Mutt le déteste de toute manière ? Et peut-être même plus longtemps. Peut-être depuis toujours. Dans le cas contraire, qu’est-ce qu’il en aurait à faire, hein ? Rien du tout.
Le médecin est en soi professionnel, mais il n’est clairement pas très conciliant non plus. En cet instant, Mutt ne peut visiblement bénéficier du soutien ni de son petit ami, ni du professionnel de santé.
« Bon, eh bien pas de surprise, hein, multiples fissures anales et infection d’une des plaies. On va vous appliquer une crème anesthésiante, vous gaver de laxatifs, vous mettre sons antidouleurs et vous garder en observation. Il est très possible qu’on doive vous opérer… »
Il continue son bla-bla, Klaus l’écoute d’une oreille sans doute un peu trop distraite. Il n’arrive pas à s’ôter d’autres pensées de la tête. A un moment, le médecin repart et leur dit d’attendre quelques minutes. « Je peux savoir ce que j’ai encore fait ? » demande Klaus qui sent bien que Mutt ronge son frein depuis tout à l’heure.
En vérité, il le sait très bien, et il recherche sans doute le conflit plus qu’il ne veut bien le reconnaître.
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Mutt passait un des pires moments de sa vie. Il en avait passé des sales moments où il s'était retrouvé humilié et dans des galères sans nom. Il savait ce que ca faisait et il ne voulait plus jamais revivre ça de sa vie et bien... c'était loupé. Mais il ne voulait pas être seul, il voulait un soutien, c'est tout ce qu'il demandait à Klaus là maintenant et il avait l'impression qu'il l'emmerdait plus qu'autre chose. Alors allongé sur cette table, il pensa à ses parents de toutes ses forces. Sa mère, son père... Comme un gosse au final, réclamant la présence de sa famille. Alors il ferma les yeux et pensa à eux pendant tout le temps de l'examens qui était très désagréable. Il hurlait dans sa tête de venir le chercher et de le ramener à la maison. Qu'il oublie toute cette merde et cette histoire. Qu'il irait à l'école sans broncher, qu'il rangerait sa chambre et qu'il arrêterait de faire chier l'ancêtre pour de la merde. Il était en train de se le promettre de toutes ses forces. En fait, il avait juste besoin de bras réconfortant, qu'on lui fasse un chocolat chaud et qu'on lui dise que tout va bien aller.
Sauf que ca n'était pas la réalité. Le médecin lâcha son verdict et alors qu'il sanglotait, il explosa en grosse crise de larmes en tremblant comme une feuille. Non... Il voulait fuir, partir de cet endroit et rentrer chez lui. Pourquoi ? Se faire opérer ? Non... Mutt essaya de se remettre un peu de dignité en relevant son sous vêtement et en essayant de se redresser. Il regarda Klaus qui restait impassible et se remit à pleurer. Il voulait juste qu'il le prenne dans ses bras mais à la place, il lui posa la plus ignoble des questions. Mutt se frotta le visage mais n'arrivait pas à reprendre contenance, il tremblait, il allait plus que pas bien. Il était terrassé. Il avait la trouille plus qu'autre chose. Il avait l'impression que toutes ses défenses venaient de fondre en moins d'un quart d'heure.
Il vivait un des pires moments de sa vie, et il avait l'impression que la descente continuait encore et encore. Il se sentait abandonné, et humilié et l'autre lui demande ce qu'il a encore fait.
" Klaus... " Dit il difficilement. En fait, il avait envie de hurler mais les mots avaient des difficultés à passer en travers de sa gorge, tellement elle était nouée. " J'ai juste... besoin d'un... soutien là... T'es là, on dirait... que je te fais chier... Je vais pas bien Klaus... De toute manière, ça sera à chaque fois pareil... Tu te tires quand ca... tourne mal. Mais là... J'ai pas envie de m'engueuler... Je suis à bout... Tu vois pas... "
Il devrait constater la situation. Le comprendre mais non. Il semblait ailleurs, il le calculait à peine. Mutt se demanda s'il comptait vraiment pour lui ? Il avait remis tellement de choses en question pour lui. Son image. Sa propre sexualité. Sa... vie entière avait été bouleversé. Il avait foncé tête baissée et Mutt était en train de le regretter sévèrement là tout de suite. Il posa ses mains sur ses épaules.
" Klaus... Ne me fais pas ça... J'ai... besoin de toi. " Mutt se dit qu'il avait été un pauvre con, il lui avait toujours tout donné. Son logement, cet anniversaire... Son coeur et en fait, Klaus ne lui rendait absolument pas. Il avait l'impression d'ouvrir les yeux sur quelque chose ou alors se foutre une putain de mauvaise idée en tête. " Est-ce que je compte pour toi ? Parce que là... j'ai pas l'impression... " Les mots étaient sortis... Bien qu'il sanglotait, il lui balança le fond de sa pensée. Il ne pourrait pas se défendre. Ses défenses dégringolaient à une vitesse impressionnante à cet instant.
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"Je me tire quand ça tourne mal ?" répète Klaus, atterré. Il pourrait difficilement nier être lâche, pourtant, et même là, en contournant le vrai problème, il continue d'être lâche, et pourtant, il trouve Mutt d'une injustice folle. "Vraiment, t'oses me dire ça ? Que c'est moi qui me tire quand ça tourne mal ? Je te signale que c'est toi qui passes ton temps à me rejeter et moi qui reviens le chibre entre les jambes comme un bon petit toutou."
Klaus s'entend parler, mais il ne se reconnaît pas, pas tout à fait, il reconnaît à peine le ton de sa voix, ni l'énergie, la verve avec laquelle il s'exprime. Une part de lui a envie de balayer ses propos et de s'excuser de tout le mal qu'il lui fait sans le vouloir alors qu'il est la personne à qui il tient le plus au monde... Il se sent extérieur à lui-même. Au point même d'être insensible à des larmes qui, dans n'importe quelle autre circonstances, l'auraient bouleversé de tout son être. Tout, le moindre stimulus, le fait monter dans les tours, et il éprouve un profond sentiment d'injustice, en cet instant. Il a envie de s'isoler en lui-même, il a envie de se couper de sa pensée. La douleur de Mutt lui fait du mal, alors pourquoi ne parvient-il à y répondre que par cette colère brute ? Il ne se l'explique pas, il ne s'explique rien de ce qui est en train de se passer. Il se saborde, donne à Mutt tous les prétextes qui vont bien pour qu'il le déteste. "Moi aussi... je suis à bout..."
Ce qu'il dit n'a en apparence aucun sens, et pourtant, il a le sentiment que rien ne saurait mieux décrire l'état dans lequel il se trouve en cet instant. Il a le sentiment que son cerveau va se briser en mille morceaux, le manque est si violent qu'il dépose comme un voile opaque sur leur conversation, et alors, il n'arrive plus à raisonner, il n'arrive même plus à être en lui-même pour aborder convenablement cette conversation.
Quand Mutt suggère ne pas compter pour Klaus, il a le sentiment, très sensible cette fois, qu'on vient littéralement de lui arracher le coeur. Comment est-ce qu'il peut dire ça ? Et sans broncher, en plus. Il l'aime tellement que ça lui fait autant de bien que de mal. Il l'aime comme un dingue, comme il n'a jamais aimé personne... même pas Dave... Et sa colère monte encore d'un cran... Donc maintenant, en plus, il allait passer pour un gros connard pas suffisamment attentif ? Combien de fois avait-il été à ses côtés ? Dans combien de situations est-ce qu'il avait été là pour l'écouter, prendre soin de lui, le rassurer... Bon, pas dernièrement, c'est vraiment... Pas ces derniers jours, clairement pas... Mais putain ! Il n'arrive pas à se remettre en question, il songe seulement à ce qu'il vient de lui dire, et bordel, ça fait mal. Mais on s'en fout qu'il ait mal, puisque c'est Mutt qui souffre, et lui, c'est jamais qu'un junky en manque, pas vrai ? Oh, bordel, comme il a envie de fuir cet endroit, pour de bon. "Et moi, je compte pour toi ? Tu passes ton temps à me cacher, quand j'émets l'idée de mettre juste un pied dehors avec toi, tu me regardes comme si j'étais un putain de détraqué. T'as honte de moi, depuis le tout début, mais t'as raison, ouais, c'est moi qui fais pas assez gaffe à toi... Mais toi, tu m'as sous le nez tous les jours et tu te rends même pas compte que j..." Qu'il se fout dans la merde, qu'il s'en sort pas parce qu'il est en lutte avec des démons qui l'ont toujours dominé. "T'en fais pas, va, je vais être là pour toi, et tout va tourner autour de ton petit cul, comme d'habitude."
▿ Métier : Il est en seconde année de Master en histoire et archéologie à l'université. / En stage universitaire au musée d'histoire naturelle en recherche et restauration.
▿ Quartier : Lockwood hill avec sa mère Marion, et Klaus Hargreeves
C'était clairement une descente aux enfers et Mutt se sentait démuni. Il ne voulait plus protester, ca n'était pas le moment que Klaus lui fasse tous ces reproches ? Est-ce qu'il s'en voulait ? Ca faisait cinq jours complets qu'il cogitait... Le fait que Klaus le fuit... Le fait qu'il le laisse alors qu'il allait mal... Ca n'était pas la première fois... Clairement pas...
Comme chaque parole prononcé avait le goût amer d'une souffrance qui allait crescendo. Alors qu'il était déjà dans un état pitoyable, il se demanda jusqu'où cette souffrance pouvait encore aller. Alors oui, il pleurait. Comme un enfant perdu, comme s'il n'était plus que l'ombre de lui-même. Il n'arrivait même plus à avoir une quelconque pensée logique. Et même la douleur physique qu'il ressentait, n'était rien à ce qu'il se prenait dans la gueule par Klaus à cet instant.
Le réconfort, il ne l'aurait pas. Il allait devoir faire face comme d'habitude. Comme celà s'est déjà produit. Mutt s'était forgé une carapace pour éviter de se prendre tout dans la gueule et là... Il avait fait l'erreur de laisser entrer Klaus qui venait de tout détruire littéralement.
Oui, il lui reprochait de ne pas assumer sa relation en public avec Klaus. Mais clairement, et cet incident actuel le montrait, il n'était pas prêt. Ca n'était pas des caprices, c'était plus profond que ça.
" Klaus... " Il pleurait, et n'arrivait plus à parler... Les sanglots prenaient le pas sur ses paroles. Il se secoua la tête et il avait l'impression que sa tête allait exploser, son cœur aussi... " S'il te plait... Arrête... "
La colère n'était plus là, elle était asservi par quelque chose de plus fort, de plus dévastateur. Même lui ne pouvait pas le définir. On pourrait croire qu'il en fait des caisses pour rien, mais il ne se maitrisait plus. Alors il avait du mal à respirer, il montrait clairement un spectacle pitoyable mais il s'en fichait tellement. Il était au bout.
Bon, visiblement, il donnait un gros remue ménage à l'étage, une infirmière entra et vit alors le spectacle. Elle regarda Mutt et Klaus. Plus conciliante que son homologue docteur, elle s'approcha de Mutt en s'inquiétant de son état. Elle jeta un regard noir à Klaus en comprenant rapidement qu'ils venaient d'avoir une dispute dans un très mauvais moment.
" Il se passe quoi ici ? Allongez vous, je vais vous faire une perfusion de calmants, ca va vous faire dormir, et vous... Je sais pas ce que vous lui avez dit mais sortez d'ici... Au moins pour prendre l'air... Vous me le laissez tranquille ! "
Mutt n'était pas de ce genre à se plaindre mais il tomba dans les bras de la femme et continua à pleurer. Il ne la connaissait pas, mais c'était le premier geste protecteur qu'on lui donna. L'infirmière était un peu maladroite dans ses gestes. Elle appuya sur un bouton pour qu'un collègue vienne l'épauler dans ce bordel ambiant.
" Il va partir... Je veux pas... " souffle-t-il à l'infirmière alors qu'elle le tient dans ses bras.
" Et bien qu'il parte... Je vais demander de la morphine et je vais vous donner un anti-anxiolique. Vous allez dormir... C'est mieux pour vous là. On va vous mettre dans une chambre. Et vous pourrez appeler quelqu'un pour venir vous chercher, je vous laisse pas sortir dans cet état-là, quoi que le médecin vous ait dit et pas avec lui... "
Elle tira un tiroir dans un chariot près du fauteuil et tira deux cachets. Elle les donna à Mutt pour qu'il les prenne.
" Prenez ça, ça va vous calmer. Et respirez... On va éviter la crise d'angoisse par dessus cette petite fête joyeuse. "
Elle voit que Klaus est encore là à les observer. Elle le regarde et lui dit:
" Je vous ai demandé quelque chose non ? "
code by Eressëa
I'm tired of being what you want me to be. Feeling so faithless, lost under the surface.
Don't know what you're expecting of me Put under the pressure of walking in your shoes.
Les reproches que lui a fait Klaus, il les lui a déjà faits par le passé, avant d'admettre qu'ils étaient exagérés, ou encore qu'il n'avait pas suffisamment pris la peine de se mettre à la place de Mutt avant de les prononcer. Cette fois, rien de tout ça... Parce que Klaus n'est pas vraiment là, et il a presque l'impression que Mutt n'est pas vraiment là, lui non plus, comme s'il y avait une vitre transparente, mais si épaisse, entre eux, c'est à peine s'il arrive à le voir, s'il arrive à l'entendre, l'esprit dominé par quelque chose qui n'est pas tout à fait lui. Si bien que les sanglots de celui qu'il aime, qui lui auraient arraché le coeur en n'importe quelle autre circonstances, parviennent à peine à l'atteindre.
Il y a tant de rage, de détresse, d'incompréhension, en lui, en cet instant. Et cette paranoïa de plus en plus grande. Les regards accusateurs des médecins sont intolérables. Il est un monstre à leurs yeux, et Mutt un saint sans reproche. Est-ce qu'il est vraiment si horrible que ça ? Est-ce qu'il a vraiment été un petit ami si minable tout du long ? Est-ce que vraiment, il n'a jamais su lui montrer à quel point il l'aimait ? D'un seul coup il est là, figé, comme un con, et il sait juste plus quoi faire. C'est presque une libération qu'on lui demande de sortir, il a besoin d'être seul, là, tout de suite, de prendre l'air. Si on ne le laisse pas seul, il va imploser, littéralement, et ce sera encore pire. "Oui, oui, c'est bon, je m'en vais", dit-il, presque extérieur à lui-même, quand l'infirmière qui a l'air de le considérer comme la lie de l'humanité (paranoïa, toujours). Il met pourtant un certain temps à repartir, et c'est à peine s'il s'est vu agir au moment de glisser discrètement un plaquette de comprimés dans sa poche.
Une fois dans le couloir, il ne se voit pas plus fondre en larmes, comme si c'était un autre qui pleurait à sa place, à chaudes larmes, les ongles enfoncés dans son cuir chevelu, il sent cette légère douleur, et les larmes qui roulent sur ses joues. Il a à peine fait quelques pas qu'il se laisse glisser dos au mur pour s'asseoir au sol, comme un con. "Merde, merde, merde..."
Il se répète ces mots encore et encore jusqu'à en perdre le compte. La nervosité reprend le dessus sur tout le reste, et il sent qu'il tremble comme une feuille. Frénétiquement, il fouille dans son sac... Bon... C'est pas raisonnable, mais en même temps, si, ça l'est... Il a plus le contrôle de lui-même depuis plusieurs heures déjà, et rien de tout ça ne serait arrivé s'il avait juste... juste... Un regard autour de lui, il s'assure que personne ne le voie prendre sa dose.
Tout en agitant nerveusement ses jambes, qu'il enroule de ses bras, il continue de sangloter. Le V accentue tout, la douleur aussi... et alors il la sent, toute la portée de sa connerie, et il sait aussi que c'est trop tard. Il a l'impression de pouvoir entendre distinctement le bruit d'un coeur qui se brise, il ne sait plus si c'est le sien ou celui de Mutt, ça n'a pas d'importance. Le V le fait d'ordinaire se sentir terriblement puissant. Là... Il se sent juste puissamment stupide. Et malheureux. Mutt ne lui pardonnera jamais ça. Au fond, il vaut mieux pas.