Première thérapie de couple

feat. Mutty

Que Mutt n’ait pas l’intention d’être de passage ou non, cela ne retire pas forcément le risque qu’il disparaisse un jour de sa vie sans qu’il l’ait décidé, d’une manière ou d’une autre… Klaus sait qu’il ne doit pas penser ainsi, et bien souvent, il parvient à occulter cette pensée, mais à d’autres moments, en revanche, il ne songe qu’à ça, au fait qu’un bonheur tel que celui que Mutt lui procure ne peut pas durer, Nécessairement. Et chaque pique qu’il lui adresse un peu hasardeusement en sont une sorte de preuve à ses yeux… Que tôt ou tard, il finira par admettre qu’il mérite mieux que lui, qu’il ne vaut pas le temps qu’il lui a consacré. Et ça, c’est le « meilleur » des scénarios, celui où Mutt l’abandonne de son plein gré, et pas celui où on le prive de lui pour une raison bien plus insupportable et douloureuse. Cela dit, la promesse que lui fait sa moitié fait un bien immense à Klaus. Oui, quand il lui promet de rester avec lui, qu’on ne se débarrasse pas de lui si facilement, il veut croire que c’est totalement vrai, sans condition aucune. Cette promesse qu’il lui fait de le rendre heureux, c’est aussi une promesse d’être heureux en retour, puisque l’un ne va pas sans l’autre, et Klaus avait eu grandement besoin d’entendre cela. Au final, cette thérapie foirée aura eu ce mérite : ils sont loin de s’être tout dit, mais au moins, ils se sont parlé, et ça, c’était super important.

« Massage exotique hein ? » se marre Klaus. « Ça impliquerait que quelqu’un d’autre soit autorisé à te tripooter, et désolé de te l’apprendre, mais ce corps de dieu grec est la propriété exclusive de mes doigts de fée », déclare-t-il d’un ton tout à fait goguenard. « La danse, par contre, déconne pas, j’aime l’idée. Puis faut qu’on prépare une putain d’ouverture de bal pour notre mariage, le truc qui va en mettre plein la vue à tout le monde », ajoute-t-il avec un grand sourire. « Mais on peut trouver un autre truc, je suis sûr, quelque chose de fun. Là tout de suite j’ai du mal à en trouver qui oblige à rester habillés mais… »

Il lui adresse un sourire éloquent. On ne va pas se mentir, le fait que la situation ait été très lourde et la conversation tout autant le pousse tout naturellement à faire dévier le sujet vers quelque chose de plus léger mais aussi, nécessairement, de plus lubrique. Parce que bon, être sérieux, ça oblige à être n peu sage, mais ils savent tous les deux qu’elle est la meilleure manière de soulager les tensions en tout genre.

D’ailleurs, le choix de la suite de leur programme n’est pas totalement irréfléchi. Bon, Klaus est à fond, premier degré, dans les péripéties de Carrie, Samantha & cie, mais s’il propose à Mutt de se mettre devant cette série qu’il connaît par cœur, c’est bien parce qu’il compte les mettre devant un programme pas trop accaparant histoire de… pouvoir éventuellement se laisser distraire.

« Mince alors, c’était pas du tout le but », se marre Klaus en plaçant une main devant sa bouche, l’air faussement offusqué quand Mutt suggère qu’il va très certainement commencer à le tripoter s’il s’emmerde un peu top.

Pendant que Mutt cherche les pop corns, Klaus lui allume la télé et prépare leur programme. Une fois Mutt de retour, Klaus se laisse enlacer avec plaisir. Bon sang que ça lui fait du bien.

« Moi aussi je t’aime, t’as même pas idée », répond Klaus avant d’embrasser ses lèvres presque comme si sa vie en dépendait.

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« Attention par contre, je veux pas d’une valse plan-plan, faut qu’on fasse une choré du feu de dieu, en mode Dirty Dancing mais encore plus classe », s’amuse Klaus qui, pour tout dire, est assez inspiré par l’idée de prendre des cours de danse avec Mutt.

Pas qu’il soit forcément un bon danseur en dehors des boîtes de nuit (et encore là, on va dire que c’est une question de perspective), mais la danse, c’est particulier, c’est sensuel, ça veut dire quelque chose, et en plus, oui, il s’agirait de ne surtout pas manquer une occasion de se faire remarquer à leur mariage (même si le fait que c’est leur mariage devrait techniquement suffire, justement, mais n’essayez pas de l’embrouiller avec ce genre de subtilités). Oui, il est carrément partant pour ça, et il se promet de leur trouver un prof de danse fissa histoire de mettre tout ça à exécution. C’est que même si leur mariage reste encore quelque chose de très flou dans leurs esprits, parce qu’il leur reste mille et une choses à penser, ce n’en est pas moins un projet suffisamment important pour planifier ce genre de préparation bien comme il faut.

« Je suis toujours capable de te surprendre », reprend Klaus avec un air éloquent quand Mutt remarque qu’il n’est pas encore tout à fait certain qu’il y ait un truc qu’ils n’aient pas testé tous les deux. Il n’a sans doute pas complètement tort, mais Klaus veut croire qu’ils sont encore capable de se surprendre de bien des manières. « Freud c’était un gros con et un immense pervers qui pensait qu’au cul, on s’en cogne de ce qu’il aurait eu à dire », se marre Klaus en même temps que Mutt quand ce dernier suggère que leur addiction au sexe était éventuellement quelque chose qu’ils auraient dû évoquer.

Peut-être bien… mais s’il y a une chose que Klaus ne se voit clairement pas corriger dans leur relation, c’est définitivement ça, ce besoin impérieux, constant de ne faire qu’un avec lui. Peut-être que ça peut sembler compulsif au point d’être dérangeant, mais il s’en fiche. Et puis, ce n’est pas vraiment une addiction au sexe en soi, quand Mutt n’est pas dans les parages, Klaus ne se verrait pas sauter sur tout ce qui bouge pour compenser. C’est une addiction à lui, ni plus ni moins, et si beaucoup affirmeront qu’il n’y a rien de sain à remplacer routes ses addictions, que ce soit à l’alcool ou à d’autres sortes de drogues, par celle-ci, Klaus de son côté estime que ce n’est pas si mal. Et il ne veut rien changer à cela. Il a besoin de Mutt, un point c’est tout. C’est quelque chose de puissant, de viscéral… c’est comme ça, pas autrement, et c’est tout.

Évidemment, le générique n’a même pas eu le temps de commencer que Mutt a déjà fait basculer Klaus par-dessous lui sur le fauteuil… et ce n’est pas Klaus qui va s’en plaindre. Au contraire, même, parce que clairement, il estime que ses péripéties sexuelles valent cent fois celles qui pourraient apparaître à l’écran. Il sent sa peau frissonner sous les doigts experts de Mutt quand ces derniers parcourent son torse sous son T-shirt, et les mots qu’il prononce ont le don de faire grimper son excitation en flèche.

« J’en ai une petite idée, ouais », répond Klaus d’un ton mutin quand Mutt lui fait remarquer à quel point il est accro à lui. Un peu qu’il le sait ! Lui-même est totalement accro à lui, comment est-ce qu’il pourrait l’ignorer ? Ses propres doigts impatients s’activent à défaire la ceinture de Mutt (parce qu’ils ne vont pas prétendre s’apprêter à faire du tricot, là, tout de suite). « Mais si tu veux me montrer à quel point… Je dis pas non. »

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« T’as vraiment zéro culture ciné, c’est pas croyable », fait mine de le blâmer Klaus au sujet de Dirty Dancing (film dont il est fort à parier que Mutt ne l’apprécierait de toute façon pas s’il devait le voir mais qu’il le poussera à voir quand même, même s’il y a de fortes chances pour qu’ils se montrent tout aussi peu attentifs devant ledit film qu’ils ne le seront dans quelques instants devant leur série). « Moi je vois pas le souci de danser à poil, ça nous ferait gagner du temps, d’ailleurs on devrait toujours potasser cette idée de mariage nudiste… mais bon, pour le bien de l’ancêtre. »

Klaus hausse les épaules, amusé. Il a remarqué que Mutt le faisait très souvent, d’appréhender ce que seraient les réactions de son père par rapport à l’une ou l’autre de ses actions hypothétiques, et il ne peut s’empêcher de trouver cela touchant. Malgré tout, il s’épargne le fait de le lui dire : il ne voudrait pas que ça lui sape le moral inutilement, même si ce ne serait pas le but du tout.

Clairement, l’ambiance n’est plus aux grandes conversations ouvertes ou aux introspections à rallonge (même si l’un et l’autre devront sûrement admettre que ça leur aura fait du bien). L’heure est à quelque chose de beaucoup plus léger, et par conséquent de très apprécier. C’est l’heure, disons-le tout net, de s’envoyer en l’air. Et quand on connaît les deux lapins que son Mutt et Klaus, on pourra déjà apprécier qu’ils aient tenu aussi longtemps avant de se sauter dessus, c’est dire si la situation était exceptionnelle – et méritait d’être considérée comme telle.

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Son corps tout contre le sien, il s’efforce de reprendre son souffle du mieux qu’il le peut, mais les battements chaotiques et désordonnés de son cœur ne semblent pas vouloir retrouver une cadence normale. Redescendre d’un tel état d’extase est chose presque impossible, mais en même temps, il n’est pas vraiment pressé de redescendre. Il veut bien rester dans cette bulle commune, dans ce cocon confortable pendant des heures et des heures.

« Je ne vais nulle part », souffle Klaus avec un tendre sourire en se calant confortablement contre son amant.

C’est une promesse à plus d’un niveau. Ici et maintenant, il est évident qu’il ne se verrait pas aller où que ce soit. Il se sent bien, là, tout contre l’homme qu’il aime, et il n’a pas envie d’aller où que ce soit ailleurs. Tout ce qu’il souhaite, tout ce qu’il désire, ce n’est rien d’autre que savourer pleinement la présence de l’homme qui fait si fort battre son cœur et lui donne plus que jamais le sentiment d’être vivant. Oui, il ne compte pas quitter ses bras, et surtout, il ne compte pas le quitter tout court, il l’aime terriblement, il ne peut pas partager un autre oxygène que le sien, ce serait comme s’asphyxier, ni plus ni moins. Non, il ne va nulle part. Il n’ira jamais où que ce soit. Et certainement pas où que ce soit où Mutt ne se trouverait pas.

Il hoche la tête avec un sourire satisfait. Enfin, il sent que Mutt a complètement compris ce dont il essayait de le convaincre. Oui, il la ressent. Il la ressent constamment. Leur connexion. Ce n’est pas juste le résultat du plaisir qu’ils se procurent mutuellement, ce n’est pas seulement l’effet de la communion de leurs deux corps, ce qui les unit est quelque chose de transcendant, et qui va bien au-delà des mots. Que Mutt commence à le comprendre, pleinement, ça le soulage. Il avait trop besoin qu’il le comprenne enfin.

« Je savais que tu finirais par comprendre. » Il sourit. « Non, la prochaine étape, c’est le neuvième ciel. » Il sourit. « Je t’aime Mutty. T’es toute ma vie. » Il soupire légèrement. « J’ai grave envie de pop-corns et j’ai pas envie de quitter tes bras. Ma vie est si dure… »

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« Tu ne peux pas lutter contre mon intelligence supérieure », s’amuse Klaus qui ne le pense pas du tout. Pas qu’il se pense bête non plus, pourtant, ou du moins, il pense que son intelligence s’exprime d’une manière alternative et souvent dévaluée, mais il ne s’estime certainement pas supérieur à Mutt, bien au contraire. Il porte tant l’homme qui partage sa vie aux nues qu’il aura plutôt tendance à penser tout l’inverse, mais il est d’autant plus heureux, pour ne pas dire fier, de tout ce qu’il réussit à lui apporter malgré tout, envers et contre tout.

Il rit franchement quand Mutt remarque que pour leur bien à tous les deux, ils devraient quand même éviter de monter trop haut. Il a sûrement pas tort, mais il prendra le risque quand même, et tant pis si Mutt n’est pas prévenu à l’avance. Oui, lui aussi, il l’aime bien, ce huitième ciel, et s’il s’écoutait, il y passerait absolument toute sa vie, mais bien sûr, ce n’est pas envisageable. Mais en attendant, même comme ça, tout contre Mutt, à juste savourer sa chaleur, sa présence, la caresse de ses doigts dans ses cheveux, il y trouve plus que largement son compte.

« Je pensais plutôt à un plan à trois, en fait », quand Mutt suggère que Klaus serait bien capable de le tromper avec sa Sainteté du pop-corn. Jamais de la vie, bien sûr que non ! Ni sa majesté du maïs soufflé, ni avec quiconque, mais pourquoi choisir quand on peut tout avoir, pas vrai ? « Oh, ça ça me plaît, par contre », fait Klaus avec enthousiasme quand Mutt parle directement de lui grignoter dessus.

L’instant d’après, Mutt s’efforce du mieux qu’il peut de récupérer le paquet de popcorn du bout des doigts, à l’aveugle et avec les conséquences que ça ne pouvait qu’avoir, tout naturellement. Comme c’était à prévoir, le paquet tombe au sol et le pop-corn se déverse partout par terre, attirant directement l’attention d’Indy, ce radar à bouffe devant l’éternel.

Klaus observe la scène avec un fou rire qu’il ne réussit pas à réprimer tant il trouve cette situation absolument hilarante, et il rit de plus belle quand les deux se retrouvent au sol, au beau milieu des popcorns et Indy au milieu. C’est aussi risible que ridicule, et en même temps, il ne peut se départir de son hilarité. C’est à leur image, au bout du compte : complètement chaotique.

« Mais quel grand seigneur », fait Klaus qui se sent à deux doigts de pleurer de rire en récupérant le pop-corn que lui tend Mutt et que, sans gêne, il cale entre ses dents avant d’approcher ses lèvres de celles de Mutt pour lui faire goûter au pop-corn rescapé avant de l’embrasser plus franchement, se fichant bien qu’ils soient par terre et que leur chien leur tourne autour comme un véritable désespéré de son côté. Ce n’est qu’après un temps qu’il daigne se redresser sur le canapé, tout en sondant sa peau légèrement moite pour retirer les morceaux de pop-corn qui y sont restés collés. « Sexy », commente-t-il en se marrant de plus belle. « Je crois qu’il va falloir passer sous la douche. Oh non, j’ai envie de prendre un bain, plutôt, pas toi ? »

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« Fouille bien, surtout, on sait jamais où ces petits machins peuvent se fourrer », s’amuse Klaus d’un ton qui ne tolère que très peu d’équivoque tandis que Mutt suggère de l’inspecter afin de retirer tous les morceaux de pop-corns qui seraient restés collés avant qu’ils ne prennent leur bains.

Comme c’est à prévoir, les mains de Mutt se baladent plus qu’il n’est nécessaire pour cette inspection ô combien primordiale, mais ce n’est clairement pas Klaus qui va s’en plaindre. C’est même tout l’inverse, et sans surprise, il cherche, bien évidemment, à en obtenir plus. Il est complètement hilare quand Mutt commence à le chatouiller. Déjà que toute cette situation était parfaitement risible, mais Mutt, qui connaît son corps par cœur, sait exactement quelles zones attaquer pour le faire vriller. Klaus cherche à se débattre et à riposter, mais on ne peut pas dire que le résultat soit forcément remarquable. Pas grave, il se marre, et mieux encore, il se sent bien. Des moments de complicité comme celui-là valent la peine que peut engendrer chez lui toutes les disputes et les confrontations qu’il peut y avoir entre eux. Il voudrait toujours se sentir aussi bien qu’en cet instant. Lui, Mutt, et Indy qui vient leur réclamer des caresses… qu’est-ce qu’il pourrait bien demander de plus.

« Tu vois, t’es obligé d’arrêter, ce pauvre Indy est jaloux », fait mine de le plaindre Klaus alors qu’en fin de compte, il ne serait même pas contre le fait que Klaus continue, même s’il rit tellement qu’il en aurait presque des crampes au ventre : là, clairement, il se fait des abdos en acier. Entre les crises de fou rire et les parties de jambes en l’air, on peut dire qu’ils s’entretiennent. Klaus reporte son attention sur Indiana afin de le gratifier de dizaines de caresses. « On forme la famille la plus sexy et la plus chaotique qui existe, et pourtant on part de loin », fait Klaus en se marrant avant de se relever afin de se tenir sur ses deux pieds. « Tu me rends heureux, Mutt Jones », fait-il plus sérieusement, en fixant Mutt amoureusement.

Bon, il s’agirait de ne pas trop céder à la mièvrerie, mais c’était presque trop tentant en fin de compte. La communication n’était pas toujours simple entre eux, mais Klaus tenait tout de même à dire les choses à Mutt, et plus encore quand c’est pour lui faire comprendre à quel point il rend sa vie meilleure. Ça, c’est le genre de choses que Mutt arrivait de plus en plus facilement à lui dire, et sans réserve. Il ne se lasserait jamais, dans tous les cas, de lui dire à quel point il l’aime, et combien il est important à ses yeux : il en serait bien incapable quoi qu’il en soit : il ne peut pas retenir l’intensité de ses sentiments envers lui : ce serait un gâchis des plus absolus, et il le sait, ils le savent tous les deux.

« Bon, cette baignoire va pas se remplir toute seule », ajoute-t-il avant de se diriger vers la salle de bain pour faire couler l’eau du bain.

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On s’en fout d’où on part, seule la destination compte. Klaus ne saurait être plus d’accord avec ces paroles. Il est exactement du même avis, oui, et l’air de rien, ils en ont fait, du chemin, depuis le jour de leur rencontre. Alors oui, clairement, c’est encore laborieux par pas mal d’aspects et les embûches ne manqueront pas de se placer encore sur leur chemin, mais en attendant, ils sont là, et ils ont sacrément évolué, tout de même. S’ils ne sont peut-être qu’à la moitié ou aux deux tiers du chemin, tant qu’ils n’oublient pas de poursuivre la route ensemble, alors ils continueront d’aller bien, c’est une chose en laquelle Klaus veut croire dur comme fer, envers et contre tout. Et quand Mutt affirme que quoi qu’il advienne, il se battra pour lui, Klaus le croit sans l’ombre de la moindre hésitation.

« Moi aussi je me battrai pour toi, toujours. »

Et même s’il n’est définitivement pas un guerrier né, il veut croire qu’au moment de défendre l’honneur et les intérêts de Mutt et de leur relation, il sera capable de se trouver une force et une énergie insoupçonnées : l’expérience l’a d’ores et déjà plus que largement prouvé. Et le jeu en vaut la chandelle. Car oui, Klaus le dit comme il le pense : Mutt le rend effectivement heureux. Ce n’est pas une manière de penser, c’est bel et bien le fond de sa pensée.

« Moi aussi je t’aime », lui répond-il avant de se diriger vers la salle de bains.

De son côté, Mutt a une idée derrière la tête. Il ne tarde pas à leur trouver des bougies, de l’encens, de quoi boire, une musique d’ambiance… Et c’est le paradis… Mutt a raison, il s’agit de faire les choses bien, et en l’occurrence, Mutt les fait clairement à la perfection – mais qu’attendre d’autre de sa part, en même temps ? Quand il décide de faire les choses, il les fait toujours à la perfection.

Alors ils se glissent dans le bain et profitent autant de la chaleur de l’eau que du fait de se trouver tout l’un contre l’autre. Mutt le couve de caresses tendres que Klaus lui rend également, simplement heureux de pouvoir être à côté de là.

« Un week-end en amoureux, ça me paraît bien. » Bon, la dernière fois qu’ils sont partis dans un bungalow au bord de la mer, ça a été une catastrophe absolue avec les résultats que l’on sait, mais… Bon, au moins, cette fois, Klaus sera complètement sobre. Normalement, ça devrait faire une grosse différence. « Juste toi et moi, seul au monde et la plage à perte de vue. » Il pousse un soupir d’aise. « Tu penses vraiment que le thème plan de table et organisation de mariage est raccord avec l’ambiance cocooning ? » remarque Klaus avec un fin sourire qui veut bien dire qu’il ne fait jamais que chambrer Mutt, en réalité. « Mais oui, je veux qu’on s’y mette aussi… plus on traîne, plus je tarde à être ton mari, et ça c’est inacceptable… Mais pas aujourd’hui. »

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« Tant qu’on part pas pêcher notre poisson nous-mêmes et qu’on a le droit d’aller aux toilettes comme des gens civilisés, le périple en mode Robinson Crusoé, ça me parle », confirme Klaus quand Mutt suggère qu’ils pourront couper toute communication avec le monde extérieur pour se concentrer uniquement l’un sur l’autre.

Tous les deux seuls sur une île déserte pour de vrai, ils passeraient sans doute plus de temps à se sauter dessus qu’à chercher des solutions à leur subsistance, mais c’est là une pensée qui lui plaît sacrément, il faut le dire. Et il a bien envie de se concentrer sur l’excitant et sur l’aventureux sans penser du tout à tout le reste. En n’y pensant surtout pas, tant qu’à faire.

Klaus pousse un soupir exagéré quand Mutt lui parle de ses plans de table. Honnêtement, c’est une concession que Klaus fait pour Mutt, mais il s’en passerait bien, de ces histoires de plans de table, car lui de son côté n’a besoin que de Mutt, de leurs proches, et vite fait de quoi manger. Il adorerait pouvoir juste disposer des tables à l’arrache et laisser tout le monde s’installer où il veut : mais il sait déjà que ce n’est clairement pas comme ça que les choses vont se passer, et il va devoir faire avec.

« Ce sera parfait puisqu’on sera ensemble, tu sais bien », il fait en souriant, parce qu’il le pense, et qu’il veut que Mutt ne passe pas tout leur mariage à s’angoisser du moindre couac et sache, au contraire, en profiter pleinement, mais Mutt est Mutt, et il ne se départira pas si facilement de son sempiternel besoin de tout contrôler. Klaus a beau dire, ce n’est pas comme s’il n’avait pas totalement conscience de cela : bien sûr qu’il le sait. Il le sait même pertinemment. Ceci dit, c’est vrai aussi qu’ils ne peuvent pas juste laisser faire et ne pas intervenir, il est forcément important qu’ils en fassent un minimum, c’est même une chose absolument primordiale.

En attendant, c’est vrai que ne faire qu’en parler retarde l’échéance, et Klaus a beaucoup trop besoin, beaucoup trop envie de pouvoir être officiellement considéré comme le mari de l’homme qu’il aime plus que tout au monde. Et oui, lui aussi veut que le monde sache qu’ils s’aiment comme des fous, et qu’ils n’aient aucune forme de doute à ce sujet. Sauf qu’admettre ça, c’est aussi suggérer que Mutt est véritablement capable de s’assumer pour ce qu’il est, et tous les deux savent que ce n’est peut-être pas tout à fait le cas, en réalité. Bon, ce n’était pas comme si tous leurs proches n’étaient pas au courant à ce stade, et même leur entourage moins proche, mais… Klaus l’observe, voudrait pouvoir recueillir un peu de sa tourmente. Dans le fond, il le sait, Mutt n’est pas encore totalement prêt… Chaque jour, ses efforts paient et il fait un pas de plus, mais il est loin de la ligne d’arrivée. Il est arrivé à Klaus de se dire que Mutt ne serait plus jamais prêt, mais il a fait tant de progrès en si peu de temps… Malgré tout, il est évident que tout n’est pas gagné.

« Les seuls qui ont besoin de savoir sont ceux en qui t’as suffisamment confiance pour en parler. Les autres seront pas à notre mariage, de toute façon », fait Klaus en le serrant fort contre lui. « Moi, je suis sûr que tu finiras par être prêt », ajoute-t-il dans un souffle, tout contre sa peau.