Once upon a time a hippie and a greaser...

feat. Mutt

Klaus resserre leur étreinte quand Mutt vient se blottir contre lui, il le serre même un peu trop fort entre ses bras pourtant frêles et en profite pour humer son odeur, pour savourer tout ce qui fait que Mutt et Mutt, et qu’il n’y a personne d’autre en ce bas monde qu’il serait capable d’aimer davantage, avec autant de conviction et autant de force. Il le serre contre lui comme si sa vie en dépendait, comme si s’écarter, même de quelques millimètres, revenait à courir le risque de le voir lui échapper. Klaus en est là : il a si désespérément besoin de lui qu’il ne peut s’empêcher de songer à ce qui se passerait s’ils décidaient l’un et l’autre de mettre la menace de s’éloigner à exécution, c’est presque irréel, surréaliste, comme ils découvrent avoir besoin l’un de l’autre alors qu’ils se connaissent au fond si peu. Leur connexion est surnaturelle, cosmique, elle est de l’ordre de ces si nombreuses choses qui ne s’expliquent en aucun cas… ou d’une seule manière. Ça se résume en trois mots. Trois mots que Mutt a finalement le courage de prononcer, trois mots qui ont le don de réchauffer le cœur de Klaus à un point inimaginable.

« Je t’aime aussi, Mutty. »

D’aucuns argueraient que c’est trop tôt, qu’ils ne savent pas ce qu’ils disent, qu’ils ne devraient certainement pas s’adresser de telles déclarations enflammées si tôt dans leur relation… dont ils ne savent même pas encore si elle en est réellement une. Mais Klaus s’en fiche. L’amour, ça ne répond à aucun code, à aucune règle. L’amour, ça ne se commande pas. C’est une évidence, totale et absolue. Une évidence qu’il n’a pas envie de nier pour la forme. Ils n’ont personne à convaincre ou à impressionner, ils n’ont de toute façon pas l’intention de parler de leur relation et de leurs sentiments à qui que ce soit. Alors, à partir de là, pourquoi est-ce qu’ils devraient hésiter ou se mettre des barrières ? Ils s’aiment et c’est l’un des plus beaux sentiments au monde. C’est une chance, et ils doivent l’observer ainsi, ainsi et pas autrement. Klaus se promet même de répéter ces mots le plus souvent possible à Mutt, s’ils peuvent lui faire autant de bien que l’inverse, alors ils n’auront pas été prononcés en vain.

En attendant, inutile de partir dans les grandes effusions non plus, et ce n’est probablement pas un mal que de lui faire remarquer, en effet, que leurs pizzas ont de fortes chances de refroidir avec tout ça.

« Pauvres pizzas qui attendent désespérément dévorées, je les entends nous appeler », complète Klaus pour jouer le jeu de son interlocuteur et détendre l’atmosphère avant de se servir une part généreuse. « Et tu peux me poser toutes les questions que tu veux, tu sais. J’ai pas l’intention de te cacher quoi que ce soit. »

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feat. Mutt

La pizza froide, c’est pas franchement le festin du siècle, mais Klaus s’en fiche. La pizza est froide, mais son cœur est chaud (oui, j’ai un peu honte d’avoir écrit ça). Rien ne saurait entacher le bonheur qu’il ressent en cet instant. Mutt l’aime, il aime Mutt, ils s’aiment. Le reste, on peut le dire, il s’en contrefout très franchement. Oui, ça lui va très bien de manger de la pizza froide tant il la mange en compagnie de ce jeune homme qui lui plaît tant, et sans qui il n’est plus capable d’imaginer sa vie à l’heure actuelle… non, il n’en est tout bonnement plus capable.

« La personne qui a un jour décidé de mettre de l’ananas sur un pizza devrait être foutu en tôle », confirme Klaus d’un ton très sérieux. S’il y a bien un sujet sur lequel il ne faut pas transiger, c’est définitivement la pizza à l’ananas. Puisqu’ils sont d’accord sur ce point, c’est bon, ils peuvent être satisfaits et soulagés, ils sont bel et bien sur la même longueur d’ondes, et tout ira bien pour eux.

Klaus savoure donc une nouvelle bouchée de sa pizza froide mais pas loin d’être la meilleure pizza de toute son existence, parce qu’il la savoure dans les meilleures conditions possibles, alors que Mutt lui dit qu’il ne sait pas tout sur lui, ce qui est vrai, en dépit de toutes les choses qu’il a racontées à son sujet. Oui, clairement, vu la vie bien remplie qu’a été celle de Klaus Hargreeves, il est on ne peut plus évident qu’il ne pourrait pas tout lui avoir dit au cours des quelques échanges qu’ils ont eus tous les deux. Mais c’est difficile de leur expliquer toute la situation.

« Alors honnêtement… j’ai tout un tas de trucs à dire, c’est clair, mais si tu me demandes comme ça de but en blanc de choisir une histoire au pif, je saurais pas laquelle te raconter. »

C’est beaucoup plus simple de raconter ses histoires dans unn contexte particulier. Klaus peut être un excellent orateur, mais faut qu’il soit mis dans les bonnes conditions pour cela. Ceci dit, il y a peut-être une bonne manière d’en apprendre plus l’un sur l’autre en forçant le jeu tout en le rendant intéressant.

« Oh ! Je sais ce qu’on pourrait faire pour en apprendre plus l’un sur l’autre… » Parce qu’il est évident qu’il a de nombreuses choses à apprendre au sujet de Mutt aussi, également. Et c’est tant mieux, quelque part, c’est agréable, aussi, d’en avoir encore des choses à apprendre les uns sur les autres. « Tu as déjà joué à « Je n’ai jamais » ? »

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C’est le genre de jeu un peu débile, le genre qu’on fait en soirée, quand on est ado et qu’on se prend une des premières cuites de son existence… Mais que voulez-vous, du haut de sa trentaine, Klaus Hargreeves reste, malgré tout, un véritable adolescent attardé. Alors, de sa part, il ne fallait clairement pas s’attendre à autre chose. Ouais, le coup du jeu à boire pour apprendre à mieux se connaître, il se dit que c’est pas si mal…

Bon, Klaus s’est résolu à la sobriété, mais le « Je n’ai jamais » au jus de fruits, ça fonctionne aussi, pas vrai ? C’est pas vraiment ce qu’ils boiront qui compte, c’est plus le fait de se donner une bonne raison de partager. Parce que faire de longs discours sur leurs vies respectives, c’est un peu trop formel et beaucoup trop plombant. Non, Klaus n’a pas la moindre envie que leur soirée se change en longue conversation franchement lourde de sens. Il a envie que ça reste léger, et que ça leur permette plus facilement de se livrer à cœur ouvert, sans avoir peur de tout se dire, sans se mettre de barrières quant à ce qu’ils se confieront l’un à l’autre.

« T’sais quoi ? On peut commencer à l’eau, le temps que les bières rafraîchissent. C’est pas spécialement l’alcool le plus important », affirme-t-il.

Bon, il va devoir lui parler de ses addictions, dans le genre de sujets qu’il serait plutôt important d’aborder assez vite, mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, il a surtout envie de se donner l’occasion de découvrir Mutt. Ça ne veut pas dire qu’il s’épargnera de poser des questions délicates ou de faire des affirmations lourdes de sens, mais tout devient plus simple quand on donne aux choses les contours d’un jeu, et c’est bien ce qu’il a la ferme intention de faire.

« Allez, je commence », il fait une fois qu’ils sont tous les deux autour de la table. Il n’a pas vraiment réfléchi à la première affirmation qu’il fera, mais il fait de son mieux pour ne rien laisser paraître. Ce n’est pas bien important, et dans tous les cas, plus la chose est spontanée, mieux c’est, de ce point de vue, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. « Je n’ai jamais… connu ma mère biologique. »

Bon, c’est pas incroyable comme premier sujet, du moins à ses yeux, mais il estime que ce n’est pas si mal, après tout, pour commencer, alors il va décider de se contenter de cela pour le moment, et il se dit que ce ne sera probablement pas si mal au bout du compte, car cela permet d’aborder le sujet de la famille et de l’identité, et dans un cas comme dans l’autre, tout découle toujours de ça, pas vrai.

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feat. Mutt

« C’est quoi le souci avec les profs ? » il sourit, ravi de voir Mutt se livrer, c’est ce qui est important pour lui, et en passer par le sujet de la famille lui semble être la meilleure manière de faire – même si, c’est vrai, il lui a déjà parlé de son père (ce qui prouve qu’au final il n’a pas tant de secrets que cela pour lui). « Tu sais, c’est pas le sang qui compte. Bon, mon père adoptif était un connard fini, mais mes frères et sœurs n’ont pas le même sang que moi – enfin je suppose –, mais ça fait aucune différence à mes yeux. » Il marque une pause. « C’est pas cool de la part de ta mère de pas t’en avoir parlé, mais j’imagine qu’elle voulait te protéger, une connerie du genre », suggère-t-il.

C’est bien connu, on veut agir du mieux que l’on peut pour les personnes qu’on aime et, résultat des courses, on échoue lamentablement. C’est un fait avéré, c’est un fait vérifiable. C’est un fait que Klaus a trop souvent expérimenté pour ne pas en avoir conscience. Mais ce n’est pas le moins du monde un problème, néanmoins. Il n’ajoute rien, cependant, il laisse Mutt reprendre le jeu, et ce dernier le fait parfaitement, même si dans ses règles du jeu, on disait « je n’ai jamais » au sujet de choses qu’on avait effectivement jamais faite – mais ça ira plus vite de procéder ainsi. Evidemment, Klaus boit son coup. Bien sûr qu’il a été jeté dehors. On parle de Klaus Hargreeves, c’est ni plus ni moins que l’histoire de sa vie. Il prend une gorgée de son verre d’eau avec un léger sourire.

« Je suis le genre qu’on aime foutre à la porte. Tu l’as peut-être pas remarqué parce que tu t’es laisser abuser par mon charisme indéniable et mon regard de braise, mais je fais souvent tache dans le décor. » Il sourit. Il ne dit pas cela pour s’apitoyer ou quoi que ce soit du genre. Il le dit parce que c’est un fait. « Tu veux en parler ? »

Il n’est pas obligé, bien sûr, mais d’un autre côté, si Mutt a évoqué le sujet, c’est qu’il doit avoir deux-trois choses sur le cœur qu’il ressent l’envie de partager. Quant à Klaus, il sera ravi de partager également. Après tout, le principe même de ce jeu est d’en apprendre un peu plus l’un sur l’autre, et c’est donc ce qu’ils feront. Ils le feront forcément, parce qu’ils le doivent. Et parce qu’ils en ont envie. Ils veulent se découvrir, et rien ne leur en empêche. D’une manière ou d’une autre, ils parviendront à gagner une certaine forme d’harmonie. Ensemble. Mais pour cela, ils doivent apprendre à se livrer l’un à l’autre.

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Est-ce que Klaus est surpris d’apprendre que Mutt n’avait pas été un élève franchement discipliné ? Non, définitivement pas. Il aurait eu beaucoup de mal à l’imaginer en premier de la classe. C’est sûr qu’il est pas le genre de gars fait pour les études, tout comme Klaus estimait ne l’avoir jamais été non plus. Il y avait plein d’éléments studieux au sein de la Umbrella, à commencer par Ben et Viktor, mais lui, c’était certainement pas son cas, loin de là. Et il est donc tout à fait capable de se mettre à la place de Mutt, même s’il devine qu’il a eu des raisons de mal vivre ses années d’études qu’il n’est pas totalement capable de comprendre. Quand il affirme avec amertume que les choses ont fini par dégénérer, il n’en dit pas plus, mais Klaus n’insiste pas. Il sera toujours temps de combler les vides plus tard.

A la place, ils poursuivent sur un autre sujet, et qui n’est pas des moindres, puisque c’est le sujet de la famille. Mutt lui parle de ce Ox, ce parrain qu’il a toujours considéré comme un père, un père délirant et à qui il était difficile de se confier.

« Je sais pas si c’est vraiment possible de se confier à un père. Je crois que c’est une légende qui n’existe que dans les pubs de céréales de petit-déjeuner », affirme Klaus avec légèreté dans le but d’aider Mutt à relativiser sa situation. Ce n’était pas très heureux, c’est dommage qu’il n’ait pas eu de figure paternelle plus solide dans sa vie, mais il en a tout de même une, ce qui est déjà beaucoup, l’air de rien.

Pour ce qui est du vrai père de Mutt, revenu de nulle part, Klaus a une opinion moins tranchée sur la question, alors il se contente d’écouter ce qu’il peut avoir à dire. Apparemment, sa mère ne voulait pas qu’il retrouve son géniteur, et ce n’était pas parce qu’elle voulait le protéger… quoi que si, si sa crainte était de ne jamais le voir revenir, probablement que son intention avait été de le protéger quand même, mais ce sont là des subtilités sur lesquelles Klaus n’a pas envie de s’attarder, il préfère écouter Mutt lui en dire plus… Il s’abstient de tout commentaire au moment où Mutt affirme qu’il ne laissera pas sa mère seule… alors qu’il l’a laissée, et que sa mère doit se faire un sang d’encre pour elle.

« Tu peux bien dire ce que tu veux, je suis sûr que ta mère est morte d’inquiétude pour toi. »

Il ne le dit pas pour culpabiliser son interlocuteur mais parce qu’il pense que c’est probablement une chose qu’il a besoin d’entendre, même si, pour le moment, il est peut-être capable de se convaincre du contraire – ça ne durera probablement pas.

« T’inquiète, t’as pas besoin de tout déballer tout de suite », il ajoute quand Mutt évoque cette histoire qui lui est arrivée dans son école de bourges, et qui l’a visiblement traumatisé. Il a envie de savoir, bien sûr, pour l’aider et le rassurer, mais il ne veut pas le pousser dans ses retranchements non plus. Mutt reste vague mais Klaus ne l’oblige pas à en dire plus. « Quel connard… Je suis désolé que t’aies eu à vivre ça. »

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« Différente, c’est sûr… mais peut-être qu’elle aurait pas été mieux pour autant », répond Klaus qui ne cherche pas, contrairement à ce que les apparences peuvent laisser soupçonner, à verser dans la psychologie de comptoir, mais seulement à mieux comprendre la situation de Mutt, afin de s’identifier à son sentiment actuel…

Lui aussi a souvent joué au jeu du « Et si ? ». Par exemple, il s’est souvent demandé ce qui se serait passé si sa mère n’avait pas accepté le marché de Reginald Hargreeves et avait décidé, à la place, de s’occuper de lui… Sans le moindre doute, sa vie aurait été particulièrement différente. Est-ce que ça aurait été mieux pour autant ?

« Oui, je sais, pardon, c’était pas le but… », répond Klaus, mal à l’aise, quand Mutt lui fait remarquer, à juste titre, qu’il n’a pas la moindre envie de lui donner l’occasion de le faire culpabiliser.

Oui, il sait que ses propos peuvent être culpabilisants, son but n’était pourtant pas du tout de le blâmer ou de lui faire la morale… C’était probablement l’impression que ça donnait, oui, mais ce n’était pas le cas, il voulait juste inviter Mutt à parler, y compris pour les sujets qui pouvaient être déplaisants à ses yeux. Ce n’est pas une manière de le mettre au pied du mur, non, pas vraiment en tout cas. A ses yeux, c’est davantage une façon de le confronter à ses éventuels désirs, de lui faire prendre conscience de ce qu’il peut bien vouloir ou non – car après tout, il n’est absolument pas trop tard pour aller retrouver sa mère et avoir avec elle cette discussion qu’ils n’ont pas eu l’occasion d’avoir avant qu’ils ne prennent la décision de partir.

Mais sur ce point, Mutt est catégorique, en tout cas pour le moment. Il n’est pas question pour lui d’y retourner. Il ne s’exprime pas en détails, mais Klaus pense comprendre… Il en sera peut-être capable plus tard, quand il ne sera pas autant remué par son identité sexuelle qu’il la trouve incompatible avec des retrouvailles familiales, alors même que Mutt n’a pas besoin le moins du monde de dire quoi que ce soit à sa mère.

« Tu sais, si tu as honte de toi-même, et peu importe ce qui a bien pu se passer, dis-toi que j’aurais forcément fait cent fois plus honteux que toi. »

Parce que c’est le cas. Quoi qu’il ait pu advenir, il est absolument certain que Klaus ne se moquera pas, et la honte que Mutt ressent n’aura probablement pas lieu d’être dans son esprit. Contrairement à la colère et à toutes les autres émotions négatives qui l’ont peut-être envahi.

« Mais tu m’en parleras en temps voulu. Je n’ai pas besoin de tout savoir… Pas tout de suite, en tout cas. » Il sourit avec douceur avant d’écarter en grand les bras pour accueillir le corps de Mutt tout contre le sien, dans le but de lui offrir l’étreinte la plus douce et la plus réconfortante qu’on puisse imaginer.

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« Le truc, avec la honte, tu vois », fait Klaus en se donnant de grands airs de philosophe sur le retour, chose qu’il n’est pas le moins du monde – évidemment. « … c’est d’accepter que ça sert à rien. J’veux dire… on passe beaucoup trop de temps à se dire que les gens ont que ça à foutre que de se foutre de notre gueule non stop, mais en fait c’est faux, ils sont trop occupés à se dire que d’autres gens se foutent de leur gueule non stop, tu vois ce que je veux dire… L’opinion des autres, ça compte pas parce que ça dure que quelques secondes, et que de toute façon, la plupart des gens sont vraiment très cons… Personne ne pense à toi constamment… enfin… peut-être pas… Moi par exemple… » il affiche un léger sourire. « Sauf que moi je me foutrai jamais de ta gueule. » Il rit doucement. « Bon, sauf si tu dis une connerie vraiment plus grosse que toi », ajoute-t-il.

Bon, en vrai, il ne sait plus exactement où il avait voulu en venir. Il n’a bu que de l’eau, mais il philosophe comme un type bourré… C’est ça d’être défoncé la plupart du temps, même sobre et sevré, on reste… disjoncté… Ou bien c’est juste ça que d’être Klaus Hargreeves. Oui, la deuxième option lui semble plus probante. Toujours est-il que ce que veut Klaus avant tout, c’est rassurer et faire sourire Mutt. Et il espère que ça marche.

« Oui, tu peux le dire, je suis exceptionnel », confirme Klaus quand Mutt lui affirme qu’il est particulier, qu’il n’est pas comme lui. « Mais je suis désolé de te l’apprendre, il n’y en a pas deux comme toi non plus. »

Et ce n’est absolument pas un reproche – loin de là. Dans sa bouche, c’est même un véritable compliment, en réalité. Toute personne est unique, cela dit… mais dans le cas de Mutt, c’est encore autre chose. Il y a quelque chose, chez lui, qui le rend tout à fait irrésistible aux yeux de Klaus. Il ne se souvenait pas avoir déjà ressenti ça. Avec Dave, peut-être, mais là encore, c’était différent. Les circonstances étaient différentes. Klaus ne sait qu’une chose, et c’est que Mutt est aussi unique que le moment qu’ils partagent, et il a envie d’en profiter largement.

« Si je vais rentrer chez moi ? J’en sais trop rien… Peut-être que oui… ça fait un bail que j’ai renoncé à penser à ça… je suis pas trop mal ici », ajoute-t-il en adressant un regard en coin à Mutt. « C’est pas comme si j’avais envie de repartir tout de suite. »

Quant à raconter comment se passe le futur. Il pourrait lui raconter plein de conneries, mais il décide, plutôt que de lui parler de la planète qui se meurt, de l’apocalypse imminente, et ce genre de conneries, de se concentrer sur le positif.

« On n’a pas de voiture volante – ouais, moi aussi ça me frustre, mais on a des téléphones qu’on peut mettre dans nos poches et avec lesquels on peut tout faire. On a un truc génial qui s’appelle Internet aussi. La quantité de porno que tu peux mater avec ce bijou, t’as pas idée ! Ah. On a eu notre premier président noir. La légalisation du mariage gay – bon, pas partout, mais ça progresse. Toujours tout un tas de cons, mais une poignée de gens un peu moins bêtes. »

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feat. Mutt

« C’est pas une question d’oublier ce qui est arrivé, c’est une question de plus laisser ces cons contrôler tes pensées et tes sentiments, surtout que ces crétins, eux, t’ont déjà oublié. C’est injuste, ouais… mais c’est le cas… »

Mais il ne convaincrait pas Mutt si simplement de tourner la page de ses plus anciens traumatismes, c’est une chose que Klaus a bien comprise, et qu’il est capable d’entendre et de respecter en effet. Surtout que vraiment, il suffit de voir le jeune homme en parler pour comprendre qu’il est très loin encore d’être guéri de ce qu’il a enduré, et ça continuera probablement de le hanter et de le tourmenter pendant très, très longtemps. C’est pas quelques paroles qui, si bienveillantes soient-elles, doivent paraître bien creuses, qui y changeront quoi que ce soit à présent. Oui, Klaus a pas besoin de savoir le détail pour comprendre que ce que Mutt a vécu a été tout sauf gentil, et qu’il a trop enduré avant de décider de se rebeller. Mais ça, c’est du passé, maintenant, il ne doit pas commettre l’erreur de croire que tout le monde le jugera aussi sévèrement que ne l’a fait cet abruti fini sur les bancs de l’école.

« Et c’est faux, je fuis régulièrement », ajoute Klaus quand Mutt affirme qu’il a plus de courage que lui. C’est une affirmation qui l’amuse beaucoup, car selon lui, elle ne pourrait pas être plus fausse. Non, il n’est pas valeureux… Et il a tendance à penser qu’il est plus simple de prendre ses jambes à son cou que de batailler. Bon, au sein de la Umbrella, il avait bien fallu, mais après tout, comme tout le reste de sa famille, il avait fini par fuir ses obligations familiales… et après ça… il avait passé la plupart de son temps à courir sans se retourner et sans franchement de dignité. « Y a pas de honte à fuir, au contraire, ça s’appelle l’instinct de survie », ajoute-t-il d’un ton aussi sincère que malicieux.

Muitt n’a pas de lui la bonne vision, selon Klaus, preuve qu’il lui reste encore des choses à apprendre à son sujet, et c’est totalement compréhensible, en réalité… Mutt essaie de s’armer de plus de bravoure qu’il n’en possède en temps normal parce qu’il est question de Mutt, et qu’il veut être à la hauteur de ses attentes, et être capable de l’aider autant qu’il en a besoin. Et d’aide, Mutt en a vraiment besoin. Klaus est probablement le moins bien placé au monde en réalité, lui et son énergie parfaitement chaotique, pour aider son interlocuteur.

Finalement, c’est plus simple de parler plus largement de son monde, et surtout, d’en exposer les contours les plus positifs, même si plein de choses ne vont pas non plus d’où il vient.

« Ah oui, la ségrégation, ça aussi ça a été aboli depuis un bail. Et arrête avec ta leçon d’histoire, s’teuplaît. Si je te dis que c’est vrai, c’est que c’est vrai… Tu vas pas me traiter de menteur, quand même ? »

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feat. Mutt

Klaus a bien conscience que ses conseils peuvent sembler faciles, voire un peu bateau, car simples à donner, et difficiles à appliquer plus concrètement, mais parfois, on a juste besoin de s’entendre dire des évidences, parce qu’on ne se rend pas toujours compte de leur évidence, ou qu’on cherche à la nier. C’est ce que Klaus pense, mais quand Mutt lui répond de la manière la plus sarcastique

« Ouais pardon. Quand tu me trouves con ou mes conseils débiles, tu peux me le dire, tu sais, je m’en rends pas toujours compte... c'est difficile de faire le tri avec toutes les choses incroyablement intelligentes que je dis le reste du temps », remarque Klaus non pas avec agressivité et humour… il veut s’excuser, à sa manière, d’être idiot et de ne pas trouver les mots qu’il faut, car en réalité, il le voudrait tant…

Mais il en semble positivement incapable. Il ne sait pas quoi dire, en réalité… Et il se sent un peu bête, parce qu’il voudrait vraiment être dans la mesure d’offrir le sourire et un semblant de positivité à son interlocuteur en se contentant de lui parler, mais ce n’est pas comme ça que les choses marchent. Ce n’est jamais comme ça que les choses marchent.

« On est d’accord, la fuite c’est quand même vachement confort », confirme Klaus, vraiment sans jugement pour le coup, parce que c’est très précisément ce qu’il pense… Oui, vraiment, il y a quelque chose de rassurant dans le fait de prendre la fuite… et lui le premier est capable de comprendre cela.

« Ah… donc tu me prends vraiment pour un idiot », remarque Klaus en riant en même temps que Mutt lui fait remarquer que la ségrégation, c’est ici et maintenant que ça se passe. D’accord, mais ça a commencé bien avant aujourd’hui, pas vrai ? Et puis… ça va, l’histoire, il la connaît, il l’a regardée d’un peu trop près. « Je sais que ça a l’air improbable là, tout de suite… mais en vrai, ça va arriver super vite, tu sais. Tu vis précisément à l’époque où tu vas voir les lignes bouger, puis disparaître. Toi aussi, tu vas connaître tout ça. » Il hausse les épaules. « Enfin, je suppose que je suis rien d’autre qu’un petit privilégié. Je voulais juste te montrer que y a une justice, que ceux qui se battent aujourd’hui obtiendront justice demain, et que c’est pas juste les délires d’un hippie sevré… tout ça je l’ai vu. » Il marque une pause, décontenancé. « Je voulais juste… te donner de l'espoir, que tu vois les choses comme je les vois. Mais j’étais pas à ma place… je suis pas à ma place, je ferai plus ça, pardon. »

Il est décontenancé, il avait vraiment cru pouvoir apporter de l’espoir à Mutt en lui apprenant que par plein d’aspect, l’avenir n’était pas si mal… Mais il n’était pas à sa place… Et il a l’impression que tout ce qu’il pourrait dire n’aura que pour effet de confirmer à Mutt qu’il n’est qu’un pauvre idiot optimiste.

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Klaus affiche un sourire à la fois contrit et compréhensif. Oui, il le sait, que Mutt est bousillé. Il en a totalement conscience, et il ne peut pas lui en vouloir pour ça. Klaus aussi est bousillé, à sa manière. Pas pour les mêmes raisons, certes, mais il est capable de se reconnaître en Mutt malgré tout. Il sait qu’il ne doit pas le brusquer, mais c’est plus fort que lui : il voudrait que Mutt aille mieux, tout de suite, qu’il transpire la joie de vivre et l’optimisme, qu’il soit capable de voir le bon dans toute chose… Mais ce n’est pas comme ça que les choses fonctionnent… Ce n’est jamais comme ça. Il sait qu’il est privilégié, déjà, pour tout ce que Mutt accepte de dévoiler de lui-même en dépit des circonstances. Oui, s’il est la première personne à qui il en parle, il doit faire en sorte de se montrer digne de telles confidences.

Et pour le reste… Pour le reste, il a conscience d’être un peu lourd, ou à côté de la plaque. Il en fait déjà trop en temps normal, mais avec Mutt, il a envie d’en faire encore plus. C’est important pour lui, il ne peut pas s’empêcher de faire autrement. Il veut que Mutt soit en mesure d’établir des limites s’il doit décider que ce n’est pas assez. Pour la peine, il a un peu tendance, oui, à ne pas se sentir à sa place, mais sur ce point, Mutt trouve les mots pour être rassuré.

« En même temps, les places toutes faites, les cases, tout ça… c’est pas trop mon truc », complète-t-il quand Mutt lui fait remarquer que lui non plus ne sait pas être à sa place.

En fait, il n’e devrait pas y avoir de places attribuées pour commencer. Ce n’est pas ainsi que les choses fonctionnent, ce ne sera jamais ainsi. Et c’est une excellente chose de ne pas se cantonner à une seule et unique place. Vraiment. Alors oui, le reste n’a pas grande importance au final… D’ailleurs, qu’est-ce qui est important en dehors d’eux ? Rien, probablement… ou pas grand-chose, en tout cas.

« T’as vraiment l’air de croire que je suis un expert en tout alors que je suis un véritable raté, tu sais », fait remarquer Klaus avec un sourire en coin alors que Mutt lui assure que pour « tout ça », il ne sera probablement pas aussi bon que lui. L’essentiel, c’est qu’il veuille essayer. L’essentiel, c’est qu’ils le veuillent ensemble. Le reste n’a pas la moindre importance.

Klaus affiche un sourire, qui vient mourir contre les lèvres de Mutt au moment pou ce dernier l’embrasse. Klaus l’embrasse plus longuement et intensifie ce baiser autant qu’il le peut, jusqu’à manquer de souffle, le cœur battant, avec le sentiment de l’embrasser pour la toute première fois.

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Klaus peut bien dire à Mutt qu’il n’est pas un raté si cela peut lui plaire, ce n’est pas pour autant qu’il verra les choses autrement, ce n’est pas pour autant qu’il sera capable de se voir d’une autre manière. Ce n’est pas un fardeau pour lui que de se considérer comme tel, c’est juste un constat. Au regard de ce que l’on est supposé accomplir pour estimer avoir réussi dans la vie, alors oui, Klaus Hargreeves est bel et bien un raté. Mais les lignes sont parfois faites pour bouger. Et quand on sait les faire évoluer dans la bonne direction, alors c’est notre perception tout entière qui peut dès lors changer et se métamorphoser. Bref, s’il n’y a que ça pour plaire à celui qui lui plaît tant, il se promet de ne plus se dévaloriser en sa présence, ou de faire de son mieux en tout cas. De tous les sentiments qu’il brûle d’envie de lui inspirer, la tristesse ne fait certainement pas partie, et il n’a pas la moindre envie de lui faire de la peine. Sous aucun prétexte, même. Il n’a envie que de lui faire du bien. Et sur ce point, il semblerait bien qu’ils soient sur la même longueur d’ondes.

Une lueur malicieuse se dépose dans le regard de Mutt quand ce dernier lui affirme avoir envie de lui, et surtout, ne plus avoir envie d’attendre. Ces simples mots suffisent à l’émoustiller et à libérer l’imagination de Klaus qui ne demande qu’à mettre cette impatience à profit. Lui non plus n’a plus envie d’attendre. Entre eux, il y a eu de nombreux faux départs, c’est vrai, mais chacun d’entre eux a eu le mérite de leur donner la confirmation de ce qu’ils ressentaient profondément l’un envers l’autre. Ce genre de choses ne s’inventent pas.

Alors oui, pourquoi attendre ? Ils en sont restés au stade des préliminaires, il est temps de passer à la suite, à présent. Alors Klaus se redresse en même temps que Mutt et laisse le soin à ce dernier de déplier le clic-clac afin qu’ils puissent s’y installer confortablement. Klaus se laisse tomber dans le matelas aux ressorts inconfortable dans une sorte de grincement qui ne lui dit rien qui vaille mais qui l’amuse plus qu’autre chose. Il a dormi dans des conditions bien pires que celle-ci, après tout. Nettement pires, mêmes.

« Je sens que je vais passer la meilleure nuit de toute ma vie », confirme Klaus avant d’attirer Mutt à lui afin d’embrasser ce dernier à pleine bouche.

Il l’embrasse longuement, caressant sa langue de la sienne, avant d’entreprendre de le dévêtir de pied en cap. Ils n’ont plus un instant à perdre, à présent. Certes, Klaus tient à ce que Mutt donne la cadence afin de ne pas l’intimider, mais il est plus que jamais sûr que ce dernier est prêt. Véritablement prêt.

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