Pas une seconde Mutt n'a envisagé de remettre les compétences, ou plutôt les compétences passées de Klaus en question, il accepte juste la chose comme ça, et même il argumente, et Klaus trouve ça plutôt cool. Mais en somme, il n'y a pas grand-chose qu'il ne trouve pas cool chez Mutt, son seul défaut jusqu'ici a été d'être absolument hétéro, mais c'est le genre de "tares" avec lesquelles Mutt se sent tout à fait capable de composer en ce qui le concerne. Pour le reste, ça l'amuse assez, cette manière qu'il a de vouloir prendre la défense des fantômes qui ont pu croiser la route de Klaus. Oh, il déchanterait clairement s'il en avait croisés autant dans sa vie que ne l'a fait Klaus, mais il aime bien sa façon d'observer les choses, pas forcément parce qu'il la cautionne, mais parce que ça lui change un peu. Même si y avait un fond de morosité dans le discours de Mutt. Klaus ne sait pas si ce dernier a l'alcool triste ou s'il est juste trop miné par l'absence de ses proches pour penser à autre chose, mais Klaus a d'autant plus envie de trouver des moyens et des occasions, quelles qu'elles soient, de lui rendre le sourire.

Klaus ne fait pas trop de commentaires quand Mutt dit qu'il la trouve cool, cette lumière. Lui, il est pas sûr que cette lumière mène vraiment quelque part. Il se demande plutôt si c'est pas justement une lumière au bout de laquelle il y a rien, absolument rien. Le néant. Nada. Pas réjouissant, mais en même temps... Faut bien que les choses aient une fin définitive, non ? Et puis, si c'était si joyeux que ça, cette fichue lumière, Ben aurait pas été si flippé de la rejoindre, et lui il aurait pas tant insisté pour qu'il la rejoigne pas non plus. Mais il veut pas épiloguer. C'est pas parce qu'il peut communiquer avec les morts - qu'il pouvait - qu'il est un expert en au-delà, en vérité. On peut même dire qu'il lui manque un sacré paquet d'éléments. Le genre de choses qu'on peut pas savoir avant d'être mort, sans doute. Et il est pas spécialement pressé d'avoir directement ses réponses.

En attendant, parler de ses pouvoirs, c'est pas la meilleure façon de mettre l'ambiance. Mutt commence à bader sévère, et il risque fort d'entraîner Klaus dans sa chute, avec ça, quand il lui parle de son père adoptif, du fait qu'il le retrouvera quand il sera mort, du fait que sa mère en parle jamais... La lassitude, la tristesse et la fatigue, tout à la fois se lisent sur le visage de Mutt. Généralement, quand on lit ce genre d'expressions sur quelqu'un d'autre, faut le prendre comme le signe assez révélateur du fait que la fête a assez duré et qu'il est grand temps d'aller se pieuter. Surtout quand l'homophobie intégrée de son futur coloc affleure gentiment à la surface. Pas que Klaus lui reproche encore ça à ce stade, mais il voit effectivement qu'il est préférable qu'ils y aillent un peu mollo, là. S'ils laissent la fatigue et l'alcool parler, c'est pas seulement que cette conversation va avoir ni queue ni tête (c'est pas dit qu'elle est déjà beaucoup de cohérence d'un point de vue extérieur), c'est qu'elle va virer au désastre le plus absolu.

"Tu sais quoi, on ferait bien de dormir un peu, t'es crevé, je suis crevé, et franchement, ton canapé a l'air super confortable. Et demain on élabore un super-plan pour retrouver tes parents." Il marque une pause. Et parce qu'il ne peut pas s'en empêcher. "Tu veux que je t'accompagne jusqu'à ton lit ?"