Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Aelita ne saurait dire à quel moment, exactement, leur relation avait pris cette tournure qui devait inévitablement la mener à les considérer comme un couple. Paniquée par ses propres sentiments, elle avait, dans un premier temps, rejeté avec véhémence toute sorte de label, mais qu’elle nomme les choses ou non, cela ne les empêchait pas d’exister, et au bout d’un moment, il faut appeler un chat un chat. Bien sûr, l’adolescente aux cheveux roses aura toujours une affection toute particulière pour Jérémie, qui gardera une place particulière dans son cœur, que personne ne saura lui ôter, mais sa relation avec Xavier est complètement différente… plus mature peut-être ? Elle a l’impression qu’elle découvre avec lui des émotions qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de ressentir auparavant : par bien des aspects, c’est assez désarmant, il faut le dire, mais par d’autres… c’est grisant, exaltant, et elle n’aurait envie d’échanger cela pour rien au monde.

Alors oui, alors que la Saint-Valentin pointe le bout de son nez et que tout le monde parle rendez-vous galant et grandes déclarations, Aelita ne peut s’empêcher de penser qu’il n’y a qu’une seule personne avec qui elle a envie de passer son temps, et cette personne, c’est Xavier. Son message ne lui imposait pas qu’ils se voient, mais elle devait bien admettre avoir espéré qu’il le voudrait lui aussi, et elle s’était empêchée – à grand peine – de sauter de joie quand il lui avait proposé de le voir, de venir chez lui pour qu’ils passent la soirée du lendemain ensemble. A cette pensée, son cœur s’emballe et l’impatience la gagne. Pourtant, ça ne fait pas longtemps qu’ils se sont vus pour la dernière fois, quelques jours, tout au plus, mais loin de lui, elle ressent quelque chose qu’elle ne sait qu’identifier comme une sorte de manque. Elle se sent immédiatement plus heureuse quand il est dans son sillage. Elle a besoin qu’il soit là, présent dans son sillage, pour se sentir elle-même mieux, pour se sentir complète.

Aelita s’est changée une bonne dizaine de fois avant son rendez-vous, demandant alternativement conseil à Scorpius et Maxine par messages interposés (elle ne se hasardera pas à en discuter avec Ulrich et Odd. Toute heureuse qu’elle est d’avoir retrouvé ses deux meilleurs amis, elle n’a pas osé leur parler de sa relation avec Xavier : elle a peur qu’ils ne comprennent pas, qu’ils lui en veuillent d’avoir… tourné la page de Jérémie ? Pourtant, ce n’est pas exactement comme si elle avait tourné la page, elle a juste… voulu continuer)… Finalement, elle s’est rabattue pour une tenue relativement sobre, mais elle l’espère suffisamment élégante pour lui plaire… Elle a cependant renoncé au maquillage, après quelques tentatives qui lui avaient donné le sentiment d’être déguisée.

C’est autour de dix-neuf heures qu’Aelita frappe à la porte, un sac de courses à la main. Elle n’a rien acheté d’extravagant : pizzas surgelées, biscuits apéritifs, chocolat, rien d’incroyable, mais qui devrait faire l’affaire… Quand il lui ouvre, son cœur se réchauffe, et ce sont ses joues qui virent plaques de cuisson quand il dépose un baiser sur sa joue. Pourtant, ils ont déjà dépassé cette étape, mais en dépit de l’évolution de leur relation, elle reste tout de même réservée… Elle rentre malgré tout, et pose son sac sur la première table qui passe.

« J’ai pris touuut un tas de trucs à grignoter, j’espère que ça te va ? J’aurais peut-être pu nous prendre quelque chose de plus élaboré, mais j’arrivais pas à me décider », dit-elle avec un léger sourire tout en retirant sa veste et ses chaussures. « Et tu sais, c’est toujours un peu la même chose. Le stage, les cours… Avec Odd et Ulrich, on se plie en quatre pour retrouver Yumi et Jérémie. On est sûrs qu’ils sont là, maintenant, mais ça risque de prendre du temps… » Elle marque une pause, hésitante. « J’ai hâte que tu les rencontres, mais je t’avoue, je leur ai pas encore parlé de toi. J’ai un peu peur de leur réaction… » Son regard s’abaisse sur son sac à dos, qu’elle a emporté en plus du sac de courses. « J’ai pris des affaires en plus, au ca où, vu que je savais pas à quelle heure on allait finir…. »

En bref, si elle allait rentrer – ou pas – chez elle.

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Xavier se comporte avec elle en parfait gentleman, et l’adolescente doit bien reconnaître que toutes ces attentions ne la laissent pas indifférente. Plus elle se familiarise avec la tournure encore neuve qu’a pris leur relation, plus elle y prend goût… elle en a de plus en plus conscience, et c’est aussi inquiétant qu’enivrant : elle s’attache à lui dans des proportions qu’elle n’aurait jamais soupçonnées. Elle est amoureuse de lui, sincèrement, profondément… et c’est une émotion contre laquelle elle ne cherche pas à lutter, pas alors qu’il est si agréable de se laisser aller. Elle laisse Xavier prendre sa veste et mettre le four en marche tandis qu’elle-même dépose tous les amuse-bouche qu’elle a trouvés sur la table.

« Ne t’en fais pas, il en faut beaucoup pour me mettre KO », répond Aelita d’un ton rassurant, tout de même heureuse que Xavier se soucie ainsi de sa santé.

Car il est vrai qu’elle a beaucoup trop tendance à en faire trop, et sans forcément s’en rendre compte. Possible, en réalité, qu’elle cumule beaucoup de fatigue, mais elle parvient à faire abstraction de cette sensation, parce qu’elle considère que c’est pour la bonne cause. Et à côté de ça, elle a l’impression que sa vie est sur les meilleurs rails, et ça l’aide beaucoup. Parce que sa relation avec Xavier la rend heureuse, parce qu’elle a retrouvé de ses meilleurs amis, et aussi parce qu’elle a su construire d’autres amitiés tout aussi précieuses.

« Oui, j’en suis sûre, maintenant, qu’on va les retrouver, c’est juste une question de temps », confirme Aelita avec conviction.

Elle rit doucement quand Xavier commence à suggérer qu’elle pourrait refuser de le présenter à cause de son côté bad boy. Si vraiment les mauvais garçons étaient tous comme lui, alors le monde s’en porterait sans doute mieux… Aelita est incapable de voir le « bad » de « bad boy » en Xavier. Si elle savait…

« Non, évidemment que je ne vais pas te présenter comme un ami », reprend-elle avec une esquisse de sourire malicieuse. « C’est juste… » Elle prend une inspiration. Dans tous les cas, mieux vaut qu’elle le dise. « Ils vont tous te comparer à Jérémie… » Elle grimace légèrement. Elle aurait envie de se dire que ses meilleurs amis comprendront qu’elle soit passée à autre chose, mais elle est loin d’être totalement convaincue, et pour cause, Ulrich, lui, lui a bien fait comprendre qu’il soupirait toujours après Yumi après tout ce temps. Odd sera sans doute plus… Odd, mais quand même. « Hum… tu vas te moquer de moi mais j’ai jamais bu de bière de toute ma vie. » Elle hésite légèrement. « Mais il y a un début à tout, pas vrai ? »

Ça ne va pas lui faire de mal, après tout, et se connaissant, il y a de bonnes chances pour qu’elle ne trouve pas ça très bon dans tous les cas. Mais puisque cette soirée n’est pas exactement comme toutes les autres, autant en faire quelque chose d’unique, pas vrai ?

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Aelita ne cherche pas à contredire Xavier quand ce dernier lui fait remarquer qu’elle pourrait bien arriver au bout de ses limites, à force de tirer sur la corde. Elle ne dit rien parce qu’elle sait pertinemment qu’il a raison et que tout les arguments qu’elle pourrait déployer dans l’optique de le contredire seraient nécessairement de mauvaise foi. Elle doit apprendre à lever le pied, et c’est ce qu’elle fait, en cet instant, en s’autorisant à passer une soirée tranquille et agréable en présence de ce garçon qu’elle apprécie un peu plus à chaque instant qu’elle passe auprès de lui. Non, ça va bien au-delà de ça. Aelita ne se contente pas de l’apprécier. Elle l’aime. Elle le ressent sans savoir complètement l’exprimer… Et toutes ces façons qu’il a de lui faire comprendre qu’il tient à elle en retour, qu’il s’inquiète pour elle, pour son bien-être et sa santé font qu’il lui plaît encore davantage. Elle ne sait l’exprimer autrement : elle serait incapable d’imaginer encore son quotidien sans lui, à ce stade. Ce n’est pas seulement que sa présence lui est agréable ou lui fait du bien : elle a besoin de lui. Purement et simplement (et elle ne saurait imaginer à quel point une émotion si simple parce que naturelle dissimule se révèle en réalité terriblement complexe).

« En fait, je sais pas… Je crois que dans leur tête, on devait forcément rester ensemble quoi qu’il arrive. C’est… » Elle pousse un soupir. « C’est compliqué… Bizarrement, je crois que ce serait plus simple s’il était là. »

Parce que tant qu’il n’est pas là, c’est presque comme si elle le trompait, et c’est vrai qu’elle y songe, parfois, qu’elle s’en veut d’être passée à autre chose quand elle songe que peut-être que Jérémie, lui, continue de l’attendre, comme, semble-t-il, Ulrich et Yumi n’ont jamais cessé de vouloir être ensemble. Elle se console en songeant que Jérémie, avant tout, voudrait qu’elle soit heureuse, comme c’est son cas pour elle aussi. Certaines personnes ne sont destinées qu’à faire un bout de chemin ensemble avant de prendre des routes différentes. C’est normal, c’est la vie, et encore plus à leurs âges, mais Aelita a beau le savoir, cette situation lui serre le cœur.

« Mais ils vont finir par te connaître et je suis sûre qu’ils vont vraiment t’adorer », reprend-elle en rejetant cette idée déplaisante pour se concentrer seulement sur le positif. Elle a besoin que les personnes les plus importantes de sa vie s’entendent bien, ce n’est pas juste un caprice, c’est quelque chose de véritablement important à ses yeux. « Et tu vas les adorer. » Elle marque une pause. « J’ai envie que vous vous entendiez. T’es important pour moi, et eux aussi, alors… »

Elle baisse les yeux… elle n’a même pas encore goûté à sa bière, pourtant. Eh bien, c’est bien parti, hein !

« Je suis pas si sage que ça », prétend-elle en se saisissant de son verre, mais sans chercher à avoir l’air particulièrement convaincante. Elle boit une première gorgée de sa bière et grimace presque aussitôt. « Urgh… J’espère que ça devient meilleur une fois que l’alcool t’a un peu anesthésié le palais », plaisante-t-elle en reposant son verre et en se rabattant sur des biscuits apéritifs pour faire passer l’amertume de la bière. « Et non, je t’attendais pour le regarder avec toi, histoire que tu puisses te moquer de mes réactions en direct », reprend-elle à l’évocation de leur conversation de Terminator. « Ou pour pouvoir me réfugier dans tes bras au moment de faire ma flipette », reprend-elle avec plus de malice.

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Aelita ne répond pas quand Xavier suggère que son couple avec Jérémie avait cimenté leur amitié. Elle ne répond pas parce qu’elle voudrait lui donner tort mais n’est pas entièrement certaine de le pouvoir. Non, en fait, elle ne le peut pas. Une part d’elle estime qu’il a raison, et cette même part d’elle est également d’avis qu’il doit bien être là, quelque part, et à présent, à cette pensée, elle est partagée entre l’appréhension de le retrouver et de le confronter, et le souhait, tout de même, de retrouver celui qui restera toujours très important pour elle, et ça quoi qu’il advienne. En revanche, quand Xavier reprend la parole, elle se sent l’obligation directe, immédiate, de le rassurer.

« Non, bien sûr que non ! »

Elle est elle-même surprise par l’impulsivité avec laquelle elle lui adresse cette réponse, mais ce n’est jamais pour elle que le témoignage d’un ressenti plus profond, et qu’elle n’a jamais exactement exprimé jusqu’alors. Oui, leur histoire est récente, mais elle est différente, aussi. Aelita a grandi, mûri, évolué… Les sentiments qu’elle éprouve pour Xavier sont différents de ceux qu’elle a éprouvés pour Jérémie, et même si elle éprouvera peut-être un fond de nostalgie au moment de le retrouver, elle est convaincue, en revanche, du fait qu’elle ne changera pas d’avis.

« Je suis bien avec toi. Ça changera pas », le rassure-t-elle doucement en songeant au passage qu’évoquer le sujet de son ex n’avait sans doute pas été des plus malins pour commencer. Elle n’avait définitivement pas voulu embarrasser Xavier ou le mettre dans une position délicate, mais à l’évidence, elle ne lui avait pas rendu service en revenant avec incertitude sur son passé. Il y a beaucoup de choses qu’elle ne comprend pas tout à fait, et qu’elle maîtrise encore moins, mais il y a aussi de nombreuses choses dont elle est entièrement certaine et qui, elle en est réellement convaincue, ne bougeront pas. Ses sentiments pour Xavier en font, à l’évidence, partie.

Qu’il puisse avoir l’inquiétude de la perdre, ça la touche, mais en même temps, ça l’attriste aussi, et elle comprend qu’elle devra lui donner toutes les raisons du monde d’avoir confiance en elle. Quoi qu’il arrive, elle ne le laisse pas, elle restera à ses côtés, envers et contre tout.

« Plus que je l’imagine, vraiment ? » fait Aelita d’un ton malicieux, quand il lui dit qu’elle est importante pour lui, plus encore qu’elle ne pourrait l’envisager.

Elle a terriblement envie de le croire, à plus forte raison qu’il est tout aussi important à ses yeux. Plus le temps passe, plus elle prend conscience de ce qu’il représente pour elle, et d’à quel point elle tient à lui. Elle ne veut surtout pas gâcher ça… ce qu’ils construisent à deux, c’est beaucoup trop précieux à ses yeux.

« Je crois que je vais en rester au soda », confirme Aelita avec un léger sourire d’excuse sans se rembrunir face au sourire légèrement moqueur de Xavier. Elle ne l’a pas volé.

Elle veut répondre quelque chose, mais Xavier prend les devants, et quand il l’attire à elle pour l’embrasser avec cette passion non dissimulée, elle perd tout simplement ses mots. Son cœur bat la chamade, comme jamais, tandis qu’elle répond à son baiser avec tout autant de passion, ses bras s’enroulant autour de son dos.

« Si je reste dans tes bras je risque de ne plus vouloir partir », fait Aelita en dissimulant la sincérité d’un tel propos d’ailleurs une touche de malice. « Tu prends pas peur si je te dis ça, hein ? Mais… Je crois que je suis amoureuse de toi. »

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Aelita se sent touchée d’entendre Xavier lui confesser qu’il n’a qu’elle. Ce n’est pas ce qu’elle veut pour lui, bien sûr. Elle tient à ce qu’il soit entouré, parce qu’elle estime que c’est important, très important, même, mais prendre conscience de l’importance qu’elle a, par conséquent, pour lui, ça la trouble, et ça a le don de l’attendrir plus qu’elle ne l’est déjà naturellement quand elle est en compagnie de ce garçon qui lui plaît toujours un peu plus à mesure que les jours passent, comme si elle ne pouvait s’empêcher de tomber sous son charme, et encore et encore, à chacune de leurs rencontres, toujours un peu plus. Il n’a qu’elle, alors elle fera en sorte d’être digne de tant d’attention et d’affection. Elle veut qu’il ne doute pas du fait qu’elle sera toujours là pour lui, qu’il pourra toujours compter sur elle… Du moins sur le moment y croit-elle dur comme fer, sans deviner un seul instant combien la situation est bien, bien plus complexe que cela.

Elle sourit doucement quand il lui assure qu’il ne veut pas qu’elle parte. Elle non plus ne veut pas partir. Elle ne se sent jamais aussi bien que dans ses bras. Chacun de ses baisers est comme un nouveau souffle. Elle n’avait jamais ressenti ça avant, pas même avec Jérémie. Elle a le sentiment que ce qui se passe entre eux ne saurait jamais être égalé par quoi que ce soit… Et elle ne veut surtout pas que quoi que ce soit puisse l’égaler. Sa place est ici, son front contre le sien, et son souffle doucement déposé sur son visage. C’est fort, c’est inexplicable… Mais Aelita n’a dans tous les cas pas envie de l’expliquer. A coup sûr, cela romprait le charme, et elle ne veut surtout pas cela. Elle veut en profiter comme c’est, elle veut l’apprécier à la mesure de toutes les émotions qu’il lui fait ressentir, y compris celles qu’elle serait bien en peine de comprendre et de véritablement analyser.

Elle fronce légèrement les sourcils quand, après – à son grand soulagement car elle avait eu franchement peur de dire ces mots trop vite et de le mettre mal à l’aise – lui avoir confessé être amoureux de lui également, il lui confesse redouter de ne pas être à la hauteur. Aelita refuse de penser que ce puisse être possible. Bien sûr qu’il est à la hauteur. Il le lui a prouvé à chaque instant qu’ils ont passé ensemble jusqu’ici, sans exception. Elle le trouve si solennel quand il lui demande de ne surtout pas oublier qu’il l’aime que ça l’inquiéterait presque, mais elle préfère se concentrer sur ces trois mots qui sonnent si agréablement à ses oreilles.

« Je ne risque pas de l’oublier », répond-elle avec un grand sourire. « Tu es à la hauteur », ajoute-t-elle en déposant une douce caresse sur son visage. « Tu es sympa, intelligent, attentionné, tu réussis à me faire sourire quand je n’ai pas le moral, tu es celui dont j’attends désespérément les messages quand tu n’es pas avec moi. Tu es à la hauteur. » Elle dépose un nouveau baiser sur ses lèvres. « Je ne l’oublierai pas, je te le promets. » Elle affiche un fin sourire. « Mais tu as le droit de me le répéter juste au cas où. Pour être sûr, tu sais. »

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Aelita se contente d’afficher un doux sourire quand Xavier assure qu’elle est bien trop gentille envers lui. Pour sa part, elle ne le pense pas. Certains ont déjà affirmé que sa gentillesse la perdrait, mais ces personnes-là n’avaient jamais eu affaire à la part la plus combative de sa personnalité. L’adolescente est capable de se défendre, elle est capable, aussi, de sortir les griffes, quand la situation l’exige. Mais en compagnie de Xavier, il est vrai qu’elle aurait tendance à se montrer aussi douce qu’un agneau – mais ce n’est jamais que parce qu’il lui donne des raisons de l’être, et aucune raison, en revanche, de se moquer de lui. Oui, elle est peut-être gentille, mais pas trop gentille, ça non. Elle est surtout sincère. Pour chaque compliment qu’elle lui adresse, il y a quelque chose de l’ordre de la sincérité la plus pure et la plus totale, chez elle. Car oui, Aelita croit mot pour mot tout ce qu’elle vient de dire. Et si Xavier ne sait pas voir ces qualités en lui-même, cela ne signifie pas qu’elles n’existent pas… et peut-être avait-il seulement besoin qu’elle soit là pour les lui révéler, sans l’ombre de la moindre hésitation.

Aelita ne peut s’empêcher de sourire contre les lèvres de Xavier quand il lui répète qu’il l’aime tout en l’entraînant vers le canapé. Elle se laisse faire, de même qu’elle se laisse bercer par la douceur de ces paroles qui trouvent un écho tout particulier dans son cœur et dans son esprit. Personne ne lui avait jamais dit je t’aime de cette manière. En cet instant, Aelita se sent non seulement aimée, mais aussi et surtout désirée, et c’est certainement le sentiment le plus grisant qui puisse être au monde. Elle le savoure comme un découvre une sensation nouvelle. Elle y prend goût, et elle n’a pas envie que sa s’arrête. Elle pourrait rester ainsi, ses lèvres aimantées aux siennes, des heures et des heures durant, sans se lasser un seul instant. Un léger frisson se répand en elle, inattendu, brutal… agréable… En cet instant, il n’y a plus qu’eux deux et cette sensation qu’elle assimile, doucement, lentement, à du désir. Ces baisers lui donnent envie de davantage – irrépressiblement envie de davantage.

« Je crois… », souffle-t-elle doucement contre les lèvres de Xavier. « … que le film peut attendre un peu. »

Est-ce de l’appréhension qu’elle sent poindre au creux de son ventre ? Oui, mais pas seulement. C’est aussi du désir, l’envie d’aller plus loin. Elle redoute bien sûr, d’être maladroite, de ne pas savoir y faire, mais ses pensées s’estompent en faveur d’une autre : elle se sent prête. Et elle ressent, au plus profond d’elle-même, que Xavier est le bon. Elle en a envie. Xavier en a envie aussi… alors pourquoi se retenir, pas vrai ? Non, elle veut vivre cette histoire à cent pour cent, et sans hésitation.

« On a toute la nuit devant nous, pas vrai ? » elle ajoute doucement avant de l’embrasser plus longuement, plus avidement aussi. Avant, tout de même, d’articuler une précision embarrassante. « Tu sais, j’ai jamais… »

Il doit le savoir, mais cette remarque la met malgré tout mal à l’aise. Elle ne la formule que dans l’intention d’aller jusqu’au bout. Pour lui et avec lui.

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Everytime we kiss, I swear I coulf fly

feat. XANA

Le silence qui les avait enveloppés un temps était de ceux, magiques, qui ne devaient être brisés qu’avec la plus grande parcimonie. Dans les bras de Xavier, Aelita se sent bien. Elle se sent complète. Elle a l’impression que tout est à sa juste place, que son corps était fait pour se blottir chaleureusement contre le sien. La jeune femme ressent néanmoins le besoin d’exprimer la profondeur de ses sentiments à son égard. Elle l’aime. C’est si vrai, si naturel, si sincère… elle éprouve ces sentiments si fort qu’elle ne se voit pas faire autrement que de le dire… Xavier peut bien ne rien répondre, les rendre au silence, mais ça lui fait du bien de l’entendre lui répondre qu’il l’aime en retour. Tous les deux, ils sont sur la même longueur d’onde. Ils s’aiment, profondément, c’est un fait qu’ils ne peuvent nier. Se rapprocher charnellement ne devait jamais que le confirmer.

Elle se trouve particulièrement clichée, oui, au moment d’affirmer que Xavier avait été merveilleux… Mais le fait est qu’elle le pense. Il a été merveilleux avec elle. Parce qu’il a été doux, tendre, patient, parce qu’il a été attentif à ses envies et à ses désirs… Il ne lui a pas pris quelque chose, ils ont partagé quelque chose ensemble tous les deux. Ils ont partagé quelque chose de fort, de réel, d’unique… Ce moment n’appartient qu’à eux, et personne ne peut en comprendre la valeur en dehors d’eux… Et ça, très honnêtement, ça lui plaît immensément. Le sourire d’Aelita s’agrandit quand il affirme que ça lui plaît, que ce soit cliché ou non. Il lui partage la peur qu’il a ressentie à l’idée de lui faire mal, mais il n’a aucune inquiétude à se faire, non. Il a été parfait, tout simplement parfait.

« J’ai eu peur aussi… au tout début. Mais tu as réduit toutes mes appréhensions à néant. C’était bête d’avoir peur, quand on y pense. »

Elle rit doucement. Oui, inutile d’avoir peur. Ce qu’ils ont partagé, c’était beau, c’était merveilleux. Ça méritait d’être apprécié ainsi, voilà tout, sans penser à quoi que ce soit d’autre. Peut-être que ses appréhensions n’auraient pas disparu si elle avait été avec n’importe qui d’autre, mais puisqu’il s’agissait de Xavier, elle n’avait pas à s’inquiéter. Elle savait ce qu’elle devait.

« Bien sûr que je le sais », répond Aelita sans doute trop légèrement quand Xavier lui assure vouloir le meilleur pour elle. A ses yeux, ça coule de source. Elle n’est pas en mesure de pleinement comprendre ce que le discours de Xavier sous-entend. Elle n’est pas en mesure d’accepter l’idée que son petit ami soit en train de faire face à des contradictions qui l’impacteront tôt ou tard. « Moi aussi je veux le meilleur pour toi. Tu peux tout me demander, tu sais ? Et tu peux tout me dire, aussi… » Elle le fixe avec un peu plus de sérieux. « Si tu as le moindre doute, la moindre crainte, le moindre questionnement. Tu peux absolument tout me dire. »

Et dans l’idéal, elle voudrait qu’il ne lui cache rien.