[Terminé] La Tour de la Mer [pv Aelita Schaeffer]

La vie était étrange. Arthur méditait sur cette pensée, pendant qu’il se reposait sur la rambarde, au sommet de sa tour. Il faisait encore jour, pas besoin d’allumer l’immense lampe pour guider les navires. Et il était encore trop tôt pour ouvrir le bar. Arthur profita donc de ce moment de répit pour réfléchir. Le regard se perdant dans l’horizon, vers cette immense étendue d’eau qui semblait sans fin. Y avait-il une issue ? Pouvait-on fuir par la mer ? HA ! L’ancien super héros avait déjà tenter. Une première fois en nageant, croyant toujours avoir son don. La deuxième par un bateau. Mais, c’était comme si la mer et la terre le renvoyaient toujours à la case de départ. Il était, comme beaucoup d’autres, prisonniers ici. Pour quelle raison ? Il l’ignorait.

Curry cru que privé de ses dons, on lui proposait une vie normale comme n’importe quel être humain. Puis, des phénomènes étranges ont eut lieu et il commença à retrouver peu à peu ses facultés. Quand on pensait comprendre ce mystère, il s’épaississait. Comme si quelqu’un ou quelque chose, s’amusait à changer les règles pour son propre amusement, à tourmenter de pauvres âmes capturer dans ses filets. Si seulement Mera était là, elle serait le réconforter, l’aider à voir plus clair dans cet océan de brume. Hélas, il était seul, Aquaman n’avait plus le moindre coéquipier pour le seconder. La seule compagnie avec laquelle il y trouvait un certain réconfort, fut celui des vagues qui courraient à sa rencontre, pour mourir au pied de la tour aussi rapidement.

L’océan… Un ami capricieux qui fut à la fois source de ses joies mais aussi de ses peines. Un paradoxe indéfinissable, qui plongeait l’ancien justicier dans une spirale sans fin, le privant de tout repère. L’océan lui apportait parfois des réponses, hélas en ce moment, son vieil ami semblait pour de bon retourner contre lui, lui interdisant de quitter cette prison. Arthur baissa la tête pour regarder en contre-bas le phare. Là, les vagues furent les plus violentes et se fracassaient contre la roche qui soutenait sa tour. Qu’il avait envie de s’y jeter, de plonger dans cette eau meurtrière. Non pour mettre fin à ses jours, mais pour rejoindre les profondeurs qui l’ont vue naitre, et nager comme les poissons vers un endroit où il se sentirait chez lui, retourner là où il voulait, revoir ceux qu’il aimait.

Là oui, pour le moment cette chute lui serait fatale, alors il ne resta pas sur cette idée bien idiote. Curry se redressa, se disant s’il devait rentrer ou non. Peut-être ouvrirait-il plutôt l’Atlantis. Voir quelques têtes désireuses de lui parler de tout et de rien lui ferait du bien. Il aimait la compagnie des gens. Le jeune homme retourna donc à l’intérieur du phare. Il descendit l’escalier en spirale qui longeait le mur comme dans ces tours des châteaux forts et qui donnait sur différentes salles de vie. Il voulait trouver ses clefs pour ouvrir le bar qui se trouvait à l’extérieur, au pied du phare, mais quelque chose d’étrange avait lieu…

Un souffle frais envahissait sa demeure et le fit frémir. Aurait-il oublié de fermer une fenêtre ? Possible. Mais quand il arriva au rez-de-chaussée, l’ancien roi des mers eut une curieuse surprise.  Ce n’était pas une des étroites fenêtres qui était restée ouverte, mais la porte d’entrée même. Elle était grande ouverte, laissant entrer un vent glacial venant des côtes. Arthur referma délicatement cette dernière, se demandant bien ce qu’il se passait car sa porte à lui, était toujours fermer. C’est alors qu’il entendit du bruit dans la pièce d’à côté, le salon. Quelqu’un s’était infiltrer. Il aurait aimé avoir son Trident, avec ça, il ferait fuir n’importe quel ennemi, mais il devra se contenter de sa prestance, de sa voix et de sa force retrouvée.

Arthur entra donc dans le salon. Une belle petite pièce chaleureuse, avec un vieux canapé en cuir, un poste de télé, une table basse… Enfin, une salle classique. Il entra silencieusement et repéra l’intru qui se trouvait vers le fond de la salle. Se plaça dans son dos, aussi silencieusement que Catwoman, Arthur racla bruyamment sa gorge avant de s’adresser à l’intru.

"Puis-je vous aider ?"

L’intru, ou plutôt l’intruse ne manqua pas de surprendre le gardien de phare. En effet, loin de ressemblait à une grande cambrioleuse comme Catwoman, il s’agissait d’une jeune fille. Une adolescente, les cheveux roses et toute fine se tenait devant lui. Si c’était une voleuse, elle n’était pas très douée. En même temps, Arthur devrait plus souvent verrouiller sa porte. La preuve étant que même si le coin rencontrait que peu de monde, on n’était pas à l’abris d’une surprise. Et parlant de surprise, Curry ne comprenait pas trop de quoi voulait parler l’inconnue. Elle semblait confuse et prétexta la curiosité de visité. Une idée bien amusante qui fit bien rire sur le coup le gardien de phare.

"Et si quelqu’un vit ici, même si c’est peu commun je vous l’accorde."

La jeune fille voulait partir. Pourquoi pas, après tout elle était entrée de manière illégale chez quelqu’un non ? Mais Arthur n’était pas du genre à juger trop vite et durement quelqu’un. Il trouvait cela bizarre que quelqu’un prête ainsi attention à son phare et avant qu’elle s’en ailler, il aimerait la questionner juste un peu pour mieux comprendre.

"Vous êtes passionnée par les phares ?"

Dans son monde, les gens s’y intéressaient uniquement à cause de lui. Mais attention, ce n’était pas une bande de fan ou de journalistes cherchant à le glorifier comme on le faisait avec Superman ou Green Arrow. C’étaient surtout des petits curieux qui voulaient voir « L’homme poisson », « Celui qui venait de l’Atlantide. » On cherchait à le railler, poser des questions à la fois stupide et embarrassante. Parfois on venait aussi pour le voler. Il se souvint de cet archéologue qui s’était introduit chez lui pour lui voler son trident. Sauf que là, il n’y avait plus de trident dommage.
L’inconnue, si elle venait volée quelque chose aussi, était mal tombée, il n’y avait rien ici à dérober. Curry fit un pas vers elle et lui tendit sa main avec un peu de naïveté. Il faisait gaffe bien entendu, mais loin de ressemblait à Batman qui mettrait tout le monde en cellule en attendant d’en savoir plus, Arthur resta fidèle à son approche plus diplomatique.

"Je m’appelle Arthur Curry enchanté. Vous vouliez donc voir le sommet ?"

En même temps, on pouvait comprendre l’attrait du bâtiment. Une immense tour au milieu de nulle part, on pouvait se demander à quoi cela pouvait ressembler à l’intérieur. Et puis, on devinait facilement qu’en haut, on avait une vue imprenable des alentours. On pouvait voir loin par-delà les mers, mais aussi sur les terres et apercevoir la ville scintillait la nuit. Peut-être que cette jeune fille voulait apercevoir ce panorama fantaisiste, se laissant aller à la rêverie, la découverte d’un monde dont on pouvait y vivre, mais ne rien savoir.
Arthur oubliait parfois comment il était jeune. Insouciant certes, mais au final, tellement différends. Malgré qu’on voulût bien le côtoyer, on se méfiait de lui, de ses pouvoirs. Et déjà très jeune, il fut en charge de lourdes responsabilités en tant que super-héros puis en tant que prince. Mais les envies liées à cet âge, il les avait vécues.

En tout cas, même s’il lui accordait le bénéficie du doute, Arthur resta méfiant un chouilla du moins, sur les réelles intentions de la jeune fille. Comme dit, très jeune il fut en charge de lourdes responsabilités, mais le cas inverse existait aussi. Il en avait vue des jeunes se laissant entrainer par le côté obscur. Des adolescents, parfois encore plus jeunes, qui devenaient des voleurs, des assassins ou pire. A chaque fois, Curry fut peiner de voir de si jeunes âmes corrompues. Il était heureux alors ayant pu aider Kaldur'ahm d’éviter de finir comme son père.

Arthur était tenter de penser à une fille des villes. Une idée comme ça, voyant son look un peu moderne, ses cheveux d’une couleur si inhabituelle comme raffolaient les jeunes en ce temps. Et quand on disait ne pas connaitre la mer, cela renforçait l’image de l’enfant de la jungle de béton. Arthur était du genre ouvert. Issu de deux mondes opposés, il avait appris à accepter et s’approcher envers chacun, quel que soit sa différence. Il ne jugeait donc pas selon l’apparence de l’autre, mais par ses actions et encore. Sur le coup, il prit la jeune fille pour une voleuse, ou un ancien ennemi cherchant vengeance, mais à présent, l’ancien super héros se sentait un peu plus rassuré.

Peut-être que Curry faisait fausse route et que cette fille cherchait à le berner, mais il ne trouva pas d’excuse pour la rouster de quelques manières. Arthur lui accorda bien le bénéfice du doute, et même s’il restait un tant soit peu méfiant, il aborda l’intruse amicalement, les muscles détendus, et léger sourire sur le visage.
Parlant d’idée curieuse, une autre lui vint à l’esprit. Arthur se souvint qu’il y a peu, la fameuse Catwoman avait eu une protégée. Une nouvelle cambrioleuse qui aimait le rose aussi. Il en a entendu parler, mais ne serait dire son nom et encore moins à quoi elle ressemblait. Il avait appris cela au détour d’une conversation entre Aqualad et Nightwing.

L’inconnue se présenta à son tour sous le nom d’Aelita Schaeffer, l’air confuse. Voilà en tout cas qui facilitera les échanges. Son nom paraissait allemand, mais ce n’était qu’une impression. Curry serait curieux de la questionner à ce sujet, mais cela n’avait aucune importance. En tout cas, ce patronyme ne lui disait rien du tout. Mais ce n’était en rien grave, il aimait rencontrer de nouvelle tête, une des raisons qui le poussa à ouvrir un petit bar au pied du phare.

"Un plaisir Aelita Schaeffer."

Sans doute venait-elle d’un autre monde. Que disons-nous, bien sûr ! Il était clair depuis le temps, que chaque habitant était un kidanpper d’un autre univers. Les gens qui venaient se souler à « L’Atlantis » déliaient facilement la langue et à chaque fois, racontaient la même histoire. Ils venaient de tel ou tel monde. Là il y avait des vaisseaux, là des dragons, des machines étranges etc. Arthur était donc aussi curieux de savoir d’où venait la jeune fille. Mais il trouvait que le demander aussi vite serait indiscret, mal placé.
Bras croisé sur son torse, Curry tourna son regard vers le début d’escalier qui montait jusqu’en haut de la tour de la mer, avant de se retourner vers son « invitée ».

"Donc vous désirez voir le sommet. Cela vous dit d’aller voir ?"

Aelita était une jeune fille ne devant même pas avoir vingt ans. Cependant, Arthur resta respectueux, la vouvoyant plutôt que se permettre quelques familiarités. Si elle n’avait pas plus de dix ans, oui il emploierait le pronom « tu », mais comme elle semblait bien plus mûre, il ne voulu la mettre mal à l’aise en adoptant ce genre d’approche.
Et effectivement, malgré son intrusion et qu’elle ne soit qu’une inconnue dont Arthur ne lui devait rien, il consentit sans grand mal à accéder à son désir, à savoir visiter. Si depuis le début elle disait la vérité, il n’y avait aucun mal à la laisser voir à quoi ressemblait le sommet du phare. Et puis, si cela lui faisait plaisir, Arthur en serait ravi.

En tout cas, si son intention n’était pas de voir à quoi ressemblait la vue, que ce n’était qu’un prétexte, une excuse de dernière minute pour cacher ses réelles intentions, Curry aura l’occasion de le vérifier et d’agir en conséquence. Mais il n’avait cependant aucune intention de se montrer agressif, et si Aelita fut animée de mauvaises intentions de son côté, peut-être que cette visite dissiperait ses dessins. Néanmoins, Arthur Curry resta confiant et comme nous l’avons dit et redit, il accorda un minima de confiance chez elle.

Aelita exprima volontiers son désir d’aller visiter. Ce n’était pas un oui timide, exprimait par une jeune fille intimider par un inconnu la dépassant de plusieurs têtes. Elle voulait aller voir, et puis, si ce n’était pas le cas, la porte restait grande ouverte, elle pouvait partir comme bon lui semblait, forcée à rien. Elle devait être née au milieu d’une ville ou en pleine campagne, et découvrait la mer, du moins le phare pour la première fois de sa vie. Le bâtiment était une curiosité, quelque chose ayant l’apparence d’une attraction. Arthur lâcha un sourire.

"Très bien alors, suis moi."

Prenant les devants, Curry servit de guide dans la tour. Il remonta en tête de cortège, le long escalier qui longeait le mur et qui menait aux autres pièces, chacune les unes sur les autres. Mais chaque porte étant fermé, on ne pouvait deviner la nature de chaque. Le gardien se rappelait de quand il était arrivé ici pour la première fois. L’île ne ressemblait en rien à Amnesty Bay et encore moins l’Atlantide. Mais ce phare… Quand il le découvrit… Il ressemblait tellement à celui dont son père avait la charge. Sauf qu’ici, la tour pouvait servir de lieu d’habitation. Arthur pensait y voir un signe et voilà pourquoi il s’y est installer.
Il pensait que quelque chose était préparé pour lui. On ne parlait pas de destin, Arthur n’y croyait pas vraiment, mais plus comme un genre de jeu de piste où chaque élément familier le rapprocherait peut-être de la raison de tout ceci, mais surtout, à retrouver ses proches. Pour le moment, peu d’autres indices lui furent fournit, mais pour l’heure, l’homme des mers garda espoir.

"Ça va ? Pas trop fatiguer ?" Plaisanta Curry à l’attention de la jeune fille.

Cela n’avait pas l’air vu de l’extérieur, mais pour ceux n’étant pas préparé, gravir l’escalier d’un phare pouvait avoir un quelque chose d’exténuant. C’était long et les marches un peu raides demandaient pas mal d’effort. Arthur bien entendu, était familier avec ce genre d’exercice et gravissait sans peine et sans fatigue. Mais pour quelqu’un d’autre, c’était moins évident.

L’ascension s’arrêta devant une porte en bois. Arthur joua avec un trousseau de clef pour l’ouvrir et découvrir derrière une grille qui donnait sur l’extérieur. La lumière blanchâtre du ciel recouvert d’une fine couverture nuageuse entra dans le bâtiment. On entendait déjà quelques goélands qui se disputaient à côté. Curry ouvrit la grille qui grinça légèrement avant de libérer le passage.

"Mademoiselle Aelita, vous voici au sommet de votre tour. Profitez bien de la vue."

On arrivait dans la cabine de surveillance, où se trouvait la fameuse lanterne guidant les navire, protégée par une cloison en verre faisant le tour. Actuellement, la lanterne n’était aucune source de lumière et ne tournait pas, attendant son heure. S’approchant de la baie vitrée, Arthur ouvrit une autre porte qui donnait sur un balcon faisant le tour de la cabine. De là, on avait une vue incroyable d’un côté de la mer et de l’autre, de la ville.

Le ciel devant, était d’un bleu pur recouvrant l’étendue de l’océan, venant se mourir à plusieurs mètres en dessous d’eux. On voyait entre les deux, quelques volatiles planant et criant, sans doute à la recherche d’une proie. Et que dire de l’air bien frais, du souffle qui frappait la toure et s’engouffrait apportant avec elle, les effluves de la mer.
Arthur s’approcha de la rambarde, s’appuyant dessus à moitié pencher, contemplant un paysage qu’il connaissait par cœur, mais dont jamais il ne se lassa. Tout semblait parfait, calme, magnifique. L’horizon se perdait. On en voyait aucune terre voisine, aucun navire en approche. L’eau dansait sous eux, plutôt se précipitait pour jouer une musique pouvant être à la fois reposante et puissante.

Quelques mouettes voletèrent devant, se disputant au final un peu de nourriture trouvé entre les rochers. Ils n’étaient gênés d’exprimer leur scène devant autrui. Ils se bectaient tapaient violemment des ailes, et quand l’un d’eux parvint à arracher l’aliment, tous deux se séparèrent chacun de son côté.

Arthur faisait à peine attention à la jeune fille. Il la laisse faire le tour si elle désirait, regarder ce dont elle avait envie. Elle pouvait remonter tout le balcon ou explorer la cabine, Curry la laissa étancher sa curiosité.

La jeune femme semblait plus que ravie par ce qu’elle voyait, et honnêtement, cela plaisait au gardien de phare. Savoir que l’une de vos « passion » si on puisse dire, intéressait quelqu’un d’autre, on était heureux et on se sentait surtout moins seul. Les phares devenaient rapidement un objet de curiosité. Mais en soit, peu de gens trouvait cela si passionnant. Mais il est vrai qu’une fois arriver en son sommet, on était facilement charmé par la vue. C’était comme si on voyait le monde différemment, qu’on pouvait apercevoir ce qui échappait quand on foulait la terre. On voyait l’infinie, que le monde était vaste un joli rappel. Pour Arthur, c’était surtout les souvenirs avec son père. Quand il perchait là-haut avec lui, et que ce dernier lui racontait des histoires, lui parlait de sa mère ou lui inculqua ces valeurs qu’il a fait sienne.
Son invitée lui posa quelques questions, ce qui fit sortir l’ancien super héros de ses réflexions nostalgiques. Est-ce que le phare était actif ?

"Bien sûr qu'il est." Répondait-il tout souriant. "Mais il est vrai qu’il est moins utile que de là où je viens."

Un phare qui guidait des navires fantômes. Une lumière défiant des ténèbres, mais pourquoi ? Sans doute pour une raison symbolique, rappelait au monde, mais surtout au fils de la mer, qu’il y avait toujours de l’espoir quelque part. Et puis, même si on ne verrait jamais un bateau cargo ou de croisière venir accoster cet endroit, il existait des petites embarcations, de pêches ou privés qui voguent autour et peuvent se retrouver piéger en pleine nuit durant une tempête. Et si Arthur n’avait plus ses pouvoirs, il ferait tout son possible pour sauver la moindre vie en mer, qu’il n’y en a qu’une, chacune méritait d’être sauvé.

"Il y a des navires de pêches ou des vacanciers de la ville qui parcours les côtes et la mer est très capricieuse, surtout la nuit."

Arthur se souvenait de son père qui était son héros. Quand un navire était en difficulté, près entre les vagues, menaçait par les rochers, Tom Curry prenait son propre bateau pour allait au secours de l’équipage, au risque de sa propre vie. Le fils tremblait à chaque fois quand son père partait ainsi, sans pouvoir rien, mais admirait de plus en plus cet homme, le revoyant revenir avec ces hommes et ces femmes à son bord et les mettant en sécurité sur la terre ferme. Depuis, Arthur s’était promit d’être digne de son géniteur, de le rendre fière, d’être un héros à son égal.

D’ailleurs, Arthur venait de finir de retaper son propre bateau. A défaut de ne plus pouvoir respirer et nager sous l’eau, l’ancien roi suivit justement le modèle de son père, pour qu’ainsi avec, il puisse aussi voler au secours des gens perdus en mer. Il manquait encore quelques retouches à faire, mais en gros, son propre bateau était fonctionnel. Il serait tenté de proposer à Aelita d’aller le voir. Mais déjà, que penserait-elle d’un vieux rafiot.

"Et vous alors ? Que faites-vous dans la vie ? J’imagine que vous êtes étudiante."

La jeune fille devait être au lycée. Pourquoi pas un petit boulot à côté. Ou bien faisait-elle tout autre chose qui pouvait surprendre l’Atlante. D’ailleurs, il serait bien curieux de savoir si elle venait, tout comme lui, d’un autre monde. Sans doute que oui. Arthur avait compris, sans doute un peu comme tout le monde, que chaque habitant de ce caillou fut arraché de son foyer. Tous des prisonniers, des élus ? Il voulait bien questionner la jeune fille à ce sujet, mais il avait peur de se montrer trop intrusif et mettre mal à l’aise. Certains devaient pleurer encore la perte de leur chez eux et en parler serait trop difficile. Arthur pouvait parler d’où il venait, mais pas sans verser une larme en pensant à tous ces gens qu’il aimait, et qu’il redoutait de ne plus jamais revoir…

Aeilita était donc au lycée. Arthur l’aurait deviné, mais il préférait toujours demander, avant de déduire quoi que ce soit. Et comme pour beaucoup de monde, il suffisait juste de mentionner le lycée pour faire revivre des souvenirs nostalgiques. La scolarité de Curry était loin d’être banale. On savait depuis bien longtemps sa nature, du moins que le jeune homme n’était pas humain. Contrairement à Superman, ses pouvoirs furent connue déjà à cet âge-là, même avant. On le considérait comme monstre, comme curiosité, la sociabilisation fut difficile. Il connut quelques épisodes plaisants fort heureusement, mais ces années ne furent pas tendre pour lui, comme pour la plupart des jeunes il fallait l’avouer.

"Obsidian North... Ce n'est pas l'entreprise technologique spécialiser dans le virtuel ?"

Arthur ne restait pas coincé tout le temps avec la mer, il connaissait quelques structures importantes de l’île. Avec ses connaissances atlantes justement, il possédait un avantage sur ce qui concernait la technologie, même s’il était loin d’égaler les savants du continent perdu. Peut-être aurait-il pu tenter de se lancer dans la technologie, aider ce monde à évoluer, percer des secrets. Les atlantes n’étaient pas très enthousiastes pour partager leurs secrets avec ceux de la surface, et Curry les comprenait. Mais bon, concevoir des machines avancées n’était pas dans son genre, là il poursuivait ce dont il savait et aimer faire, c’est-à-dire aider et protéger les gens.

Et d’ailleurs, Aelita posa la question à savoir si oui ou non Arthur avait toujours fait ce métier. L’homme du phare prit un moment pour y réfléchir. Répondre à cette question n’était pas aussi simple que de dire « oui je fais ce boulot depuis dix ans, j’ai commencé le 22 octobre etc. » Arthur pensait qu’il fallait prendre en compte aussi, tout un contexte, ce qui a encouragé sur cette voie qui pouvait être perçu comme une initiation à une profession.

"Oui et non je dirais." Aquaman remonta aussi loin que possible pour pouvoir trouver une réponse claire et précise. Revenir dans son propre passé, n’était pas facile, mais il trouva un certain réconfort malgré tout. Regarder l’océan semblait l’y aider, comme si les vagues hurlaient ses souvenirs. "C’est mon père qui faisait ce travail avant moi. Depuis tout petit, il me parlait de ce qu’il faisait, me montrait… Je pense qu’il a réussis à me transmettre sa vie."

Il se rappelait bien de ces nuits, percher au sommet du phare, les deux Curry contemplant une mer noire, avec pour seul éclairage la puissante lampe qui tournait et tournait sans arrêt. Là, Tom racontait à son fils les fois où il avait sauvé des gens en mer, comment il avait rencontré sa mère bien sûr, mais surtout la valeur de sauver et préserver chaque vie. A quel point c’était important de mettre en péril sa propre vie, si cela devait en sauver d’autres, être un véritable héros.
Qu’il aurait aimer avoir son père près de lui en ce moment. Il saurait rassurer son fils et le guider, trouver de sages paroles pour aider Arthur. L’ancien super héros se sentait chaque jour perdu, et même s’il se trouvait un but comme aider autrui, il ne savait trop quoi faire ou où aller. Il chassa ces tristes réflexions pour revenir vers son invitée.

"Et vous alors ? Intéressé par la technologie ? Vous envisagez quoi pour plus tard une fois le lycée terminé ?"

Arthur se mit à siffler. Même s’il avait quelques connaissances technologiques, il demeura impressionné par la passion d’autrui pour ce domaine. Il considérait sans mal n’importe qui œuvrant dedans comme plus compétant ou sérieux que lui. Mais ce qui lui paraissait incroyable, était de voir comment cette nouvelle génération était porté sur la technologie et le jeu-vidéo. Elle baignait dedans, déjà bien jeune, capable de concevoir et comprendre les machines. Arthur à son époque, c’était tout autre chose. Les jeunes à son époque, étaient plus portés sur les voitures, le cinéma et la musique. C’était un peu la fin de l’âge d’or du Rock’n’roll, punk. Parler d’ordinateur, c’était comme parler dans une langue extraterrestre pour tout le monde, et même si certains s’y intéressaient déjà, ils n’étaient pas nombreux.

Curry lui, à quinze ans, était sur d’autres passions. Il copiait ceux de ses camarades pour s’intégrer, mais ce qui lui plaisait vraiment, c’était la mer. Pas une surprise non ? Après pour revenir à l’histoire de l’informatique et la technologie, il eut quelques notions gagnées à l’école. Et quand il rejoignit l’Atlantide, il dû vite se mettre à jour pour comprendre de quoi les conseillers scientifiques lui parlaient. Mais il était loin d’égaler un Cyborg ou un Batman qui eux, étaient des maîtres avec un ordinateur.

"C’est vrai que c’est le grand âge de l’informatique. L’air des ordinateurs." Plaisanta donc le gardien de phare.

Vu aussi à quel point le monde était touché par l’informatique, que tout était en réseau, qu’on pouvait discuter avec quelqu’un à l’autre bout de la planète, c’était presque vitale d’y travailler. Et on pouvait comprendre l’intérêt. Et puis, les jeux vidéo, bon Arthur n’était pas un adepte pour ce divertissement, mais il fallait avouer qu’ils étaient de plus en plus poussés. Le réalisme rivalisé avec le vrai monde. On pouvait être facilement bluffer. D’ailleurs, Arthur eut quelques expériences avec la réalité virtuel, être plonger dans un monde factice. Mais ce n’était pas pour s’amuser avec des amis à faire un gros score ou combattre un boss de fin. Non, les raisons de ces univers furent bien moins glorieuses et visaient plus à nuire qu’à divertir. Enfin, cela dépendait pour qui. En tout cas, Arthur préféra ne plus trop y penser.

"Des jeux vidéo ? Pourquoi pas. Et vous aimeriez faire quoi comme jeu ? Vous avez un style particulier ?"

Curry se souvenait des bornes d’arcades. Il n’avait jamais eu de console. Il y a toucher quand de rares personnes voulaient bien l’inviter. Mais il se souvenait surtout de ces gros blocs électroniques dans de grandes salles, où les joueurs devaient détruire tout ce qui passait devant eux. Astéroïdes, aliens, cubes, fantômes etc. Il n’avait fait que quelques parties, mais n’était pas un gros fan. De toute manière, son père l’encourageait à des activités plus orienter vers l’extérieur.
Toutefois, Arthur se demandait si un jour, il aurait le plaisir d’avoir un enfant… Si on lui accordait cette chance et il savait parfaitement avec qui, il concevrait ce dernier, sera-t-il comme tous les jeunes de son âge, avachit dans un canapé ou cloitrer dans sa chambre devant un écran ? Il voudrait élever un enfant dans la normalité, lui assurer un équilibre, mais le laissait toujours devant un jeu, n’était peut-être pas très sains.

Après toutes ces pensées remontées en lui, Arthur les exposa de manière synthétisée. Pas qu’il cherchait à exposer un point de vue, mais trouva cela fort utile pour poursuivre la conversation. Il appréciait parler avec la jeune fille. Cela l’aidait à réfléchir, voir les choses autrement et revoir ses points de vue sur certaines choses et surtout… A se changer les esprits.

"Je dois avouer que ce n’est pas trop mon truc comme on dit. Je suis d’une génération d’avant et me sens étranger à tout ça. Il faut dire que c’était les débuts des jeux sur consoles tout ça."

Arthur écouta donc la réponse d’Aelita. Il ne savait pas trop à quoi s’attendre, il se laissait aller à la surprise. Et donc, quand la jeune fille lui exposa ce qu’elle aimerait bien concevoir, Curry ne fut ni surprit, ni déçus. S’il devait au moins faire un commentaire, ce serait que la réponse pouvait paraitre trop vague. Mais peut-être que la demoiselle n’était pas encore décidée. Et puis, une conceptrice de jeu devait toucher à de nombreux genres, ne pas rester focaliser sur une seule chose. Arthur sourit. Sa compassion et son amabilité n’étaient en rien obséquieux, mais d’une profonde sincérité.

"Avant tout, c'est une expérience que vous cherchez à faire vivre. Une sorte de voyage dans un tout autre monde."

C’était ainsi qu’il comprenait et voyait la chose. Quitter le monde réel pour un autre, et même si on savait qu’il était factice, on y trouvait du plaisir et c’était consentit. Pas comme certains méchants qui prenaient plaisirs à vous enfermer dans une prison virtuelle pour justement vous torturer dans un jeu sadique. Arthur se souvint d’une fois justement, où lui et Mera furent prisonnier d’un autre monde. Ce n’était pas vraiment un monde virtuel, mais ça s’en approchait. Une sorte de rêve on pouvait dire où l’incroyable et l’impossible devenaient normales. Dans cette « réalité », lui et sa fiancée virent leur plus grand rêve réalisé, mariées et ayant un enfant. Mais ce bonheur fantasque, n’était pas conçu pour leur faire plaisir, mais souffrir. Car la fin du scénario fut aussi éprouvant qu’un cauchemar et le retour à la réalité violente.
Il fallait avoir un mental solide, infrangible pour s’en sortir indemne. Arthur montrait donc l’image d’un homme qui s’était remis comme pour n’importe quel cauchemar le matin. Mais en réalité, il n’arrêtait pas d’y songer et redoutait qu’au final, ses résistances mentales arrivaient au bout. Curry préféra laisser ce tome de sa vie derrière lui, si possible.

Aelita souleva la question justement si au final, ils n’étaient pas tous prisonnier d’une de ces fausses réalités. Un puissant concepteur informatique aurait prisonnier chacun d’entre eux dans une capsule reliée à une machine ? Curry avait déjà vue ça. En réalité, il avait du mal à se souvenir de tout, tans les épreuves rencontrer contre une légion de super vilains furent nombreuses. Comme s’il avait un doute, ou convaincre tous les deux, Arthur se pencha légèrement au-dessus de la rambarde pour inhaler avec force, l’air du rivage. La légère brise fraiche fit frémir sa peau, et le chant, si on pouvait nommer ceci ainsi, d’une mouette raisonnait à ses oreilles. Tout semblait si réaliste, difficile de dire que tout n’était qu’un programme.

Aelita se tourna vers lui, et Aquaman, lui accorda un regard qui se voulait complice. Il aimerait répliquer, mais la jeune fille annonça quelque chose qui le déstabilisa sur le moment. Bien sûr, il avait compris qu’il n’était pas seul à venir d’un autre monde et qu’il avait de grandes chances de rencontrer quelqu’un dans le même cas que lui. Cependant, y être confronter avec un quelque chose de surprenant. Et loin d’être gêner et avoir peur, désirer se taire et garder le secret, Arthur lui, ressentait comme une petite joie en lui. Sans doute était-ce cette éventualité de rencontrer quelqu’un dans la même situation que lui, ou presque, qui le rendit confiant.

"Voulez-vous dire que vous venez d’un monde virtuelle ou bien que vous avez passé votre existence devant la télé ou un ordinateur ?"

Après tout, Arthur pouvait avoir mal comprit et faire fausse route. Ce n’était pas des fragmentsde phrases comme ça, qui confirmeraient quelques choses ou non. Arthur pouvait se faire passer pour un fou aussi, s’il se mettait à cause de d’autres univers. Non, bien sûr que non, ce serait contradictoire avec son raisonnement d’avant, à savoir que d’autres venaient d’ailleurs comme lui. Et puis, Curry n’était pas du genre à se cacher. Il se confiait plus facilement que ses amis supers héros qui eux, se montraient bien plus ferme sur la notion d’identité secrète. Au moins eux, leur secret ne fut pas trahi durant leur jeunesse.

"En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas du coin. Je vivais avant au beau milieu de l’océans, entre les cachalots, les poissons et les calamars. Un foyer bien impitoyable, mais dont j’y étais attacher. Me retrouve arraché à lui ainsi… Enfin bref. Je n’ai pas envie de vous déprimer avec mes histoires. Si je savais jouer de la guitare, j’en profiterais pour vous composer quelque chose de plus positif."

Il fallait croire que l’île possédait une aura particulière. Bien différente du monde normal, qu’est ce qui l’était, on éprouvait ici une plus grande facilité à se confier. Un peu comme des prisonniers enfermer dans un fort. On pouvait confesser ses crimes à son voisin de table ou compagnon de cellule. On savait dans ce cas-ci que l’autre, n’était pas un saint même s’il clamait son innocence. Paradoxalement, on ressentait une certaine confiance au milieu de ces voleurs et meurtriers. Ici, tous n’étaient pas des criminels, mais chaque habitant connaissait une expérience commune. A savoir s’être fait enlever par on ne savait quoi, venir d’ailleurs et finir dans ce lieu perdu. On s’en rendait vite compte, et si au début on éprouvait une certaine méfiance, on finissait par en parler.
Arthur se souvint cependant de Molly Hooper. Il lui avait avouer venir d’ailleurs, s’attendant qu’en retour, la jeune femme vienne à son tour confier partager le même sort. Quelle ne fut pas sa surprise en constatant que la légiste ne comprenait pas de quoi il parlait. Pourtant, elle avait dû remarquer que quelque chose cloche, qu’elle n’était plus chez, aucun moyen de deviner où elle se trouvait, ni le quitter. Enfin bref.

Aelita quant à elle, devait être mue par la naïveté de la jeunesse. Sans grande crainte ou usant de tournure de phrase soigneusement sélectionner, la jeune fille conta sa vie à cet inconnu. Arthur en avait entendu des histoires invraisemblables, en plus de les vivres. Il avait traversé des mondes, des planètes, des époques. Il a vue des choses que personne ne pourrait concevoir ni voir une seule fois. Et pourtant, le récit d’Aelita ne manqua pas de le surprendre. Vivre dans une réalité virtuelle… C’était incroyable. Curry se demandait en un bref instant, si elle était un programme ayant prit forme humaine. Mais en faisant attention à son histoire, il comprit que non. Cependant, un détail l’interpellait plus que toute cette fantaisie.

"Je suis désolé pour votre père. Savez-vous ce qui lui est arrivé ? Peut-il être ici avec nous ?'"

Des questions peut-être un peu trop personnelles, mais tout ce qui avait trait à la famille, touchait le héros des mers. Pour lui, il n’y avait rien de plus important. Il avait perdu ses parents, son frère le haïssait juste pour être né et favoriser par leur mère commune. Sa fiancée avait disparue… Tous ceux qui composait donc sa famille disparaissait, telle une punition injuste d’un dieu infernal, on lui prenait ce dont il aimait le plus. Alors il ne resta pas insensible à l’histoire d’Aelita. Si une personne pouvait comprendre la douleur de la perte d’un membre de la famille, c’était bien lui.
Et puis, Arthur ne fut pas le seul à se montrer direct dans ses questions. La jeune fille aussi cherchait à comprendre le gardien du phare. Ayant elle aussi visiblement, compris que chaque être ici venait d’un monde différent, elle questionna sur ses origines. Atlantide, Sirène… Elle était intelligente et ses bonnes remarques arrachèrent un sourire au jeune homme. N’importe qui pourrait parler d’une île, d’un bateau par exemple. Mais mentionner le continent perdu, il fallait avoir une bonne intuition ou bien l’imagination débordante. Si elle comptait créer des jeux vidéo, elle aurait de la matière à proposer.

"En gros oui. Expliquer tous les détails serait compliqué. Mais pour faire simple, je suis le fils d’un noble et courageux gardien de phare, et d’une magnifique reine Atlante. J’ai passé la majeure partie de ma vie sur le terre ferme… Mais il y a quelques années, j’ai élu domicile dans l’Atlantide."

Si l’Atlantide pouvait faire rêver, il ne fallait pas croire que c’était de guettait de cœur qu’Arthur la rejoint. Ce n’était pas comme lorsqu’on allait rendre visite à un agent immobilier et qu’on dise « Oui je voudrais vivre ici s’il vous plait ! » Curry y était installer par nécessité. Par devoir. Après, cela ne l’empêchait pas d’aimer la cité sous-marine, d’appréciait ses habitants de quelques niveaux qu’ils soient. Il se démenait chaque jour pour eux, pour ramener la paix et le bien être à ce peuple qui au final… Ne le lui rendait jamais.

Arthur nota une pointe de tristesse chez Aelita, et de suite il se demanda s’il ne s’était pas montrer trop indiscret en abordant sans doute un point sensible. Arthur faisait son possible pour éviter les maladresses et se montrer le plus rassurant possible. Mais il n’était pas à l’abris de quelques bourdes qui viennent nuire à ses efforts. Il aimait apprendre, connaitre l’autre. En savoir un peu plus et veiller à respecter les limites qu’on accordait. Il aimait mettre de la forme dans ce qu’il disait, y aller prudemment, avec diplomatie. Cependant on n’était pas à l’abris d’une erreur et là, Arthur allait s’en rendre compte.
Au départ, il se disait si la relation avec le père n’était pas compliquée, et si oui, il se promettait de ne pas insister, gardant espoir que cela ne serait pas si grave. Hélas, la nouvelle tombait comme un couperet. Curry comprenait bien mieux la réaction d’Aelita et il se sentait si stupide d’avoir oser demander. On pouvait dire qu’il ne pouvait pas savoir, tout de même, l’homme pensait qu’il aurait put mieux ménager encore la jeune femme, mais il ne voulait pas non plus l’infantiliser. Sans tarder, il tenta de se rattraper en excuses.

"Je… Je suis désolé. Je n’aurais peut-être pas dû. Mon père est mort aussi il y a près de dix au moins..."

Il voulait montrer qu’il pouvait comprendre. Même si ce décès datait un peu, Arthur avait le sentiment que cela était encore récent. Souvent il repensait à ce courageux homme, qui défiait les tempêtes pour sauver des vies. Son héros. Tom lui manquait constamment, chaque jour. Il aurait aimé qu’il soit encore là, à toujours prodiguer ses conseils si sages qui ont construit Aquaman. Que dirait-il en voyant son fils aujourd’hui ? Sans doute était-ce possible, mais tout comme Aelita, Arthur ignorait que même les morts étaient revenus à la vie sur cette île. Pour lui, seuls ceux encore en vie furent transporter. Et même si dans son univers, il arrivait souvent qu’un mort revienne et parfois plusieurs fois, son père lui, n’eut jamais cette chance. Il était toujours enterré…

Aelita aborda à son tour un sujet compliqué, l’Atlantide. Arthur ne lui en voulait pas, il pouvait comprendre. La mythique cité perdue… Il y avait de quoi faire rêver, surtout à une jeune femme qui voulait se lancer dans le jeu-vidéo. En réalité, cette curiosité lui plaisait, surtout à travers ce regard juvénile et naïf de l’adolescente. Il ne se souvenait plus trop par contre, comment il était le jour où on lui a raconter que l’empire atlante avait existé et que leur capitale était encore vivante. Donc, loin de chercher à se détourner du nouveau sujet de conversation, Curry fit appel à ses meilleurs souvenirs pour apporter une réponse convenable.

"Magnifique… Une immense cité engloutie en avance sur le plan scientifique. Il n’y a pas de mots pour la décrire. C’est un bijou, un trésors au fond de l’océan..."

A son apogée, l’Atlantide ressemblait à une magnifique cité d’or flottante au centre de l’océan. Depuis que le roi Atlan la fait sombrer, elle ne brillait plus d’or, mais elle était recouverte d’algues et de coquillage de toutes les couleurs. Une bonne partie avait disparue, mais la cité savait se mettre à son avantage, avec ses palais et temples assez futuristes, ses statues qui gardaient toujours l’ancien cœur de l’empire. Ainsi que ses nombreux secrets enfouis dans les tréfonds. Si on savait respirer sous l’eau et qu’on ne faisait pas attention à la mentalité là-bas, y vivre était un vrai plaisir… Cependant, les raisons qui ont poussé Arthur à le faire ne furent pas très réjouissante. Et le fait d’en parler lui brisait un peu le cœur, car après un si beau tableau dresser, Aquaman allait devoir présenter la partie sombre de l’œuvre.

"C’est… compliqué de pourquoi j’y suis aller y vivre. Ce n’est pas pour me venter, mais ma mère était la dernière reine atlante. Au départ je ne voulais pas y vivre pour plusieurs raisons. Les atlantes ont… Peur de ceux de la surface. Ils y voient parfois à raison, une menace. Ils ont tenté de me tuer alors que j’étais encore enfant, ainsi que mon père. Puis ce fut ma mère qui fut assassinée. Et personne ne voulait voir un monstre sur le trône, préférant un autre candidat. Mais il menaçait le monde en déclenchant une guerre entre la surface et l’Atlantide. Avec des amis, on l’arrêter juste à temps. Mais le trône vacant, le chaos menaçait et on a fini par me convaincre de l’accepter pour assurer la paix."

Ce n’étai en rien une histoire simple. Et encore, Arthur évitait de nombreux détails. Pas qu’il voulait cacher quoi que ce soit, Aelita sera libre de demander, juste pour ne pas la noyer sous une avalanche d’informations et lui faire peur. En même temps, Arthur se rendait compte de sa propre histoire, de tout ce qui fut fait pour y arriver et des conséquences. Malgré ses bonnes intentions, il n’était pas persuadé du résultat.

"Une paix bien bancale. Brisée plus d’une fois… Je ne dois pas être doué pour l’emploi." Voulu finir sur une note de plaisanterie Arthur, qui essaya de lancer un regard amusé à son invitée.

Ce sont deux orphelins qui se sont trouvés. Enfin, Arthur ignorait encore ce qui était arrivé à la mère d’Aelita, mais préféra ne rien demander. Il trouvait qu’il avait fait assez de dégâts comme ça, et ne voulait prendre le risque d’ouvrir une autre blessure. Ainsi il se tue et profita du spectacle qu’offrait la mer. Vu d’ici elle était calme et reposante. On aurait dit un long lit bleu sur lequel on pouvait se reposer et se laisser endormir par le bruit des vagues et bercer par les vagues. Curry connaissait bien la mer et savait que son aspect calme n’était qu’une façade. Il la connait aussi bien pendant les pires tempêtes qu’explorait ses profondeurs obscures et dangereuse. C’était un peu comme une sirène justement. Belle, envoutante, le visage angélique et la voix divine. Mais une fois dans son étreinte… La mort rodait. Aelita dit quelque chose, qui prêta à sourire à l’ancien roi.

"Il faut croire que certains sont plus adapté que d'autres. Moi... Je n'ai rien d'un roi."

Arthur connaissait les rois. Il en avait croisé en plus d’en avoir entendu des récits sur eux. Si certains étaient de vrais tyrans, d’autres avec le charisme et la force pour diriger toute une nation. On n’en parlera pas de rois comme Black Adam, mais rester dans le registre Atlante. Le peuple vivant sous la mer idéalisait leurs anciens souverains. Connu pour leur force, leur sagesse… Curry aussi, il voyait en ces grands hommes des modèles qu’il ne pourra jamais égaliser. Pourtant, même après avoir découvert de terribles secrets à leur encontre, il continuait à voir en eux les bons rois tant aimé, mais déchus par la décadence d’un peuple aux abois.
Justement, ce qu’il faisait douter Arthur était ce même peuple devenu craintif. Xenophobe on pouvait le dire, beaucoup voyait mal un bâtard, un sang-mêlé sur le trône. Et sa légitimité était constamment remise en doute. Un peuple belliqueux et un souverain qu’on trouve progressiste et ouvert… La cohabitation n’était pas facile. Mais si Aquaman gardait la place de roi, c’était parce que beaucoup ont souffert pour qu’il en soit là, et qu’on reposait sur lui, la paix entre les deux mondes. Il devait tout de même avouer que même si son monde d’origine lui manquait, ne plus avoir la responsabilité d’une couronne sur la tête lui fut… Reposant.

Voilà que le sujet revenait à la mer. Une des passions d’Arthur, ça ne lui déplaisait pas de l’aborder à nouveau. Que ce soit sur l’Atlantide ou l’océan, il en avait des choses à dire. Pour décrire comment est la vie là-bas, ainsi que narrer ses aventures et celles de ses amis. De quoi emplir plusieurs vies en réalité.

"J’ignore si sur Lyoko c’est pareil, mais ici la mer peut-être aussi dangereuse que douce. Sa plage et accueillante et chaleureuse, mais perdez-vous au milieu du grand bleu, explorez ses entrailles dans un royaume bien plus noir que la nuit, et c’est tout autre chose que vous verrez."

Arthur se demandait s’il devait oui ou non il devait parler de monstres marins. Chez lui, on découvrait une nouvelle créature apocalyptique presque chaque semaine. C’était la faune locale, on s’y accoutumait. Ici… On dirait que non. Curry avait récupérer quelques livres traitant de la biologie marine. Il ne trouva que des créatures classiques, aucun léviathan, kraken ou autre bête des profondeurs faisant la taille d’un immeuble. Mais cela ne voulait pas dire qu’elles n’existaient pas. Peut-être ne furent-elles pas découvertes et que même une Atlantide reposait au fond des océans. En tout cas, pendant les longues heures à méditer sur les grains de sables, il n’avait encore vue aucune tentacule ou gueule béante sortir des eaux. Si un jour il retrouvait son don pour respirer sous l’eau, il tentera l’expérience.
Une légère brise fraiche lui rappela bien qu’il était redevenu un pur humain, mais aussi que le temps passait. Combien de temps étaient-ils tous les deux percher ici à surveiller l’horizon ? Aucune idée. Cette discussion très intéressante et la contemplation du monde bleu lui avait fait perdre toute notion du temps.

"Il commence à se faire frais. La nuit ne va pas tarder à tomber, vous devriez rentrer pour ne pas revenir chez vous dans le noir."

Arthur commença à se tourner vers la cabine du phare, prêt déjà à faire ce qu’il devait faire.

"Je dois allumer la lanterne quand même. Cela vous dit de voir ça ?" Demanda t’il avec un petit sourire malicieux comme s’il demandait de commettre une farce à quelqu’un.

Arthur aimait discuter avec les gens, mais il se faisait tard et ce ne serait pas sage de faire tarder. Il ne voudrait pas que la jeune fille rentre au beau milieu de la nuit chez elle. Qui c’est ce qui pourrait se passer. Il pourrait peut-être proposer de la raccompagner, mais cela serait sans doute mal placé. Déjà qu’il a convié une enfant encore chez lui, proposer de la faire monter dans sa voiture serait sans doute étrange. Arthur avait bon cœur, mais il ne voulait pas abuser. Bref, pour se dire au revoir et laisser un bon souvenir en plus, Arthur voulu qu’Aelita assiste à l’allumage du phare.
Cette proposition satisfaisait son invitée. Mieux, elle voulait participer, demandant ce qu’elle pouvait faire pour aider, les yeux brillant de joie. Arthur souriait à cela. Ceci lui faisait plaisir de voir cette personne amusée et heureuse. Ça lui rappelait une des raisons pourquoi il se battait, pour voir des gens sourires, être en sécurité. Rien que la voir aussi heureuse faisait de cette journée, un moment agréable, oubliant les soucis qu’il put avoir rencontrer.

"Tout à fait. Suivez-moi."

Curry guida Aelita vers ce qu’on pouvait appeler un panneau de contrôle. Rien avoir avec ces tables en plastique surmonter de boutons et d’écran. Cela ressemblait plus à un petit muret où on trouvait différents leviers contre le socle soutenant la lanterne. Cette dernière était plutôt grande. Elle ressemblait à une cabine transparente pouvant accueillir une personne adulte, voire deux. Arthur se positionna près d’un premier levier. Il s’agissait d’une manivelle faite dans du fer forgé et repeinte d’un vert sombre. A côté, se trouvait un second levier dont pour l’actionner, suffisait de le baisser comme pour les gros interrupteurs.

"Ok quand je le dirais, vous baisser ce levier vers le bas."

Arthur attrapa la manivelle et d’un coup, la tourna en un demi-cercle vers le bas. On pouvait entendre dans le socle qui soutenait la lanterne, un lourd mécanisme se réveillé. Les rouages tournaient et au bout de quelques secondes, ce n’était plus qu’un faible vrombissement. La lanterne commença à tourner sur elle-même, comme un vigil aux aguets, surveillant les alentours à la recherche d’une éventuelle menace.

"Allez-y." Lança Curry en guise de signal.

Le mécanisme était très simple. La manivelle enclenchait le système de rotation. L’interrupteur lui, ou levier, déclenchait la lumière. Quand Aelita aura accompli sa tâche, l’œil unique du phare enverra un puissant rayon lumineux au loin, transperçant les ténèbres qui approchaient. Pour le moment il faisait encore jour, la lumière décroissait à peine. Mais bientôt, on en verra plus grand-chose si ce n’est ce que le phare regardera. De toute manière, la lumière ne servait pas à voir, mais à guider.
Le rayon balaya devant lui, faisant le tour comme un danseur classique faisait tourner sa jambe autour de lui.

Aquaman sourit de nouveau. Il était heureux de faire plaisir à Aelita, en plus de se remémorer encore ses vieux souvenirs avec son père. Il aimait aussi voir son géniteur allumé chaque soir son phare. Il allait à sa rencontre pour le voir faire. Puis il se reposait contre la rambarde pour discuter avec lui. Aquaman se remémora également la première fois où il l‘alluma. Son âge exact, un peu moins de dix ans. Il n’avait pas encore sa super force. Quant-il baissa le levier, il y avait son père qui l’aidait, posant ses mains sur les siennes pour donner un peu plus de force, tout en l’encourageant. Et comment il le félicita une fois sa mission remplit. Depuis, ce simple geste était devenu un des plus important pour le jeune homme. Il contempla en levant la tête, la lanterne qui tournait crachant sa lumière blanche. Avant de se retourner vers Aelita et lui donner un pouce en l’air.

"Excellent travail coéquipière."
Pour Arthur, il n’eut ni gens à sauver, ni monstre à maîtriser ou de méchants à neutraliser. C’était une journée classique si on pouvait dire, normale pour le commun des mortels. Ça, il en vivait plusieurs depuis son arrivée sur l’île, apprenant à apprécier sa nouvelle condition. Et pourtant, le châtain clair trouvait que c’était une des meilleures qu’il eut vécu depuis son arrivé ici et cela, il le devait à une fille bien trop curieuse.

Rien de mieux pour clôturer une journée. Le spectacle en mettait pleins les yeux aussi bien à Aelita qu’à Chris. Même si le gardien de phare était habitué depuis le temps à voir la lanterne allumait, la faire fonctionner lui ravivait toujours de si agréables émotions. Et le faire partager avec quelqu’un d’autre renforçait ce sentiment, surtout la voir aussi heureuse que lui. Une bien belle fin de journée. On oublia presque la tentative d’effraction. Et quand Arthur y repensait, il avait bien envie de rire, déjà devenue une bonne anecdote à raconter pour détendre l’atmosphère.

Aelita semblait vouloir dire quelque chose. Arthur tourna son regard vers elle, plein de compassion. Il la connaissait à peine, mais déjà, on sentait un fort lien entre eux. Ils se sont confiés sur leur vie d’avant. Chris n’avait pas trop de mal à le faire, mais avec la jeune Shaeffer c’était différent. Ce n’était pas comme raconter sa vie comme ça anodinement. C’était plus comme se confier, accorder une grande confiance. Etrange. En même temps, elle n’était pas dangereuse, ce n’était pas une personne mauvaise. Juste un être qui avait beaucoup souffert et réussit à garder la tête droite et hors de l’eau. Arthur admirait ça. Enfin elle confia ce qu’elle avait en tête.
Curry sourit. Il ne s’y attendait pas comme demande, mais elle lui faisait grandement plaisir. C’était comme la promesse d’une amie de revenir rendre visite un de ces jours et qu’on souhaitait le voir déjà arriver.

"Bien entendu. Ma porte vous serra toujours ouverte."

Cela faisait plaisir à Curry. Il aimerait bien voir Aelita repasser. Elle pouvait venir voir le phare autant de fois qu’elle le désirait, elle était une invitée de marque à présent. Arthur appréciait toujours recevoir la visite de ses amis. Il s’en voulait qu’avant, qu’avec ses responsabilités de justicier et de seigneur de l’Atlantide, il ne puisse les recevoir comme il se doit. Il était très souvent soucieux de la situation dans le monde, très souvent occupé, profitant de peu de moment pour lui et les siens. Aujourd’hui, c’était différends, il n’avait plus de royaume à charge et le monde pouvait bien se priver de temps en temps de héros. Là, il pouvait accueillir comme il se doit ses amis. Cette situation sur l’île avait du bon au final.

"Vous feriez-mieux de ne pas tarder par contre. La nuit est sur le point de tomber et il vaut mieux que vous n’arrivez pas au milieu du noir chez vous."

Il était vrai que le soleil descendait rapidement le soir. Le ciel mauve était déjà orange par-delà la mer, mais la terre elle, se baignait dans une pénombre bien sombre. La ville s’illuminait déjà, on voyait les premiers bâtiments s’illuminaient, affrontant les ténèbres qui arrivaient. Arthur avait cru comprendre qu’Aelita était une orpheline, même dans ce monde. Lui, eut la chance de devenir rapidement autonome, mais elle, perdre si jeune sa famille et finir dans endroit pareille. Et il s’inquiétait. Surtout si elle rentrait le soir et qu’il lui arrivait quelque chose en chemin ? Ce n’était pas le paradis ici, des monstres restaient tapis dans le noir et s’attaquaient aux proies les plus jeunes. Si l’un d’eux s’attaquait à Aelita, s’en rendront-ils compte à l’orphelinat ?
Tant pis, Arthur prit le risque quand même, pour lui, la sécurité de l’enfant passait avant tout.

"Si vous voulez, je peux vous raccompagner."

Pas grave pour le phare. De toute manière, les navires la nuit sont rares on le savait bien. La mer était calme au moins. Arthur n’aura besoin que de se brancher sur la radio parlant de la météo pour rester aux faits de l’état des eaux. La, il avait une vie prioritaire à s’occuper.