Absolument tous les membres de la Terre des Lions s'étaient déplacés pour le grand événement. Éléphants, zèbres, girafes, hippopotames, tous y étaient pour célébrer la naissance. Ma naissance. En ce jour, je devenais la grande héritière de la Terre des Lions, celle qui gouvernerait dans l'avenir. Mes parents, Simba et Nala, étaient légèrement inquiets à mon égard. Après tout, si je prenais leurs manières, je risquais d'être une enfant difficile, voir très imprudente. Mais à n'en point douter, eux et leurs amis seraient là pour veiller sur moi et me protéger de tous les dangers possibles. Timon et Pumbaa avaient d'ailleurs été désignés pour cette tâche et croyez-moi, je n'allais pas leur rendre la tâche très facile.

Quelques semaines s’écoulèrent et je devins enfin assez grande pour explorer la Terre des Lions toute seule. Comme il se doit, mon père me donna quelques limites à ne pas franchir, notamment la Terre des Exclus qu’il fallait absolument que j’évite. D’après les paroles de mes parents, il s’agissait d’un endroit absolument infréquentable et bien que je sois assez curieuse d’en comprendre le pourquoi, je lui promis avant de partir pour cette première aventure en solo de ne pas y mettre les pattes. Enfin, quand je dis aventure en solo, c’est vite dit… À peine j’avais quitté le Grand Rocher que je tombais nez à nez avec Timon et Pumbaa qui m’avaient suivis sous les directives de mon père afin de m’éviter d’être blessée. Comme si ces deux-là étaient aptes à me protéger !! C’est tout de même Pumbaa qui avait faillit me noyer en s’asseyant sur moi !! Enfin. Je parvins finalement à me soustraire de leur emprise pour continuer ma petite exploration. C’est à ce moment que je fis la connaissance du petit Kovu. Apparemment, j’avais légèrement dépassée les limites à ne pas franchir. Je me retrouvais sur la Terre des Exclus et pour être honnête, j’étais un peu effrayée par tout ça. Heureusement, Kovu n’était qu’un enfant, tout comme moi. Tout ce qu’il souhaitait, c’était s’amuser et comme nous étions dans le même état d’esprit, nous nous sommes mit à explorer l’étang aux crocodiles. Grossière erreur car ces monstres ne tardèrent pas à nous pourchasser afin de faire de nous leur repas. Après quelques astuces de notre part, nous finîmes par nous retrouver sur la terre ferme. Nous étions enfin prêts à débuter nos jeux, mais à cet instant, nos parents vinrent à surgir. Je me souviens encore de la présence de Zira. C’était une lionne à l’aspect dur qui me donnait froid dans le dos. Quoi que ce n’était rien à côté de la colère qui semblait envahir mon père. Je lui avais désobéis et je savais que dès que nous aurions regagné le Grand Rocher, il allait me gronder. Après une courte conversation avec Zira à laquelle je ne compris strictement rien, mon père m’attrapa pour me ramener avec lui. Puisque Zira avait fait de même avec Kovu, je me doutais que plus jamais nous n’allions nous revoir. Autant lui dire adieu. Comme prévu, Simba me gronda un peu une fois rentré à la maison. Il m’expliqua que l’avenir de la Terre des Lions reposait sur mes épaules et qu’il me fallait être prudente pour ne pas bouleverser l’équilibre des choses. Je ne comprenais strictement rien de ce qu’il voulait me dire, mais je m’efforçai d’acquiescer, essayant de me montrer comme la digne héritière que je devais être.

Les années passèrent et je devins une lionne forte et fière. Le jour de ma première chasse était enfin arrivé et j’étais absolument surexcitée. Néanmoins, j’avais tout de même une crainte. Celle que mon père ne me fasse pas suffisamment confiance pour me laisser aller seule. Je lui fis donc promettre de me laisser aller et partie à la poursuite d’un troupeau d’antilopes. Je dois avouer que mes talents en chasse étaient très piètres. Dès que j’approchais, les pauvres bêtes détalaient à toutes jambes, m’ayant entendus arriver. Néanmoins, je ne peux nier que je m’amusais bien. Enfin, jusqu’au moment où je me rendis compte que Timon et Pumbaa me suivaient depuis le début. Mon père avait menti. Il me considérait encore comme la petite fille qui ne saurait pas comment s’en sortir. Et bien soit, je ferais mes preuves en allant chasser loin de la Terre des Lions, sur la Terre des Exclus. Grossière erreur de ma part puisque c’était très exactement ce que Vitani et Nuka, les deux autres enfants de Zira, attendaient. Ils mirent le feu à la vallée, faisant en sorte que ce soit moi qui sois poursuivit par le troupeau d’antilopes. Je courus à toute vitesse afin de leur échapper et m’enfuir des flammes, mais au bout du compte, je finis par m’évanouir, étouffée par la fumée. C’est aux pieds de Kovu, devenu lui aussi adulte, que j’avais perdu conscience et instantanément, il me posa sur son dos pour me ramener sur la Terre des Lions. D’abord furieuse contre lui, je finis par le reconnaître et aussitôt, une immense joie m’envahie, moi qui étais persuadée que plus jamais je n’allais le revoir. Hélas, ma joie fût de courte durée. Mon père finit par arriver, furieux que je me sois une nouvelle fois éloigné et ressentant encore tout autant de mépris pour Kovu. Je tentai de lui faire comprendre que c’était lui qui m’avait sauvé la vie, que sans lui, jamais je ne m’en serais sortie. Simba accepta donc sa requête : avoir le bénéfice du doute et pouvoir rejoindre notre clan. Je dois admettre que j’en étais ravie. Déjà lionceau, il m’avait plu et il me tardait de connaître le Kovu qu’il était devenu. Nous finîmes donc par convenir que dès le lendemain, nous allions nous entraîner à la chasse. Il me fallait de toute façon m’améliorer si je voulais devenir une lionne digne de ce nom.

Comme convenu, Kovu m’aida à m’améliorer. Il me donna quelques conseils afin que je fasse moins de bruit en me tapissant dans l’ombre, etc. De mon côté, je lui appris à s’amuser un peu. De tout évidence, ce pauvre garçon n’avait jamais appris le sens du mot plaisir et il était grand temps qu’il se déride un peu. Petit à petit, nous apprenions à nous connaître. Il me plaisait de plus en plus et j’osais presque espérer que mes sentiments à son égard étaient réciproques. Un soir, le vieux Rafiki nous emmena à Upendi, un monde d’amour et de joies en tout genre et c’est là que j’ai compris que mes sentiments à l’égard du jeune lion étaient beaucoup plus forts que ce que je m’étais imaginé. Je l’aimais sincèrement et apparemment, mon regard attendrit n’avait pas échappé à mon père. Simba s’était rendu compte que Kovu me rendait vraiment heureuse et il était enfin prêt à lui donner une réelle chance. Hélas, le lendemain, alors que les deux lions se baladaient l’un avec l’autre, ils furent attaqués par une bande de lions de la Terre des Exclus menés par Zira. Apparemment, Kovu avait eu pour mission de se servir de moi afin d’attirer mon père dans un piège et bien que les choses avaient changés entre temps dans la tête du jeune lion, le Roi était bien déterminé à ne plus lui accorder la moindre chance. Revenant blessé de cette bataille, il le bannit une fois pour toute de la Terre des Lions, m’ordonnant de ne plus jamais le revoir. Mais malheureusement pour lui, mes sentiments pour l’héritier de Scar étaient beaucoup trop forts pour que je les fasse taire à jamais. Je partis à sa recherche et finis par le retrouver par hasard au beau milieu de la nuit. Kovu était bien déterminé à ce qu’on s’enfuît ensemble afin de fonder notre propre clan loin de tous les autres, mais je parvins à lui faire comprendre que si nous agissions de cette manière, nos familles seraient divisées à jamais. Il nous fallait les unir afin de former un seul et unique clan. Rapidement, nous parcourûmes la distance qui nous séparait des autres. Une bagarre avait éclaté entre nos clans et nous arrivions à temps pour nous interposer, nous plaçant vis-à-vis de nos parents respectifs. Simba m’intima de dégager de son chemin, mais je lui tins tête, lui rappelant que nous étions tous égos et que les Exclus étaient des lions exactement comme nous à qui il nous fallait donner une chance. Chacun d’entre eux semblaient d’ailleurs d’accord avec moi. Chacun d’entre eux sauf Zira. Cette dernière était encore bien déterminée à venger Scar. Elle tenta de bondir sur mon père, mais je vins m’interposer, passant à deux doigts de tomber dans le vide et de me noyer. Je m’efforçai de donner un coup de main à Zira afin de l’aider à remonter sur le rocher, mais elle refusait mon aide, me repoussant sans arrête. Elle finit par tomber à l’eau et petit à petit, nous vîmes son corps inerte s’éloigner de nous. Une profonde tristesse m’envahit à cet instant, mais je compris rapidement que je ne pouvais sauver une personne qui ne voulait pas être sauvée. Il me fallait me concentrer sur mes proches, mes parents et Kovu. Simba avait enfin compris. Il avait compris que Kovu n’était pas comme les autres et qu’il fallait donner la chance aux Exclus de vivre avec nous comme une seule grande famille. À peine quelques jours plus tard, nous avons célébré nos fiançailles à Kovu et à moi et je ne crois pas avoir été plus heureuse qu’en ce jour. Enfin, nous allions être réunis et vivre comme n’importe quel autre couple normal. Nous allions être heureux.

u.c.