C'était la première fois que Peter Parker passait sur la table d'opération. Enfant il n'était pas le plus aventureux des garçons. En temps mieux pour May et Ben qui n'ont pas eu de souci de ce côté là. Peter était un garçon calme et doux. Il avait gardé ce côté doux et bienveillant mais les années, l'adolescence, les super-héros et surtout Spider-Man l'avait rendu survolté. Depuis ces quinze ans il vivait ainsi, constamment dans l'action, un train de vie effréné pour un garçon si jeune. Il ne s'arrêta jamais. Jusqu'au jour où son mentor, sa nouvelle figure paternelle, Tony, se sacrifia pour sauver le monde. Ce fût le coup de massue qui acheva notre petite araignée préféré. Il aurait voulu laissé le costume de côté le temps de faire son deuil. Mais les responsabilités le rappelaient constamment. New York comptait sur lui, Nick Fury également. On ne lui a jamais laissé l'occasion de faire son deuil. Alors que pour une fois, il avait ressenti l'envie de tout arrêter, de prendre du recul et se consacrer à la vie de Peter Parker.

Les choses ont beaucoup changé depuis New-York. Et à la fois pas tellement. Il avait repris son train de vie d'antan entre Spider-Man et les cours. Il avait le sentiment d'avoir retrouvé sa place. Et la suite logique des choses étaient d'en faire beaucoup plus. Mais il n'en eut pas l'occasion. Et c'est un humain pas comme les autres qui cloua Peter Parker dans son lit. C'était quand même un coup à l'égo. Lui qui avait combattu le Vautour, Quentin Beck et le Titan fou, il s'était fait canardé comme un bleu. Et le pire dans tout ça, c'est qu'il courait toujours. Que bien malgré ses efforts, il n'a pu le stopper. Peter ferma les yeux en ressassent cet échec cuisant. Quand il entendit de l'agitation en bas. Il savait se que ça voulait dire. Et il s'empressa -du moins façon de parler- de quitter sa chambre et il demanda en haut des escaliers : « Est-ce que je peux venir ? »

Peter avait eu plusieurs fois l'occasion de voir Will partir de la maison pour une balade avec les chiens. Lui aussi avait envie une terrible envie de sortir malgré les froides températures. C'est d'un épais manteau de Will qu'il s'emmitoufla pour pouvoir sortir. Sentir l'air glacial lui caresser les joues. Le plaisir de voir la fumée sortir de ses lèvres à chaque expiration. « J'ai toujours voulu à chien à noël » confia Peter en regardant avec un plaisir certain les chiens courir dans la neige. Il ramassa un bout de bois qu'il lança avant de grimacer de douleur, il n'était pas parti aussi loin qu'il l'aurait voulu. « Mon oncle et ma tante n'avait pas les moyens. A la place de je me souviens avoir reçu mon premier télescope. Il y avait encore le nom de l'ancien propriétaire, Luke. » Il sourit, ça lui faisait chaud au cœur de repenser à ses moments. Comme pour effacer la noirceur de ces dernières semaines. « J'étais tellement content que j'en ai oublié mon désir d'avoir un chien. Jusqu'à décembre prochain » réctifia-t-il dans un rire « Avec le recul je me dis, que peut-être je n'aurais pas été la même personne si je n'aurais pas reçu ce télescope. » Jack court vers eux pour quémander des caresses, se qu'il fait avec plaisir. Il aurait tant aimé courir avec eux mais il ne pouvait se leurrer : il se sentait très fatigué. « Je pense qu'un chien ne serait pas heureux avec mon train de vie. Et mon colocataire n'est pas vraiment pour non plus. » il fit la moue en frottant la tête de l'animal, leur simple présence le rendait soudainement plus léger. C'était comme, thérapeutique. « Est-ce que je peux les aimer, comme mes chiens de substitutions ? Ils sont vraiment trop adorables, ça se voit qu'ils sont heureux avec vous. Je vous envie. »

Peter appréciait réellement la compagnie de Will et d'Hannibal. Même bien avant que Randall Tier ne viennent s'immiscer sur leur chemin. Ils ne sauraient dire les raisons à de tel sentiments. Quoique. Will et Hannibal sont son parfait opposé. -et il ne s'imagine pas a quel point ça peut être vrai- Ils sont le calme alors que lui est la tempête, excité constamment, à vouloir courir partout. Peter n'avait jamais eu a faire à ce tempérament dans son entourage. Et ça lui plaît. Ils le tempèrent.

Cette maison était comme un cocon. Cette situation cocasse lui donnait l'illusion d'une famille qu'il n'aurait pas retrouvé dans une chambre stérile de l'hôpital. Il adhérait peut-être trop facilement à cette situation curieuse parce qu'elle lui plaisait. Cette illusion lui plaisait bien que trop pour le garçon qui a perdu ses proches un à un. Si cet homme au crâne d'ours ne les aurait pas attaqué, il ne serait pas ici avec Will et ses chiens. Cette relation particulière tissé entre eux tous n'aurait certainement jamais existé. « Me dîtes pas ça, je pourrais vous prendre au mot » rétorqua-t-il non sans un sourire. Peter avait toujours vécu dans le Queens. Le calme, les grands espaces, ce sentiment de tranquillité il n'avait pas eu la chance de les connaître à New York. C'est vrai qu'on ne peut voir les petites choses qui finissent par avoir un impact aussi grand dans notre vie. « C'est vraiment un chouette endroit. » Si il n'aurait pas vécu dans la Grande Pomme, dans ce quartier défavorisé il n'aurait certainement pas eu cette soif de justice, mais aussi cette bienveillance envers autrui. Toute ces petites choses, même les plus minime font de vous se que vous êtes aujourd'hui. « Je me sens de mieux en mieux » répondit-il naturellement en regardant les chiens courir et jouer ensemble, c'était une image qui faisait chaud au cœur. « Je pense que ce n'est pas demain que je vais remettre le costume mais ça va le faire. » Il enfouie ses mains dans les poches, ayant bien conscience que son état était un mal pour un bien. Il allait devoir faire un break, mettre le costume de côté et ainsi se recentrer sur Peter Parker. Comme il l'a fait malgré lui en arrivant sans pouvoir dans ce drôle de monde. Il n'était pas question pour lui de se laisser abattre. Il se relèverait, comme il l'a toujours fais. « Parfois ça me lance.. mais vous savez, j'ai connu pire que ça. Une fois je me suis pris un train en pleine poire. J'ai fais Prague- et un village Basque dont je suis toujours incapable de prononcer le nom. » Longue histoire, dont il pouvait en rire maintenant. Évidemment sur le moment, ce ne fût pas le voyage le plus agréable de sa vie. C'est ainsi qu'il relativisait : par l'humour. Il s'arrêta un instant avant de reprendre d'un ton plus pausé, mais toujours enjoué. L'air extérieur lui faisant un bien fou. « Je m'en sors plutôt bien encore une fois. Et c'est grâce à vous.
- Je ne vais pas dire que je suis ravi de la situation mais, je suis content d'être ici, avec vous. » Aussi étrange soit cette situation. « J'ai échappé de peu à la nourriture de l'hôpital je sais pas comment vous remercier » ne put-il s'empêcher d'ajouter avec un sourire.